Ode à la Corse
Elle a choisi l'espace immense pour frontière
Et ceintura superbement ses flancs nerveux
D'un long ruban d'azur aux contours écumeux.
Pour écrin, elle a pris du bleu, de la lumière.
Un contraste puissant l'anime tout entière :`
Là, c'est la mer qui meurt aux pieds des monts neigeux,
Là, le mince ruisseau devient torrent fougueux
Que la plaine amollit en paisible rivière.
Contraste dans les coeurs, farouches, fiers, aimants,
Terre où la passion berce les sentiments.
Grande par le destin, petite sur la carte.
Tout un passé de lutte est marqué dans ses yeux,
Passé qui resplendit, vibre aux noms glorieux,
De Sampieru, de Paoli, de Bonaparte.
Ghjorghiu Tavera (1898-1979), di Sartè