1701:
Le notable bastiais
DUMENICU FIGARELLI est podestat de
Bastia.
PETRU ANDRIA FORCIOLI est député d'
Aiacciu.
Un crédit de 400 lires est accordé par les
Génois aux
Jésuites afin de créer et de maintenir une école de philosophie à
Bastia.
ANTONIU GHJUSEPPU LECA CRISTINACCE, d'
Occhjatana, est
Doctor Utriusque Jure de la
Sapienza de
Rome.
A
Bastia, naissance de
SALVATORE VIALE, futur armateur et banquier.
A
Aiacciu, la corporation des laboureurs, qui se louent avec leur attelage pour effectuer les travaux des champs, se met en grève pour obtenir le réajustement de leurs salaires.
FELICITANU LEONI, de
Belgudé, est capitaine au service du
Royaume de Naples.
A
Bastia, naissance de
SALVATORE de VARESE, descendant de la famille génoise
da Varèse et futur archidiacre du diocèse de
Mariana-Accia.
2 Décembre:
Rapport du
Gouverneur de Corse au
Sénat de Gênes à propos du droit de port d'armes à feu, notamment des arquebuses à rouet, à briquet et à mèche.
1702:
FILIPPO ADORNO est gouverneur de la
Corse.
GHJUVANNI BATTISTA MASSEI est podestat de
Bastia.
PETRU MORATI (voir
1692) commence la rédaction de sa
Prattica Manuale (voir
1635).
29 Mai:
A
Pinu, les habitants, en élisant les
Paceri, leur donnent en outre le droit de trancher, comme juges, les différents allant jusqu'à 10 lires.
Nouvelle grande disette en
Corse due à des mauvaises conditions météorologiques.
La colonie des
Grecs de
Paomia prospérant (voir
1676),
Gênes lui accorde près de 300 hectares sur les territoires de
Sulana et
Revinda.
GHJUSEPPU BUONAPARTE, fils de
CARLU, est
Anzianu de la ville d'
Aiacciu.
Huit compagnies corses, soit 1130 hommes en tout, avec leurs propres officiers, forment plus de la moitié des troupes génoises.
1703:
Le notable bastiais
MONTESORO est podestat de
Bastia.
Mort de l'évêque du
Nebbiu,
GIOVANNI GERONIMO DORIA (voir
1671).
Nouvelle disette en
Corse due aux mauvaises récoltes.
Procès verbal de délimitation des pièves de
Bucugnà, de
Tavera, d'
Alata et d'
Appietu.
On clôture pour éviter les errances des troupeaux... et aussi pour exclure les étrangers.
28 Août:
Requête des habitants de
Rutali concernant l'élection des gardiens de vignes.
1704:
PIETRO FRANCESCO (
ETTORE ?)
FIESCHI est gouverneur de la
Corse.
GHJUVANNI BATTISTA MASSEI est podestat de
Bastia.
Mort de l'évêque de
Mariana-Accia,
GIOVANNI CARLO de MARI (voir
1686).
L'évêque d'
Aleria,
MARIO EMMANUELLE DURAZZO (voir
1674) devient évêque de
Mariana-Accia.
Le
Génois LUIGI SAULI s'installe sur les terres communales de
Galeriaque lui a attribué la
République de Gênes.
Les bergers du
Niolu ne tolèrent pas cette colonie et saccagent le domaine.
A
Aiacciu, les
Pères de la Confrérie de la Doctrine Chrétienne assurent l'enseignement primaire.
A
Calvi, naissance de
GHJUVANNI LURENZU QUESTA, fils de
LURENZU et plusieurs fois consul et syndic de la ville de
Calvi.
A
Soriu, construction, dans l'église
San Francescu, d'un maître hôtel en marbre polychrome.
Lettres patentes de
LOUIS XIV conférant le titre de comte à
CARLU et
GHJUVANNI AMBROGHJU FREDIANI, de
A Penta di Casinca.
1705:
Le notable bastiais
GIOVANNI BATTISTA da LEVANTE est podestat de
Bastia.
Le tableau des recettes et des dépenses en
Corse donne un excédent de plus de 122000 lires.
Deux célèbres chefs de bande, les frères
BATTESTI, règnent en maître et en toute impunité sur le territoire de
A Padulella, (piève de
Moriani), allant jusqu'à organiser des réseaux d'émigration et à recruter pour le compte du
Roi de France LOUIS XIV, hostile à
Gênes.
Nouvelle disette en
Corse due à des mauvaises récoltes.
RAFFAELLO RAGGI, savant et prédicateur génois, est nommé évêque d'
Aleria. Il succède à
MARIO EMMANUELLE DURAZZO (voir 1674)
Le fils d'
ALI ORSINI (voir
1642)est proclamé
Bey de Tunis.
Le montant des recettes perçues en
Corsepar
Gênesprovient, pour près de 80%, des droits de circulation, de la vente des marchandises et des diverses taxes.
A
Corti, naissance de
DUMENICU BALDACCI, futur
Général au service de l'
Autriche.
Le
Régiment de Peri Corse Infanterie (voir
1690) se couvre de gloire en
Europe.
1706:
Le notable bastiais
DUMENICU FIGARELLI est podestat de
Bastia.
LUIGGI GIAFFERI est choisi comme
Oratore di Corsica.
28 Juin:
Arrêté du
Gouverneur de la Corse concernant la récompense revenant à celui qui tuera un bandit ou le livrera vivant aux mains de la justice.
30 Mars:
GHJUVANNI BATTISTA d'ISTRIA (voir
1661) fait son testament, instituant comme uniques héritiers ses quatre fils
ANTONE GUGLIELMU,
BERNARDINU,
GHJACUMU et
FRANCESCU.
7 Septembre:
Requête de
DUMENICU CERVONI, de
Castifau, pour que les
Pacificatori de
Moltifau soient autorisés à faire une saisie.
Procès verbal de délimitation des pièves de
U Pratu di Ghjuvellina et d'
Upulasca. On clôture pour éviter les errances des troupeaux... et aussi pour exclure les étrangers.
Le notable bastiais
CARLU LURENZU BIGUGLIA exige, dans son testament, que la totalité de son patrimoine soit légué au collège des
Jésuites de la ville.
1707:
GIROLAMO VENOROSO est
Gouverneur de la Corse.
GIROLAMO VENOROSO se trouve de son propre aveu face à une désorganisation
dal che son natie saran per nascere de'gravissimi inconvenienti.
GHJULIU GHJUVANNI POZZO est podestat de
Bastia.
AMBROGHJU LEONI est
Babbu di U Cumunu de
Belgudé.
FRANCOIS REGNIER-DESMARETS (
1632-1713), membre de l'
Académie Française, écrit
Histoire des démélés de la Cour de France avec la cour de Rome au sujet de l'affaire des Corses (voir
1662).
Mort de l'évêque de
Mariana-Accia,
MARIO EMMANUELLE DURAZZO (voir
1704).
Le
Génois ANDREA della ROCCA lui succède.
1708:
GHJUVANNI BATTISTA MASSEI est podestat de
Bastia.
17 Février:
Un arrêté précise que seuls
I Nobili Sei du
Dilà ont le privilège de donnerl'eau bénite au gouverneur de la
Corse lorsque celui ci est en visite à
Aiacciu.
Décret, en dix points, punissant les auteurs de crimes par
Vindetta , ou les homicides commis au cours d'une trêve.
Le gouverneur
GIROLAMO VENOROSO (surnommé
Le Doux) offre à
Bastia une statue de marbre blanc représentant
Saint Ignace de Loyola.
Relation de la mort de
SAMPIERU CORSU par un auteur génois,
FILIPPO CASONI, dans
Annali della Republica di Genova.
A
Calvi, installation d'une congrégation de religieux spécialisés dans l'enseignement. Leur établissement,
Scuole pie di Calvi, forme une partie de la jeunesse balanine.
La Corse compte 120000 habitants.
1709:
FILIPPO CATTANEO de MARINI est gouverneur de la
Corse.
PAULU FARINOLA est podestat de
Bastia.
TOMASO GIUSTINIANI est nommé évêque du
Nebbiu. Il succède à
GIOVANNI GERONIMO DORIA (voir
1703). .
Le gouverneur
FILIPPO CATTANEO de MARINI interdit le territoire de
Paomia (voir
1702) à tout
Corse qui n'aurait pas obtenu une autorisation dûment consentie par les
Grecs.
13 Mai:
Un décret punit sévèrement l'
Attaccamentu dei Donne (qui consiste à s'attacher, d'une façon rapide et irrévocable, une personne désirée, en la compromettant en public par un acte désobligeant ou impudique) délit grave et passible d'une forte amende (100 à 300 lires), du bannissement de un à trois ans, et jusqu'à cinq années de galères.
La municipalité de
Bastia promeut
Saint Pascal Baylon comprotettore de la ville.
Nouvelle année de disette en
Corse.
PIERRE ALFONSI, de
Bordeaux, petit-fils de
JEAN (voir
1627), est blessé à la bataille de
Malplaquet (
Nord).
Vague de violences sur l'
Ile, qui est facilitée notamment par l'invraisemblable disponibilité des armes à feu chez les
Corses.
Construction de l'église
San Mighele, à
Valle di Rustinu.
1710:
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
23 Février:
L'évêque d'
Aiacciu PIETRO SPINOLA (voir
1697) pose la première pierre d'un grand séminaire qu'il dédie à l'
Immaculata Cuncezzione.
Requêtes de l'
Oratoredes
Nobili Dodeci du
Diquà auprès du gouvernement génois.
Edition d'une carte de la
Corse de
GERARD Van KEULEN, hydrographe, fabricant d'instruments et éditeur à
Amsterdam.
A
Bastia, naissance de
CARLU ROSTINI, futur abbé, et auteur notamment de
Mémorie delle Rivoluzioni di Corsica.
A
Munticellu, naissance de
FRANCESCU ORTICONI, futur chevalier, capitaine des
Grenadiers avec rang de lieutenant-colonel au
Régiment Royal Corse et chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
Confirmation de noblesse de la famille
Colonna de Cesari Rocca.
1711:
NEGRONE RIVAROLA est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
CASEVECCHIE est podestat de
Bastia.
2 Décembre:
Devant la recrudescence des homicides,
I Nobili Dodeci du
Diquà chargent leur
Oratore ANGHJULU LUIGGI MATRA, de solliciter du gouvernement génois, l'interdiction des armes à feu, et de l'assortir de la peine de mort.
D'après l'évêque d'
Aiacciu PIETRO SPINOLA, en
Corse, les prêtres n'enseignent pas le catéchisme, marient les concubins, baptisent des enfants dont les parrains et marraines ignorent tout de la religion…
Lettres patentes établissant la filiation de
BERNARDINU PAOLI, de
Fuzzà, depuis
CARLU di FUZZA.
1712:
Le notable bastiais
GHJUVAN BATTISTA MARENGO est podestat de
Bastia.
Mort de
RAFFAELLO RAGGI, l'évêque d'
Aleria (voir
1705).
A
Bastia, ouverture d'un marché à
Terra Vechja, secondant celui de
La Chjappa, plus important et beaucoup plus ancien, installé à
Terra Nova. L'économie de ces deux marchés est gérée par le
Magistrato dell'Abondanza, sous l'autorité de la communauté de la ville. On y trouve blé, huile, fruits et légumes. Ouverture également d'un marché aux poissons à
Chjappa Nova.
GHJACINTU PAOLI est
Pacificatore de
Merusaglia.
PADOVANU CROCE (voir
1683) est sous les ordres de maréchal
de VILARS.
A
Zuani, naissance du prêtre
Don GHJUVANNI MARCU LUIGI qui exercera son sacerdoce à
Calinzana, et sera un missionnaire inspiré de
TEOFALU di CORTI (voir
1698).
Edition d'une carte de la
Corse de
JOANNIS MONTECARLERIO, ecclésiastique et géographe à
Milan.
1713:
PAOLO FRANCESCO SPINOLA est gouverneur de la
Corse.
NICOLAO GAETANO APROSIO est évêque du
Nebbiu après
TOMASO GIUSTINIANI (voir
1709).
CARLO MARIA GUISEPPE FORNARI succède à
RAFFAELLO RAGGI comme évêque d'
Aleria.
GHJUVANNI BATTISTA MASSEI est podestat de
Bastia.
Edition d'une carte de la
Corse, ainsi que des plans de
Calvi,
Aiacciu,
Bunifaziu et
Porti Vechju, dessinés par le
Français HENRI MICHELOT, hydrographe à
Marseille.
Décembre:
Une colonie de
Ligures (120 familles), de
Chiavari (près de
Gênes), est transportée par les
Génois sur la côte sud du golfe d'
Aiacciu, dans le territoire de
Coti, autour de la plage de
Verghja. Cette colonie fonde un bourg auquel elle donne le nom de son pays d'origine,
Coti Chjavari.
Nouvelle disette en
Corse due à des mauvaises récoltes.
A
Bastia, naissance de
ETIENNE BUSTORO, futur assesseur civil et criminel de la juridiction royale du
Capicorsu à
Ruglianu.
PADOVANU CROCE est à la prise du château de
Fribourg.
Le prêtre
BARTOLOMEU LIMPERANI (voir
1650) écrit
La Redenzione, poème épique et religieux, en
Italien.
JACQUES FRANCESCHI, dont la famille est originaire de
Centuri, petit-fils de
JEAN BAPTISTE FRANCESCHI, dit
Franciscou , se fixe à la
Martinique.
1714:
Le notable bastiais
MONTESORO est podestat de
Bastia.
DOMINICO GIOVANNI CAVAGNARI est évêque de
Sagone. Il succède à
GIOVANNI BATTISTA COSTA (voir
1688).
De
1683 à
1714, 28715 homicides ont été commis en
Corse; plus de 900 chaque année sur une population de 120000 habitants.
I Nobili Dodeci, du
Diquà, pour enrayer ce fléau, chargent à nouveau (voir
1711) leur
Oratore,le père jésuite
MURATI, de solliciter du gouvernement génois, l'interdiction des armes à feu, et de l'assortir de la peine de mort.
10 Juillet:
Confirmation de noblesse de la famille
Tomei, de
Luri.
22 Août:
A
Bastia, fondation de la
Confrérie des Barbiers et Chirurgiens. Elle est placée sous la protection de
San Cosmu et
San Damianu.
11 Septembre:
Le
Sénat de Gênes rappelle au gouverneur de la
Corse qu'il a le droit de faire des ordonnances de
non procedatur en matière criminelle (soustraire une affaire aux juges ordinaires ou arrêter définitivement toutes poursuites) à condition de les soumettre auparavant à la
Seigneurie
Les
Capucins comptent 18 couvents en
Corse, avec 300 religieux.
En réponse à la demande des
I Nobili Dodeci,
Gênes impose une loi interdisant les armes à feu.
La famille
di Bozzi est exemptée à nouveau de l'impôt de la taille par le
Sénat de Gênes.
1715:
MARCO AURELO REBUFFO est gouverneur de la
Corse.
GHJULIU GHJUVANNI POZZO est podestat de
Bastia.
Décès présumé de
PETRU MORATI (voir
1702).
Décès de l'évêque d'
Aiacciu PIETRO SPINOLA (voir
1697).
AGOSTINO SPINOLA lui succède.
AGOSTINO SALUZZO est nommé évêque d'
Aleria. Il succède à
CARLO MARIA GUISEPPE FORNARI.
Incidents entre
Corses de
Vicu,
Rennu et
Letia, appuyés par des
Niolinchi, et
Grecs de
Paomia.
I Nobili Sei, les représentants des
Corses du
Dilà, font la même demande que
I Nobili Dodeci, du
Diquà concernant l'interdiction des armes à feu (voir
1714).
27 Mai:
Suite à la réponse faite aux
Nobili Dodeci, concernant l'interdiction des armes à feu,
Gênes fixe, pour une durée de cinq ans, une taxe annuelle, dite des
Due Seini, par famille, en plus de l'impôt ordinaire, afin de compenser la perte de rentrées occasionnée par la suppression des patentes de port d'armes.
Quatre pères jésuites viennent en
Corse avec le commissaire
ALESSANDRO PALLAVICINI, prôner le désarmement général des
Corses.
16 Octobre:
Les armes blanches (couteaux, petits poignards, stylets...) sont interdites. L'infraction à cette loi peut coûter dix années de galères.
13 Novembre:
Réforme du mode d'élection des
Nobili Dodeci: la désignation de représentants du peuple ne se fera plus aux votes, mais par tirage au sort.
Décision, qui selon
Gênes, a pour objet d'éviter les fraudes et toutes combinaisons électorales. On met dans un vase 36 noms, auparavant soumis à l'approbation du gouverneur (12 pour chaque
terzieru), dont 6
Caporali et 6
Populari, et on en tire 12.
3 Décembre:
Un décret du
Sénat de Gênes divise la
Corse en deux gouvernements,
Aiacciu devenant le siège du gouverneur du
Dilà.
Les
Génois déclarent découvrir un réseau d'espionnage français à
Calvi.
Gênesdonne l'affermage du bois de la forêt d'
Aïtone (voir
1676), pour 2800 lires, à des praticiens génois.
A
I Perelli di Alisgiani, naissance de
PETRU GIOVANNI, plus connu sous le surnom de
Grossu Minutu.
Nouvelle disette en
Corse due aux mauvaises récoltes.
Les
Génois affirment que durant les 32 années précédentes, 28715 homicides ont été commis en
Corse par des armes à feu.
Fuzzà compte 368 habitants.
Le
Régiment de Peri Corse Infanterie (voir
1705) est dissout.
1716:
GHJUVANNI BATTISTA MASSEI est podestat de
Bastia.
Aggravation des charges génoises sur la population.
ANTONIU GHJUSEPPU LECA CRISTINACCE est protonotaire apostolique à
Rome.
DURAZZU di FUZZA est nommé capitaine du bataillon de
Campu Moru, pour la défense contre les corsaires, par le commissaire général génois
ALESSANDRO PALLAVICINI.
1717:
GIOVANNI STEFANO SPINOLA est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
di BIGUGLIA est podestat de
Bastia.
15 Mars:
Décision du
Sénat de Gênes interdisant la fabrication, le port et la détention de certaines armes blanches.
26 Mars:
Le père jésuite
IGNAZIO CONSTANZA rassemble prés de 10000 personnes sur l'esplanade du couvent des
Servites de
A Casabianca d'Ampugnani.
2 Avril:
Le révérend
Don ANTONIU GAFFORI, de
Corti, est reçu
Docteur en Droit à
Rome.
Août:
Visite à
Algaiola du gouverneur
GIOVANNI STEFANO SPINOLA. Les procureurs généraux de la province de
Balagna,
CARLU AITELLI et
ANTONIU CARLI, présentent une requête pour l'aménagement d'une nouvelle prison à
Algaiola, les prisons utilisées étant insalubres (notamment celle de
Fondu di Torre).
GHJUVANNI CARLU COLONNA d'ISTRIA est nommé capitaine d'une compagnie corse au service de
Gênes.
Le
Doge de Gênesécrit au
Gouverneur pour
interdire les armes à feu, même aux Magnifici Cittadini et aux gentilshommes, et même aux soldats et gens de police, excepté durant leur service.
1718:
Le notable bastiais
de VARESE est podestat de
Bastia.
13 Septembre:
Rappel de la décision du
Sénat de Gênes interdisant la fabrication, le port et la détention de certaines armes blanches.
1719:
BARTOLOMEO da PASSANO est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
ANGELI est podestat de
Bastia.
Edition d'une carte de la
Corse, dessinée par les
Français HENRI MICHELOT et
LAURENT BREMOND, hydrographes à
Marseille.
Mise en place d'un ex-voto dans la chapelle de
San Ciprianu, à
Curbara.
1720:
Le notable bastiais
GHJUVAN FRANCESCU MARENGO est podestat de
Bastia.
Décès de
BARTOLOMEU LIMPERANI (voir
1713).
CAMILLO de MARI est nommé évêque d'
Aleria.
ANTONIU FORCIOLI est capitaine de la ville d'
Aiacciu.
AGOSTINO SALUZZO (voir
1715) est nommé évêque de
Mariana-Accia. Il succède à
ANDREA della ROCCA (voir
1706.
La loi de
1715 interdisant les armes à feu (avec l'impôt des
Due Seini) est prolongée pour 5 ans.
16 Juin:
Etablissement et signature d'un traité de paix à
Canavaghja.
Construction, par l'architecte milanais
DOMENICO BAINA, du campanile au crépi doré de
La Porta d'Ampugnani.
Dans la forêt d'
Aïtone, les
Niolinchi attaquent une maison qui sert de refuge aux bûcherons travaillant pour les
Génois.
Edition d'une carte de la
Corse de
RENIERet
JOSUA OTTENS, éditeurs et libraires à
Amsterdam.
Des émigrés du
Sud de la
Corse commencent à peupler la
Gallura sarde.
ANTONIU FRANCESCU d'ANGELIS, de
Nonza, est
Consul de France à
Bastia. Il est un des descendants de
PIETRO d'ANGELIS.
SEBASTIANU BUONAPARTE, fils de
GHJUSEPPU, (voir
1702), est
Anzianu de la ville d'
Aiacciu.
1721:
L'évêque d'
Aiacciu AGOSTINO SPINOLA asure l'intérim de gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
CRISTOFINI est podestat de
Bastia.
A la suite d'incidents répétés entre
Grecs et
Corses de
Paomia, ces derniers doivent momentanément quitter leur territoire.
Décès de
JEAN-BAPTISTE de PERI, chevalier, seigneur de
la Neuville, près de
Chartres, lieutenant général des
Armées du Roi et chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
la communauté de
Spiluncatu demande à ne plus avoir à assurer avec
Ochjatana et
Belgudè la garde de la tour de
L'Osari.
1722:
ANTONIO de NEGRONI est gouverneur de la
Corse.
L'évêque d'
Aiacciu AGOSTINO SPINOLA est nommé évêque de
Sagone. Il succède à
DOMINICO GIOVANNI CAVAGNARI (voir
1714).
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
A
Lucques, publication d'un manuscrit sur la
Province Observante de
Corti, par l'abbé
PETRU, de
La Rocca di Rustinu.
7 Avril:
A
Bastia, naissance de
GHJUSEPPE MARIA FABIANI, fils de
SIMONE, futur lieutenant-colonel d'infanterie au service de la
France et Chevalier de l'
Ordre de saint Louis.
Le
Génois FELICE PINELLI écrit
Annotazioni particolari per il Governo di Corsica.
1723:
Le notable bastiais
FELICE CARDI est podestat de
Bastia.
CARLO MARIA LOMELLINO est nommé évêque d'
Aiacciu. Il succède à
AGOSTINO SPINOLA (voir
1715).
1er Juin:
Les
Génois autorisent les
Grecs de
Paomia à porter des armes à feu, et à fournir à la tour d'
Omigna une garde armée pour la défense des terres de la colonie (voir
1721).
7 Septembre:
A
Zicavu, naissance de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, fils de
SEVERINU.
1er Décembre:
La
République génoise partage la
Corse en deux gouvernements (voir
1715): le
Deçà des Monts (
U Diquà), ayant pour chef lieu
Bastia, et le
Delà des Monts (
U Dilà), ayant pour chef lieu
Aiacciu.
Cette division, faite à titre expérimental et pour une durée limitée à dix ans, assurant, aux dires des
Génois, une meilleure administration et un meilleur gouvernement des peuples.
MATTEU d'ANGELIS, de
Nonza, est
piuvanu de
Santa Ghjulia à
Nonza. Il est un des descendants de
PIETRO d'ANGELIS.
A
A Venzulà, naissance de
GHJUVANNI QUILICU de CASABIANCA, futur général.
Les marchands de vin étant tenus de déclarer leur réserve, il y a en
Corse 11 déclarants pour 620 barils recensés.
1724:
NICOLO est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
DUMENICU RIVAROLA est podestat de
Bastia.
Une amnistie générale est accordée à tous les bannis, volontaires ou obligés, désireux de rentrer dans leur pays. La seule condition étant qu'ils en fassent la demande et qu'ils aient dédommagé leurs victimes. Parmi ces bannis,
FABIU VINCIGUERRA, de
Loretu di Casinca, mêlé dans la
Vindetta des
Marcacci contre les
Ghjuvan Gavinacci,
DARIU ANTONIU BATTAGLINI, de
Talasani, ancien soldat déserteur de la garnison de
Savone, et
ANGHJULU MARIA ORECCHIONE, de
Vallecalle, qui sème la terreur dans le
Nebbiu et le
Capicorsu.
Les
Corses commencent à se plaindre ouvertement, et cherchent à secouer le joug de la
République. L'orage gronde...
1725:
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
12 Janvier:
Intervention des
Padri di U Cumunu de
Merusaglia concernant les voisins d'auteurs de
Vindetta.
6 Avril:
Naissance, à
La Stretta, hameau de
Merusaglia, de
FILIPPU ANTONIU PASQUALE PAOLI, fils cadet de
GHJACINTU PAOLI, de
Merusaglia, et de
DIANISIA VALENTINI, née d'une famille de
Caporali de
Pastureccia. Il est le quatrième enfant, après
MARIA FRANCESCA,
CLEMENTE et
MARIA CHJARA .
GHJACINTU PAOLI,
IGNAZIU AITELLI, et
PURIFICAZIU VENTURINI, sont chargés de régler un différend entre deux habitants de
U Salgetu di Rustinu et les
Padri di U Cumunu de la localité.
GHJUSEPPU MARIA MASSEI est
Anzianu de la ville de
Bastia.
La loi interdisant les armes à feu (avec l'impôt des
Due Seini) est prolongée pour une durée de cinq ans (voir
1720), soit jusqu'en
1730.
Les
Corses demandent aux
Génois un minimum de libéralisation du marché du sel (voir
1589). Ces derniers refusent.
BLASIU di SIGNORI (
TEOFALU di CORTI, voir
1712) est envoyé en
Corse afin d'y établir des couvents de stricte observance. Sa mission est très difficile et il ne peut établir que le couvent de
Zuani.
GHJUVAN BATTISTA LEONI, de
Belgudé, est membre du
Parlement Corse.
Gênes fait payer un droit au bâtiments français qui abordent sur les côtes corses (
Droit des trois tours). Les patrons français s'en plaignent et demandent l'abolition de cette taxe au
Consul de France à
Gênes.
Edition de deux cartes de la
Corse, dessinées par
PIETRE Van Der AA, hydrographe, éditeur et libraire à
Leyde.
1726:
ANTONIO de NEGRONI est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
BUTTAFUOCO est podestat de
Bastia.
Le
Génois PIER MARIA GIUSTINIANI est nommé évêque de
Sagone. Il succède à
AGOSTINO SPINOLA (voir
1722).
Un jeune habitant de
Suveria, porteur d'une arme blanche prohibée, est emprisonné à
Corti. Son père, accompagné d'un grand nombre de ses amis, parvient à le délivrer. La troupe génoise intervient, le drame est évité de justesse.
Juin:
A
Loretu di Casinca, arrestation de dix bandits par le capitaine génois
BARTOLOMEO PENSA.
9 Octobre:
GHJUVANNI CARLU COLONNA d'ISTRIA est nommé commissaire général par les
Génois, afin de ramener l'ordre dans le fief d'
Istria.
A
Santa Maria Siché, naissance de
FRANCESCU MARIA d'ORNANO, fils de
LUCA d'ORNANO.
GHJACINTU de PAOLI, de
Merusaglia, est
Nobile Dodeci du
Diquà.
A
Ficaghja d'Ampugnani, le
Corse PICCHIOLU prend les armes contre
Gênes, car la justice s'est prononcée en faveur de la fraction de la famille
Sarrochi, avec laquelle il est en querelle.
Les
Observants disposent de 30 couvents en
Corse, les
Réformés , 14, les
Capucins 17, soit, en tout, un millier de
Religieux, sans compter les
Jésuites.
A
Nuvella, décès du capitaine
GHJUVAN TOMASU MASSIANI. Il est à l'origine de la famille
Massiani, de
Nuvella.
Bastia compte 5747 habitants,
Aiacciu, 3504.
1727:
Le notable bastiais
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI est podestat de
Bastia.
Le notable bastiais
CARLU GHJACINTU POGGI est podestat de
Bastia.
Nouvelle disette en
Corse due aux mauvaises récoltes. A cela vient se greffer un contexte épidémiologique effrayant.
Bastia est en partie approvisionné en blé grâce au patron de
Centuri DUMENICU FRANCESCHI.
ALESSANDRO SALUZZO est nommé gouverneur de la
Corse.
15 Juin:
L'évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI interdit l'autorisation aux prêtres de porter une lance (voir
1614).
23 Août:
A
Ruglianu, décès de
SIMONE PETRU MARCHI, premier notable victime de l'épidémie dans le
Capicorsu.
18 Novembre:
Acte de reconnaissance de noblesse de la famille
Battistini, de
Bastia, de la part les magistrats de
Bastia.
FABIU VINCIGUERRA est impliqué dans des querelles sanglantes à
Loretu di Casinca (voir
1724). Le gouverneur le fait arrêter, avec ses partisans, et les incorpore dans l'armée génoise.
La colonie de
Ligures, installée à
Coti Chjavari (voir
1713) est décimée par la malaria. Seul reste le nom du lieu. les survivants fuient vers
Aiacciu.
A
Bastia, naissance de
ANTONIU BUSTORO, futur capitaine au
Régiment Royal Italien.
Les ecclésiastiques corses font la demande (en vain), à
Rome, afin que
Sainte Dévote soit proclamée
Patronne de la Corse.
L'évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI adresse à ses piévans une sorte de mandement annonçant sa prochaine tournée épiscopale.
Pour préparer cette visite, il leur communique un questionnaire concernant les mœurs de ses paroissiens.
1728:
ALESSANDRO SALUZZO est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
ANGELI est podestat de
Bastia.
Les récoltes sont mauvaises, la misère très grande. Les épidémies frappent toujours.
Gênes fait remise d'une partie de l'impôt, mais ses agents, ne tenant aucun compte de cette mesure, exigent l'impôt dans sa totalité.
Les
Corses en sont vivement irrités, et dans plusieurs cantons, ils décident de ne pas le payer.
Dans le
Capicorsu, le capitaine et gentilhomme d'origine génoise,
MARCO AURELIO VIVALDI, perd pratiquement toute sa famille dans les épidémies qui frappent la
Corse.
Dans le
Capicorsu, à
Ruglianu, décès, lors des épidémies, de
TERAMU TERAMI, noble de
Quarcioli.
Décès de
GUGLIELMU GUGLIELMI, né à
E Piazzole d'Orezza. Prêtre et poète, un des premiers à écrire en langue corse, auteur de
Poesie Scelte et
Terzine Corse (voir
1644).
ISAIA GRIMALDI, de
E Valle di Campulori, est
Provincial des Franciscains pour la
Corse.
FABIU VINCIGUERRA, de
Loretu di Casinca, emprisonné pour
Vindetta et vol, et évadé de
Sagone, rentre en
Corse pour régler une
Vindetta (voir
1724), et se met à la tête d'une bande, à
Merusaglia.
Il deviendra un des meneurs de la révolte qui couve.
On note, à
Ghisoni, la présence d'un maçon génois et de deux maçons suisses.
En
Corse,
Gênes reçoit 628938 livres et en dépense 496862. La
République fait donc un bénéfice de 131176 livres.
A
Finale, territoire ligure de
Gênes, cinq soldats corses au service de
Gênes, sont impliqués dans une rixe avec des militaires génois. Un
Génois est tué. Les cinq
Corses sont pendus, et plusieurs autres envoyés aux galères. Cet événement, qui souligne l'injustice des tribunaux génois à l'égard des
Corses, suscite une immense colère dans l'
Ile.
GHJUSEPPE ANTONE de CASALTA (voir
1682) est
Nobile Dodeci du
Diquà.
Le révérend
GHJUVANNI STEFANU MASSIANI, de
Purettu di Lama est reçu docteur en droit à
Rome.
La
Corse reçoit de
Monaco une deuxième relique de
Sainte Dévote (voir
1637).
1729:
FELICE PINELLI (voir
1722) est gouverneur de la
Corse.
Le notable bastiais
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI est podestat de
Bastia.
Le notable bastiais
CARLU GHJACINTU POGGI est podestat de
Bastia.
ANTONE GUGLIELMU d'ISTRIA (voir
1706) reçoit la commission de commissaire général du fief d'
Istria, du gouverneur de la
Corse FELICE PINELLI.
12 Janvier:
Gênes promulgue un édit dont le but est la mise en valeur de la
Corse.
Les
Corses y sont les plus mal lotis, et les ressortissants génois, les mieux concernés.
Tout un programme de location de terres et d'inféodation leur est offert. En profitent:
les
de Matra, dans le
Fiumorbu,
AMBROGGIO IMPERIALE et
RIZIO GIUSTINIANI, à
Porti Vechju,
les
de Franqui, à
Aiacciu (
U Scudu),
FELICE SPINOLA, dans
I Agriate,
NICOLO SAVERIO PONTE, dans
I Sanguinarii,
BENEDETTO da PASSANO,
UGO FIESCHI (
A Padulella près de
Muriani, et
Migliacciaru) ...
Les habitants de
Nucera et de
Ruspigliani, presque tous frappés de bannissement par contumace, abandonnent leurs maisons et vivent de pillage au détriment de leurs voisins.
Mai:
Les incidents se multiplient entre
Corses et
Génois: Tour de
A Murtella (
San Fiurenzu),
Nuceta,
Merusaglia,
Castineta, le
Rustinu...
28 Mai:
Le capitaine
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI offre la
Corse au
Roi d'Espagne PHILIPPE V, dans une lettre que son neveu
MIGHELE ANGHJULU POLI porte à
Madrid.
Le gouverneur
FELICE PINELLI distribue des armes aux partisans génois.
Toujours de mauvaises récoltes: la famine menace. Environ 100000 litres de blé de mauvaise qualité sont envoyés en
Corse, au prix prohibitif de trente sous le
bacinu.
10 Juin:
I Nobili Dodeci demandent, la suppression de l'impôt des
Due Seini, venue à expiration en fin d'année (voir
1720).
Gênes ignore cette requête, et ordonne le renouvellement des
Nobili Dodeci par tirage au sort.
27 Décembre:
A
Bustanicu, piève du
Boziu, un habitant du
Boziu,
ANTON FRANCESCU DEFRANCHI (ou
LANFRANCHI ?), dit
Cardone, ne pouvant payer ses contributions, est puni par le collecteur d'impôt génois le lieutenant
GIOVANBATTISTA GALLO.
Cette punition déclenche la colère des habitants du village, qui se révoltent.
Le lieutenant de
Corti avertit le gouverneur
FELICE PINELLI à
Bastia.
Les habitants du
Boziu refusent de payer l'impôt des
Due Seini. Ils le trouvent caduc et, considéré comme illégal et non exigible.
Cet incident est le point de départ de la première révolte des Corses contre Gênes.
Le représentant du
Roi de France à
Gênes (de
1727 à
1739), le
Chevalier JACQUES de CAMPREDON, obtient une solution favorable au conflit opposant les
Génois aux patrons français (voir
1725).
Gênes renonce à faire payer la taxe concernant l'accostage des côtes corses (
Droit des trois Tours dans le
Capicorsu).
L'abbé
MATTEU PIERAGGI, dit
MATTEU BAIOCCA, est nommé secrétaire du
Lieutenant de
Corti.
Santa Ristituta est élue seconde patronne de
Sagone.
A
Bastia, naissance de
ANTONIU FRANCESCU BUSTORO, futur curé.
Un dénombrement de la population de
Corse donne au
Diquà environ
80000 habitants, et au
Dilà,
30000 habitants.
On arrive à un total de près de
110000 habitants, si l'on compte la troupe et les membres du clergé (un millier environ).
Sarté en compte 879,
Santa Lucia di Taddà, 184,
Livia, 897,
Zonza, 174,
Auddé, 520,
Quenza, 815,
Serra, 525,
Bunifaziu, 2404,
Porti Vechju, 198,
Corti,1504,
Ghisoni, 1109,
Calacuccia, 619,
Bastia, 6232,
Ascu, 532,
U Viscuvatu, 410,
A Venzulà, 460,
Algaiola, 412,
Muru, 423,
Curbara, 1125,
Munticellu, 476,
Spiluncatu, 594,
Calinzana, 1615,
Aiacciu, 3600,
Calcatoghju, 323,
Santa Maria e Siché, 287,
Grussettu e Prugna, 388,
Pila e Canale, 360,
Bucugnà, 1130,
Cavru, 309,
Zicavu, 2275,
Ulmetu, 1049,
Livesi, 264,
Moca e Croce, 457,
U Pitretu e Bicchisgià, 557,
Vicu, 306,
Guagnu, 123,
Evisa, 208,
Paomia, 626,
Luri, 996...
1730:
Le notable bastiais
FELICE CARDI est podestat de
Bastia.
Janvier:
La
Castagniccia bouge: les pièves du
Boziu, du
Rustinu, de
Vallerustie, de l'
Ampugnani, du
Casacconi, de
Casinca, d'
Alisgiani, d'
Orezza, d'
Aleria, de
Moriani, de
Tavagna, sont en rébellion.
27 Janvier:
Le gouverneur
FELICE PINELLI signale
l'insolence des populations de l'
Ampugnani qui refusent de payer non seulement les
Due Seini, mais encore la taille elle-même.
Le gouverneur
FELICE PINELLI envoie une troupe de 50 à 100 hommes armés dans le
Boziu afin de rétablir l'ordre. Cette troupe, commandée par le capitaine
BARTOLOMEO PENSA, arrivée au voisinage du
Boziu, et, constatant une agitation constante, juge plus prudent de rentrer, et les
Génois rebroussent chemin.
30 Janvier:
200
Génois, commandés par
ANTONIU CARBUCCIA, venus secourir le collecteur des impôts, le
Bastiais DUMENICU CARBUCCIA, frère d'
ANTONIU, se font piéger et désarmer par les habitants de
Poghju di Tavagna, dirigés par
POMPILIANI, de
Mezzana, ancien officier de l'armée de
Naples, aidés par ceux du
Rustinu, d'
Orezza et de
Vallerustie, soit 1500 personnes en tout.
1er Février:
Le gouverneur
FELICE PINELLI convoque
I Nobili Dodeci afin qu'ils calment les esprits des rebelles.
Ces derniers se font aider par les notables les plus influents de leur piève,
PETRU PIZZINI, à
Spiluncatu, le chanoine
ERASMU ORTICONI, à
Aleria,
FILIPPU ANTONIU GAFFORI, à
Corti,
LUIGGI GIAFFERI, à
Talasani,
VITTINI, à
Poghju di Tavagna, l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI, à
Orezza,
LIMPERANI, en
Casinca,
GHJACINTU de PAOLI, à
Merusaglia,
ANTON FRANCESCU MURATI, à
Borgu.
Le mouvement gagne le
Fiumorbu, le
Niolu,
Vicu...
8 Février:
Dans le
Capicorsu,
ANGHJULU MARIA ORECCHIONE, avec des hommes de
Nuceta et de
Castineta, s'empare du dépôt génois de fusils et de poudre de
Ruglianu (lieu de résidence de
GIOVANBATTISTA GALLO).
Ils pillent la maison du seigneur du lieu,
FRANCESCU ANTONIU de NEGRONI.
12 Février:
200 hommes du
Fiumorbu, venus d'
Isullacciu et de
Prunelli, font main basse sur les quelques fusils entreposés dans le domaine d'
UGO FIESCHI, à
Migliacciaru.
Les domaines des
Fieschi, à
Migliacciaru et
Padulella, des
Spinola, à
San Pellegrinu, des
Stefanini, à
Ferringule, et des
Calvelli, à
Patrimoniu, sont pillés.
13 Février:
Des groupes venus de
Tavagna,
Moriani,
Orezza et
Ampugnani et commandés par
POMPILIANI, prennent le fort d'
Aleria.
15 Février:
Des montagnards, commandés par
DARIU ANTONIU BATTAGLINI (voir
1724), s'affrontent aux
Génois à
San Fiurenzu.
16 Février:
Le gouverneur
FELICE PINELLI est averti par un émissaire de
LUIGGI GIAFFERI, de
Talasani, ancien officier d'un régiment corse au service de
Naples, qu'un assaut sur
Bastia est imminent.
Les évêques de
Corse essaient de calmer les insurgés: sur l'ordre de l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI, le chanoine
ERASMU ORTICONI, docte ecclésiastique et pénitencier du diocèse d'
Aleria, part en tournée, tandis que l'évêque de
Mariana-Accia,
AGOSTINO SALUZZO, envoie le
Bastiais LUIGGI DONATI,
piuvanu de
Casacconi, convaincre les hésitants au couvent des
Franciscains de
Tavagna.
17 Février:
A
Algaiola, escarmouches entre montagnards du
Niolu et
Génois.
Les bergers de
Zicavu donnent l'assaut à
Sarté où réside un lieutenant de
Gênes.
Les insurgés corses sont invités à présenter leurs revendications, par écrit, au
Magistrato di Corsica, qui avisera.
Ces revendications sont, entre autres: les armes confisquées (environ 10000) doivent être restituées, la
solita taglia, la taille coutumière, remise en vigueur (24 sous par feu et par an), et le prix du sel (8 sous le
bacinu) doivent être réduits.
18 Février:
Le
Magistrato di Corsica accorde un délai de quatre mois au règlement des tailles.
4000 à 5000 hommes, plus ou moins armés, tous réunis dans le
Revincu, avec à leur tête
FABIU VINCIGUERRA et le mythique général
POMPILIANI (inventé par la
Gazette de Berne ?), décident de marcher sur
Bastia.
L'évêque de
Mariana-Accia AGOSTINO SALUZZO essaie de négocier, mais en vain.
19 Février:
Les insurgés attaquent
Bastia, et prennent
Terra Vechja. Le gouverneur fait donner du canon. Il y a des morts, du côté des assaillants.
L'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI intervient alors en tant que médiateur.
Dans la nuit,
Terra Vechja est mise à sac. Les
Bastiais se réfugient à
Terra Nova, ou vers le
Capicorsu, d'autres s'embarquent pour
Capraia et
Livourne.
20 Février:
CAMILLO de MARI obtient un armistice, mais les pillages continuent.
21 Février:
Les insurgés quittent
Bastia. Ils tiennent
Corti,
Ruglianu,
Algaiola et
Ferringule,
Patrimoniu,
San Fiurenzu menacent de capituler.
25 Février:
Gênes dépêche l'ancien gouverneur (voir
1707), le sénateur
GIROLAMO VENOROSO pour régler au mieux la situation en
Corse.
27 Février:
Gênes envoie quelques 200 soldats à
Bastia et promet le pardon aux insurgés qui se rendraient avant le
25 Mars.
1er Mars:
Une quarantaine de mercenaires allemands de
Bunifaziu arrivent à
Bastia.
2 Mars:
Les insurgés attaquent le
Palazzu de
Vicu et brûlent les archives criminelles.
8 Mars:
200 soldats et officiers génois débarquent à
Portu Cardu.
Les habitants de
Vicu marchent sur
Aiacciu. Accueillis à coups de canon, ils n'insistent pas et s'en vont après avoir dévasté la campagne environnante.
21 Mars:
Dans le
Capicorsu entre
A Petra Curbara et
Cagnanu, 27 montagnards sont tués.
25 Mars:
De nombreuses pièves, villes et villages, font acte d'allégeance au gouverneur.
Le capitaine
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI (voir
1729) est arrêté par les
Génois. Il est soupçonné de vouloir offrir la
Corse au
Roi d'Espagne PHILIPPE V.
Les habitants de
Lotta,
Ville di Petrubugna et du
Capicorsu, passé le premier moment de surprise, reçoivent des armes des
Génois pour rétablir l'ordre, et avec l'aide d'une bonne partie des habitants du
Nebbiu, ils chassent la bande d'
ANGHJULU MARIA ORECCHIONE.
2 Avril:
LUIGGI GIAFFERI, l'abbé
ORSU PAULU CASABIANCA, le chanoine
ERASMU ORTICONI et
LIMPERANI, dans une ultime tentative de conciliation avec les
Génois, sont pris à partie par les insurgés.
3 Avril:
La famille
Pietri, 40 personnes en tout, de
Sarté, descendants de
VINCIGUERRA PIETRI, mort dans la guerre de
SAMPIERU CORSU, offre ses services aux
Génois.
8 et 10 Avril:
De nouveaux renforts en hommes, munitions et argent arrivent à
Bastia.
11 Avril:
Le gouverneur
FELICE PINELLI écrit à
Gênes. Il s'indigne de
voir prostituer la dignité de la République aux outrages de quelques bergers insolents, d'autant plus insolents qu'on veut leur pardonner à tout prix, comme s'il s'agissait de populations lésées et vexées, et non pas de séditieux et de rebelles.
12 Avril:
GIROLAMO VENOROSO, débarque à
San Fiurenzu, et rejoint
Bastia, en tant que commissaire général politique. Sa tâche: apaiser les troubles et remettre de l'ordre dans le pays.
Les notables
ANDRIA CECCALDI, gentilhomme et médecin, de
U Viscuvatu, et son beau-frère
LUIGGI GIAFFERI, qui avaient aidé le gouverneur dans sa tentative d'apaisement, se rendent compte de l'ampleur de l'insurrection, et devant la faiblesse et les hésitations des
Génois, prennent le parti des insurgés.
25 Avril:
A
Corscia, dans le
Niolu, dans la chapelle
San Marcu, est chanté pour la première fois le
Dio vi Salvi Regina, le futur hymne national corse (voir
1642). Il aurait été composé (ou arrangé ?) par un berger corse du village,
SALVADORE COSTA.
21 ou 23 Mai:
I Nobili Dodeci et
I Nobili Sei réunis déposent leurs cahiers de doléances au commissaire
GIROLAMO VENOROSO, vingt cinq articles, sous forme de
Richieste Generali del Regno:
·
L'autorisation du port d'armes.
·
La limitation de la taille à vingt sous par feu.
·
L'abolition de la taxe des
Due Seini.
·
La diminution du prix du sel.
·
L'augmentation de l'aide à l'agriculture.
·
La liberté du commerce de cabotage.
·
Le droit d'exporter des grains, l'huile, le vin et les châtaignes.
·
L'admission des
Corses aux évêchés et abbayes et aux hautes fonctions civiles et militaires.
·
Des revendications de la noblesse corse.
Les villes de
Bastia,
Lota,
Furiani,
Corti,
Aiacciu,
Bastèrga,
Vicu,
Ville di Petrubugna, les pièves de
Casinca,
Rustinu,
Balagna,
Fiumorbu,
Istria et
Nebbiu, présentent ainsi leurs revendications.
L'agitation s'étend à l'
Est, en
Balagna et à
Vicu.
27 Mai:
Ordonnance du commissaire extraordinaire
GIROLAMO VENOROSO concernant les
vindette. Il déclare que
non seulement les Commissariats ne donnent aucune terreur aux méchants, mais que ce sont exclusivement les innocents qui supportent de leur part tous les préjudices.
31 Mai:
Le commissaire extraordinaire
GIROLAMO VENOROSO transmet, après les avoir adoucis, les
Richieste Generali à
Gênes.
Juin:
FABIU VINCIGUERRA, dit
FABIU di LORETU, est tué par les
Génois.
Son corps, enterré à
Loretu di Casinca, est déterré sur l'ordre du commissaire extraordinaire
GIROLAMO VENOROSO, ramené à
Bastia, promené dans la ville, puis cloué au pilori, écartelé, et exposé aux
Bastiais.
10 Juin:
Arrivée du nouveau gouverneur
FRANCESCO GROPALLO.
Le gouverneur est assisté de deux commissaires syndicateurs,
CAMILLO DORIA et
SALVATORE SQUARCIAFICO.
Le
Sénat de Gênes lâche du lest: réduction des tailles de 25%, abolition de la taxe des
Due Seini, baisse du prix du sel, promesse d'une meilleure justice, mais cela ne lui permet que d'obtenir une trêve toute relative. Au contraire, les
Principali (nobles), et les
Caporali (notables), n'ayant obtenu pas la moindre assurance de la part des
Génois concernant leurs propres revendications, rejoignent les insurgés.
Août:
L'agitation s'embrase: à
Bastia, du côté d'
Aiacciu, dans l'
Alta Rocca, en
Balagna, dans le
Campulori, à
Sagone, où la population excitée par des prêtres et un certain
FRANCESCU ROCCA, de
Rennu, refuse de recevoir le délégué du
Lieutenant, à
Vicu, où l'on s'en prend aux
Grecs de
Paomia, restés fidèles aux
Génois.
Dans le
Campulori, l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI reste enfermé dans son palais épiscopal, sous bonne garde, par craintes de menaces.
Sur les côtes orientales des raids sont menés contre le domaine des frères
Spinola.
A
Chjatra di Verde, les insurgés s'en prennent aux forges de
UGO FIESCHI.
Par l'intermédiaire du chanoine
ERASMU ORTICONI, les
Corses LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI reçoivent le soutien diplomatique des
Espagnols.
Un groupe d'insurgés de
Zirubia et d'
Auddé, menés par
ANGHJULU d'AUDDE et
ALFONSU di ZERUBIA, marche sur
Bunifaziu.
A
Campu di l'Oru, sanglants affrontements entre bergers de
Bastèrga et
Génois.
2000
Talavesi, appuyés par les habitants de
Bastèrga et de
Tavera marchent sur
Aiacciu en détruisant les bâtiments et les récoltes, coupant les arbres fruitiers, abattant les clôtures. A leur tête, le prévôt
PETRU MARIA PIETRI (curé piévan de
Zicavu, dit
Manfrione), et
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, officier au service de
Venise en permission dans sa famille à
Zicavu.
10 Août:
Les réponses de
Gênes arrivent: Le commissaire politique
GIROLAMO VENOROSO fait publier une déclaration des
Collèges de Gênes, en 41 mesures destinées à améliorer la pratique judiciaire (
Ordine sopra materie diverse ), mais qui refusent l'essentiel des requêtes. Ce qui ne semble pas, bien au contraire, améliorer le climat insurrectionnel du pays.
24 Août:
Le commissaire
GIROLAMO VENOROSO écrit à
Gênes pour demander son rappel, conscient d'avoir échoué dans sa tâche.
24 et 25 Août:
L'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI, avec l'évêque de
Mariana-Accia AGOSTINO SALUZZO, parlementent et proposent aux
Génois un armistice de quatre mois, avec cinq conventions:
·
La libre circulation, pendant l'armistice, des
Corses armés sur toute l'
Ile (sauf
Bastia);
·
La vente libre du sel;
·
Le libre trafic sur toutes les côtes et dans tous les ports des navires et des biens des
Corses;
·
La libération de tous les prisonniers;
·
L'engagement de
Gênes à ne pas renforcer ses défenses sur l'
Ile.
Le commissaire militaire
CAMILLO DORIA transmet ces conditions à
Gênes.
Les
Corses se retirent de
Bastia. Ainsi semblent se calmer les choses.
Nouveaux affrontements entre
Corses de
Vicu et
Grecs de
Paomia (voir
1715).
11 Septembre:
Publication d'un
Manifeste à la Nation corse, document exposant les buts de la guerre des
Corses insurgés, leur vibrant patriotisme et leurs procédés démocratiques.
Il appelle également à une
Cunsulta à l'église
San Pancraziu de
Biguglia.
18 Septembre:
Le commissaire
GIROLAMO VENOROSO est rappelé à
Gênes.
Il est remplacé par
CAMILLO DORIA dans ses fonctions de commissaire général.
15 Octobre:
Cunsulta di Fiumaltu (à la
Chjapatella di Fiumaltu): Assemblée à laquelle participent les représentants des pièves d'
Ampugnani, de
Casacconi, d'
Orezza, de
Moriani, de
Peru Casevechje et de
Casinca, en présence de
PICCHIU TADDEI, neveu de
LUIGGI GIAFFERI, et de
ANGHJULU FRANCESCU TADDEI, neveu de l'abbé
MELIADUCCE. Les résolutions prises traduisent surtout la crainte de la répression, et les soucis des six pièves de rester armées et unies.
De nouvelles restrictions sont apportées à la vente du sel: pas plus de cinq livres par feu, livrables sur la seule place de
Bastia. Ces dispositions sont très mal accueillies.
24 Octobre:
Le commissaire militaire
CAMILLO DORIA essaie vainement de procéder à l'élection des
Nobili Dodeci, mais 60 procureurs seulement sur 175 sont présents.
11 Novembre:
L'élection des
Nobili Dodeci se déroule malgré les nouvelles défections des procureurs.
GHJACINTU PAOLI figure parmi les élus, sur les instances du commissaire militaire
CAMILLO DORIA.
Le commissaire militaire
CAMILLO DORIA écrit que les chefs des révoltés promettent au peuple l'aide de l'
Espagne.
10 Décembre:
Cunsulta di Sant'Antoniu di A Casabianca, dans l'
Ampugnani.
Les moines
Servites de
A Casabianca sont les premiers à ouvrir leur couvent à une
Cunsulta.
Les représentants des pièves les plus concernées s'y retrouvent: la
Tavagna, avec l'abbé
MELIADUCCE et son neveu
ANGHJULU FRANCESCU TADDEI, la
Casinca, avec le père
GHJUVAN ANDRIA TOZZA, de
Penta,
Furiani avec le père
ANTONIU…
On y prend la décision d'un rassemblement armé, suivi d'une marche sur
Bastia, dont la conduite est confiée à
LUIGGI GIAFFERI,
ANDRIA CECCALDI et l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI, d'
Orezza.
Des négociations sont tout de même entamées entre
LUIGGI GIAFFERI,
ANDRIA CECCALDI et l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI, et le commissaire militaire
CAMILLO DORIA.
14 Décembre:
Un détachement de 150
Génois, commandé par le capitaine
CHIESA, parti d'
Aiacciu pour renforcer la garnison de
Corti, est attaqué à
Vivariu par les hommes de
Nuceta et de
Ruspigliani.
Battus et désarmés, les
Génois rentrent à
Aiacciu.
18 Décembre:
Les insurgés, 900 hommes, marchent sur
Bastia.
A leur tête,
LUIGGI GIAFFERI, l'abbé
MELIADUCCE,
BRANDIMARTE MARI(dit
Brandone),
MARI…
Au bord du
Bevincu, une armée de 2000
Corses campe autour de
San Pancrazu di Biguglia.
PAULU FRANCESCU GIOVANNONI, de
U Salgetu (
Salicetu), dit
Salicetu, oncle de
GHJACINTU PAOLI, en est un des brigadiers, et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, de
Castineta, dit
Castineta, un des colonels.
20 Décembre:
Le commissaire général militaire
CAMILLO DORIA, avec un millier d'hommes, fait occuper les collines, du couvent des
Capucins de
San Ghjuseppu au fort de
Monserratu, dans lequel se retranchent 160 mercenaires allemands, sous les ordres du capitaine
PIPPO.
Après cinq heures de combat, le fort de
Monserratu, puis le couvent de
San Ghjuseppu, tombent aux mains des
Corses.
Ces derniers sont aux portes de
Bastia.
Terra Vechja leur est abandonnée.
POMPILIANI et
ANGHJULU FRANCESCU TADDEI, et 22 autres
Corses, trouvent la mort dans les combats.
22 Décembre:
Cunsulta di San Pancraziu di Biguglia (ou de
Furiani):
Elle st présidée par
CARLU FRANCESCU RAFFALLI, (un
Abbate) de
Pedicroce d'Orezza (ou
FILIBERTU EVARISTU CIATTONI ?). Devant 4000 hommes,
LUIGGI GIAFFERI (un
Populanu) et
ANDRIA CECCALDI (un
Nobile) sont proclamés
Généraux de la Nation Corse.
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI est nommé
Lieutenant Général.
DON GHJUVANNI AIUTELLI est nommé plénipotentiaire.
23 Décembre:
Les généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI invitent l'évêque de
Mariana-Accia,
AGOSTINO SALUZZO, à se rendre au couvent des
Capucins de
San Ghjuseppu pour entamer des négociations avec les
Génois.
Un armistice de quatre mois est signé. La liberté du commerce du sel et l'échange des prisonniers corses et génois sont également négociés.
25 Décembre:
Les
Corses se retirent de
Bastia.
L'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI, va de piève en piève pour inviter les populations à lui confier leur cause qu'il promet d'aller plaider aux
Génois.
Le commissaire général militaire
CAMILLO DORIA écrit à
Gênes que
Capucins et
Franciscains parcourent effrontément la Corse pour y répandre des sentiments hostiles au Gouvernement Sérénissime.
Il y a en
Corse 30 couvents de
Franciscains, avec 335 religieux dont 5 anciens provinciaux, 13 anciens professeurs, 31 professeurs de théologie en exercice, et 3 de philosophie.
BLASIU di SIGNORI (
TEOFALU di CORTI, voir
1725) est de retour en
Corse afin d'y installer des couvents de retraite (
ritiri) franciscains, notamment à
Ferringule.
Les
de Matra règnent et ont des partisans dans les pièves de
Serra (
Moïta,
Matra),
Rogna (
Pedicorti),
Castellu (
Vezzani,
Ghisoni),
Venacu,
Fiumorbu,
Verde.
Par les parentés et les alliances (avec les
Limperani, les
Massei,
DUMENICU RIVAROLA, les
Sansonetti, les
Gaffori), la famille étend ses ramifications jusqu'à
Bastia,
Corti, le
Nebbiu, la
Casinca, le
Capicorsu et le
Boziu.
Publication, à
Gênes, des
Ragguagli dei Tumulti Succeduti in Corsica, rapport sur les événements récents de
Corse, attribué à l'ancien gouverneur
FELICE PINELLI.
L'abbé
GREGORIU SALVINI, de
Nesce, qui a fait toutes ses études à
Naples, est à
Rome, où il rencontre le chanoine
ERASMU ORTICONI.
GHJUVANNI BATTISTA D'ANGELIS, de
Nonza, est lieutenant-colonel à
Venise.
Il est le fils de
ANTONIU FRANCESCU (voir
1720).
A
Muru, le crucifix installé dans la chapelle de la
Confrérie des Prieurs de Santa Croce (voir
1659) se met à saigner.
Depuis, guérisons et grâces ne cessent d'être dispensées à ceux qui viennent le prier.
On l'appellera désormais le
Christ des Miracles.
A
Calvi, reconstruction de l'église
San Ghjuvanni, démolie par les
Turcs (voir
1555).
A
Calinzana, fin de la construction de l'église
Collégiale, qui succède à l'église romane
San Blasiu.
L'évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI adresse un nouveau questionnaire (voir
1727) à ses piévans concernant les mœurs de ses paroissiens.
Les marchands de vin étant tenus de déclarer leur réserve, il y a en
Corse 8600 barils recensés.
Parution de
La Sollevazione di Corsi, long poème épique anonyme manuscrit, constitué de 313 strophes au ton volontiers persifleur, et qui dénonce le siège que les insurgés corses ont font supporter à
Bastia.
Edition d'une carte de la
Corse, dessinée par
GABRIEL BODENEHR, dessinateur, graveur et marchand de tableaux à
Augsbourg.
Edition d'une carte de la
Corse, dessinée par
ELIAS BAECK, peintre graveur à
Augsbourg.
A
Augsbourg, édition d'une carte de la
Corse de
GEORG MATTHAUS SEUTTER, géographe et éditeur à
Nuremberg.
1731:
Le notable bastiais
FELICE CARDI est podestat de
Bastia.
Janvier:
Les généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI s'emploient à mettre un terme aux innombrables querelles entre
Corses.
3 au 24 Janvier:
Cungressu di Corti: On y décrète un impôt de guerre et on y affine la structure civile et militaire de la
Nation Corse:
Capitoli, décrets, nomination, fiscalité...
Toutes les communes reçoivent des instructions concernant le bon fonctionnement administratif et judiciaire. On y vote des lois très sévères contre les meurtriers, les voleurs, et contre la divagation du bétail. On met en place une administration fiscale.
A
U Viscuvatu, un trésorier,
ANGHJULU MIGHELE FILIPPI centralise les levées de l'impôt.
GHJACINTU PAOLI est nommé
auditore du gouvernement des généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI.
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI est nommé
Commissaire Général pour le
Dilà.
Avec
LUCA d'ORNANO, de
Santa Maria Siché (voir
1726), un descendant de
SAMPIERU CORSU, ils sont à la tête de la nouvelle administration nationale du
Dilà.
26 Janvier:
Le gouverneur
GIOVANNI FRANCESCO GROPALLO et le commissaire militaire
CAMILLO DORIA sont rappelés à
Gênes, et sont remplacés par
CARLO FORNARI et
GIOVANNI BATTISTA GRIMALDI, qui refusent, conformément aux instructions venues de
Gênes, de rencontrer les
Corses Nationalistes, les
Naziunali:
Un ministre plénipotentiaire sera envoyé sur l'
Ile avec mission de négocier avec les généraux de la
Nation, sur de nouvelles bases.
28 Janvier:
Le commissaire militaire
CAMILLO DORIA, avant de quitter la
Corse, intercepte et transmet à
Gênes un mémoire que des
Corses rebelles adressent au
Roi d'Espagne PHILIPPE V, et où ils offrent à l'infant
Dom CARLOS,
Duc de Parme,la souveraineté de l'
Ile.
5 Février:
Fin du
Cungressu di Corti.
Vicu,
Sarté et
San Fiurenzu refusent les lois des
Naziunali.
18 Février:
A
San Pellegrinu,
FRANCESCU MARIA de GENTILE, de la famille des seigneurs de
Brandu,
Siscu et
Petra Curbara, sergent-major (
Maggiore) de la ville de
Bastia, et l'évêque de
Mariana-Accia,
AGOSTINO SALUZZO, rencontrent les généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI.
25 Février:
Cunsulta di Tavagna, à
Talasani.
Le
Capicorsu, d'abord réticent rejoint le camp des
Naziunali.
4 Mars:
Cunsulta di Orezza: A l'instigation du chanoine
ERASMU ORTICONI, les généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI demandent à vingt théologiens les plus éminents de
Corse (dix séculiers et dix réguliers), de donner leur avis sur la justesse de leur révolte, en droit légal et religieux.
Les dix séculiers sont: les chanoines
ERASMU ORTICONI, de l'évêché d'
Aleria,
GHJULIU MATTEU NATALI, d'
Oletta, et
ANTONI, de l'évêché du
Nebbiu, le chanoine
GAFFORI, de
Corti, les docteurs en théologie
GIOCANTI, d'
Orezza,
ANTON DUMENICU MARIANI, de
Corti, et
LUIGGI COSTA,
les
pievani STEFANI, d'
Orezza,
pievanu de
Verde, et
ASTOLFI, dit
Mughjone,
pievanu de
Muratu,
l'archidiacre d'
Aiacciu ANGHJULU SANTU d'ISTRIA.
Les dix réguliers sont: cinq réformés
Récollets, les pères
BARTOLOMEU, provincial, et
GHJORGHJU, de
Lucciana,
PETRU PAULU, d'
Orezza,
PERALDU (ou
BERARDU), supérieur du couvent de
A Venzulà et
GHJUVANANGHJULU, supérieur du couvent d'
Orezza,
deux
Observantins, les pères
LEONARDU, de
Corti, et
CARLU, du
Rustinu,
deux
Capucins, le provincial
GUGLIELMU, de
Spiluncatu, et le père
BERNARDINU, de
Casacconi, et un
Servite de Marie, le père
GHJUVAN STEFANU PAOLETTI.
Réunis en congrès au couvent d'
Orezza, ils concluent que, si
Gênes continuait à refuser les demandes justifiées des
Corses, la révolte de ces derniers serait
sainte et légitime.
13 Mars:
Sarté, fidèle aux
Génois, défendue par le lieutenant
GUISEPPE MARIA CENTURIONE, est attaquée par
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, à la tête de 2000
Talavesi.
18 Mars:
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI s'empare de la seule fontaine de
Sarté.
19 Mars:
Assiégée, privée de secours et d'eau,
Sarté capitule.
Avril:
Publication, à
Lucques, des
Ragguagli degli Ultimi Tumulti Suguiti nell'Isola di Corsica sino al presente compilati dal Caporale Orazio Buttafuoco, rapport sur les événements de
Corse, de
ORAZIU BUTTAFUOCO, de son vrai nom
PETRU SIMONE GINESTRA, né et mort à
Oletta, chancelier de l'évêque de
Sagone, auditeur général du royaume de
Naples, membre de l'
Accademia dei Vagabondi.
Le doute existe sur l'auteur présumé de ce texte, qui serait, en fait, l'ancien gouverneur
FELICE PINELLI (voir
1730).
5 Avril:
Les
Naziunali de
Balagna attaquent
Algaiola et s'emparent de la tour de
L'Isulà.
8 Avril:
Cunsulta di U Viscuvatu: Il en sort un texte, en 29 articles,
Ristretto di petizioni e convenzioni da farsi la Republica e la Corsica in 29 capitoli (qui reprend les revendications du
23 Mai 1730), qui sera diffusé au pape
CLEMENT XII,à l'
Empereur Germanique CHARLES VI, au
Roi de France LOUIS XV, et au
Roi d'Espagne PHILIPPE V.
Dans l'
Article 12 de ces délibérations, il est demandé l'établissement d'un
Culleghju di Studenti.
Les
Grecs de
Paomia refusent de rejoindre le camp des
Naziunali.
15 Avril:
Les chefs révolutionnaires du
Dilà, avec
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI et
LUCA d'ORNANO, se réunissent à
Ziddara, pour rassembler et organiser la région.
Le chanoine
FABIANU PAGANELLI,
pievanu d'
Appietu, est à la tête du
Celavu et de la
Cinarca; le chanoine de
Guagnu est responsable de toute la région de
Vicu.
Les seigneurs de l'
Istria, du
Boziu, de l'
Ornanu, de la
Cruscaglia et de
Valle, dans une entrevue avec
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, au couvent des
Observants de
Pitretu e Bicchisgià, refusent de trahir leur serment de vassalité à
Gênes.
D'autres aussi restent de fidèles partisans des
Génois, tels, en
Balagna,
GHJUVAN PAULU ANTONINI (dit
l'abbate), de
Sant'Antoninu, qui a épousé la fille d'
ANDREA SPINOLA, patricien génois, et
CRUCIANU VESCOVALI, de
Munticellu, dans le
Nebbiu,
LUIGGI CALVELLI de
Patrimoniu,
PETRU CASALE, d'
Olmeta di Tenda, dit
Il Magnifico, un des trois
Corses à avoir été inscrits au
Livre d'Or de la noblesse de
Gênes pour services rendus, et
PETRU PAULU MURATI, de
Borgu, à
Zuani,
CARLU FILIPPU PANZANI, dans le
Campulori,
GHJUVAN FIORE et
GHJUVAN CARLU COTTONI.
D'autres encore hésitent entre les deux camps, tel
GHJUVAN LURENZU de PETRICONI, de
Soriu di Tenda, officier de l'armée génoise, apparenté aux
Casale, aux
Calvelli, aux
Morati, ami de
PELLEGRO SPINOLA, le beau-frère de
GHJUVAN PAULU ANTONINI (dit
l'Abbate), et neveu des généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI.
23 Avril:
L'évêque de
Mariana-Accia AGOSTINO SALUZZO se rend à
U Viscuvatu, auprès des généraux
LUIGGI GIAFFERI et
ANDRIA CECCALDI.
27 Avril:
San Fiurenzu, assiégé à son tour par les
Naziunali du
Nebbiu, se rend.
Sarté est attaquée. Le château des
Istria à
Ulmetu est incendié.
FELICITANU LEONI (voir
1701), est tué lors de la prise de la tour de
Nonza par les
Naziunali.
L'armistice arrive à son terme (voir
24 è 25 Août 1730). Il est prolongé jusqu'en
Juillet.
29 Avril:
La colonie grecque de
Paomia est attaquée par les
Naziunali de
Vicu, de
Rennu, de
Marignana et du
Niolu, commandés par
FRANCESCU BATTINI.
Les
Grecs, malgré une vive résistance à la tour d'
Omigna, battus, abandonnent leurs terres, et rejoignent leurs familles, réfugiées à
Aiacciu.
Ils y forment une milice de trois compagnies au service des
Génois.
Leur lieu de culte est la
Chapelle du Mont Carmel (voir
1632), qui prendra le nom de
Chapelle des Grecs.
Paomia est saccagée et les champs brûlés et dévastés.
10 Mai:
Le
Marquis GIAN LUCA PALLAVICINI, ambassadeur de
Gênes à
Vienne, est reçu en audience par l'
Empereur Germanique CHARLES VI, au sujet de la
Corse, pour l'envoi de mercenaires allemands sur l'
Ile.
Un édit du
Roi de Sardaigne interdit tout trafic d'armes à destination de la
Corse.
12 Mai:
Cunsulta di Boziu, qui se tient au couvent de
San Pancraziu di Boziu:
Deux émissaires, le
piuvanu de
Borgu,
GHJUVANNI AITELLI, originaire de
Valle di Rustinu, et le chanoine de
Vicu,
ILLARI (ou
ISAIA), sont envoyés à
Bastia, auprès des commissaires génois, afin de négocier, soit la paix, avec la reconnaissance des revendications des
Corses, soit une nouvelle prolongation de l'armistice.
Les commissaires refusent de les recevoir, prétextant de leur incompétence en la matière.
GHJUVAN PETRU GAFFORI est envoyé à
Livourne, pour trouver les fonds nécessaires à la poursuite de la guerre auprès de
Corses exilés en
Italie.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI est envoyé à
Rome, auprès du pape
CLEMENT XII, pour implorer sa médiation et lui offrir la
Corse.
Avec
ERASMU ORTICONI, on trouve
SIMONE BARTOLI, aïeul de la famille
Bartoli, d'
Ochjatana.
18 Mai:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI s'embarque pour
Livourne.
30 Mai:
ANDRIA CECCALDI écrit à
FRANCESCU MARIA de GENTILE pour dénoncer la trêve, démontrant ainsi l'échec d'une impossible négociation avec les
Génois.
Juin:
Les
Génois refusent les négociations. Ils exigent une capitulation sans conditions.
Les généraux corses décident la poursuite de la guerre.
11 Juin:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI est reçu par le pape
CLEMENT XII.
Lors de son voyage en
Italie, le chanoine
ERASMU ORTICONI entre en relation avec le père
ASCAGNO, envoyé d'
Espagne à
Florence, et le
Marquis SILVA, consul espagnol à
Livourne.
L'un et l'autre encouragent les
Corses à arborer la bannière espagnole sur la première place forte importante dont ils réussiront à s'emparer, promettant armes et munitions, dans un premier temps, puis des troupes si les succès initiaux viennent à se confirmer.
19 Juin:
Le pape
CLEMENT XII intervient mollement auprès de
Gênes (
Paterna Caritate movemur) en faveur des
Corses.
Mais
Gênes fait savoir au pape qu'elle n'acceptera sa médiation que si les
Naziunali rendent les armes et se soumettent à la
République.
Juillet:
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI menace
Bunifaziu.
Aiacciu est encerclé par les
Naziunali du
Celavu, de
La Rocca, de la
Cinarca et de
Vicu, et
Calvi par ceux de la
Balagna.
ANDRIA CECCALDI, avec
PETRU SIMONE GINESTRA, ancien officier au service de
Naples, est autour de
Bastia et établit ses quartiers à
Portu Cardu.
Les villages de
Petranera,
Grisgione et
Miomu, subissent des représailles.
A
Livourne, un navire battant pavillon français, et commandé par le capitaine français
ROUBAUD, embarque soixante dix
Corses, et une grande quantité de matériel de guerre.
Alertés, les
Génois interceptent le navire en pleine mer, et le ramènent à
Gênes, et restituent la cargaison à
Livourne.
D'
Ancône,
PAULU GIAFFERI, le frère de
LUIGGI GIAFFERI, tente de faire parvenir des armes aux
Naziunali.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI rencontre le cardinal
de POLIGNAC, ambassadeur de
France à
Rome, pour solliciter la libération des
Corses prisonniers, et demander que la
France reprenne la Corse.
10 Juillet:
Cunsulta di Pitretu, au couvent de
Santa Maria d'Ornanu:
De nombreux ecclésiastiques y participent, (
u Duttore BALISONI, curé de
Canale,
u Duttore CICCONE CANALE,
pievanu de
Casalabriva, le père
GHJUSEPPU SCAFFA, curé de
Santa Maria, le père
LUIGGI COSTA, curé de
Grossettu Prugna, le père
FILIPPU, curé de
Ziddarà, le père
SIMONE, curé de
Campu).
ANDRIA CECCALDI est nommé
Généralissime et
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI général.
On y prêche un
Appel à la Guerre Sainte contre les
Génois, qu'il faut chasser hors de
Corse.
Un accord est trouvé entre le
Sénat de Gênes, qui, devant la situation, et craignant que l'
Espagne n'apporte son appui aux
Naziunali, avait décidé, par l'intermédiaire du
Marquis GIAN LUCA PALLAVICINI, de demander de l'aide à l'
Empereur Germanique CHARLES VI, et ce dernier, qui accepte et consent à envoyer un corps de 4000 hommes sur l'
Ile, à charge des
Génois de les entretenir, ce qui leur coûtera 30000 florins par mois.
Chaque
Allemand tué, malade ou blessé sera remboursé 100 écus.
31 Juillet:
CAMILLO DORIA est à nouveau nommé commissaire général extraordinaire en
Corse.
4 Août:
Par un édit,
Gênes promet l'amnistie à tous les
Corses qui déposeront les armes, et à tous les villages qui se soumettront. Sont exclus du pardon, et leur tête mise à prix (2000 écus d'argent morts, 2500 vivants), les chefs rebelles,
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI,
CARLU (ou
PETRU)
FRANCESCU ALESSANDRINI, de
Canari,
PETRU SIMONE GINESTRA, du
Nebbiu,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
SIMONE FABIANI (voir
1722), tous deux de
Balagna,
et les villages de
Furiani,
Biguglia,
Loretu,
U Viscuvatu,
A Porta,
Merusaglia,
Palasca,
Spiluncatu,
Muru,
Santa Riparata,
Bastèrga,
Centuri,
Mursiglia,
Olmeta,
Oletta,
Talasani,
Ficaghja,
Carchetu,
Pedicroce,
Castineta,
Nuceta,
Ruspigliani,
I Gatti di Vivariu,
Bustanicu,
Corscia,
Calacuccia et
Zicavu.
6 Août:
Les troupes impériales sont rassemblées à
Gênes.
9 au 10 Août:
2400 fantassins, 400 grenadiers, quatre compagnies de cent hussards, sous les ordres du colonel
HERMAN ARNOLD,
Baron de WACHTENDONCK, débarquent à
Bastia.
4000 hommes en tout, avec 3000
Génois, commandés par
CAMILLO DORIA, se mettent en campagne.
De
San Fiurenzu, les généraux
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI écrivent au
Grand Duc de Toscane, pour lui demander l'incorporation de la
Corse au
Grand-duché.
10 Août:
Aidés par les habitants de
Bastia et de
Lota, les troupes impériales s'emparent des couvents de
San Ghjuseppu,
Sant'Anghjulu et
Sant'Antoniu, ainsi que du fort de
Monserratu.
12 Août:
Le colonel génois
NICOLO VELA, accompagné d'un grand nombre de
Bastiais et d'habitants de
Lota, dégage le blocus de
Bastia, et brûle
Cardu, tenus par les
Naziunali de
GHJUVANNI LUCA POGGI.
Ces derniers se replient sur
Furiani avec quelques tués, et laissant 60 prisonniers, dont le théologien capucin
BERNARDINU, de
Casacconi, libéré peu après.
14 Août:
Les
Autrichiens sont à
Furiani, qui est pris et brûlé, avec deux cents tués ou blessés côté corse.
Puis ils marchent sur
San Fiurenzu.
Les
Corses arborent la bannière du
Roi d'Espagne sur les murs de
San Fiurenzu, où se trouvent les généraux
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI.
De
San Fiurenzu, les généraux
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI écrivent au
Roi d'Espagne, pour lui demander l'incorporation de la
Corse au
Royaume d'Espagne.
Les troupes corses se divisent en trois corps: l'un, commandé par
FILIBERTU EVARISTU CIATTONI fait retraite sur la
Balagna, l'autre, commandé par
ANDRIA CECCALDI se retire dans le
Nebbiu, et le troisième, celui de
LUIGGI GIAFFERI descend à travers la
Casinca.
16 Août:
Barbaghju et
Patrimoniu se soumettent aux
Génois.
18 Août:
Un édit du
Roi de France interdit tout trafic d'armes à destination de la
Corse.
22 Août:
San Fiurenzu, ayant capitulé sans combattre sur les instances de
PETRU CASALE, est occupée par 2500 impériaux.
Septembre:
Sur les conseils de
FRANCESCU MARIA de GENTILE et du
Bastiais GHJUVAN BATTISTA RISTORI della RIVENTOSA, adjudant général des troupes génoises, le
Baron de WACHTENDONCK renonce à entrer dans la
Castagniccia, et décide d'entamer des négociations.
Par l'intermédiaire d'un officier au service des
Autrichiens,
FRANCESCU MARIA PAGANELLI, de
Zicavu,
LUIGGI GIAFFERI, établi à
U Viscuvatu, prend contact avec le
Baron de WACHTENDONCK, pour négocier une trêve, durant laquelle les
Corses expliqueraient à l'
Empereur CHARLES VI la légitimité de leur guerre contre les
Génois.
2 Septembre:
Cunsulta di Mezzana, à
Ziddara, dans le
Dilà.
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI est confirmé commissaire général et surintendant du
Dilà.
La bannière du
Roi d'Espagne est à nouveau arborée par les
Corses.
3 Septembre:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI rencontre à nouveau le père
ASCAGNO, envoyé d'
Espagne à
Florence, et le
Marquis SILVA, consul espagnol à
Livourne.
Tous deux l'informent que l'
Espagne ne peut rien faire tant que
Dom CARLOS,
Duc de Parme n'est pas installé en
Toscane.
6 Septembre:
Les troupes du
Baron de WACHTENDONCK sont chassées de
U Borgu, après avoir incendié le village.
28 Septembre:
Une tartane française chargée d'armes quitte la
France pour
Campu a U Moru, dans le golfe de
Valincu.
Les troupes impériales reçoivent des renforts qui comportent, aux ordres du colonel
de VINTZ, deux nouveaux bataillons et 150 hussards.
23 Octobre:
Après avoir renoncé à prendre
U Viscuvatu, où se trouve
LUIGGI GIAFFERI, le
Baron de WACHTENDONCK et ses troupes autrichiennes sont à
San Pellegrinu.
Le colonel
LOWENDAL, dans son journal racontant sa campagne de
Corse, écrit que les troupes autrichiennes sont en permanence attaquées par les
Naziunali de
LUIGGI GIAFFERI et sont encerclées dans
San Pellegrinu.
26 Octobre:
Un accord, avec une trêve de trois mois, est conclu entre le
Baron de WACHTENDONCK et
LUIGGI GIAFFERI et
GHJACINTU PAOLI.
Les
Autrichiens gardent
San Pellegrinu, le gros de leurs troupes, avec le
Baron de WACHTENDONCK rentre à
Bastia.
Les
Corses engagent leurs démarches auprès de l'
Empereur CHARLES VI.
Novembre:
De
Livourne, le capitaine des troupes espagnoles
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI , et les cadets de sa compagnie,
CARLU CIAVALDINI, d'
Orezza, et
GHJUVAN VITU BATTAGLINI, de
Tavagna, convoient un chargement d'armes pour la
Corse.
Les
Génois, mécontents de l'attitude du
Baron de WACHTENDONCK, ne veulent pas reconnaître la trêve, et poussent à l'action.
Il y a trois cents prêtres corses à
Rome.
BERNARDINU MASSEI est le curé de la cathédrale
San Ghjuvanni de
Bastia.
BLASIU di SIGNORI (voir
1730), avec
ISAIA GRIMALDI, fonde un couvent de retraite (
ritiru) franciscain à
Zuani.
Tentative d'incursion barbaresque entre
Siscu et
Petra Curbara.
Lors d'un congrès tenu à
Boziu, les ecclésiastiques corses réitèrent la demande, à nouveau en vain, à
Rome pour que
Sainte Dévote (voir
1728) soit proclamée
Patronne de la Corse.
Il est alors décidé que
Santa Divota soit déclarée
Protectrice de la Corse.
A
Milan, édition d'une carte de la
Corse, suivie des plans de
Bastia,
Aiacciu,
Calvi et
Corti, dessinés par
FRANCESCO MARIA ACCINELLI, historien et géographe à
Gênes.
Il y dénombre
116053 habitants:
6921 dans le
Capicorsu,
900 dans le fief de
Canari,
1156 dans le fief de
Nonza,
2952 dans le fief de
Brandu,
33752 à
Bastia et dans le
Nebbiu,
14474 à
Corti et sa province,
7607 dans la juridiction d'
Aleria,
2989 dans celle de
Vicu,
19123 à
Aiacciu,
8446 en
Balagna et
Algaiola,
5316 pour
Calviet sa garnison,
2140 dans le fief d'
Istria,
6265 dans la province de
Sarté,
2404 à
Bunifaziu et
198 à
Porti Vechju.
1732:
Le notable bastiais
MONTESORO est podestat de
Bastia.
Janvier:
Les troupes impériales, commandées par le colonel
de VINTZ, débarquent à
Calvi, où les attend le
Baron de WACHTENDONCK avec 2000 hommes.
Leur but est de prendre à revers les
Naziunali de
ANDRIA CECCALDI.
8 Janvier:
Cunsulta di Caccia:
Il y est décidé d'une nouvelle requête auprès de l'
Empereur CHARLES VI, et d'une autre auprès de
Gênes, pour obtenir des accords plus conciliants en faveur des
Corses.
14 Janvier:
Cunsulta di Alzipratu, à laquelle participent les généraux
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI.
14 Janvier:
Battaglia di Calinzana: Les troupes autrichiennes, sous les ordres du
Baron de WACHTENDONCK, et génoises, menées par
CAMILLO DORIA, renforcées par une centaine de
Calvais, commandées par le colonel
de VINTZ, 8000 hommes en tout, tentent d'occuper
Calinzana.
Elles subissent un cuisant échec, perdant plus de 500 hommes.
Ils seront enterrés au pied du clocher de l'église (
U Campusantu di i Tedeschi).
Les
Corses commandés par
ANDRIA CECCALDI, parmi lesquels
PETRU PIZZINI, de
Spiluncatu, et
ANTONIU MARCU TORTORA, de
Muru, jettent dans la bataille des ruches d'abeilles qui mettent en déroute l'ennemi.
1er Février:
Cunsulta di U Viscuvatu: Les
Naziunali font appel à la
Diaspora:
Dieu voit nos misères; il entend nos lamentations; il juge entre nous et ces monarques de la terre qui nous condamnent… Venez partager notre sang et terrasser nos ennemis, ou mêler votre sang au notre… Les siècles à venir conserveront la mémoire de ces Corses qui préfèrent mourir tous au lieu de vivre plus longtemps dans l'esclavage… Nés avec nous, venez mourir avec nous ! Mourir dans sa patrie est un sort agréable. Ils ont besoin de militaires corses qui servent à l'extérieur. Un impôt de guerre est voté, vingt sous par foyer.
La Rocca cède:
Ulmetu,
Taddà et
Sarté sont occupés par les
Génois de
NICOLO VELA, qui sèment la terreur.
22 Février:
LUIGGI GIAFFERI,
LUCA d'ORNANO et
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, avec le chanoine
FABIANU PAGANELLI,
piévanu d'
Appietu,
SIMONE FRANCESCU LUSINCHI,
FABIU LUSINCHI (neveu de
GHJUVAN FRANCESCU), et 1500 soldats, reprennent
Ulmetu.
2 Mars:
LUIGGI GIAFFERI,
LUCA d'ORNANO et
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, avec 3000 ou 4000
Naziunali, mettent le siège devant
Sarté.
7 Mars:
A la suggestion des
Autrichiens, par l'intermédiaire du comte
DAUN, gouverneur de
Milan, le
Doge de Gênes doit se résoudre à trouver des moyens capables de mettre fin au plus tôt à la rébellion.
Le comte
DAUN suggère qu'avant toute proposition, on écoutât les demandes des
Corses.
12 Mars:
L'assaut de
Sarté est donné.
Il est repoussé par les
Génois.
Deux officiers corses sont tués,
PICCHIOLU (voir
1726) et
CALCAGNA.
17 Mars:
Sarté tombe aux mains des
Naziunali.
Gênes nomme un second commissaire,
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, pour aider
CAMILLO DORIA.
22 Mars:
Publication, par le
Doge de Gênes, d'un document proposant le pardon général pour tous ceux qui en feront la demande sous un mois.
Faute de quoi, les révoltés seront exterminés.
14 Avril:
Un contingent de 4000 hommes débarque à
Calvi, avec à sa tête, le général prince
FREDERIC LOUIS de WURTEMBERG, et le général comte
de SCHMETTAU.
ANTONE MARCU MALASPINA, de
Balagna,
caporale et
Nobile Dodeci reçoit une commission de colonel des troupes corses.
15 Avril:
Publication d'un fascicule propagandiste de huit pages
: Lettera di un Corso ad un suo amigo Nazionale abitante la Terra Ferma, attribuée au chanoine
GHJULIU MATTEU NATALI, d'
Oletta, futur évêque de
Tivoli, sous le pseudonyme de
CURZIO TULLIANO, dans lequel l'auteur rejette les arguments génois publiés dans les
Ragguagli degli Ultimi Tumulti Suguiti nell'Isola di Corsica sino al presente (voir
1731).
17 Avril:
De
Bastia, le général
LOUIS de WURTEMBERG fait publier un indult général (
Edito per la Pace), accordant aux
Naziunali cinq jours pour déposer les armes. En contre partie, il s'engage à écouter leurs requêtes.
23 Avril:
Le général
LOUIS de WURTEMBERG, resté sans réponse de la part des
Naziunali, commence sa campagne.
Deux corps, partis l'un de
Calvi, l'autre de
Bastia, convergent vers
Corti.
Ils occupent la
Balagna, où se trouve
ANDRIA CECCALDI, et le
Nebbiu, où est installé
LUIGGI GIAFFERI.
San Fiurenzu est repris, les
Gentile Brando et
CARLU RINESI sont emprisonnés à
Gênes.
Grâce à l'intervention de
BLASIU di SIGNORI (voir
1731) auprès du général
LOUIS de WURTEMBERG, le village de
Zuani est sauvé de la destruction par les troupes autrichiennes.
Mai:
3000
Autrichiens sont engagés du côté d'
Aiacciu.
Dans le
Dilà, les
Génois se déchaînent :
Appietu tombe et
Calcatoghju est brûlé.
Les redditions se multiplient.
La résistance corse faiblit. Les troupes impériales gagnent du terrain. Partout elles exigent une reddition totale, des otages et la restitution des armes.
Le général
LOUIS de WURTEMBERG fait construire de nouvelles fortifications à
Calvi.
Les
Naziunali demandent une trêve.
Dans le
Rustinu,
GHJACINTU PAOLI, le
piuvanu GHJUVANNI AITELLI et l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI, qui se sont présentés au général comte
de SCHMETTAU, sont gardés à vue.
Malgré l'expiration des délais, le général
LOUIS de WURTEMBERG accorde aux
Corses qui se rendent le pardon, et les remet entre les mains du commissaire
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, lequel les fait immédiatement arrêter et transporter à
Gênes.
Parmi eux
FRANCESCU MARIA de GENTILE et ses deux fils
VIRGHJILIU et
GHJUVAN GIROLAMU.
9 Mai:
Conférence à
Corti, sous la présidence du général
LOUIS de WURTEMBERG, entre
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
CARLU FRANCESCU ALESSANDRINI,
EVARISTU PICCIOLI,
GHJUVANNI AITELLI et
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI), pour les
Naziunali,
le général
LOUIS de WURTEMBERG,
le prince
de CULMBACK,
le prince
de WALDECK,
le
Baron de WACHTENDONCK et
le
Comte de LIGNEVILLE, pour l'
Empereur CHARLES VI, et
CAMILLO DORIA,
GIOVANNI BATTISTA GRIMALDI,
GIOVANNI FRANCESCO GROPALLO,
GIROLAMO VENOROSO et
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, pour
Gênes.
L'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI, y participe également.
A l'issue de cette conférence, des nouvelles conventions entre
Corses et
Génois, garanties par l'
Empereur CHARLES VI, sont énoncées en un
Traité (
Concessioni Graziose) réglant d'une façon satisfaisante les exigences des
Naziunali:
·
Amnistie générale et libération de tous les prisonniers de guerre;
·
Renonciation à tous les frais de guerre;
·
Remise de tout arrérage d'impôts;
·
Admission de tous les
Corses aux emplois civils, militaires et ecclésiastiques;
·
Liberté d'enseignement;
·
Institution d'un ordre de noblesse corse;
·
Rétablissement des
Nobili Dodeci et des
Nobili Sei, avec toutes leurs prérogatives;
·
Formation d'un
Conseil de Prison;
·
Création d'un magistrat chargé d'exposer les méfaits des divers fonctionnaires publics;
·
L'
Empereur Germanique sera garant du pardon et de l'exécution de ces réformes.
Les
Génois démentent les résultats de cette conférence.
La plupart des pièves ayant déjà fait leur soumission, lorsqu'elle a lieu.
Toujours est-il que les chefs corses, gardés à vue, sont remis au commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, par les autorités autrichiennes.
14 Juin:
Suite à une affaire de documents ( ?) que les
Naziunali auraient du remettre aux
Génois, et dont la trace est perdue,
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI, le
piuvanu GHJUVANNI AITELLI et l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis) sont arrêtés et enfermés à
Bastia.
Le
Baron de WACHTENDONCK est indigné de l'arrestation des chefs corses par les
Génois.
17 Juin:
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
GHJUVANNI AITELLI et
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI) sont transférés à
Gênes.
24 Juin:
Les troupes impériales quittent l'
Ile, où elles ont laissé entre 500 et 3000 tués.
4 Juillet:
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
GHJUVANNI AITELLI et
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis) sont enfermés dans la tour de
Gênes.
Le calme semble revenu en
Corse.
16 Juillet:
Le général
LOUIS de WURTEMBERG quitte
Bastia et arrive à
Gênes, où il reçoit un accueil triomphal.
La
République lui offre une épée d'or garnie de diamants d'une valeur de trente mille florins.
La
République de Gênes a dépensé en 24 mois de guerre plus de 30 millions de lires.
26 Juillet:
Le
Baron de WACHTENDONCK reçoit une lettre l'avertissant que si dans un délai d'un mois, les chefs corses n'étaient pas libérés, leurs partisans sauraient les venger.
11 Septembre:
Sous la pression de l'
Empereur CHARLES VI,
Gênes accepte enfin de consulter les doléances des
Corses.
29 Septembre:
Un avocat,
SEBASTIANU COSTA, futur auteur de
Memorie Riguardanti il Re Teodoro, s'installe à
Livourne, et investit toute sa fortune dans un trafic d'armes au profit des
Naziunali.
D'autres notables de la diaspora corse de
Livourne, en relation avec les
Espagnols et les
Médicis, mettent leur argent au service des
Patrioti Corsi.
7 Octobre:
La foudre tombe sur l'église
San Clemente à
A Petra Curbara, laquelle est gravement endommagée.
11 Octobre:
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
GHJUVANNI AITELLI et
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis) sont transférés et consignés à résidence à
Savone.
Leur condamnation à mort paraît inévitable.
Mais les interventions extérieures en leur faveur (l'
Empereur d'Allemagne, le
Prince EUGENE de SAVOIE, le pape, les ambassades de
France, d'
Espagne, de
Toscane), rendent difficile leur élimination physique.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI se rend à
Vienne pour y solliciter l'appui de l'empereur afin de faire libérer les chefs corses.
Novembre:
Gênes soumet à l'
Empereur CHARLES VI un projet de nouveau règlement (
Nuovo Reglamento) en deux parties:
Concessioni Graziose et
Nuovi Ordini e Decreti della Serenissima Republica di Genova, da osservarsi nel Regno di Corsica per il buon reglamento di quest'isola.
7 Décembre:
Les représentants du peuple corse remettent au commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, l'exposé, en dix huit points, de leurs requêtes.
Des pirates turcs débarquent de leurs felouques à
Campumoru et montent par les ravins jusqu'à
Sarté.
Santa Divota (voir
1731) est déclarée
Protectrice de la Corse.
ISAIA GRIMALDI, de
E Valle di Campulori, est le théologue des cardinaux
ACQUAVIVA et
CALCAGNINI, à
Rome.
Edition d'une carte de la
Corse par les
Héritiers d' HOMANN, imprimeurs à
Nuremberg.
A
Amsterdam, édition d'une
Histoire de la Corse, la première connue depuis celle qui est parue à
Tournon en
1594.
1733:
Le notable bastiais
ANTONIU MORELLI est podestat de
Bastia.
Le notable bastiais
CARLU GHJACINTU POGGI est
Anzianu de
Bastia.
23 Janvier:
Gênes dévoile aux
Corses ses
Concessioni Graziose et
Nuovi Ordini e Decreti della Serenissima Republica di Genova, da osservarsi nel Regno di Corsica per il buon reglamento di quest'isola.
Elles sont habilement nuancées, pour désarmer la rébellion par des mesures où chaque classe sociale trouve son intérêt.
Le commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, comprenant le danger que représente
GHJACINTU PAOLI, conseille son arrestation.
Février:
Le père
GHJUVAN STEFANU PAOLETTI, des
Servites, est à
Livourne.
16 Mars:
L'empereur
CHARLES VI fait un acte de garantie par lequel il s'engage à obliger les
Génois à réparer les transgressions ou les torts qui pourraient être faits de leur part au règlement convenu, pourvu que les
Corses gardent à leurs souverains, c'est à dire aux dirigeants de
Gênes, la fidélité qui leur est due.
De plus, à la demande du chanoine
ERASMU ORTICONI, il impose à
Gênes la libération des captifs (
ANDRIA CECCALDI,
LUIGGI GIAFFERI,
GHJUVANNI AITELLI et
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis).
26 Mars:
La
Convention de gouvernement entre
Génois et
Corses, cautionnée par l'
Empereur CHARLES VI, doit être exécutée sous sa surveillance.
On y trouve, entre autres, les décisions suivantes:
·
Certains impôts seront abolis;
·
Les
Corses pourront prétendre aux dignités séculières et ecclésiastiques;
·
Les charges des capitaines des ports de
Bastia et
Aiacciu seront conférées à des
Corses;
·
La noblesse corse sera considérée à
Gênes sur le même pied que celle des autres de la
République;
·
Il y aura un
Oratore corse à
Gênes pour porter au
Sénat les plaintes et requêtes des
Corses;
·
L'amnistie générale, assortie, pour ceux qui en bénéficieront, de la promesse d'être de fidèles et obéissants serviteurs de la
République;
·
L'exonération de l'impôt pour l'année échue (
1732).
Ce règlement présente de grandes améliorations de détail, mais il laisse beaucoup à désirer sous le rapport des institutions fondamentales.
Il est loin de répondre aux prétentions des
Corses qui le refusent.
De nouveaux troubles ne tardent pas à éclater dans l'
Ile.
GIAMBATTISTA CURLO, de
Savone, est nommé évêque du
Nebbiu. il succède à
NICOLAO GAETANO APROSIO (voir
1713).
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI est commissaire du
Diquà.
CARLO GRILLO CATTANEO est commissaire du
Dilà.
Election des
Nobili Dodeci du
Diquà et des
Nobili Sei du
Dilà.
19 Avril:
Le marquis
RAFFAELLI remet les documents tant recherchés (voir
1732) au
Sénat: le
piuvanu de
Borgu GHJUVANNI AITELLI et l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis) sont libres.
Ils vont à
Gênes faire leur soumission devant le
Sénat, et ne pourront rejoindre l'
Ile qu'après un délai, et avec le consentement préalable des autorités de la
République.
IGNAZIU ARRIGHI (frère du père
ANTONIU ARRIGHI, lecteur de droit canon à l'université de
Padoue), originaire de
Corti, lieutenant des armées vénitiennes, de passage en
Corse, est arrêté par les
Génois, comme rebelle, puis libéré au bout d'un mois.
PETRU SIMONE GINESTRA est à
Livourne.
6 Mai:
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI sont libérés.
Le général
LUIGGI GIAFFERI, qui avait d'abord accepté le commandement de
Savone et 3500 livres de pension, les abandonne, et devient colonel au service de
Dom CARLOS, le duc de
Parme, fils du
Roi d'Espagne PHILIPPE V.
15 Mai:
Le
piuvanu de
Borgu GHJUVANNI AITELLI s'installe à
Livourne où il est au service du marquis
de RAFFAELLI, que
JEAN GASTON de MEDICIS, grand duc de
Toscane vient d'engager comme secrétaire particulier.
21 Mai:
Le général
ANDRIA CECCALDI, après avoir demandé l'autorisation d'aller soigner sa santé à
Lucques, se retire en
Espagne, où il devient colonel dans l'armée espagnole au service de
Dom CARLOS.
L'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI (ou
SIMONE RAFFAELLI, frère du marquis) se réfugie à
Rome, où le pape
CLEMENT XII le nomme auditeur du tribunal de
Monte Citorio.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI, l'agent des
Corses en
Italie, se réfugie en
Toscane.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI, avec les
Corses de
Livourne complote contre
Gênes:
SEBASTIANU COSTA, en accord avec le père
ASCANIO, envoyé d'
Espagne à
Florence, et le marquis
SILVA, consul espagnol à
Livourne, envoie
FRANCESCU RIVAROLA, docteur en médecine, et
LUIGGI CIAVALDINI en mission auprès de la
Cour de Madrid.
2 Juin:
Entrée en vigueur des
Concessioni Graziose, sous garantie impériale.
6 Juin:
Publication des
Nuovi Ordini e Decreti della Serenissima Republica di Genova, da osservarsi nel Regno di Corsica per il buon reglamento di quest'isola.
8 Juin:
A
Pianellu, incidents car le village refuse les
Nuovi Ordini e Decreti et maltraite l'
alfiere qui veut les publier.
15 Juin:
Suite au conflit
Franco-Autrichien, le baron
de WACHTENDONCK, avec le reste des
Impériaux, quitte la
Corse pour
Gênes.
28 Juin:
Publication d'une ordonnance concernant l'
Attaccamentu dei Donne (voir
1709).
Juillet:
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI, commissaire du
Diquà, est nommé commissaire général (ou gouverneur) de la
Corse, à la place de
PAOLO BATTISTA RIVAROLA.
16 Juillet:
Le général
LUIGGI GIAFFERI rejoint
Livourne.
Août:
Des autorisations sont nécessaires à tout navire quittant la
Corse.
Les ports de
Bastia,
Aiacciu,
Calvi et
Bunifaziu sont étroitement surveillés.
Le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI convoque les
Capipopuli responsables des pièves, afin de les instruire des dispositions des nouveaux règlements.
Nombreux sont ceux, du
Rustinu notamment, avec à leur tête
GHJACINTU PAOLI, qui ne se présentent pas et refusent de payer un acompte sur l'impôt ordinaire.
Les nombreux ecclésiastiques qui se sont distingués au cours de la révolte, sont l'objet de mutation, exil, ou même prison.
La sécheresse entraîne une mauvaise récolte des céréales.
27 Août:
De
Livourne,
LUIGGI GIAFFERI, en compagnie du
piuvanu GHJUVANNI AITELLI, fait un voyage clandestin en
Corse.
Il est avec d'autres
Naziunali, tous sont armés.
16 Septembre:
Traité de paix (contestation de pâturages) conclu entre la commune de
Castineta et celle de
Merusaglia.
30 Septembre:
Le consul de
Gênes à
Livourne communique à son gouvernement une correspondance (que vient de lui livrer
GHJUSEPPU ARENA) entre émigrés et chefs de l'intérieur
(
GHJACINTU PAOLI, de
Merusaglia,
PAULU FRANCESCU GIOVANNONI, de
U Salgetu (
Salicetu), dit
Salicetu,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, de
Castineta, dit
Castineta,
IGNAZIU AITELLI, le frère du
piuvanu).
Il annonce également qu'un chargement d'armes se prépare à
Livourne.
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI ordonne l'arrestation de
GHJACINTU PAOLI.
Le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI essaie d'attirer
GHJACINTU PAOLI à
Bastia.
Informé par
PETRU CASALE,
GHJACINTU PAOLI échappe au piège tendu.
15 et 16 Novembre:
150 soldats génois, commandés par le capitaine
GAGLIARDI, partis de
Bastia, et 50 autres commandés par le capitaine
PIPPO, partis de
Corti, envoyés par le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI, se rendent dans le
Rustinu pour saisir des notables du lieu,
PAULU FRANCESCU GIOVANNONI,
GHJACINTU PAOLI, et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, soupçonnés de fomenter une nouvelle révolte (avec
IGNAZIU AITELLI);
de plus, ces derniers ne se sont pas rendus à la convocation du gouverneur (voir
Août).
17 Novembre:
Avant d'avoir pu faire leur jonction, les deux groupes sont assaillis et désarmés par les
Naziunali, l'un près de
U Salgetu, l'autre au couvent de
Sant'Antoniu di A Casabianca.
Les deux capitaines génois seront traduits en justice.
Les
Génois projettent d'arrêter alors près de 2000
Patrioti en
Castagniccia.
Les
Naziunali, stimulés par l'entrée en guerre de la
France contre l'
Empereur CHARLES VI, prennent à nouveau les armes, et décident d'élargir le mouvement de révolte.
Le
Haut Représentant de la Banque en
Corse (
Generale Governatore) est désormais appelé
Commissaire général. Il réside en général à
Bastia.
Arrestation arbitraire de la famille
Ciavaldini, à
Orezza.
Ces insurrections du Rustinu seront à l'origine de la deuxième révolte des Corses contre Gênes.
A
Londres,
JACQUES AUGUSTE de THOU publie
Historia sui Temporis, dans laquelle il rapporte la guerre des
Français en
Corse et celle de
SAMPIERU CORSU.
Il décrit les villes corses et notamment
Corti.
A
Muru, installation du
Crucifix des Miracles, installé dans la chapelle de la
Confrérie des Prieurs de Santa Croce (voir
1730) dans l'église de
L'Annuziazione.
1734:
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
Janvier:
La révolte du
Rustinu s'étend aux pièves voisines.
Le
Capicorsu, et le
Nebbiu sont hors de la rébellion.
La
Balagna hésite.
Le
Dilà est calme, et ce, malgré l'assassinat, à
Zicavu (à
Ghjuvicacci) de
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, par
GHJACUMU MARTINETTI, de
Tassu, sur l'ordre du commandant d'
Aiacciu CARLO GRILLO CATTANEO, à la demande du commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI.
11 et 12 Janvier:
Cunsulta di Orezza, tenue au couvent d'
Orezza:
il y est décidé la poursuite de la guerre,
GHJACINTU PAOLI est placé à la tête de la
Nation, avec
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, de
Castineta, dit
Castineta, colonel du
Régiment Corse de Naples, et
PAULU FRANCESCU GIOVANNONI, de
U Salgetu, un oncle de
GHJACINTU PAOLI.
GHJACINTU PAOLI doit prendre
Corti,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, s'emparer du
Capicorsu, et
PAULU FRANCESCU GIOVANNONI protéger les régions insurgées.
SIMONE FABIANI, de
Santa Riparata di Balagna (ou de
Munticellu), également colonel du
Régiment Corse de Naples, est en
Balagna, en qualité de procurateur.
La région s'érige en province autonome.
Pour calmer les esprits, le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI décide de suspendre la collecte des tailles.
Février:
IGNAZIU ARRIGHI, lieutenant des armées vénitiennes, (voir
1733) se met au service de
GHJACINTU PAOLI.
Il est chargé de prendre
Corti, tenu par 100
Suisses, commandés par un capitaine mercenaire aux ordres des
Génois.
Il parvient à prendre la ville, et fait brûler une douzaine de maisons de
Cortinesi fidèles à
Gênes (les
Adriani).
Seule la citadelle reste encore au mains des
Génois.
Pendant ce temps,
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, dit
Schizzettu, de
Suveria, fils de
FELICE, assure la sécurité des pièves voisines.
Mars:
Le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI décide de dégager la citadelle de
Corti, avec 500 mercenaires grecs et génois.
Il échoue. Les
Génois pillent
A Venzulà.
Les
Naziunali de
GHJACINTU PAOLI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, les attaquent dans la vallée du
Tavignanu, et les obligent à se replier.
Le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI décide d'envoyer auprès de
GHJACINTU PAOLI, le
piuvanu LUIGGI DONATI, retiré à
Gênes, afin de tenter d'apaiser les velléités des
Naziunali.
5 ou 12 Avril:
La citadelle de
Corti se rend à
IGNAZIU ARRIGHI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta.
Les
Naziunali marchent sur
Cervioni, obligeant l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI à s'enfuir à
Bunifaziu.
13 et 14 Avril:
A
Campulori, retour en
Corse, en provenance de
Livourne, de
LUIGGI GIAFFERI et du
piuvanu GHJUVANNI AITELLI,
accompagnés de deux officiers corses au service de l'
Espagne, le colonel
BARTOLUMEU SETA, de
Bastèrga, et son adjoint le capitaine
DEMICHELI, et de nombreux partisans, dont
GHJUVAN PETRU GAFFORI, puissamment armés.
15 Avril:
A
Romanacce (hameau d'
Oletta), un bébé est sauvé des flammes grâce à l'intervention de la
Madone (tableau miraculeux de
Notre Dame de la Piété, d'
Oletta).
18 ou 26 et 27 Avril:
Cunsulta di Sant'Antoniu di A Casabianca, dans l'
Ampugnani:
Réunion des chefs de la révolution dans le couvent des
Révérends Pères Franciscains du
Rustinu.
Il y est décidé qu'il faut tout faire pour libérer A Patria.
On y désigne deux
Chefs Suprêmes et
Commandants du Royaume,
Supremi Capi è Comandanti di u Regnu,
LUIGGI GIAFFERI et
GHJACINTU PAOLI,
quatre
Lieutenants Généraux,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI,
SIMONE FABIANI,
IGNAZIU ARRIGHI et
ORSUVECHJU PAOLETTI, le frère du père
GHJUVAN STEFANU PAOLETTI,
et une
Cour (ou
Tribunal)
Suprême, où siègent entre autres
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
ANGHJULU SANTU CONTRI.
Le
piuvanu GHJUVANNI AITELLI est nommé
Auditore Generale.
On y ébauche également une constitution, et l'organisation civile et militaire d'une
Nation libre et indépendante.
9 Mai:
Cunsulta di Aregnu:
IGNAZIU ARRIGHI et
SIMONE FABIANI tentent en vain de décider les
Balagnesi à entrer dans le conflit aux côtés des
Naziunali.
12 Mai:
Cunsulta di Corti:
600 délégués reconnaissent
LUIGGI GIAFFERI comme
Capu e Generale, et l'associent à
GHJACINTU PAOLI dans un
Magistratu Supremu di U Regnu di Corsica.
Il y est décidé de se mettre sous la protection du
Roi d'Espagne PHILIPPE V.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI est envoyé à
Madrid pour exposer au
Roi les droits ancestraux de la couronne aragonaise sur la
Corse.
Juin:
Les
Génois, devant repousser une nouvelle révolte à
Finale, songent à retirer 500 hommes de
Corse.
Ils y renoncent devant le danger imminent qui règne sur l'
Ile.
Juillet ou Août:
Alarmée par une intervention possible de l'
Espagne en
Corse,
Gênes rappelle le commissaire général
PAOLO GERONIMO PALLAVICINI, et le remplace par deux commissaires généraux, le sénateur
UGO FIESCHI et
PIER MARIA GIUSTINIANI, l'évêque de
Sagone.
A leur arrivée en
Corse, ces derniers se proclament comme des conciliateurs.
8 Septembre:
Les deux commissaires généraux génois invitent tous les notables corses à se présenter devant eux pour exprimer leurs doléances, et pour accorder un pardon général à ceux qui feront leur soumission.
10 Septembre:
LUCA d'ORNANO remplace
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, et devient le seul responsable des
Naziunali du
Dilà.
14 Septembre:
LUCA d'ORNANO convoque une
Cunsulta à
Pitretu.
Il y est convenu de s'associer aux pièves rebelles du
Diquà et de prendre part à l'action révolutionnaire.
17 Septembre:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI, est, avec l'abbé
CARLU FRANCESCU RAFFALLI et
ANDRIA CECCALDI, à
Naples, à la cour de
Dom CARLOS (
CHARLES VII,
Roi de Naples et de Sicile, le fils du
Roi d'Espagne PHILIPPE V).
Ils lui demandent d'intervenir en leur faveur.
Le
Roi conseille aux
Corses de rencontrer sa mère
ELISABETH FARNESE, la
Reine d'Espagne.
19 Octobre:
GHJUVAN PETRU GAFFORI est envoyé comme député de la
Nazione auprès de
UGO FIESCHI et
PIER MARIA GIUSTINIANI.
Octobre ou Décembre:
ERASMU ORTICONI et
ANDRIA CECCALDI sont à la cour du
Roi d'Espagne à
Madrid.
Ils y rencontrent sans doute
THEODORE de NEUHOFF, qu'ils connaissent depuis leur exil à
Livourne.
L'action des commissaires généraux génois
UGO FIESCHI et
PIER MARIA GIUSTINIANI, toute de négociations, de concessions et d'arrangements, commence à faire son effet:
des querelles surgissent parmi les chefs corses, la résistance s'affaiblit, l'insurrection perd son élan.
L'avocat
SEBASTIANU COSTA, de la
Diaspora corse de
Livourne, avec deux de ses amis
LANCELOTTU CASANOVA et
DUMENICU RIVAROLA, voyant la révolution corse faiblir, achète 150 fusils, de la poudre et des balles, et décide de rejoindre l'
Ile.
22 Décembre:
De
Livourne,
SEBASTIANU COSTA,
LANCELOTTU CASANOVA,
DUMENICU RIVAROLA, et le capitaine
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI embarquent pour la
Corse.
30 Décembre:
SEBASTIANU COSTA, avec
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI et leurs compagnons, et un chargement d'armes, débarquent aux
Prunete, à
Campulori.
Il se rend à
Poghju Mezzana, où le rejoignent
LUIGGI GIAFFERI et ses amis.
BLASIU di SIGNORI (
TEOFALU di CORTI, voir
1732) rentre en
Italie, où il est nommé
Supérieur du couvent de
Fugecchio.
Naissance de
CRISTINA RIVAROLA, fille de
DUMENICU RIVAROLA, future sœur
Ursuline (sous le nom de
Maria Dumenica.
Elle sera l'amie et l'informatrice de
PASQUALE PAOLI.
1735:
Le notable bastiais
ANTONIU MORELLI est podestat de
Bastia.
1er au 3 Janvier:
GHJACINTU PAOLI rencontre
SEBASTIANU COSTA et
LUIGGI GIAFFERI à
Poghju Mezzana.
6 au 8 Janvier:
Cunsulta di Orezza:
Dichjarazione di Indipendenza.
Sur l'initiative de
GHJACINTU PAOLI,
SEBASTIANU COSTA écrit les propositions d'une
Constitution, en 15 articles, qui seront votés par tous les participants.
Ces 15 articles, qui organisent la structure d'un gouvernement indépendant, précisent:
·
LUIGGI GIAFFERI,
GHJACINTU PAOLI et
ANDRIA CECCALDI sont élus
Primati di U Regnu;
·
Une junte de 12 membres,
Ghjunta di I Dodeci, avec les
Primati à leur tête, est l'
Autorité Suprême de la
Nazione;
·
Un
Office de la Guerre,
Uffiziu di a Guerra, de six membres, les quatre lieutenants généraux nommés le
18 Avril 1734, plus
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI, de
Pedicorti, et
TOMASU SANTUCCI, d'
Alisgiani, est l'autorité en matière militaire;
·
Un
Office de l'Abondance ou bureau de prévoyance,
Uffiziu di Abbundanza, gère l'approvisionnement des populations;
·
L'
Office des Pères du Commun,
Uffiziu di i Padri di U Cumunu, composé de six membres, est chargé de résoudre et d'arbitrer toutes les contestations touchant aux biens communaux;
·
A la tête de chaque province, un chef,
Capu è Commandante, juge toutes les causes qui ne relèvent pas du tribunal suprême,
A Ghjunta Suprema;
·
L'élection et la nomination d'un
Secrétaire d'Etat et
Garde des Sceaux,
Secretariu di Statu è Guardiasugelli;
·
La nomination d'un
Commandant en Chef des Armées,
Capitanu Generale di i Armi et, à la tête de chaque province, d'un
Lieutenant Général,
Tenente Generale;
·
La création d'un
Office de la Monnaie,
Uffiziu di A Muneta, avec toutes ses prérogatives;
·
L'abolition de toutes les lois et statuts établis par
Gênes;
·
L'indépendance des
Uffizie et de leurs décisions, qui ne peuvent être contestées que par
la Ghjunta Suprema;
·
L'élection d'un auditeur,
Auditore Generale, auprès de la
Ghjunta Suprema;
·
La nomination des officiers des milices;
·
La nomination des chanceliers des
Uffizie;
·
La fixation des tarifs des
Uffizie, à observer sous peine de mort.
Enfin, la
Cunsulta adopte l'étendard blanc, peint de l'image de l'
Immaculée Conception.
30 et 31 Janvier:
Cunsulta di Corti:
sept articles viennent se rajouter aux quinze votés lors de la
Cunsulta di Orezza:
·
Le premier de ces articles proclame l'
Immaculata Cuncezzione di Maria Virgine, patronne et protectrice du
Royaume, et son effigie, l'emblème de la
Nazione.
·
Le suivant précise que la
Ghjunta Suprema donnera un nouveau code,
Codice, qui sera publié dans les quinze jours à venir, aux lois duquel devront se soumettre tous les peuples du
Royaume.
·
Le
Dio vi Salvi Regina est adopté comme hymne national (voir
1730).
Les autres articles ne changent rien, ni à l'esprit, ni à la lettre, au texte fondamental de la
Cunsulta di Orezza.
Les
Balagnesi (qui ont refusé de participer à la
Cunsulta di Corti), toujours fidèles aux
Génois, se font désarmer par les troupes de
SIMONE FABIANI,
IGNAZIU ARRIGHI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta.
LUIGGI GIAFFERI,
SEBASTIANU COSTA et
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI prennent la décision de raser la tour et le village de
A Padulella, afin d'empêcher les
Génois d'y établir une garnison.
Une compagnie de 50 hommes, menée par
PETRU ORTALI, d'
Ornetu, est en
Tavagna.
Elle est chargée de protéger les côtes, et de surveiller le fort génois de
San Pellegrinu.
Les pièves de
Tavagna,
Casinca,
Moriani et
Campulori sont administrées par
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI, le capitaine général des
Quatre pièves de marine.
Des conflits surgissent entre les chefs corses: d'un côté, à
Tavagna,
LUIGGI GIAFFERI,
SEBASTIANU COSTA et
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI,
de l'autre, à
Rustinu Merusaglia,
GHJACINTU PAOLI,
SIMONE FABIANI,
IGNAZIU ARRIGHI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta.
Un motif de désaccord est que les uns (
PAOLI) sont pour la clémence, les autres (
GIAFFERI) pour la rigueur.
PETRU PAULU MURATI, beau-frère des généraux
ANDRIA CECCALDI et
LUIGGI GIAFFERI, ennemi de la révolution corse, obtient de lever cinq compagnies corses, avec le grade de major.
Il est l'instigateur du meurtre de
ORSUVECHJU PAOLETTI un chef des
Naziunali.
A partir de
San Pellegrinu, il mène une guerre de représailles contre les habitations et les récoltes, aidé par les
Pro-Génois du
Campulori,
GHJUVAN FIORE et
GHJUVAN CARLU COTTONI, et de
Moriani,
DON FILIPPU GRIMALDI, auxquels il a fait distribuer des armes.
Dans le
Rustinu, il gagne un parent de
GHJACINTU PAOLI,
DON MARCU PASQULALINI.
Février:
BIANCA de ROSSI, de
Ziddara, fille de
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI (voir
1730), épouse du capitaine ajaccien
FRANCESCU SAVERIU ROSSI, au service des
Génois, et nièce de
SEBASTIANU COSTA, aurait rencontré le représentant du
Roi de France à
Gênes le
Chevalier JACQUES de CAMPREDON (voir
1729), pour jouer, en
Corse, un rôle d'agent au service de la
France.
Ce dernier note la précarité de la situation politique et militaire en
Corse.
Il en est de même pour les
Anglais ou les
Espagnols, avec le
Comte RIVERA, le représentant du
Roi de Sardaigne à
Gênes.
Mars:
Le
Chevalier JACQUES de CAMPREDON écrit à
LOUIS XV qu'il faudrait proposer à
Gênes de céder la
Corse à la
France.
28 Mars:
Cunsulta di U Viscuvatu: il y est décidé de poursuivre la guerre.
30 Mars:
Cunsulta di A Casabianca: On y confirme
GHJACINTU PAOLI,
LUIGGI GIAFFERI et le
piuvanu GHJUVANNI AITELLI, dans toutes leurs fonctions et prérogatives, on y renouvelle les membres de l'
Uffiziu di a Guerra, et on y nomme
SEBASTIANU COSTA Secrétaire et
Premier Conseiller d'Etat.
Avril:
Ghjuramentu di Boziu (Serment du Boziu): Les six membres de l'
Uffiziu di a Guerra font le serment, sur un crucifix, de rester fidèles à la patrie et unis entre eux.
SIMONE FABIANI,
IGNAZIU ARRIGHI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, sont dans le
Capicorsu.
Les cinq pièves du
Nebbiu
(
Patrimoniu,
Oletta,
Olmeta,
San Quilicu et
Santu Petru)
ne sont plus sures pour les
Naziunali.
Il y est envoyé 500 fusiliers et le calme y revient.
Un des lieutenants de
GHJACINTU PAOLI,
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI, entretient une correspondance avec
PETRU PAULU MURATI, et prône le rapprochement avec
Gênes.
Devant les dissensions qui séparent les chefs de la révolution, et sous la pression de
PETRU PAULU MURATI, les habitants de la
Casinca, la
Tavagna,
Moriani et
Campulori (les
Quatre pièves de marine) passent du côté des
Génois.
LUCA d'ORNANO, le responsable des
Naziunali du
Dilà, est tenté de négocier avec le commissaire du
Dilà,
OTTAVIO GRIMALDI.
SEBASTIANU COSTA décide de se rendre dans le
Dilà pour reprendre les affaires en mains.
A
Aiacciu,
MIGHELE ANGHJULU LUSINCHI, cousin germain de
GHJUVAN FRANCESCU LUSINCHI, est secrétaire particulier du commissaire du
Dilà,
OTTAVIO GRIMALDI.
FRANCESCU RIVAROLA, le fils de
DUMENICU, lieutenant colonel du
Régiment Corse d'Espagne débarque sur une côte de la piève de
Verde, avec 150 fusils, deux barils de poudre et des munitions.
Les chefs corses se réunissent au couvent de
A Venzulà, où rien d'important n'est arrêté.
Le major
MARCHELLI, avec un détachement de soldats génois ivres, saccage
Biguglia, occupée par les
Naziunali.
Il sera jugé et condamné par
Gênes.
10 Avril:
SEBASTIANU COSTA, avec
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI, se rend dans le
Dilà pour y rencontrer
LUCA d'ORNANO.
Il lui propose des plans d'actions que ce dernier approuve mais refuse d'appliquer sous prétexte que c'est le temps des moissons.
26 Avril:
Lettre, dite
Secret de CHAUVELIN: Le
Marquis de GERMAIN LOUIS de CHAUVELIN,
secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du
Roi de France, confie au
Chevalier JACQUES de CAMPREDON la tâche de former un parti
pro-Français en
Corse.
Il veut que soit créé en
Corse un parti favorable à son
Roi, tout en laissant à
Gênes sa souveraineté sur l'
Ile, à moins qu'elle ne consente à la vente de la
Corse.
Juin:
Les deux commissaires généraux génois,
UGO FIESCHI et
PIER MARIA GIUSTINIANI arrivent aux termes de leur mandat.
Ils sont remplacés par un commissaire général unique,
FELICE PINELLI, l'ancien gouverneur (voir
1729).
CARLU AIUTELLI, issu de la famille
Savelli, de
Petra Curbara, lève, en
Balagna, cinq compagnies pour le compte des
Génois.
Dix compagnies de
Corses, en tout, avec celles de
PETRU PAULU MURATI, rejoignent ainsi les soldats de la
République.
Dans le
Rustinu, le capitaine
DON MARCU PASQULALINI, ami de
PETRU PAULU MURATI, tente de recruter pour la
République, mais démasqué, il doit s'enfuir à
Bastia.
Juillet:
Arrivée en
Corse de l'officier français du génie
DUFOUR.
C'est un expert artificier et dans l'art des sièges, à la solde de
SEBASTIANU COSTA.
Le nouveau commissaire général
FELICE PINELLI, qui refuse toute négociation avec les
Naziunali, est décidé à mater la révolte. Il engage deux opérations militaires.
L'une consiste à réinstaller dans son palais épiscopal de
Cervioni l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI, qui en a été chassé par les
Naziunali;
elle échoue, et ses troupes, commandées par son fils
CONSTANTINO PINELLI, ainsi que son allié
PETRU PAULU MURATI rentrent à
Bastia, alors que l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI est rappelé à
Gênes.
L'autre a pour but d'occuper et de fortifier le
Campulori, elle aura lieu le
20 Août.
Le commissaire du
Dilà OTTAVIO GRIMALDI entreprend de contrer l'action diplomatique de
SEBASTIANU COSTA et
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI, en demandant à
BIANCA de ROSSI, et au docteur en théologie
MIGHELE ANGHJULU ZICAVO, de soutenir son action, en faveur de
Gênes, contre les
Naziunali.
1er Août:
De
Zicavu, où il s'est installé,
SEBASTIANU COSTA convoque tous les notables du
Dilà pour une
Cunsulta, à
Zicavu, dans l'église des
Révérends Pères Franciscains.
10 Août:
Cunsulta di Zicavu:
LUCA d'ORNANO, absent, y est élu général. Les
Corses du
Dilà ne se laissent pas convaincre par les propos de
SEBASTIANU COSTA.
BIANCA de ROSSI tient un rôle important auprès de
LUCA d'ORNANO et
OTTAVIO GRIMALDI.
Elle incite son frère,
ANTONIU COLONNA di BOZZI, à rejoindre les
Génois.
20 Août:
Cunsulta di Ornanu:
Elle se tient dans le couvent d'
Ornanu, entre
Santa Maria et
Siché.
Le général
LUCA d'ORNANO refuse toujours de concrétiser les initiatives militaires proposées par
SEBASTIANU COSTA.
Deuxième opération militaire du commissaire général
FELICE PINELLI.
Ses troupes débarquent dans le
Campulori et tentent de se fortifier entre
Cervioni et
U Cotone.
Cette opération menée à nouveau par le fils du commissaire,
CONSTANTINO PINELLI, conseillé par le capitaine
GIACOMONI, un
Corse de
Santa Lucia di Taddà, échoue une nouvelle fois, les hommes de
LUIGGI GIAFFERI et
GHJACINTU PAOLI, aidés des habitants de
E Valle d'Alisgiani, rejetant les
Génois à la mer.
Une polémique éclatera entre officiers génois et partisans de la
République, qui se rejettent les uns sur les autres la responsabilité de ces échecs.
A
Ampugnani, les hommes de main du commissaire général
FELICE PINELLI, assassinent
ANGHJELU LUIGGI PAOLETTI, cousin et bras droit du théologien
GHJUVAN STEFANU PAOLETTI, le prenant pour ce dernier.
28 Août:
Cunsulta di Santa Lucia di Taddà:
Les représentants de
La Rocca
(les pièves de
Sarté,
Scupamena,
Vighjaneddu,
Taddà
et
Carbini)
décident de rester fidèles à
Gênes.
Ils demandent à
OTTAVIO GRIMALDI 100 fusils par pièves, nomment leurs officiers, et forment deux compagnies, l'une à
Vighjaneddu, l'autre à
Auddé.
9 Septembre:
CONSTANTINO PINELLI, plusieurs fois battu, retenu dans ses maisons fortifiées, entame des négociations avec les
Naziunali.
11 Septembre:
Un armistice de deux mois est signé entre les
Génois et les
Naziunali.
CONSTANTINO PINELLI et ses troupes se retirent à
Bastia.
Les
Naziunali en profitent pour faire leurs récoltes.
SEBASTIANU COSTA décide de quitter le
Dilà, sans avoir pu régler la situation avec
LUCA d'ORNANO.
28 Septembre:
Cunsulta di Alisgiani:
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI cherchent à réconcilier les chefs corses entre eux.
Octobre:
Cunsulta di Santa Lucia di Taddà:
Elle se tient dans le couvent de
Taddà, où les chefs corses de
La Rocca élisent leurs généraux:
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, de
Fuzzà, fils de
DURAZZU di FUZZA,
VINCENTE SUSINI et
GHJACUMU ANTONE SUSINI.
24 Octobre:
FELICE PINELLI ayant échoué dans sa fonction,
Gênes nomme
PAOLO BATTISTA RIVAROLA (voir
1732) comme nouveau commissaire général.
21 Novembre:
SEBASTIANU COSTA,
Premier Conseiller de Corse, quitte
Zicavu et le
Dilà définitivement.
Il s'installe à
Ghisoni.
Décembre:
La division des chefs corses est loin de s'apaiser.
LUIGGI GIAFFERI et
SEBASTIANU COSTA sont en
Tavagna,
GHJACINTU PAOLI et ses amis dans le
Rustinu.
Trois galères génoises, avec de nombreuses barques armées, tournent autour de l'
Ile pour empêcher tout secours.
SEVERINU ABBATUCCI, de
Zicavu (voir
1723), est gouverneur de
Brescia, en
Italie.
L'argent, les munitions et les vivres manquent.
L'espoir d'obtenir du secours de l'
Espagne s'amenuise...
Du côté génois, la guerre de
Corse coûte très cher...
Les populations du
Dilà sont disposées à se rallier aux
Génois.
Aiacciu prête serment à
Gênes.
Bastia,
Calvi,
Bunifaziu, toutes les places principales de l'
Ile, restent aux
Génois.
CARLU FELICE PANCRAZI, de
Ghjucatoghju, est docteur
in utroque jure.
Edition d'une carte de la
Corse par les
Héritiers d'HOMANN, imprimeurs à
Nuremberg.
Edition d'une carte de la
Corse par les
Héritiers de RATELBAND, imprimeurs à
Amsterdam.
1736:
Le notable bastiais
DUMENICU ROSSI est podestat de
Bastia.
13 Janvier:
SEBASTIANU COSTA est à
Orezza.
Les
Naziunali font connaître au nouveau commissaire général leurs revendications et leurs propositions.
20 Janvier:
Le nouveau commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA (natif de
Bastia) arrive à
Bastia.
Il est secondé par
IMPERIALI.
N'ayant reçu aucune réponse à leurs récentes propositions, les
Naziunali décident de reprendre les hostilités et d'attaquer les présides génois de
San Pellegrinu, près de
I Fulelli, et de la tour de
La Padulella, à
Moriani avant le départ de
FELICE PINELLI.
29 Janvier:
500 fusiliers corses, avec
LUIGGI GIAFFERI,
GHJACINTU PAOLI,
SEBASTIANU COSTA,
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI,
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI,
LUIGGI CIAVALDINI, d'
Orezza, et l'ingénieur
DUFOUR, l'expert artificier, marchent sur le fort de
San Pellegrinu.
5 Février:
La tour de
La Padulella, à
Moriani, tombe aux mains des
Naziunali.
6 Février:
3000 à 4000
Naziunali sont autour de
U Poghju Mezzana, tenu par quelques centaines de
Corses au service des
Génois (des
Oriundi), sous le commandement de
DON FILIPPU GRIMALDI.
17 Février:
L'assaut est donné, le village résiste, puis tombe.
DON FILIPPU GRIMALDI, blessé, est libéré et rejoint
Bastia.
Le
Campulori, pacifié par les
Naziunali, est désarmé.
4 Mars:
Deux bateaux accostent à
L'Isulà, débarquent des munitions et des vivres, à destination des
Naziunali.
Il pourrait s'agir d'un don des
Anglais aux patriotes corses.
5 Mars:
Le camp est dressé devant le fort de
San Pellegrinu, hors de portée des canons.
12 Mars:
A
Aleria, débarquement d'un vaisseau battant pavillon anglais
(parti de
Tunis, commandé par le capitaine
DICK, citoyen anglais, fils du consul d'
Angleterre à
Tunis),
après avoir croisé plusieurs jours au large de l'embouchure du
Tavignanu, en attendant une réponse positive au courrier qu'il a fait parvenir à
LUIGGI GIAFFERI, de
THEODORE ETIENNE,
Baron de NEUHOFF, avec une suite de 17 personnes
(un lieutenant colonel français, un secrétaire, un maître d'hôtel, un majordome, un chapelain, un cuisinier, trois esclaves maures et huit autres domestiques...).
Avec lui également, quelques armes (10 canons et 4000 fusils), 3000 paires de bottes, 700 sacs de provisions et 10000 sequins de
Tunis.
16 et 17 Mars:
A
San Pellegrinu, les
Naziunali attaquent. C'est un échec total.
Les
Corses rompent les rangs et abandonnent le siège du fort de
San Pellegrinu.
Chacun, consterné, rentre chez soi.
GHJACINTU PAOLI et
SEBASTIANU COSTA se préparent à l'exil. D'autres parlent de paix...
19 au 21 Mars:
Cunsulta di A Casabianca:
Elle se tient au couvent
Sant'Antoniu di A Casabianca.
On y décide d'envoyer des émissaires (dont
GHJACUMU FRANCESCU PIETRI, dit
Cannuchjale ou
Machiavellu, de
Tavagna) à
Bastia,
auprès du commissaire général génois
PAOLO BATTISTA RIVAROLA.
23 Mars:
Après s'être réunis en assemblée secrète à
Matra, tous les chefs corses sont à
Aleria pour accueillir
THEODORE de NEUHOFF:
GHJACINTU PAOLI,
SEBASTIANU COSTA,
LUIGGI GIAFFERI,
ANDRIA CECCALDI,
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI,
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI,
SAVERIU de MATRA...
Seuls manquent, pour l'instant,
SIMONE FABIANI et
IGNAZIU ARRIGHI.
29 Mars:
Afin de s'éloigner du fort de
San Pellegrinu, tenu par les
Génois, les chefs corses et
THEODORE de NEUHOFF se rendent à
Cervioni.
THEODORE de NEUHOFF s'installe dans le palais épiscopal laissé libre après la fuite de l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI.
GHJACINTU PAOLI et les généraux mettent sur pied et organisent la nouvelle armée.
A
Matra,
THEODORE de NEUHOFF, travaillant à sa couronne avec
GHJUVAN PETRU GAFFORI, membre de la
Ghjunta Suprema, et
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI, propose une
Cunsulta Generale.
Avril:
Les soldats génois de la garnison du fort de
San Pellegrinu sont toujours en alerte.
13 Avril:
Cunsulta di Alisgiani:
Elle dure six jours. On vote à l'unanimité l'élection du roi. Il y est défini le contrat qui liera
THEODORE de NEUHOFF à la nation corse.
SEBASTIANU COSTA, nommé
Chancelier du Roi, est chargé de rédiger un texte, en quelques articles, d'une
Loi fondamentale, une convention,qui régira la royauté:
Capitoli convenuti trà il Regnu di Corsica ed il Signore Teodoru Baron Liberu di Neoff circa l'elezione del medesimu fatta in suo Sovranu.
Ces articles sont les suivants:
·
Le
Roi doit toujours vivre dans le royaume, y observer et maintenir la foi catholique;
·
Le
Roi a le droit de choisir un successeur, s'il n'a pas de descendance, pourvu que ce dernier soit catholique et qu'il demeure en
Corse;
·
Toutes les dignités et les charges du
Royaume doivent être attribuées aux seuls
Corses;
·
L'impôt personnel ne doit pas excéder trois lires de monnaie courante par feu;
·
Le nombre de soldats étrangers des troupes royales ne doit pas dépasser 1200;
·
Une
Diète sera élue (24 membres (
Cunsultori), 16 pour le
Diquà et 8 pour le
Dilà), sans l'approbation de laquelle le
Roi ne peut rien décider en matière de paix, de guerre, d'impôts ou de gabelle;
·
A l'extinction de la lignée du
Roi ou de celle de son successeur, la
Nation retrouvera tous ses droits pour l'élection d'un autre
Roi ou pour choisir toute autre forme de gouvernement qui lui plaira;
·
Une réglementation de la vente et le prix du sel;
·
Création d'une université,
una Publica Università di Studi, dont le lieu d'implantation reste au choix de la
Diète et du
Roi (
Article 16);
·
Confiscation des biens de tous les ressortissants génois et de leurs partisans;
·
Création d'un ordre de noblesse.
14 Avril:
A
Alisgiani, les articles de la
Loi Fondamentale de la nouvelle
Nation sont présentés au peuple, qui les approuve, et qui demande la désignation d'un
Roi.
15 Avril:
A
Alisgiani, devant 25000
Corses,
THEODORE de NEUHOFF est proclamé
Roi de Corse, sous le nom de
THEODORE 1er.
Il fait le serment au peuple, de rester fidèle aux lois que celui-ci vient d'approuver.
16 Avril:
A
Alisgiani,
THEODORE 1er nomme ses ministres:
LUIGGI GIAFFERI et
GHJACINTU PAOLI sont
Généraux,
Premiers Ministres et
Marquis;
SEBASTIANU COSTA,
Grand Chancelier et
Garde des Sceaux;
GHJUVAN PETRU GAFFORI est
Secrétaire à la Guerre et au Cabinet, et
Comte;
SIMONE FABIANI est
Gouverneur de Balagna,
Comte et
Vice-Président du Conseil de Guerre;
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI est
Comte et
Capitaine de la Garde Royale;
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, et
IGNAZIU ARRIGHI sont
Lieutenants Généraux;
le chanoine
GHJULIU MATTEU NATALI est
Secrétaire à la Chancellerie;
GHJACUMU FRANCESCU PIETRI, dit
Cannuchjale est
Provéditeur des Armées.
Ces nominations créent des rancœurs et des jalousies chez les notables corses.
Les
Panzani, de
Zuani,
pro-Génois, font allégeance au
Roi THEODORE 1er.
ANGHJULU FRANCESCU PERETTI, de
Zicavu, reçoit le titre de
Comte du
Roi THEODORE 1er.
AMBROGHJU QUILICI, de
Spiluncatu, reçoit le titre de
Baron du
Roi THEODORE 1er.
ANTONIU COLONNA di BOZZI, de
Ziddara, reçoit le titre de
Baron du
Roi THEODORE 1er.
GHJUVAN FIORE et
GHJUVAN CARLU COTTONI,
pro-Génois du
Campulori, reçoivent le
Roi THEODORE 1er en grande pompe.
18 Avril:
LUCA d'ORNANO, le maître du
Dilà, arrive à
Alisgiani pour reconnaître son
Souverain.
Il se voit confirmer dans son grade de
Lieutenant Général des provinces du
Sud.
Le
Roi THEODORE 1er et sa cour sont de retour à
Cervioni.
Sa préoccupation première est de chasser les
Génois de
Corse.
19 Avril:
Le
Roi THEODORE 1er proclame une amnistie générale pour les
Corses partisans de
Gênes qui feront leur soumission dans les six jours.
20 Avril:
Le
Roi THEODORE 1er rend des édits abolissant toutes les lois et tous les statuts promulgués ou approuvés par
Gênes.
Il publie, pour les remplacer, les
Ordonnances Criminelles.
22 Avril:
Le
Roi THEODORE 1er sollicite sa reconnaissance par le
Roi de France.
23 Avril:
Le
Roi THEODORE 1er décide de s'emparer de
Porti Vechju qui est, avec
Bunifaziu, la place maîtresse et la clé de tout le sud de la
Corse.
ANTONIU COLONNA di BOZZI et
GHJUVANNI TOMASU FRANZINI, d'
Ampugnani, sont chargés d'occuper le port, où le
Roi attend quatre navires de matériel.
Il charge également
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI, de prendre
Bunifaziu,
GHJACINTU PAOLI de prendre
Bastia,
SIMONE FABIANI de prendre
Calvi, et
IGNAZIU ARRIGHI de prendre
San Fiurenzu.
ANTONIU COLONNA di BOZZI prend sans résistance
Porti Vechju dont la garnison, composée d'une quarantaine de soldats génois, s'enfuit, abandonnant deux canons.
La population, fidèle à
Gênes, a quitté la ville, puis, quelques heures après la capitulation, rentre, se rend, et se met au service du
Roi.
ANTONIU COLONNA di BOZZI, promu colonel, enrôle 200 hommes venus des montagnes voisines.
Le
Roi THEODORE 1er décide alors de prendre
Bunifaziu.
Cette mission est confiée à
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI, lequel doit prendre contact avec des notables de
Quenza, partisans de
Gênes, et bien connus de lui, pour favoriser le ralliement des
Bonifazinchi.
26 Avril:
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI se déclare pour
THEODORE 1er.
Il entraîne avec lui la totalité des habitants de
La Rocca.
ANTONIU ORTOLI se rallie à son tour avec les 500 fusils des
Sartinese.
NABULIU GIUDICELLI, de
Zonza, en fait autant, ainsi que
GHJUVAN FELICE PANZANI, d'
Altaghjé.
Quenza et
Livia hésitent encore.
27 Avril:
Le
Roi THEODORE 1er et sa cour prennent la route de
A Venzulà, base de départ pour atteindre les premiers objectifs que sont
Bastia et
San Pellegrinu, tenus par les
Génois.
Il s'installe à
Ornetu, en
Tavagna.
Le
Roi THEODORE 1er forme une armée, nomme
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI Secrétaire d'Etat à la Guerre,
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI Lieutenant Général des Troupes Nationales,
SIMONE FABIANI Lieutenant Général du Royaume et
Capitaine Général de la Balagna,
ANGHJULU FRANCESCU PERETTI, de
Zicavu,
Lieutenant Général du Dilà,
AMBROGHJU QUILICI, de
Spiluncatu,
Lieutenant Général,
MILAMINU LUSINCHI, de
Zicavu, un officier recruteur pour le compte du
Roi de Naples, colonel chargé de la garde personnelle du
Roi…
30 Avril:
GHJACINTU PAOLI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, avec 1200 hommes, dont 800 fusiliers, marchent sur
Bastia.
IGNAZIU ARRIGHI et
ANTONIU de BUTTAFUOCO, avec 300 fusiliers, font route vers
San Pellegrinu.
ANTONIU COLONNA di BOZZI est nommé
Chevalier du Premier Ordre, puis
Comte par le
Roi THEODORE 1er.
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, de
Fuzzà, est nommé
Comte de La Rocca par le
Roi THEODORE 1er.
FABRIZIU GRAZIETTI, de
Vezzani, est nommé
Comte par le
Roi THEODORE 1er.
ANTONIU PERALDI, de
Cavru, est nommé
Comte par le
Roi THEODORE 1er.
Mai:
Pour 30 sequins,
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI livre
Porti Vechju aux
Génois, et leur donne également les plans secrets de
Bunifaziu.
ANTONIU COLONNA di BOZZI révèle cette trahison au
Roi, lequel condamne à mort
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI, et le fait fusiller sur-le-champ.
9 Mai:
Gênes publie un libelle sous forme d'édit, qui reproche au
Roi THEODORE 1erd'être l'auteur des nouveaux troubles, séducteur des peuples, perturbateur du repos public, et criminel de lèse-majesté.
Dans cet édit, une prime de 2000
Genovine est offerte à quiconque prendra ou tuera
SEBASTIANU COSTA et son fils
GHJUSEPPU, et
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI.
15 Mai:
Bastia est assiégée depuis quinze jours.
Le commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA refuse de se rendre.
Le camp de
GHJACINTU PAOLI est à
Furiani.
Lors d'une attaque de nuit,
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, est blessé.
Le siège de
San Pellegrinu traîne également en longueur.
De sa résidence d'
Ornetu, le
Roi THEODORE 1er reporte toute son attention sur les affaires civiles.
Entre autres, il proclame la
Liberté de conscience aux hommes des autres nationalités et des autres croyances qui pourraient venir ici pour nous assister dans nos entreprises, expression que conteste
GHJACINTU PAOLI, et que doit expliquer le chanoine théologien
ALBERTINI, curé de
Pedipartinu di Orezza.
Le
Roi THEODORE 1er nomme
GHJUVAN PETRU GAFFORI président de
l'Hôtel de la Monnaie,
Presidente della Zecca, et fait fabriquer, à
Ornetu, ses pièces de cuivre (de cinq sous et de deux sous et demi). La monnaie d'argent (de
Trois Livres), fabriquée par le graveur
GHJULIU FRANCESCHI (dit
Sette Cerbelle), aux armes du
Roi, avec la
Tête de Maure d'un côté et la
Vierge Marie de l'autre, ne sortira que quelques semaines plus tard.
Le
Roi THEODORE 1er se rend dans le
Nebbiu.
Avec lui,
SIMONE FABIANI et
IGNAZIU ARRIGHI, à la tête de 100 cavaliers et de 500 fusiliers, s'emparent de
Patrimoniu,
Barbaghju, et cernent
San Fiurenzu.
Il nomme
SEBASTIANU COSTA, resté à
Ornetu, en
Tavagna,
Vice-Roi de Corse.
29 Mai:
L'abbé
GREGORIU SALVINI débarque à
L'Isulà avec des munitions pour le
Roi THEODORE 1er.
2 Juin:
Le
Roi THEODORE 1erécrit à
Gênes. Il répond par un manifeste à la lettre du
9 Mai.
Cette réponse est un violent réquisitoire contre les
Génois.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, dit
Schizzettu, est nommé lieutenant-colonel par le
Roi THEODORE 1er.
6 Juin:
Le
Roi THEODORE 1er se rend en
Balagna.
Il désire s'emparer de
Calinzana et
Algaiola restées fidèles à
Gênes.
Il s'installe à
Montemaio, avec
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI.
GHJULIU MATTEU NATALI, avec
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, dit
Schizzettu, est chargé de poursuivre la campagne de
San Fiurenzu, et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, celle de
Bastia.
PETRU ORTALI est devant
San Pellegrinu.
Calinzana résiste aux assauts des troupes royales menés par les seuls
Niulinchi.
Le
Roi THEODORE 1er doit se retirer.
L'éternel conflit qui divise les chefs corses devient un danger beaucoup plus redoutable que les
Génois.
9 Juin:
D'
Ornetu,
SEBASTIANU COSTA rend compte au
Roi THEODORE 1er des difficultés de fonctionnement du
Royaume (moissons mauvaises, pas de main d'œuvre…).
Le siège de
Calinzana est abandonné par les
Niulinchi.
GHJULIU MATTEU NATALI et
TOMASU CERVONI se retirent chez eux.
Le
Roi THEODORE 1er doit quitter
Montemaio.
29 Juin:
SEBASTIANU COSTA s'installe au couvent de
Tavagna.
La situation s'aggrave dans le
Royaume. La monnaie n'est plus frappée, les munitions et le ravitaillement font défaut, les renforts promis n'arrivent pas, la jalousie et la délation font des ravages…
SEBASTIANU COSTA écrit au
Roi que
les traîtres s'enhardissent et les bons perdent leur ardeur.
L'évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI doit quitter l'
Ile pour raisons de santé et de finances.
THEODORE 1er se rend à
Corti ou, seul
GHJUVAN PETRU GAFFORI vient l'accueillir.
IGNAZIU ARRIGHI veut empêcher le
Roi de séjourner dans la ville. Il s'ensuit une bataille dans laquelle le
Corse est battu.
Il s'enfuit et se réfugie à
Guagnu ou à
Vicu.
1er Juillet:
L'abbé
GREGORIU SALVINI, débarque à nouveau à
L'Isulà avec des munitions à vendre à
THEODORE 1er pour le compte de deux marchands de
Livourne.
9 Juillet:
Les
Génois s'emparent de
Furiani.
15 Juillet:
Vindetta non loin de
Pedicroce:
A
Stazzona d'Orezza,
SIMONE FABIANI, comte,
Gouverneur de Balagna, et
vice-Président du Conseil de Guerre est assassiné par ses ennemis, les
Panzani, de
Zuani,
pro-Génois, et
GHJACINTU PETRIGNANI, de
A Venzulà, qui lui reprochent l'exécution de leur parent
ANGHJULU LUIGGI LUCCIONI.
THEODORE 1er fait un passage au couvent de
Spiluncatu. Averti d'un complot, il doit quitter l'endroit au plus tôt.
29 Juillet:
THEODORE 1er est de retour en
Tavagna, où il essaie de remettre un peu d'ordre dans les affaires du
Royaume.
10 Août:
THEODORE 1er est au couvent de
Verde, sur la route de
Linguizetta, à
Canale. Il y reste quelques jours à peine.
Craignant l'assassinat (ou par inconstance ou anxiété), il voyage de plus en plus.
28 Août:
THEODORE 1er, avec
SEBASTIANU COSTA, prend la route du
Fiumorbu pour se rendre dans le
Dilà.
1er Septembre:
THEODORE 1er et sa suite sont à
Porti Vechju. Il y reste trois jours.
5 Septembre:
THEODORE 1er prend la route de
Sarté dont il a décidé de faire sa résidence royale.
Il passe par l'
Uspidale,
Zonza et
Mela.
Il évite
Livia et rejoint le couvent de
Santa Lucia di Taddà.
8 Septembre:
THEODORE 1er est à
Sarté, où, le
Conseil de la Communauté, avec à sa tête
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, et
LUCA d'ORNANO, le reçoivent.
Il s'installe au
Palazzu Publicu, où tous les notables du
Dilà viennent lui présenter leurs hommages.
16 Septembre:
THEODORE 1er crée, à l'instigation de
MILAMINU LUSINCHI, de
Zicavu, l'
Ordre de la Délivrance (dont la devise est
In Te, Domine, Speravi), ordre de noblesse et de chevalerie, ésotérique, d'inspiration maçonnique, qui impose au nouveau
Chevalier dudit ordre l'obligation de porter partout et toujours l'épée, et de la tenir
constamment hors du fourreau pendant la messe.
Les secours attendus par
THEODORE 1er n'arrivent toujours pas.
MILAMINU LUSINCHI propose une barque à
THEODORE 1er.
Découragé, ce dernier, profite de l'occasion et décide de quitter la
Corse, pour obtenir (dit-il) et activer l'arrivée des secours.
Son chancelier
SEBASTIANU COSTA l'accompagnera, ainsi que
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI.
Il nomme
Marquis GHJACINTU PAOLI,
LUIGGI GIAFFERI et
LUCA d'ORNANO, lesquels assumeront un
Conseil de Régence, aidés de
ERASMU ORTICONI et de
FILIPPU MARIA CUTTOLI, le curé d'
Ocana.
3 Novembre:
THEODORE 1er et sa suite quittent
Sarté et arrivent à
Carghjaca.
4 Novembre:
THEODORE 1er est à
Auddé.
10 Novembre:
Des environs de
U Sulaghju,
THEODORE 1er,
SEBASTIANU COSTA,
MILAMINU LUSINCHI,
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, sa suite personnelle (neuf personnes en tout), et des soldats de sa garde destinés à l'armée napolitaine, quittent la
Corse et embarquent pour
Livourne sur une tartane provençale commandée par le patron
DECUGIS de
Saint-Tropez.
Avant de partir, il confirme, par un manifeste, les institutions mises en place
jusqu'à son retour.
14 Novembre:
Après une traversée mouvementée,
THEODORE 1er, déguisé en moine, et sa suite, débarquent à
Livourne, et disparaissent on ne sait où (
Venise,
Cologne…).
Ainsi se termine l'histoire de THEODORE de NEUHOFF, Roi d'un été, en Corse.
20 Novembre:
A
Livourne, publication de
Disinganno intorno alla guerra di Corsica scoperto da Curzio Tulliano Corso ad un suo Amico dimorante nell'Isola, du chanoine
GHJULIU MATTEU NATALI, d'
Oletta, texte contre
Gênes, écrit sous le pseudonyme de
ATTILIO CURZIANO (anagramme de
CURZIO TULLIANO).
C'est la deuxième édition, la première ayant été publiée en
Avril 1732 sous un autre titre.
1er Décembre:
Les
Génois font paraître une circulaire annonçant le départ de
THEODORE de NEUHOFF.
10 ou 22 Décembre:
Les
Marquis Régents GHJACINTU PAOLI,
LUIGGI GIAFFERI et
LUCA d'ORNANO manifestent leur attachement au
Roi dont la tête est mise à prix par les
Génois, (ainsi que celles de
SEBASTIANU COSTA, de son fils et de
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI pour 2000
Genovini.
En même temps, ils députent le
piuvanu LUIGGI CIAVALDINI auprès du commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA, pour entrer en négociations.
Edition d'une carte de la
Corse, de
PETER CONRAD MONATH, éditeur et libraire à
Nuremberg.
Le chanoine
ERASMU ORTICONI écrit
Testamento politico di Simone Fabiani.
Une gravure de
HAID représente le
THEODORE 1er, sceptre en main, et, dans sa partie inférieure, figure une
Tête de Maure,
les yeux bandés...
1737:
Le notable bastiais
FELICE CARDI est podestat de
Bastia.
THEODORE de NEUHOFF est à
Turin.
A
Bastia, l'abbé
CARLU ROSTINI est le précepteur de
GUGLIELMU, le fils du
Pro-Génois PETRU CASALE, d'
Olmeta di Tenda, dit
Il Magnifico.
21 Janvier:
Cunsulta di Corti:
Les
Naziunali et les trois
Régents jurent fidélité à
THEODORE de NEUHOFF.
Les
Corses poursuivent la lutte, cantonnant les
Génois dans leurs possessions.
THEODORE de NEUHOFF est de passage à
Paris.
Février:
GHJACINTU PAOLI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, mènent des expéditions contre les
Génois et leurs partisans à
Bastia,
Borgu et
Aleria.
LUCA d'ORNANO en fait autant dans le
Sud.
La guerre s'éternise.
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, investit
Borgu avec 400 hommes, et incendie les maisons de tous les partisans de
Gênes.
La
France propose aux
Génois de les aider, de gré ou de force, à mater la révolte, afin d'empêcher la
Corse de passer sous le pouvoir d'une autre quelconque puissance.
L'
Angleterre proclame que la
Corse doit rester aux
Génois.
La
Savoie en fait de même, ainsi que l'
Autriche.
L'
Espagne, par contre, a des visées sur la
Corse, et finance l'envoi de quelques armes et munitions.
Enfin, le
Duc de Lorraine, à qui l'on a promis la
Toscane, se verrait bien récupérer également la
Corse.
7 Avril:
A
Livourne, l'abbé
CARLU ROSTINI rencontre les exilés corses de l'extérieur, groupés autour de l'abbé
GREGORIU SALVINI.
15 Avril:
L'abbé
CARLU ROSTINI débarque à
Bastia.
12 Juillet:
Traité (ou Convention) de Versailles, dans lequel l'
Empereur Germanique CHARLES VI et le
Roi de France LOUIS XV s'engagent à ce que la
Corse reste sous domination génoise.
Il définit l'aide militaire française destinée à combattre la nouvelle insurrection.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, dit
Schizzettu, commandant de la piève de
Talcini, est tué à
Corti.
5 Août:
Accord entre le
Roi de France, l'
Empereur Germanique et la
République de Gênes: la
France enverra en
Corse 3000 hommes, plus s'il le faut, pour ramener les
Naziunali à l'obéissance.
Gênes payera 700000 livres, et devra compter avec le
Roi de France et l'
Empereur Germanique pour établir une nouvelle convention avec les
Corses.
15 Septembre:
Une clause secrète est ajoutée au
Traité de Versailles: le
Roi de France s'engage à mettre
d'une façon stable et définitive, la
Corse sous la domination de
Gênes.
28 Septembre:
Des chefs corses, ainsi que des
Corses de l'extérieur (de
Livourne,
GREGORIU SALVINI, de
Venise,
GHJUVAN TOMASU BOERIO, et de
Naples,
DUMENICU RIVAROLA), écrivent au
Roi de France et à son ministre le cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY, pour justifier la légitimité de leurs actions.
Ils leur demandent de bien vouloir incorporer la
Corse au
Royaume de France.
12 Octobre:
Décès (par empoisonnement ?), à
Livourne, après avoir écrit ses mémoires,
Memorie Riguardanti il Re Teodoro, de
SEBASTIANU COSTA.
17 Octobre:
Cunsulta di Alisgiani:
Les
Naziunali décident de proposer à
Gênes de remettre en vigueur la convention de gouvernement entre
Génois et
Corses de
Mars 1733, et les revendications des
Nobili Dodeci, du
23 Mai 1730, en onze articles, et cautionnée par l'
Empereur CHARLES VI, avec quelques aménagements concernant le port d'armes, la liberté de commerce, le régime fiscal et judiciaire.
Le commissaire général
PAOLO BATTISTA RIVAROLA rejette cette proposition et demande une capitulation sans conditions.
21 Octobre:
Lettre de
THEODORE de NEUHOFF aux
Naziunali, leur promettant soutien et renforts.
Le florentin
FRANCESCHINO D'AGATA, un fidèle de
THEODORE de NEUHOFF, est arrête à bord d'un navire chargé de munitions (le
Young Rombout) faisant route sur
L'Isula. Il est condamné à la pendaison.
10 Novembre:
Convention de Fontainebleau entre la
République de Gênes et le
Roi de France LOUIS XV: Conformément au
Traité (ou Convention) de Versailles du
12 Juillet et du
5 Août, la
France, dans un texte de douze articles, doit engager en
Corse un corps expéditionnaire de 3000 à 8000 soldats.
L'entretien d'une partie de ces troupes sera à la charge de
Gênes.
10 Décembre:
A
Livourne, l'ancien
Consul de France à
Tunis,
PIGNON, rencontre secrètement l'abbé
GREGORIU SALVINI, représentant du gouvernement corse dans la ville, au sujet d'une négociation éventuelle avec le
Roi de France en vue de la libération de la
Corse.
27 Décembre:
Cunsulta di Corti:
Les
Naziunali confirment leur fidélité au
Roi THEODORE.
Cette décision est signée par les trois
Marquis Régents GHJACINTU PAOLI,
LUIGGI GIAFFERI et
LUCA d'ORNANO.
Publication, à
Gênes, de l'
Anticurzio, opuscule anonyme (mais attribué à l'ancien évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI (voir
1736)
pour répondre à la deuxième édition (imprimée à
Parme sous la fausse indication de
Fribourg) du
Disinganno intorno alla guerra di Corsica scoperto da Curzio Tulliano Corso ad un suo Amico dimorante nell'Isola, de
GHJULIU MATTEU NATALI, écrit, en
Italien,
sous le pseudonyme de
ATTILIO CURZIANO (anagramme de
CURZIO TULLIANO), (voir
1736):
Riposta ad un libello famoso intitolato Desingano intorno etc. da Tulliano Corso, co cui l'autore hatretesto di difindere come lecita la ribellione di alcuni Corsi contro la Serenissima Republica di Genova.
Publication, à
Naples, d'une
Storia degli Eresiarchi, suivie d'une
Descrizione del Regno di Corsica, par le
Duttore GHJACUMU SEMIDEI, théologien de
Brandu.
Edition d'une carte des
Pièves de la Corse, par
RENIER et
JOSUA OTTENS, éditeurs et libraires à
Amsterdam.
Edition d'une carte de la
Corse, de
JEAN COVENS et
CORNEILLE MORTIER, éditeurs et imprimeurs à
Amsterdam.
Sur celle-ci, figure le blason de l'
Ile divisé en deux parties égales, la moitié droite est réservée au
Roi THEODORE 1er, avec les armoiries allemandes de sa famille (une chaîne à trois maillons), et la moitié gauche au peuple corse (symbolisé par la
Tête de Maure).
1738:
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
Janvier:
Arrivée du nouveau commissaire général
GIOVANNI BATTISTA de MARI.
2 Janvier:
LOUIS de FRETAT,
Comte de BOISSIEUX, le commandant du corps expéditionnaire français est à
Antibes.
3 Janvier:
A
Bastia, l'abbé
CARLU ROSTINI, recherché par les
Génois, doit se réfugier dans l'église des
Jésuites.
6 Janvier:
Publication de
Lettera circolare scritta dalla Nazione Corsa, louant les vertus du
Roi THEODORE et les nombreux avantages que les
Corses seraient obliger d'abandonner s'ils le perdaient.
12 Janvier:
ANTONIU COLONNA di BOZZI, débarqué dans le
Valincu avec 14 officiers allemands, réunit 800
Naziunali et attaque les
Génois au nom du
Roi THEODORE.
Il prend
L'Isulà.
ANTONIU de BUTTAFUOCO est choisi par la
Nazione pour être le colonel du
Régiment Corsica qui se forme à
Naples.
Février:
Le corps expéditionnaire français, mis sur pied par ordre du cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY, est rassemblé à
Antibes, et attend un vent favorable pour gagner
San Fiurenzu.
5 au 8 Février:
Le
Comte de BOISSIEUX et son état major débarquent de deux frégates (
La Flora et
La Légère) à
San Fiurenzu.
D'autres navires débarquent en tout six régiments (101 compagnies, 3000 hommes).
LOUIS ARNAUT JAUSSIN, l'apothicaire major du
Roi, débarque lui, à
Bastia.
Il sera l'auteur de
Mémoires sur les événements de cette période en
Corse.
9 Février:
Le
Comte LOUIS de BOISSIEUX, avec quatre régiments, arrive à
Bastia.
Les deux autres régiments sont envoyés à
Calvi sous les ordres du
Marquis de VILLEMUR.
11 Février:
A
Bastia, rencontre entre le
Comte de BOISSIEUX et le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA de MARI.
Le
Français désire rencontrer les chefs des
Naziunali.
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA de MARI écrit à l'ancien
Consul de France à
Tunis,
PIGNON, qui est chargé de mission en
Corse par le gouvernement français:
Le motif de la rébellion en Corse n'est rien d'autre que le libertinage chez quelques-uns, lesquels appelés chefs, parce qu'ils ont plus de parents que les autres, inspirent la crainte même aux habitants des lieux fidèles à la République…
24 Février:
Le
Comte LOUIS de BOISSIEUX est nommé
Lieutenant général.
26 Février:
Cunsulta tenue au couvent de la
Casinca:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI et
LUIGGI GIAFFERI sont chargés d'écrire un
Mémoire au général
LOUIS de BOISSIEUX pour lui faire part de l'intention des
Corses de devenir des sujets du
Roi de France.
28 Février:
Le général
LOUIS de BOISSIEUX répond aux
Corses qu'ils doivent d'abord, et sans conditions, se rendre à l'autorité de
Gênes.
7 Mars:
Cunsulta di Olmi e'Cappella:
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI informent les chefs des pièves que trois représentants ont été désignés pour rencontrer le général
LOUIS de BOISSIEUX à
Bastia.
Ces trois délégués sont le chanoine
ERASMU ORTICONI et
GHJUVAN PETRU GAFFORI pour le
Diquà et
FILIPPU MARIA CUTTOLI, le curé d'
Ocana, pour le
Dilà,.
Ils auront mandat des chefs de pièves pour parler en leur nom.
29 Mars:
Les délégués corses sont à
Bastia.
30 Mars:
Les délégués corses rencontrent le général
LOUIS de BOISSIEUX. Les négociations commencent.
4 Avril:
Le général
LOUIS de BOISSIEUX refuse la proposition du prêtre
GREGORIU SALVINI, qui l'adjure de mettre la
Corse sous la souveraineté du
Roi de France.
Les trois délégués corses ont du mal à réunir les procurations de tous les chefs de pièves, ces derniers rechignant à donner plein mandat à ceux qui vont sans doute les livrer sans défense au représentant français, c'est à dire aux
Génois.
8 Avril:
Arrivée de
Livourne, de
NICOLU FREDIANI, avec armes et munitions envoyées d'
Allemagne par
THEODORE de NEUHOFF.
Il débarque avec le titre de commissaire général, et des instructions très précises du
Roi THEODORE, lequel recommande l'union sacrée de tous les
Corses.
Cunsigliu dei Principali, à
Sant'Antoniu di A Casabianca, où l'on se propose de transmettre aux trois délégués corses des propositions sur lesquelles pourrait se faire un accord entre
Gênes et les
Corses.
Ces propositions (au nombre de 14) devront être ratifiées par le
Roi THEODORE.
Les
Corses s'y engagent à reconnaître
Gênes, non comme un maître, mais comme un protecteur à qui ils paieront, à ce titre, une somme de 500000 livres l'an. Ce traité devra être appliqué sous la garantie du
Roi de France.
26 Avril:
Le général
LOUIS de BOISSIEUX écrit aux généraux corses
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI:
les inimitiés particulières occasionneront journellement de nouveaux meurtres.
7 Mai:
A
Porti Vechju, arrivent quatre navires, affrétés par le
Roi THEODORE, chargés de 32 canons, 300 fusils, de munitions, de chaussures et de toile...
Nouveau projet d'accord, en 28 points, proposé par les
Corses.
18 Mai:
Des chefs corse écrivent au ministre le cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY pour le supplier d'être
leur juge et leur avocat et disent leur espoir d'être délivrés par le
Roi de
l'esclavage et de l'oppression où se trouve la
Corse.
1er Juin:
Quatre galères françaises, en provenance de
Marseille, arrivent à
Bastia. Elles ont pour mission d'empêcher tout secours aux
Naziunali.
6 Juin:
Le
Roi de France est décidé à restituer la
Corse à
Gênes.
De plus, il exige des otages, qui seront conduits en
France et y resteront, jusqu'à la totale soumission de l'
Ile.
Durant le mois, se discutent les modalités d'un traité de soumission de la
Corse à
Gênes.
8 Juin:
Le cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY estime que
les Génois étant leurs maîtres légitimes, la France entend seulement rétablir en Corse la paix troublée par les rebelles.
Le
Roi de France assure que les revendications des
Corses seront écoutées avec bienveillance.
Ces derniers demandent que la
France occupe les forts de
Calvi,
Aiacciu et
Bunifaziu, tant que les
Génois n'auront pas prouvé leur loyauté dans l'application du traité de soumission.
6, 7 et 8 Juillet:
Cunsulta di Corti:
GHJUVAN PETRU GAFFORI se fait remarquer par son éloquence. Les
Naziunali acceptent mal la décision du
Roi de France. De plus ils doivent désigner les otages qui garantiront l'accord.
Ils seront quatre pour le
Diquà:
ANTONIU de BUTTAFUOCO, de
U Viscuvatu,
FILIPPU MARIA COSTA, de
Moriani,
ALERIU FRANCESCU de MATRA, de
Matra, et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, de
Balagna,
et deux pour le
Dilà:
ANTONIU COLONNA di BOZZI, de
Ziddara, et
ANTONIU GALLONI d'ISTRIA, d'
Ulmetu.
Tous devront résider à
Toulon, libres et assurés de ne pas être livrés à
Gênes.
3 Août:
Les quatre otages du
Diquà quittent
Bastia pour
Toulon.
A
Aleria, débarquement du
Baron MATHIEU de DROST, cousin ou neveu de
THEODORE de NEUHOFF, avec quantités de vivres et munitions.
Il annonce aux
Corses le futur retour du
Roi THEODORE.
9 Août:
Les quatre otages du
Diquà arrivent à
Toulon.
20 Août:
Les deux otages du
Dilà arrivent à leur tour à
Toulon.
14 Septembre:
La petite flotte du
Roi THEODORE (trois vaisseaux de ligne et un navire de transport), battant pavillon hollandais, est devant
Pinarellu, non loin de
Porti Vechju.
Un officier du
Roi en débarque, porteur d'une lettre de ce dernier, adressée aux
Naziunali, les informant de son retour, et qu'il ne mettrait pied à terre que s'ils le reconnaissaient comme souverain, sinon il les abandonnerait à leurs ennemis.
Le
Roi THEODORE demande aux notables restés fidèles de
Porti Vechju, dont le
piuvanu NAPOLEONE BALESI, curé doyen, de lui ouvrir le port afin de débarquer son matériel.
Il écrit à
SAVERIU de MATRA pour lui demander de le rejoindre avec 200 mules. Toujours à bord, il reçoit les allégeances de ses fidèles de
La Rocca et du
Taravu, dont
LUCA d'ORNANO, venus nombreux se mettre sous ses ordres.
20 Septembre:
Le
Roi THEODORE est sur la côte de
Prunete, ne quittant son navire (L'
Africain) que pendant la journée.
21 Septembre:
Cunsulta di Corti:
GHJACINTU PAOLI et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, y décident de s'opposer au retour du
Roi THEODORE et de contrer toute tentative de ralliement à son égard.
22 Septembre:
Le général
LOUIS de BOISSIEUX menace de la peine de mort tous ceux qui prendront partie pour le
Roi THEODORE.
23 Septembre:
Le
Roi THEODORE fait une tentative pour entrer dans le golfe de
Porti Vechju.
Il échoue, et décide alors de faire voile vers
Naples.
28 Septembre:
les six otages corses écrivent au général
LOUIS de BOISSIEUX.
18 Octobre:
Signature, à
Fontainebleau, du
Règlement (
Edit de Pacification ou
Regolamentoi garantito dell'Imperatore e Ré di Francia).
C'est l'accord établissant les rapports définitifs de gouvernement entre
Gênes et la
Corse.
Cette signature a lieu après qu'une
Convention particulière, concernant l'appartenance de la
Corse à
Gênes, a été signée entre l'
Empereur Germanique CHARLES VI et le
Roi de France LOUIS XV.
31 Octobre:
Nouvelle proclamation du général
LOUIS de BOISSIEUX, sommant les
Corses d'arrêter et de livrer le
Roi THEODORE au cas où il débarquerait sur l'
Ile.
19 ou 20 Novembre:
Proclamation publique et solennelle du
Règlement: Le
Roi de France LOUIS XV fait publier par
LOUIS de BOISSIEUX le
Traité d'Accommodement ou
Regolamento per sedar le turbolenze frà Genova e Corsica.
Ce programme de gouvernement, en 15 articles, basé sur le statut (
Concessioni Graziose) de
1733, auquel ont été apportées d'importantes améliorations, offre cependant peu de garanties quant à son application.
Il est imprécis et insuffisant par rapport aux propositions faites par le
Cunsigliu dei Principali, en
Avril.
De plus, il exige, outre la soumission à
Gênes, un désarmement immédiat et total des
Corses.
Une copie de ce
Règlement est remise au chanoine
ERASMU ORTICONI et à
GHJUVAN PETRU GAFFORI, absents lors de la publication officielle.
Le délai d'approbation est de quinze jours.
La
Balagna et le
Nebbiu,après l'avoir rejeté, acceptent le
Règlement.
Décembre:
La majorité des pièves du
Dilà refusent le
Règlement.
5 Décembre:
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA de MARI décrète que toutes les armes devront être déposées au plus tard le
20 Décembre pour le
Diquà, à
Bastia ou
Calvi, et le
27 pour le
Dilà, à
Aiacciu ou
Bunifaziu.
7 Décembre:
Le général
LOUIS de BOISSIEUX, souffrant, décide par contre, la livraison immédiate des armes. Il se prépare à marcher sur
U Borgu di Mariana, avec 2000 soldats.
Cunsulta di Orezza:
Les
Naziunali s'apprêtent à accepter le
Règlement.
Mais lorsqu'ils apprennentla décision du général
LOUIS de BOISSIEUX, ils prennent cette précipitation pour un acte d'hostilité, et appellent à la révolte contre les
Français.
13 Décembre:
Bataille de U Borgu (ou les
Vêpres Corses):
U Borgu, où se trouvent 400 soldats français, commandés par le capitaine
COURTOIS, est encerclé par plus de 6000
Naziunali, commandés par
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, qui ne tardent pas à attaquer.
De
Bastia, le général
LOUIS de BOISSIEUX prend le chemin de
U Borgu, avec 2000 hommes et son artillerie.
Il passe la nuit à
Biguglia.
14 Décembre:
Les
Français dégagent
U Borgu, non sans mal, et rentrent sur
Bastia, harcelés par les
Naziunali.
Ils laissent 22 soldats blessés ou tués, et trois officiers blessés. Les
Corses perdent une dizaine des leurs, dont un chef de piève,
CICHETTU.
17 Décembre:
Les généraux
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI, et les autres chefs, tiennent conseil, et décident de poursuivre leur action, car tout est préférable au joug génois.
Un
Manifeste est publié, condamnant sévèrement ceux qui ont déposé les armes, et punissant des peines les plus rigoureuses ceux qui abandonneraient leur fusil (
Mieux vaut mourir à la guerre que de voir les maux de notre peuple).
Les généraux y font l'apologie de leur action, de violentes critiques sur la conduite de la
France à l'égard des
Corses, et sur l'édit de pacification imposé par elle.
Cette profession de foi est destinée à l'
Europe entière et au
Roi de France.
25 Décembre:
LUCA d'ORNANO interdit aux
Corses du
Dilà de déposer les armes et convoque les
Principali de
La Rocca,
Istria,
Ornanu et
Talavu, de
Cinarca,
Vicu et
Celavu à une
Cunsulta au couvent de
Mezzana pour le
1er Janvier.
26 Décembre:
Le chanoine
ILARIU, de
Guagnu, fait le même appel aux
Corses du
Dilà que
LUCA d'ORNANO.
Les
Ettori, de
Quenza, et les
Ettori, de
Livia, procèdent au partage de plus d'un millier d'hectares restés indivis entre les deux branches.
Nouvelles précisions sur la réglementation concernant le sel.
GHJUVAN PAULU GAFFORI, de
Corti est vicaire capitulaire d'
Aleria.
FRANCESCU SAVIERU GIUBEGA est syndic de
Calvi.
L'éditeur
MURATORI publie à
Milan, dans le
Volume 24 de ses
In Rerum Italicarum Scriptores, le
De Rebus Corsisis (Choses de la Corse), de
PETRU CIRNEO.
Parution, à
La Haye, chez
Pierre Paupie, d'un ouvrage attribué à
VON WITTELIEB,
Histoire des Révolutions de l'Isle de Corse, suivi d'un
Supplément qui relate le séjour en
Corse de
THEODORE de NEUHOFF,
Elévation de THEODORE 1er sur le trône de cet Etat.
Ce livre est écrit en
Français.
A
Paris, publication, aux
Deux Globes, d'une
Carte particulière de l'Isle de Corse, effectuée à la demande de
Gênes, et mise à jour par
BERNARD ANTOINE JAILLOT, géographe du
Roi de France.
1739:
Le notable bastiais
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
1er Janvier:
Cunsulta di Mezzana:
Neuf articles définissent les mesures prises à cette assemblée:
défense de déposer les armes,
défense d'entretenir des rapports avec les
Génois,
tous les délits doivent être soumis à la justice du
Roi THEODORE dont l'autorité reste ainsi reconnue,
aggravations des peines prévues contre les auteurs de vols, meurtres,
Vindette, etc. …
L'influence et le crédit du
Roi THEODORE sont encore très grands en
Corse.
Le
Baron MATHIEU de DROST, familier du
Roi THEODORE, toujours dans le
Dilà, épouse
MARIA ROSA COLONNA BOZZI, fille d'une des plus puissantes familles du sud de la
Corse.
8 Janvier:
Cunsulta di Santa Maria d'Ornanu:
Toutes les pièves du
Dilà
(
La Rocca,
Istria,
Ornanu,
Talavu,
Cinarca,
Cavru,
Vicu et
Celavu)
confirment l'autorité du
Roi THEODORE.
Après avoir condamné la
France, l'assemblée préconise l'union de toutes les provinces de
Corse, la défense armée, la conquête d'
Aiacciu et de
Bastia, la justification aux yeux du monde du combat des
Naziunali.
Ces décisions sont prises avec l'accord des généraux
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI.
11 Janvier:
Quatre nouveaux bataillons français débarquent à
Bastia et
Calvi.
13 Janvier:
Le chanoine
ERASMU ORTICONI,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
FILIPPU MARIA CUTTOLI sont arrêtés, expulsés de
Bastia, et conduits devant le général
LOUIS de BOISSIEUX, moribond, qui leur ordonne de quitter la
Corse dans les vingt quatre heures.
Les otages corses de
Toulon sont transférés à
Marseille et enfermés au
Château d'If.
ERASMU ORTICONI et
GHJUVAN PETRU GAFFORI s'embarquent pour
Livourne.
Le premier se retire à
Naples, le second à
Florence.
16 Janvier:
Parution d'un acte dans lequel les
Corses déclareraient que leurs délégués et leurs otages ont abusé de leurs pouvoirs et qu'ils persistent à reconnaître leur
Roi THEODORE.
1er Février:
A
Bastia, mort du général
LOUIS de BOISSIEUX, atteint de dysenterie. Il est inhumé dans l'église
San Ghjuvan Battista.
L'intérim du commandement du corps expéditionnaire français est confié à Monsieur
de SASSELANGE, lieutenant colonel du
Régiment d'Auvergne et brigadier des armées du
Roi de France.
Cédant aux injonctions du commissaire général
GIOVANNI BATTISTA de MARI, Monsieur
de SASSELANGE se prépare à attaquer les
Naziunali.
Les
Génois publient une longue réponse au
Manifeste des généraux
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI.
Dans le
Dilà, le parti du
Roi THEODORE que dirigent le
Baron MATHIEU de DROST et
LUCA d'ORNANO, reste le plus puissant.
Ses adeptes arborent une cocarde verte.
Le commissaire génois du
Dilà,
GIAN BATTISTA de SOPRANIS, confiné dans
Aiacciu, ne peut qu'opérer quelques expéditions autour de la ville.
1er Mars:
JEAN BAPTISTE FRANCOIS DESMARETS,
Marquis de MAILLEBOIS, petit-neveu de
COLBERT, est le nouveau commandant du corps expéditionnaire français en
Corse.
Il remplace le général
LOUIS de BOISSIEUX.
18 Mars:
Le
Marquis de MAILLEBOIS arrive à
Toulon.
21 Mars:
Le
Marquis de MAILLEBOIS, avec un corps expéditionnaire imposant (3000
Génois et
Corses, 8000 hommes et de l'artillerie), débarque à
Calvi.
Dans le
Régiment d'Auvergne se trouve le
Comte NOËL de JOURDA,
Comte de VAUX, capitaine major.
Le
Marquis de MAILLEBOIS parcourt la
Balagna à la tête de ses troupes.
22 Mars:
Cunsulta di Santa Riparata ou
Montemaio:
Sous la présidence de
GHJACINTU PAOLI et de
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, les
Naziunali de
Balagna, en attendant les desseins du
Marquis de MAILLEBOIS, décident de se retirer et de se fortifier à
Montemaio,
Ziglia et
Cassanu.
22 Mars:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Calinzana, avec deux compagnies de grenadiers, où il affronte les
Naziunali.
Il y est battu par ces derniers, et déplore plusieurs tués.
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI condamnent
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, neveu de
SIMONE FABIANI, au bannissement: il a accepté, sans leur autorisation, un poste de capitaine à
Naples.
2 Avril:
De
Calvi, lettre de l'officier français
du CHATEL au maréchal
CHARLES de BELLE-ISLE, futur ministre de la guerre de
LOUIS XV:
La plupart des Chefs de la révolte sont si chargés de crimes et de dettes qu'ils ne peuvent se soutenir qu'en maintenant leur révolution; d'ailleurs, il serait indécent et injuste de négocier et de faire des grâces à des scélérats qui n'ont mérité que leurs derniers supplices.
3 Avril:
Le
Marquis de MAILLEBOIS écrit au cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY:
… peuple foncièrement paresseux et opposé à ce qui s'appelle discipline, subordination et dépendance….
8 Avril:
De
Calvi, lettre de l'officier français
du CHATEL au maréchal
CHARLES de BELLE-ISLE:
Il y a peu ou point de Noblesse parmi les Chefs corses, les plus considérables ne sont que des paysans renforcés, sans mœurs, sans lettres et sans éducations.
12 Avril:
En
Casinca, les généraux
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI proclament qu'il est interdit de rencontrer la famille
Vittoli,
G.P. EMMANUELLI et
GHJACINTU PETRIGNANI et leurs partisans,
tous au service de Gênes et traîtres à la Patrie.
Le
Marquis de MAILLEBOIS s'embarque pour
San Fiurenzu.
15 Avril:
Le
Marquis de MAILLEBOIS rejoint
Bastia par la mer, les voies terrestres étant peu sures.
18 Avril:
Les compagnies de volontaires corses comptent plus de
400 soldats, sous les ordres du maréchal de camp
du CHATEL.
Elles sont regroupées à
Bastia,
Aiacciu et
Corti.
De nombreux corses viennent rejoindre les effectifs du
Roi de France.
19 Avril:
Un aventurier polonais,
FREDERIC VIGLIAWISCKI, qui se fait passer pou le fils (ou le neveu ?) du
Roi THEODORE, et se fait appeller
FREDERIC de NEUHOFF, avec 18 hommes, débarque sur une plage de
Verde, devant la tour d'
Alistru, et rejoint le
Baron MATHIEU de DROST dans le
Dilà.
Il vient préparer le retour de son oncle. Il demande aux
Corses de prendre les ports d'
Aiacciu,
Bunifaziu et
Porti Vechju.
A
Zicavu,
FREDERIC de NEUHOFF et le
Baron MATHIEU de DROST organisent la résistance contre les troupes du
Marquis de MAILLEBOIS.
Ils ont l'appui du prévôt
PETRU MARIA PIETRI (voir
1730), et de la population.
23 Avril:
Le capitaine
GHJUVANNI CARLU LUSINCHI, parti de
Livourne, débarque deux canons montés, six pierrets et des provisions de guerre, qui sont transportés à
Zicavu.
25 Avril:
Les otages emprisonnés à
Marseille,
ANTONIU de BUTTAFUOCO,
FILIPPU MARIA COSTA,
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, écrivent aux chefs des
Naziunali pour les exhorter à se soumettre à l'autorité des
Français.
3 Mai:
Des renforts français débarquent à
Bastia: six bataillons d'infanterie
(le
Régiment d'Isle de France, commandé par le marquis
de FLORENSAC,
le
Régiment de Flandres, commandé par le marquis
de BREVAL,
le
Régiment du Royal Roussillon, commandé par
CHARLES de BERNARD de CLERON,
le
Régiment du Chaillou, commandé par le marquis
de CHAILLOU,
le
Régiment du Forez, commandé par le chevalier
de MAUSE et
le
Régiment de Montmorency, commandé par le comte
de LIGNY),
trois escadrons de hussards (appartenant aux
Régiments de Rattsky et
d'Esternazy) et
de l'artillerie. Ce qui fait, au total, plus de 8000 soldats français, sur l'
Ile, basés à
Bastia, en
Balagna et dans le
Nebbiu.
5 Mai:
Le couvre-feu est instauré à
Bastia. De plus, les
Bastiais devront déposer les armes avant le
8 Mai, date à laquelle une perquisition sera effectuée dans toutes les maisons de la ville.
7 Mai:
Cunsulta di A Venzulà:
FREDERIC de NEUHOFF se fait élire
Marescialliu della Cunfederazione.
Les chefs corses décident de s'opposer à l'invasion française.
16 Mai:
Cunsulta di Corti:
Elle est tenue par les généraux
GHJACINTU PAOLI et
LUIGGI GIAFFERI. On y décide de poursuivre la lutte contre les
Français, tant que ces derniers soutiendront les
Génois.
18 Mai:
Coup de main de
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta, pour surprendre la garnison française d'
Algaiola. Il échoue.
Le
Marquis de MAILLEBOIS somme les
Naziunali de déposer les armes avant quinze jours.
Son plan de campagne est le suivant:
du CHATEL devra attaquer la
Balagna avec sa division, lui-même se chargera du
Nebbiu, tandis que
de LARNAGE attaquera
San Pellegrinu et les pièves avoisinantes. Ces trois opérations devant se dérouler simultanément.
Les otages emprisonnés à
Marseille,
ANTONIU de BUTTAFUOCO,
FILIPPU MARIA COSTA,
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI,
obtiennent l'autorisation de circuler librement dans leur prison.
2 Juin:
Le
Marquis de MAILLEBOIS et ses troupes marchent sur
Tenda et la
Bocca à Lentu.
GHJACINTU PAOLI, qui tenait
Lentu, capitule et demande au
Marquis de MAILLEBOIS un délai de trois jours pour rallier ses pièves.
Lentu,
Bigornu et
Tenda tombent en quelques heures.
A
Sant'Antoninu les
Français perdent des officiers et 36 grenadiers.
3 Juin:
La
Balagna est soumise.
4 Juin:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est devant l'église de
San Niculaiu et à
Petralba, où il reçoit armes et otages.
En quelques jours, le
Nebbiu et les pièves de
Costere (
Casinca,
Tavagna,
Moriani et
Campulori) sont pacifiées.
Toutes les pièves situées entre le
Golu et le
Fiumaltu sont soumises.
16 Juin:
Le
Marquis de MAILLEBOIS établit son camp à
Pastureccia.
24 Juin:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Corti.
27 Juin:
Le
Marquis de MAILLEBOIS exige des otages de chaque piève soumise et fait publier dans le
Dilà l'édit du
Roi de France.
7 ou 10 Juillet:
GHJACINTU PAOLI, après s'être présenté au
Marquis de MAILLEBOIS avec ses deux fils
CLEMENTE et
PASQUALE, demande et obtient l'autorisation de quitter l'
Ile.
Avec
PASQUALE, ils s'embarquent à
La Padulella, et partent pour
Naples.
Colonel du
RégimentCorsica, il se met au service du
Roi de Naples CHARLES VII.
Avec lui, 27 compagnons dont
LUIGGI GIAFFERI et son fils
AGOSTINU,
GHJUSEPPU MARIA,
FRANCESCU SAVERIU et
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta,
FELICE CERVONI et son fils
TOMASU,
ANTONIU FRANCESCU GIAPPICONI,
MARCANTONIU LIMPERANI…
CLEMENTE PAOLI reste en
Corse, pour vendre les biens et subvenir aux besoins des exilés.
CARLU ROSTINI fait sa soumission et se met au service du
Marquis de MAILLEBOIS, prêchant partout la soumission aux ordres du
Roi de France.
IGNAZIU ARRIGHI, chef de la piève de
Vicu, apporte la soumission de sa région au
Marquis de MAILLEBOIS.
18 Juillet:
Cunsulta di Zicavu:
Il y est voté des nouveaux textes relatifs à la vengeance privée.
Des dissidents de l'
Ornanu, de l'
Istria et du
Talavu refusent de se laisser désarmer
(
MARCU AURELIU RAFFAELLI, de
Talcini, le lieutenant général
DON FELICE CERVONI, fils de
FELICE.
Ils se donnent un chef,
FRANCESCU ZANOBI, et jurent de ne pas déposer les armes tant que les
Génois seront en
Corse.
A
Zicavu, où se trouve
FREDERIC de NEUHOFF, avec le curé
MIGHELE ANGHJULU PANZANI et les bergers du
Cuscioni, s'organise la résistance contre les troupes du
Marquis de MAILLEBOIS.
19 Juillet:
Après
IGNAZIU ARRIGHI,
LUCA d'ORNANO, avec armes et troupes, et
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, se rallient aux
Français.
Le premier est à
Corti avec le
Marquis de MAILLEBOIS.
23 Juillet:
De
Corti, le
Marquis de MAILLEBOIS écrit au cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY:
Sur l'article des prêtres et des moines corses, je dirai en général que ce sont les plus grands bandits d'Europe…
26 Juillet:
Le
Marquis de MAILLEBOIS quitte
Corti pour
Aiacciu.
Avec lui, 14 compagnies, 450 hommes d'infanterie et 120 hussards.
27 Juillet:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Vivariu, puis
Bucugnà.
Il veut en finir avec les derniers résistants du
Dilà.
28 Juillet:
Après avoir placé 250 hommes à
Bucugnà et 350 à
Bastèrga, le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Aiacciu.
Il y rencontre
BIANCA de ROSSI, sœur de
ANTONIU COLONNA di BOZZI, et ardente acharnée de la cause française en
Corse.
Celle-ci lui propose de faire lever un régiment de soldats corses au service du
Roi de France, à l'exemple de celui créé par
ALFONSU d'ORNANO (voir
1574).
Elle écrit au cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY pour lui faire part de son projet.
10 Août:
A la demande du
Marquis de MAILLEBOIS, le
Régiment Royal Corse (
Real Corso), régiment royal d'infanterie italienne en
Corse, est officiellement créé par ordonnance du
Roi LOUIS XV.
Le colonel
CLAUDE ALEXANDRE de VILLENEUVE, trente six ans,
Comte de Vence, en est le premier commandant, secondé par le lieutenant-colonel
DELPUECH de COMEYRAS.
Il est composé de 12 compagnies de 50 hommes dont une de grenadiers, et est basé à
Antibes.
Son drapeau est vert avec la croix blanche, et sa devise
Per hoec regnum et imperium.
Le
Marquis de MAILLEBOIS délivre des patentes de capitaines aux
Corses, partisans de la
France, qui arriveraient à lever 50 hommes en armes.
ANTONIU de BUTTAFUOCO,
ANTONIU COLONNA di BOZZI, les neveux de
BIANCA de ROSSI,
IGNAZIU ARRIGHI,
TAVERA MARIA VISCONTI, d'
Aiacciu,
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI,
ORAZIU de CARBUCCIA, de
Bastia,
DON FILIPPU GRIMALDI,
GHJUVAN BATTISTA SANSONETTI,
IGNAZIU DUMENICU BALDASSARI, de
Furiani,
FILPPU MARIA COSTA et
PETRU PAULU MURATI sont parmi les premiers capitaines de ces compagnies du
Real Corso.
11 Août:
Ghisoni, tenu par le comte
de VAUX, capitaine major au
Régiment d'Auvergne, avec 200 hommes, est attaqué par les
Naziunali.
12 Août:
Le comte
de VAUX, à
Ghisoni, est secouru par le
Régiment d'Auvergne.
Dans la bataille le comte
de VAUX est blessé et laisse 27 soldats tués ou blessés, le
Régiment d'Auvergne perd 44 hommes et sept officiers tués ou blessés.
20 Août:
Un bataillon français s'empare de l'
Istria et de
Ulmetu.
21 Août:
Les
Français occupent
Santa Maria d'Ornanu (
Santa Maria Siché) et
Ghisoni.
Le
Marquis de MAILLEBOIS envoie un rapport à la
Cour de France, dans lequel il précise l'état de la
Corse, et le moyen de remédier à une situation qui ne pourra que s'aggraver après le départ des
Français.
Selon lui, il faut, en
Corse, une puissance capable de faire respecter une loi que les
Génois ne peuvent plus défendre.
Les
Français proposent alors aux
Génois d'exercer eux-mêmes, à leur place et pendant quelques années, le pouvoir militaire et politique en
Corse, jusqu'à la pacification complète et définitive de l'
Ile, qui reviendrait alors à ses maîtres légitimes.
Les
Génois refusent les propositions de la
France.
22 Août:
Le couvent des
Récollets de
Zicavu est incendié et deux moines sont brûlés vifs.
26 Août:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Santa Maria Siché.
2 Septembre:
Les
Français occupent
Sarté.
5 Septembre:
Plus de 1000
Naziunali assiègent
Sarté pour reprendre la cité.
10 Septembre:
Les
Naziunali abandonnent le siège de
Sarté.
15 Septembre:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est à
Guttera (
Vuttera), tenue par
FREDERIC de NEUHOFF et
MIGHELE ANGHJULU PANZANI le curé de
Zicavu.
20 Septembre:
Les
Français prennent enfin
Zicavu et le plateau de
Cuscioni.
La
Corse est alors pratiquement soumise, hormis la poignée de
Naziunali qui résistent avec
FREDERIC de NEUHOFF,
MATHIEU de DROST,
MIGHELE ANGHJULU PANZANI le curé de
Zicavu et le prévôt
PETRU MARIA PIETRI.
28 Septembre:
Le
Marquis de MAILLEBOIS est de retour à
Aiacciu, où il prépare les quartiers d'hiver pour son armée.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1726) est cadet volontaire au
Régiment Royal Corse.
4 Octobre:
A
Corti, le
Marquis de MAILLEBOIS présente sept compagnies du
Real Corso, avec leurs officiers:
GHJUVAN CARLU SALICETI,
FRANCESCU ORTICONI,
IGNAZIU ARRIGHI,
ORSONE TAVERA,
ORAZIU de CARBUCCIA,
DON FILIPPU GRIMALDI et
PETRU PAULU MURATI.
8 Octobre:
A
Londres, le
Daily Post salue
cette poignée de braves gens du district de Zicavu qui refuse de se soumettre au joug de leurs « médiateurs » tant qu'il leur reste de quoi se défendre.
14 Octobre:
De
Paris, il est décidé de délivrer les otages corses de
Marseille.
21 Octobre:
Après s'être soumis,
MIGHELE ANGHJULU PANZANI le curé de
Zicavu part pour l'exil.
FREDERIC de NEUHOFF est banni de la
Corse et embarqué à
Porti Vechju.
3 Novembre:
Le
Marquis de MAILLEBOIS rentre à
Bastia.
La révolte est terminée.
Cinq mois, presque jour pour jour, ont suffi aux Français pour pacifier l'Ile et apaiser une révolte que les Génois n'ont pas réussi à maîtriser en dix ans.
29 Décembre:
A
Antibes, décès de
IGNAZIU ARRIGHI.
Il y a 500 prêtres corses à
Rome.
Dans la cathédrale d'
Aiacciu, construction de la chapelle de
Nostra Signora di a Misericordia.
A
Londres, édition d'une carte de la
Corse, anonyme.
DUMENICU BARTOLI, d'
Ochjatana, sert dans le
Régiment Corse de
Naples.
JEAN FRANCOIS GOURY de CHAMPGRAND, est commissaire des guerres à
Aiacciu.
Le
Marquis de MAILLEBOIS fait construire de nouvelles fortifications à
Calvi.
Introduction de la faux moissonneuse en
Corse. Elle remplace la faucille dentelée (
a falce inziculata).
La Corse compte 120389 habitants.
1740:
Le notable bastiais
ANTONIU MORELLI est podestat de
Bastia.
Plus de 10000 fusils sont saisis par les
Français, avec une grande quantité de munitions, et remis au commissaire général génois
GIOVANNI BATTISTA de MARI.
Le tout est expédié à
Gênes.
ANTONIU COLONNA di BOZZI est capitaine au
Régiment Royal Corse.
Les
Français gouvernent et organisent l'administration de l'
Ile, et mettent en place le dispositif militaire pour arriver à une pacification complète.
On démaquise, on améliore les routes, on en construit de nouvelles, on bâtit des fortifications un peu partout. L'émigration et l'exil des
Naziunali sont facilités.
Le cardinal
ANDRE HERCULE de FLEURY rappelle le rôle joué par
BIANCA de ROSSI,
qui a rendu les plus grands services à la France en ranimant le vieil enthousiasme des Corses pour le Roi, comme au temps de Henri II et François II et ses frères, dont le perpétuel garant est ce régiment, le Royal Corse.
Janvier:
Le commissaire général génois
GIOVANNI BATTISTA de MARI fixe les conditions de sortie de la révolte:
·
Réparation de tous les dommages causés à la
République (frais de guerre, récupération de tous les impôts et taxes impayés);
·
Création d'un corps de troupes, à la charge duquel doivent contribuer les insulaires;
·
Indemnisation de tous les ressortissants génois;
·
Exil de tous les chefs des
Naziunali et de leur famille, avec confiscation ou vente de tous leurs biens;
·
Préconisation d'un système de colonisation (du type de
Paomia, voir
1676);
·
·Départ de tous les armuriers d'
Orezza (responsables de la prolifération des armes interdites;
·
Départ de tous les ecclésiastiques délarés sympathisants des
Naziunali (y compris leur excommunication par le pape, lequel refusera cette exigence);
·
Destruction de tous les lieux saints où se sont tenues les
Cunsulte.
Les
Génois proposent également de brûler les villages de
Nuceta, de
Loretu et la forêt d'
Alisgiani.
Le
Marquis de MAILLEBOIS refuse les exigences génoises, les jugeant trop excessives pour les
Corses.
11 Janvier:
La
France réitère ses offres faites aux
Génois le
21 Août 1739.
1er au 5 Février:
Opération contre les insoumis du
Altu Taravu.
Les habitants de
Zicavu, avec leur chef
FREDERIC de NEUHOFF, se réfugient dans les montagnes du
Cusciu.
Furieux, les soldats du colonel
de LARNAGE saccagent et brûlent le couvent et une trentaine de maisons du village.
Le colonel
MILAMINU LUSINCHI est arrêté et condamné à mort.
MATHIEU de DROST, gendre de
SALVADORE COLONNA, parent de
LUCA d'ORNANO, est prisonnier dans la citadelle d'
Aiacciu.
Il sera libéré et banni.
Le
Marquis de MAILLEBOIS décide de faire ouvrir, par les habitants eux-mêmes, une route entre le
Nebbiu et la
Balagna.
Il fait lever les plans de
San Fiurenzu,
Sagone,
La Rocca et
Porti Vechju pour y construire des forts.
10 Février:
MILAMINU LUSINCHI est rompu à vif à
Aiacciu.
19 Mars ou Mai:
Décès, en
Italie, en odeur de sainteté, de
BLASIU di SIGNORI (voir
1734).
La légende dit que
son corps garda toute sa souplesse, et son sang resta fluide.
Construction d'une route entre
Corti et
Aiacciu.
A la fin des travaux, le commissaire général génois
GIOVANNI BATTISTA de MARI en exige le règlement: près de 5500 lires, réclamés à ceux qui venaient de construire la route.
1er Juillet:
Un ancien doge, le
Marquis DOMENICO MARIA SPINOLA, dit
Corsetto, parce que né en
Corse, est nommé commissaire général.
Il arrive à
Bastia.
L'abbé
GREGORIU SALVINI quitte la
Corse pour
Naples où il rejoint les exilés corses (voir
1739).
Août:
La plupart des partisans de
THEODORE de NEUHOFF se rendent aux
Français, avec leur chef
FREDERIC de NEUHOFF.
DON FELICE CERVONI, après s'être soumis au
Marquis de MAILLEBOIS, s'exile à
Rome où il meurt.
Le
Marquis de MAILLEBOIS autorise
GHJUVAN PETRU GAFFORI à rentrer en
Corse, malgré les objections du commissaire
DOMENICO MARIA SPINOLA.
Il s'installe à
Corti.
Septembre:
Le
Régiment Royal Corse quitte
Marseille pour
Besançon.
8 Octobre:
Exilés
FREDERIC de NEUHOFF et six des siens s'embarquent pour
Livourne.
PAULU GIAFFERI s'embarque pour
Venise.
Gênes annonce au commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA que les
Français quitteront la
Corse avant la fin de l'année.
Gênes refuse de donner 6 canons demandés par le
Marquis de MAILLEBOIS, pour équiper
San Fiurenzu.
COSMU de GENTILE, seigneur de
Brandu,
Siscu et
Petra Curbara, fils de
VIRGHJILIU (voir
1749), est sous-lieutenant, au service de
Naples, au
Régiment Corsica.
Visite du diocèse de
Mariana-Accia par le délégué de l'évêque
AGOSTINO SALUZZO.
Il passe à
Bigornu,
Palasca,
Spiluncatu…
A
Corti, construction de la chapelle
San Luiggi, grâce à la famille
Arrighi.
Edition d'une carte de l'
Ile et de l'Etat de Corse, de
ELIAS BOECK,peintre et graveur à
Augsbourg.
Edition d'une carte de la
Corse, de
TOBIAS CONRAD LOTTER,graveur et éditeur à
Augsbourg.
Edition d'une carte de la
Corse, de
WILLIAM MOUNT et
THOMAS PAGE, éditeurs à
Londres.
Edition d'une carte de la
Corse, de
JEAN BOURCET de LA SAIGNE, ingénieur géographe, aide major en
Corse sous les ordres du
Marquis de MAILLEBOIS.
Edition d'une carte de la
Corse, de
HYACINTHE de LA PEIGNE,militaire et peintre de batailles de diverses cours d'Europe.
Bastia compte 4800 habitants,
Aiacciu, 3024.
Bastia et sa région comptent 28000 habitants,
Aiacciu, 21200,
Sarté, 9600 et
Corti, 14800.
La Corse compte 126389 habitants.
1741:
PAULU IGNAZIU ZERBI est podestat de
Bastia.
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI, de
Bastia, est lieutenant au
Régiment Royal Corse.
4 au 13 Janvier:
Mort de l'évêque d'
Aleria,
CAMILLO de MARI.
Février:
Les rapports entre
Génois et
Français se détériorent.
11 Février:
Le général
Marquis de MAILLEBOIS est nommé maréchal à
Bastia.
PASQUALE PAOLI rentre comme cadet, au
Régiment Corsica. Il y rejoint son cousin
DON PETRU GIOVANNONI, qui y est lieutenant, les deux fils de
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta,
GHJUSEPPU MARIA et
DON BIAGHJU, l'un lieutenant, l'autre sous-lieutenant, et le lieutenant
AGOSTINU GIAFFERI, fils de
LUIGGI GIAFFERI.
Son colonel est
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, dit
Simoncinu, (voir
1739).
Le maréchal
Marquis de MAILLEBOIS estime qu'il y a 500 prêtres corses à
Rome.
9 Avril:
Béatification, par le pape
BENOIT XIV de
ALEXANDRE SAULI, ancien évêque d'
Aleria.
Mai:
Le dernier évêque corse était
FILIPPU ARRIGHETTI (voir
1558).
Grâce à l'intervention du
Maréchal Marquis de MAILLEBOIS, le
Bastiais ROMUALDU MASSEI est nommé évêque du
Nebbiu.
Quatre régiments français reçoivent l'ordre de regagner la
France. Il s'agit des
Régiments de Chaillou,
de Flandres,
de la Sarre et
de l'Isle de France.
Ils embarquent à
San Fiurenzu.
24 Mai:
Le
Maréchal Marquis de MAILLEBOIS, à son tour, regagne la
France. Il est remplacé, au poste de commandant en chef du corps expéditionnaire français par le
Marquis de VILLEMUR, qui est à
Calvi.
29 Mai:
Le
Génois GIROLAMO CURLO, clerc missionnaire, est nommé évêque d'
Aleria, en remplacement de
CAMILLO de MARI.
Juin:
Retour en
France des
Régiments d'Auvergne,
de Forêt et
d'Ouroi.
Recensement de la population en
Corse:
il y a 333 paroisses sur l'Ile.
Juillet:
Les
Régiments de Nivernais,
de Bassigny,
de Bauremont, tous les hussards et une partie des canonniers quittent la
Corse. Il ne reste plus que 12000 à 15000 mille hommes sur l'
Ile, dont le quartier général est à
Calvi.
Le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA relate à
Gênes la mauvaise humeur des
Français (au sujet, entre autre, des places fortes qui viennent de leur être refusées), et soupçonne les officiers du
Roi de France de pousser les
Corses à la révolte.
Août:
Gênes propose toute une série de grâces aux
Corses. Ceux-ci les rejettent.
Certains soldats français, avant de quitter la
Corse, vendent leurs armes aux
Naziunali, au grand dam des
Génois.
A
Calvi, l'abbé
CARLU ROSTINI, avec l'accord de
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
CLEMENTE PAOLI, embarque pour
Naples,
Rome et l'
Europe, pour essayer d'intéresser les puissances au sort des
Corses.
9 Septembre:
Les derniers régiments français, avec le
Marquis de VILLEMUR, et
LOUIS-ARNAUT (ou
ARMAND)
JAUSSIN, l'apothicaire major des camps et armées du
Roi, quittent
Calvi pour
Antibes, après 43 mois de séjour en
Corse.
Le départ des
Français inquiète certains de leurs partisans corses, dont quelques-uns uns s'exilent:
LUCA d'ORNANO, le chanoine de
Zicavu,
MIGHELE ANGHJULU LUSINCHI, recteur au séminaire d'
Aiacciu, l'archiprêtre
ORTO et
BIANCA de ROSSI, quittent
Aiacciu pour se retirer à
Zicavu, l'abbé
CARLU ROSTINI passe à
Naples…
Le
Baron MATHIEU de DROST, banni, est de retour dans l'
Ile.
Il en est de même pour de nombreux
Naziunali exilés, qui rentrent avec armes et argent.
Les récoltes sont abondantes cette année.
Des bruits de révolte, fomentés par
CARLU ROSTINI et
GHJUVAN PETRU GAFFORI, se font entendre dans le
Diquà.
Novembre:
Son titulaire (
CARLO MARIA LOMELLINO) étant transféré, l'évêché d'
Aiacciu est vacant.
C'est un
Génois, né en
Corse à
Paomia,
BERNARDINO CENTURIONE, qui obtient le poste.
Décembre:
Le commissaire d'
Aiacciu,
STEFANO VENOROSO, arrive à
Bastia, porteur du
Nouveau Règlement, une nouvelle charte de gouvernement, que
Gênes consent aux
Corses, et que ces derniers refusent.
20 Décembre:
Edit (
Grida) du commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA, qui ordonne de procéder à des élections le
1er Février, et de choisir le
Collège des
Nobili Dodeci du
Diquà et celui de
Nobili Sei du
Dilà (qui n'ont plus été élus depuis
1733).
Fin du sacerdoce de l'évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI, dit
l'Anticurzio. L'abbé
PAULU MARIA MARIOTTI lui succède.
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, de
Bastia, est enseigne au
Régiment Royal Corse.
Bastia compte 5500 habitants (1500 feux),
Corti, 1760,
Calvi, 1060 et
Sarté, 2090.
1742:
Le docteur
FRANCESCU MATTEU LIMPERANI est podestat de
Bastia.
Janvier:
Personne ne se manifeste, ni pour faire acte de candidature, ni pour désigner les
Prucuratori et les électeurs des
Nobili Dodeci et des
Nobili Sei.
Le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA s'en inquiète, et fait appel au nouvel évêque corse
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone, pour persuader ses compatriotes de participer, au moins, au choix des
Prucuratori délégués.
Février:
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone, réussit à convaincre les
Corses de participer au choix des
Prucuratori, mais en même temps, il mécontente ses compatriotes, et se compromet irrévocablement.
Mars:
Les
Prucuratori étant choisis, les élections ont lieu.
Dans le
Diquà, quatre
Nobili Dodeci sont élus pour
Aleria et
Corti, quatre pour la
Balagna et le
Nebbiu, et quatre pour le
Terzieru (nord du
Golu,
Cervioni).
Le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA leur demande de lui faire part de leurs requêtes, afin de les soumettre à l'examen du
Sénat de Gênes.
Il reçoit un
Catalogo de la part
Nobili Dodeci.
Ils demandent, entre autres, la diminution de la taxe des
Due Seini, l'accès pour les
Corses aux postes de justice, le rétablissement de l'usage des patentes de port d'armes, l'abolition du
Boatico (impôt payé par les propriétaires de bœufs de labour), une ampliation de l'ordre nobiliaire, une amnistie totale et générale…
Mai:
Les
Nobili Dodeci reçoivent enfin le
Nouveau Règlement.
Ce n'est qu'une réédition du programme de gouvernement proposé aux
Corses en
1738 (le
Regolamento per sedar le turbolenze frà Genova e Corsica) avec quelques aménagements, que les
Prucuratori rejettent en bloc.
Assassinat de
GHJUVAN TOMASU FRANZINI, d'
Ampugnani, un des principaux chefs des mécontents corses.
1er Juin:
Naissance à
A Venzulà de
GHJUSEPPU MARIA de CASABIANCA, futur général et gouverneur de
Mantoue.
Août:
Arrivée en
Corse d'un contingent génois de 600 hommes.
Septembre:
300 nouveaux soldats génois débarquent à
Calvi.
Les
Génois prétendent que ces renforts ne sont là que pour assurer la protection des
Corses de
Balagna contre les bandits, et non en tant que force de répression.
les gens de
Balagna se réunissent à
Spiluncatu pour lancer une tournée afin de soulever les populations contre
Gênes.
10 Octobre:
Les
Balagnesi protestent auprès de
Gênes contre l'arrivée de ces nouvelles troupes.
A l'instigation de
NICOLU POLETTI et du
duttore GHJUVAN TOMASU GIULIANI, de
Muru, ils demandent de l'aide aux montagnards.
Le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA accuse alors
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone, de ne pas remplir son rôle de médiateur auprès de ses compatriotes.
28 Octobre:
Cunsulta d'Orezza:
Les représentants des pièves d'
Orezza, d'
Alisgiani, d'
Ampugnani, de
Tavagna et de
Verde,
se réunissent au couvent d'
Orezza.
Ils demandent le retrait immédiat des soldats génois de
Balagna.
1er Novembre:
A
U Pozzu, naissance de
SANTU FERRANDINI, futur général au service de
Naples, puis de la
France.
4 Novembre:
Publication par le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA des
Nouveaux Règlements:
·
Amnistie et pardon prolongés des délits particuliers et de lèse-majesté
·
Exonération de tous les impôts jusqu'en
Décembre;
·
L'impôt nouveau sera perçu sur les bases de celui de
1727;
·
Nouveau barème de calcul des taxes sur les marchandises;
·
Installation, soit d'un tribunal de trois juges à
Bastia pour toute l'
Ile, soit d'un auditeur pour
Bastia et d'un pour
Aiacciu;
·
Les patentes de port d'armes sont rétablies;
·
La taxe des
Due Seini sera abolie dès que le calme sera revenu et les impôts réglés.
De nouvelles troupes sont envoyées en
Corse pour la collecte des tailles.
Des habitants d'
Orezza et d'
Alisgiani en appellent aux armes, mais les incidents sont vite réprimés par les
Génois.
10 et 12 Décembre:
Le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA reçoit les médiateurs, le curé (
piuvanu)
GIOCANTI et les chanoines (
canonici)
SICURANI et
CHIARELLI, qui lui remettent de nouvelles propositions de la part des
Naziunali de l'
Orezza:
·
Perception des impôts non pas par le commissaire mais par le podestat;
·
Transfert des pouvoirs de l'
Oratore aux
Nobili Dodeci;
·
Fixation du prix de la patente du port d'armes ;
·
Abrogation définitive des
Due Seini;
·
Amnistie pour les récents événements.
Elles sont toutes rejetées, et ce tant que les impôts ne seront pas réglés.
24 Décembre:
Nouvelle
Cunsulta d'Orezza:
Elle réunit de nombreux représentants des pièves de
Rogna, du
Boziu, de
Casacconi, des
Costere, d'
Orezza, de
Vallerustie, d'
Alisgiani, de
Verde, et de
Serra…
Il y est décidé que les impôts ne seront réglés qu'une fois les revendications satisfaites.
28 Décembre:
Lettre du commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA accusant les médiateurs ecclésiastiques d'être les auteurs de tous les désordres.
FELICE CERVONI rentre en
Corse avec son fils
TOMASU.
A
Venise, projet d'un traité d'alliance commerciale et militaire entre la
Corse indépendante et les
Turcs de l'
Empire Ottoman (la
Sublime Porte).
Le médiateur entre les deux parties est un
Français,
BEAUJEU,
Comte de LA SALLE, personnage obscur et louche, émissaire des
Corses de
Venise.
Ce traité engagerait la
Corse dans un véritable contrat de protectorat en 21 points. Ce projet ne verra pas le jour.
L'
Espagne fait à
Gênes des offres secrètes d'échange de la
Corse contre des terres italiennes.
PASQUALE PAOLI est à
Gaète, en
Italie, avec son régiment le
Régiment Corsica.
A
Naples,
GHJACINTU PAOLI, malade et rhumatisant, prend sa retraite d'officier du
Régiment Corsica.
En
France, pour services rendus (voir
1739), l'abbé
CARLU ROSTINI est nommé aumônier au
Régiment Royal Corse.
L'abbé
GREGORIU SALVINI se fixe à
Gaète, en
Italie.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1739) est enseigne au
Régiment Royal Corse.
CAMILLU de ROSSI, fils de
BIANCA de ROSSI, entre comme volontaire au
Régiment Royal Corse.
Un
SIMONE FABIANI, colonel au service de
Naples, est écuyer de la
Reine d'Espagne.
Peinture d'un tableau mis en place dans l'église
San Niculaiu di Castifau.
A
Aiacciu, dans la cathédrale, fin de la construction de la chapelle de
Nostra Signora di a Misericordia (voir
1739).
1743:
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI est podestat de
Bastia.
19 Janvier:
Un vaisseau anglais, le
Vinces, est en rade de
L'Isulà. A son bord, le secrétaire de
THEODORE de NEUHOFF.
L'envoyé du
Roi débarque; il est chargé de préparer le retour de
THEODORE de NEUHOFF.
Il apporte des lettres pour les chefs corses dont
GHJUVAN TOMASU GIULIANI,
PAULU MARIA PAOLI,
AMBROGHJU QUILICI, de
Spiluncatu (voir
1736), le
piuvanu CROCE, de
Lavatoghju,
GHJUVAN PETRU GAFFORI, de
Corti,
LUIGGI CIAVALDINI, le
piuvanu d'
Orezza…
29 Janvier:
Craignant un soulèvement imminent, le commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA cède aux demandes des représentants des pièves réunies à la
Cunsulta d'Orezza, et promet de transmettre au
Sénat de Gênes les dernières propositions que les
Naziunali avaient fait en
Décembre 1742.
1er Février:
Une flotte anglaise d'une dizaine d'unités, arrivée de
Livourne, apparaît devant
L'Isulà.
A bord du
Revenger se trouve
THEODORE de NEUHOFF. Après avoir reçu quelques chefs corses à son bord,
THEODORE de NEUHOFF demande à la flotte anglaise de remettre les voiles afin de faire le tour de l'
Ile.
Il a, auparavant, communiqué son édit dans lequel il est accordé son pardon général à tous les
Corses, sauf aux assassins de
SIMONE FABIANI (voir
1736), et à
GHJACINTU PAOLI,
ERASMU ORTICONI et
GREGORIU SALVINI, qu'il estime
traîtres à la cause royale.
Il exige également le retour dans l'
Ile des militaires corses au service des princes étrangers, sauf ceux enrôlés dans les troupes du
Grand Duc de Toscane.
Les
Anglais prennent de plus en plus d'intérêt aux événements de
Corse.
A
Livourne, les exilés corses sont souvent reçus par le
Consul d'Angleterre.
Arrivé dans le
Valincu, l'ancien
Roi de Corse THEODORE de NEUHOFF débarque, entre autres, le curé de
Zicavu, et des hommes, avec lui depuis
Livourne, avec la mission de soulever les populations du
Taravu en faveur du
Roi.
10 Février:
Le navire de
THEODORE de NEUHOFF est de retour à
L'Isulà, avec les chefs de
Balagna, qui débarquent avec armes et munitions. Mais la flotte anglaise qui l'accompagne l'abandonne.
11 Février:
THEODORE de NEUHOFF, abandonné par ses alliés, décide de regagner
Livourne.
21 Février:
Mort du commissaire général
DOMENICO MARIA SPINOLA.
Gênes nomme aussitôt
PIER MARIA GIUSTINIANI (voir
1741) pour le remplacer.
En attendant l'arrivée de
PIER MARIA GIUSTINIANI,
GIAN BENEDETTO SPERONE assure l'intérim du pouvoir génois en
Corse.
28 Février:
THEODORE de NEUHOFF, avec quatre bâtiments anglais (deux navires de haut bord, un vaisseau de ligne et une frégate de quarante canons) est de retour en
Corse.
2 au 3 Mars:
Les navires anglais sont en rade d'
Aiacciu, devant la tour du
Capitellu.
Ils détruisent un navire de guerre espagnol, le
San Isidoro, et reprennent le large.
A la marine de
Frassu, entre
L'Isulella et
Capitellu,
THEODORE de NEUHOFF fait part à
LUCA d'ORNANO de son projet de reconquête de la
Corse, avec l'aide des
Anglais.
Il lui confie la tâche de s'emparer d'
Aiacciu.
4 Mars:
LUCA d'ORNANO met en place le blocus terrestre d'
Aiacciu. Il ne manque plus que la flotte anglaise.
5 Mars:
La flotte anglaise arrive, mais reprend le large, abandonnant une nouvelle fois
THEODORE de NEUHOFF.
6 Mars:
THEODORE de NEUHOFF, seul désormais, appareille à son tour, et quitte alors la
Corse pour la
Toscane, abandonnant définitivement son éphémère
Royaume.
LUCA d'ORNANO lève le siège d'
Aiacciu, et convoque une
Cunsulta à
Capitellu, à laquelle il est décidé de composer avec le pouvoir génois,
LUCA d'ORNANO faisant même amende honorable avec le commissaire intérimaire
GIAN BENEDETTO SPERONE.
17, 18 et 19 Mars:
Cunsulta di Boziu:
Des propositions de lois, une dizaine, sont votées, qui amendent ou réforment les
Statuti Criminali en cours.
Devant l'absence évidente de pouvoir en
Corse, l'assemblée nomme un
Gouvernement de Régence,
U Guvernu di Reggenza:
deux
Généraux et
sept
Lieutenants Généraux,
Tenenti Generali,
un
Auditeur,
Auditore et
un
Vicaire,
Vicariu.
Les deux
Généraux sont
U Duttore (le
Docte)
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
BRANDIMARTE MARI (dit
Brandone).
Parmi les sept
Lieutenants Généraux,
TOMASU SANTUCCI, d'
Alisgiani et
CARLU CIAVALDINI, d'
Orezza, ancien cadet de la compagnie
GIAPPICONI à
Livourne.
Ce
Guvernu di Reggenza siège à
Viscuvatu.
Avril:
Les
Génois, inquiets, abandonnent
Corti.
Les
Naziunali occupent alors le cité.
27 Avril:
Cunsulta di Corti:
Il y est décidé d'exploiter tous les moyens politiques pour parvenir à une paix satisfaisante pour tous.
Juin:
Le nouveau commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI arrive à
Bastia.
GIAN BENEDETTO SPERONE, qui assurait l'intérim, rejoint
Aiacciu où il remplace
STEFANO VENOROSO (voir
1741), en fin de charge.
5 Juin:
Signature d'un projet de traité en 21 articles entre les
Corses de
Venise et le
Sultan de Constantinople (voir
1743), lequel accepte de prendre la
Corse sous sa protection moyennant la cession de
Bunifaziu.
24 Juin:
Le docteur
FRANCESCU MATTEU LIMPERANI, l'ancien podestat de
Bastia (voir
1742), député par la
Reggenza, demande au nouveau commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI, une réponse aux demandes faites par les
Naziunali.
LUIGGI GIAFFERI , de retour d'exil (voir
1739), est en
Corse.
26 Juin:
Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI fait part des propositions de
Gênes, les
Concessioni di Giustiniani, en huit articles, (
Articoli mandati della Republica di Genova, per concludere la Pace col Regno di Corsica):
·
Amplification de l'amnistie;
·
Plus d'arrestations arbitraires;
·
Abolition des jugements
ex informata conscientia;
·
Tolérance de la détention d'armes à feu;
·
Port d'armes autorisé sous réserve d'un permis dûment acquitté;
·
Dégrèvement de la taxe des
Due Seini dès que les impôts de l'année précédente seront liquidés;
·
Plus de nouvelles taxes sans l'accord des
Nobili Dodeci et des communautés;
·
Négociations au sujet de l'attribution aux
Corses des charges civiles et religieuses;
·
Création d'un ordre de la noblesse.
20 Juillet:
Cunsulta di Ghjucatoghju:
La
Reggenza fait des contre-propositions aux
Génois.
Les
Naziunali confirment également leurs intentions de continuer la guerre si leurs revendications n'aboutissaient pas.
Dix
Députés sont envoyés à
Bastia pour rencontrer le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI.
La discussion porte sur toute une série d'articles et de règlements, faisant la matière d'un gros volume, et qui liquiderait, d'un coup, le contentieux entre la
Corse et
Gênes.
Septembre:
La
Reggenza formule cinq nouvelles revendications:
·
Libre exercice du commerce avec toute nation;
·
Démembrement de l'évêché d'
Aleria en deux sièges épiscopaux attribués à des
Corses;
·
Réforme du
Sindicamento (examen de la gestion de tout fonctionnaire génois en fin de charge) qui devra désormais être effectué par le nouveau gouverneur et quatre
Nobili Dodeci;
·
Le gouverneur de la
Corse devra, à l'avenir, être sénateur et ancien doge de
Gênes;
·
Aux postes de
Calvi,
Aiacciu,
Algaiola et
Bunifaziu, le substitut du gouverneur devra être également sénateur de la
République de Gênes.
La
Reggenza demande que la
France se porte garante de ses accords.
Gênes tergiverse, et laisse attendre sa réponse.
Elle joue la négociation, la conciliation, la paix.
Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI fait tout ce qu'il peut pour s'attacher les
Nobili Dodeci, les podestats, et même les membres de la
Reggenza.
Les réponses génoises n'arrivent toujours pas, et les
Naziunali, impatients et de plus en plus exigeants, de
Cunsulta en
Cunsulta, demandent toujours davantage…
Les exilés et
Corses de l'extérieur
GHJACINTU PAOLI,
LUIGGI GIAFFERI (de retour),
PETRU SIMONE GINESTRA,
ERASMU ORTICONI et
GREGORIU SALVINI critiquent les
Concessioni de
PIER MARIA GIUSTINIANI, et appellent les
Corses à les refuser.
A
Carbuccia, la confrérie de
Sancta Crucis (voir
1310) devient la
Cumpagnia di a Morte è di l'Orazione San Carulu.
PASQUALE PAOLI est promu sous-lieutenant du
Régiment Corsica.
Parution d'un livre anglais anonyme,
The History of Theodore I, King of Corsica.
A
Paris, parution d'un livre français écrit par un officier anonyme,
Description de la Corse et relation de la dernière guerre.
1744:
FILIPPU ANTONJ est podestat de
Bastia.
Janvier:
Le messager
BEAUJEU (voir
1742), un
Bénédictin qui doit se rendre en
Corse pour négocier le traité entre les
Corses et les
Turcs, n'accomplit pas sa mission et dévoile le projet aux cours de
Gênes, de
Toscane et de
Turin.
13 Mai:
Arrivée en
Corse du
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO (
LEONARD de PORT MAURICE), 68 ans, prédicateur et religieux de l'
Ordre de Mineurs réformés, envoyé sur l'
Ile par le pape
BENOIT XIV, pour accomplir une mission évangélisatrice et politique (pro génoise).
21 Mai:
Le
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO commence sa tournée sur l'
Ile. Il évangélise la
Marana, la
Casinca, le
Casacconi, l'
Orezza, la
Tavagna, le
Rustinu, le
Niolu, le
Fiumorbu,
Caccia,
Corti,
Cervioni…
Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI tente de gagner les populations avec l'aide des
pro-Génois GHJACUMU MARTINETTI,
CARLU COTTONI,
DON FILIPPU GRIMALDI,
CARLU FILIPPU PANZANI,
et le concours spirituel du
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO.
28 Mai:
Décès, à
Cremone, de
DUMENICU ZICAVO, de
Zicavu, sergent général des
Vénitiens, gouverneur de
Brescia.
24 Juin:
Cunsulta di Corti:
Tenue sous l'autorité de la
Reggenza, avec tous les représentants du peuple, pères de la communauté, les podestats, tous les chefs, les patriotes
(
Prucuratori,
Padri di U Cumunu,
Pudesti,
Capi,
Patrioti).
De ses délibérations, sort la décision de se choisir un chef,
THEODORE de NEUHOFF.
Les résolutions sont signées, pour le
Diquà, par les représentants des pièves de
Talcini (
GHJUVAN PETRU GAFFORI), de
Venacu (
ANTONIU ALBERTI),
du
Boziu (
MIGHELE BOZZI),
de
Castellu,
du
Fiumorbu (
ANGHJULU BRANDU SUSINI),
de
Serra (
ALERIU FRANCESCU de MATRA),
d'
Alisgiani,
de
Verde,
de
Campulori,
de
Moriani,
de
Casinca (
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO dit
Tittu),
de
Casacconi,
d'
Ampugnani (
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA),
du
Rustinu (
CLEMENTE PAOLI),
de
Vallerustie,
de
Caccia (
GHJACUMU DANTE GRIMALDI),
de
Costere,
du
Nebbiu (
TEODORU MURATI),
du
Capicorsu,
de
Balagna (
PAULU MARIA PAOLI),
et pour le
Dilà, par
LUCA d'ORNANO,
ORAZIU COLONNA,
FRANCESCU ZANOBI et
MIGHELE ANGHJULU ZICAVO.
Juillet:
A
Turin,
DUMENICU RIVAROLA (voir
1734),
est à la cour piémontaise, et est envoyé en
Corse pour recruter, à des fins politiques et militaires, un régiment pour le compte de
CHARLES EMMANUEL III Roi de SARDAIGNE.
A
Castiglione, un paroissien est assassiné au sortir de la messe sous les yeux d'un
Frère Prêcheur, le prêtre
BERNARDINO, de
Florence, membre de l'équipe missionnaire du
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO.
1er Août:
A
Turin,
DUMENICU RIVAROLA est colonel propriétaire d'un
Régiment Corse au service de
CHARLES EMMANUEL III, le
Roi de SARDAIGNE.
3 Août:
Après l'approbation du
Sénat de Gênes, publications des
Concessioni, dites de
GIUSTINIANI (
Concessioni accordate da Pier Maria Giustiniani Commissario Generale della Republica di Genova nel Regno di Corsica a tutti li abitanti del medesimo).
Elles sont en huit points, accordant pratiquement tous ce que les
Naziunali demandaient (voir
1743).
Jamais la
Corse n'a autant obtenu.
Elles sont promulguées en grande pompe dans les villes corses, avec lecture publique.
Rétablissement du droit général de port d'armes.
Interdiction de détenir un prévenu en prison plus de 15 jours, s'il n'y a pas d'indices suffisants d'inculpation.
8 Août:
Le
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO rassemble au couvent de
San Francescu di Caccia, à
Castifau, une foule considérable venue de toutes les pièves voisines pour appeler au pardon et à la réconciliation.
20 Octobre:
Fin de la mission du
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO. Elle aura ramené, semble-t-il, le calme et la paix dans toutes les régions visitées, tout en prêchant la fidélité aux
Génois.
18 Novembre:
Le
Père LEONARDO da PORTOMAURIZIO quitte la
Corse, après un accident grave.
Au moment de collecter les impôts, les podestats refusent de se rendre à
Bastia pour déposer le rôle de leurs contribuables.
Les
Corses exigent de voir fonctionner les quatre lieutenances, celles de
Sarté,
Vicu,
Corti et
Aleria, confiées à des
Corses.
Les habitants de l'
Alta Rocca demandent, pour des raisons de commodités, que la lieutenance de
Sarté soit divisée avec
Carbini,
Taddà ou
Scupamena. Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI accepte à la condition que les communautés prennent les frais d'aménagement à leur charge.
A
Gênes, libération de
FRANCESCU MARIA de GENTILE, après douze années de prison (voir
1732), et de
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI (voir
1730), grâce à l'intervention de sa fille
BIANCA de ROSSI.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1742) est lieutenant au
Régiment Royal Corse.
Aiacciu compte autour de 3800 habitants.
GEORGES ROUX, dit
de CORSE, est échevin de
Marseille. Sa mère est une
Franceschi de
Centuri.
Naissance de
ANTONIU BIADELLI, futur président à la cour de
Bastia.
1745:
FRANCESCU SAVERIU CAREN est podestat de
Bastia.
25 Février:
A
Naples,
PASQUALE PAOLI entre comme élève à l'
Académie Royale militaire d'artillerie.
Avril:
A
Corti, des
Corses de
Vivariu,
Venacu et
Corti, soudoyés par le commissaire général
STEFANO de MARI, encerclent la maison de
GHJUVAN PETRU GAFFORI, où se trouve sa femme
FAUSTINA, avec ses enfants.
Cette dernière résiste avec tant d'énergie (elle menace de mettre le feu à un baril de poudre) qu'elle parvient à prévenir son mari qui est dans le
Rustinu, et qui arrive à temps pour mettre en fuite ses agresseurs.
24 Avril:
Aux portes d'
Aiacciu, à
Campu di l'Oru, pour une banale histoire de territoire de chasse, violents incidents entre
Corses de
Cavru et du
Celavu, et soldats grecs de la colonie de
Paomia, au service de
Gênes.
Il y a des morts et des blessés. Le commissaire d'
Aiacciu,
GIAN BENEDETTO SPERONE, intervient, et consigne tous les
Grecs de la ville.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI, fils de
BIANCA, est enseigne au
Régiment Royal Corse.
Août:
Il se commet en
Corse, de huit à neuf cents homicides par an, dont la plupart restent impunis.
La
Vindetta fait loi. Faute de moyens,
Gênes est impuissante à régler cette situation. Dans ces conditions, la paix inaugurée par les
Concessioni ne peut durer.
Devant une telle situation, qui ne peut que s'aggraver, les
Corses décident d'agir, et ils désignent un groupe de quelques hommes afin de prendre des mesures nécessaires pour enrayer ce mal plus terrible que la guerre.
Ce sont les
Pacificateurs, ou
Médiateurs, les
Paceri,
Parieri ou
Prutettori.
20 Août:
Préparation de la
Cunsulta di Orezza:
Elle se tient dans le couvent d'
Orezza. Elle réunit la plupart des représentants de la
Terra di U Cumunu.
On y décide des mesures indispensables au rétablissement d'une paix durable. Les sanctions vont jusqu'à la peine capitale assortie de tous les biens des coupables.
29 et 30 Août:
Cunsulta di Orezza:
En plus des mesures de justice, la régence en faveur du
Roi THEODORE 1er est supprimée.
7 Septembre:
Cunsulta di Oletta:
Malgré les pressions du commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI sur les pièves de
Casinca et du long du littoral, les habitants du
Nebbiu et leur chef,
AMBROGHJU RIVAROLA, accordent leur confiance à
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
20 Septembre:
Cinq officiers du
Régiment Corse de
DUMENICU RIVAROLA sont en
Corse. Leur mission est de préparer un débarquement des troupes du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
26 et 27 Septembre:
Cunsulta di Caccia:
Elle se tient dans le couvent
San Francescu di Caccia
entre
Castifau et
Moltifau:
Elle est tenue par
GHJUVAN PETRU GAFFORI. Devant la recrudescence
des meurtres et des
Vindette,
on y nomme deux
Protecteurs (ou
Pacificateurs
ou
Médiateurs) les
Pacificatori,
(ou
Paceri,
Parieri
ou
Prutettori). Leur président
est le curé
IGNAZIU VENTURINI, de
Vallerustie,
les
Pacificatori sont
ALERIU FRANCESCU de MATRA
et
GHJUVAN PETRU GAFFORI. Des décisions sont prises
pour mettre au point les derniers détails et décider d'une
tournée des
Paceri, avec
autant d'hommes qu'il le faut pour contraindre tous ceux qui ne voudront
pas se soumettre aux termes de la concorde. On y parle d'élargir les
pouvoirs des
Paceri, érigeant
leur
Cumitatu en véritable
gouvernement, capable, après délibérations, d'arrêter
la meilleure façon de mener les affaires du pays dans la voie de
l'union et de la paix. Il s'agit, sinon d'une déclaration d'indépendance,
du moins de l'acte d'émancipation d'un
Cumitatu
se proclamant en rupture ouverte avec la puissance de tutelle,
Gênes.
Tout en assurant le commissaire génois de leur fidélité
à
Gênes, les membres du
Cumitatu di a Pace,
Comité de la Paix, commencent leur tournée. En moins de deux mois, toute la région du
Diquà est pacifiée.
Dans le
Dilà, persiste le problème d'incompatibilité entre les
Grecs
d'
Aiacciu et les
Paesani
de la région voisine. Les
Grecs restent confinés entre
Barbicaghja et
I Sanguinarii.
29 Septembre:
A
Corti, suite à un malentendu, fusillade entre les soldats de la garnison génoise et une importante
troupe, à la tête de laquelle se trouve
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
Le malentendu est vite dissipé.
22 Octobre:
Proclamation du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III:
En réponse au peuple corse, le suppliant de lui accorder sa protection
et d'obtenir celle de l'
Impératrice des Romains,
Reine de Hongrie,
et du
Roi d'Angleterre, il promet de s'employer efficacement
à assurer au peuple corse la paix et la sécurité. Cette
promesse doit être tenue par
DUMENICU RIVAROLA.
Les hommes du
Roi de Sardaigne en
Corse sont
FRANCESCU SARI, de
Bastia, et
ANGELO de BONIS, de
Livourne.
Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI fait enlever par
GIULIANO BIRIO, le commandant de la place de
Corti, le fils de
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
FRANCESCU, âgé de treize mois, afin d'avoir un moyen de pression sur le père.
25 Octobre:
Le commissaire général
PIER MARIA GIUSTINIANI est remplacé par
STEFANO de MARI. Ce dernier propose à
GHJUVAN PETRU GAFFORI de lui restituer son fils et de le nommer lieutenant ainsi que
ALERIU FRANCESCU de MATRA. Refus de
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
Les commissaires
VISCONTE et NEGRO sont nommés au poste de commissaires d'
Aiacciu, en remplacement de
GIAN BENEDETTO SPERONE.
2 Novembre:
Une flotte anglaise de 17 vaisseaux croise devant la
Balagna.
8 Novembre:
Une flotte anglaise de huit vaisseaux, commandée par le commodore
TOWNSEND débarque en
Balagna DUMENICU RIVAROLA avec des troupes sardes.
9 Novembre:
Cunsulta di Spiluncatu:
Elle est convoquée par
DUMENICU RIVAROLA, et se tient au couvent des
Cappuccini.
DUMENICU RIVAROLA fait part à tous les
Capipopuli de l'appui sans réserve du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III et de ses alliés, de son projet d'encercler
Bastia et de s'en emparer.
Beaucoup de présents l'écoutent, peu le suivent. Les
Prutettori IGNAZIU VENTURINI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN PETRU GAFFORI, en désaccord avec cette initiative, l'informent qu'ils ne le suivront pas.
Le commissaire général
STEFANO de MARI fait restituer son fils à
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
En échange, ce dernier promet sa neutralité.
15 Novembre:
DUMENICU RIVAROLA établit son quartier général à
San Pancraziu.
Il se fait proclamer
Capitaine Général et
Généralissime, et attend la flotte anglaise qu'il a laissé devant la
Balagna, et qui doit soutenir son attaque de
Bastia, côté mer.
16 Novembre:
Celle ci arrive: huit vaisseaux de lignes anglais, quatre galiotes à bombes, une frégate, quatre navires de logistique, dont un hôpital.
17 Novembre:
D'une felouque, trois officiers débarquent à
Bastia et intiment au commissaire général
STEFANO de MARI de remettre la ville à
DUMENICU RIVAROLA et aux chefs corses, au nom du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
Le
Génois refuse.
18 Novembre:
Les navires anglais commencent à bombarder
Bastia et détruisent une grande partie de la ville. Les bombardements durent toute la nuit.
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, le secrétaire du podestat de
Bastia, relate ces bombardements dans son journal, et le
Bastiais ANTONIU CARBUCCIA en fait de même dans les lettres qu'il écrit à son fils l'abbé
CARBUCCIA, qui réside à
Gênes.
19 Novembre:
STEFANO de MARI décide alors de capituler à condition qu'on lui laisse quitter
Bastia, ce qui est accepté.
Il s'embarque pour
Aiacciu, puis rejoint
Calvi. La flotte anglaise quitte
Bastia pour
Livourne.
21 Novembre:
Bastia passe sous la protection du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III. Son
Magistratu, (conseil municipal) avec à sa tête
ANTONIU MARENGO,
FRANCESCU MARIA de GENTILE,
Maggiore de la ville,
DUMENICU CARDI de SANSONETTI,
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI et
ANTONIU MARIA ASDENTE, signe la capitulation, proclame la loi martiale, et ouvre la ville à
DUMENICU RIVAROLA, lequel, avec ses 200 hommes, est reçu triomphalement par les
Bastiais.
26 Novembre:
Proclamation de
DUMENICU RIVAROLA dans laquelle il annonce la prise de
Bastia et des présides de
San Pellegrinu et de
La Padulella, et demande aux gens de
Balagna de s'unir à lui, afin de chasser les
Génois de
Calvi,
Algaiola et
L'Isulà.
30 Novembre:
De
Corti, les
Prutettori IGNAZIU VENTURINI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN PETRU GAFFORI arrivent à
Bastia, escortés de 800 hommes de la montagne.
Abandonnant leur titre de
Paceri, les trois chefs corses ne veulent pas laisser au seul
DUMENICU RIVAROLA la maîtrise de la situation. Ils sont reçus triomphalement par les
Bastiais. Pour la première fois, le drapeau corse à
Tête de Maure est arboré au sommet de la
Citadella.
4 Décembre:
Lettre de
DUMENICU RIVAROLA à
LUCA d'ORNANO, dans laquelle il le prie de veiller à l'union de ses peuples, et lui fait part de son intention d'attaquer
Calvi et
Aiacciu.
LUCA d'ORNANO n'y répond pas, averti par le commissaire génois du
Dilà du danger d'une telle entreprise.
Les distensions s'aggravent entre
DUMENICU RIVAROLA et
GHJUVAN PETRU GAFFORI, notamment au sujet du sac de
Bastia que ce dernier, et
ALERIU FRANCESCU de MATRA, autorisent au mépris des accords signés par
DUMENICU RIVAROLA.
De plus,
GHJUVAN PETRU GAFFORI, maître de
Terra Nova, veut garder la ville au nom des
Naziunali, alors que
DUMENICU RIVAROLA, installé, lui, à
Terra Vechja, veut la garder pour le
Roi de Sardaigne.
Finalement,
DUMENICU RIVAROLA quitte
Bastia pour
San Fiurenzu, poussé au départ par les
Prutettori GHJUVAN PETRU GAFFORI et
ALERIU FRANCESCU de MATRA.
Cunsulta di San Fiurenzu:
Il est décidé de laisser
GHJUVAN PETRU GAFFORI à
Bastia, tandis que
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
DUMENICU RIVAROLA marcheront sur
Aiacciu et
Calvi.
Aiacciu restera à
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
Calvi à
DUMENICU RIVAROLA.
A
Aiacciu, le commissaire général
STEFANO de MARI regroupe une quinzaine de compagnies de 60 hommes. Il en donne le commandement à
LUCA d'ORNANO et à
PETRU CUNEO, qu'il nomme lieutenants-colonels.
30 Décembre:
ALERIU FRANCESCU de MATRA est à
Vivariu, avec 6000 hommes, et va franchir la
Bocca à Vizzavona, pour rejoindre
Aiacciu.
LUCA d'ORNANO se trouve à
Bucugnà, et lui demande de se retirer. Il refuse, le combat a lieu, et
ALERIU FRANCESCU de MATRA est repoussé.
Les
Génois renforcent
Calvi.
MIGHELE ANGHJULU DURAZZO FOZZANI, rallié à
Gênes, est nommé colonel commandant la troupe de
La Rocca.
Naissance de
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI, futur colonel, et auteur d'un pamphlet assez venimeux contre le père de
PASQUALE PAOLI,
GHJACINTU PAOLI.
1746:
Vu la situation, on n'élit plus de podestat à
Bastia.
1er Janvier:
Des vaisseaux arborant le pavillon anglais entrent dans le golfe d'
Aiacciu, jusqu'à la tour de
Capitellu.
LUCA d'ORNANO est rappelé, avec ses hommes, par le commissaire général
STEFANO de MARI.
ALERIU FRANCESCU de MATRA en profite pour tenter de passer le col de
Verde, et pénétrer dans le
Taravu Altu.
Mais, comme à
Bucugnà, il est repoussé par les
Corses restés fidèles aux
Génois, et il doit, en définitive, abandonner l'attaque d'
Aiacciu.
A
Bastia, les habitants, en majorité
Génois, supportent mal l'autorité de
GHJUVAN PETRU GAFFORI, auquel ils reprochent d'être responsable du sac de la ville.
Avec leur
Magistrato, ils exigent le départ du
Paceru, enfermé dans
Terra Nova.
17 Janvier:
Des hommes armés,
Naziunali favorables au
Roi de Sardaigne, venus de
Ville,
Lota et
Cardu, entrent dans
Bastia.
Avec des
Bastiesi, ils investissent
Terra Nova, et élisent à la tête du
Magistrato SEBASTIANU CECCALDI (le frère de l'ancien
Général de la Nation ANDRIA CECCALDI), qui est proclamé
Général.
Les événements tournent mal entre partisans des deux bords, et après une fusillade, on dénombre treize morts chez les hommes de
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
Une médiation de l'archidiacre de
Bastia ANGELO ODARDO STEFANINI et du docteur
ANTONIU MORELLI, ancien podestat (voir
1740), rétablit la paix entre les deux parties.
21 Janvier:
Les
Paesani du
Nebbiu quittent
Bastia.
22 Janvier:
GHJUVAN PETRU GAFFORI est
invité à quitter
Bastia, avec ses sympathisants. Les
Cortinesi quittent également la ville.
24 Janvier:
A
Calvi,
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone, accusé par le commissaire général
STEFANO de MARI, d'intelligence avec les chefs
Naziunali, est arrêté, et embarqué pour
Gênes, où il est jeté dans une tour. Il y restera jusqu'à sa mort.
Arrestation par les
Génois de l'archiprêtre d'
Aiacciu, l'abbé
ORTO.
Le
Corse MATTEU de ANGELIS, de
Nonza, est nommé vicaire apostolique de
Sagone (en résidence à
Calvi), par suite de la détention de
PAULU MARIA MARIOTTI.
Février:
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
DUMENICU RIVAROLA sont avec leurs hommes, devant
Bastia, avec l'intention de prendre la ville, dont les habitants leur refusent l'entrée.
5 Février:
DUMENICU RIVAROLA et une quarantaine de
Capipopuli adressent une supplique au
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
Ils lui demandent de l'aide (au moins 25000
Zecchini) afin de financer une nouvelle campagne. Cette requête est interceptée par
Gênes.
15 Février:
Les
Bastiesi résistent à
ALERIU FRANCESCU de MATRA. Ils sont poussés en avant par les
pro-Génois PETRU CASALE,
PAULU IGNAZIU ZERBI,
FELICE CARDI,
ANTON GHJUSEPPU MATTEI et son frère
MATTEU,
SALVADORE GALEAZZINI et son fils ANTONIU,
et ils désignent un nouveau
Magistrato (six membres et un conseil de trente citoyens), avec, à sa tête, le patron pêcheur
FRANCESCU PATRIMONIO, favorable à la
République de Gênes.
FRANCESCU PATRIMONIO fait arrêter les principaux membres, une trentaine, de l'ancienne direction de la ville,
Naziunali favorables au
Roi de Sardaigne.
Vingt six (parmi lesquels
GHJUSEPPU MARIA MASSESI,
ANTONIU MARENGO,
FRANCESCU MARIA de GENTILE,
DUMENICU CARDI de SANSONETTI,
MARCU AURLIU RAFFAELLI,
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI et
ANTONIU MARIA ASDENTE) sont emprisonnés et transférés à
Gênes, où ils seront jugés et exécutés. La bannière génoise est hissée sur la
Citadella.
Le nouveau
Magistrato assure
Gênes de sa fidélité.
Mars:
DUMENICU RIVAROLA, des moines
Capucins,
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
SEBASTIANU CECCALDI, de leur camp de
San Pancraziu, harcèlent
Bastia, ravagent les campagnes alentour, repoussent les
Bastiesi qui tentent de sortir de la ville.
13 au 14 Mars:
Les
Naziunali déclenchent une violente attaque
Bastia qui est repoussée par les habitants.
10 Avril:
C'est le dimanche de
Pâques. Les
Bastiesi tentent une sortie, obligeant les
Naziunali à desserrer le blocus.
7 Mai:
A
Gênes, verdict du procès des
Naziunali arrêtés en
Février: sur les 26, dix sont condamnés à mort dont cinq seront pendus
(
FRANCESCU MARIA LUCCIANA, 38 ans,
FRANCESCU MARIA BOZI, 34 ans,
LEONARDU DEGIOVANNI, 49 ans,
CARLU FILIPPU SARI, 39 ans,
GHJUVAN BATTISTA VINCENSINI, 46 ans), et cinq décapités
(
ANTONIO MARENGO, 54 ans,
FRANCESCU MARIA de GENTILE, 78 ans,
DUMENICU CARDI de SANSONETTI, 57 ans,
IGNAZIU FRANCESCU ROSSI, 58 ans, et
ANTONIU MARIA ASDENTE, 36 ans),
deux autres meurent de privations dans leurs prisons,
FRANCESCU MATTEU LIMPERANI et
GHJUVAN BATTISTA GUASCO,
cinq sont gardés en otages. Les neuf derniers seront relâchés plus tard.
15 Juin:
Bastia est toujours assiégée côté terre.
GHJUVAN PETRU GAFFORI tente de s'emparer de la
Citadella de
Corti, construite par
VINCENTELLU d'ISTRIA (voir
1418), et tenue par les
Génois.
A la demande de son épouse
FAUSTINA, il n'hésite pas à faire tirer sur le fort alors que les
Génois exposent son fils unique sur les murailles. Les
Génois résistent, attendant le secours de
LUCA d'ORNANO. Une trêve de douze jours est négociée.
23 Juin:
Les
Génois de
Corti se rendent à
GHJUVAN PETRU GAFFORI, à des conditions satisfaisantes pour tous.
LUCA d'ORNANO, qui vient d'arriver à
Vivariu, l'apprend, et rentre à
Aiacciu.
25 Juin:
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
ALERIU FRANCESCU de MATRA lancent une proclamation condamnant les
Bastiesi au blocus et à la dévastation de leurs biens,
pour avoir déshonoré le nom de notre nation.
Juillet:
La dissension entre les chefs corses est telle que, à la demande des
Génois, la tête de
DUMENICU RIVAROLA est mise à prix (1000
Doppie) par les
Capipopuli de l'intérieur.
7 Juillet:
GHJUVAN PETRU GAFFORI occupe la
Citadella di Corti.
Cunsulta di Corti:
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, membre de la
Reggenza, tente de réconcilier tous les chefs corses.
DUMENICU RIVAROLA n'y participe pas, malade paraît-il. Pour s'en débarrasser, il est décidé de l'envoyer à
Turin, chercher du secours auprès de ses protecteurs, malgré le violent désaccord des
Nebbiginchi (ceux du
Nebbiu), ses partisans les plus fidèles.
Finalement,
DUMENICU RIVAROLA, confirmé dans ses fonctions de
Général Protecteur de la Patrie, est envoyé à
San Fiurenzu.
Un
Magistratu Supreme de douze membres, qui résidera à
Corti, est formé.
Quatre de ses membres siégeront à tour de rôle, dont
DUMENICU RIVAROLA,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
ALERIU FRANCESCU de MATRA.
IGNAZIU VENTURINI sera le
Président de ce gouvernement.
19 Juillet:
Grida (édit) publiée à
San Fiurenzu par le
Magistratu Supreme, interdisant tout trafic ou commerce entre les
Capicorsini et les
Bastiesi hostiles aux
Naziunali, et exigeant des otages pour cautionner cette décision.
28 Juillet:
Cunsulta di Casinca: Vingt deux pièves
(
Caccia,
Casacconi,
Rustinu,
Casinca,
Costere…)
se déclarent tout à fait hostiles à
DUMENICU RIVAROLA,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
ALERIU FRANCESCU de MATRA.
Il est question de les interpeller pour leur demander des comptes sur leurs agissements, et éventuellement de les livrer à la justice.
Il est également décidé de demander au
Doge de Gênes de discuter d'une forme de statut entre la
Corse et la
République, à laquelle les demandeurs veulent participer.
10 Août:
Cunsulta di San Antoniu della Casabianca:
Cette assemblée est convoquée par le
Magistratu Supreme, son président,
IGNAZIU VENTURINI, et les
Prutettori
DUMENICU RIVAROLA,
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
DUMENICU RIVAROLA est absent, il est à
San Fiurenzu, alité à cause d'une blessure à la jambe. Diverses mesures sont prises:
·
Sommation aux habitants de
Bastia de se rendre dans les huit jours (sous peine de voir la ville livrée au pillage et à la ruine);
·
Fixation du montant des tailles (vingt sous par feu, dix par demi-feu), des prix plafonds du blé (vingt sous le boisseau), de l'orge (treize sous) et des châtaignes (dix sous);
·
Application de la peine de mort à ceux qui commercent avec les ennemis;
·
Election d'un podestat par piève (avec pouvoir de justice limité aux délits de douze sous).
Enfin, deux députés sont envoyés auprès du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III, pour trouver la flotte et l'argent nécessaires pour continuer le combat contre les
Génois.
Poursuite des négociations entre
Bastiesi et
Naziunali.
Le retour à
Bastia du commissaire général
STEFANO de MARI redonne courage aux assiégés, qui rompent les discussions.
Le
Magistratu Supreme tente un dernier assaut, sans succès.
2 Septembre:
Le siège de
Bastia est levé.
GHJUVAN PETRU GAFFORI se retire chez lui, à
Corti.
GHJUVAN TOMASU GIULIANI est en
Balagna.
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
IGNAZIU VENTURINI vont de piève en piève.
A l'injonction de
GHJACUMU MARTINETTI, du
Fiumorbu, les habitants de
Nuceta,
Ruspigliani,
Antisanti,
Vezzani,
U Petrosu,
Ghisoni,
Vivariu… refusent de payer leurs impôts aux collecteurs
Naziunali.
13 et 14 Novembre:
Cunsulta di Orezza:
Elle est réunie à la demande des
Capipopuli de l'intérieur.
Il y est décidé, vu l'ampleur de la guerre des chefs, une série de douze mesures en vue d'améliorer l'organisation administrative du pays, de consolider l'autorité du
Magistratu Supreme, pour pouvoir enfin réaliser l'union autour du pouvoir central. On désigne un
Magistratu d'Inquisizione, composé de quatre membres, et chargé de faire appliquer les mesures du
Magistratu Supreme.
30 Novembre:
A
Gênes, libération de
GHJUSEPPU MARIA MASSESI et des huit derniers prisonniers (voir
7 Mai).
Décembre:
Conflit entre les habitants de
Tavagna, accusés d'être
Pro-Génois, et ceux des pièves voisines, partisans de
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
25 Décembre:
Tentative génoise d'assassinat contre
IGNAZIU VENTURINI, président du
Magistratu Supreme. Les responsables du complot sont immédiatement passés par les armes.
ANTONIU de BUTTAFUOCO est chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
CARLU EMMANUELLE PASQUALINI est membre du
Conseil d'Administration de la ville de
Bastia et procureur du
Roi.
A
Padoue,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est reçu docteur.
Gênes recrute, pour son armée, de plus en plus de
Corses, qui ne font plus confiance à leurs chefs.
Edition de
Recueil des plusieurs places et rades de la mer Méditerranée, par
JACQUES AYROUARD, dans lequel figurent les plans de plusieurs places corses
(
Bastia,
Calvi).
L'artiste
NICULAU FILIPPI, de
Petra Serena, en
Castagniccia, peint
Le Chemin de Croix, pour l'église
Santa Maria Assunta de
Spiluncatu.
Ce tableau, ayant coûté 141 lires, financé par la population du village, était d'abord destiné à l'église
Santa Catalina.
1747:
A
Sestri Levante, décès de
AGOSTINO SALUZZO, l'évêque de
Mariana-Accia.
Un mausolée en son honneur est élevé en l'église de
Nostra Signora di Lavasina, à
Brandu.
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI (voir
1741) est capitaine au
Régiment Royal Corse.
8 ou 10 Février:
Cunsulta di A Venzulà:
Elle se tient au couvent des
Franciscains. On y décide que quatre
Prucuratori, le
piuvanu GHJUVANNI AITELLI,
BERNARDI,
DUMENICU VINCIGUERRA et
ZUCCARELLI, ont droit de regard sur la gestion des membres du
Magistratu Supreme.
3 Mars:
De
Corti,
DUMENICU RIVAROLA écrit aux habitants du
Nebbiu et du
Capicorsu qui menacent de faire sécession en élisant leur propre
Magistratu Supreme.
IGNAZIU VENTURINI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
GHJUVAN PETRU GAFFORI, les autres membres du
Magistratu Supreme, et le
Prucuratore GHJUVANNI AITELLI, s'opposent à cette initiative de
DUMENICU RIVAROLA.
20 Avril:
Cunsulta di Orezza:
15 résolutions y sont prises. On y confirme les dispositions prises le
8 Février.
On tolère le
Magistratu que se sont donnés les habitants du
Nebbiu et du
Capicorsu, à condition qu'il se soumette au
Magistratu Supreme.
De plus, il est décidé que
DUMENICU RIVAROLA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI se rendent à
Turin chercher du secours.
Durant leur absence,
IGNAZIU VENTURINI et
GHJUVANNI AITELLI assureront le gouvernement, avec les généraux
ALERIU FRANCESCU de MATRA et
GHJUVAN PETRU GAFFORI, ainsi que les
Cunsultori, conseil de 24 membres.
On s'interroge également sur la situation du peuple du
Dilà.
21 Mai:
Cunsulta d'Ornanu:
Tenue au couvent d'
Ornanu.
Assemblée du
Dilà dirigée par
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI.
Les participants sont divisés sur la conduite à tenir et hésitent à s'engager ouvertement aux côtés des
Naziunali du
Diquà.
DOMINICO MARIA SAPORITO est évêque de
Mariana-Accia. Il succède à
AGOSTINO SALUZZO (voir
1720).
7 Juillet:
DUMENICU RIVAROLA, qui n'a pu se rendre à
Turin faute d'avoir obtenu l'autorisation délivrée par les
Sardes, décide d'attaquer
Bastia.
1er Septembre:
Avec 150 hommes, et la complicité de nombreux
Bastiesi,
DUMENICU RIVAROLA occupe
Terra Vechja, oblige les
Génois à se réfugier dans la
Citadella, puis demande des secours au
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
5 Septembre:
A la demande de
Gênes, le lieutenant-colonel français
de CHOISEUL BEAUPRE, est envoyé en
Corse, et, avec 500 soldats (300
Génois, 100
Français et 100
Espagnols ou
Autrichiens), débarque à
Bastia pour délivrer les
Génois assiégés dans la
Citadella.
8 ou 9 Septembre:
DUMENICU RIVAROLA abandonne
Bastia et rentre à
San Fiurenzu.
12 Septembre:
Le commissaire général
STEFANO de MARI et
de CHOISEUL BEAUPRE, poursuivent
DUMENICU RIVAROLA jusqu'à
San Fiurenzu, et assiègent la place.
Un premier assaut est repoussé.
GHJUVAN TOMASU GIULIANI vient au secours des
Naziunali, et les assaillants lèvent le siège, le colonel
de CHOISEUL BEAUPRE rentrant à
Gênes.
16 Octobre:
Une escadre anglaise de six unités est devant
San Fiurenzu.
Réunis à
Muratu,
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
IGNAZIU VENTURINI,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
DUMENICU RIVAROLA décident à nouveau que
DUMENICU RIVAROLA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI se rendent à
Turin solliciter l'aide du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
22 Octobre:
DUMENICU IVAROLA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI embarquent à
San Fiurenzu sur
Le Postillon, navire anglais commandé par le capitaine
STEPNEY.
24 Octobre:
DUMENICU RIVAROLA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI abordent près de
Savone, et font route vers
Turin.
Novembre:
Arrivée à
Bastia, en provenance de
Gênes, de l'archiprêtre d'
Aiacciu,
ORTO.
Envoyé par le
Duc de RICHELIEU,
Maréchal de France, il est chargé de convaincre ses compatriotes à se soumettre à la
République de Gênes, et à désigner quatre députés pour négocier un accord avec les
Génois, sous peine d'intervention des forces du
Roi de France.
Il rencontre les généraux corses.
DUMENICU RIVAROLA et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI sont à
Turin. Ils obtiennent l'envoi de troupes austro-sardes en
Corse.
11 Décembre:
Cunsulta di Orezza:
Elle est organisée par le commissaire général
STEFANO de MARI, dont le but est d'accentuer la division entre les chefs corses, au profit des
Génois.
L'archiprêtre
ORTO y prend la parole et se fait huer par les partisans des
Génois.
Prévenu,
GHJUVAN PETRU GAFFORI envoie des troupes pour dissoudre cette assemblée, qui se termine avant leur arrivée. Avec d'autres,
CLEMENTE PAOLI, du
Rustinu, attaque
GHJUVANNI AITELLI qu'ils dénoncent comme étant favorable aux
Génois.
28 Décembre:
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et le fils aîné de
DUMENICU RIVAROLA (
ANTONIU,
Jésuite à
Milan) sont de retour sur l'
Ile.
Ils ramènent quelques munitions, sans rapport avec les besoins des
Naziunali.
Retour en
Corse de
SIMONE BUANAVENTURA FABIANI dit
Simoncinu (voir
1741).
Retour en
Corse de
ISAIA GRIMALDI, de
E Valle di Campulori (voir
1732).
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, de
Bastia, est lieutenant au
Régiment Royal Corse.
A
Aiacciu, érection sur la porte de la ville d'une statue de
Nostra Signora di a Misericordia (voir
1656), avec l'inscription
Posuerunt me custodem (
ils se sont mis sous ma garde).
A
Nancy, publication d'une
Histoire de l'Isle de Corse, anonyme.
A
Livia, naissance de
UGU FRANCESCU PERETTI, futur poète dialectique, auteur de
Ottave Rusticane.
A
Curbara, installation du maître autel central, de style baroque flamboyant en marbre blanc, dans la collégiale
A Nunziata.
A
Ulmetu, naissance de
MIGHELE ANTONIU PIANELLI, futur général de brigade.
1748:
5 au 10 Février:
Cunsulta di Muratu:
Elle se tient sur la place du couvent des
Réformés.
GHJUVAN TOMASU GIULIANI y rend compte de sa mission à
Turin et des résultats obtenus.
La poursuite de l'effort de guerre est décidée.
Une taxe de dix sous est édictée pour la création d'un
escadron volant de 300 hommes, dont
CLEMENTE PAOLI sera le capitaine, pour chasser les traîtres alliés des
Génois, les
Vittuli.
Il y est nommé six membres d'un
Magistratu Civile, parmi lesquels
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
CLEMENTE PAOLI.
De plus, les biens des alliés corses des
Génois sont confisqués, ainsi que les revenus des évêchés de l'
Ile et ceux appartenant à des cardinaux génois.
Enfin on demande au pape
BENOIT XIV, la libération de
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone (voir
1746).
3 Mars:
A
Corti, naissance de
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA, futur
Baron d'Empire.
21 Mars:
PAULU VINCENZU COLONNA d'ISTRIA est nommé second lieutenant au
Régiment Royal Corse de
Naples.
12 Avril:
A
Turin, décès de
DUMENICU RIVAROLA. Il vient d'obtenir du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III et de la
Reine des Romains MARIE THERESE d'AUTRICHE, la fille de l'
Empereur Germanique CHARLES VI, les secours en hommes et matériels, tant désirés par les
Naziunali.
ANTONIU, fils de
DUMENICU RIVAROLA, succède à celui-ci auprès du
Roi de Sardaigne. Il est installé à
Livourne. Il est le représentant quasi officiel de
PASQUALE PAOLI en
Italie.
3 Mai:
Les renforts promis, 500 ou 900 ou 1500
Sardes,
Piémontais et
Autrichiens, commandés par le
Chevalier de CUMIANA débarquent à
San Fiurenzu.
7 Mai:
Cunsulta di San Fiurenzu:
Les chefs corses et le
Chevalier de CUMIANA décident de marcher sur
Bastia.
Le
Dilà, avec
LUCA d'ORNANO, colonel du
Real Corso, reste tranquille.
Seuls les
Istria bougent:
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI, à l'instigation de sa fille
BIANCA de ROSSI, et
SIMONE PERETTI se font élire généraux, et tentent de soulever le
Dilà en faveur des
Naziunali.
Les
Naziunali, avec
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
IGNAZIU VENTURINI et le
Chevalier de CUMIANA, et ses
Austro-Sardes, soit en tout 6000 à 8000 hommes (certains disent 600 à 700) et de l'artillerie, marchent sur
Bastia.
16 Mai:
Le siège de
Bastia commence. Boulets et bombes tombent sur la ville.
17 Mai:
FRANCESCU MARIA COLONNA di BOZZI tient une
Cunsulta au couvent d'
Istria. Il tente de faire valider son élection au grade de général, mais ceux du
Taravu et de
Bastèrga la refusent.
19 Mai:
Pour soutenir
Bastia, contre le
Chevalier de CUMIANA et ses
Austro-Sardes, le
Duc de RICHELIEU envoie en
Corse Monsieur de PEDEMONT, colonel du
Régiment du Nivernais, avec 300 soldats et 10000 francs.
20 Mai:
A
Paris,
NICOLAS MARIE SERAPHIN RIOULT de DOUILLY,
Marquis de CURSAY, colonel du
Régiment de Tournaisis, reçoit ses premières instructions, définissant avec exactitude le but de sa future mission en
Corse.
22 Mai:
Le
Marquis de CURSAY et 400 à 2000 soldats franco-espagnols embarquent à
Gênes pour défendre
Bastia.
23 Mai:
Le
Chevalier de CUMIANA somme la ville de
Bastia de se rendre, promettant une capitulation avec les honneurs. Refus du commissaire génois de la ville
SPINOLA, qui, au contraire, tente une sortie en force.
27 Mai:
Devant la résistance des
Génois, le
Chevalier de CUMIANA avec les
Naziunali et les
Austro-sardes lèvent le siège de
Bastia et rentrent à
San Fiurenzu.
29 Mai:
Le
Marquis de CURSAY et ses soldats franco-espagnols débarquent à
Bastia. Ils fortifient
Terra Vechja.
10 Juin:
Le
Marquis de CURSAY explique aux
Corses la position du
Roi de France LOUIS XV, à savoir
son désir de protéger la Corse des dangers extérieurs.
25 Juin:
Le
Marquis de CURSAY entre en campagne. Il s'embarque à
Bastia, et attaque le fort de
Padulella, qu'il prend sans coup férir.
7 Juillet:
Le colonel
de PEDEMONT, avec ses 300 soldats, est battu devant
Barbaghju par les
Naziunali de
Patrimoniu, de
San Fiurenzu et d'
Oletta.
Il rentre précipitamment à
Bastia.
12 Juillet:
Nonza et
Olmeta di Capicorsu sont pris par les
Français.
12 Septembre:
Conformément à la convention d'armistice d'
Aix la Chapelle mettant fin à la guerre dite de
Succession d'Autriche, le
Marquis de CURSAY, au nom des
Franco-espagnols, et le
Chevalier de CUMIANA, au nom des
Austro-sardes, signent à
Patrimoniu, l'arrêt des hostilités en
Corse, et se partagent les territoires d'occupation: à l'est du col de
Teghjime, versant bastiais, les
Français,
Espagnols et
Génois, à l'ouest, du côté de
San Fiurenzu, les
Austro-sardes.
15 Septembre:
Les termes de l'armistice, approuvés par
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
IGNAZIU VENTURINI, sont publiés à
Bastia, à
San Fiurenzu style='color:maroon'> et dans toute l'
Ile.
18 Octobre:
Signature du
Traité d'Aix la Chapelle qui met fin à la guerre de la
Succession d'Autriche. Les
Autrichiens et les
Piémontais qui se trouvent encore en
Balagna et dans le
Nebbiu doivent évacuer la
Corse.
21 et 22 Octobre:
Cunsulta di A Venzulà:
GHJUVAN PETRU GAFFORI et les
Naziunali
décident, à l'unanimité, de poursuivre la guerre contre les
Génois.
ALERIU FRANCESCU de MATRA est absent à cette assemblée.
Rencontre entre le
Marquis de CURSAY et
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
ANTONIU COLONNA di BOZZI rentre en
Corse.
Novembre:
Création, à
Turin, d'un nouveau régiment corse, au service du
Roi de Sardaigne CHARLES EMMANUEL III.
Le
Chevalier de CUMIANA en offre le grade de lieutenant-colonel à
ALERIU FRANCESCU de MATRA, qui accepte, malgré les protestations des
Naziunali qui lui reprochent d'abandonner la cause de la
Nation, et également d'avoir négocié secrètement avec
Gênes, y compris pour ses affaires personnelles.
Sa parenté avec
GHJUVAN PETRU GAFFORI lui évite d'être arrêté.
16 Novembre:
ALERIU FRANCESCU de MATRA quitte
San Fiurenzu, avec Le
Chevalier de CUMIANA et ses
Austro-sardes.
20 Novembre:
Cunsigliu della Nazione di Orezza:
Sous la présidence de
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, après avoir confirmé de ne jamais accepter le moindre arrangement avec
Gênes, il est décidé que
ALERIU FRANCESCU de MATRA est désormais un rebelle, et est condamné à payer comptant trois mille lires, s'il ne veut pas voir ses biens dévastés à
Aleria.
27 Novembre:
Un accord est conclu entre
Gênes et la
France:
les troupes françaises resteront en
Corse jusqu'à la promulgation du règlement de la convention d'armistice d'
Aix la Chapelle.
3 et 4 Décembre:
Cunsulta di Biguglia:
Rencontre entre le
Marquis de CURSAY,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et d'autres
Principali.
Le
Français fait part des bonnes intentions du
Roi LOUIS XV à l'égard du peuple corse. Il n'est plus question de soumission à
Gênes, mais d'obéissance au
Roi de France.
Les
Corses semblent séduits par cette nouvelle situation.
Une lettre est envoyée au
Roi de France dans laquelle les
Corses le prient de recevoir leur soumission sans réserve, et lui promettent de se conformer à toutes les instructions de son représentant.
Cette lettre est signée des 17 plus éminents chefs corses du moment, dont
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI,
SALICETI,
CLEMENTE PAOLI…
Le
Marquis de CURSAY se fixe à
Bastia.
Les homicides sont devenus quotidiens en
Corse. Ces meurtres, commis le plus souvent sous couvert d'actes politiques contre des ennemis personnels, accusés d'être rebelles à
Gênes, sont presque toujours absous par les juges de la
République.
6 Décembre:
Le
Marquis de CURSAY notifie à tous ceux qui depuis le
1er Juin dernier sont coupables de crimes, de quitter la
Corse dans les 15 jours, sous peine d'encourir les sanctions les plus graves.
7 Décembre:
A
Bastia,
BENEDETTO SPERONE, l'adjoint au commissaire général
STEFANO de MARI, accuse le
Marquis de CURSAY d'ingérence dans les affaires de
Corse, et de se moquer du pouvoir officiel de la
République de Gênes.
10 Décembre:
Le
Marquis de CURSAY écrit à chaque délégué des pièves du
Dilà, d'élire un représentant pour la
Cunsulta prévue le
14 Janvier à
Corti.
Le commissaire génois d'Aiacciu,
de NEGRO, tente de briser l'action des
Pro-Français, emmenés par
BIANCA de ROSSI et les siens, dont son neveu,
FILIPPU de ROSSI, officier du
Real Corso.
Ces derniers se mobilisent pour avoir un maximum de mandats. Parmi les députés d'
Aiacciu,
GHJUSEPPU BUOANAPARTE dispose de la procuration de 40 familles de la ville, toutes alliées de la
France.
12 Décembre:
Circulare de
GHJUVAN PETRU GAFFORI ordonnant à tous les podestats et
Padri di U Cumunu, de mettre à sa disposition le tiers de leur effectif armé, ainsi que la liste des
Cuntumaci (soustraits à l'action de la justice) auxquels, désormais, il sera fait la chasse.
16 Décembre:
Le président du
Magistratu Supreme,
IGNAZIU VENTURINI, et les
Prutettori,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI et
GHJUVAN PETRU GAFFORI convoquent les chefs du
Diquà pour la
Cunsulta prévue le
14 Janvier à
Corti.
23 Décembre:
Les
Français occupent
San Fiurenzu.
Le
Marquis de CURSAY écrit:
Je suis plus maître du peuple corse qu'on ne l'est dans Paris.
SEVERINU ABBATUCCI est nommé commissaire commandant de la piève de
Talavu.
LEONARDU GRIMALDI fait éditer les
Prediche Quaresimale de son oncle
ISAIA.
Edition d'une traduction française de
Disinganno intorno alla guerra di Corsica scoperto da Curzio Tulliano Corso ad un suo Amico dimorante nell'Isola, de
GHJULIU MATTEU NATALI (voir
1737).
A
Bastia, naissance de
GHJUSEPPU SISCO, futur chirurgien. Il sera directeur de l'
Hospice de Saint Jacques, professeur d'anatomie et de chirurgie, professeur en chef de médecine dans le collège romain.
Edition d'une carte de la
Corse de
GILLES ROBERT de VAUGONDY,géographe à
Paris.
1749:
2 Janvier:
Le
Marquis de CURSAY est à
San Fiurenzu.
5 Janvier:
A
Aiacciu, naissance de
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI, futur lieutenant colonel et baron héréditaire.
6 Janvier:
Le
Marquis de CURSAY est à
Bastia.
8 Janvier:
Le
Marquis de CURSAY est à
Corti.
14 et 15 Janvier:
Cunsulta di Corti:
Elle se tient dans l'église de
San Francescu sous l'autorité de
GHJUVAN PETRU GAFFORI. Tous les podestats et les
Padri di U Cumunu sont présents. Seules les villes pro-génoises (
Bastia,
Calvi,
Bunifaziu et
Algaiola) ne sont pas représentées.
Le
Marquis de CURSAY propose un plan d'action en huit points :
·
Décision de l'élection de dix députés pour le
Diquà qui représenteront le peuple aux prochaines assemblées;
·
Décision de l'élection de cinq députés pour le
Dilà qui représenteront le peuple aux prochaines assemblées;
·
Choix des podestats;
·
Choix des
Padri di U Cumunu;
·
Choix d'un commissaire par piève pour exercer la justice;
·
Distribution de vivres;
·
Création d'un code sévère des délits et des peines;
·
Délivrance de laissez-passer.
L'évêque d'
Aiacciu BERNARDINO CENTURIONE propose deux requêtes :
·
Libération de
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone (voir
1748);
·
Envoi d'un visiteur apostolique en
Corse.
Ces deux demandes sont présentées au
Marquis de CURSAY par
GHJUSEPPU BUONAPARTE.
Le problème des
Grecs d'
Aiacciu est également abordé (voir
1745).
Un programme de gouvernement entre
Corses et
Français est mis au point sous forme d'ordonnances provisoires.
Chaque piève du
Diquà et du
Dilà désigne son commissaire:
PAULU NATALE PERETTI pour
Livia et
Carbini,
ANGHJULUVISU MUCCHIELLI pour
Coasina,
MATTEU MARIA GIUDICELLI pour
Zonza,
Porti Vechju et
Sulinzara,
SIMONE d'ISTRIA, dit
Gallone, pour
Ulmetu et l'
Istria,
GHJUVAN FELICE PANZANI pour
Santa Lucia di Taddà,
ANTONIU di ORAZIO pour
Ciamanaccia et
Zicavu,
GHJACUMU ANTONE SUSINI pour
Scupamena…
Les Corses sont fermement persuadés de s'être définitivement libérés du joug de la République de Gênes, pour devenir Français à jamais. Mais la France, et surtout son représentant le Marquis de CURSAY, leur fait miroiter les espérances les plus folles, et trompe tout son monde…
Les troupes françaises en
Corse sont accrues de 1500 hommes.
Le
Marquis de CURSAY est nommé
Brigadier Général des troupes de LOUIS XV.
20 Janvier:
Le
Marquis de CURSAY reprend sa tournée d'inspection. Il est à
Aiacciu, où il est reçu en libérateur.
4 Février:
Le
Marquis de CURSAY convoque tous les commissaires du
Dilà.
15 et 16 Février:
Le
Marquis de CURSAY, avec tous les commissaires du
Dilà, fixe son plan de gouvernement provisoire, établi sur l'autorité des commissaires de pièves, assistés de 300 fusiliers corses et 75 soldats français.
Le
Marquis de CURSAY rend la justice, prélève les impôts (vingt sous par feu), dirige le pays.
Construction, à
Santa Lucia, de la
Barriera di Aiacciu, sorte de garde avancée, avec une porte bâtie entre deux murailles, où tous les étrangers à la ville doivent laisser leurs armes avant d'y pénétrer.
8 Mars:
Au couvent d'
Aregnu, les représentants de la
Balagna et le
Marquis de CURSAY décident de l'organisation administrative de la province.
12 Mars:
Le
Marquis de CURSAY est à
Bastia.
6 Avril:
La population de
Calinzana, par 480 voix contre 2, refuse l'administration du
Marquis de CURSAY, et proclame qu'elle reste fidèle à la
République de Gênes.
20 Avril:
Cunsulta di San Fiurenzu:
Le
Marquis de CURSAY annonce, à la grande stupéfaction des quinze
Députés réunis dans la cité, que, conformément au
Traité d'Aix-la-Chapelle (voir
1748), la
Corse doit revenir sous la tutelle des
Génois.
6 Mai:
A
Oletta, le
Marquis de CURSAY confirme ses déclarations du
20 Avril. Il promet aux
Corses un nouveau règlement de paix et des statuts de la part du commissaire général génois
STEFANO de MARI.
Plus stables et plus avantageux, ces statuts seront promulgués et appliqués sous la garantie du
Roi de France. Il aborde également la question d'une
Universita (voir
1736).
Les
Corses adressent une lettre à
LOUIS XV, dans laquelle ils proposent, en 27 points, tout ce qu'ils voudraient bien voir accepter dans ces nouveaux statuts, reprenant en cela, toutes leurs anciennes revendications.
Le
Chevalier de FONTETTE, commandant des troupes françaises stationnées à
Aiacciu, mate les pièves de
Canale et d'
Ornanu, fait raser huit maisons de
Canale, et accorde le pillage du bétail des rebelles.
6 Juin:
Le
Marquis de CURSAY est dans le
Sud:
Porti Vechju,
Bunifaziu,
Aiacciu…
22 Juin:
Le
Marquis de CURSAY est à
Corti.
28 Juin:
Le
Marquis de CURSAY est dans le
Rustinu.
29 Juin:
Le
Marquis de CURSAY est à
Bastia.
12 Juillet:
Des écclésiastiques originaires de
Spiluncatu et résidants à
Rome, en accord avec les édiles municipaux et les curés des deux paroisses demandent au Pape
BENOIT XIV que l'église
San Michele soit élevée au rang de collégiale avec deux dignitaires, un archiprêtre et un prévôt, huit chanoines, quatre bénéficiaires, un vice-curé, un sacristain et un maître de grammaire.
Les
Padri di U Cumunu de
Spiluncatu sont
GIABICONI GIOCANTI,
ANTON PETRU LUIGI et
GHJUVAN QUILICI et le procurateur nommé pour présenter cette requête au pape est le
Très Révérent Don GHJUVAN-LUCA de MARCHI.
21 Juillet:
A
Naples,
PASQUALE PAOLI termine ses années de cours à l'
Académie Royale militaire d'Artillerie.
PAULU VINCENZU COLONNA d'ISTRIA est nommé second lieutenant au
Régiment Royal Italien de
Naples, avec dispense de service afin de poursuivre ses études.
8 Septembre:
SIMONE d'ISTRIA, dit
Gallone, reçoit la commission de commissaire général de la piève d'
Istria, du
Marquis de CURSAY.
9 Septembre:
Le
Marquis de CURSAY est nommé
Maréchal de Camp.
Les relations entre
Génois et
Français, en
Corse, se détériorent.
Les
Génois reprochent au
Marquis de CURSAY d'exercer une influence et une ascendance de plus en plus grande sur la population.
Ils demandent son rappel en
France et interviennent à la cour de
LOUIS XV, et auprès du
Lieutenant Général du Roi de France à
Gênes, le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, le fils de
GERMAIN LOUIS (voir
1735).
1er Novembre:
Le
Marquis de CURSAY relance l'
Accademia dei Vagabondi, groupe d'animation culturelle (voir
1645,
1651 et
1659), sous le nom d'
Académie de Corse.
Cette société a pour objet de promouvoir, en
Corse, les
Arts et Lettres.
Le
Français prononce le discours d'inauguration. Treize
académiciens assistent à cette séance inaugurale:
dix
Corses, dont six ecclésiastiques,
ASTOLFU ASTOLFI,
piuvanu di Casacconi,
PAULU MARIA CASTA,
rettore di Barrettali,
ANTONIU MATTEU BOZI,
abbate di Cinarca,
PAULU ANTONIU BONALDI,
GHJUVAN FRANCESCU CRISTOFINI et le
duttore GHJACUMU SEMIDEI, de
Brandu (voir
1737),
quatre laïcs,
PAULU GHJUVANNI POGGI,
MATTEU CRISTOFARI,
GHJUSEPPU BARBAGGI, de
Muratu, fils du capitaine
ANTONIU BARBAGGI, et le secrétaire perpétuel
GHJUVANNI LUCA POGGI (voir
1731), et
trois
Français,
LOUIS d'HERBAIN, capitaine au
Régiment de Tournaisis, le secrétaire
FRANCOIS WATELOT et
FRANCOIS ANTOINE CHEVRIER.
L'
Académie de Corse ouvre un concours littéraire, dont le sujet est
d'expliquer avec le plus de précision les devoirs des sujets envers leur souverain.
2 Novembre:
A
Calvi, naissance de
GHJUSEPPU MARIA de CASTELLI, futur assesseur de la justice royale de
Sarté, procureur du
Roi à
Vicu, juge royal à
Sarté, conseiller au
Conseil Supérieur de la Corse, membre de l'administration centrale du
Golu, juge au
Tribunal Criminel Extraordinaire de la Corse, premier président de la
Cour d'Appel de la Corse.
Le
Marquis de CURSAY écrit au
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN:
Toutes les inimités en Corse sont nées dès le principe de l'impunité. C'est pourquoi les parents de la victime jusqu'au troisième degré se voient dans l'obligation de se faire justice.
20 Novembre:
Devenu officier dans le
Régiment Corsica,
PASQUALE PAOLI, demande, en vain, à
ANTONIU de BUTTAFUOCO de bien vouloir le recommander auprès du
Marquis de CURSAY pour entrer au service de l'armée française.
6 Décembre:
Fondation de la collégiale de
Spiluncatu, sous la nomination de
Santa Maria Assunta.
Le
Marquis de CURSAY fait installer à
Bastia un imprimeur libraire français,
JEAN MARC ARTAUD, pour publier les travaux de l'
Académie de Corse.
A
Londres,
THEODORE de NEUHOFF, l'ancien
Roi de Corse, est mis en prison pour dettes.
Le
Régiment Corsica étant dissous,
PASQUALE PAOLI passe au
Real Farnese, et est en garnison à
Syracuse en
Sicile.
PETRU POGGI est capitaine à cheval de la ville de
Bastia.
Décès de
MIGHELE MONTI, de
Palasca, capitaine des
Milices Corses.
VIRGHJILIU de GENTILE, seigneur de
Brandu,
Siscu et
Petra Curbara, fils de
Francescu Maria (voir
1746), capitaine au service des
Génois est fait
Comte par le
Roi de Naples.
A
Nancy, publication d'une
Histoire de l'Isle de Corse, contenant en abrégé, les principaux évènements de l'
Ile, par
JEAN FRANCOIS GOURY de CHAMPGRAND, ancien commissaire des guerres à
Aiacciu (voir
1739).
Construction de l'église
San Martinu à
Patrimoniu.
Edition d'une carte de la
Corse de
FRANCOIS, géographe à
Paris.
Edition d'une carte de la
Corse de
JACQUES NICOLAS BELLINI,ingénieur géographe de la
Marine et du
Dépôt des Cartes et Plans, membre de l'
Académie Royale de Marine et de la
Société Royale de Londres.
Edition d'une carte de la
Corse de
GILLES ROBERT de VAUGONDY (voir
1748).
1750:
A
Gênes, les tractations avec le
Lieutenant Général du Roi de France, le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, vont bon train.
Les deux nations doivent trouver un terrain d'entente favorable à tous.
Les
Français affirmant qu'il faut désormais appliquer en
Corse une politique moderne, en accordant à ses habitants une convention leur garantissant une identité nationale et une autonomie au sein de la communauté génoise.
Mars:
Le
Marquis de CURSAY fait rouer un bandit fameux et assassin en présence de près de 1700 personnes des environ de
Bastia, peu accoutumées à voir pareil spectacle.
Il écrit :
On me mande d'Ajaccio que cette île a déjà été purgée de 300 voleurs, assassins ou bandits qui inquiétaient le pays, et cela entre roués, pendus, condamnés aux galères ou exilés.
7 Juillet:
Première séance de travail de la nouvelle
Accademia dei Vagabondi (
Académie de Corse).
Les sujets proposés aux candidats sont, entre autres, et à la grande colère des
Génois, les suivants:
Devoirs des sujets envers leur Souverain, et
De l'utilité des Lois et de la nécessité de les observer.
Le premier prix est une tabatière en or, avec le portrait de
LOUIS XV (!).
20 Août:
Nouvelle séance de travail de l'
Accademia dei Vagabondi.
25 Août:
Jour de la
Saint Louis, remise du prix du concours (voir
1749) organisé par l'
Académie de Corse (une tabatière en or décorée du portrait du
Roi de France).
Parution de l'
Almanacu Reale di Corsica di U Annu 1750, imprimée par les soins de l'
Accademia dei Vagabondi.
Ecrit sous l'inspiration du
Marquis de CURSAY, il indique déjà, en 163 pages, les intentions de la
France.
23 Septembre:
Le
Corse MATTEU d'ANGELIS, de
Nonza, est nommé évêque d'
Aleria.
Les
Grecs de la région d'
Aiacciu, réfugiés de
Paomia, qui restent confinés entre
Barbicaghja et
I Sanguinarii (voir
1745) expriment le besoin de s'élargir, et d'obtenir en location des terres du côté de
Campu di l'Oru, de
Timizzolu ou d'ailleurs.
Ces terres appartenant à la communauté, les
Anziani d'
Aiacciu et le commissaire génois de la ville
de NEGRO ne peuvent satisfaire à leur demande, cette décision étant confirmée par le
Marquis de CURSAY.
Une partie des
Grecs, 17 familles, décide alors de quitter la
Corse, et de s'exiler vers la
Sardaigne ou la
Toscane.
Décembre:
Affaire de
Vindetta à
Bucugnà.
Une douzaine de personnes impliquées tiennent le maquis, faisant régner la terreur dans la région.
Le commandant français de la place d'
Aiacciu, le
Chevalier de FONTETTE, avec l'aide des commissaires des cinq pièves concernées (
Cinarca,
Celavu,
A Mezzana,
Cuttuli et
Appietu) fait revenir l'ordre et châtier les bandits.
Publication de l'
Histoire des Révolutions de Gênes, en trois volumes, de
LOUIS GEORGES OUDARD FEUDRIX de BREQUIGNY, membre de l'
Académie Française, qui retrace l'histoire de la
République de Gênes depuis son établissement jusqu'au
Traité de pais d'Aix-la-Chapelle (voir
1748) et dans laquelle les épisodes corses, intimement mêlés aux principaux événements génois, sont d'un intérêt majeur.
A
Bastia, décès de
GHJUVANNI AITELLI, soupçonné de connivence avec les
Génois, et condamné au bannissement par les
Naziunali.
Décès de
PETRU ANDRIA FORCIOLI (voir
1701).
Il était chef des
Anziani d'
Aiacciu.
PETRU POGGI est
Anzianu de la ville de
Bastia.
PASQUALE GIUBEGA est archidiacre de
Sagone.
L'abbé
GREGORIU SALVINI est de retour en
Corse.
ORAZIU de CARBUCCIA est fait chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
Construction, à
Curbara, d'un autel de marbre polychrome, importé de
Carrare (en
Toscane), exécuté par
PIETRO CORTESE, combiné avec la clôture du chœur de l'église.
Dans le
Campulori, une tertiaire franciscaine,
ELISABETH de VIVARIO, prêche parmi les paysans, et donne une image de la piété populaire, avec sa ferveur et ses limites.
Bunifaziu compte 2500 habitants.
A
Merusaglia, naissance de
GASPARU GASPARI, futur général et
Comte de Beneval.
A
Aiacciu, dans la cathédrale, consécration de la chapelle de
Nostra Signora di a Misericordia (voir
1742).
1751:
Le
Marquis de CURSAY décide de distinguer en
Corse, trois ordres de catégories sociales, comme cela se fait ailleurs:
le
Clergé, la
Noblesse et le
Tiers état,
Ecclesiasticu,
Nobile e Terzu.
Pour cela, chacun est appelé à faire valoir ses titres, son arbre généalogique où ses prérogatives, le tout confirmé par les podestats,
Padri di U Cumunu ou curés.
Les
Bonifaciens répondent que leur qualité de citoyens génois les place au-dessus de toutes les dignités.
20 Mars:
MATTEU d'ANGELIS, l'évêque d'
Aleria, s'installe à
Cervioni, dans le palais épiscopal que les soldats français viennent d'évacuer.
24 Mars:
A
Bastia, le
Marquis de CURSAY inaugure la première imprimerie dans l'histoire de l'
Ile.
Le bruit court concernant le rappel en
France du
Marquis de CURSAY et des soldats français.
Les
Naziunali qui ont écrit au maréchal
CHARLES de BELLE-ISLE (voir
1739) pour s'en inquiéter, reçoivent une réponse qui les rassure, à savoir que le départ du
Marquis de CURSAY est motivé par sa présence, et celle de quatre députés corses, à un entretien avec le
Lieutenant Général du Roi de France à
Gênes, le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN.
Cet entretien aura lieu à
Toulon et sera
consacré aux nouveaux accords entre
Corses et
Génois.
Mai:
Avant son départ pour
Toulon, le
Marquis de CURSAY règle le fonctionnement de l'administration et de la justice pendant son absence, et fixe la date des élections municipales (
Guvernu Municipale,
Padri di U Cumunu,
Pudesti et
Capitani di'Armi).
Cunsulta dans le
Campulori:
On y désigne les quatre députés qui accompagneront le
Marquis de CURSAY à
Toulon, qui seront
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
CLEMENTE PAOLI,
MATTEU MARIA GIUDICELLI et
FILIPPU MARIA CUTTOLI, le curé d'
Ulmetu.
30 Mai:
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI écrivent à
Paris pour demander le maintien des troupes françaises en
Corse.
Dans le
Dilà, deux officiers du
Real Corso,
LUCA d'ORNANO, et
ANTONIU FRANCESCU COLONNA di BOZZI, le frère de
BIANCA de ROSSI, tentent de s'opposer au départ des troupes françaises.
7 Juin:
IGNAZIU VENTURINI,
GHJUVAN PETRU GAFFORI et
GHJUVAN TOMASU GIULIANI s'adressent une nouvelle fois à
Paris pour demander le maintien des troupes françaises en
Corse. Cette lettre est signée par
IGNAZIU VENTURINI,
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
GHJUVAN TOMASU GIULIANI,
ORSU SANTU CASALE,
TEODORU MURATI,
CARLU CIAVALDINI,
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA,
GIUSEPPI,
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, dit
Simoncinu,
BERNARDI,
ANTONIU GHJACUMU GAVINI,
TOMASU SANTUCCI et
BERNARDINU COSTA.
Des mesures très sévères sont prises contre les traîtres et tous ceux qui se rendent coupables de semer la discorde chez les
Naziunali.
17 Juin:
Cunsulta di Orezza:
Des résolutions très importantes y sont prises:
·
Constitution d'un gouvernement. C'est une
Magistrature Suprême, un
Magistratu Supreme, avec un président,
Presidente, (
GHJUVAN PETRU GAFFORI) et quatre conseillers,
Cunsultori, assistés d'un
Auditeur et d'un
Chancelier. Le
Presidente et les
Cunsultori sont élus à bulletins secrets. Doté des pouvoirs civils et militaires, le
Magistratu Supreme entrera en fonction dès le départ des troupes françaises de
Corse;
·
Une juridiction de cinq membres lui est associée, les
Supremi Sindicatori, qui auront la charge de contrôler toutes les activités des membres du
Magistratu Supreme;
·
Création d'une
Ghjunta di Finanze, avec un
Trésorier Général,
Tisorieru Generale, et six membres chargés de la perception des impôts et des taxes;
·
Création d'une
Ghjunta di Ghjustizia e di Guerra, composée de douze membres, chargés de diriger les commissaires des pièves. Deux commandants,
Cumandanti, par piève sont nommés, ainsi que deux capitaines d'armes,
Capitani di'Armi, par paroisse;
·
Création d'une contribution de vingt six sous par feu qui devra impérativement être versée avant le
15 Août;
·
Les délits dont la sanction est de vingt à cinquante livres seront jugés par le tribunal de piève.
27 Juin:
A
Gênes, décès en prison, de
PAULU MARIA MARIOTTI, l'évêque de
Sagone, accusé par le commissaire général
STEFANO de MARI, d'intelligence avec les chefs
Naziunali (voir
1746).
Le
Génois GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, ancien militaire et général des troupes génoises au cours de la guerre contre les
Autrichiens, est nommé commissaire général en
Corse. Il succède à
STEFANO de MARI.
3 Juillet:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI débarque à
Bastia avec deux compagnies de 30 hommes.
10 Juillet:
Le
Lieutenant Général des armées
du Roi de France à
Gênes, le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN débarque en
Corse.
Il a pour mission essentielle de présenter le nouveau
Règlement aux
Corses, et de préparer leur passage sous l'autorité génoise.
Il tient conférence avec le
Marquis de CURSAY, de retour de
Toulon.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN signe une convocation des
Prucuratori di A Nazione à une grande
Cunsulta pour le
1er Août, à
Oletta.
27 Juillet:
Cunsulta di San Fiurenzu:
Elle rassemble des
Prucuratori des pièves et des députés, sous la présidence du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, assisté du
Marquis de CURSAY.
LUCA d'ORNANO n'est pas autorisé par les
Français à y participer.
Par contre l'abbé
GREGORIU SALVINI y est invité.
Cette assemblée prépare la
Cunsulta di Oletta.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, dans son discours en
Italien, fait l'éloge du
Marquis de CURSAY, ce qui déplaît fortement au commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, qui assiste à cette
Cunsulta.
Les députés corses promettent d'accepter et d'exécuter le
Règlement que publierait le
Roi de France.
1er Août:
Cunsulta di Oletta:
Elle se tient dans le couvent d'
Oletta. Le
Nutaru (notaire) élu est
GHJUSEPPU MARIA de PIETRASANTA, d'
Aiacciu, et les témoins sont
GHJUVANNI LUCA POGGI, de
Bastia,
MARCU AURELU BENIELLI,
SEBASTIANU POLI (de
A Suareddà), et les députés
FILIPPU CUTTOLI, le curé d'
Ulmetu,
FRANCESCU GRAZIANI, de
Cassanu,
GHJUVANNI TESEU della BROCCA, et
ORSU SANTU CASALE, d'
Ulmetu.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN rappelle aux
Corses qu'ils doivent obéir aux
Génois, car telle est la volonté du
Roi de France, mais ceux-ci confirment qu'ils ne veulent plus entendre parler de ceux-là.
Il leur propose une
Convention en huit articles, dont l'application, garantie par la présence des troupes françaises, devra être observée jusqu'à la promulgation du règlement définitif actuellement mis au point par
Gênes.
Après discussions, les
Naziunali acceptent les propositions du
Français, tant que les soldats du
Roi de France resteront en
Corse, après, ils reprendront les armes.
Les huit articles de la
Convention proposée stipulent que:
·
La
République de Gênes conservera les places de
Bastia,
Aiacciu,
Calvi et
Bunifaziu, dont la garnison sera entretenue par la communauté corse;
·
Le commissaire général résidera à
Bastia et dirigera toutes les affaires civiles et militaires;
·
Trois des cinq évêchés seront toujours attribués à des
Corses;
·
Les affaires criminelles seront jugées à
Bastia, avec le secours de neuf assesseurs corses, de même que pour les affaires civiles, ils seront assistés de deux auditeurs, un
Corse et un
Génois;
·
Tous les juges, podestats, et autres administrateurs seront corses et rémunérés par la communauté;
·
Les chefs de la communauté sont habilités à percevoir les impôts et taxes;
·
Les
Corses pourront librement commercer avec les pays étrangers;
·
Les
Corses pourront accéder à toutes les disciplines littéraires, scientifiques et artistiques, perpétuer leurs traditions et perfectionner leur culture.
2 Août:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI demande aux députés corses de bien vouloir faire savoir au
Roi de France que la
République de Gênes sollicite le maintien de ses troupes en
Corse.
5 Août:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN est à
Bastia, où il est reçu avec les honneurs dus à un plénipotentiaire du
Roi de France.
6 Août:
les quatre députés élus à la
Cunsulta di Oletta,
FILIPPU CUTTOLI,
FRANCESCU GRAZIANI,
GHJUVANNI TESEU de La BROCCA, et
ORSU SANTU CASALE, se présentent devant le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI pour lui rendre compte des actes de la
Cunsulta, et lui apporter l'hommage de la
Nazione.
Le
Génois les reçoit avec courtoisie.
20 Août:
Au moment de son départ pour
Gênes, le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN écrit une lettre aux quinze députés de la
Nazione dans laquelle il les félicite de la déférence avec laquelle toute la
Nation corse se soumet à la
République de Gênes, tout en restant fidèle au
Roi de France.
Après en avoir effectué la tournée,
MATTEU d'ANGELIS, l'évêque d'
Aleria, fait un rapport sur la situation de son diocèse.
Septembre:
L'abbé corse
GHJUSEPPU MARIA MASSONI est nommé évêque de
Sagone, en remplacement de
PAULU MARIA MARIOTTI, décédé en prison, à
Gênes.
A
Gênes, les diplomates français et génois essaient de mettre au point le difficile compromis qui doit donner naissance au
Règlement, dont la plupart des
Corses ne veulent pas.
2 Septembre:
De
Sicile,
PASQUALE PAOLI écrit à son père
GHJACINTU, qui aurait voulu le voir entrer dans les ordres, que
l'état religieux, sans une vocation particulière, est trop périlleux.
10 et 11 Novembre:
Cunsulta di Omessa:
Elle se tient dans le couvent d'
Omessa.
Les
Naziunali y prennent sept résolutions qui concernent leur attitude vis-à-vis de la
France: respect pour le
Roi et ses troupes, fidélité envers le
Marquis de CURSAY, à qui ils allouent 120 soldats corses et auprès duquel ils délèguent cinq représentants.
Les relations entre le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI et le
Marquis de CURSAY ne tardent pas à s'envenimer, et bientôt à se détériorer.
Violents incidents dans l'
Alta Rocca, à
Quenza,
Scupamena,
Carbini et
Livia, et à
Porti Vechju et
Figari (où
LILLU PERETTI, capitaine, puis colonel des troupes franches au service de
Gênes s'assure le vaste domaine de
La Testa) entre les habitants de ces lieux, qui sont restés
Pro-Génois, et les troupes françaises qui interviennent, avec à leur tête, un officier, le
Chevalier de VIERSAY.
Le village de
Quenza (mené par les familles
Cesari,
Quenza,
Ettori,
Pietri,
Grimaldi,
Roccaserra…) est occupé par les
Français et en partie incendié (
19 maisons sont brûlées par les
Français sans qu'on en sache le vrai motif).
Tout le sud de la
Corse risquant de se soulever, le
Marquis de CURSAY intervient en médiateur, et les troupes françaises se retirent de
Quenza.
Mais cet incident renforce l'influence génoise dans la région.
A
U Pratu di Ghjuvellina, naissance de
LISANDRU COLONNA de GIOVELLINA, futur capitaine au
Régiment Royal Corse et lieutenant-colonel au service du
Roi de Naples.
3 Décembre:
A
Moriani, chez
BERNARDINU COSTA, les
Capi di A Nazione,
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
ALERIU FRANCESCU de MATRA,
TOMASU SANTUCCI,
CARLU CIAVALDINI et
CLEMENTE PAOLI, ainsi que le
Marquis de CURSAY, écrivent au
Roi de France à propos du comportement du commissaire général génois
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI.
Ils estiment que celui-ci est louche et hypocrite.
Pour faire pendant à l'
Accademia dei Vagabondi (l'
Académie de Corse), relancée par les
Français (voir
1749), le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI suscite la création, à
Bastia, de l'
Accademia dei Bellicosi, qui se réunit au
Collège des Jésuites, et tresse des couronnes à la
République de Gênes.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1744) est capitaine au
Régiment Royal Corse.
Les ecclésiastiques corses réitèrent la demande, à nouveau en vain, à
Rome pour que
Sainte Dévote (voir
1731) soit proclamée
Patronne de la Corse.
Installation, à
Luri, d'une collégiale occupée par six chanoines.
1752:
Janvier:
Le village de
Quenza, grâce au soutien des
Capipopuli de l'
Ornanu avec à leur tête
LUCA d'ORNANO, est occupé par les
Génois, ce qui provoque l'indignation des
Capi di A Nazione.
Février:
GHJUVAN PETRU GAFFORI écrit aux
Capipopuli de l'
Ornanu pour leur faire part de son indignation. Il se plaint du rôle joué par le commissaire général génois
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI dans l'occupation du village de
Quenza.
LUCA d'ORNANO décide de calmer les esprits, et de ménager
Naziunali,
Génois et
Français.
15 Février:
A
Aiacciu, naissance de
PASQUALE ANTONE FIORELLA, futur général de division. Son nom sera gravé sur l'
Arc de Triomphe de l'Etoile.
Mars:
A
Bastia, incidents entre
Génois et
Français au sujet des postes de garde du port de
Cardu.
Le
Marquis de CURSAY accorde la garde du port aux
Génois. Les
Naziunali se tiennent aux ordres du
Français.
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI envoie un renfort parti de
Bastia, à
Quenza.
Cunsulta di Talavu:
Les
Talavesi décident de libérer
Quenza. Une lettre est envoyée au commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI par trois notables,
GHJUVAN BATTISTA,
PETRU PAULU LECCIA et
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, lui demandant d'ordonner à ses troupes de quitter le village, sous peine de se voir attaquer par les hommes de
Scupamena,
Carbini et
Taddà.
Cette lettre ne recevra pas de réponse.
15 au 17 Mars:
Cunsulta di Orezza:
Les
Naziunali écrivent au
Marquisde CURSAY, pour lui demander d'accélérer la formation d'un
escadron volant (voir
1748), et exiger le retrait des troupes génoises de
Quenza.
Les magistrats de
Bastia, ainsi que les notables du
Dilà se voient menacés de représailles, ainsi que l'évêque d'
Aleria.
Avril:
FRANCO GRIMALDI, fils du doge de
Gênes, et cousin du commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, est en
Corse. Il vient de parapher, avec
FRANCESCO MARIA DORIA, le
Règlement, qui sera soumis aux
Corses.
Il est à
Bastia, où il rend visite à son cousin.
15 Avril:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, sur ordre de
Gênes, présente ses excuses au
Marquis de CURSAY, en ce qui concerne les incidents au sujet des postes de garde du port de
Cardu.
5 Mai:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI décide de faire une tournée d'inspection dans le
Campulori. Le général
GHJUVAN PETRU GAFFORI fait mettre en prison tous ceux qui font bon accueil au commissaire.
8 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI demande au
Marquis de CURSAY de ne plus chercher à se mêler de l'administration de la justice.
11 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, poursuivant sa visite, et pressé par les
Naziunali, débarque à
Porti Vechju.
15 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI est à
Quenza, où il est reçu par
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et
LUCA d'ORNANO. Le neveu de ce dernier,
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, par contre, est prêt à l'accueillir les armes à la main.
16 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI est à
Livia.
17 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI est à
Fuzzà.
Il y reçoit les
Ulmisgiani, les
Sartinesi et les
Taddanesi venus lui rendre visite.
19 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI rentre à
Aiacciu.
24 et 25 Mai:
Cunsulta di Peri:
Les
Naziunali du
Dilà élisent
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, général, assisté par trois autres chefs du
Dilà.
Des décisions sont prises contre les
Génois.
28 Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI répond par un édit à la
Cunsulta di Péri, sans aucun effet.
A
Bastia, naissance de
GAETANU de VARESE, neveu de
SALVADORE (voir
1701) et futur capitaine à la
Légion Corse.
Août:
A
Quenza, les
Français obtiennent l'assurance des habitants de débarrasser leur village des
Génois.
6 ou 12 Août:
Cunsulta di Bastia:
Les
Prucuratori des pièves sont profondément déçus de voir leur pays replacé sous la souveraineté de
Gênes avec, pour toutes garanties, les
Concessioni, dites de
GIUSTINIANI de
1743.
Ils refusent d'accepter le règlement malgré un éloquent discours du
Marquis de CURSAY et les efforts de
GHJUVAN PETRU GAFFORI, qui, devant l'accueil reçu, n'insiste pas, de peur de perdre son crédit.
19 Août:
Cunsulta di Ghisoni:
Tous les chefs du
Diquà et du
Dilà sont présents:
GHJUVAN PETRU GAFFORI,
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO,
TOMASU SANTUCCI,
ANTONIU ORTOLI,
PAULU NATALE PERETTI,
CARLU CIAVALDINI et
CLEMENTE PAOLI…
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI fait l'unanimité contre lui, et le
Marquis de CURSAY est critiqué pour son laxisme envers le
Génois.
Septembre:
Le
Règlement est prêt. Il sera publié dès que les
Génois auront reçu l'acte d'acceptation des
Prucuratori des pièves convoqués à
Bastia.
6 Septembre:
Convention de San Fiurenzu:
L'administration de l'
Ile est rendue aux
Génois sous la garantie du
Roi de France qui leur donne un subside pour l'entretien des troupes par lesquelles ils remplaceront peu à peu les troupes françaises.
11 Septembre:
Dernier acte figurant dans le
Libro Rosso de
Bastia.
7 ou 15 Octobre:
Cunsulta di Bastia:
Les
Prucuratori des pièves, réunis à
Bastia par le
Marquis de CURSAY, unanimes, rejettent en bloc le
Règlement. Pour eux, il ne s'agit que d'une réédition des programmes de gouvernement de
1742,
1738 et
1733, toujours repoussés.
13 Octobre:
La
République de Gênes publie de nouveaux décrets qui comportent des réformes diverses d'ordre administratif et judiciaire, qui ont reçu l'approbation préalable et la garantie du
Roi de France. L'une des mesures les plus intéressantes consiste dans la création de diverses circonscriptions juridictionnelles, dans chacune desquelles il doit y avoir à côté d'un gouverneur génois régional, un magistrat corse appelé
Prêteur et nommé à l'élection.
FILIPPU CUTTOLI, le curé d'
Ulmetu, et
ALERIU FRANCESCU de MATRA sont envoyés à
Gênes auprès du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN pour rendre compte de la position des
Naziunali.
30 Octobre:
Cunsulta di Vallerustie:
Elle reprend les résolutions de la
Cunsulta di Orezza du
17 Juin 1741, et institue un véritable gouvernement avec pouvoirs militaire, judiciaire et financier. Elle entérine la position des
Prucuratori des pièves.
On y prépare la situation d'après le départ des
Français, qui se fait de plus en plus probable. Des décisions énergiques y sont prises.
20 Novembre:
La situation en
Corse est de plus en plus tendue. Le
Consul de France à
Gênes demande au
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN de ne pas laisser partir les troupes du
Roi de France de la
Corse.
9 Décembre:
Sur ordre du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, le
Marquis de CURSAY, jugé trop tolérant vis à vis des
Corses, est suspendu de ses fonctions, et remplacé par le
Marquis de COURCY, colonel du
Régiment de Tournaisis.
Il est emprisonné au
Fort Carré d'
Antibes, où il est traité
non en criminel d'Etat, mais comme officier général qui a manqué aux plus essentiels de ses devoirs. Sa carrière en
Corse est terminée.
GHJUVAN BATTISTA LEONI est curé de
Belgudé.
BONAVENTURA MALASPINA, de
Balagna, reçoit mandat de consulteur en
Balagna.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1751) est major au
Régiment Royal Corse.
Naissance de
NICULAU CUNEO d'ORNANO, futur général.
A
Munticellu, naissance de
GHJUVAN BATTISTA de FABIANI, futur écuyer, capitaine avec rang de lieutenant-colonel au
Régiment Provincial Corse et chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
1753:
15 Janvier:
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, général et président du conseil provincial de
Balagna, se sépare de
GHJUVAN PETRU GAFFORI et s'oppose à
SIMONE BUONAVENTURAFABIANI, dit
Simoncinu, le responsable local.
Il envisage de composer avec les
Génois.
GHJUVAN PETRU GAFFORI soutient
SIMONE BUONAVENTURAFABIANI FABIANI, occasionnant, pendant quelque temps, ainsi une véritable guerre civile en
Balagna.
L'abbé
GREGORIU SALVINI intervient pour faire libérer le fils de
GHJUVAN TOMASU GIULIANI que
GHJUVAN PETRU GAFFORI vient de prendre comme otage.
Les
Français évacuent
Corti et
San Fiurenzu et rejoignent
Bastia,
Aiacciu ou
Calvi, pour s'embarquer et quitter la
Corse.
GHJUVAN PETRU GAFFORI occupe les places libérées par les
Français, sauf
Bastia,
Aiacciu,
Calvi,
Aleria et
Bunifaziu.
6 Février:
Les troupes françaises commencent à quitter la
Corse.
22 Février:
Cunsulta di Sari d'Urcinu:
Le
Celavu,
la
Cinarca,
Vicu,
Cavru et
Bastelica
se soumettent à l'autorité du commissaire génois du
Dilà,
DOMENICO GIUSTINIANI.
25 Février:
Cunsulta di Orezza:
Les
Naziunali élisent
GHJUVAN PETRU GAFFORI gouverneur et général. Celui-ci met en place un embryon de gouvernement avec
Conseil des Finances,
Conseil de la Guerre et
Cour de Justice.
11 Mars:
Cunsulta di U Cuventu di l'Istria (entre
Pitretu et
Bicchisgià):
L'
Istria, le
Talavu et
La Rocca se rallient à leur tour au commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est élu lieutenant général des milices des quatre pièves (
Ornanu,
Istria,
Talavu et
La Rocca).
Avril:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI appelle les
Corses mécontents à se rallier à la
République de Gênes.
4 Avril:
Les dernières troupes françaises quittent la
Corse.
Mai:
Il est accordé pardon à tous les
Corses qui rejoignent l'autorité de
Gênes.
Après une nouvelle tournée,
MATTEU d'ANGELIS, l'évêque d'
Aleria, fait un rapport sur la situation de son diocèse.
25 Mai:
Naissance, à
Bastia, de
ANTONIU de CARBUCCIA, fils de
ORAZIU (voir
1750), futur lieutenant-colonel et
Chevalier de l'Ordre de Saint Louis.
10 Juin:
Cunsulta di Alisgiani:
Elle est présidée par
GHJUVAN PETRU GAFFORI. On y définit un cadre de négociation avec les
Génois. Quatre députés se rendront à
Bastia pour rencontrer le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI. Il s'agit de
ANGHJULU GHJUVANNI SUZZONI,
ANGHJULU GALEAZZI,
FILIPPU CECCALDI et
GREGORIU SALVINI.
GHJUVAN PETRU GAFFORI et les 24 membres du
Cunsigliu della Nazione s'installent à
Corti.
25 Juillet:
Cunsulta di U Cuventu di l'Istria:
Elle est dirigée par
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, et approuve et adhère aux décisions prises à la
Cunsulta di Alisgiani du
10 Juin.
La
Balagna est toujours en dissidence. La situation est trouble.
Les
Génois font courir le bruit qu'ils seraient prêts à céder la
Corse au
Roi d'Espagne.
31 Juillet:
GHJUVAN TOMASU GIULIANI, général et président du
Conseil Provincial de
Balagna, qui entretient des relations avec le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI est évincé du pouvoir et destitué.
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, dit
Simoncinu, avec l'accord de
GHJUVAN PETRU GAFFORI, nomme
SIMONE GHJUVANNI GIUDICELLI à sa place.
Août:
Les
Génois seraient prêts à négocier l'incorporation de la
Corse à l'île de
Malte.
Septembre:
Les quatre députés désignés le
10 Juin rencontrent à
Bastia le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, et lui remettent un mémoire de 21 articles.
2 Octobre:
A
Corti, à l'instigation du commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI,
GHJUVAN PETRU GAFFORI est assassiné, par cinq coups de fusil.
Les auteurs du crime sont deux cousins germains
GHJUVAN BATTISTA (dit
Piscainu) et
FRANCESCU ROMEI, et plusieurs autres membres de la famille
Romei, de
Corti, avec la complicité suspectée du frère de la victime,
ANTON FRANCESCU GAFFORI.
Les assassins, réfugiés à
Gênes, reçoivent une prime de 200 lires et une pension annuelle de 60 lires. Ils s'établissent à
Sarzana.
Une récompense de 10000 lires est proposée par les
Génois au commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, qui la refuse.
Cet assassinat resserrera les liens des
Naziunali.
A
Corti, dès que l'assassinat est connu, la famille
Romei s'enfuit en masse, avec parents et amis par crainte de représailles. Cinq maisons sont rasées, tous les biens de la famille sont confisqués.
22 et 23 Octobre:
Cunsulta di Corti:
Après des
Funebri Pompe, elle confirme et renforce les institutions formées sous la direction et l'impulsion de
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
Une loi ordonnatrice, en treize articles, est votée, qui donne à la
Corse son gouvernement:
Constituzioni stabilite da tutti i Presidenti, e Cunsultori del Regnu di Corsica.
On y procède à l'élection d'un
Magistratu Supreme (avec un président,
Presidente, et quatre conseillers,
Cunsultori, assistés d'un
Auditeur et d'un
Chancelier), dont le siège est à
Corti.
TOMASU SANTUCCI,
SIMONE PETRU FREDIANI,
U Duttore CARLU GRIMALDI d'ESDRA, de
Caccia, et
CLEMENTE PAOLI sont les membres d'une
Inquisition d'Etat ,
Secretu Cunsigliu di Statu, chargée, entre autre, de maintenir la cohésion de tous.
Ils font le serment de venger
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
L'abbé
GREGORIU SALVINI représente la
Balagna à cette
Cunsulta.
CLEMENTE PAOLI refuse de prendre la place de
GHJUVAN PETRU GAFFORI:
Donnez-moi un fusil pour défendre la Liberté de mon Pays et cherchez un Chef plus digne pour gouverner !
24 Octobre:
A
Corti, cérémonie religieuse en l'honneur de
GHJUVAN PETRU GAFFORI.
La grande messe est dite par le chanoine
ERASMU ORTICONI, entouré de nombreux prêtres. L'éloge funèbre est prononcé par
DON MARCU MARIA AMBROSI, auteur du drame
Lavinia, et fils du glorieux
GHJUVAN GHJACUMU AMBROSI, dit
Castineta (voir
1739).
25 Octobre:
A
Corti, après la
Cunsulta, assassinat de
ANTON FRANCESCU GAFFORI, le frère de
GHJUVAN PETRU, à la demande des frères (
ALERIU FRANCESCU et
MARIU EMMANUELLE) de
FAUSTINA GAFFORI, épouse du général assassiné.
Novembre:
Les pièves du
Dilà se conforment aux résolutions de la
Cunsulta di Corti.
Décembre:
Après avoir manifesté son intention de démissionner, et en attendant son successeur, le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI demande et obtient les pleins pouvoirs, décidé qu'il est à soumettre la
Corse par la force. Il persiste à imposer son régime dictatorial, emprisonne, pille et rançonne.
A
Aregnu, décès de
PADOVANU CROCE (voir
1713).
Un recensement de la population de
Bunifaziu fait état d'une centaine d'
agricultori et d'une soixantaine de
ghjurnalieri, sur une population de 2300 habitants.
ANTON LUSINCHI est syndic du couvent franciscain de
Zicavu.
Décès de
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA, professeur à l'université de
Padoue.
GHJULIU MATTEU NATALI, auditeur du cardinal
FERRONI à
Rome, écrit un violent pamphlet,
La Patria Bandita, qui irrite au plus au point les
Génois.
Edition d'une carte de la
Corse anonyme, en quatre feuilles.
L'
Ecossais TOBIAS GEORGES SMOLETT décrit le
Roi THEODORE dans son livre
The Adventures of Ferdinand Cont Fathom (chapitre 39).
1754:
27 Janvier:
Cunsulta di Corti:
Il est décidé de la publication d'un
Manifeste du
Magistratu Supreme à toute l'
Europe, afin de d'informer cette dernière
sur l'état malheureux des Corses, et sur l'énorme perfidie de Gênes qui a fait assassiner U Nostru Babbu, Onore di a Nostra Nazione.
17 Février:
PASQUALE PAOLI est nommé sous-lieutenant (
subteniento vivo) du
Real Farnese.
18 Avril:
A
Aiacciu, naissance de
AMBRUGHJU ROSSI, futur ecclésiastique (père
GHJUVAN BATTISTA dans les ordres) et écrivain (
Osservazioni supra a Corsica, en 17 volumes).
5 Mars:
On reparle de la cession de la
Corse à
Malte. Sur proposition des membres du
Secretu Cunsigliu, dont
GHJULIU MATTEU NATALI, l'abbé
LUIGGI ZERBI, futur neveu de
DUMENICU RIVAROLA (voir
1770) doit se rendre à
La Valette pour offrir au
Grand Maître de l'Ordre de Malte,
MANOEL PINTO de FONSECA, la tutelle de la
Corse.
Juin:
Après un séjour à
Rome, où il rencontre le
Marquis de SOLARI, ministre de l'
Ordre de Malte auprès du
Saint Siège, l'abbé
LUIGGI ZERBI arrive à
Malte.
Juillet:
Le commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI demande son retour à
Gênes. Sa demande est acceptée, et il est remplacé par le sénateur
GUISEPPE MARIA DORIA.
Août:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI quitte la
Corse. Le nouveau commissaire général
GUISEPPE MARIA DORIA arrive sur l'
Ile.
Septembre:
Entrevue orageuse entre l'abbé
LUIGGI ZERBI et
PASQUALE PAOLI (voir
1739), sur l'île d'
Elbe, à
Portoferraio, au cours de laquelle ce dernier s'oppose vivement au projet de rattachement de la
Corse à
Malte:
Les Maltais sont plus misérables que nous. Au lieu d'être commandés par quarante ou cinquante familles génoises, nous serions commandés par tous les meurt-de-faim de l'Europe.
Octobre:
Les soldats de l'
Escadron Volant (voir
1748 et
1752) ne sont plus payés. Une enquête découvre des malversations où sont impliquées plusieurs membres du
Magistratu Supreme.
17 Octobre:
PASQUALE PAOLI est déterminé à rejoindre la
Corse pour se mettre au service de sa patrie. Il écrit à son père pour s'efforcer d'apaiser les craintes de celui-ci, et de ressusciter son ancienne fierté. Il a déjà son plan de gouvernement qu'il a communiqué à ses proches. Il lui demande de lui acheter des livres pour se former à la science du gouvernement et pour surveiller avec compétences l'exploitation des mines (le
Parfait Ingénieur, les
Histoires, l'
Esprit des Lois, les
Considérations sur les causes de la Grandeur des Romains et de leur Décadence).
27 Octobre:
PAULU VINCENZU COLONNA d'ISTRIA quitte l'armée de
Naples.
Décembre:
Les
vindette reprennent de plus belles.
A
Oletta, où un
Salicetti est assassiné, à
I Piazzole di Orezza, où un lieutenant est aussi victime d'une
vindetta, et dans le
Dilà, où on compte seize meurtres dans le mois, et où les d'
Ornano eux-mêmes sont divisés.
Les membres du
Magistratu Supreme sont désunis.
MARIU EMMANUELLE de MATRA et
IGNAZIU VENTURINI sont à couteaux tirés,
TOMASU SANTUCCI et
CARLU CIAVALDINI partent en guerre l'un contre l'autre, c'est à dire
Alisgiani contre
Orezza (on relève huit morts et vingt blessés)…
Les
Chevaliers de l'Ordre de Malte, à la demande de
ANTONIU COLONNA di BOZZI, de
Ziddarà, accordent une aide de 30000 piastres aux
Corses, afin de relancer l'effort de guerre.
En échange, les
Corses s'engagent à se rendre libres d'eux-mêmes. Leur liberté une fois reconquise, ils convoqueront une
Cunsulta et proclameront la religion de
Malte souveraine de l'
Ile.
FILIPPU MARTINU COSTA, le fils de
FILIPPU MARIA, est volontaire au
Royal Corse.
Parution d'un acte
Mémoire pour servir à l'établissement de la Religion dans l'île de Corse en supposant que les Puissances de l'Europe l'autorisassent à en faire l'acquisition, écrit par le bailli
de FROULLAY, agent diplomatique de l'
Ordre de Malte auprès de la
Cour de Versailles.
Publication, à
La Haye, des
Lettres Cabalistiques, du
Marquis d'ARGENS dans lesquelles celui-ci s'intéresse à la
Corse.
1755:
11 Janvier:
Les
Naziunali pensent de plus en plus au projet symbolique de chasser les
Génois de
Bastia. 800 d'entre eux, regroupés sur le pont du
Golu, à une vingtaine de kilomètres de la ville, marchent sur
Bastia.
Mais l'alerte est donnée, et l'attaque surprise est abandonnée.
L'autorité gouvernementale mollit et ses décisions, sans cesse bafouées, sont sans effet. Les membres du
Magistratu Supreme, manquant de dynamisme ou de caractère, parfois incompétents, toujours en désaccord, sont incapables de gouverner. La justice, administrée avec une lenteur extrême, est partiale, étouffée par les interventions des chefs de partis, de familles ou de clans. La désorganisation administrative est totale. Petit à petit , la
Corse sombre dans l'anarchie…
PASQUALE PAOLI est en garnison à
Porto Longone, sur l'île d'
Elbe.
A
Bastia, naissance de
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE, frère de
GAETANU (voir
1752) et futur grand vicaire de l'évêché d'
Autun.
5 ou 11 Avril:
Par convention, la
France accorde à
Gênes quelques subsides pour l'aider à se maintenir en
Corse.
Les
Génois décident d'affecter cet argent à une action militaire sur
L'Isulà.
11 Avril:
Naissance de
ANTONIU LUIGGI ARRIGHI de CASANOVA, futur
Baron d'Empire et évêque d'
Acqui en
Italie.
16 Avril:
Répondant à l'appel de son frère
CLEMENTE,
PASQUALE PAOLI, avec deux amis dont
NICUDEMU PASQUALINI, embarque de l'île d'
Elbe et fait voile sur la
Corse.
19 Avril:
PASQUALE PAOLI et ses compagnons débarquent à l'embouchure du
Golu, entre
Tanghiccia et
Porraghja.
Ils sont accueillis par une troupe nombreuse et enthousiaste qui les escorte triomphalement jusqu'en
Casinca, où ils sont reçus par
ANTONIU de BUTTAFUOCO et
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA, puis à la maison de
La Stretta di Rustinu, à
Merusaglia, où
PASQUALE PAOLI rejoint son frère
CLEMENTE.
GHJUVANNI IERONIMU ANFRIANI, de
Montemaio, reçoit une reconnaissance de parenté de
FABRIZIO COLONNA, prince romain, et devient un
Colonna-Anfriani.
20 au 22 Avril:
Cunsulta di Caccia:
Elle se tient dans le couvent
San Francescu di Castifau, en présence de
PASQUALE PAOLI.
Assemblée des représentants du
Diquà, houleuse, dominée par les rivalités entre
MARIU EMMANUELLE de MATRA, d'
Aleria, le frère de
FRANCESCU ALERIU, et
IGNAZIU VENTURINI.
PASQUALE PAOLI propose sa candidature à la fonction de
Capu Generale, mais, malgré le soutien de
IGNAZIU VENTURINI, les dissensions avec
MARIU EMMANUELLE de MATRA sont telles que l'élection est remise à plus tard.
On y adopte néanmoins les propositions d'une nouvelle forme d'administration en quinze chapitres (
Stabilmenti, Ordini é Decreti):
·
Institution et pouvoirs du
Magistratu Supreme;
·
Rôle et autorité des
Magistrati Provinciali;
·
Compétences des
Auditore;
·
Projets de décrets et d'exécution de sentences ou de mandats;
·
Rôle du
Sindicatu (tribunal administratif qui contrôle la gestion de tout fonctionnaire et magistrat en fin de charge);
·
Exigibilité des taxes;
·
Contrôle du bon emploi des deniers publics;
·
Discipline militaire à observer au cours des
Marcie (tribunaux ambulants qui recherchent, jugent les délinquants et exécutent la sentence sur-le-champ);
·
Sanctions encourues par les soldats réfractaires à l'ordre des réquisitions pour les
Marcie et contre les homicides (délit le plus énorme et le plus exécrable);
·
Décisions envers les prisonniers (qui doivent être humainement traités et protégés par les
Prucuratori de'Poveri;
·
Election des
Paceri (médiateurs, pacificateurs et conciliateurs, deux par village);
·
Rôle du
Tribunale d'Inquisizione (rattaché au
Magistratu Supreme;
·
Election des
Diputati (un par piève);
·
Prospection et l'exploitation des mine;
·
Décision de la tenue d'un
Libru Maestru, rappel du
Libro Rosso génois, registre dans lequel seront consignés tous les actes gouvernementaux passés et à venir.
Mai et Juin:
Cunsulte et incidents se succèdent, provoqués par les partisans de l'un ou l'autre groupe de
Naziunali.
Les pièves de
Serra,
Verde,
Alisgiani,
Rogna,
Fiumorbu,
Casinca,
Corti,
Nebbiu... sont favorables à la candidature de
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
Les
Naziunali n'arrivent toujours pas à élire le
Capu Generale.
14 Mai:
Le commissaire général
GUISEPPE MARIA DORIA annonce au
Sénat de Gênes qu'
un certain Pasquale Paoli, frère de Clémente Paoli est arrivé de Porto Longone, et qu'il est en train d'acquérir du crédit dans l'esprit des rebelles.
13 Juin:
Les partisans de
MARIU EMMANUELLE de MATRA convoquent une
Cunsulta dans le
Boziu, mais
IGNAZIU VENTURINI les en empêche en faisant occuper le couvent.
24 Juin:
Par un acte notarié,
THEODORE de NEUHOFF cède tous ses
Etats à ses créanciers.
Juillet:
Le président du
Magistratu Supreme,
IGNAZIU VENTURINI, favorable au choix de
PASQUALE PAOLI convoque une
Cunsulta dans le fief paoliste de l'
Ampugnani, pour élire enfin le
Capu Generale.
13 au 15 Juillet:
Cunsulta di A Casabianca:
Elle se tient au couvent des
Servites de
Sant'Antoniu et réunit les
Prucuratori de 16 pièves (sur 66), dont
Orezza, (avec
CARLU CIAVALDINI, de
Carchetu ),
Alisgiani et
Boziu, favorables à l'élection de deux généraux, et le
Rustinu (avec
CLEMENTE PAOLI et son cousin
GHJUVAN FELICE VALENTINI),
Vallerustie (conduite par
IGNAZIU VENTURINI), la
Balagna (avec
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI), l'
Ampugnani (avec
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA et son frère
LUCE), la
Casinca (avec
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO, de
U Viscuvatu, frère d'
ANTONIU, et
PAULU LUIGGI VINCIGUERRA, de
Loretu), du
Nebbiu (avec
SALVADORE GINESTRA),
favorables à
PASQUALE PAOLI, lequel n'assiste pas à la
Cunsulta. Parmi les pièves absentes, on note
Verde,
Rogna et
Castellu.
PASQUALE PAOLI attend, dans sa maison de
A Stretta di U Rustinu.
L'élection est difficile. Le
Vallerustie, la
Balagna, avec la
Casinca et le
Nebbiu,
qui ont basculé, donnent
PASQUALE PAOLI vainqueur.
14 Juillet:
L'élection de
PASQUALE PAOLI est officiellement proclamée.
15 Juillet:
PASQUALE PAOLI est déclaré solennellement
Capu Generale Puliticu é Ecunumicu,
Generale di A Nazione,
Generale di U Regnu di Corsica, chef unique, et détenteur du pouvoir exécutif.
Avec son allié,
IGNAZIU VENTURINI, le président du
Magistratu Supreme, il va pouvoir gouverner. Il s'installe au couvent du
Rustinu.
MARIU EMMANUELLE de MATRA, l'adversaire malheureux de
PASQUALE PAOLI, conteste l'élection.
16 Juillet:
PASQUALE PAOLI annonce la nouvelle de son élection à son père
GHJACINTU et envoie sa démission de l'armée napolitaine.
18 Juillet:
PASQUALE PAOLI accueille des délégations de
A Croce et de
A Porta, et parvient à mettre fin, provisoirement, aux différends de ces communautés.
3 Août:
La
Marcie, commission de justice ambulatoire ou expédition punitive armée, (voir les
Stabilmenti, Ordini é Decreti) organisée à
Corti et dirigée par
PASQUALE PAOLI, se met en route.
Elle parcourt le
Rustinu, l'
Ampugnani, la
Tavagna,
Verde …
La justice paoline est prompte, dure. Les meurtriers sont passés par les armes, les verges sont utilisées pour les délits mineurs.
A
Pastureccia,
PASQUALE PAOLI fait exécuter un de ses neveux (au troisième degré), auteur du meurtre de sa femme.
A
Vulpaiola, il fait passer par les armes un homme, qui a tué sa femme, et le notaire qui l'a conseillé.
En
Tavagna, il ordonne l'embarquement des chefs de deux factions rivales.
En
Casinca, il fait raser la maison d'un neveu du président
IGNAZIU VENTURINI, coupable d'homicide.
Il en fait de même à
A Venzulà chez le capitaine
GHJACINTU PETRIGNANI, l'un des meurtriers de
SIMONE FABIANI (voir
1736).
10 Août:
Cunsulta di Alisgiani:
MARIU EMMANUELLE de MATRA, dont le nombre des partisans, en plus des
Génois, est croissant (parmi eux
TOMASU SANTUCCI, d'
Alisgiani, ancien allié de
PASQUALE PAOLI, et les représentants des pièves d'
Alisgiani, de
Serra, du
Boziu, de
Valle di Orezza, de
Campulori et de
Moriani),
se fait élire
Capu Generale.
Le
Prete> DELFINU ANGELINI, de
Monte di Olmu (ou de
Valle di Orezza) est nommé
Presidente.
PASQUALE PAOLI, qui est à
Campulori avec
IGNAZIU VENTURINI et le colonel
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, ne reconnaît pas cette élection.
11 Août:
Dans l'
Alisgiani,
PASQUALE PAOLI et sa troupe de 200 hommes, tombent dans une embuscade tendue par les hommes de
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
Il y a plusieurs morts, blessés et prisonniers de part et d'autre.
12 Août:
PASQUALE PAOLI, battu, se retire dans le
Campulori, puis au couvent d'
Orezza.
Le colonel
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI et
MARCU ANTONIU VITTINI, ainsi qu'une trentaine de ses compatriotes du
Rustinu, ont été faits prisonniers par les hommes de
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
13 Août:
Nouvelle attaque de
MARIU EMMANUELLE de MATRA dans le village de
E Valli d'Alisgiani.
A l'appel de
PASQUALE PAOLI, le président du
Magistratu Supreme IGNAZIU VENTURINI réunit 400 hommes, poursuit
MARIU EMMANUELLE de MATRA et le force à se replier sur le
Tavignanu.
18 Août:
MARIU EMMANUELLE de MATRA se replie dans son fort d'
Aleria.
Une felouque napolitaine aborde à l'embouchure du
Golu, et le curé de
U Viscuvatu apporte au couvent d'
Orezza un paquet de lettres, de la poudre et 12000 lires.
Ce sont les
Corses de
Naples et de
Livourne qui soutiennent ainsi
PASQUALE PAOLI.
La grosse majorité des chefs historiques suit
PASQUALE PAOLI:
CARLU CIAVALDINI, de
Carchetu,
CLEMENTE PAOLI et son cousin
GHJUVAN FELICE VALENTINI,
IGNAZIU VENTURINI,
SIMONE BUONAVENTURA FABIANI, qui s'est évadé,
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA et son frère
LUCE,
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO, de
U Viscuvatu,
PAULU LUIGGI VINCIGUERRA, de
Loretu,
SALVADORE GINESTRA, du
Nebbiu,
GHJUVAN STEFANU PAOLETTI, de
Prunelli di Casacconi…
Du côté de
MARIU EMMANUELLE de MATRA, on trouve
TOMASU SANTUCCI,
ANGHJULUCCIU COLOMBANI, gendre de ce dernier,
DURILIU MOSCA, de
Lucu di Nazza,
NATALE PANTALACCI, de
Vivariu,
CHIARELLI, d'
Aleria, un notable
pro-Génois,
CARLU COTTONI, de
Campulori, et deux prêtres,
DELFINU ANGELINI, de
Monte di Olmu (ou de
Valle di Orezza) et
PADOVANI, de
Valle di Orezza …
26 Août:
PASQUALE PAOLI, victorieux, rentre à
La Stretta.
Dans la nuit,
IGNAZIU VENTURINI l'avertit d'une nouvelle attaque de
MARIU EMMANUELLE de MATRA. Il se remet en selle.
28 Août:
MARIU EMMANUELLE de MATRA, encerclé, se retire une nouvelle fois dans son fort d'
Aleria.
Il a perdu dix hommes et de nombreux blessés et prisonniers.
29 Août:
Les partisans de
PASQUALE PAOLI brûlent la maison de
MARIU EMMANUELLE de MATRA et détruisent tous ses biens.
2 Septembre:
MARIU EMMANUELLE de MATRA s'adresse à
CLEMENTE PAOLI et lui fait sa soumission. Une trêve est conclue.
MARIU EMMANUELLE de MATRA est libre d'aller se retirer ailleurs.
3 Septembre:
PASQUALE PAOLI écrit à
IGNAZIU VENTURINI:
Mon objet n'est que d'unir nos peuples, afin que tous de concert soutiennent les droits de la Patrie…
26 Septembre:
A
Lucu di Nazza, mort de
TOMASU SANTUCCI, allié de
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI, l'ancien commissaire général, est de retour en
Corse, en qualité de
Presidente del Magistrato della Guerra et de la
Deputazione di Corsica.
Il a pour objectif d'opposer les
Corses entre eux en favorisant
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
4 Octobre:
MARIU EMMANUELLE de MATRA rejoint
Bastia, où il est reçu à bras ouverts par les
Génois.
Du
Capicorsu, il s'embarque pour
Livourne, via
Gênes.
Le consul français de
Gênes informe son ministre de l'intelligence de
PASQUALE PAOLI avec les
Anglais, et qu'il reçoit des sommes d'argent de ces derniers.
22 Octobre:
Dans la région de
Vicu-Sagone, sont ressenties des secousses sismiques qui provoquent d'emportants dégats.
8 Novembre:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI s'installe à
San Fiurenzu, qu'il fortifie.
18 Novembre:
Conjugaison des forces génoises contre les partisans de
PASQUALE PAOLI.
Les Génois veulent relier les villes de
Bastia (avec le gouverneur
GUISEPPE MARIA DORIA) et de
San Fiurenzu (avec
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI et
PETRU CASALE,
Il Magnifico).
Déroute des
Génois.
16 au 18 Novembre:
Cunsulta Generale (ou
Dieta Generale)
di Corti:
Elle est convoquée par
PASQUALE PAOLI. La
Deuxième Assemblée Constituante (la
Première ayant eu lieu du
20 au
22 Avril à
Caccia) se donne les institutions nécessaires à l'exercice d'un pouvoir stable et durable:
·
La
Dieta Generale, assemblée du peuple, chargée de juger les responsables de la
Nazione, à commencer par le
Generale, réunie obligatoirement une fois l'an, remplacera désormais les
Cunsulte coutumières;
·
On adopte une
Constituzione di U Regnu di Corsica, propre à assurer le bonheur de la
Nazione;
·
On décrète la création d'un
Cunsigliu di Statu,
Conseil d'Etat, en lui conférant l'autorité suprême, tant politique que militaire et économique, avec à sa tête, un
Generale, son chef et directeur, et 36
Presidenti et 108
Cunsultori,
Conseillers, 144 membres en tout, répartis en trois chambres, s'occupant de la
Justice, de la
Guerre et des
Finances.
Cette assemblée affirme avec force des principes qui seront immuables:
le Peuple Corse est indépendant et le bonheur de la Nation doit être assuré par une Constitution. C'est la pensée profonde de nombreux philosophes du Dix-huitième Siècle, pour lesquels la Nation s'identifie à la Liberté et au contrat social.
La
Nation Corse prend forme, et un véritable pouvoir insulaire, dirigé par
PASQUALE PAOLI est mis en place à
Corti.
Trois partis se sont constitués dans les provinces du
Dilà. Le parti des
Génois, à
Aiacciu,
Bunifaziu et
Porti Vechju, sous la houlette du commissaire local
GIAN FRANCESCO FRANZONI,
le parti de
Malte, mené par l'abbé
LUIGGI ZERBI, et le parti des
Français, de plus en plus nombreux et solide, de
ANTONIU COLONNA di BOZZI, de
Ziddarà, et sa sœur
BIANCA de ROSSI, et du capitaine
MATTEU de BUTTAFUOCO, le fils d'
ANTONIU.
Décembre:
L'ex-commissaire
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI continue ses provocations et multiplie ses interventions militaires dans le
Nebbiu.
2 Décembre:
PASQUALE PAOLI s'installe à
Muratu, décidé à reprendre
San Fiurenzu à
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI.
Ce dernier lui tend une embuscade et le bat. Sa tête est mise à prix pour 1000 sequins.
11 Décembre:
PASQUALE PAOLI passe dans la
Casinca, laissant une cinquantaine d'hommes à la garde du
Nebbiu.
17 Décembre:
Depuis la
Foce di Golu, une felouque
speronara, le courrier ordinaire et régulier de
PASQUALE PAOLI, emporte vers
Naples GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA et
GHJUVANNI ROCCA, en quête de secours et de finances, auprès de l'ambassadeur du
Roi d'Angleterre.
23 Décembre:
Nouvelle attaque de
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI. Ses soldats mettent le feu aux moulins d'
Oletta. Les habitants du
Nebbiu réagissent violemment et les
Génois perdent quinze hommes, dont
BACCICALUPO, le premier lieutenant de l'ancien commissaire.
Décès de
ISAIA GRIMALDI (voir
1747) à
Tagliu di Tavagna.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1752) est lieutenant-colonel au
Régiment Royal Corse.
Edition des
Mémorie delle Rivoluzioni di Corsica, qui couvrent la période de
1752 à
1755, de l'abbé
CARLU ROSTINI.
1756:
Janvier:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI quitte la
Corse pour
Gênes, où il sera élu doge.
GUISEPPE MARIA DORIA est toujours commissaire général à
Bastia.
15 au 17 Janvier:
Cunsulta di A Venzulà:
Convoquée par
PASQUALE PAOLI, au couvent des
Pères Réformés de
Casinca. L'abbé
GREGORIU SALVINI y assiste. C'est une assemblée d'ecclésiastiques.
Les évêques refusent de s'y rendre et l'interdisent à leur clergé. L'assemblée se tient quand même et ordonne aux évêques d'
Aleria (
MATTEU d'ANGELIS), de
Mariana-Accia (
DOMINICO MARIA SAPORITO) et du
Nebbiu (
ROMUALDU MASSEI) de quitter
Bastia, où ils résident, et de réintégrer leur diocèse respectif pour y assumer leurs fonctions.
Faute de quoi, chacun serait dispensé de leur rendre l'obéissance légitime. Les évêques font appel à
Rome, qui leur donne raison. A cette assemblée, il est, entre autre, proposé la création d'une
Università di Scienze del Regnu.
PASQUALE PAOLI, qui a établi son camp dans l'
Orezza, décide de se rendre dans le
Dilà, où son autorité est loin d'être reconnue par tous.
6 Février:
PASQUALE PAOLI écrit:
Je n'ai personne sur qui je puisse me reposer, je fais tout par moi-même…
Mars:
L'
Istria et
La Rocca, pro-génoises, refusent de recevoir
PASQUALE PAOLI.
PASQUALE PAOLI crée une
Régence dans le
Dilà, qu'il confie à
SANTU FOLACCI, d'
Eccica Suareddà, qu'il nomme commissaire général du
Dilà, assisté de
PETRU MARIA CACCIAGUERRA, notaire à
Appietu.
15 Juillet:
Retour en
Corse de l'abbé
CARLU ROSTINI. Débarqué à
Bastia, il demande aux
Génois l'autorisation d'aller voir sa famille à
Cervioni.
De là, il rencontre
PASQUALE PAOLI et lui annonce la prochaine arrivée sur l'
Ile des troupes françaises.
14 Août :
Premier Traité de Compiègne (Traité de Subside) conclu entre la
France et
Gênes pour conserver la
Corse sous la domination génoise.
En 21 articles, le
Roi de France, moyennant un accroissement des subsides, obtient de la
République de Gênes que lui soient remises en dépôt les places d'
Aiacciu,
Calvi et
San Fiurenzu, pour la durée de la guerre contre les
Anglais.
Septembre:
PASQUALE PAOLI manifeste son mécontentement à la suite du
Traité de Compiègne, qui (dans l'
Article XII), promet à la
République de Gênes, aide et protection de la
France.
6 Novembre:
Pour assurer l'empire dans la
Méditerranée, les
Français font garder les côtes de
Corse, par crainte que leurs ennemis, en accord avec
PASQUALE PAOLI, ne s'emparent de quelques ports.
Ainsi, le
Marquis CHARLES de CASTRIES débarque à
Calvi, avec six bataillons, un détachement du
Corps Royal et 200 canonniers, soit 4000 hommes en tout.
Les
Français gardent les ports de
Calvi,
Aiacciu et
San Fiurenzu, leurs alliés génois gardant
Bastia,
Bunifaziu et autres places maritimes de moindre importance.
7 Novembre:
Cunsulta di Petralba:
Le souci d'unité prime tout. On adopte une politique de neutralité dans le conflit qui vient d'éclater entre les puissances européennes (la
France et la
Prusse notamment), et la consigne de ne commettre aucun acte d'hostilité contre les troupes françaises.
23 Novembre:
Cunsulta Generale di Corti:
Organisation des provinces du
Dilà.
Les partisans de
PASQUALE PAOLI du
Dilà apportent leur adhésion aux
Naziunali, et deux d'entre eux,
SEBASTIANU POLI, de
A Suaredda, et
ORAZIU FERRI PISANI, d'
Aiacciu, entrent au
Cunsigliu di Statu et participent au gouvernement.
Lors de la
Cunsulta un violent incident éclate entre des membres du
Dilà (
SEBASTIANU POLI et
ORAZIU FERRI PISANI), et d'autres du
Diquà (
GHJUVANNI TOMASU BOERIO de
Corti).
PASQUALE PAOLI parvient à calmer les protagonistes.
6 Décembre:
A
Calvi, l'abbé
EXPILLY, dans une œuvre manuscrite, trace le portrait de
PASQUALE PAOLI.
11 Décembre:
A
Londres, à
Soho (
Chapel Street), mort de
THEODORE de NEUHOFF, loqueteux et affamé, ancien et éphémère
Roi de Corse sous le nom de
THEODORE 1er.
Sur sa tombe on fait graver
Le destin lui accorda un royaume et lui refusa du pain.
Au cours de l'année, le pape
BENOIT XIV adresse deux lettres aux évêques de
Corse (notamment d'
Aleria, de
Mariana-Accia et du
Nebbiu) où il blâme les membres du
Clergé corse qui soutiennent l'opposition à
Gênes, et réprouve ceux qui affirment la légitimité de la rébellion corse.
En même temps, il s'élève contre les agissements de
PASQUALE PAOLI et approuve les dispositions des évêques.
Décès du docteur
TOMASU GIULIANI. Les armes de la famille
Giuliani, de
Muru et
Algaiola, sont gravées sur sa plaque commémorative dans l'église de
Muru.
Le
Marquis CHARLES de CASTRIES fait construire de nouvelles fortifications à
Calvi.
Naissance de
FRANCESCU ANTONIU CUNEO d'ORNANO, futur général de brigade et marquis.
Edition d'une carte de la
Corse de
DIDIER ROBERT deVAUGONDY, fils de
GILLES (voir
1749), géographe à
Paris et du
Roi de Pologne.
1757:
PASQUALE PAOLI, voulant s'assurer de la stricte neutralité des
Français à son égard, dépêche auprès du
Marquis CHARLES de CASTRIES, un envoyé de la
Nazione,
SALVADORE GINESTRA, pour se faire confirmer ses intentions.
Le
Français affirme qu'il ne s'ingérera pas dans les affaires intérieures de l'
Ile.
7 Février:
MARIU EMMANUELLE de MATRA est de retour en
Corse. Il débarque à
Erbalunga, avec son cousin
ANTONUCCIU.
Après avoir été reçu à
Bastia par le commissaire général
GUISEPPE MARIA DORIA, il se rend, par la mer, à
Aleria, et après avoir réuni des fonds et un millier d'hommes, il se prépare à une nouvelle guerre contre
PASQUALE PAOLI.
Appartition du premier cachet au tampon, armée de
Corse.
Mars:
A
Aleria, affrontement entre les partisans de
PASQUALE PAOLI et ceux de
MARIU EMMANUELLE de MATRA. Ces derniers ont le dessus.
27 Mars:
A
Alandu, nouvel affrontement entre les deux camps.
PASQUALE PAOLI et
IGNAZIU VENTURINI sont assiégés par
MARIU EMMANUELLE de MATRA, avec 2000 hommes, dans le couvent des
Franciscains du
Boziu. Pendant ce temps,
CLEMENTE PAOLI, avec
CARLU CIAVALDINI, s'empare de
Pedicroce, et libère le couvent d'
Orezza, tenu par le
prete DELFINU ANGELINI.
Puis il envoie
COSIMU MARIA CASALTA et
SEBASTIANU ROCCA, avec 150 hommes, en direction du
Boziu, pour libérer
PASQUALE PAOLI et
IGNAZIU VENTURINI.
28 Mars:
D'
Aleria,
TOMASU CERVONI, dont la famille est ennemie des
Matra, et
GHJUVAN FELICE VALENTINI, avec 400 hommes, arrivent également au secours des assiégés, et sortent
PASQUALE PAOLI de ce mauvais pas.
Les hommes de
MARIU EMMANUELLE de MATRA sont battus. Ce dernier est blessé puis achevé par
GHJUVAN FELICE VALENTINI. La répression contre eux sera brutale. Le village de
Valle di Orezza est le plus durement touché (vingt cinq maisons brûlées, deux hommes fusillés, dont le
prete DELFINU ANGELINI).
Les partisans de
MARIU EMMANUELLE de MATRA se réfugient dans le fort de
Padulella ou à
Bastia, d'autres rentrent chez eux.
D'autres prennent le maquis, comme
ANTONUCCIU de MATRA dans le
Capicorsu. C'est la fin de la guerre entre
Matristes et
Paolistes.
PASQUALE PAOLI, ne voulant pas faire couler d'autre sang, offre une amnistie complète à tous ceux qui choisissent de se soumettre. Des otages sont donnés en garantie. Il fait enterrer dignement
MARIU EMMANUELLE de MATRA.
18 Avril:
Cunsulta di Orezza:
On y adopte de sévères mesures de répression contre tous ceux qui refusent les propositions d'amnistie, contre le recel de bandits, ainsi que l'interdiction formelle de toute relation avec les
Génois.
20 Avril:
A
Rome, tentative d'assassinat contre
GHJULIU MATTEU NATALI, auteur du
Disinganno (voir
1748), conseiller du cardinal
FERRONI, hostile à
Gênes.
Il est gravement blessé au ventre. Un de ses agresseurs,
AMBROSINI, est un tueur à gage originaire d'
Algaiola, caporal de l'armée génoise.
Cet attentat est commandité par les
Génois, qui lui reprochent ses prises de positions et ses écrits (voir
1731 et
1736). Soigné par un médecin corse,
NATALE SALICETI, il guérit.
Mai:
Les pièves de
Castellu, du
Fiumorbu, de
Rogna et de
Serra, sous la direction de
ANTONUCCIU de MATRA, tentent de se soulever contre les
Naziunali.
Ces derniers, commandés par le capitaine
CORAZZINI, arrêtent les insurgés à
Pedicorti, et
ANTONUCCIU de MATRA, battu, doit demander asile aux
Génois de
Bastia.
10 Mai:
BIANCA de ROSSI quitte
Zicavu, se fait accompagner à
Aiacciu par des troupes françaises et plusieurs chefs rebelles à
PASQUALE PAOLI portant des cocardes blanches au chapeau, et obtient une garde française à sa porte.
Juin:
Cunsulta di Casinca:
On y fait le point de la situation. Il est décidé de donner priorité à l'édification de la
Nazione, et d'observer une stricte neutralité dans un conflit qui opposerait la
France et l'
Angleterre en
Corse.
Juillet:
Cunsulta di Caccia:
On y traite des mêmes sujets que ceux abordés à la
Cunsulta di Casinca.
Le maréchal de camp, le
Comte NOËL de JOURDA,
Comte de VAUX (voir
1739), arrive en
Corse, en remplacement du
Marquis CHARLES de CASTRIES.
24 Août:
Les
Naziunali veulent déloger les
Génois de la tour de
San Pellegrinu. Ils échouent.
26 Août:
Naissance, à
U Salgetu, de
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
Septembre et Octobre:
Le parti français du
Dilà, animé par
ANTONIU COLONNA di BOZZI, et sa sœur
BIANCA de ROSSI, tient deux
Cunsulte, une au couvent d'
Ulmetu, pour l'
Ornanu, l'
Istria, le
Talavu et
La Rocca, l'autre, le
29 Octobre, au couvent de
Mezzana, pour la
Cinarca et
Vicu, où il est question de la souveraineté des provinces du
Sud.
Dans ces deux
Cunsulte, il est hors de question de faire alliance avec les
Génois ou avec les
Naziunali de
PASQUALE PAOLI.
En aucune façon, la Terra di I Signori ne veut se mêler à la Terra di U Cumunu.
PASQUALE PAOLI est en tournée dans le
Capicorsu.
Décembre:
En réponse à
ANTONIU COLONNA di BOZZI,
PASQUALE PAOLI décide d'un nouveau voyage dans le
Dilà, dans sa grande majorité
Pro-Français.
Il est accompagné de
SANTU FOLACCI et de
ANTONIU COLONNA di BOZZI.
La province de
La Rocca, pro-génoise elle, refuse de recevoir le
Capu Generale.
4 Décembre:
Cunsulta di Ulmetu:
Elle est présidée par
PASQUALE PAOLI lui-même. La province de
La Rocca refuse d'y participer. Il installe une magistrature provinciale et en fait donner la présidence à
ANTONIU COLONNA di BOZZI.
20 Décembre:
Cunsulta di Mezzana:
Elle est présidée par
PASQUALE PAOLI.
23 Décembre:
Cunsulta di l'Istria:
Elle se tient au couvent de l'
Istria et est présidée par
PASQUALE PAOLI.
PASQUALE PAOLI fonde le chantier naval de
Centuri.
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, de
Bastia, est capitaine au
Régiment Royal Corse et
Chevalier del'Ordre de Saint Louis.
FILIPPU MARTINU COSTA est lieutenant au
Régiment Royal Corse.
En
France, création du régiment corse, le
Corse Cavalerie Légère.
Décès de
FRANCESCU ARRIGHI de CASANOVA, capitaine au
Régiment Royal Corse.
1758:
Escarmouches entre escadrons volants corses et génois, surtout près de
Bastia que les
Naziunali encerclent toujours.
PASQUALE PAOLI est de retour de sa visite dans le
Dilà.
15 Avril:
A
Curbara, le podestat major de la piève d'
Aregnu reçoit
PASQUALE PAOLI dans le
Castel de Guido (voir
1292), où il rencontre les
Nobili d'
Algaiola,
BAGNARA,
CASTAGNOLI,
GIULIANI et
PADRONI, (dits
I Quattru di Algaiola) afin qu'ils lui cèdent le port d'
Algaiola.
Craignant les représailles génoises, ces derniers refusent.
A
Naples, publication de la première édition de la
Giustificazione della Rivoluzione di Corsica e della ferma risoluzione presa da'Corsi di mai più sottomettersi al dominio di Genova, écrite en
Italien, à
Corti, par l'abbé
GREGORIU SALVINI, de
Nesce, secrétaire de
PASQUALE PAOLI,
avec l'approbation de tous les Sages. Il s'agit d'un réquisitoire passionné contre 160 cas d'abus administratifs et judiciaires. C'est la suite de la polémique sur le soulèvement du
Peuple Corse. Une deuxième édition de la même œuvre parait, écrite à
Oletta, dans un format plus grand, et sous le titre de
Giustificazione della Rivoluzione di Corsica e della ferma risoluzione presa da'Corsi di non sottomettersi mai più al dominio di Genova.
Il y aura d'autres éditions, innombrables.
2 ou 19 Mai:
Cunsulta d'Istria:
Elle se tient dans le couvent de
Bicchisgià, sous la présidence du capitaine
ORAZIU di QUENZA.
Les partisans génois de
La Rocca, du
Talavu et de l'
Istria s'unissent pour se déclarer contre
PASQUALE PAOLI, et se réclament ouvertement pour
Gênes.
Ils interdisent à
PASQUALE PAOLI l'accès de leur région.
Août:
Cunsulta di Mezzana:
En riposte à la
Cunsulta d'Istria, les partisans de
PASQUALE PAOLI élisent
ANTONIU COLONNA di BOZZI commandant du
Dilà.
Les principaux participants à la précédente
Cunsulta se rallient alors à
ANTONIU COLONNA di BOZZI, et donc à
PASQUALE PAOLI.
14 au 17 Septembre:
Cunsulta di Santu Petru di Nebbiu:
·
La
Nazione est divisée en neuf juridictions ou provinces, six dans le
Diquà (
Corti,
Aleria,
Casinca,
Balagna,
Nebbiu et
Capicorsu) et trois dans le
Dilà (
Vicu,
Celavu et les trois pièves d'
Istria:
Ornanu,
Talavu et
La Rocca).
·
A la tête de chaque juridiction, un
Magistratu di a Provincia, composé d'un
Presidente, de deux
Cunsultori, d'un
Auditore et d'un
Cancillieru.
·
Le
Magistratu di a Provincia est élu pendant les
Diete Generali. A la fin de leur mandat,
les Magistrati sont soumis au contrôle public de leur gestion par les
Sindicatori.
·
Le
Magistratu di a Provincia rend la justice dans toutes les causes, aussi bien civiles que criminelles. En appel , les causes civiles vont devant la
Rota civile, composée de trois légistes, qui instruisent en même temps les procès militaires, lesquels sont traduits devant le
Supreme Cunsigliu di U Statu.
·
Le
Supreme Cunsigliu di U Statu, avec le
Magistratu di e Provincie, exerce le pouvoir exécutif. Il est constitué par le
Generale, ou
Presidente,
PASQUALE PAOLI, le
Supreme Capu di A Nazione, élu à vie, commandant suprême des armées, et par 18
Conseillers,
Cunsiglieri di Statu, âgés de 35 ans au moins, élus, pour un an, par province (six dans le
Diquà et trois dans le
Dilà).
·
Les
Cunsiglieri di Statu ont le même pouvoir que le
Presidente, siègent, à tour de rôle, avec le
Presidente, trois tous les quatre mois, et sont soumis à la
Censura et au contrôle de l'assemblée générale souveraine, la
Suprema Cunsulta Generale.
·
La
Suprema Cunsulta Generale, qui détient le pouvoir législatif, est convoquée, par
Circulari, deux fois par ans, au printemps et à l'automne, à
Corti.
·
Chaque communauté ou paroisse mandate un député,
Prucuratore, l'élection de ce dernier se faisant à la majorité des deux tiers.
·
Les anciens
Cunsiglieri di Statu, les
Presidenti en exercice des magistratures, les représentants des églises, les curés doyens,
Pievani, les supérieurs provinciaux des ordres réguliers sont délégués d'office aux
Supreme Cunsulte Generali.
·
Toutes les lois ou ordonnances, une fois adoptées et votées, sont imprimées, et un exemplaire est envoyé au
Pudestà Maggiore de chaque communauté, qui en a la garde et la charge de les transmettre à son successeur.
·
A la tête de chaque communauté, le
Pudestà Maggiore est assisté de deux
Anziani, ou
Padri di U Cumunu, élus chaque année, à bulletins secrets, par les membres de la communauté.
·
Le
Pudestà Maggiore, avec ses
Anziani, a la charge et la responsabilité des intérêts de la commune. Il doit rendre compte au
Magistratu di a Provincia de tout désordre ou délit survenu dans sa localité.
·
Chaque piève a son percepteur,
U Percettore, et, également, un commissaire aux armes,
U Commisariu de i Armi.
·
Chaque village a un ou plusieurs capitaines,
I Capitani.
Octobre:
Dans une lettre,
ANTONIU COLONNA di BOZZI condamne les
Anziani di Aiacciu, qui sont favorables à
Gênes, et n'ont pas voté pour lui.
Cunsulta di Ornanu:
Au couvent d'
Ornanu, en réaction à l'attitude de
ANTONIU COLONNA di BOZZI, les
Anziani di Aiacciu font élire
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, le neveu de
LUCA d'ORNANO, chef du
Dilà.
A
Suveria, naissance de
LISANDRU ORDIONI, futur
Baron d'Empire.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1755) est colonel au
Régiment Royal Corse et chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
MATTEU de BUTTAFUOCO et
MARENGO, officiers au
Régiment Royal Corse, sont en congé de semestre en
Corse.
PASQUALE PAOLI leur propose, en vain, de mettre leurs épées au service de la
Patrie.
FRANCESCU de GAFFORI (dit
Checcu), fils de
GHJUVAN PETRU (voir
1753), s'engage dans le
Régiment Royal Corse. Il a quatorze ans.
A
Lausanne, chez
Bousquet, publication du premier tome des
Mémoires historiques, militaires et politiques sur les principaux évènements arrivés dans l'Ile, Royaume de Corse, avec l'histoire naturelle de ce pays là, de
LOUIS-ARNAUT JAUSSIN (voir
1738), qui couvrent la campagne en
Corse des troupes françaises de
1738 à
1741.
Bastia compte 4800 habitants,
Aiacciu, 4000.
PASQUALE PAOLI fonde
L'Isulà (appelée
Paolina et plus tard
Vaux) en tant que port, pour faire concurrence à
Algaiola et à
Calvi.
A
Ghisoni, naissance de
VINCENTE MARIA COSTANTINI, futur général de brigade.
1759:
Janvier:
Arrivée en
Corse du nouveau commissaire général génois
GIAN BATTISTA de SOPRANIS. Il remplace
GUISEPPE MARIA DORIA.
Les
Naziunali enserrent toujours les villes génoises de l'
Ile en une sorte de blocus impénétrable.
Notamment
Bastia est sous le contrôle de la garnison de
Furiani.
Mars:
GIAN BATTISTA de SOPRANIS, avec son adjoint
GIOVANNI BATTISTA SAULI, tente de desserrer l'étau que les
Naziunali exercent sur
Bastia. Il échoue à
Furiani, dans sa tentative.
Le
Comte de VAUX sort de
Calvi, et prend position dans le couvent des
Franciscains d'
Alzipratu, installant son artillerie sur les collines voisines. Il viole ainsi les clauses du
Traité de Compiègne, qui assignait aux
Français les seules places de
Calvi,
Aiacciu et
Porti Vechju.
Les
Naziunali demandent aux
Français d'évacuer
Alzipratu.
Le
Comte de VAUX, qui se prépare à quitter la
Corse avec ses troupes, n'insiste pas et abandonne le couvent.
Décès de l'évêque d'
Aiacciu BERNARDINO CENTURIONE.
Le poste de vicaire général d'
Aleria est pourvu de deux vicaires: un (le chanoine
OTTAVI, d'
Aiacciu), désigné par
MATTEU d'ANGELIS, l'évêque d'
Aleria, réfugié à
Bastia, l'autre (le chanoine
IGNAZIU FELCE, d'
Alisgiani) par le chapitre de
Campulori.
1er Avril:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI arrive en
Corse pour la troisième fois (voir
1756), en qualité de commissaire à la guerre,
Commisario Straordinario. Il a pour mission de libérer
Bastia, avec la destruction de la garnison de
Furiani.
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI arrive aux pieds des murs de
Furiani, s'empare de l'église de
San Pancraziu, qu'il fait sauter, et installe son artillerie.
30 Avril:
Le
Corse MATTEU d'ANGELIS, évêque d'
Aleria, écrit à
Gênes pour
supplier la République de bien vouloir pousser jusqu'au bout la destruction de Furiani ( !).
Les troupes françaises quittent la
Corse. Elles reçoivent l'ordre de retourner en
France pour protéger les plages du sud de la
Provence, où les
Anglais menacent de débarquer.
1er Mai:
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI fait bombarder
Furiani.
20 Mai:
Fin des bombardements de
Furiani. Les
Génois donnent l'assaut, et prennent les premières maisons du village. Des renforts
Naziunali arrivent, et, pris entre deux feux, les
Génois battus, se retirent.
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI se replie sur
Bastia, puis rentre à
Gênes, où il est fort mal reçu.
Le
Génois BENEDETTO ANDREA DORIA, natif de
Ruglianu, neveu de
BERNARDINO CENTURIONE est le nouvel évêque d'
Aiacciu. Il succède à son oncle (voir
1741).
PASQUALE PAOLI, voulant soustraire les religieux à l'emprise génoise, essaie de faire remplacer leurs
Supérieurs d'origine ligure par des
Corses. Ainsi, il fait élire comme
Provincial des Franciscains le
Père SERAPIONE, de
Tralonca.
Juin:
A
Lucciana, à la suite d'une convocation du
Supreme Cunsigliu, se tient un congrès des représentants du clergé de
Corse, auquel participe
PASQUALE PAOLI.
Les chanoines
IGNAZIU FELCE et
ORSATONI, sont chargés de se rendre auprès du nouveau pape
CLEMENT XIII pour lui exposer les graves désordres que traverse l'église corse, (en autre la nomination du vicaire général du diocèse d'
Aleria), de faire valider l'élection du
Provincial des Franciscains, et lui demander la venue sur l'
Ile du vicaire apostolique désigné par la congrégation générale des cardinaux à
Rome,
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS.
28 Juin:
Les
Buonaparte de
Florence reconnaissent dans un acte officiel les
Buonaparte d'
Aiacciu comme leurs parents.
19 et 20 Août:
Cunsulta di Corti:
Session ordinaire de l'
Assemblée de Corse. Les représentants du
Dilà réclament la présence de
PASQUALE PAOLI dans leurs provinces pour y établir la même forme de gouvernement que celle qui régit les provinces du
Diquà.
Ne pouvant se déplacer,
PASQUALE PAOLIenvoie trois émissaires, ayant pour mission de créer quatre juridictions dans le
Dilà, avec à la tête de chacune, un
Magistratu.
PASQUALE PAOLI s'installe au
Palazzu Naziunale, à
Corti, où il dispose d'un appartement et d'un valet de chambre, un déserteur français nommé
JOSEPH DUPUY.
Septembre:
PASQUALE PAOLI est dans le
Nebbiu, où il prépare l'attaque de
San Fiurenzu.
Complot déjoué contre
PASQUALE PAOLI. Les instigateurs du complot, sont le commissaire général génois
GIAN BATTISTA de SOPRANIS et le
piuvanu de
Patrimoniu, l'abbé
FRANCESCU ANTONIU SALICETI, dit
Peverinu, avec la complicité du serviteur de celui-ci et d'un marchand génois d'
Oletta. Ces deux derniers sont condamnés à la potence, et le
piuvanu, en fuite, à l'exil perpétuel.
18 Septembre:
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS, évêque de
Segni, est officiellement nommé vicaire apostolique en
Corse par le pape
CLEMENT XIII.
24 Décembre:
Les pièves du
Dilà, organisées à la façon de celles du
Diquà, reçoivent chacune leur
Presidente:
SANTU FOLACCI pour
Cavru et
Celavu,
GHJUVAN DUMENICU PERETTI, pour l'
Istria, l'
Ornanu et le
Talavu,
ANTONIU COLONNA di BOZZI pour
Mezzana, et
ANTONIU PADUVANU PERETTI, de
Livia, neveu de
LILLU PERETTI, pour
La Rocca.
Dans la piève d'
Ampugnani, conflit grave entre les communautés de
A Croce et de
Ficaghja.
FRANCESCU de GAFFORI quitte le
Régiment Royal Corse pour s'engager dans le
Régiment des Volontaires Corses.
A
Lausanne, publication du deuxième tome des
Mémoires militaires, historiques et politiques de
LOUIS-ARNAUT JAUSSIN (voir
1758), qui couvrent la campagne en
Corse des troupes françaises de
1738 à
1741, sous le titre de
Contenant un Recueil de Lettres, Instructions, Anecdotes, et autres Titres importants, qui servent à vérifier la plupart des événements rapportés dans les trois premiers livres de ces Mémoires.
Parution à
Amsterdam, de
Essai sur les grands évènements par les petites causes, de
ADRIEN RICHER, dans lequel il donne une version détaillée des causes de la révolution corse de
1729.
L'abbé
CARLU ROSTINI quitte la
Corse et rejoint son régiment le
Royal Corse.
GHJUSEPPU MARIA et
LUCIANU BUONAPARTE, fils de
SEBASTIANU (voir
1720) obtiennent une reconnaissance de parenté de la noble et ancienne famille
Buonaparte de
Florence.
Parution d'une carte de la
Corse, anonyme, en neuf cartons.
1760:
LISANDRU FARINOLA est podestat de
Bastia.
Janvier:
Après les bombardements des
Génois, les
Naziunali décident une remise en état du village et de la place forte de
Furiani.
Le blocus de
Bastia est également renforcé.
22 Janvier:
A
Nonza, naissance de
VINCENTE AVOGARI de GENTILE, descendant des
Obertenghi.
10 Février:
Tentative de coup de main des
Naziunali sur
San Fiurenzu. Les attaquants entrent dans la ville, mais les
Génois, regroupés dans la citadelle, reçoivent le secours de 200 hommes venus du
Capicorsu, et, malgré les renforts commandés par
CLEMENTE PAOLI, obligent les
Corses à se retirer.
Mars:
A
Campulori, plus exactement à
Prunete, près de
Cervioni, installation, dans le couvent sous la responsabilité du père
LEONARDU, de la première
Stamperia (imprimerie) dans l'
Ile.
La presse, commandée à
Naples, embarquée à
Livourne sous les soins de l'abbé
LUIGGI ZERBI arrive à
Prunete avec son imprimeur,
DOMENICO ASCIONE, de
Naples également.
Dans
La Rocca circule un
Manifeste en faveur de
Gênes, signé par 237
Principali, dont une quinzaine de curés.
Le
Visiteur Apostolique des évêchés de
Corse (
Aiacciu,
Aleria,
Mariana-Accia et
Nebbiu),
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS, se prépare à rejoindre son poste dans l'
Ile.
Les
Génois, qui sont opposés à la nomination et à la mission du prélat, lui ordonnent de renoncer à ce voyage en
Corse.
18 au 19 Mars:
Dans la nuit, naufrage de deux grosses barques génoises qui croisaient entre le
Capicorsu et
Aleria.
L'une s'échoue à
Pontepratu, l'autre au
Pinetu. Leur mission était d'empêcher le débarquement du
Visiteur Apostolique. Les
Naziunali parviennent à s'emparer des 50 petits canons qui les armaient (24 canons de 12 venus de
Hollande et 36 petits canons de bronze, de calibre 6).
7 Avril:
Le
Visiteur Apostolique CESARO CRESCENZIO de ANGELIS quitte clandestinement
Rome pour rejoindre la
Corse.
14 Avril:
Par décret du
Sénat de Gênes, défense est faite à
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS d'aborder clandestinement l'
Ile de
Corse, sous peine d'arrestation immédiate. Sa tête est mise à prix pour 6000 écus romains.
23 Avril:
Le
Visiteur Apostolique CESARO CRESCENZIO de ANGELIS débarque aux
Prunete, sur la plage d'
Aleria, reçu par tout un peuple de
Corses armés, qui veulent lui servir de garde. Il est accueilli par
GHJUSEPPU BARBAGGI (voir
1749), le futur gendre de
CLEMENTE PAOLI, en qualité de représentant de la
Nazione.
30 Avril:
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS, installé dans le palais épiscopal de
Cervioni, inaugure sa visite épiscopale par une cérémonie religieuse dans la cathédrale d'
Aleria.
PASQUALE PAOLI fait remettre au
Visiteur Apostolique CESARO CRESCENZIO de ANGELIS le fond des revenus ecclésiastiques de
Corse.
10, 11 et 12 Mai:
Cunsulta di Corti:
GHJUSEPPU MARIA MASSESI (voir
1746), est
Gran'Cancillieru, et
DUMENICU MARIA ANGELI,
Sottu Cancillieru.
Il est décidé de ne plus s'immiscer dans les affaires de l'église corse.
Le décret du
Sénat de Gênes du
14 Avril est déclaré nul.
Le
Visiteur Apostolique recevra les dîmes des diocèses soumis à son autorité.
14 Mai:
Le pape
CLEMENT XIII fait afficher à
Rome et à
Latran, un bref qui condamne etannule le décret du
Sénat de Gênes du
14 Avril.
20 Mai:
Cungressu di Casinca:
Manifeste du Général et du Suprême Conseil d'Etat qui décide la guerre sur mer. Il est décidé de construire deux
mezze galere, sorte de navires d'une vingtaine de mètres de long, six de large, une cinquantaine d'hommes d'équipage, dont une vingtaine de rameurs, armés de deux petits canons. De plus, des particuliers ou des patrons, même étrangers, pourront armer des bâtiments.
Ils recevront pour cela
Passeporti e Instruzioni opportune. La guerre maritime contre les
Génois est ouverte.
Parmi les capitaines de ces bâtiments, on trouve des
Capicorsini, tels
SEBASTIANU PICCIONI,
TERAMU TERAMI et
GHJORGHJU ROSSI, des
Balagnesi, tels
ANTON MATTEU et
GHJUSEPPU ARENA,
GHJUVANNI ORTICONI et
DUMENICU ANTONMATTEI, des
Aiaccini, tels
GHJORGHJU STEPHANOPOLI,
LAZARU COSTA et
ANTONIU SAGUINE, et d'autres tels
MIGHELE et
GHJUVANNI NOBILI,
Corses de
Livourne,
ANGHJULU FRANCESCHI,
ANTONIU SABBATINI,
NICOLU BARGONE, de
Capraia,
SERPENTINI,
ANTONIU OLETTA,
GHJUVAN BATTISTA de PERI, dit
Comte de PEREZ, chevalier de l'
Ordre de Malte, commandant de la flottille…
23 Mai:
A
Bunifaziu, dans l'oratoire de
San Ghjuvanni Battista, le commissaire génois du
Dilà,
TOMMASO SPINOLA, appelle les partisans de
Gênes à une
Cunsulta.
Quelques notables de
La Rocca répondent à cette convocation, cinq de
Livia, quatre de
Quenza et
Porti Vechju, deux de
Zonza, cinq de
Taddà, et deux de
Sarté.
30 Mai:
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS publie un édit menaçant d'excommunication tous ceux qui ne payeront pas la dîme, et fait dresser un inventaire de tous les biens ecclésiastiques. Conformément à sa mission, il gouverne l'église corse.
Craignant un coup de main génois,
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS doit quitter le couvent de
Campulori pour celui du
Rustinu.
Les habitants de
La Rocca décident de se soumettre à l'autorité du
Visiteur Apostolique.
26 Juin:
PASQUALE PAOLI fait venir en
Corse entre
5000 et 10000 Juifs du nord de l'
Italie (les chiffres varient selon les sources), de
Milan, de
Turin, ainsi que de
Gênes, pour revitaliser l'
Ile suite à
400 ans d'occupation génoise.
Afin de les rassurer sur leur intégration et sur la volonté du
Peuple Corse de les considérer comme leurs égaux, il déclare:
les Juifs ont les mêmes droits que les Corses puisqu'ils partagent le même sort.
Citoyens à part entière les
Juifs bénéficient d'une totale liberté de culte, ce qui n'est pas le cas dans bon nombre de pays.
Ils peuvent désormais s'installer en
Corse, et y vivre à leur guise. Le droit de vote leur est accordé.
A
Campulori, dans le couvent, la
Stamperia est en état de fonctionner. Elle ne sort de ses presses que les placards, les proclamations ou les manifestes officiels, avant de sortir la gazette du gouvernement.
PASQUALE PAOLI fait exécuter le drapeau national corse avec
Sainte Dévôte au revers et la
Tête de Maure à l'avers.
PASQUALE PAOLI écrit à
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA que
pour rendre le commerce plus avantageux, il faudrait que quelques-uns des plus riches propriétaires de la Nazione s'unissent en société pour acheter des bâtiments à cet effet, à l'exemple des compagnies de Hollande et d'Angleterre. Il faudrait faire comprendre à ces riches fainéants, qui sont en même temps avides, que seul le commerce maritime peut faire sortir de la misère aussi bien l'Etat que les particuliers. Témoins, la Hollande et l'Angleterre qui sont devenues la terreur des mers. Toutes les grandes choses ont de petits débuts…
16 Juillet:
Arrivée à
Bastia de
DOMENICO INVREA, le nouveau commissaire général génois, qui remplace
GIAN BATTISTA de SOPRANIS.
DOMENICO INVREA est accompagné de 800 soldats du
Régiment d'Albenga. Il organise une nouvelle offensive sur
Furiani.
8 Août:
Attaque génoise sur la tour de
Ferringule. Elle échoue.
23 Août:
Réunis dans le couvent de
Campulori, les représentants de
La Rocca, se déclarent contre les
Génois, et unanimement associés au gouvernement de
PASQUALE PAOLI.
PASQUALE PAOLI est indisposé par une fièvre intermittente, probablement d'origine paludéenne.
L'abbé
CARLU ROSTINI offre ses services à
PASQUALE PAOLI qui les accepte. Il quitte le
Régiment Royal Corse et rentre sur l'
Ile.
1er Septembre:
A
Campulori, la
Stamperia imprime la première gazette du gouvernement, sous le titre de
Ragguagli dell'Isola di Corsica.
Le château de
Nonza et sa tour sont remis en état, rehaussés et occupés par les
Naziunali.
Octobre:
Les
Naziunali décident de fortifier
San Lurenzu. Avec
Furiani et
Biguglia, ces petits forts gênent considérablement le ravitaillement de
Bastia.
Devant ce danger, les
Génois attaquent
San Lurenzu et
Biguglia.
Battus par les
Naziunali, les soldats de la
République laissent de nombreux morts, et des prisonniers, dont deux officiers.
Novembre:
Les
Naziunali attaquent la tour de
A Mortella, construite par
ANDREA DORIA (voir
1555) ,située au nord de
San Fiurenzu.
Après l'avoir bombardée, les
Corses, emmenés par
GHJUVAN CARLU SALICETI, enlèvent la tour aux
Génois.
7 Décembre:
Les
Naziunali prennent la tour de
Centuri.
Dissolution du
Régiment des Volontaires Corses.
FRANCESCU de GAFFORI rentre en
Corse.
A
Ciamanaccia, drame passionnel, entre les
Leonetti et les
Gabrielli, qui fait sept morts. Le curé du village,
HYACINTHU GABRIELLI, est l'instigateur de ce drame.
PAULU VINCENZU COLONNA d'ISTRIA reçoit le titre de
Marquis de Galliano, en vertu des dispositions testamentaires de son oncle maternel, le marquis italien
GIOVANNI POLO de GALLIANO.
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA, de
Porti Vechju, est colonel au service des armées de
Venise.
A
Aiacciu, naissance de
FRANCESCU MARIA COSTA de BASTELICA, futur médecin militaire et
Conservateur des Eaux et Forêts de Corse.
A
A Penta di Casinca et
U Castellà di Casinca, il est interdit (avec établissement d'amendes) d'utiliser du
daphné gnidium, ou
joli bois, qui entre dans la composition de ce que les pêcheurs appelle le
pain des pourceaux: celui-ci, jeté au milieu des filets, aveugle les poissons, qui se précipitent dans le piège.
Le père
Servite BONFIGLIU (ou
BONIFAZIU)
GUELFUCCI, originaire de
Belgudé, écrit, à
Campulori,
La Corsica a suoi figli. Homme d'esprit et de sciences, il écrira également les
Memorie per servire alla Storia delle Rivoluzioni di Corsica, et sera professeur à l'
Università di Corti.
A
Vintimiglia (dont il est l'évêque depuis
1941), l'ancien évêque de
Sagone PIER MARIA GIUSTINIANI (voir
1737), entreprend de réfuter la
Giustificazione della Rivoluzione di Corsica e della ferma risoluzione presa da'Corsi di mai piu sottomettersi an dominio di Genova, de l'abbé
DON GREGORIU SALVINI, (voir
1758), qu'il attribue à
GHJULIU MATTEU NATALI, dans des
Riflessioni intorno ad un libro intitulato Giustificazione della Rivoluzione di Corsica…
A
Corti, édition d'une traduction en
Français, langue européenne, d'un résumé de la
Giustificazione della Rivoluzione di Corsica e della ferma risoluzione presa da'Corsi di mai piu sottomettersi an dominio di Genova, de l'abbé
DON GREGORIU SALVINI (voir
1758), sous le titre de
Memoria apologetica sull'ultima rivoluzione dell'Isola di Corsica, par l'abbé
CARLU ROSTINI.
A
Campulori, édition anonyme d'un
Manifesto della Serenissima Republica di Genova con le riposte da un Corso.
A
Campulori, édition de
Discorso Theologico-Canonico-Politico, très favorable à
Gênes, écrit par le chanoine génois
GIROLAMO GASTALDI.
Edition de deux cartes de la
Corse de
THOMAS KITCHIN, graveur, éditeur et géographe à
Londres.
1761:
30 Janvier:
Les
Naziunali s'emparent des tours de
Girolata et de l'
Imbutu, distante de cinq milles.
14 Février:
PASQUALE PAOLI est en
Casinca, à
Penta. Il veut s'emparer de la tour de
San Pellegrinu.
18 Février:
Les
Naziunali attaquent la tour de
San Pellegrinu. Sans succès.
FRANCESCU PIETRI et
MORELLI, de
U Viscuvatu périssent dans cette attaque.
28 Février:
Les
Génois tentent une sortie de la tour de
San Pellegrinu. Ils échouent.
Avril:
Les
Génois, devant leurs échecs militaires, décident d'utiliser une nouvelle méthode :
diviser pour régner.
9 Mai:
Le
Sénat de Gênes fait paraître un édit promettant la paix et l'amnistie générale (
Manifeste génois de Conciliation).
Cet édit est lu à
Bastia par une délégation du
Sénat.
Il s'engage également sur un accord honorable et avantageux pour tous. Il est décidé qu'une délégation de six sénateurs génois (la
Magnifique Députation) se rendra en
Corse afin d'étudier et mettre au point cet accord avec les responsables corses.
14 Mai:
Cunsulta Generale di U Viscuvatu:
Cette assemblée, convoquée au couvent de
San Francescu par
PASQUALE PAOLI, dénonce sur un ton violent les manœuvres de
Gênes (corrompre des officiers corses et en faire des mercenaires à son service).
Elle est perturbée par les officiers corses anti-
Naziunali, les
Sediziosi.
Les séances de la
Cunsulta sont remises à plus tard, et la chasse aux
Sediziosi commence.
GHJACUMU DANTE GRIMALDI est arrêté à
Palasca, et ramené chez ses amis génois à
Bastia,
LIMPERANI est pris en
Casinca et est emprisonné dans la tour de
Furiani.
Proclamation de la
Guerre de Courses contre les bâtiments génois.
18 Mai:
Arrivée à
Bastia des six sénateurs,
Senatori Pacificatori della Corsica (
DOMENICO PALLAVICINI,
GIAMBATTISTA SPINOLA,
GIANFRANCO PALLAVICINI,
MARCELLO DURAZZI,
GIROLAMO CURLO et
FELICE BALBI).
Ils sont reçus par toute la fine fleur des officiers corses au service de
Gênes (bannis ou exilés par les
Naziunali) favorables aux
de Matra, et ennemis de
PASQUALE PAOLI.
Parmi eux, les colonels
DON FILIPPU GRIMALDI, de
Moriani, leur chef,
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI,
VINCENTE FILIPPU de CARAFFA ,
SIMONE BRANDU PANZANI, le lieutenant colonel
CARLU COTTONI, les majors
ORAZIU di QUENZA et
GUERRINI, les capitaines
GHJACUMU DANTE GRIMALDI, (fils de
DON FILIPPU) de
Caccia, et
LIMPERANI, de
Casinca, le colonel
GHJACUMU MARTINETTI, le
Bastiais UGU PARTENOPEO,
ANGHJULUCCIU COLOMBANI,
SAVERIU PAGANELLI et
ANTONUCCIU de MATRA.
Une lecture solennelle de l'édit du doge, datée du
9 Mai, est donnée à l'assemblée.
24 Mai:
Reprise de la
Cunsulta di U Viscuvatu:
Réponse des
Corses au
Manifeste génois de Conciliation:
La Nazione ne donnera aucune suite aux propositions des Génois tant que ces derniers ne reconnaîtront pas sa liberté et l'indépendance de son gouvernement, et tant qu'ils ne céderont pas les places qu'ils tiennent encore dans l'Ile. Une fois ces conditions préalables acceptées et réalisées, la Nazione indemnisera d'une façon équitable et juste l'honneur et les intérêts de la République de Gênes.
Cette résolution solennelle, approuvée, signée et jurée par tous les chefs et les représentants de la
Nazione, ouvre la voie de l'
Indépendance.
D'autres décisions très importantes sont prises à cette
Cunsulta di U Viscuvatu:
Levée d'une contribution extraordinaire pour la guerre,
Corti est déclarée
Capitale de la Corse et siège du
Guvernu Supreme (
Article III),
frappe de monnaie d'argent et de cuivre aux armes du
Royaume (
Article IV),
établissement du papier timbré,
adresse d'un
Mémoire aux Souverains d'Europe,
répression contre les suspects de sédition accentuée,
ordre d'abattre
GHJACUMU MARTINETTI,
mesures contre le traître
DON FILIPPU GRIMALDI, dont l'effigie de
Traître et Félon, est publiquement pendue et brûlée…
L'abbé
FRANCESCU ACQUAVIVA, de l'
Acquale di Niolu, docteur de l'université de
Padoue, est chargé de trouver en
Europe des spécialistes de la frappe de la monnaie.
Il ramènera sur l'
Ile un orfèvre bavarois,
WOLFGANG OBER, un horloger autrichien,
ROBERT CLU, et un horloger suisse,
LOUIS JACQUES DESCOMBES.
Un maître monnayeur romain,
PIETRO ORTOSANI, assisté d'un contremaître, de six ouvriers et de quatre aides travaillent à la fabrication de la monnaie.
Juin:
PASQUALE PAOLI est à
Corti, avec
DUMENICU ARRIGHI,
CARLU GRIMALDI d'ESDRA et
AGOSTINU COTTONI, membres du
Guvernu Supreme.
8 Juin:
Affrontements entre
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et son beau-frère
LILLU PERETTI, du
Parti Déclaré pour la République. Il y a plusieurs morts et blessés.
17 Juillet:
PASQUALE PAOLI et les chefs de régions entreprennent une tournée dans le
Diquà.
La tour de
San Pellegrinu, que les
Génois ont abandonné et fait sauter, est occupée par les
Naziunali.
25 Juillet:
PASQUALE PAOLI, escorté de 300 hommes, va au secours de
Furiani, que les
Génois ont de nouveau attaqué.
29 Juillet:
Arrivée à
Bastia du nouveau commissaire général
GIOVANNI BATTISTA SAULI. Il succède à
DOMENICO INVREA.
Les six
Senatori Pacificatori della Corsica et leurs alliés corses, rentrent à
Gênes, ayant échoué dans leur tentative de division des
Corses.
Août:
PASQUALE PAOLI, avec le soutien des frères
TERAMU et
GHJUSEPPE MARIA TERAMI, est dans le
Capicorsu, où les
Génois tiennent encore
Ruglianu et
Macinaghju.
Il cherche à s'en emparer, et chasser ainsi les
Génois de la région.
17 Août:
Avec 2000 hommes
PASQUALE PAOLI attaque
Ruglianu. La tour, défendue par un sergent et huit hommes, capitule. Le village résiste.
20 Août:
PASQUALE PAOLI assiège alors
Macinaghju. Mais la position, tenue par 200 soldats, est bien défendue, et les
Naziunali échouent dans leur tentative.
Septembre et Octobre:
ANTONUCCIU de MATRA (voir
1757), cousin des deux frères
MARIU EMMANUELLE et
FRANCESCU ALERIU, attaque les
Naziunali à
Aleria.
A
Appietu,
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA et
GHJUVANNI BATTISTA PIANELLI se déclarent pour
ANTONUCCIU de MATRA.
Dans le
Dilà,
ANTONIU COLONNA di BOZZI, qui prend ouvertement le parti de la
France entre en dissidence avec
PASQUALE PAOLI.
Toutes ces rébellions sont maîtrisées.
21 Septembre:
Macinaghju résiste toujours au siège des
Naziunali.
Les partisans de la
République de Gênes et les
Paolistes, éphémèrement unis contre
ANTONIU COLONNA di BOZZI, marchent sur
Ziddarà, où ce dernier s'est réfugié:
ceux du
Talavu, menés par
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI,
ceux de
La Rocca et les seigneurs d'
Istria,
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA,
ceux de l'
Ornanu avec
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu,
SANTU FOLACCI et ses hommes …
ANTONIU COLONNA di BOZZI, malade ou blessé, se retire à
Aiacciu.
Le médecin
ROSSI le soigne jusqu'à sa mort, dans la
Casa Frassetu. Il est enterré, clandestinement, dans l'église des
Capucins.
30 Octobre:
PASQUALE PAOLI répond à
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA, qui lui transmet les salutations de
FRANCESCU MARIA ORNANO, colonel au
Régiment Royal Corse, qu'il préférerait voir tous ces officiers corses se mettre au service de leur
Patrie.
Novembre:
ANTONUCCIU de MATRA reprend son fort d'
Aleria. Il a avec lui
GHJACUMU MARTINETTI, du
Fiumorbu,
GHJACUMU FRANCESCU PIETRI, dit
Cannuchjale, de
Tavagna, et
GHJUSEPPU MARIA FABIANI (voir
1722), de
Balagna.
Fondation de
L'Isulà (voir
1758) par
PASQUALE PAOLI, pour s'opposer à
Calvi et
Algaiola.
GHJUSEPPU BARBAGGI épouse
DIONISIA, la fille de
CLEMENTE PAOLI.
PASQUALE PAOLI a pour
L'Isulà de vastes projets (voir
1758):
joindre par une chaussée la terre à l'îlot, construire un môle, construire des magasins et installer à
L'Isulà la résidence du
Conseil Provincial de Balagna.
1762:
Janvier:
PASQUALE PAOLI poursuit ses efforts: Libération totale du territoire, organisation politico-militaire,
économique, sociale et culturelle, reconnaissance de la
Corse comme état libre et indépendant par le plus grand nombre de puissances étrangères possible.
Il crée une armée nationale, une université, fait battre monnaie aux armes du royaume
(
Coniati,
Ventenne,
Soldi et
Denari)
et fait armer quelques navires battant pour la première fois pavillon corse.
14 Janvier:
PASQUALE PAOLI décide la création d'une
Ghjunta Militare, composée de six membres,
CLEMENTE PAOLI,
PETRU AMBROSI,
LUIGGI GIAFFERI,
INNUCENZIU MARI,
COSIMU MARIA CASALTA et le
Duttore ANDREUCCI.
26 Février:
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
DON GREGORIU SALVINI que
le Gouvernement n'a pas la liberté de choisir ses meilleurs serviteurs; il doit s'accommoder des notables en place, avec leurs qualités et leurs défauts…
Mars:
PASQUALE PAOLI fait construire la tour de
I Fornali, en face de
San Fiurenzu.
Les partisans des
de Matra, les
Matristi, appuyés et aidés par les
Génois, gagnent du terrain.
ALERIU FRANCESCU MATRA est en
Sardaigne, à
Cagliari, armé et payé par les
Génois, prêt à réapparaître en
Corse.
ANTONUCCIU de MATRA et ses partisans menacent
Zuani di Serra.
CLEMENTE PAOLI les oblige à battre en retraite. Puis
Vivariu et
Corti sont menacés.
Naissance, à
Ortiporiu, de
ANGHJULU PETRU MORONI, futur général de brigade et
Baron d'Empire.
Avril:
Des officiers génois et des opposants à
PASQUALE PAOLI, prisonniers dans la citadelle de
Corti, se révoltent et s'emparent des armes des gardiens.
GHJACUMU FRANCESCU PIETRI, dit
Cannuchjale et
GHJUSEPPU MARIA FABIANI, conseillers d'Etat et
Matristi, marchent sur la citadelle, et obtiennent la libération des otages et des détenus politiques.
ANTONUCCIU de MATRA est à
Pedicorti, il est désormais le maître des pièves de
Rogna,
Serra,
Castellu et
Boziu.
9 Mai:
PASQUALE PAOLI, qui a entrepris le siège de
Macinaghju, confie celui-ci au soin de
GHJUSEPPU BARBAGGI et de
GHJUVAN CARLU SALICETI.
Les
Naziunali s'emparent du poste de
La Coscia qui domine le port de
Macinaghju, dont le commandement est confié à
SAVERIU SALICETI.
PASQUALE PAOLI s'installe à
Ruglianu pour activer les opérations, mais, alerté par les rapides progrès des
Matristi, il quitte le
Capicorsu pour le
Rustinu, puis
Altiani.
12 Mai:
PASQUALE PAOLI est maître des trois points forts qui dominent
Pedicorti, à savoir
Lunellu, le fortin de
Santa Maria et le couvent. Il attaque alors les
Matristi à
Pedicorti.
Ces derniers sont battus, et se retirent à
Aleria.
Cette action fait couler beaucoup de sang corse, de part et d'autre. L'un des officiers supérieurs de
PASQUALE PAOLI,
EDOUARDU CIAVALDINI, frère de
GHJUVAN ANDRIA, trouve la mort dans ces combats.
23 au 27 Mai:
Cunsulta Generale di Corti:
D'importantes décisions y sont prises:
·
Constitution d'une nouvelle
Ghjunta di Guerra (voir
1751), composée cette fois de dix à douze membres, sous la présidence de
PASQUALE PAOLI;
·
Rejet de tout débat avec
Gênes si au préalable la souveraineté de la
Corse n'est pas reconnue;
·
Dotation des pleins pouvoirs au
Generale dans toutes les tractations de paix concernant la
Corse (sauf avec
Gênes);
·
Le portrait des chefs corses morts pour la
Patria sera exposé dans la salle du
Cunsigliu, à
Corti;
·
Exemption des taxes pour les héritiers des soldats morts pour la même cause;
·
Ouverture des ports
Naziunali et du commerce extérieur corse aux patrons de pêche de
Bastia interdits par les
Génois;
·
Election de trois membres du
Supreme Cunsigliu pour le deuxième semestre de l'année.
MARCU AURELIU RAFFAELLI, de
Talcini,
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI, lieutenant du
Capicorsu, et
ANTONIU FELICE FERRANDI, de
Verde, sont élus.
16 Juin:
Edit de la
Ghjunta di Guerra (
Décision contre les traîtres), publié dans les
Ragguagli del Isula di Corsica, confisquant tous les biens immobiliers, mobiliers et tous les moyens de transport des
Corses au service de
Gênes.
23 Juin:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA, lui disant qu'il songe à faire figurer sur les armoiries de la
Corse l'image de
Santa Divota, patronne de la
Corse (voir
1732).
28 Juin:
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA SAULI fait renforcer la garnison de
San Fiurenzu.
2 Juillet:
ALERIU FRANCESCU de MATRA est à
Aiacciu, via
Nice et
Turin, où il a proposé au
Roi de Sardaigne sa démission du grade de lieutenant colonel de ses armées. Il vient d'accepter de rentrer au service des
Génois.
9 Juillet:
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
DON GREGORIU SALVINI, au sujet de l'abbé
CARLU ROSTINI :
il faut toujours le contraindre à être modéré, il n'a pas toujours les manières qu'il faut, mais c'est lui qui veille le mieux aux intérêts de l'Etat dans les affaires maritimes, il rapporte au Trésor vingt mille lires par an, ce qui n'était jamais arrivé jusqu'ici.
2 Août:
ALERIU FRANCESCU de MATRA débarque à
Bastia.
Il annonce être venu en
Corse pour libérer l'
Ile de la tyrannie des
Naziunali.
5 Août:
De
Bastia,
ALERIU FRANCESCU de MATRA écrit un manifeste à
GHJUVAN CARLU SALICETI, ainsi qu'à tous les chefs corses, pour les inciter à abandonner le parti de
PASQUALE PAOLI. Aucun ne lui répond.
PASQUALE PAOLI nomme
DUMENICU ARRIGHI, de
Spiluncatu, commandant de la force armée dans la province de
Balagna.
ALERIU FRANCESCU de MATRA débarque sur la plage de
La Padulella, s'empare du fort, et occupe la plupart des villages de la
Tavagna, sa piève natale.
25 Août:
CARLO SPINOLA arrive à
Aiacciu.
Il remplace, au poste de commissaire du
Dilà,
FRANCESCO MARIA SPINOLA, rappelé à
Gênes.
7 Septembre:
A
Corti, le
Supreme Cunsigliu publie un manifeste,
Appel du Suprême Conseil d'Etat justifiant la guerre, de
GHJUSEPPU MARIA MASSESI (voir
1760),
Gran'Cancillieru, condamnant
Gênes et l'action de
ALERIU FRANCESCU de MATRA, et conseillant à la
République d'abandonner cette guerre.
ALERIU FRANCESCU de MATRA est chassé de
Tavagna et de
Castellu par
PASQUALE PAOLI et
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI,
GHJUVAN TOMASU ARRIGHI de CASANOVA,
GHJACUMU FILIPPU GAFFORI et leurs hommes. Il passe, avec les siens, dans le
Capicorsu, à
Siscu.
Les
Naziunali de
Nonza et du
Nebbiu les forcent alors à rembarquer pour
Bastia.
27 Septembre:
Le capitaine
GHJUVAN CARLU SALICETI et ses hommes attaquent
Antisanti, piève de
Vezzani, où se sont réfugiés les
Matristi, et mettent le feu au village.
Octobre:
PASQUALE PAOLI, qui est en
Casinca, apprend que
ANTONUCCIU de MATRA, parti de
Bastia, se dirige vers le poste de
La Coscia que son commandant
SAVERIU SALICETI a promis de lui livrer. Il expédie en hâte sur place
GHJUVAN CARLU SALICETI par la voie de
Ferringule, et se rend, avec
PETRU BOCCHECIAMPE, à
Nonza, pour arriver avant
ANTONUCCIU de MATRA.
14 Octobre:
Le poste de
La Coscia est livré par
SAVERIU SALICETI à
ANTONUCCIU de MATRA.
Le siège de
Macinaghju devient de plus en plus difficile, et les
Naziunali n'en viendront jamais à bout.
24 ou 26 Novembre:
Cunsulta Generale di Corti:
Cungressu Straordinariu avec la présence de tous les dirigeants nationaux. Les fils et les frères de ceux qui ont versé le sang pour la patrie sont invités.
GHJUSEPPU MARIA MASSESI est
Gran'Cancillieru.
Il y est décidé:
·
La levée de deux régiments de six compagnies (300 hommes chacun, volontaires ou conscrits) fournis par chaque communauté
·
La reconduction des membres et de l'autorité de la
Ghjunta di Guerra;
·
La création, à la tête de chaque piève, d'un poste de
Sous-intendant des Finances chargé de recueillir les impôts;
·
L'extension du pouvoir des podestats, qui pourront se faire aider par les
Capitani di'Armi;
·
L'exécution au plus tôt, de la frappe d'une monnaie nationale (voir
24 Mai 1761) sur laquelle sera gravée la
Tête de Maure;
·
La création des
Armoiries de la Corse (
écusson ovale à champ d'argent portant une tête de More dextre, ceinte d'un bandeau en signe de souveraineté et entourée de faisceaux, symboles de la liberté et de la force des états libres, et posée sur un écu moderne soutenu par deux géants marins armés de massues);
·
L'élection des membres renouvelables du
Supreme Cunsigliu, qui seront
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO,
TIBURZIU MURATI,
SIMONE GHJUVANNI GIUDICELLI et
DUMENICU VINCIGUERRA;
·
La nomination des
Presidenti de quatre juridictions (pour
Bastia,
PAULU LUIGGI VINCIGUERRA, pour
Aleria,
AGOSTINU COTTONI, suppléant
ANGHJULU LUIGGI ASTOLFI, pour
Corti,
FILIPPU ANTONIU MICHAELLI et pour le
Nebbiu,
GHJANFALE LIMAROLA);
·
La désignation d'une commission, dirigée par le
Duttore FRANCESCU GIANNETTINI, chargée d'étudier les statuts civils de la
Corse.
Le
Clergé avec 137 représentants sur 1200 moines et prêtres séculiers est surreprésenté par rapport aux simples citoyens (325 députés élus pour une population d'environ 110000 âmes).
La
Zecca, l'
Hôtel Corse des Monnaies, est installée à
Muratu.
De ses ateliers sont frappées de nombreuses pièces de
Vinti,
Dece,
Quattru et
Duie Soldi et
Ottu Denari, de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
Cunsulta di Luri:
Le
Capicorsu, de plus en plus coupé de
Bastia, se rallie à
PASQUALE PAOLI et accepte de s'organiser à l'image des autres provinces.
9 Décembre:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA, général des milices britanniques, pour lui demander son soutient.
13 Décembre:
A
Rustinu,
PASQUALE PAOLI tient un conseil de guerre, au cours duquel il nomme les colonels des deux régiments nouvellement créés:
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO (dit
Tittu), de
U Viscuvatu, et
IGNAZIU DUMENICU BALDASSARI, de
Furiani, capitaine au
Régiment Royal Corse, cavalier de l'
Ordre de Saint Louis,
ainsi que les officiers de chaque compagnie:
GHJUVAN CARLU SALICETI,
NICUDEMU PASQUALINI,
GHJUVAN CARLU GUIDUCCI,
GHJUVAN ANDRIA CIAVALDINI,
FRANCESCU PETRIGNANI et
AGHJILLIU MURATI.
21 Décembre:
Par ordonnance, le
Régiment Royal Corse est incorporé dans le
Régiment Royal Italien.
27 Décembre:
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI, lieutenant du
Capicorsu, aidé des notables de la région, dresse l'inventaire de toutes les armes de la province, recense les personnes aptes à les manier, et prend les mesures nécessaires afin que suive l'intendance.
A
Centuri, la construction de la première
mezza galera (voir
1760) va bon train.
Le
Visiteur Apostolique CESARO CRESCENZIO de ANGELIS, fuyant les
Génois, (voir
1759) s'installe dans le couvent de
San Francescu di Caccia, à
Castifau.
JEAN-JACQUES ROUSSEAU écrit dans son
Contrat Social (
II;XII) publié en
Hollande:
Il est encore en Europe un pays capable de législation, c'est l'Isle de Corse. La valeur et la constance, avec laquelle ce brave peuple a su recouvrer et défendre sa liberté, mériteraient bien que quelque homme sage lui apprît à la conserver.
J'ai quelque pressentiment qu'un jour cette petite Isle étonnera l'Europe.
A
Venise, édition d'une carte anonyme de la
Corse.
1763:
Janvier:
Le père
Servite BONFIGLIU GUELFUCCI est envoyé en
Corse par son supérieur, pour visiter les couvents et les religieux de son
Ordre.
Il s'installe à
Corti, et devient l'ami, le confident et le conseiller de
PASQUALE PAOLI.
A
Campulori, décès de l'imprimeur,
Stampatore camerale,
DOMENICO ASCIONE, (voir
1760).
Il est remplacé par le typographe
GHJUVANNI MORELLI (ou
MORETTI).
2 Février:
Cunsulta Straordinaria di Corti:
On rédige un mémoire adressé à toutes les cours souveraines d'
Europe, dans lequel sont dénoncés tous les artifices mis en œuvre par les
Génois pour opprimer la
Nation Corse.
Ce manifeste proclame la formelle et constante détermination des
Corses de ne plus jamais se plier sous le joug de
Gênes.
Il est décidé, de plus, d'exploiter les minerais de plomb et d'argent, récemment découverts par
GHJUVANNI BATTISTA ARENA dans le
Nebbiu.
Enfin, dans le but de participer à l'effort de guerre de la
Nazione, chaque communauté devra offrir une cloche, qui, fondue, sera transformée en canon de campagne ou en mortier.
10 Février:
Traité de Paris:
Traité définitif de paix et d'amitié entre Sa Majesté Britannique, le Roi très Chrétien et le Roi d'Espagne.
La paix est signée entre l'
Angleterre, la
France et l'
Espagne.
Ce traité empêchera l'intervention de l'
Angleterre en
Corse en
1768.
Décès du
Bastiais ROMUALDU MASSEI, l'évêque du
Nebbiu.
Mars:
Arrivée à
Bastia d'un renfort de 500 hommes de troupe, mis sous les ordres de
ALERIU FRANCESCU de MATRA et du colonel
GHJUSEPPU MARIA BUSTORO. Ces soldats sont aussitôt embarqués pour
Aleria.
ALERIU FRANCESCU de MATRA y dispose ainsi de près d'un millier d'hommes.
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI (voir
1749) est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
Avril:
Les villages de
Zalana,
Tallone et d'
Ampriani, dans les pièves d'
Opinu, et de
Serra, ainsi que le couvent de
Zuani, situé à trois kilomètres du village, sont occupés par
ALERIU FRANCESCU de MATRA et ses hommes.
PASQUALE PAOLI envoie le colonel
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO et ses
Naziunali dans la plaine d'
Aleria afin de couper toute communication entre le fort d'
Aleria et
ALERIU FRANCESCU de MATRA.
21 Avril:
Attaque des
Corses contre la tour de
Sagone, occupée par les
Génois. Après plusieurs jours de résistance, les
Génoisse rendent.
Une attaque sur
Algaiola menée par des
Naziunali commandés par le lieutenant
AGOSTINI, dit
Capuchja, échoue.
Mai:
Des combats entre
Naziunali et
Matristi ont lieu à
Arena,
Tocchisi,
Chiesa,
Castellare…
12 Mai:
Une tentative des
Naziunali contre
Tallone échoue.
ALERIU FRANCESCU de MATRA, en désaccord avec le commandant génois, rentre à
Bastia.
Il laisse
Aleria bien pourvue en défense, avec l'ordre de tenir.
23 Mai:
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
GREGORIU SALVINI, rappelant la constante attention qu'il apporte à la façon dont les
Ghjunte remplissent leur mission.
TERAMU TERAMI et son second
GHJORGHJU ROSSI (voir
1760) sont capturés à l'issue d'un rude combat dans la
Cala Sevina et conduits dans un port sarde.
5 Juin:
Les
Génois et leurs alliés
Matristi, un millier d'hommes en tout, dont
ALERIU FRANCESCU de MATRA quittent
Bastia, se portent dans la plaine de
San Pancraziu, et assiègent une nouvelle fois
Furiani.
21 Juin:
Les
Génois bombardent le fort de
Furiani.
PASQUALE PAOLI, parti de
Corti, arrive avec des renforts. Il installe des pièces d'artillerie à l'emplacement de l'ancienne église de
Sant'Erasmu.
Puis, laissant le commandement au colonel
IGNAZIU DUMENICU BALDASSARI, il part à
Biguglia et dans le
Nebbiu chercher du renfort. Les
Génois lancent plusieurs attaques sur
Furiani, mais ils sont à chaque fois repoussés.
30 Juin:
Les
Génois prennent un poste avancé sur le col de
San Quilicu.
Ils y installent deux grosses pièces d'artillerie et bombardent
Furiani.
7 Juillet:
De retour,
PASQUALE PAOLI fait renforcer le poste de
Sant'Erasmu, installe d'autres petites redoutes en amont de la place, et attend l'attaque des
Génois.
15 Juillet:
Le fort de
Furiani, constamment bombardé, n'est plus qu'un amas de pierres. Sa tour est presque totalement rasée.
18 Juillet:
Les
Génois attaquent. 940 hommes, dont 590
Génois, 100 des compagnies franches et 250
Matristi, répartis en trois colonnes, montent à l'assaut de
Furiani.
La
première vers la tranchée de
Sant'Erasmu, une autre vers
Paternu, et la troisième en amont du col de
Sant'Antoniu.
A
Sant'Erasmu, les
Génois ne parviennent pas à passer, et essuient de très importantes pertes. Ils battent en retraite. Les deux autres colonnes rebroussent chemin. Les assaillants comptent 68 morts (63 réguliers dont six officiers, et cinq
Corses, dont le capitaine
ANGHJULUCCIU COLOMBANI), et 162 blessés.
Les
Naziunali déplorent pour leur part, trois morts (
GHJUVAN ANDRIA CIAVALDINI,
GHJUVAN BATTISTA MARENGO et
AUGUSTU BONACCORSI) et quelques blessés légers, parmi lesquels les capitaines
AGHJILLIU MURATI,
GHJUVAN CARLU SALICETI et
NICUDEMU PASQUALINI.
19 Juillet:
Suspension des combats pour retirer les blessés et les morts, qui à cause de la très forte chaleur, commencent à empuantir l'air. Les
Génois retirent leur artillerie. Le siège de
Furiani, défendu avec succès par
IGNAZIU DUMENICU BALDASSARI, est terminé.
20 Juillet:
Après avoir incendié leurs positions, les
Génois se retirent à
Bastia.
Août:
PASQUALE PAOLI est dans le
Nebbiu, puis en
Balagna où il visite L'
Isulà.
Septembre:
Entrée en fonction de la
Rota civile (voir
1758).
6 Septembre:
PASQUALE PAOLI écrit à
FRANCESCU MATTEU LIMPERANI,
Presidente de la juridiction de
Bastia, et neveu de l'historien
GHJUVANNI PAULU LIMPERANI, d'
Orezza, professeur de médecine à
Rome, pour l'inviter à venir avec lui en tournée dans le
Dilà.
22 Septembre:
PASQUALE PAOLI part pour le
Dilà, avec 200 hommes de troupe, et une cinquantaine de jeunes de la région.
30 Septembre:
PASQUALE PAOLI est à
Vicu.
PASQUALE PAOLI assigne à résidence Monseigneur
MASSONI au couvent de
Spiluncatu l'obligeant à quitter
Calinzana en raison de ses intrigues pro-génoises.
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA (voir
1760) et
ORAZIU di QUENZA, soutiens obstinés de la
République de Gênes, se rallient, avec les
Pro-Génois du
Sud, aux
Naziunali.
17 Octobre:
A
Aiacciu, quelques
Naziunali, emmenés par un avocat,
GHJUSEPPU MARIA MASSERIA, cousin de
SANTU FOLACCI, son fils,
GHJUVANNI BARTOLOMEU,
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, ainsi que deux jeunes ecclésiastiques, le diacre
GHJUSEPPU (ou
CARLU FELICE)
POZZO di BORGO, dit
Cavazza, et le sous-diacre
LAZZARU MORESCO, dit
Guastavinu, tentent de prendre la citadelle. Les soldats génois restent maîtres des lieux, et
GHJUSEPPU MARIA MASSERIA, grièvement blessé, mourra sous la torture. Son fils est également tué.
De nombreux notables ajacciens étaient dans la confidence de cette action: le notaire
ANNIBALE NICCOLU FOLACCI, beau-frère de
GHJUSEPPU MARIA MASSERIA, le chanoine
IGNAZIU ANTONIU CERVOTTI,
CARLU BUONAPARTE,
MARCU AURELIU ROSSI, le capitaine
NICCOLU BACIOCCHI,
Anzianu de la ville, l'abbé
PAULU FRANCESCU BENIELLI, le chanoine
GERONIMU LEVIE, ingénieur des fortifications d'
Aiacciu, et
GHJUVAN BATTISTA POZZO di BORGO, dit
Viscovacciu,
Anzianu suppléant.
PASQUALE PAOLI, pour régler le conflit qui oppose
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, chef du
Dilà, conseiller d'état, à
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, lieutenant général des quatre pièves de
Sud, et soupçonné de relations avec
FILIPPU MARIA COSTA, qui se disputent la suprématie du
Dilà,
les fait arrêter tous les deux, et les fait enfermer dans le
Palazzu de
Corti.
Le fer devient très rare: les
Naziunali, revenant d'
Aiacciu après l'échec de
GHJUSEPPU MARIA MASSERIA n'hésitent pas à démolir les murs de toutes les maisons de campagne qu'ils rencontrent afin de s'emparer des gonds de porte.
16 Novembre:
PASQUALE PAOLI est à
Fuzzà, où il parraine la fille de
PETRU PAULU PAOLI, un ancien partisan de l'ex-commissaire général
GIOVANNI GIACOMO GRIMALDI.
20 ou 22 Novembre:
Cunsulta Generale di Sarté:
Elle se déroule dans le couvent des
Franciscains, réunit plus de 220 responsables du
Dilà, et est présidée par
PASQUALE PAOLI.
Il s'agit de mettre au point toute l'organisation politico-militaire de la région.
SEBASTIANU SUSINI,
PAULU GERONIMU OTTAVIANI,
PAULU NATALE PERETTI, et le
Duttore GHJUVAN TOMASU SUSINI sont élus à la présidence des magistratures de provinces.
FRANCESCU AURELIU ORTOLI est député de la piève de
Sarté,
DON FRANCESCU PANZANI, élu de la piève de
Taddà,
PAULU MARIA PAOLI, élu de
Balagna,
DON CHJARU ANDRIA PERETTI, de
Livia, élu de la piève de
Carbini,
PARTINU PIETRI, élu du
Terzieru de
Quenza et de
Porti Vechju et son port,
FRANCESCU CHIARONI, élu de
Auddé et
Zirubia, et
NUNZIU FRANCESCU SUSINI, élu de
Serra et
Surbeddà.
De nombreux membres du
Clergé (
pievani,
rettori,
vicarii) sont invités à cette
Cunsulta Generale: le
piuvanu de
Sarté
(
GHJUVAN COSIMU QUILICHINI), celui de
Porti Vechju
(
NAPOLEONE BALESI), les
rettori d'
Arbiddali et de
Vighjaneddu
(
FRANCESCU SAVERIU CASALONGA), de
Fuzzà
(
GHJUVANANTONIU TUSOLI), d'
Altaghjé
(
ANTONE MARCU PIETRI), de
Quenza
(
FRANCESCU MARIA de ROCCA SERRA) et de
Serra
(
PETRU PAULU PANZANI).
QUILICHINU di BILIA,
CARLU SAMPIERU di GROSSA,
VINCENTELLU GENTILE (le
Presidente de
Celavu,
Cinarca et
Cavru),
FRANCESCU SAVERIU COLONNA di LECA et le
Cancillieru
PETRU-GHJUVANNI TOMASU BOERIO sont également parmi les présents.
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA et
ORAZIU di QUENZA, soutiens obstinés de la
République, représenteront désormais le gouvernement national.
MARCU MARIA CARLI est désigné comme
Superintendant des Finances (
Supraintendante della Zecca) de
Corse.
2 Décembre:
PASQUALE PAOLI est de retour à
Corti. Son voyage dans le
Dilà a connu un très vif succès.
9 Décembre:
A
Corti, rencontre entre
PASQUALE PAOLI (ou son secrétaire
BONFIGLIU GUELFUCCI) et un agent secret envoyé de
ETIENNE FRANCOIS,
Duc de CHOISEUL (
Ministre de la Guerre du
Roi de France LOUIS XV), le lieutenant-colonel de dragons,
Monsieur de VALCROISSANT.
Ils signent ensemble un projet de traité en onze articles, dans lequel le
Roi de France promet son aide aux
Corses pour chasser les
Génois des présides, en échange de la cession d'une place, et d'une alliance offensive et défensive entre les deux nations. Ce projet n'ira pas plus loin.
16 Décembre:
Décès à
Naples, de
GHJACINTU PAOLI, le père de
PASQUALE.
26 ou 29 Décembre:
Cunsulta Generale di Corti:
Après avoir traité des affaires les plus urgentes et les plus importantes de la
Nazione, il y est décidé:
·
L'élection des membres renouvelables du
Supreme Cunsigliu et des magistratures des provinces;
·
Les membres élus aux diverses juridictions suprêmes seront désormais renouvelables tous les six mois, les deux cessions étant du
1er Janvier au
30 Juin, et du
1er Juillet au
31 Décembre;
·
La limitation à un seul élu par piève (et non plus par communauté) le nombre des représentants aux
Cunsulte. Ces derniers passeront ainsi de plus de 300 à 67;
·
Les routes devront être entretenues par les collectivités locales;
·
Il devra être créé dans un délai d'un an, à
Corti, une
Università, où seront enseignés les sciences, les arts et les lettres:
In questa Città di Corti debba erigersi una publica Università, dove debbano insegnarsi le belle Lettere, le Scienze ed Arti liberali. Les neuf membres de la
Ghjunta responsables de la mise en œuvre de cette décision, sont: l'abbé
GREGORIU SALVINI, de
Balagna, l'auteur des célèbres
Giustificazione (voir
1758), le
Duttore FRANCESCU GIANNETTINI, de
Corti (voir
1762), le chanoine
FRANCESCU CITTADELLA, de
Sagone, le
piuvanu de
Sarté GHJUVAN COSIMU QUILICHINI, les abbés
FILIPPU MARIA CUTTOLI, d'
Ulmetu, et
PETRU CUTTOLI, de
Celavu, le
Duttore CARLU GRIMALDI d'ESDRA, de
Caccia,
ANTON BATTISTA RAFFAELLI, de
Bastia, et
GHJUSEPPU MARIA GIUSEPPI, de
Petralba.
29 Décembre:
Le
Roi d'Angleterre GEORGES III interdit à tout
Britannique d'avoir des relations avec la
Corse.
PASQUALE PAOLI accepte les services d'un certain
Baron de KLEIST qui s'offre à lever une compagnie de 100 hommes et à les discipliner à la
Prussienne. Il espère que cette compagnie servira de modèles aux deux régiments corses nouvellement créés (voir
1762).
PASQUALE PAOLI achète à
Livourne huit canons de seize, avec les munitions.
GHJULIU MATTEU NATALI sert d'intermédiaire pour un échange de prisonniers suisses au service de
Gênes.
A
Gênes, décès de
ALERIU FRANCESCU de MATRA.
Décès de
GHJUSEPPU MARIA BUONAPARTE.
A
Aiacciu, naissance de
NUNZIU COSTA de BASTELICA, futur chef d'escadron de gendarmerie.
Une société de navigation se constitue en
Casinca. Elle achète une gondole et essaie de commercer avec
Marseille.
A
Bastia, naissance de
PAULU AGOSTINU VIALE, futur négociant en soierie et membre du
Conseil Municipal de
Bastia.
L'Isulà est fortifiée. Les marchands commencent à fréquenter son escale:
des
Corses (les patrons
BARTOLINI et
ANTONMATTEI), mais aussi des
Grecs (
ALESSANDRO TEMETI et
GIACOMO CRISTOFARO TUNOLI), des patrons de
Porto Ferraio (
BETTERINI), d'
Oneglia (
LANGUASCO,
CALZAMIGLIA), des
Livournais (
TOSI), des
Juifs (
MODIGLIANI)...
La
Zecca, installée à
Muratu, frappe de nombreuses pièces de
Vinti,
Dece et
Quattru Soldi de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
Nouvelle édition de
Memoria apologetica sull'ultima rivoluzione dell'Isola di Corsica, par l'abbé
CARLU ROSTINI (voir
1760).
1764:
A
Corti, le père
LEONARDU GRIMALDI, de
Campulori, ex-
Provincial,
Mineur Observantin, théologien de la
Nazione, écrit
Ragionamento sacro civile agl'invitti guerrieri Corsi, ouvrage dans lequel il exhorte les combattants à faire leur salut en mourant pour la patrie.
PASQUALE PAOLI visite les installations de
L'Isulà. Il insiste pour que les négociants étrangers soient protégés de toutes vexations.
12 Janvier:
PASQUALE PAOLI apprend le décès de son père
GHJACINTU.
23 Janvier:
La tour de
Figari tombe aux mains des
Naziunali d'
Auddé et de
Zirubia. Sa garde en est confiée à
GREGORIU DESANTI.
La disette sévit en
Corse. La garnison génoise de
Calvi, faute de vivres, est prête à se rendre. Des navires envoyés par
Gênes, et chargés de blé, sauvent la ville.
PASQUALE PAOLI ne laisse sortir le blé des magasins de
L'Isulà qu'à destination du
Capicorsu.
Février:
A
Centuri, les
Naziunali mettent à la mer un gros felouquon, ayant à son bord une cinquantaine d'hommes et douze paires de rames, et armé de seize pierriers d'espingarde et de deux petits canons. La flotte corse est désormais composée d'une
mezza galera (voir
1762), commandée par un ancien lieutenant du
Régiment Royal Italien,
GHJUVAN BATTISTA de PERI, dit
Comte de PEREZ, (voir
1760), d'un felouquon, et de deux barques légères d'une vingtaine de rames.
GUISEPPE GORANI, aventurier milanais bien connu par ses courses à travers l'
Europe, s'en va à
Gênes avec l'intention de relever à son profit le trône de
Corse. Après avoir écrit sous un faux nom à
PASQUALE PAOLI, qui le prend pour un fou ou pour un agent génois, il fait un voyage en
Corse, où il aurait été reçu, à
Corti, par
PASQUALE PAOLI, qui ne se laisse pas persuader de céder sa place !
Mars:
A
U Viscuvatu, deuxième rencontre (voir
1763) entre
PASQUALE PAOLI et l'envoyé de la
Cour de France,
Monsieur de VALCROISSANT. Ce dernier propose au
Generale le grade de lieutenant colonel, avec le commandement d'une province française, s'il abandonnait la
Corse.
PASQUALE PAOLI refuse, mais propose au
Français un plan dans lequel la
Corse, sous la protection de la
France, verrait sa liberté garantie en contrepartie d'avantages majeurs accordés de tout temps.
18 Mars:
Les travaux de réfection du
Castellu di Corti s'accélèrent, car les
Naziunaliveulent y transférer l'imprimerie (
A Stamperia) et la presse à monnaie (
A Zecca), qui sont à
Campulori et à
Muratu (dans la maison
Barbaggi).
26 Mars:
Parution du décret fixant l'équivalence des monnaies étrangères avec celles de
Corse.
Avril:
Les
Naziunali de
Balagna et de la troupe de
Calinzana saccagent les environs de
Calvi, et arrivent sous les murs de la ville.
Le pont d'
Erbalunga tombe aux mains des
Naziunali. Les habitants de
Brandu et ceux de la tour et du village d'
Erbalunga se rendent.
9 Avril:
Les
Génois font sauter la tour de
Tizzanu.
La presse à monnaie (
A Zecca) et l'imprimerie (
A Stamperia) sont installées à
Corti. Le directeur de la
Stamperia est l'abbé
CARLU ROSTINI, ex-aumônier au
Royal Corse, et
GHJUVANNI MORELLI (voir
1763) et
SEBASTIANO FRANCESCO BATINI, un
Napolitain, en sont les typographes. Trois courriers sont attachés à la presse, qui fournissent la matière de l'édition, aussi hebdomadaire ou mensuelle que possible (
Ragguagli dell'Isola di Corsica (voir
1760) et le
Gazzettino, numéro spécial).
27 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit une lettre circulaire dans laquelle il rappelle qu'il ne peut gouverner
ni avec ni sans les notables.
Mai:
PASQUALE PAOLI fait libérer les habitants de
Brandu et ceux d'
Erbalunga.
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu, est libéré (voir
1763) sous promesse d'exil. Il rejoint son fief de
Zicavu, où il ne cesse de fomenter des troubles contre
PASQUALE PAOLI, en s'alliant au parti français.
Fin prématurée (quatre ans trop tôt) de la période des mémoires écrites par le père
BONFIGLIU GUELFUCCI, de
Belgudé,
Memorie per servire alla Storia delle Rivoluzioni di Corsica dal 1729 al 1764 (voir
1763).
A
Corti, publication de la troisième édition de la
Giustificazione della Rivoluzione di Corsica combattuda dalle riflessioni di un Genovese e difesa dalle osservazioni di un Corso, de l'abbé
GREGORIU SALVINI (voir
1760), imprimé à
Corti par
SEBASTIANO FRANCESCO BATINI.
Cette édition contient, outre l'œuvre de l'abbé
GREGORIU SALVINI,
Riflessioni di un Genovese, de
PIER MARIA GIUSTINIANI, évêque de
Vintimiglia (voir
1760) et
Osservazioni di un Corso.
C'est celle qui est ornée de la carte de la
Corse (anonyme) choisie par
PASQUALE PAOLI. De plus, elle contient en annexe
Lettera di un Corso abitante in Corsica ad un altro dimorante in Venezia, fascicule propagandiste de huit pages attribué au chanoine
GHJULIU MATTEU NATALI, d'
Oletta, sous le pseudonyme de
CURZIO TULLIANO (voir
1736).
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA SAULI fait piller les villages de
U Pozzu et de
U Porettu. Les églises sont également pillées et leurs butins emmenés dans la
Citadella de
Bastia.
Les archives corses de la période pisane sont expédiées à la
Certosa de
Pise.
20 Mai:
Décès du colonel
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO, tué accidentellement, au cours d'un exercice, par un de ses soldats.
22 au 31 Mai:
Cunsulta Generale di Corti:
Elle se tient dans l'église
San Marcellu.
36 décisions sont adoptées, parmi lesquelles:
·
Des précisions sur le fonctionnement des
Cunsulte Generali, sur la succession du
Generale en cas de décès, sur les pouvoirs des représentants du peuple, le quorum que doivent réunir les propositions faites par les
Cunsulte pour avoir force de loi;
·
La réglementation (tarifs et conditions d'accès) de l'exercice des professions notariales et médicales;
·
L'uniformisation des unités de poids et de mesures;
·
La création de postes de commissaires à la culture;
·
La plantation obligatoire d'arbres et de légumes;
·
Le commerce est surveillé dans ses prix et dans la qualité des marchandises;
·
L'interdiction de laisser des matières inflammables près des maisons;
·
L'interdiction de polluer les eaux;
·
L'élection de neuf membres (au lieu de 18, voir
1758) du
Supreme Cunsigliu, six pour le
Diquà (
Capicorsu,
Nebbiu,
Casinca,
Aleria,
Corti et
Balagna) et trois pour le
Dilà (
Vicu,
Cavru et
La Rocca);
·
La future
Università di Corti;
·
Des décrets punissant les
Sediziosi ou les
Vittoli, tous traîtres à la patrie. Des arrêtés de confiscation de leurs biens devant être exécutés dans les trois mois.
26 Mai:
A
Aiacciu, naissance de
PETRU FRANCESCU CATTANEO, futur officier et chevalier de la
Légion d'Honneur.
FRANCESCU de GAFFORI, d'abord peu enclin à suivre
PASQUALE PAOLI, finit par adhérer à sa politique.
Projet de
Gênes pour conclure un traité d'accommodement avec la
Corse.
PASQUALE PAOLI y est favorable, à condition que la souveraineté génoise soit de pure forme, et la soumission de la
Corse, symbolique. La
France est farouchement opposée à ce projet.
A la demande de nombreux délégués à la
Cunsulta Generale di Corti,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est libéré à la condition de s'exiler dans les dix jours. Au lieu de s'embarquer, celui-ci se réfugie à
Zicavu pour rejoindre sa femme et ses enfants.
Le
Baron de KLEIST, quitte la
Corse pour
Naples, son expérience ayant échouée (voir
1763).
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA SAULI déjoue un projet d'attaque de
Bunifaziu.
5 Juin:
PASQUALE PAOLI renforce le blocus de
San Fiurenzu.
Pour cela, il en confie le siège à
GHJUSEPPU BARBAGGI qui dispose de soldats et de 36 pièces d'artillerie placées sur la côte et dans les tours de
Mortella (avec le canon baptisé
San Paulu) et de
Vecchjaia (avec le canon
San Petru).
13 Juin:
Un navire génois arrive dans le golfe de
San Fiurenzu pour porter secours aux assiégés. Il ne peut que déposer quelques vivres, car il est attaqué par la flotte corse. Les assiégés, une garnison de 300 hommes, tentent alors une sortie, en vain.
14 Juin:
Le
Visiteur Apostolique CESARO CRESCENZIO de ANGELIS (voir
1762), s'embarque à
Prunete et quitte la
Corse.
A
Centuri, 36 canons de différents calibres, ainsi qu'une quantité de boulets et de poudre, sont débarqués par un vaisseau hollandais.
Juillet:
Arrivée en
Corse d'officiers français. Ils sont reçus par le
Consul de France à
Aiacciu. Ils se disent envoyés par
PASQUALE PAOLI lui-même. Leur mission est, semble-t-il, de préparer l'arrivée des
Français et de disposer les habitants de l'
Ile en leur faveur.
PASQUALE PAOLI, informé, dément et affirme qu'il s'agit de propagandistes.
15 Juillet:
A
A Casabianca,
PASQUALE PAOLI écrit:
La Liberté et l'Egalité civiles, une certaine égalité aussi entre les fortunes, voilà ce qui, à l'exemple des Hollandais et des Suisses, peut rendre les Corses heureux. Mais la République démocratique suppose des citoyens conscients de leurs devoirs, et malheureusement le progrès des lumières n'a point encore éclairé le peuple corse, qui reste en grande partie une populace.
La tour de
La Giraglia tombe aux mains des
Naziunali.
Les
Génois font sauter la tour de
La Padulella.
6 Août:
Signature du Second Traité de Compiègne (voir
1756):
Convention entre le Roi de France et la République de Gênes, par laquelle, le Roi de
France ramène les troupes françaises dans les garnisons corses, pendant quatre ans (jusqu'au 6 Août 1768), pour y garder et défendre quelques-uns unes des
places dont la République de Gênes est en possession, et à y contribuer autant qu'il sera possible à une entière pacification: Bastia, Aiacciu, Calvi,
Algaiola et San Fiurenzu.
26 au 27 Août:
Dans la nuit, véritable combat naval dans le golfe de
San Fiurenzu entre navires corses et génois (deux pinques et une felouque chargées de ravitaillement et de munitions) qui tentent de forcer le blocus.
Les
Génois en sortent vainqueurs, et
San Fiurenzu tient toujours.
Le
Français CHARLES FRANCOIS DUMOURIEZ, avec
FILIPPU MARTINU COSTA et, entre autres, les
Fabiani, décide de renverser
PASQUALE PAOLI, et d'établir, sous la protection de la
France, une
République Corse.
Il débarque en
Corse, à
Porti Vechju. Il essaie d'enlever
Bunifaziu, échoue et rentre en
France.
31 Août:
MATTEU de BUTTAFUOCO, capitaine aide major au
Royal Corse Italien, chevalier de l'
Ordre de Saint Louis, en garnison à
Mézières, écrit au philosophe écrivain
JEAN-JACQUES ROUSSEAU (voir
1762), alors réfugié à
Neufchâtel, en
Suisse, pour lui demander de tracer pour la
Corse, un plan de système politique, une institution politique.
Sur les 24 hommes qui composent la garde personnelle de
PASQUALE PAOLI, 14 sont des étrangers (non
Corses), la plupart mercenaires prussiens.
8 Septembre:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA que
nous ne pouvons pas prendre San Fiurenzu parce que la place peut être secourue de nuit.
14 Septembre:
Le commissaire général
GIOVANNI BATTISTA SAULI quitte la
Corse.
Le nouveau commissaire général génois en
Corse est
AGOSTINO SPERONE.
22 Septembre:
Réponse de
JEAN-JACQUES ROUSSEAU à
MATTEU de BUTTAFUOCO. Il accepte la proposition de ce dernier.
FILIPPU MARIA COSTA, membre du
Parti Français, mis en résidence surveillée à
Spiluncatu, est incarcéré sur la preuve d'un billet écrit de sa main qui ne laisse aucun doute sur ses menées.
3 Octobre:
Deuxième lettre de
MATTEU de BUTTAFUOCO à
JEAN-JACQUES ROUSSEAU. Il invite le philosophe français à venir travailler en
Corse aux institutions politiques de l'
Ile.
15 Octobre:
JEAN-JACQUES ROUSSEAU, pour raison de santé, ne pouvant se déplacer en
Corse,
MATTEU de BUTTAFUOCO lui fait parvenir, dans un troisième courrier, divers livres, dont
Historia di Corsica, de
FILIPPINI (voir
1594),
Giustificazione, de
DON GREGORIU SALVINI, des documents, informations, textes, cartes, et deux mémoires.
23, 24 et 25 Octobre:
Cunsulta Straordinaria (ou
Particulare Cungressu)
di Corti:
Décision des Principaux Chefs du Royaume: Le bruit de plus en plus persistant, que les troupes du
Roi de France sont en route pour la
Corse, devenant certitude, il est temps de prendre les mesures les plus opportunes. Il est décidé, par tous les
Capi Principali, que les soldats français ne pourront circuler hors de leurs quartiers que s'ils ont un laissez-passer accordé par le
Supreme Cunsigliu.
Toute proposition de paix avec
Gênes sera repoussée si elle ne tient pas compte des conditions décidées par la
Cunsulta du
24 Mai 1761. Il sera fait état au
Roi de France de la désapprobation et de l'affront ressentis par les
Corses à l'arrivée des troupes françaises, alors qu'ils sont sur le point de se libérer des
Génois.
Mauvaises récoltes de céréales et de châtaignes.
Un
Bacinu (13 litres) de châtaignes vaut 20 sous, celui de blé, 24, la
Quarta (10 litres) d'huile, 18, une journée de travail d'un laboureur ou d'un artisan vaut 20 sous, celle d'un moissonneur, 24.
Un mouton coûte 4
Ventenne,
un âne, 22, une vache, 25, un mulet, 75, un bœuf de labour, 80, et un cheval, 100 à 140 lires.
Un perdreau vaut 4 sous, un merle, 2, une livre de viande de bœuf, 2, un kilogramme de poisson, 2.
18 Novembre:
Décès de
IGNAZIU DUMENICU BALDASSARI, capitaine au
Royal Corse, cavalier de l'
Ordre de Saint Louis, colonel d'un des deux régiments corses (voir
1762), des suites de fièvres malignes.
PASQUALE PAOLI prononce, avec émotion, son éloge funèbre:
Dès que je lui ai demandé de s'enrôler pour la défense de la liberté commune, il n'hésita pas un instant à abandonner le service français, tenant pour rien les grandes chances d'avancement qu'il avait, en regard du mérite de travailler à la liberté de la Patrie.
25 Novembre:
Un édit de
PASQUALE PAOLI instaure officiellement une
Università placée sous le patronage de
Saint Grégoire le Grand (
Ragguagli dell'Isola di Corsica n°XI).
Il annonce lui-même la nomination des professeurs choisis pour enseigner a l'
Università di Corti:
En
Théologie et Histoire Ecclésiastique, le père
BONFIGLIU GUELFUCCI, de
Belgudé, de l'
Ordre des Servites de Marie, théologien de la
Nazione;
en
Morale, le père
ANGHJULU STEFANI, de
Venacu, ex-
Provincial des Mineurs Capucins;
en
Institutions Civiles, Canoniques et Ethiques, le père
FRANCESCU ANTONIU MARIANI, de
Curbara, dit
U Rossu, ex-
Provincial,
Mineur Observantin,
Docteur de Salamanque, professeur à l'
Université d'Alcala et membre de l'
Académie des Conciles, qui sera le
Recteur de l'
Università di Corti,
en
Philosophie et Mathématiques, le père
LEONARDU GRIMALDI, de
Campulori, ex-
Provincial,
Mineur Observantin, théologien de la
Nazione, et auteur de
Ragionamento sacro civile agl'invitti guerrieri Corsi;
en
Rhétorique, le père
GHJUVAN BATTISTA FERDINANDI, de
Brandu,
Capucin et
en
Physique, le père
VINCENTI, de
Santa Lucia di U Boziu. Les pères
GHJUSEPPU MARIA MORAZZANI, de
Ruglianu, et
GIANNETINI, de
Corti, font égalements partis des enseignants.
JOSEPH DUPUY, le valet de chambre français de
PASQUALE PAOLI (voir
1759, devient gardien des prisons du
Palazzu et est remplacé par un
Corse,
VINCENTE VINCENTI.
Les
Génois déjouent un projet d'attaque de
Bastia.
Décembre:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI se rebelle. Il emprisonne les membres de la
Ghjunta di Guerra au couvent d'
Istria.
8 Décembre:
A
Aiacciu, arrivée à bord d'une frégate, du premier contingent de troupes françaises, sous le commandement de
de la TOUR du PIN. Ce dernier reçoit la visite de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI.
Les
Génois cèdent la ville aux
Français, ne gardant sur place que leur commissaire.
10 Décembre:
Sept bataillons français débarquent à
San Fiurenzu, sous le commandement du maréchal de camp
LOUIS CHARLES RENE,
Comte de MARBEUF. Dès son arrivée, ce dernier écrit à
PASQUALE PAOLI pour l'informer qu'il a décidé, selon ses ordres, de prendre possession de
San Fiurenzu.
Le
Duc de CHOISEUL, pour calmer
PASQUALE PAOLI lui dépêche
CESARE MATTEU de PETRICONI, le fils de
GHJUVANNI LURENZU, porteur de bonnes paroles.
PASQUALE PAOLI reçoit ce dernier froidement. Officiellement, il fera bon visage au
Comte de MARBEUF et à ses officiers, à condition que ceux-ci ne se mêlent pas des affaires de la
Nazione.
17 Décembre:
Un officier français apporte aux
Naziunali GHJUSEPPU BARBAGGI et
PETRU BOCCHECIAMPE, les responsables du blocus de
San Fiurenzu, la lettre du
Comte de MARBEUF.
28 Décembre:
De
Calvi, le
Comte de MARBEUF s'embarque pour
Bastia.
A
Spiluncatu,
le chanoine
DON PETRU ABRAINI, fait graver les armes de sa famille sur une plaque de marbre apposée dans le cimetière, à la mémoire de son père
JACOBUS de ABRAINIS.
SIMONE GHJUVANNI LICCIA est représentant de la communauté de
Santa Riparata di Balagna auprès de
PASQUALE PAOLI.
GHJUVANNI QUILICI, de
Spiluncatu, est nommé au commandement de la troupe pour protéger le gouvernement de
Balagna.
A
Rome, publication de
Componimenti sacri, scritturali et poetici, en deux volumes, neuf drames bibliques et des poèmes sacrés de
ROMUALDU MASSEI, ancien évêque du
Nebbiu.
A
Corti, La
Zecca, l'
Hôtel corse des monnaies, frappe de nombreuses pièces de
Vinti,
Dece,
Quattru et
Duie Soldi de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
Mariage entre
LITIZIA RAMOLINO et
CARLU BUONAPARTE.
Les archives des
Chartreux sont transférées depuis
Bastia jusqu'à
Calci, près de
Pise.
GEORGES ROUX, dit
Le Corse (voir
1744), est à nouveau
Echevin de Marseille. Il est l'un des plus fastueux bourgeois de la ville.
Edition d'une carte de la
Corse par
JACQUES NICOLAS BELLINI (voir
1749).
1765:
3 Janvier:
Inauguration de l'
Università di Corti.
C'est le
Clergé qui en assure, essentiellement, le financement et la charge: traitement des professeurs, tous membres de
Clergé régulier, et bourses des élèves nécessiteux.
La vingtaine d'élèves et leurs professeurs sont logés, pour la plupart, au
Palazzu Naziunale. Les cours, gratuits, ont lieu à la
Casa Rossi (ou
Palazzu Rossi).
Séance solennelle, en l'église
San Marcellu au cours de laquelle le recteur, le père
FRANCESCU ANTONIU MARIANI, fait un discours très éloquent en latin.
5 Janvier:
De
Corti,
PASQUALE PAOLI adresse un manifeste au
Duc de CHOISEUL (
Memoria presentata dal Generale Paoli al Ministero di Francia) dans lequel, entre autre, il fait part de sa surprise de devoir lever le siège de
San Fiurenzu.
Mais, eu égard au respect qu'il a pour le
Roi de France, il abandonne le siège de
San Fiurenzu et laisse la place aux
Français.
7 Janvier:
Début officiel des cours à l'
Università di Corti.
12 Janvier:
Retardé par le mauvais temps, le
Comte de MARBEUF est à
Bastia, où il s'installe au couvent des
Missionnaires, ancien
Guvernamentu. Les
Génois cèdent la ville et la
Citadella aux
Français, et s'installent à
San Roccu, en attendant les ordres d'embarquement pour
Gênes.
Macinaghju, abandonné par les
Génois qui en ont démantelé les défenses, est occupé par les
Naziunali.
18 Janvier:
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, officier français en service en
Corse, écrit à son ami le général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Il faudra qu'il se fasse de grands changements dans les esprits si jamais les Génois rentrent paisibles dans l'Isle, il faut le voir pour le croire à quel point ils sont méprisés et haïs, et au vrai je crois qu'on ne leur fait pas injustice.
22 Janvier:
PASQUALE PAOLI est dans l'
Ornanu.
L'hostilité manifestée par
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI le décide à envoyer sur
Zicavu un important détachement de troupes.
L'
Atelier de la Monnaie (
A Zecca) de
Corti frappe de nombreuses pièces de
Quattru Soldi et
Vinti Soldi, de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
Monsieur
De la CHAPELLE, médecin des troupes françaises en
Corse, effectue une analyse des eaux d'
Orezza, à
Bastia, et leur trouve
une propriété merveilleuse de nature à guérir nombre d'infirmités.
Il en conseille d'ailleurs l'usage à
Pasquale Paoli.
Février:
A
Aiacciu, incidents entre les hommes de
de LA TOUR du PIN et les
Naziunali.
2 Février:
PASQUALE PAOLI écrit au
Duc de CHOISEUL pour lui rappeler le traité signé avec
Monsieur de VALCROISSANT en
1763.
Le
Duc de CHOISEUL lui répond que
l'on a lieu de croire que le sieur de Valcroissant ne s'est pas acquitté exactement de sa mission ( !).
12 Février:
Début d'un échange assidu de lettres entre
PASQUALE PAOLI et le
Duc de CHOISEUL, celui-ci informant le
Generale qu'à l'occasion d'incidents entre
Corses et
Français, ces derniers feront respecter, au besoin par la force, les armes du
Roi.
26 Février:
De
Bastia, quatrième lettre (voir
1764) de
MATTEU de BUTTAFUOCO à
JEAN-JACQUES ROUSSEAU, dans laquelle le premier s'inquiète de l'avancement des travaux du philosophe.
L'
Isulà devient un bourg respectable, grâce à la bonne disposition de son port favorable à la pêche, aux échanges, au commerce de l'huile et aux magasins que les
Balanini de
Munticellu, de
Santa Riparata ou d'ailleurs y ont installés.
Mars:
Entrevue entre
PASQUALE PAOLI et le
Comte de MARBEUF.
10 Mars:
De
Livia,
UGU FRANCESCU PERETTI (voir
1747), fils de
ANTONIU PADUVANU, écrit à celui-ci, alors à
Bunifaziu, qu'il a des nouvelles des prisonniers de
Corti,
LILLU PERETTI,
GHJUVANNI BATTISTA PIANELLI et
GHJABICORSU PERETTI, tous emprisonnés au
Palazzu Naziunale.
12 Mars:
Réponse de
PASQUALE PAOLI au
Duc de CHOISEUL:
Aucune négociation ne saurait être possible avec Gênes sans la reconnaissance de la partde cette dernière de la liberté et de l'indépendance de la Corse. Plaise au Roi de faire accepter cette condition aux Génois.
De plus, il propose au
Roi de France de nommer
MATTEU de BUTTAFUOCO colonel du régiment français, le
Régiment Royal Corse, qui va être remis sur pied (voir
1762).
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, officier français en service en
Corse, écrit à son ami le général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Nos affaires ici vont prendre une bonne tournure, tout est réglé avec Paoli pour l'ouverture du commerce de l'intérieur, mais avec les Français seulement. Les Corses ne voulant pas encore admettre les habitants des villes, le marché se tiendra à une lieu de la ville. La liberté de circulation étant établie, il sera libre d'aller se promener à l'intérieur de l'Isle.
18 Mars:
PASQUALE PAOLI accepte que les troupes françaises s'approvisionnent en vivres frais sur les marchés corses.
22 Mars:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, qui a quitté la
Corse, arrive à
Livourne.
24 Mars:
Réponse de
JEAN-JACQUES ROUSSEAU à
MATTEU de BUTTAFUOCO. Pour des raisons de santé, le philosophe renonce à rédiger une constitution pour la
Corse.
Il écrit tout de même son
Projet de Constitution pour la Corse, qui est aux antipodes de celui de
PASQUALE PAOLI. Il propose également de pouvoir louer en
Corse une petite maison pour y finir ses jours en paix.
3 Avril:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI arrive à
Venise.
11 Avril:
Cinquième lettre de
MATTEU de BUTTAFUOCO à
JEAN-JACQUES ROUSSEAU, lui proposant de se retirer sur l'
Ile.
13 Avril:
Le
Comte de MARBEUF part de
Bastia pour aller à
San Fiurenzu. En cours de route il rencontre
PASQUALE PAOLI qui se rend à
Furiani.
16 Avril:
Le
Comte de MARBEUF écrit au
Duc de CHOISEUL pour lui raconter sa rencontre avec
PASQUALE PAOLI, et les impressions qu'il en a retiré.
30 Avril:
Le
Comte de MARBEUF écrit au
Duc de CHOISEUL:
Les officiers français regardent les Corses comme un amas de paysans qui devraient trembler et s'humilier lorsqu'ils ont l'honneur de leur parler…
1er Mai:
De
Patrimoniu,
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA, concernant son état de santé.
20 au 26 Mai:
Cunsulta Generale di Corti:
Elle se tient dans l'église
San Marcellu et est présidée par
PASQUALE PAOLI.
Celui-ci fait part de son attitude envers les troupes françaises.
PETRU PAULU de ROCCA SERRA, de
Sarté, est élu
Président de l'Assemblée et
GREGORIU SALVINI,
Oratore.
On élit également des
Députés des Provinces. On délibère sur des questions diverses relatives aux relations avec la
France: commerce, création de marchés près des villes occupées par les
Français, promotion de l'agriculture, de la navigation et du commerce, costume (noir) des magistrats, durée des mandats, publication de la liste des
Cunsiglieri pour l'année suivante, expulsions, rétroactivité pour certaines décisions, publicité des actes civils, soutien des jeunes pour les emplois d'état…
21 Mai:
Le
Duc de CHOISEUL écrit à
PASQUALE PAOLI pour le rassurer sur les intentions françaises. Il lui propose également d'entrer au service du
Roi de France, lui offrant même le grade de colonel du
Régiment Royal Corse.
26 Mai:
Réponse (et dernière lettre) de
JEAN-JACQUES ROUSSEAU à
MATTEU de BUTTAFUOCO. Il ne viendra pas en
Corse.
12 Juin:
FRANCOIS MARIE AROUET, dit
VOLTAIRE, admirateur des
Corses écrit:
Jean-Jacques Rousseau va devenir le Législateur des Corses; j'aime mieux qu'il soit le leur que le mien.
17 Juin:
Réponse de
PASQUALE PAOLI au
Duc de CHOISEUL, dans laquelle, entre autre, il refuse les propositions de ce dernier concernant le
Régiment Royal Corse, pour lequel il propose
MATTEU de BUTTAFUOCO. Il rend compte de la
Cunsulta Generale di Corti et rappelle les volontés des
Corses, à savoir l'élimination des
Génois de l'
Ile et leur indemnisation.
30 Juin:
L'
Università di Corti est en congé régulier.
DALMAZZO FRANCESCO VASCO, idéologue et aventurier originaire de
Mondovi, dans le
Piémont, décide de se faire
Roi de Corse, avec ou sans l'agrément de
PASQUALE PAOLI. Il expédie à ce dernier un émissaire muni de son portrait et d'une constitution. Econduit, il forme un complot avec des
Corses mécontents et l'accord tacite de l'
Angleterre et de la
Cour de Turin. Il est arrêté par les
Turinois, peu désireux d'un incident diplomatique avec
Gênes.
Juillet:
Les récoltes en fruits, légumes et céréales sont très mauvaises.
6 Juillet:
L'
Etat récupère le monopole de la fabrication, du stockage et de la vente du sel, en mettant en adjudication le droit d'exploitation des salines. On crée des greniers à sel: 4 dans le
Diquà (
Capicorsu,
Nebbiu,
Balagna et
Terra di U Cumunu) et 2 dans le
Dilà (
Pruprià et
Cinarca).
Trois qualités de sel sont définies:
Bonu,
Purgatu et
Nettu.
Le prix est fixé entre 5 et 10
Ventenne le
Bacinu de 8 à 10 litres.
Nouvel impôt sur les pêches d'étang: un cinquième de leur produit pour les exploitants de
Biguglia et d'
Urbinu.
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, officier français en service en
Corse, écrit à son ami le général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Notre général, le Comte de Marbeuf, fût dîner mercredy dernier à Patrimonio, chez Paoli. Lenchères et moy l'accompagnâmes. J'en revins enchanté de sa conversation, de sa gayeté, et de la sérénité de son âme, on ne le dirait pas plus occupé d'affaires, que s'il était particulier dans sa nation.
9 Juillet:
Le
Comte de MARBEUF écrit au
Duc de CHOISEUL une lettre élogieuse pour
MATTEU de BUTTAFUOCO.
19 Juillet:
A
Orezza,
PASQUALE PAOLI reçoit l'abbé
Di TIENNE, vicaire général du nouveau visiteur apostolique
TOMASO STRUZZIERI.
29 Août:
A
Suveria, naissance de
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, fils de
TOMASU (voir
1757), futur général d'empire.
Septembre:
PASQUALE PAOLI est dans le
Dilà en tournée d'inspection, il s'attarde notamment à
Vicu.
15 Septembre:
Par ordonnance, le
Régiment Royal Corse est rétabli (voir
1739). Son nouveau drapeau est jaune et bleu céleste, la croix avec fleurs de lys d'or et au centre une tête de nègre ceinte d'un bandeau blanc.
Il est désormais en garnison à
Touon.
27 Septembre:
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, officier français en service en
Corse, écrit à son ami le général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Notre général, le Comte de Marbeuf, est reçu et traité par tout avec la plus grande distinction, et la plus grande marque de confiance de la part des Corses. Paoli avait envoyé à Ajaccio dès la veille de notre départ, une vingtaine de paysans armés que l'on appelle soldats, commandés par un chef avec titre de lieutenant pour nous servir d'escorte contre les bandits.
Octobre:
En se rendant à
Cavru,
PASQUALE PAOLI reçoit un accueil triomphal en traversant
Aiacciu.
Le commissaire génois de la ville
CARLO SPINOLA, alité et soigné par le docteur
PETRU CUNEO, mesure la notoriété du
Generale.
A
Morsiglia, mort de
GHJACUMU GIACOMINI de'PORRATA, paoliste farouche, qui a fait fortune au
Pérou.
12 Octobre:
JAMES BOSWELL, voyageur et reporter écossais, parti de
Livourne sur le
Padrone Livornese, débarque à
Centuri, avec une lettre de recommandation de
JEAN-JACQUES ROUSSEAU. Il désire rencontrer
PASQUALE PAOLI.
13 Octobre:
JAMES BOSWELL est à
Pinu, puis se rend à
Corti, en passant par
Canari, où il séjourne au couvent,
Patrimoniu, chez le magistrat en chef,
Oletta, chez
NICULAU RIVAROLA, le frère du consul de
Livourne,
Muratu, chez
GHJUSEPPU BARBAGGI…
17 Octobre:
JAMES BOSWELL est à
Corti. Il y rencontre
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, le
Gran'Cancillieru.
De là il doit rejoindre
Suddacaro, où se trouve
PASQUALE PAOLI, en traversant
Vizzavona,
Bucugnà,
Bastèrga, où il séjourne au couvent des
Observants,
Santa Maria d'Ornanu…
22 Octobre:
JAMES BOSWELL est à
Suddacaro, où il rencontre
PASQUALE PAOLI. Il loge dans la maison d'
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA.
29 Octobre:
JAMES BOSWELL est obligé de quitter
Suddacaro, victime d'un violent accès de paludisme.
31 Octobre:
JAMES BOSWELL est de retour à
Corti, où il est soigné par deux médecins.
Le
Génois GIAN BATTISTA ALBORA est le nouveau commissaire d'
Aiacciu. Il remplace
CARLO SPINOLA, malade.
Une épidémie de variole tue, dans le
Sud (
Ulmetu,
Fuzzà,
Taddà,
Livia,
Quenza, dans la province de
La Rocca), plus des deux tiers des enfants atteints par le mal (
327 enfants de
1300 feux environ en meurent).
Cette maladie se répend aussi à
Sartè et y fait disparaître en peu de temps
36 enfants.
Un médecin grec d'
Aiacciu,
GHJUVANNI STEPHANOPOLI, originaire de
Paomia, pratique, à
Sarté, la variolisation, sorte de vaccination contre la variole.
Il n'essuie qu'un seul échec sur les
95 enfants traités.
4 Novembre:
PASQUALE PAOLI quitte
Suddacaro, où il a mis sur pied une
Ghjunta di Esecuzione, juridiction chargée, entre autre, de l'application des sentences et du recouvrement des impôts.
10 Novembre:
Réouverture de l'
Università di Corti, avec trois nouveaux agrégés.
JAMES BOSWELL arrive à
Bastia, après être passé par
Cavru,
Cuttuli,
Corti,
Merusaglia et
U Viscuvatu, où il est reçu quelques jours par
MATTEU de BUTTAFUOCO, qui l'accompagne jusqu'à
Bastia.
A
Bastia,
JAMES BOSWELL rencontre le
Comte de MARBEUF dans sa résidence du
Couvent des Missionnaires.
20 Novembre:
JAMES BOSWELL quitte la
Corse,
malade mais ébloui.
28 Novembre:
Le
Duc de CHOISEUL écrit à
MATTEU de BUTTAFUOCO pour lui proposer le poste de
Colonel Commandant du
Régiment Royal Corse.
6 Décembre:
A
Zicavu, naissance de
GHJACUMU PETRU CARLU PASQUALE ABBATUCCI, fils de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI. Il sera
Consul Général de France à
Venise et
Inspecteur des bureaux au
Ministère de l'Intérieur. Il est baptisé à
Aiacciu et
PASQUALE PAOLI est son parrain.
10 Décembre:
Le gouvernement de
Balagna, situé à
Algaiola, donne l'autorisation d'édifier une fortification,
U Scalu, pour protéger le port de
Calvi.
23 Décembre:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, secrètement débarqué à
Sulinzara, se rend à
Corti, où il se constitue prisonnier, et fait acte de repentance envers
PASQUALE PAOLI.
A Bucugnà,
PASQUALE PAOLI apprend qu'un capitaine réformé génois a tenté de l'assassiner. Ce dernier est découvert, et prend le maquis, où il est tué.
PASQUALE PAOLI est dans le
Nebbiu où il tient une
Cour Syndicale.
Arrivée, en
Corse, du nouveau
Visiteur Apostolique TOMASO STRUZZIERI. Evêque de
Sardaigne, de l'
Ordre des Passionistes, Il remplace
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS, rentré à
Rome (voir
1764).
CARLU MARIA BUONAPARTE est étudiant à l'
Università di Corti.
Heurts entre la communauté de
Calinzana et celles du
Niolu, au sujet des terres de
Galeria, qu'elles revendiquent l'une et les autres.
Trois
Bonifaciens,
FILIPPU CRESCI,
PASCIANI et
MATARANA décident de livrer
Bunifaziu aux
Naziunali.
FILIPPU CRESCI rencontre
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, président de la
Ghjunta, à
Aiacciu, pour mettre au point le projet.
L'attaque doit avoir lieu par terre et par mer.
SANTU FOLACCI,
ETIENNE DURAZZO FOZZANI et
PETRU PAULU ROCCASERRA se présentent devant les portes de
Bunifaziu, avec une troupe nombreuse, tandis que
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA et
DUMUNICU ANTONIU POMPEANI arrivent par mer après avoir embarqué à
Campumoru.
Mais les
Génois ayant été prévenus, et les soutiens intérieurs prévus ne se manifestant pas, l'expédition se solde par un échec.
L'évêque corse
GHJULIU MATTEU NATALI est nommé à l'épiscopat de
Tivoli, en
Romagne, non loin de
Rome.
JACOBU MASSEI, de
San Fiurenzu, fils de
GHJUSEPPU MARIA (voir
1725), entre au
Régiment Royal Corse.
A
Calvi, début de la construction de l'église
Santa Maria.
Le père
BONFIGLIU GUELFUCCI, ami et conseiller de
PASQUALE PAOLI, quitte la
Corse pour
Rome.
A
Aregnu, ouverture d'un collège où l'on enseigne la philosophie, la réthorique, les humanités et la grammaire, grâce à un legs du prêtre
IGNAZIU LECA.
A
Paris, parution d'un ouvrage consacré à la
Corse,
Mémoires et voyages, du
Révérend Père de SINGLANDE, aumônier militaire. Il cite, en parlant des
Corses:
leurs chaussures répondent au reste de leur habillement ; ce sont d'informes souliers plats, dont le cuir n'est point corroyé et qu'ils garnissent de clous pour se soutenir plus aisément sur le penchant de leurs montagnes et des précipices qu'il leur faut sans cesse parcourir.
Naissance de
VINCENTE BIADELLI, futur officier supérieur et littérateur.
A
L'Isulà, les magasins, que l'on continue à construire, ne suffisent plus. Le gouvernement demande à
TOSI de céder une partie de la surface de ses entrepôts à
ANTONMATTEI (voir
1763). Les principales marchandises exportées sont l'huile, les céréales et le sel.
Il y a en
Corse 65 couvents de frères mendiants, à savoir 34 d'
Observants, 14 de
Réformés de l'
Ordre de Saint François et 17 de
Capucins. On compte également 2 collèges de
Jésuites, 2 couvents de
Dominicains, 5 de
Servites et un de missionnaires.
Le poids de la livre corse est le même que celle de
Toscane. La monnaie corse a la même valeur que celle de
Toscane. Le salaire d'un artisan ou d'un journalier est d'une livre par jour, plus nourriture et boisson. Si l'artisan est particulièrement habile, il gagne un peu plus.
Les moissonneurs ne sont pas payés en argent : chacun d'eux reçoit, outre sa nourriture, un
Bacinu de grain qu'il a coupé.
1766:
Janvier:
Possibilité de projet d'accord entre la
Corse et
Gênes, sous garantie du
Roi de France.
Les membres des
Magistrati de
Bastia et
Calvi, considérant toujours
Gênes comme autorité légale, protestent de leur attachement au
Supreme Cunsigliu di U Statu.
Les habitants de
Bastia témoignent leur fidélité à
PASQUALE PAOLI.
L'affaire des cordonniers d'Aiacciu: Deux cordonniers d'
Aiacciu chantent des paroles insultantes pour la
République de Gênes. La justice française les condamne. L'un est pendu, l'autre, attaché à un carcan, assiste au supplice de son compagnon.
10 Janvier:
PASQUALE PAOLI est dans le
Capicorsu où il tient une
Cour Syndicale.
20 Janvier:
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, officier français en service en
Corse, écrit à son ami le général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Les affaires de ce pays sont toujours dans le même état. Le partie de Paoli se fortifie des habitants des villes qui tous ont été successivement le reconnaître et lui rendre hommage, à en juger par ce qui se passe, les Génois ont envie d'abandonner la Corse et tout le monde leur en facilite les moyens.
22 Janvier:
A
Londres,
JAMES BOSWELL plaide la cause de la
Corse auprès de l'écrivain anglais
HORACE WALPOLE.
29 Janvier:
Lettre du
Comte de MARBEUF au
Duc de CHOISEUL concernant son action en
Corse.
Création, à
Florence, de la
Gazetta Patria, qui publiera chaque semaine des reportages sur la
Corse.
CARLU BUONAPARTE est l'auteur d'une publication en latin d'exercices mathématiques.
22 Février:
A
Londres,
JAMES BOSWELL, auprès du
Premier Ministre anglais
WILLIAM PITT,plaide la cause de la
Corse:
Une grande Nation libre peut en secourir une petite…
24 Février:
Le
Presidente du
Magistratu de
Sarté écrit au
Supreme Cunsigliu pour l'informer que
les affaires vont bien, le tribunal ne chôme pas et, chaque jour, remplit les prisons de voleurs.
Mars:
Les communautés du
Capicorsu font part au
Generale de leurs doléances au sujet des impôts nouveaux qui, au mépris de leurs anciens privilèges, les accablent.
PASQUALE PAOLI leur répond qu'il les comprend, mais qu'il ne peut faire autrement, vu le peu de ressources de la
Nazione.
5 Avril:
De
Bastia,
Monsieur de la VARENNE, écrit au général
Le COURTPOIS de SURLAVILLE:
Les choses commencent à se gâter relativement à un incident dont je vous parlerai plus loin.
30 Avril:
A la demande du
Ministre français le
Duc de CHOISEUL, le
Comte de MARBEUF propose à
PASQUALE PAOLI d'étudier un plan de paix avec la
République de Gênes. Le
Duc de CHOISEUL propose à
PASQUALE PAOLI la royauté de la
Corse, sous la suzeraineté de
Gênes et la garantie de la
France, moyennant l'abandon de quelques places.
18 Mai:
PASQUALE PAOLI répond au
Duc de CHOISEUL, il accepte, mais il y met une condition:
Gênes refusera à tout droit sur la
Corse, qui doit être considérée comme un état absolu et indépendant. Et il lui adresse un
Projet des Corses pour un accommodement avec les Génois, auquel il joint un mémoire.
20 Mai:
Cunsulta Generale di Corti:
PASQUALE PAOLI fait part du désir des habitants des villes remises aux
Français par les
Génois (les
Présides), d'être considérés comme appartenant à la
Nazione.
On apporte de nouvelles modifications au mode électoral des
Prucuratori:
c'est désormais le
Pudestà Maggiore, qui avec les
Padri di U Cumunu, doit proposer aux voix des électeurs, réduits aux
Capi di Famiglia, trois candidats. Plus de suffrage universel, donc.
Il y aura ainsi un seul représentant par piève, élu à la majorité des deux tiers. Cette décision est présentée par
PASQUALE PAOLI comme un obstacle contre les ambitions des
Capipopuli, notables, chefs de clan ou nobles, susceptibles de gêner son action.
Il est question, également, de mettre sur pied une armée nationale, où chaque citoyen deviendrait soldat quand il s'agirait de défendre la
Patria.
On apporte des éclaircissements sur les lois criminelles en créant un véritable code pénal.
JACOBU MASSEI (voir
1765), est sous-lieutenant en garnison en
Alsace, au
Régiment Royal Corse.
Juin:
MARCU MARIA CARLI est reconduit comme
Superintendant des Finances (
Supraintendante della Zecca) de
Corse.
Sur les instances du
Duc de CHOISEUL,
PASQUALE PAOLI accepte que chaque
Général des Corses, après son élection, rende hommage au
Sénat de Gênes, qui garderait le titre de
Roi de Corse. En contrepartie, toutes les places maritimes doivent revenir à la
Nazione.
Le budget de l'
Etat est bénéficiaire grâce aux nouveaux impôts, à leur rentrée et à celle des profits de la
Zecca, frappée, selon certains, en dessous de sa valeur réelle.
La
Zecca, l'
Hôtel Corse des Monnaies, frappe de nombreuses pièces de
Vinti,
Quattru et
Duie Soldi de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite. C'est la dernière année d'édition de la pièce de
Duie Soldi, deux sous, mal monnayée et mal gravée, des ateliers de la
Zecca.
20 Juin:
Le contact entre
PASQUALE PAOLI et le
Duc de CHOISEUL se fera désormais par l'intermédiaire de
MATTEU de BUTTAFUOCO.
Juillet:
Le
Duc de CHOISEUL transmet à la
République de Gênes le
Projet de la Nation Corse élaboré par
PASQUALE PAOLI, à sa demande. Les
Génois refusent les propositions des
Corses.
PASQUALE PAOLI est à
Orezza, où il subit, durant
3 semaines, un traitement aux eaux ferrugineuses de la station thermale.
3 Août:
De
Livourne, deux anglais
FREDERIK AUGUST HARVEY, futur évêque de
Cloyne et le révérend
ANDREW BURNABY, chapelain de la colonie anglaise de
Livourne, accompagnés du comte
PATRICE FRANCOIS de NENY, homme d'État des
Pays-Bas autrichiens, et de l'abbé corse
GIGLI, s'embarquent pour
Macinaghju.
7 Août:
FREDERIK AUGUST HARVEY,
ANDREW BURNABY et l'abbé
GIGLI, rencontrent
CLEMENTE PAOLI au couvent du
Rustinu.
8 au 16 Août:
FREDERIK AUGUST HARVEY,
ANDREW BURNABY et l'abbé
GIGLI, sont à
Corti, où ils rencontrent
PASQUALE PAOLI. Puis ils rentrent à
Centuri pour rembarquer, en passant par
Caccia,
Belgudé,
L'Isulà et
Nonza.
29 Septembre:
De
Compiègne,
MATTEU de BUTTAFUOCO adresse deux mémoires au
Duc de CHOISEUL. Le premier, relatif à la pacification avec
Gênes, réaffirme l'indépendance de la
Corse, avec un projet de traité en six articles préliminaires. Le second, relatif aux intérêts réciproques de la
France et des
Corses en cas d'impossibilité d'accord avec
Gênes, souhaite que la
France accorde à la
Corse, les secours secrets propres à assurer sa délivrance.
Les
Génois ne possèdent plus, effectivement, que
Bunifaziu.
PASQUALE PAOLI estime qu'il est temps d'en pousser les habitants à se soumettre aux
Lois de la
Nazione.
PASQUALE PAOLI poursuit le développement de
L'Isulà.
30 Octobre:
A
Rome, décès de l'ancien
Visiteur Apostolique de la Corse,
CESARO CRESCENZIO de ANGELIS.
Décembre:
PASQUALE PAOLI est de retour à
Corti.
5 Décembre:
A
Bastia, naissance de
GHJUVAN BATTISTA FRANCESCHI, futur général de division et
Baron d'Empire.
6 Décembre:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA pour l'informer de l'imminence d'une guerre contre les
Français.
12 Décembre:
Règlement entre
PASQUALE PAOLI et l'
Eglise corse.
Le
Corse PAULU MATTEI, de
Centuri, navigant sous pavillon français, est envoyé en exploration sur l'île de
Capraia. Prenant prétexte du mauvais temps il relâche dans l'île, puis rentre en
Corse, avec des renseignements précis sur l'état des défenses.
Fin Décembre:
Cunsulta Generale di Corti:
On y traite des problèmes les plus importants de la
Patria, son
Indépendance et sa
Liberté.
La préparation à la guerre en est le sujet le plus important.
Le célèbre médecin suisse
ANDRE SIMON TISSOT place
PASQUALE PAOLI dans la galerie des grands hommes à côté de
CESAR,
MAHOMET et
CROMWELL.
Le
Visiteur apostolique TOMASO STRUZZIERI décrit
les montagnards frustres qui l'accueillent avec des salves et des battements de mains, se pressent autour de lui « come pecorelle attorno al pastore », les bras chargés de modestes présents, se bousculent à la porte du confessionnal et écoutent, bouche bée, sa prédication : « O che buon terreno è questo ! ».
Le pape CLEMENT XIII donne l'autorisation de créer la Collégiale de L'
Immaculée Conception à
Spiluncatu (voir
1749).
Les
Buonaparte s'installent à
Corti.
A
L'Isulà, apparaît la première maison d'habitation particulière. La défense de la cité est confiée à
ANTON LEONARDU BELGODERE de BAGNAJA, qui a le titre de
Commandante di L'Isulà Rossa. La garnison dispose de plusieurs canons que
GHJUSEPPU BARBAGGI a envoyé du
Capicorsu.
Edition, à
Londres, du
Journal of a Tour of Corsica, du
Révérend ANDREW BURNABY.
1767:
Janvier:
Un différent oppose
PASQUALE PAOLI et le
Visiteur apostolique TOMASO STRUZZIERI, à la suite d'une circulaire qui détruit les immunités et les libertés ecclésiastiques. L'évêque demande l'intervention du pape
CLEMENT XIII, lequel l'autorise à décider de l'excommunication des neuf
Magistrati di i Provincie.
20 au 30 Janvier:
A
Corti, réunion du
Supreme Cunsigliu di U Statu, afin de prendre des mesures appropriées pour la poursuite de la guerre contre les
Génois, dès le départ des Français, ceux-ci, suivant le
Traité de Compiègne du
6 Août 1764, doivent quitter l'
Ile à partir de cette année. Il est décidé de combattre
Gênes sur le terrain maritime, et de lui ravir une possession, l'île de
Capraia, que les
Corses ont toujours considérée comme faisant partie de leur patrimoine. Cette expédition est suggérée par
PAULU MATTEI, de
Centuri.
27 Janvier:
Manifeste sur la légitimité de la guerre contre les Génois:
PASQUALE PAOLI et le
Supreme Cunsigliu di U Statu avec
GHJUSEPPU MARIA MASSESI,
Gran'Cancillieru, lancent un appel au peuple corse pour soutenir l'effort de guerre et renforcer l'union et la concorde.
A
Florence, la
Gazetta Patria (voir
1766) devient la
Gazetta Toscana.
PASQUALE PAOLI concède aux
Juifs de
Livourne le droit de pêche au corail sur les côtes de
Corse. Il compte sur eux et sur l'appui de l'
Angleterre pour développer l'économie portuaire et commerciale de
Livourne.
Février:
AGHJILLIU MURATI, commandant d'
Erbalunga, avec
GHJUVAN BATTISTA RISTORI della RIVENTOSA, commandant de
Furiani, et
GHJUVAN CARLU SALICETI, sont chargés de préparer le débarquement de
Capraia.
Ils seront assistés de
PAULU MATTEI pour la navigation. Ils réunissent en secret leurs meilleures troupes sur le port de
Macinaghju.
16 Février:
Quatorze gondoles embarquent 200 soldats, deux canons et de nombreux volontaires (300 hommes en tout), sous le commandement de
AGHJILLIU MURATI. Ils débarquent à
Il Ceppo, dans le sud-est de l'île. Les habitants de
Capraia reçoivent les
Naziunali en libérateurs. Ces derniers occupent le couvent, la chapelle, les deux tours du
Sinapito, celle du port, et les magasins.
Le patron
GHJULIU FRANCESCU BACIOCCHI, d'
Aiacciu, qui est à
Capraia pour vendre sa marchandise, racontera ce débarquement.
19 Février:
Les
Naziunali de
AGHJILLIU MURATI et leurs alliés
Caprajesi sont sous les murs de la forteresse de
San Giorgio, où se sont réfugiés 70
Génois, commandés par le capitaine
MAZZARINO, et où se trouve le commissaire
BERNARDO OTTONE. Cette citadelle, située sur un sommet rocheux, défendue par 18 canons, est inaccessible, et réputée imprenable.
5 Mars:
Gênes envoie au secours de sa garnison de
Capraia une escadre de 20 navires, chargés de 500 soldats, sous le commandement du sénateur
AGOSTINO PINELLI et
ANTONUCCIU de MATRA. Cette escadre ne peut débarquer à cause du mauvais temps, des côtes abruptes et des canons corses.
Le
Duc de CHOISEUL fait informer
PASQUALE PAOLI que la
France se contenterait de l'occupation temporaire d'une place, en garantie de l'accord à intervenir.
17 et 18 Mars:
Les
Génois tentent de débarquer du côté est de l'île; ils en sont empêchés par les
Corses et subissent de lourdes pertes.
27 Mars:
Les
Génois parviennent à faire passer quelques vivres aux assiégés.
31 Mars:
Des
Jésuites, expulsés d'
Espagne et du
Nouveau Monde, sont autorisés par
Gênes, et contre l'avis des
Français, à se réfugier à
Aiacciu,
Algaiola et
Calvi, les présides français. Ils y enseignent sous la conduite de
GUISEPPE PIGNATELLI.
2 Avril:
La flotte génoise tente un coup de force pour débarquer, mais elle est repoussée par les
Naziunali et leurs alliés
Caprajesi.
16 Avril:
Nouvelle tentative de débarquement des
Génois, nouvel échec.
18 Avril:
L'escadre génoise rentre à
Portoferraio.
3 Mai:
Nouvelle entreprise génoise au secours de
Capraia. Une escadre de seize navires, commandée par
AGOSTINO PINELLI, avec 300 hommes, tente d'accoster à la
Grotta del Bagno, mais c'est un échec.
On débarque alors à
La Civita, 150 soldats corses alliés de
Gênes, sous les ordres de
ANTONUCCIU de MATRA.
Ces derniers sont rejetés à la mer par les
Naziunali, laissant plus de 30 morts dont le capitaine
ANGHJULU SANTU MASSONI, le lieutenant
PACIOLA, de
Calvi,
CAMPODONICO, de
Bastia, et
ANTONIU ROMEI, un des assassins de
GHJUVAN PETRU GAFFORI (voir
1753),
et une centaine de prisonniers, parmi lesquels les capitaines
GRIMALDU GRIMALDI, de
Moriani,
SANGUINETTI, de
Calvi,
ANTONIU MASSEI, ancien du
Royal Corse, fils de
GHJUSEPPU MARIA (voir
1725), le lieutenant
LURENZU COTTONI,
GIROLAMU MARIANI, de
Corti, et
PETRU FRANCESCU VINCENTI, de
U Viscuvatu.
Les
Naziunali perdent le commandant
ANTONIU OLETTA (voir
1760).
18 Mai:
Nouvel essai des
Génois, avec une flotte de 40 navires. C'est encore un échec.
22 Mai:
Des
Jésuites, qui ont été expulsés d'
Espagne et du
Portugal, arrivent dans le port de
Bastia.
28 Mai:
Cunsulta Generale di Corti:
Elle dure huit jours, sous la présidence de
PASQUALE PAOLI. La première mesure prise est l'exigence d'une contribution à la conquête de
Capraia, sous forme d'impôt exceptionnel d'une lire pour mille sur les revenus des biens. Du fait des mauvaises récoltes, il est décrété l'interdiction de toute exportation de blé, farine ou autres comestibles.
De plus, l'assemblée définit les termes d'un accord sur lequel la négociation avec
Gênes pourrait se faire au plus tôt.
Il s'agit de reconnaître au
Sénat de Gênes l'autorité nominale de souverain, et chaque nouvel élu à la tête de la
Nazione rendra à la
République l'hommage de son peuple.
Bunifaziu restant à
Gênes pendant une durée à déterminer, à l'issue de laquelle la ville et le fort seront rendus à la
Corse contre paiement d'un tribut annuel.
29 Mai:
L'île de
Capraia est enlevée grâce aux renforts conduits par
ANGHJULU FRANCESCHI, d'
Ersa. Les assiégés de
San Giorgio se rendent à
AGHJILLIU MURATI.
Le commissaire
BERNARDO OTTONE, avec
EMMANUELLE MASSARI et
HYACINTO POGGI, signent un acte de capitulation.
31 Mai:
Le capitaine
PAULU MATTEI, de
Centuri, et son détachement prennent possession de la place. Les
Corses ont perdu dix hommes en tout.
Le sénateur
AGOSTINO PINELLI ramène à
Gênes 1065 hommes, soldats, marins et réfugiés. La défense de
Capraia aura coûté
52000 lires à la
République.
3 Juin:
Les
Français quittent
Aiacciu et
Algaiola sous prétexte que
Gênes veut y accueillir des
Jésuites en grand nombre.
5 Juin:
Manifeste à la
Nazione de
PASQUALE PAOLI:
Avec le
Supreme Cunsigliu, ils décident d'une journée de manifestation dans chaque piève pour fêter la capitulation de
Capraia.
GHJUSEPPU BARBAGGI est envoyé à
Capraia avec le titre d'
Intendant Général. L'île aura les mêmes institutions que la
Corse.
Juillet:
Plus de 2500
Jésuites en tout, expulsés d'
Espagne, du
Portugal et des
Deux Siciles (voir plus haut), sont accueillis de force par
Gênes, qui décide de les envoyer en
Corse. Errant de port en port, ils échouent finalement à
Bastia, où, faute d'endroit pour les loger, il ne leur est pas permis de débarquer.
Gênes les oriente alors vers
Calvi,
Aiacciu et
Algaiola, les présides français, où la place manque déjà.
Il y a plus de 800
Jésuites dans la citadelle de
Calvi.
4 Juillet:
La
République de Gênes, dans l'affolement qui suit la prise de
Capraia, décide de céder la
Corse à la
France, à une seule condition,
l'étouffement total, pour ainsi dire, du peuple corse ! (
la totale soffocazione, per cosi dire, del popolo di Corsica).
AGOSTINO PAULO DOMENICO SORBA,
Génois installé à
Aiacciu, ministre plénipotentiaire de
Gênes auprès du
Roi de France, chargé des discussions avec le
Duc de CHOISEUL sur la cession de la
Corse, propose à la
France de lui céder la souveraineté de la
Corse contre l'abandon des subsides qu'elle a avancés depuis trente ans et moyennant le paiement d'une nouvelle aide non remboursable.
PASQUALE PAOLI propose au
Duc de CHOISEUL de céder à la
France la place de
Bunifaziu, pour deux ou trois ans. Ce dernier fait répondre que
Sa Majesté choisira elle-même les places qui lui conviennent.
19 Juillet:
A
Ghisoni, naissance de
GHJUVAN BATTISTA OTTAVI, futur général au service de
Naples, puis de la
France.
25 Juillet:
Le
Duc de CHOISEUL écrit à
PASQUALE PAOLI pour lui rappeler que
Gênes autorise les
Jésuites à débarquer dans les places de
Corse, et que la
France, en retirant ses troupes, favorisera leur installation à
Calvi,
Aiacciu et
Algaiola.
27 Juillet:
AGOSTINO PAULO DOMENICO SORBA rappelle
qu'il entend ne pas laisser les Corses libres et indépendants sur un seul pouce de terrain au bord de la mer…
28 Juillet:
A
Livourne, un professeur d'histoire moderne anglais de
Cambridge,
JOHN SYMONDS, s'embarque pour la
Corse.
30 Juillet:
Les
Françaisévacuent
Calvi,
Aiacciu et
Algaiola. Aussitôt, les
Naziunali occupent
Algaiola, entrent à
Aiacciu, tout en laissant libre la citadelle que les
Français ont consignée au commissaire du
Dilà,
GIAN BATTISTA ALBORA, avec une centaine de
Génois et de
Grecs.
Les
Génois, avec le commissaire général
AGOSTINO SPERONE, plus rapides que les
Corses, entrent à
Calvi et occupent la ville.
Août:
Les
Jésuites sont dans le port d'
Aiacciu, et s'apprêtent à débarquer.
1er au 5 Août:
JOHN SYMONDS est reçu à
Corti par
PASQUALE PAOLI.
5 Août:
Réponse de
PASQUALE PAOLI au
Duc de CHOISEUL: Si les
Français veulent réoccuper
Calvi,
Aiacciu et
Algaiola, les
Corses libéreront les places, sinon, il est hors de question que les
Génois en prennent possession.
7 Août:
JOHN SYMONDS quitte la
Corse par
I Fornali.
Le
Florentin RAIMONDO COCCHI, fils du célèbre médecin
ANTONIO COCCHI, écrivain et philosophe, rend visite à
PASQUALE PAOLI. Celui-ci deviendra le parrain de la fille du
Florentin.
9 Août:
FRANCESCU de GAFFORI et ses
Naziunali sont à
Aiacciu. Aidés des habitants, ils assiègent la citadelle.
11 Août:
Le
Comte de MARBEUF, qui ne veut pas laisser
Aiacciu aux
Naziunali, y envoie
JADART en qualité de commissaire chargé d'administrer la ville au nom du
Roi de France, jusqu'à la fin du délai de quatre ans (
Traité de Compiègne de
1764).
17 Août:
A
Corti, décès de
NABULIU BUONAPARTE, frère de
CARLU MARIA. Un des fils de ce dernier portera ce prénom.
28 Août:
FRANCESCU de GAFFORI et ses
Naziunali quittent
Aiacciu. Le commissaire
GIAN BATTISTA ALBORA, avec ses soldats (
Génois et
Grecs), reste sur place, et continue d'occuper la citadelle.
Les
Jésuites débarquent à
Aiacciu. Ils se répartissent dans les propriétés de leur compagnie: au
Casone, et à
Bastia, à
Campana, où ils demeurent assignés à résidence.
7 Septembre:
Gênes rappelle à
AGOSTINO PAULO DOMENICO SORBA que la nation corse ne devra jamais pouvoir devenir souveraine et indépendante, ni posséder en cette île aucune place ou établissement maritime, ni être en état de causer préjudice ou d'inquiéter en aucune manière et à aucun moment la navigation, le commerce, et la paix en terre ferme.
9 Septembre:
La
Gazetta Toscana écrit qu'
entre les partisans de Pasquale Paoli et les autorités françaises, est intervenu un armistice général, et que celui-ci durera tant que les français se tiendront dans leurs garnisons.
12 Septembre:
Le
Duc de CHOISEUL écrit à
PASQUALE PAOLI pour l'informer que les
Français ont décidé de garder en
Corse deux places,
Calvi et
Aiacciu, et que les
Corses devraient rendre
Capraia aux
Génois, pour obtenir leur consentement aux arrangements qui assureront la liberté à la
Nation Corse.
Il ajoute:
il n'est pas naturel que vous pensiez que Sa Majesté se mêlera des affaires de Corse sans en tirer un avantage.
23 Septembre:
A
Aiacciu, de sa citadelle, d'où il lui est interdit de sortir, le commissaire génois
GIAN BATTISTA ALBORA gouverne la cité pour le civil, tandis que le commissaire français
JADART l'administre pour le criminel, et ce, jusqu'à la fin du
Traité de Compiègne.
24 Septembre:
Réponse de
PASQUALE PAOLI au
Duc de CHOISEUL, dans laquelle, entre autre, il remercie le
Roi de France de sa générosité.
Fin du séjour en
Corse du
Florentin RAIMONDO COCCHI.
Octobre:
Le
Roi des Deux Siciles,
CHARLES EMMANUEL III, estimant qu'elles sont de son patrimoine, fait occuper les îles des
Bocche (
Lavezzi,
Cavallu,
Maddalena,
Caprera,
Santu Stefanu,
Razzoli et
Spargi), rattachées depuis toujours à
Bunifaziu.
20 Octobre:
Le
Duc de CHOISEUL écrit à
PASQUALE PAOLI, lui proposant d'arrêter un plan entre
Gênes et la
Corse. Il lui demande d'envoyer à
Paris MATTEU de BUTTAFUOCO, avec des instructions, afin de former ensemble un projet raisonnable.
Session d'automne de la
Cunsulta Generale di Corti.
22 Novembre:
Réponse de
PASQUALE PAOLI au
Duc de CHOISEUL, dans laquelle il annonce le départ pour
Paris de
MATTEU de BUTTAFUOCO, avec des instructions très précises, restant dans le cadre des décisions prises par la
Cunsulta Generale du
28 Mai.
Décembre:
A
Centuri, fin de la construction de la deuxième
mezza galera (voir
1760).
MIGHELE NOBILI,
Corse de
Livourne (voir
1760) commande la première
mezza galera nationale.
A
Muratu, dernière année d'émission monétaire, car la
Zecca est désormais installée dans la capitale, à
Corti (voir
1764), sous la direction entre autres de
GHJUSEPPU et
DIONISIA BARBAGGI,
TIBURZIU MURATI et
PETRU BOCCHECIAMPE.
Naissance de
ANTONIU GALLONI d'ISTRIA, futur chef de bataillon à l'état-major de la
23ème Division en
Corse et au
10ème Régiment d'Infanterie Légère, commandant au
Bataillon des Voltigeurs Corses et chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
A
Peru Casevechje, naissance de
FRANCESCU OTTAVIANU RENUCCI, futur magistrat, principal du collège de
Bastia, et fondateur de la bibliothèque de la ville.
Une felouque tunisienne s'étant échouée sur le rivage corse,
PASQUALE PAOLI donne l'ordre de respecter l'équipage et la cargaison et fait réparer aux frais de l'état le navire qui peut reprendre la mer. Touché du procédé, le
Bey de Tunis lui enverra un cheval barbaresque, baptisé
Turco, tout harnaché avec une selle enrichie d'or et des éperons d'argent, et des cadeaux exotiques, y compris un tigre et une autruche.
La
Zecca, l'
Hôtel Corse des Monnaies, frappe de nombreuses pièces de
Vinti et
Quattru Soldi de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
A
Calacuccia, une
vindetta est déclenchée par le lancement d'une pierre sur une brebis.
A
Londres, parution de
Inquiry into the Principles of Political Economy, de
JAMES STEVART, lequel reproche aux
Corses de vouloir déposséder les
Génois de leur île.
Parution à
Londres, de
Great Events from littles causes, traduction de
Essai sur les grands évènements par les petites causes, de
ADRIEN RICHER, dans lequel ce dernier donne une version détaillée des causes de la révolution corse de
1729 (voir
1759).
1768:
2 Janvier:
A
Paris, première entrevue entre
MATTEU de BUTTAFUOCO et le
Duc de CHOISEUL.
Le
Corse est informé que
Gênes a offert au
Roi de France de lui céder ses droits sur la
Corse. De plus, le
Roi veut avoir, en toute priorité,
Bastia,
San Fiurenzu et le
Capicorsu.
MATTEU de BUTTAFUOCO fait connaître au
Duc de CHOISEUL son désaccord profond sur une telle proposition.
4 Janvier:
Deuxième rencontre entre
MATTEU de BUTTAFUOCO et le
Duc de CHOISEUL. Ce dernier informe le
Corse que le
Roi persiste dans sa demande.
MATTEU de BUTTAFUOCO propose alors que le
Roi de France se fasse céder par
Gênes la souveraineté de la
Corse et de faire don à celle-ci de son indépendance en se déclarant son protecteur.
En échange, la
Corse accorderait à la
France la garde militaire de
Bastia et de
San Fiurenzu.
8 Janvier:
Le
Duc de CHOISEUL fait savoir, par écrit, le refus du
Roi de France aux propositions de
MATTEU de BUTTAFUOCO.
9 Janvier:
De
Versailles,
MATTEU de BUTTAFUOCO, dans un volumineux dossier, écrit à
PASQUALE PAOLI pour l'informer de ses discussions avec le
Duc de CHOISEUL, et de l'intransigeance de ce dernier.
5 Février:
La réponse de
PASQUALE PAOLI à
MATTEU de BUTTAFUOCO, confortant celui-ci dans ses propositions, est très claire:
La Corse ne peut appartenir à la France.
12 Février:
Devant l'intransigeance du
Roi de France,
PASQUALE PAOLI met fin à la mission de
MATTEU de BUTTAFUOCO. Il lui demande, avant son départ, de transmettre trois observations au
Roi:
·
La
Nation Corse demande au
Roi de France de comprendre son refus à perdre, un tant soit peu, sa liberté;
·
La présence d'un corps de troupes étrangères sur l'
Ile ne servirait qu'à perpétuer la guerre;
·
La
Nation Corse demande au
Roi de France de lui remettre, en retirant ses troupes de
Corse, la ville de
San Fiurenzu.
18 Février:
Edition, à
Glasgow, et à
Londres, de
An Account of Corsica, The Journal of a Tour to that Island, en quatre parties, de
JAMES BOSWELL.
L'ouvrage sera traduit en
hollandais, en
allemand, en
italien et en
français (par
J.P.S. Dubois).
28 Février:
MATTEU de BUTTAFUOCO remet au
Duc de CHOISEUL les observations de
PASQUALE PAOLI.
12 Mars:
Le
Duc de CHOISEUL informe
MATTEU de BUTTAFUOCO que le
Roi de France prend acte du refus des
Corses, et du total désaccord que ces derniers expriment sur ses propositions (
Je ne veux plus discuter avec les Corses). Il met donc fin aux discussions, et précise que le
Roi de France informera
PASQUALE PAOLI, quand il le jugera utile, sur ses décisions concernant la situation de la
Corse.
Avril:
Le bruit court d'un nouvel envoi de troupes françaises en
Corse. Lors de son retour,
MATTEU de BUTTAFUOCO écrit au
Duc de CHOISEUL pour lui demander ce qu'il en est sur cette nouvelle.
L'abbé
CARLU ROSTINI est chargé par
PASQUALE PAOLI d'effectuer un recensement complet de la population.
LAZARU COSTA (voir
1760) commandant de
La Vengeresse, fait subir aux
Franco-Génois de nombreuses pertes, et s'empare de deux vaisseaux, l'un chargé de 334 barils de poudre et de 3000 fusils, l'autre d'uniformes et d'argent liquide.
3 Avril:
Le
Duc de CHOISEUL informe
MATTEU de BUTTAFUOCO que ce mouvement de troupes n'est qu'une relève de garnisons. De plus, il lui propose de le rencontrer à nouveau, et au plus tôt.
13 Avril:
Retour à
Bastia de
MATTEU de BUTTAFUOCO, qui rejoint immédiatement
Corti.
14 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à
RAIMONDO COCCHI pour lui affirmer sa volonté d'introduire en
Corse la culture de la pomme de terre, ce qui lui vaudra le surnom de
Generale delle patate.
20 Avril:
Le
Supreme Cunsigliu publie des décisions relatives aux modalités des élections.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1758) est brigadier d'infanterie au
Régiment Royal Corse.
29 Avril:
Le
Duc de CHOISEUL donne ses instructions pour la subsistance des troupes françaises en
Corse.
30 Avril:
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI (voir
1763) est nommé lieutenant au
Régiment Royal Corse.
2 Mai:
Les négociations menées à Versailles par
MATTEU de BUTTAFUOCO pour le compte de
PASQUALE PAOLI sont définitivement rompues.
De
U Viscuvatu,
MATTEU de BUTTAFUOCO signale à
PASQUALE PAOLI un nouvel envoi de troupes françaises en
Corse.
6 Mai:
PASQUALE PAOLI écrit au
Duc de CHOISEUL son regret de voir les négociations interrompues et en rejette la responsabilité sur les
Français.
15 Mai:
Signature du Traité de Versailles, Traité conclu entre le Roi de France et la République de Gênes pour la cession de l'Isle de Corse.
En quinze articles et une disposition annexe, avec deux clauses séparées et secrètes, il est signé, côté français, par le
Duc de CHOISEUL, et côté génois, par
AGOSTINO PAULO DOMENICO SORBA.
Le contenu du
Traité de Versailles est, en substance, le suivant:
·
Article I:
Les troupes françaises occuperont
Bastia,
San Fiurenzu,
Algaiola,
Calvi,
Aiacciu,
Bunifaziu, et toutes les places nécessaires, afin d'ôter tout moyen aux
Corses de nuire aux sujets et aux possessions de la
République de Gênes.
·
Article II:
Les places et ports occupés par les
Français seront possédés par le
Roi de France, qui y exercera tous ses droits de souveraineté, et lui serviront de nantissement vis à vis de la
République de Gênes, afin de compenser les dépenses nécessaires pour les occuper et les conserver.
·
Article III:
Le
Roi de France ne pourra disposer des places et des ports en faveur d'un tiers, sans le consentement de la
République de Gênes.
·
Article IV:
Le
Roi de France s'engage à conserver sous son autorité toutes les parties de
la Corse occupées par ses troupes, jusqu'à ce que la
République de Gênes lui en demande la restitution, et ce, en échange des remboursements des frais d'envoi et d'entretien des troupes françaises, et sans aucune autre dette, obligation de dédommagement.
·
Article V:
Si l'intérieur de l'
Ile se soumet à la domination du
Roi de France, la
République de Gênes consent à ce qu'il soit soumis aux mêmes conditions stipulées par les articles précédents, concernant les places et ports.
·
Article VI:
Le
Roi de France s'engage à remettre à la
République de Gênes, le plus tôt possible, et au plus tard en
1771, l'île de
Capraia, actuellement occupée par les
Corses.
·
Article VII:
Le
Roi de France s'engage à faire cesser toutes hostilités des
Corses envers la
République de Gênes. Il traitera suivant toute la rigueur du droit de la guerre tout
Corse qui nuira aux sujets de la
République de Gênes, soit par terre, soit par mer. De son côté, la
République de Gênes s'engage à faire cesser les hostilités contre les
Corses lorsqu'elle en sera requise par le
Roi de France.
·
Article VIII:
Les navires barbaresques ne pourront être admis dans les ports, rades et plages occupés par les troupes du
Roi de France, sauf en cas de naufrage.
·
Article IX:
Les nationaux génois et les individus corses seront rétablis dans la possession de leurs biens qui auraient été confisqués à quelque titre que ce soit, relatif aux troubles passés.
·
Article X:
Toutes les concessions particulières, exemptions, franchises ou privilèges dont jouissaient quelques habitants de l'
Ile seront abolis, le
Roi de France prendra en considération les cas particuliers des habitants de
Bunifaziu,
Calvi ou
San Fiurenzu.
·
Article XI:
Le
Roi de France s'engage à empêcher la fraude et la contrebande que les bâtiments corses pourraient faire sous son pavillon dans les ports des
Etats de la
République de Gênes.
·
Article XII:
Un inventaire de l'artillerie et des armes de la
République de Gênes qui se trouvent dans les places de
Corse sera fait, et le
Roi de France paiera la somme estimée de ces armements, qu'il conservera. Il sera fait également un inventaire des protocoles et actes civils et criminels.
·
Article XIII:
Le
Roi de France s'engage à garantir authentiquement et à perpétuité les
Etats que la
République de Gênes possède, de même que l'île de
Capraia quand elle sera rendue à la
République de Gênes.
·
Article XIV:
Le
Roi de France, par ses officiers, exercera, dans les places, forts et pays occupés par ses troupes, la justice et police générale et particulière, ainsi que la justice de l'amirauté.
·
Article XV:
Le
Roi de France établira en
Corse, aussi longtemps que les places, ports et terre de l'
Ile seront sous sa domination, les droits de gabelle et d'aides, et tous les droits de ses fermes générales, ainsi que les impositions qu'il jugera convenable. Ces impositions seront déduites de la somme que devra verser la
République de Gênes lorsqu'elle voudra rentrer en jouissance de la souveraineté de la
Corse.
·
Article XVI (disposition annexe):
Les ratifications du présent traité seront échangées dans l'espace d'un mois, ou plus tôt si possible, à compter du jour de la signature du présent traité.
·
Articles séparés et secrets:
·
Article 1:
Outre ce qui est stipulé par l'
article III, aucune des places de
Corse que les troupes du
Roi de France doivent occuper conformément à l'
article I, ne pourra jamais être remise ou abandonnée aux
Corses ni à aucun tiers.
·
Article 2:
Le
Roi de France pour dédommager la
République de Gênes de la perte qu'elle a faite de quelques arrérages de subsides qui lui étaient dus en vertu des conventions antérieures à celles de
1764, et pour lui donner une marque de son amitié, fera payer à la dite
République de Gênes une somme de
200000 Livres Tournois par an pendant les dix prochaines années, et plus si nécessaire.
La Corse est-elle cédée, vendue à la France, a-t-elle été réduite à l'obéissance, s'est-elle donnée, s'agit-il d'un tragique
malentendu, d'une équivoque ?
PASQUALE PAOLI est à
Olmeta, avec le colonel
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI, son chef d'état-major, quand il apprend, par une lettre de
MATTEU de BUTTAFUOCO, la signature du
Traité de Versailles. Très irrité, (
Nous sommes vendus comme un troupeau de moutons), il qualifie ce dernier de traître, l'accusant d'avoir gagné les faveurs du
Duc de CHOISEUL.
19 Mai:
Deux bataillons du
Régiment de Bretagne et leur colonel, le
Vicomte de BEAUVE, débarquent à
Aiacciu.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI se réconcilie officiellement avec
PASQUALE PAOLI.
22 Mai:
Cunsulta Naziunale di Corti:
Le président élu est
PAULU LUIGGI VINCIGUERRA et l'
Oratore,
MARCU AURELIU ROSSI,
d'
Aiacciu.
PASQUALE PAOLI donne le résultat et l'échec des négociations menées avec le
Duc de CHOISEUL, et propose à l'
Assemblée la conduite à tenir devant l'arrivée massive des troupes françaises.
Création d'une
Ghjunte di Osservazione. On procède à l'élection des membres du bureau, des magistratures et des conseillers renouvelables.
SALVATORE CARLOTTI,
ANTONIU ANTONJ,
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA,
PETRU PAULU FRANCESCHINI,
GHJUVAN SEBASTIANU BUTTAFUOCO,
DUMENICU MARIA COLONNA,
ANTONIU FELICE FERRANDI,
GIROLAMU MORLAS et
FILIPPU MARIA FARINACCI sont élus
Cunsiglieri di a Nazione. Une levée en masse des hommes de 16 à 60 ans est proclamée.
L'impôt de 2 pour 1000 sur les biens mobiliers et immobiliers productifs est porté à 4 pour 1000, les biens de l'église sont imposés à 10 pour 1000.
CARLU BUONAPARTE, alors avocat à
Corti, lance un appel aux jeunes, pour défendre la liberté de la
Nazione
(il fait prêter le serment de
Vivre libres ou mourir,
Vince o More).
Le recteur
FRANCESCU ANTONIU MARIANI est le seul opposant à la guerre contre la
France.
29 Mai:
Deux autres bataillons français, du
Régiment du Prince d'Anhalt, commandés par le
Comte de NARBONNE (un descendant de
SAMPIERU CORSU par sa mère), arrivent à
Aiacciu.
Un bataillon du
Régiment du Médoc, commandé le
Marquis de TILLY, débarque à
Calvi.
30 Mai:
Lettre (c'est la réponse à la lettre du
6 Mai) du
Duc de CHOISEUL à
PASQUALE PAOLI, par l'intermédiaire de
MATTEU de BUTTAFUOCO:
Je vous envoie, Monsieur, ma réponse pour le général Paoli. Sa lettre ne signifiait autre chose que m'engager, par des réponses de ma part, dans un piège. Il est bien fin; cependant il faut qu'il acquière quelque finesse pour que nous tombions aussi grossièrement dans les panneaux. Au reste, dans les circonstances présentes, je crois que le meilleur parti à prendre, est de se tenir tranquille et de ne suivre en tout et pour tout, que les impulsions de la France. Je doute qu'il prenne ce parti; et dans ce cas je le plains. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il a manqué le moment que je lui ai tant de fois présenté.
Juin:
Les soldats génois de la garnison d'
Aiacciu abandonnent la citadelle. Les
Français en prennent position.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN (voir
1751) est nommé gouverneur général de la
Corse.
16 Juin:
Deux bataillons français du
Régiment Soissonais débarquent à
Bastia.
Les couleurs de la
France sont hissées sur la citadelle d'
Aiacciu.
17 Juin:
A
Paris, signature de
l'Edit de Compiègne, signifiant le transfert de souveraineté et les droits du Roi de France sur l'Isle de Corse.
19 Juin:
La bannière française flotte sur
Calvi.
21 Juin:
Les derniers soldats génois de la garnison de
Bastia, et le représentant de la
République de Gênes quittent la
Corse.
22 Juin:
A
San Fiurenzu, seize bâtiments débarquent quatre bataillons français: deux du
Royal Roussillon et deux de l'
Eptingen Suisse (parmi lesquels 1200
Jurassiens, appartenant au
Régiment de l'Evêché de Bâle), soit 2000 à 3000 hommes en tout, conduits par le maréchal de camp
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON.
23 et 24 Juin:
La
France prend officiellement possession des places, forts, tours et ports de
Corse. La citadelle de
Bastia arbore le drapeau français. La municipalité dédie une inscription à
Ludovico XV Francorum Navarrae et Corsorum Regi Christianissimo.
Les
Français commencent à organiser un
Conseil Supérieur de la Corse, ou
Cour Souveraine, installé à
Bastia, qui rendra la justice en dernier ressort, enregistrera les actes de gouvernement et concourra à l'administration civile et religieuse.
Il est composé d'un premier (
Monsieur de TRESSAN) et d'un second président, de dix conseillers (six
Français et quatre
Corses), d'un procureur général français et de son substitut, d'un greffier et de deux secrétaires interprètes.
Des dispositions sont prises concernant les délits et les peines, l'instruction des procédures criminelles.
29 Juin:
Le
Comte de MARBEUF écrit à
PASQUALE PAOLI, qui est à
Corti, afin qu'il libère les routes entre
Bastia et
San Fiurenzu.
Il lui demande en outre de laisser libres les places de
Fornali,
L'Isulà,
Algaiola,
Barbaghju et
Patrimoniu.
30 Juin:
Sans attendre la réponse de
PASQUALE PAOLI, le
Comte de MARBEUF commande à
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON de se mettre en marche.
Les troupes de ce dernier, sur deux colonnes, prennent alors la route de
Patrimoniu, vers le sommet de
Teghjime. La première colonne de deux régiments, le
Régiment Soissonais et le
Régiment du Languedoc, commandée par le
Comte de MARBEUF, et conduite par le
Chevalier de LENCHERES, prend le grand chemin de
Bastia à
San Fiurenzu.
La deuxième, avec le
Régiment de Rouergue, commandée par le
Marquis d'ARCAMBAL, suit le chemin de
Furiani, pour rejoindre directement
Teghjime. Les
Naziunali tiennent un front mobile de
Furiani à
Ferringule et
Patrimoniu, par
Barbaghju.
La colonne du
Marquis d'ARCAMBAL, après quelques embuscades (un capitaine de chasseurs français et trois soldats tués), arrive à
Teghjime, rejointe peu après, par la colonne du
Comte de MARBEUF.
31 Juin:
Toute la journée, du côté de
Patrimoniu, il y a des fusillades entre les
Naziunali et les troupes de
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON.
12 Juillet:
Les
Français et les
Naziunali sont face à face. Leurs gardes avancées se touchent presque. Une trêve s'installe pour quelques jours.
29 Juillet:
Premières victoires françaises dans le
Nebbiu et dans le
Capicorsu.
31 Juillet:
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON envoie un lieutenant et 30 hommes pour s'emparer de la gorge de
Santa Maria, tenue par les
Naziunali. En moins de trois heures, les
Français prennent la redoute et font 80 prisonniers.
Les
Naziunali, malgré des renforts, abandonnent
Barbaghju aux
Français.
La communication est libre entre
Bastia et
San Fiurenzu.
1er Août:
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON attaque
Patrimoniu.
Les
Naziunali, 150 hommes, avec
GHJUSEPPU BARBAGGI,
LUIGGI CALVELLI et
PETRU CASALE ne peuvent tenir.
GHJUSEPPU BARBAGGI se réfugie à
Nonza,
LUIGGI CALVELLI et
PETRU CASALE sont faits prisonniers et enfermés à
San Fiurenzu.
2 Août:
Le
Comte de MARBEUF et
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON sont à
Barbaghju.
5 Août:
Edit de Compiègne: Le
Duc de CHOISEUL signe les lettres patentes qui mettent en application le
Traité de Versailles.
Les habitants, le couvent et la tour de
Ferringule se soumettent, sans se défendre, aux
Français.
Quatre bataillons gardent la route de
Patrimoniu. Cent cavaliers sont dans le village, deux bataillons tiennent le col et occupent
Barbaghju, un autre le chemin, côté
Bastia, douze compagnies et le reste des cavaliers campent à
Toga,
San Niculaiu,
Erbalunga et
Brandu.
A
Aiacciu, les régiments du
Prince d'Anhalt et de
Bretagne ne sont pas sortis de leurs cantonnements. Il en est de même à
Calvi.
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA pour l'informer de la gravité de la situation sur l'
Ile, et que si les
Naziunali ne sont pas secourus, ils sont perdus.
13 Août:
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, le
Gran'Cancillieru, au nom du
Supreme Cunsigliu, édite un nouveau
Manifeste répondant à la lettre que le
Duc de CHOISEUL a adressée aux
Corses le
29 Mai.
Une
Cunsulta Generale est décidée pour le
20 Septembre, en
Casinca.
20 Août:
L'attaque de
Nonza est décidée par le
Comte de MARBEUF pour s'assurer la conquête définitive du
Capicorsu.
22 Août:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN ordonne que
tout village de Corse qui ne se rendra pas aux troupes du Roi après en avoir été préalablement sommé, sera au pillage…
23 Août:
Trois colonnes sont mises en place: la première, commandée par le
Chevalier de LENCHERES, partie de
Brandu, marche sur
Siscu, prend le village, traverse le
Capicorsu à
A Bocca à Serra, et occupe
Olcani et
Albu, au nord de
Nonza.
La deuxième, avec le
Général Comte de COIGNY, partie de
Bastia, passe
A Bocca à San Leonardu, s'empare d'
Olmeta di Capicorsu, et marche sur
Nonza.
La troisième, commandée par
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON, pourvue d'artillerie, partie de
Patrimoniu, marche sur
Nonza, où se trouve
GHJUSEPPU BARBAGGI.
Manifeste de
PASQUALE PAOLI, où il affirme le
Droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes.
24 Août:
Olmeta di Tuda tombe.
Le
Comte de MARBEUF arrive en renfort à
Nonza, avec le
Comte de COIGNY.
GHJUSEPPU BARBAGGI ne peut que capituler. 200
Naziunali, avec une trentaine de leurs meilleurs officiers, dont
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI,
AMBROGHJU FRANCESCHETTI, beau-frère de
PASQUALE PAOLI (il est l'époux de sa sœur
MARIA FRANCESCA),
GHJUSEPPU BARBAGGI, et
GHJACUMU CASELLA, le dernier à sortir, seul, après avoir défendu la tour (il a droit aux honneurs du commandant français), sont pris et conduits à
San Fiurenzu.
25 Août:
Tout le
Capicorsu est soumis.
28 Août:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, et ses chefs d'état major,
de FONTETTE et
de PUJOL débarquent à
San Fiurenzu.
De
Corti,
PASQUALE PAOLI et le
Supreme Cunsigliu lancent un appel à la
Nazione.
(
U Generale, e Supremu Cunsigliu di U Statu di U Regnu di Corsica a u nostru Dilettu Populu).
29 Août:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, arrivé par la route à
Bastia, reçoit les députés du
Capicorsu.
Il fait publier l'
Edit de Compiègne, avec deux ordonnances, la première sommant toutes les communautés à se soumettre aux lois du
Roi de France, la deuxième, imposant le drapeau français comme le seul à pouvoir flotter en
Corse.
Il met en place, à
Bastia, le
Conseil Supérieur de Justice, qui est composé d'un premier (
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON) et d'un second président, de dix conseillers, dont six
Français et quatre
Naturels du pays, d'un procureur, d'un substitut, d'un greffier, de deux huissiers et de deux secrétaires interprètes.
Il crée en outre un siège de maréchaussée à
Bastia et
Aiacciu, composé chacun d'un prévôt, d'un lieutenant, de deux assesseurs, d'un procureur du
Roi et de deux greffiers.
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON, maître des requêtes, premier président du
Conseil Supérieur de Justice, est nommé également
Intendant Général de la
Justice, de la
Politique et des
Finances pour toute la
Corse.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN rend sa liberté à
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI, président de la
Magistrature, fait prisonnier à
Nonza.
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN fait embarquer les 2500
Jésuites accueillis en
Corse en
1767, sur 22 tartanes, à destination du continent.
ANGHJULU LUIGGI ASTOLFI, qui tenait l'île de
Capraia pour les
Naziunali, livre le port et les tours au capitaine
JOANNES, du
Régiment du Languedoc.
ANGHJULU FRANCESCHI (voir
1760), commandant un brick chargé de munitions de guerre et de bouche pour la garnison de
Capraia, arrive au moment où
ANGHJULU LUIGGI ASTOLFI livre l'île à la
France.
Il échappe à trois navires français et se réfugie à
Livourne.
JAMES BOSWELL lance une souscription privée en
Ecosse et parvient à réunir
700 Llivres Sterling qu'il utilise pour expédier des canons en
Corse.
5 Septembre:
Offensive générale des troupes françaises. Le
Comte de MARBEUF, avec
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON et le
Comte de COIGNY, et le
Régiment du Languedoc et la
Légion Royale, investissent
Poghju d'Oletta,
Ulmetu di Tuda,
Oletta et
Biguglia.
Furiani est cerné. Les
Naziunali de
GHJUVAN CARLU SALICETI réussissent à décrocher et à gagner la
Casinca.
PASQUALE PAOLI abandonne le
Nebbiu. Il laisse, à
Lentu, pour garder le passage de
Tenda,
FRANCESCU ACQUAVIVA,
FRANCESCU de GAFFORI,
GHJACUMU DANTE GRIMALDI et
PETRU COLLE.
Il demande une trêve de six jours au
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, afin de tenir une
Cunsulta. Cette trêve est refusée.
7 Septembre:
Plusieurs dizaines de
Naziunali, dont
GHJUSEPPU BARBAGGI, emprisonnés à
San Fiurenzu, sont embarqués pour les prisons de
Toulon.
8 Septembre:
MATTEU de BUTTAFUOCO ouvre la
Casinca aux
Français:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN et
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON investissent la
Casinca.
Le
Général Marquis d'ARCAMBAL occupe
Viscuvatu, que vient d'abandonner
CLEMENTE PAOLI, et dont les habitants, fidèles de
MATTEU de BUTTAFUOCO, sont des partisans de la
France,
A Venzulà,
Loretu et
Penta.
Des détachements français sont à
Borgu,
Lucciana,
Vignale et au pont du
Golu.
10 Septembre:
PASQUALE PAOLI attaque
Viscuvatu et
Vignale, sans succès, puis
Penta di Casinca, où les
Naziunali font 75 prisonniers, dont un capitaine de compagnie du
Régiment du Rouergue.
12 Septembre:
Les
Naziunali attaquent
Loretu di Casinca.
Les
Français du
Régiment du Soissonais, commandés par le colonel
de JUIGNE résistent.
14 Septembre:
Les villages de
San Niculaiu,
Rutali et
Muratu retombent aux mains des
Naziunali.
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON se retire sur le vallon du
Nebbiu, puis dans
Oletta.
15 Septembre:
L'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON publie un édit concernant la tenue des registres des paroisses, dont le clergé a la charge, qui sont mal rédigés et mal tenus.
Désormais ils seront aux nombres de deux, l'un pour les baptêmes et les mariages, l'autre pour les décès et les sépultures.
17 Septembre:
Les
Naziunali tenant le pont du bas
Golu menacent d'isoler les troupes de
Casinca.
La garnison française de
Penta di Casinca (75 hommes) doit capituler.
18 Septembre:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN décide de se retirer vers
Bastia, à
Santa Maria dell'Ortu, abandonnant
la Marana, et ne conservant que
Borgu, avec 500 hommes et trois canons, aux ordres du
Chevalier Colonel de LUDRE, neveu du
Duc de CHOISEUL.
20 Septembre:
Cunsulta Naziunale di Oletta.
Initialement prévue en
Casinca, elle se tient sur le lieu des opérations. On brûle
l'Edit de Compiègne et les ordonnances du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, et, à l'unanimité, on décide de poursuivre la guerre à outrance.
PASQUALE PAOLI est nommé général en chef,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et
FRANCESCU de GAFFORI, lieutenants généraux. Il est décidé également de sévir le plus rapidement contre le parti français de
MATTEU de BUTTAFUOCO, qui ne cesse de s'accroître. Trois conseillers sont élus,
SALVATORE CARLOTTI,
GHJUVAN SEBASTIANU BUTTAFUOCO et
ANTON FELICE FERRANDI.
2 Octobre:
Les
Naziunali sont à l'assaut de
Loretu di Casinca. Faute de poudre, ils doivent abandonner la lutte.
4 Octobre:
PASQUALE PAOLI écrit à
GHJUVAN BATTISTA RISTORI della RIVENTOSA, qui est prisonnier des
Français à
Bastia, et médiateur entre lui et le
Comte de MARBEUF. Il lui confirme sa volonté de se battre jusqu'au bout:
Sa Majesté très chrétienne nous intime de nous soumettre en vertu d'un traité conclu entre Elle et la Sérénissime. Je demande qu'on me montre ce traité, on refuse de me répondre.
Entre
Furiani et
Borgu, la
Légion Royale perd six hommes et des chevaux dans un affrontement avec les
Naziunali.
Installation de deux
Amirautés, ou
Tribunaux Maritimes, l'un, à
Bastia, régit
Calvi et
San Fiurenzu, l'autre, à
Aiacciu, gère le
Valincu,
Sagone,
Porti Vechju et
Bunifaziu.
5 Octobre:
A
Lucciana,
PASQUALE PAOLI tient un conseil de guerre pour attaquer
Borgu.
GHJUVAN CARLU SALICETI,
GHJACUMU DANTE GRIMALDI,
CARLU RAFFAELLI et l'abbé
FERDINANDU AGOSTINI, de
U Silvarecciu,
avec 500 hommes, se posteront à l'ouest du village,
FRANCESCU de GAFFORI,
GAVINI et 500 autres, à l'est.
CLEMENTE PAOLI, avec 300 hommes, tiendra la route du
Nebbiu,
FRANCESCU SERPENTINI et 200 des siens garderont
Serra, et
NICODEMU PASQUALINI, avec 200 autres encore, se porteront au-dessus de
Lucciana.
CARLU BUONAPARTE,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI,
ANTONIU GENTILI,
PETRU COLLE sont également de la partie.
6 Octobre:
Les
Français, 700 hommes commandés par le
Chevalier Colonel de LUDRE, sont à
Borgu.
7 Octobre:
Les
Naziunali occupent deux maisons de
Borgu, tenues par un lieutenant français et vingt hommes, près d'une tour, et prennent la partie supérieure du village.
8 Octobre:
Bataille de U Borgu: Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN part de
Santa Maria dell'Ortu pour porter secours à
Borgu.
Il ordonne à
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISONqui est à
Oletta, de faire mouvement afin de prendre les
Naziunali, commandés par
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI,
CLEMENTE PAOLI,
GHJUVAN CARLU SALICETI et
AGHJILLIU MURATI, en tenaille, par
Muratu.
1500 hommes, du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, du
Comte de MARBEUF et du
Comte de NARBONNE, maréchal de camp, avec quatre canons, arrivent au contact des
Corses, devant
Borgu.
Le combat commence, et la fin du jour, les
Français commencent à battre en retraite. Ils déplorent quatre officiers tués, 25 blessés, plus de 100 soldats morts, de nombreuxblessés, dont le
Comte de MARBEUF, touché à l'épaule, le colonel du
Régiment du Rouergue, à une jambe, et celui du
Régiment du Soissonais, au ventre, 600 à 800 prisonniers, et laissent neuf canons et 700 fusils sur le champ de bataille.
Borgu, abandonné, ne peut que se rendre aux
Naziunali. Parmi les combattants corses se trouve
ROSANA FRANCESCHETTI épouse de
FRANCESCU SERPENTINI.
9 Octobre:
La garnison française de
Borgu, commandée par le
Chevalier Colonel de LUDRE, entre en négociations.
10 Octobre:
Le
Chevalier Colonel de LUDRE capitule. 50 officiers, 430 soldats, trois pièces de canon, des vivres, des munitions, tombent aux mains des
Naziunali.
Les prisonniers sont transférés à
Corti.
Après la bataille de
Borgu, les
Naziunali, selon l'usage qui est aussi une nécessité, rentrent chez eux. A
Lucciana, où il s'est installé,
PASQUALE PAOLI n'a plus que 160 hommes avec lui.
13 Octobre:
Affaire Massesi: Alors qu'il dort à
Lucciana,
PASQUALE PAOLI, averti par un officier français (le
Chevalier Colonel de LUDRE), échappe à un complot ourdi par un de ses proches,
MATTEU MASSESI, membre de sa garde et de son secrétariat, fils de
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, le
Gran'Cancillieru di A Nazione.
Le comploteur, espion des
Français pour le compte du
Chevalier de LENCHERES, est condamné à mort. Son père démissionne de ses fonctions.
A
Bastia,
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON, premier intendant et commissaire du
Roi de France en
Corse, ordonne la libre circulation des vivres et marchandises de consommation courante.
Le prix du pain est fixé à quatre sous la livre de seize onces.
L'amiral corse
GHJUVAN BATTISTA de PERI, dit
Comte de PEREZ après avoir brillamment commandé plusieurs
Batelli Nazionale (voir
1764), passe au service des
Français.
Il promet au
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN de lever 1500 hommes dans le
Dilà. Il n'en trouve que 300 ou 400 à
Aiacciu.
17 Octobre:
Les renforts français arrivent: A
San Fiurenzu, débarquement du
Régiment de la Marine et du
Régiment de Lamarck. Ils se mettent sous les ordres de
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON.
18 Octobre:
Le
Royal Italien et le
Régiment de Tournaisis débarquent à leur tour, et prennent position, le premier entre
San Fiurenzu et
Oletta, le second devant l'accès de
Patrimoniu.
Lettre de
MATTEU BUTTAFUOCO au
Duc de CHOISEUL dans laquelle il demande au ministre de sacrifier une somme d'argent en
Corse, laquelle, distribuée avec discernement, ne manquera pas de produire un mouvement décisif pour les intérêts du
Roi de France.
23 Octobre:
Le
Comte de MARBEUF est nommé
Lieutenant Général des troupes françaises en
Corse.
25 Octobre:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN prend ses quartiers d'hiver: trois bataillons du
Régiment de la Marine à
Oletta,
le quatrième à
San Fiurenzu, le
Royal Roussillon à
Calvi,
le
Régiment de Lamarck se partage entre
Barbaghju et
Patrimoniu, avec trois compagnies de
Volontaires Corses sous les ordre du
Marquis d'ARCAMBAL,
le
Royal Italien à
Nonza, les
Régiments du Soissonais, du
Rouergue et d'
Eptingen, avec la
Légion Royale, à
Bastia et
Furiani,
le
Régiment de Tournaisis à
Biguglia,
le
Régiment du Languedoc à
Erbalunga et
Brandu,
la
Légion du Prince de Soubise, à
Ruglianu,
les
Régiments de Bretagne et du
Prince d'Anhalt à
Aiacciu.
Le
Duc de CHOISEUL répond favorablement à la suggestion de
MATTEU de BUTTAFUOCO. Son traitement est de 1000 livres par mois.
31 Octobre:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN écrit au
Duc de CHOISEUL pour lui faire état de l'arrestation par les
Naziunali de
MATTEU MASSESI, l'espion qu'il avait soudoyé auprès de
PASQUALE PAOLI.
2 Novembre:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN, malade et destitué et déçu, est rappelé à
Paris.
A
Toulon, le
Régiment Royal Corse, commandé par
MATTEU de BUTTAFUOCO, est appelé à se rendre en
Corse, pour renforcer les troupes françaises.
Sur l'injonction de
FRANCESCU MARIA ORNANO, retiré en chez lui, ses officiers corses (le lieutenant colonel
MARENGO et le major
ANTONIU de ROSSI), puis son propriétaire, le
Comte de LUC, demandent au
Roi de France de renoncer à cette décision, ce qu'il accepte.
9 Novembre:
Les
Français envoient 40 maçons et 40 charpentiers en
Corse qui seront chargés des bâtiments des troupes.
13 Novembre:
Le
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN envoie auprès de
PASQUALE PAOLI deux religieux
Servites (les
Révérends Pères GHJUSEPPU MARIA MORAZZANI et
FRANCESCU MATTEU GUASCO) pour négocier l'installation de ses quartiers d'hiver en
Casinca. Refus de
PASQUALE PAOLI.
15 Novembre:
Les
Français tentent de s'emparer de
L'Isulà par la mer. Les troupes du
Roi, commandées par
CHARLES FRANCOIS DUMOURIEZ et l'amiral
GHJUVAN BATTISTA de PERI, dit
Comte de PEREZ, avec les
Corses,
PETRU PERUDI, l'abbé
GHJUVAN ANDRIA FABIANI,
ANTONIU CAPRIASSI et
GHJUVAN AGOSTINU BIANCONI, échouent, et ceux qui ont réussi à débarquer sont massacrés par les
Naziunali; l'abbé
GHJUVAN ANDRIA FABIANI périt noyé.
Manifeste de
PASQUALE PAOLI à
Santa Riparata di Balagna.
25 Novembre:
PASQUALE PAOLI est en
Balagna, où ses adversaires (dont des anciens
Naziunali) s'activent à former un
Parti Français.
Parmi eux, dans le
Diquà, les trois fils de
SIMONE FABIANI (
GHJUSEPPU MARIA,
GHJUVAN ANDRIA et
ANTON GUERINU), qui fuient alors la
Balagna, et recrutent à
Aiacciu pour la nouvelle campagne des
Français,
GHJACUMU FRANCESCU PIETRI, dit
Cannuchjale (voir
1762),
RAFFAELLE de CASABIANCA, en
Casinca, et
PETRU BOCCHECIAMPE, d'
Oletta, sont passés au service du
Roi de France.
A
Viscuvatu, les
Buttafuoco sont, depuis longtemps, acquis à la cause du
Roi de France.
Dans le
Dilà,
CESARE MATTEU de PETRICONI, passe aux côtés des
Français.
Dans le
Celavu, à
Bucugnà, c'est
PAULU BATTISTA FERRI,
à
Ulmetu,
SIMONE PIANELLI et
ANTONIU GALLONI d'ISTRIA,
à
Sarté,
ETIENNE DURAZZO FOZZANI,
à
Fuzzà,
PETRU PAULU PAOLI,
à
Cuttuli,
DUMENICU CUTTOLI.
Par contre, les
Rucchisgiani de l'
Alta Rocca, de
Quenza à
Porti Vechju, avec
ORAZIU di QUENZA et
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA restent fidèles à
PASQUALE PAOLI, ainsi que
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA et
GHJUVAN SEBASTIANU de BUTTAFUOCO, en
Casinca.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI, de
Calacuccia, s'engage comme volontaire, en tant que fourrier, dans la
Légion Corse du
Marquis d'ARCAMBAL.
Un navire chargé de
30 canons, 2917 boulets, 5020 mitrailles et 38 fûts, affrêté en
Ecosse grâce à une souscription menée par
JAMES BOSWELL, débarque sa cargaison à
L'isula.
A son bord
EMMANUEL STUART, expert en métaux et maître armurier.
6 Décembre:
La corruption est utilisée à grande échelle par les
Français. Le
Chevalier de LENCHERES écrit:
il n'y a pas de village, grand ou petit, où il n'y ait eu quelque Capo Popolo qui n'ait reçu de l'argent pour gagner les autres ou pour conseiller la soumission à l'arrivée des troupes ou pour contrarier les levées, sans compter ceux qui prennent ouvertement la solde dans les légions et autres corps francs.
9 Décembre:
PASQUALE PAOLI est dans le
Nebbiu, où vient d'être découvert un complot contre la vie de son frère
CLEMENTE.
22 Décembre:
Le
Marquis de CHAUVELIN autorise de lever des volontaires corses dans le
Dilà.
23 Décembre:
Le
Marquis de CHAUVELIN quitte la
Corse et s'embarque pour la
France.
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA pour lui demander de venir en
Corse, où il se sent de plus en plus isolé.
24 Décembre:
A
Bastia, installation officielle du
Conseil Supérieur de Justice (voir
29 Août) et de son président
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON.
En conformité avec l'
Edit de
1764 qui supprime la
Compagnie de Jésus, fermeture des collèges des
Jésuites à
Aiacciu et à
Bastia.
A
Corti, la
Zecca a pratiquement cessé ses activités, malgré le projet de
PASQUALE PAOLI de frapper des monnaies d'argent et même d'or, avec la devise
Libertate Asserta. Elle frappe encore des pièces de
Vinti et
Unu Soldi,et de
Ottu Denari, de cuivre pur, ou de teneur en argent très réduite.
A
Bastia, parution, chez le libraire
ANTON GHJUSEPPU PAGANI, d'une carte de la
Corse du géographe génois
DOMENICO POLICARDI et du graveur
INNOCENZO CHIESA. Cette carte donne des informations sur la démographie de l'
Ile :
On y compte 57 pièves, 10 juridictions, 26336 feux, 32332 hommes en état de porter les armes (de 17 à 60 ans), et
130680 âmes.
L'abbé
LUIGGI ZERBI dénonce
PASQUALE PAOLI comme étant athée et
Franc-maçon.
GHJUSEPPU MARIA PIETRASANTA, d'
Aiacciu, est nommé conseiller au
Conseil Supérieur de la Corse.
GHJUVAN LUCA POGGI, de
Bastia, est nommé conseiller au
Conseil Supérieur de la Corse.
A
Aregnu, fermeture du collège (voir
1765).
A
Paris, édition d'une carte militaire de la
Corse, rectifiée suivant les ordres du
Marquis de MAILLEBOIS (voir
1741).
Le
Baron LOCKARD, colonel écossais au service impérial,
Gran Pensatore e Soldato Illuminato, est en voyage en
Corse.
Le
Genevois DUNANT, ancien capitaine dans les troupes du
Roi de Sardaigne,
Curioso Viaggiatore, possible agent anglais, est en visite sur l'
Ile.
Projet de transplantation en
Corse, depuis
Saint-Malo où elles sont réfugiées, de 80 familles d'
Acadiens.
Décès dans un combat contre les
Français de
NABULIU BUONAPARTE, ancien commandant de la garnison d'
Aiacciu, frère de
GHJUSEPPE MARIA (voir
1767).
COSMU de GENTILE, seigneur de
Brandu,
Siscu et
Petra Curbara, (voir
1740), est envoyé à
Vienne par les
Nazionali.
Parution, à
Venise, chez
Colombani, de
Saggio storico del Regno di Corsica dalla sollevazione del 1729 sino alla metà del 1768, par
DOMENICO CAMINER.
A
Londres,
JAMES BOSWELL fait publier une petite gravure de
PASQUALE PAOLI dans le
Gentleman's Magazine.
De plus, il charge le peintre américain
HENRY BENBRIDGE, originaire de
Philadelphie, d'aller en
Corse peindre sur place le portrait grandeur nature de
PASQUALE PAOLI.
Portrait imaginaire de
PASQUALE PAOLI, en tenue militaire, par le peintre hollandais
HENDRIK KOBELL.
Plusieurs cartes de la
Corse sont éditées: A
Londres,
une anonyme,
une de
DIDIER ROBERT deVAUGONDY (voir
1756>),
une autre, anonyme, reprenant celle de
DIDIER ROBERT de VAUGONDY,
une de
JOHN ELLIS, graveur et éditeur à
Londres,
une de
GEORGE LOUIS LEROUGE, éditeur et géographe à
Paris,
une de
THOMAS PHINN, graveur à
Londres et
une de
JOHANNA DOROTHEA SYSANG, graveuse à
Leipzig.
1769:
1er Janvier:
Les
Naziunali sont plus de 6000 dans le
Nebbiu. Ils font une tentative, infructueuse, dans les marais de
San Fiurenzu.
Les troupes françaises restent dans leurs cantonnements, peu actives.
14 Janvier:
Le
Duc de CHOISEUL prescrit à l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON de procéder à l'organisation matérielle de l'armée en
Corse, afin de préparer une campagne prochaine.
Des renforts de troupes françaises sont concentrés à
Toulon.
15 Janvier:
Parution d'un
Gazzettino di Corsica (voir
1764), destiné aux
Corses de l'extérieur, écrit par l'abbé
CARLU ROSTINI et
PASQUALE PAOLI lui-même.
19 Janvier:
Le
Duc de CHOISEUL convoque
NOËL de JOURDA,
Comte de VAUX (voir
1757), maréchal de camp, afin de remplacer le
Marquis de CHAUVELIN, et lui confie la mission d'
en finir rapidement avec la rébellion et soumettre la Nation Corse à l'obéissance.
21 Janvier:
FAWKENER et
MENZIES, férus de science militaire, visitent le camp de
San Niculaiu.
Utilisant ses anciennes relations dans le parti
Fabiani,
CHARLES FRANCOIS DUMOURIEZ se fait fort de s'emparer par surprise de
L'Isulà.
Le lieutenant
AGOSTINI, dit
Capuchja, l'attire dans une embuscade, et son expédition est décimée.
Le colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO organise un corps de volontaires corses auxiliaires des
Français dans lequel les partisans de
Gênes s'y retrouvent.
30 Janvier:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA. Il lui envoie un exemplaire du
Gazzettino di Corsica.
9 au 13 Février:
Conspiration d'Oletta: Les
Naziunali décident de s'emparer du village d'
Oletta, tenu par le
Chevalier d'AMPUS, et 1500 hommes, point stratégique dominant le
Nebbiu.
Un plan est élaboré avec les habitants du village, menés par l'abbé
FRANCESCU ANTONIU SALICETI, dit
Peverinu. Mais le complot est éventé par
PETRU BOCCHECIAMPE.
14 Février:
600
Naziunali, emmenés par
GHJUVAN CARLU GUIDUCCI et
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, décident d'attaquer
Barbaghju au lieu d'
Oletta comme prévu.
FRANCESCU ANTONIU SALICETI, dit
Peverinu, et ses amis participent à cette action, et
Barbaghju et
Teghjime sont pris par les
Naziunali.
FRANCESCU ANTONIU SALICETI est très gravement blessé.
15 Février:
Le
Comte de MARBEUF reprend
Teghjime.
16 Février:
Décès de
FRANCESCU ANTONIU SALICETI, dit
Peverinu.
Le
Comte de MARBEUF reprend
Barbaghju.
Le
Marquis d'ARCAMBAL, commandant français du
Nebbiu, fait ouvrir une enquête sur l'affaire d'
Oletta.
Dix-huit habitants sont arrêtés et conduits à
Bastia. La justice militaire est dessaisie du procès, un tribunal est créé pour la circonstance.
A
Corti,
MATTEU MASSESI, condamné à mort, est exécuté par le supplice du garrot (voir
1768).
3 Mars:
PETRU BOCCHECIAMPE, forcé, semble-t-il de dénoncer les conspirateurs d'
Oletta, rentre à
Bastia, où l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON le nomme conseiller.
L'instruction de la
Conspiration d'Oletta est terminée.
Mais le
Duc de CHOISEUL décide que cette affaire est un crime de lèse-majesté. La justice militaire est dessaisie, et les inculpés renvoyés devant une commission spéciale présidée par l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON.
15, 16 et 17 Mars:
Cunsulta (particulare) di Aleria:
Elle se tient dans le couvent. On y vote toute une série de lois, 17 au total, qui organisent la mobilisation et la préparation du pays à la guerre.
On décrète la levée en masse des hommes de seize à soixante ans. C'est l'
Appel à la Guerre. C'est la dernière
Cunsulta tenue sous le gouvernement de
PASQUALE PAOLI.
21 Mars:
PASQUALE PAOLI écrit au
Comte ANTONIU RIVAROLA, se plaignant de son état de santé.
CARLU ANTONIU QUESTA, de
Calvi, est fusilier au
Régiment Royal Corse.
25 Mars:
De
Postdam, le
Roi de Prusse FREDERIC II Le Grand écrit au sujet le
PASQUALE PAOLI,
le général protecteur et défenseur de sa patrie… ce grand homme dont l'estime et la vénération publique ont déjà rendu le nom immortel.
5 Avril:
Le
Comte de VAUX arrive à
Bastia.
Il est nommé
Commandant Général des troupes françaises en
Corse.
Il remplace le
Marquis de CHAUVELIN. Sa mission est de terminer la guerre.
Suite à la
Cunsulta di Aleria, le
Comte de VAUX fait publier un
Manifeste conseillant aux
Corses de ne pas prendre les armes.
9 Avril:
Quinze bataillons d'infanterie, des cavaliers, et surtout une très puissante artillerie débarquent en renfort à
San Fiurenzu.
Le
Comte de VAUX dispose ainsi de 22000 à 24000 hommes, dont 800 à 900
Volontaires Corses, 200 ou 300
Grecs, commandés par
GIORGIO MARIA STEPHANOPOLI, d'une artillerie moderne et d'une bonne logistique.
Le
Comte de VAUX estime que la réunion des troupes dans la partie de
Bastia et du
Nebbiu laisse quatre directions principales pour arriver sur le centre:
déborder par l'
Ouest, la
Caccia, et arriver par
Ponte a A'Leccia; descendre par le littoral,
Aleria, et remonter vers
Corti; déboucher sur la
Casinca et, par
Campile, foncer vers l'
Ouest; forcer le passage du
Golu à
Ponte Novu.
15 Avril:
A
Sant'Antoniu della Casabianca, la décision est prise de lever 15000 à 20000
Naziunali.
Mais ces derniers sont mal armés et mal équipés.
23 Avril:
Les forces françaises du
Comte de VAUX sont disposées ainsi: A
Barbaghju,
Patrimoniu,
Oletta et
San Fiurenzu, les
Régiments de La Marine,
de Lamarck,
du Médoc,
de La Marche,
de Buckley et
de Roscommon, avec 150
Volontaires Corses, et un détachement de
Dragons et d’
Artillerie;
à
Patrimoniu,
Barbaghju,
San Fiurenzu et
Oletta;
à
Biguglia, le
Régiment de Tournaisis;
à
Bastia, les
Régiments du Soissonnais,
du Rouergue,
d'Eptingen et le
Corps Royal;
en campement près de la ville, les
Régiments de Champagne,
d'Aquitaine, la
Légion de Soubise; le
Royal Italien à
Nonza; le
Régiment du Languedoc à
Erbalunga et
Brandu; à
Calvi, le
Régiment de Bourgogne, 77 servants d'
Artillerie et 130
Volontaires Corses; à
Aiacciu les
Régiments de Bretagne,
du Royal Roussillon,
de Provence,
d'Anhalt, un détachement du
Corps Royal de
Bastia et 600
Volontaires Corses; à
Bunifaziu, 300 du
Corps Royal d'Artillerie.
Total général de l'armée : 38 bataillons, une légion, 880
Volontaires Corses et environ 900 hommes du
Corps Royal. Les
Régiments Dauphin Infanterie et la
Légion de Lorraine, dans laquelle sert
MIRABEAUen tant que sous-lieutenant volontaire, sont en route pour la
Corse.
Les forces des
Naziunali, 20000 hommes dont deux compagnies de déserteurs prussiens qui ont abandonné les rangs de l'armée française, sont disposées en deux fronts:
le premier est situé sur la
Bocca à Tenda, et domine trois vallées, celles de l'
Alisu, du
Golu et de l'
Ostriconi,
le deuxième est sur un fleuve, le
Golu, avec son unique passage dans la région des
Custere,
Ponte Novu.
PASQUALE PAOLI se tient au-dessous d'
Oletta.
Parmi les chefs corses, outre
PASQUALE PAOLI et son frère
CLEMENTE, on trouve, entre autres,
AGHJILLIU MURATI,
DUMENICU ANTONIU POMPEANI,
PAULU LUIGI NASICA,
AGOSTINU COTTONI,
GHJACUMU DANTE GRIMALDI,
CARLU RAFFAELLI,
FERDINANDU AGOSTINI,
FRANCESCU SERPENTINI,
NICODEMU PASQUALINI,
PETRU COLLE,
FRANCESCU MARIA PIETRI,
ANTONIU GENTILI,
CARLU FRANCESCU GIAFFERI,
FRANCESCU de GAFFORI,
GHJACUMU FILIPPU GAFFORI,
FRANCESCU PETRIGNANI,
PELONE d'OLETTA,
GHJUVAN CARLU SALICETI, pour le
Diquà, et
CARLU BUONAPARTE,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, le père
PETRU PAULU ROCCASERRA, le curé de
Guagnu
DUMENICU LECA (dit
Circinellu),
ORSONE TAVERA (dit
Pelone),
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA,
SANTU FOLACCI,
GHJUVAN DUMENICU PERETTI,
SEBASTIANU POLI, pour le
Dilà.
26 Avril:
En
Casinca,
PASQUALE PAOLI inspecte son armée, en compagnie de
Lord PEMBROKE, colonel du
1er Royal Dragon, et
Premier Lord de la Chambre,
de l'amiral anglais
SMITTORY, du
Marquis milanais
FAGNANI, du
Chevalier TANCREDO et du peintre romain
VINCENZO ROTIGLIARDI.
Les cinq hommes sont arrivés par
L'Isulà, et sont reçus à
Muratu par
PASQUALE PAOLI,dont le peintre fait le portrait. Puis, après avoir vu
Corti,
A Venzulasca et
Borgu, ils arrivent à
Bastia, où ils sont reçus fraîchement par le
Comte de VAUX.
27 et 28 Avril:
Le
Comte de VAUX rassemble son état-major dans son quartier général, qu'il a installé dans le couvent d'
Oletta.
Le
Marquis d'ARCAMBAL l'y rejoint. Le
Comte de MARBEUF est au sud de
Biguglia, prêt à prendre la route vers le
Ponte à Golu.
Le
Comte de NARBONNE est à
Aiacciu et
Bucugnà, prêt à contenir les
Naziunali du
Dilà.
De
Calvi, deux bataillons du
Régiment de Bourgogne, commandés par le
Marquis de LUCKER, attaquent
Calinzana, et y laissent, quatre officiers tués ou blessés.
29 Avril:
De
Rustinu,
PASQUALE PAOLI prévient
AGHJILLIU MURATI de l'imminence d'une attaque des
Français sur
Rapale.
1er Mai:
Le
Comte de VAUX dispose son armée en ordre de bataille, orientée vers le
Sud:
L'armée française est en place, avec 14000 hommes, pour attaquer le premier objectif,
Ponte Novu, son but étant de marcher sur
Corti.
Au centre, les
Régiments de Champagne,
de La Marine,
d'Aquitaine,
du Languedoc,
de Tournaisis et
d'Eptingen.
A son aile droite, vers l'
Ouest, campent les
Régiments de Rouergue et du
Médoc, un détachement de la
Légion de Soubise et les trois compagnies de
Volontaires Corses, aux ordres du
Marquis d'ARCAMBAL.
En avant, sur la gauche du
Régiment de La Marine, les 130
Volontaires Corses aux ordres du
Baron de VIOMESNIL.
Très à l'
Est, l'aile gauche, aux ordres du
Comte de MARBEUF, se porte sur les hauteurs de
Bevincu, en avant de
Biguglia, avec les
Régiments du Soissonnais,
de La Marche,
de Buckley,
de Roscommon, 100 chevaux, 100 fantassins de la
Légion de Soubise, 20
Volontaires Corses et deux pièces d'artillerie.
2 Mai:
Les
Français achèvent la mise en place du dispositif d'attaque en effectifs et en moyens, ainsi que l'aménagement du chemin de
Bastia à
San Fiurenzu:
le
Royal Italien, mis en devant du
Régiment de La Marine, et le
Régiment de Lamarck en avant du
Régiment d'Eptingen. Près de couvent d'
Oletta, 50 chevaux de la
Légion de Soubise, et une grande partie de son infanterie.
On procède à la construction de petites redoutes. Le chemin de
Bastia à
San Fiurenzu n'est toujours pas terminé. L'artillerie est attendue pour le soir même.
Les
Naziunali tiennent les villages des hauteurs entre le
Bevincu et
Tenda, d'
Olmeta di Tuda à
Santu Petru di Tenda.
Ils tiennent
Borgu, défendu par 400 ou 500 hommes.
PASQUALE et
CLEMENTE PAOLI sont dans le
Nebbiu, à
Muratu, avec 1200 à 1500 hommes.
Un navire marchand, en provenance de
Portoferraio, sous pavillon de
Savoie, décharge, à
Portu Vechju, une grande quantité de poudres et autres provisions de guerre à l'usage des
Naziunali.
3 Mai:
Une artillerie française (4 canons de 8, 6 canons de 4 et 2 mortiers) débarque à
San Fiurenzu. L'ordre de bataille est le suivant: le corps d'armée, mené par le
Comte de VAUX, au centre (avec 14000 hommes), l'aile droite, menée par le
Marquis d'ARCAMBAL, avec
de BOUFFLERS (2000 hommes), et l'aile gauche par le
Comte de MARBEUF, avec
ESCOULOUBRE, (2800 hommes).
Le
Comte de VAUX déclare:
N'épargnez ni les moissons, ni les vignes, ni les oliviers de ceux qui refuseront de se soumettre, c'est le seul moyen de leur imprimer la terreur et de les ramener à l'obéissance.
4 Mai:
L'artillerie française, débarquée à
San Fiurenzu, arrive à
Oletta.
Le
Régiment du Languedoc, commandé par le
Marquis de CAUPENNE d'AMOU, fait mouvement sur les hauteurs de la
Bocca à San Ghjuvanni, au-dessus de
Olmeta di Tuda, précédé par 100 volontaires du
Baron de VIOMESNIL.
La
Légion de Lorraine avance sur
Oletta.
Le
Comte de MARBEUF, qui s'approche du
Ponte à Golu, menace la
Casinca. Il envoie tous ses chevaux et 300 grenadiers et chasseurs dans la plaine de
Borgu, et jusqu'au bord du
Golu.
La
Balagnaest bloquée par les troupes du
Marquis de LUCKER et de
de GEOFFRE.
PASQUALE PAOLI installe son poste de commandement à
Muratu. Les bataillons de
GHJUVAN CARLU SALICETI,
FRANCESCU SERPENTINI et
AGOSTINU COTTONI, défendent la
Casinca,
le bataillon de
CARLU RAFFAELLI occupe
Borgu et défend la route
Bastia Casamozza,
les bataillons de
CLEMENTE PAOLI et
ANTONIU GENTILI défendent les cols de
Lentu et de
Bigornu, avec en réserve à
Canavaghja deux compagnies de mercenaires prussiens,
le bataillon de
GHJACUMU DANTE GRIMALDI d'ESDRA occupe
A Bocca à San Ghjacumu di Tenda,
le bataillon de
FRANCESCU de GAFFORI occupe
Ponte à A Leccia.
5 Mai:
Les
Français déclenchent l'offensive générale sur l'ensemble du front. Ils enlèvent le quartier général de
PASQUALE PAOLI, à
Muratu, lequel se replie à l'orée du
Rustinu, à
Riscamone.
Les
Naziunali, bousculés, décrochent vers les gorges de
Bigornu et
Lentu.
Ils abandonnent
Olmeta,
Muratu,
Vallecalle,
Rapale et
Pieve.
L'armée française est sur le plateau de
San Niculaiu, à la
Chjesa Nera.
Borgu est repris. Un détachement d'une soixantaine de cavaliers du
Comte de MARBEUF, commandé par
HALSTAT passe le
Golu, à
Lagu Benedettu.
6 Mai:
Le
Comte de VAUX et son armée bivouaquent à
San Niculaiu.
Ils se préparent à l'attaque du lendemain. La piève de
Bigornu fait sa soumission.
Lentu et
Canavaghja résistent toujours.
7 Mai:
Le
Comte de VAUX et
ESCOULOUBRE, avec leurs volontaires corses, prennent les hauteurs de
Lentu et
Canavaghja, et campent entre
San Cervoni et
San Ciprianu.
San Gavinu,
Santu Petru di Tenda et
Soriu se rendent au
Baron de VIOSMENIL, venu d'
Oletta.
DOIGNY et 300 de ses hommes prennent
San Ghjacumu di Tenda. Une violente contre attaque des
Naziunali coûte deux officiers et quelques soldats tués aux
Français.
8 Mai:
Battaglia di Ponte Novu:
Nouvelle offensive des
Naziunali, qui, avec plus de 1000 hommes venus de
Petralba, menés par
GHJACUMU DANTE GRIMALDI, tentent de déloger les
Français de la
Bocca à San Ghjacumu di Tenda.
Ces derniers reçoivent les renforts des grenadiers et des chasseurs du
Marquis d'ARCAMBAL et de
de BOUFFLERS.
ORSONE TAVERA (
Pelone) et 2000
Naziunali, passent le
Golu à
Ponte Novu, et attaquent le camp des
Volontaires Corses de l'armée française à
San Ciprianu.
Surpris, ces derniers sont en déroute. Alertés, les
Français, avec
ESCOULOUBRE,
ALTERMALT,
VARGEMONT,
HAUSSONVILLE et le
Régiment de la Marine, la
Légion du Prince de Soubise, chasseurs et grenadiers, foncent alors sur
Canavaghja,
Costa et
Ponte Novu.
Pendant ce temps, les volontaires corses, ayant reçu des renforts, repoussent les
Naziunali vers
Ponte Novu.
PASQUALE PAOLI, avec
FRANCESCU de GAFFORI,
ANTONIU FELICE FERRANDI et
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI, est au-dessus de
Valle di Rustinu, d'où il observe toute la rive droite du
Golu et
Ponte Novu:
La garde du pont (5 arches, 3 mètres le large et 50 mètres de long) a été confiée à
ANTONIU GENTILI, avec les deux compagnies de déserteurs prussiens. Il doit empêcher quiconque de traverser.
GHJACUMU DANTE GRIMALDI, lui, a pour tâche de tenir les
Costere, sur la rive gauche du
Golu, d'où il doit ensuite attaquer
Lentu.
Or, il néglige de garder une petite colline (a-t-il été acheté ?, a-t-il trahi ?), par où les
Français vont déboucher, et prendre à revers les
Naziunali de
ORSONE TAVERA (
Pelone).
Ces derniers sont empêchés de s'enfuir en traversant le
Golu, car les
Prussiens de
ANTONIU GENTILI, obéissant aveuglément aux ordres, leur tirent dessus.
C'est un véritable massacre, les
Naziunali tombent par dizaines. 250 sont blessés ou tués sur le pont où se noient dans le
Golu.
Seule, la nuit sauve 300 ou 400
Naziunali.
Au total, on dénombrera environ 1000 morts. Les
Français accusent environ 250 blessés et 40 morts.
9 Mai:
Les survivants du désastre, avec femmes et enfants, se réfugient sur les pentes
du Monte Rotondu. Parmi ces derniers,
LITIZIA BUONAPARTE, alors enceinte de
NABULIU.
PASQUALE PAOLI, avec quelques centaines des siens, est au couvent de
Merusaglia.
Son frère
CLEMENTE pense à l'exil.
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI insiste également en faveur de cette solution.
Le père
BONFIGLIU GUELFUCCI passe à
L'Isulà, et s'embarque pour
Livourne, d'où il va préparer l'exil de
PASQUALE PAOLI.
10 Mai:
Le
Comte de MARBEUF marche sur
Vignale et le couvent de
Lucciana, où les habitants et les religieux ont pris les armes contre les
Français. Il brûle village et couvent.
Petralba se rend au
Marquis d'ARCAMBAL et à
de BOUFFLERS.
11 Mai:
Lama,
Urtaca,
Nuvella et toute la piève de
Caccia, tombent aux mains des
Français.
L'Isulà est ainsi isolée de tout le reste de l'
, privant
PASQUALE PAOLI des secours en argent, vivres et munitions qui y arrivaient.
Le
Comte de VAUX est à la
Bocca à San Ghjacumu di Tenda et y ordonne de construire un camp retranché pour deux bataillons.
12 et 13 Mai:
Le
Comte de VAUX, après avoir regroupé son armée, se prépare à poursuivre son offensive, dont la prochaine étape est
Corti.
14 Mai:
PASQUALE PAOLI propose un cessez-le-feu au
Comte de VAUX. Celui-ci lui répond qu'il se prépare à lui en dicter les conditions.
PASQUALE PAOLI fait libérer les prisonniers français de sa campagne précédente, dont il se trouve plutôt embarrassé. Ces derniers, par
Lentu, rentrent à
Bastia.
Dix sept bataillons de l'armée française, qui campent entre
Canavaghja et
Costa, se préparent à franchir le
Golu.
15 Mai:
Le
Comte de VAUX fait construire un pont provisoire sur le
Golu, peu en amont de
Ponte Novu.
16 Mai:
Les troupes de
de VIOSMENIL,
de BOUFFLERS et
ESCOULOUBRE passent sur la rive droite du
Golu, évitent
Merusaglia, protégée par 500 à 600
Naziunali, et campent entre le village de
Valle di Rustinu et le hameau de
Grate.
Le
Comte de VAUX rejoint
Grate dans la soirée, et établit son quartier général à
Valle di Rustinu.
17 Mai:
Les
Français marchent sur
Merusaglia. Ils sont divisés en deux colonnes:
la première, avec
de BOUFFLERS, prend la
Bocca à Cerna, pour rejoindre la route de
Corti,
la deuxième, avec
ESCOULOUBRE, prend le chemin de
Grate à
Merusaglià, contourne le village, et arrive au couvent, abandonné et en feu.
PASQUALE PAOLI rejoint son frère
CLEMENTE,
FRANCESCU de GAFFORI et
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI à
Corti.
Au
Ponte à Golu, à
Lagu Benedettu, le
Comte de MARBEUF, avec sept bataillons et la
Légion de Lorraine, passe à son tour le
Golu, malgré la résistance de 500 à 600
Naziunali qui tiennent le pont. Il se dirige ensuite vers le
Monte Sant'Anghjulu, au-dessus de
Loretu, et s'installe à
Penta di Casinca.
Le
Comte de NARBONNE prend le village de
Mezzana.
19 Mai:
Omessa se rend au
Comte de VAUX.
20 Mai:
Le
Comte de MARBEUF fait occuper
Sant'Antoniu della Casabianca par son
Régiment de Lamarck, et
Merusaglia par le
Régiment du Languedoc.
PASQUALE PAOLI, n'ayant pu convaincre les habitants de
Corti de défendre la ville, laisse celle-ci à la garde de
FRANCESCU de GAFFORI, et se replie sur
Vivariu.
21 Mai:
Les
Français marchent sur
Corti en deux colonnes:
la première, avec
de BOUFFLERS, et les
Régiments de Champagne et
d'Aquitaine, prend la route de
Suveria,
la deuxième, avec
ESCOULOUBRE, et ses grenadiers et chasseurs, deux canons,
les Régiments de Marine,
d'Eptingen,
de Tournaisis, et le
Royal Italien, prend le chemin ordinaire de
Corti, les
Volontaires Corses, commandés par
ANTONIETTU de TALCINI, ouvrant la marche.
GHJACUMU DANTE GRIMALDI d'ESDRA rejoint ces derniers au pont de
Francardu.
Les
Français arrivent à
Corti.
FRANCESCU de GAFFORI, avec une délégation de notables cortenais, se présente pour les accueillir. La ville se rend, sans résistance.
22 Mai:
La citadelle de
Corti, tenue par un capitaine et 25
Naziunali, résiste un temps, puis capitule. L'officier et ses hommes sont autorisés à partir pour
Vivariu.
Le
Comte de VAUX, qui campe, avec ses troupes sous les murs de la ville, attend les soumissions des communautés d'alentour. Toutes se soumettent, sauf celles du
Fiumorbu, fidèles à
PASQUALE PAOLI.
Les familles qui s'étaient retirées sur le
Monte Rotondu et ailleurs envoient une députation au
Comte de VAUX, à
Corti, composée entre autres de
CARLU BUONAPARTE et
NICOLAS-LOUIS PARAVICINI, d'
Aiacciu,
LURENZU et
DUMENICU GIUBEGA, de
Calvi,
DUMENICU ARRIGHI, de
Spiluncatu, et
GHJUVAN TOMASU ARRIGHI de CASANOVA, de
Corti.
23 Mai:
Toute la vallée de l'
Ostriconi est aux mains des
Français.
PASQUALE PAOLI, toujours replié à
Vivariu, y attend
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI.
CLEMENTE PAOLI est à
Vicu, où, avec
CARLU BUONAPARTE,
FRANCESCU SERPENTINI,
GHJUVAN CARLU SALICETI et le curé de
Guagnu,
DUMENICU LECA (
Circinellu),
il tente de reconstituer et de réorganiser l'armée autour des quelques hommes qui restent avec lui, et de faire de la piève de
Vicu, un bastion de résistance. La plupart des
Capipopuli de la région s'y refusent et décident de se soumettre aux
Français.
Edit Royal vouant à la peine de mort tout porteur ou détenteur d'arme à feu et ordonnant
sa pendaison immédiate au premier arbre venu et sans autre forme de procès.
24 Mai:
ANTON LEONARDU BELGODERE de BAGNAJA,
AGHJILLIU MURATI,
PETRU COLLE,
PELONE d'OLETTA,
GHJUVAN CARLU SALICETI,
PETRU PIZZINI,
avec près de 200
Balanini, quittent
L'Isulà sur un navire anglais, et s'exilent en terre ligure.
La
Balagna, complètement isolée, dépose les armes au
Marquis de LUCKER.
L'Isulà, malgré la résistance du prêtre
GHJUVAN BATTISTA CROCE et de quelques hommes, se rend aux grenadiers du
Marquis d'ARCAMBAL.
Les
Français, maîtres de
Corti, de la
Balagna et du
Niolu, tiennent désormais la quasi-totalité du
Diquà.
25 Mai:
A
Corti, la
Stamperia imprime la dernière gazette du gouvernement,
Ragguagli dell'Isola di Corsica (voir
1764). Ce dernier numéro évoque le désastre de
Ponte Novu:
Nous n'avons pas perdu courage… et si nous avons été battus, c'est sans honte.
CLEMENTE PAOLI, qui vient de recevoir l'appui et le soutien de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, lieutenant général des
Naziunali du
Dilà, du père
PETRU PAULU ROCCASERRA, d'
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, et de
GHJUVAN BATTISTA d'ORNANO, dit
Bachjolu,
décide de passer dans le
Dilà, en
Cinarca, où il se propose d'attaquer les
Français à
Mezzana.
1er au 5 Juin:
CLEMENTE PAOLI et les
Naziunali du
Dilà harcèlent, sans trop de succès, les troupes françaises de
Comte de NARBONNE, stationnées au
Ponte alle Peri, sur la route de
Bucugnà.
Leur but est de les retarder au maximum afin de permettre à
PASQUALE PAOLI de rejoindre
Porti Vechju.
3 Juin:
Offensive des
Français dans le
Dilà. Son but est de repousser
PASQUALE PAOLI de plus en plus vers le sud, jusqu'à
Mezzana, où l'attendent les troupes du
Comte de NARBONNE.
PASQUALE PAOLI quitte
Vivariu pour
Porti Vechju.
4 Juin:
Une colonne française, quatorze compagnies sous les ordres du
Marquis de CAUPENNE d'AMOU, colonel du
Régiment du Languedoc, part de
Corti vers
Vivariu, pour en chasser
PASQUALE PAOLI.
Une autre colonne, la
Légion de Lorraine, avec le
Baron de VIOSMENIL, se dirige alors sur
Ghisoni, pour rejoindre ensuite
Vivariu, et talonner
PASQUALE PAOLI, devenu fugitif, jusqu'à
Porti Vechju, où l'attendent déjà deux vaisseaux anglais,
Le Vermouth et
Le Rachel.
5 Juin:
Les
Français passent le
Vechju.
PASQUALE PAOLI est à
Bucugnà.
6 Juin:
PASQUALE PAOLI est à
Bastèrga, le village de
SAMPIERU CORSU, où la population lui est acquise.
Les
Capipopuli lui conseillent de quitter l'
Ile, la plupart des
Corses ayant fait leur soumission aux
Français.
PASQUALE PAOLI décide d'abandonner la
Corse, avec l'espoir d'y revenir un jour.
PASQUALE PAOLI poursuit sa fuite par
Zicavu.
7 Juin:
La colonne française arrive à
Vivariu. Le
Comte de VAUX y reçoit la soumission des habitants de
Ghisoni.
8 Juin:
Les Français sont à
Bucugnà.
PASQUALE PAOLI est à
Quenza, où il est accueilli par le capitaine
ORAZIU di QUENZA, un de ses fidèles.
9 Juin:
A
Bucugnà, les troupes françaises du
Diquà (le
Comte de VAUX) et du
Dilà (le
Comte de NARBONNE) font leur jonction.
Le capitaine
ORAZIU di QUENZA accompagne
PASQUALE PAOLI jusqu'à
Porti Vechju.
PASQUALE PAOLI passe par
Zonza.
11 Juin:
PASQUALE PAOLI est à
Porti Vechju, dans la maison de
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA, où il loge.
12 Juin:
Le
Comte de VAUX est à
Bastèrga, qui se soumet à son tour.
13 Juin:
A
Porti Vechju,
PASQUALE PAOLI, avec
FILIPPU MASSERIA, d'
Aiacciu, s'embarque sur
Le Vermouth, son frère
CLEMENTE et 340
Naziunali, sur
Le Rachel.
Les
Français, deux chebecs ancrés à quelques encablures, ne s'opposent pas à leur départ vers
Livourne.
14 Juin:
Les
Anziani de
Porti Vechju décident de capituler. Ils envoient trois des leurs, le podestat,
ORAZIU di QUENZA, le consul,
GHJUSEPPU ORLANDI, et le curé de
Sarra di Scupamena DON GHJACUMU ROCCASERRA, à bord d'un des chebecs français,
Le Singe, où ils sont reçus par le commandant du bord, le
Chevalier de RAIMONDIS.
Celui-ci accepte la reddition et envoie à terre 80 hommes, commandés par le lieutenant de vaisseau
FRAMONT de PRESCE et l'enseigne
GUESDON de ROURET, pour prendre possession de la place.
15 Juin:
Les
Français de la
Légion de Lorraine, avec le
Baron de VIOSMENIL, entrent à
Porti Vechju, accueilli par les soldats de marine.
16 Juin:
PASQUALE PAOLI débarque à
Livourne. Il loge dans la demeure du consul anglais
Sir JOHN DICK, où de nombreuses personnalités, dont
Lord PEMBROKE et le
Comte ANTONIU RIVAROLA viennent lui rendre visite.
20 Juin:
CLEMENTE PAOLI et les 340
Naziunali, dont
TOMASU CERVONI,
ANTONIU GENTILI et l'abbé
CARLU ROSTINI, avec 16 autres ecclésiastiques, à bord du
Rachel, débarquent eux aussi à
Livourne.
22 Juin:
PASQUALE PAOLI quitte
Livourne pour
Florence.
Le
Comte de VAUX annonce au
Roi de France:
Toute la Corse est soumise au Roi.
23 Juin:
Cunsulta di Corti:
On y prête serment de fidélité au
Roi de France.
La
Nation Corse est vaincue. Les villes et les principaux chefs-lieux sont occupés par les
Français. Mais nombreux sont les
Corses qui refusent de se soumettre.
Ils constituent un mouvement fidèle à
PASQUALE PAOLI. Parmi ceux-là,
PACE MARIA FALCONETTI,
MARS ACQUAVIVA, de l'
Acquale di Niolu,
ANDRIA ANFOSSI, du
Niolu, le curé de
Guagnu
DUMENICU LECA (
Circinellu),
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), et tant d'autres, comme
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, un lointain parent des
Buonaparte, à qui l'on reproche de venir, chaque année, de la
Sardaigne, son refuge, prélever sur les notables insulaires, qu'ils soient
Corses ou
Français, sa moisson d'impôts révolutionnaires.
Il y a, toutefois, un
Parti Français solidement implanté en
Corse.
Et, dès l'exil de
PASQUALE PAOLI, nombreux sont les
Capipopuli qui viennent se rallier à la
France. Parmi eux
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI,
CARLU BUONAPARTE,
ETIENNE DURAZZO FOZZANI,
GHJACUMU DANTE GRIMALDI,
ANTONIU GALLONI d'ISTRIA...
FRANCESCU MARIA PIETRI, de
Fuzzà, resté fidèle, constate que
la plupart des notables de la région ont déjà adhéré au Parti Français.
9 Juillet:
Le
Comte de VAUX est nommé
Gouverneur Général de la Corse, en remplacement du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN (voir
1768).
15 Juillet:
PASQUALE PAOLI est à
Florence où il obtient du
Grand Duc de Toscane,
PIETRO LEOPOLDO 1er, fils de
CHARLES III, le
Roi d'Espagne, l'hospitalité pour lui et ses compagnons.
CLEMENTE PAOLI séjourne dans un couvent à
Vallombrosa, près de
Florence.
16 Juillet:
Un détachement de
Volontaires Français est attaqué dans les environs de
Porti Vechju.
17 Juillet:
Sentence rendue dans le procès de la
Conspiration d'Oletta: Le tribunal militaire de l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON condamne 18 accusés: cinq seront roués vifs (
DON PETRU LECCIA,
FRANCESCU ANTONIU SANTAMARIA,
GHJUVAN DUMENICU CERMOLACCE,
GHJUVANNI GUIDONI, de
Poghju d'Oletta, et
GHJUVAN CAMILLU GUIDONI, de
Poghju d'Oletta, ces trois derniers volontaires dans la compagnie de
CRISTOFARU CERMOLACCE), un est envoyé aux galères à vie (
RINUCCIU, dit
U Rossu).
L'histoire retient le comportement de
MARIA de GENTILE, qui,malgré l'interdiction, récupère le corps de son fiancé afin de l'ensevelir dignement.
Les autres, en fuite, sont condamnés à mort (douze) ou à la chiourme (cinq).
PASQUALE PAOLI, avec le père
BONFIGLIU GUELFUCCI, décide de prendre le chemin de l'
Angleterre, où il est l'invité du
Roi GEORGES III .
Par
Bologne, il rejoint
Mantoue où il est reçu par l'empereur
JOSEPH II d'Autriche.
27 Juillet:
Un corps du
Régiment du Languedoc tome dans une embuscade, dans le
Niolu.
28 Juillet:
PASQUALE PAOLI quitte
Mantoue pour
Vérone.
LITIZIA BUONAPARTE, enceinte de
NABULIU, séjourne au
Palazzu Acquaviva, à
Lozzi, dans une maison datant de
1735.
8 Août:
Nomination des commissaires de guerre chargés de la police, et affectations des cantonnements des troupes du
Roi de France:
à
Calvi, la
Légion du Prince de Soubise avec le
Régiment de Bourgogne de
Monsieur de MONTCARVILLE,
à
Oletta, le
Régiment de la Marine,
à
Omessa, le
Régiment de Tournaisis, avec
Messieurs BLANCHARD et
PAS de LOUP Fils,
en
Balagna, le
Régiment du Médoc et
le Régiment du Rouergue, avec
Monsieur GREFFIER de La GRAVE,
à
Corti, le
Régiment du Soissonais, de
Buckley et le
Régiment de Roscomon,
à
Venacu, le
Régiment de Lamarck,
à
Vivariu, le
Régiment de La Marche,
à
Ghisoni, 300
Volontaires Corses, avec
CLAUDE MILLIN de GRANDMAISON,
à
Cervioni, le
Régiment de Champagne,
à
Tallone, le
Régiment du Languedoc, avec
Monsieur PALTEAU de VEYMERANGES,
à
Zuani,
Erbaghjolu et
Boziu, le
Régiment d'Aquitaine, avec
Monsieur PAS de LOUP Père, à
Merusaglia, le
Royal Italien,
en
Casinca, le
Régiment d'Eptingen, avec
Monsieur DROLANVAUX,
à
Borgu, la
Légion Lorraine,
à
Bastia, la
Légion du Dauphiné, avec
Monsieur de MONTMESNIL,
à
Aiacciu, le
Régiment de Bretagne et le
Royal Roussillon, avec
Monsieur de JADART,
à
Bastèrga et
Bucugnà, le
Régiment du Prince d'Anhalt, avec
Monsieur DENIS,
à
Sarté et
Bunifaziu, le
Régiment de Provence, avec
Monsieur HULIN de CHAMPROUX,
à
Castifau (dans le couvent
San Francescu di Caccia), le
Régiment Provincial.
9 Août:
PASQUALE PAOLI, après être passé par
Vienne arrive à
Munich.
10 Août:
Ordonnance de création de deux légions de
Volontaires Corses, une dans le
Dilà, commandée par le colonel
de SIONVILLE, avec
GHJUVAN BATTISTA de PERI, dit
Comte de PEREZ pour adjoint,
l'autre dans le
Diquà, commandée par le
Marquis d'ARCAMBAL, assisté de
CESARE MATTEU de PETRICONI.
15 Août:
Naissance, à
Aiacciu, de
NABULIU BUONAPARTE, fils de
CARLU et
LITIZIA BUONAPARTE.
PASQUALE PAOLI est à
Francfort, où il visite
JOHANN WOLFGANG von GOETHE.
23 Août:
Un édit du
Comte de VAUX ordonne le désarmement général:
Tout individu qui est trouvé portant sur lui ou recelant dans sa demeure des armes à feu sera immédiatement jugé sans appel et puni de mort.
A
Toulon,
Monsieur SERCAL, avocat au parlement, traduit en
Français les
Statuti Civili di Corsica.
Des
Ordonnances Royales servent désormais (voir
Décembre 1768) les lois criminelles et remplacent les
Statuti Criminali.
Elles sont un véritable code de sang. La potence, le feu et la roue sont les supplices dont on punit les plus petits délits. Deux cours prévôtales, l'une à
Aiacciu, l'autre à
Bastia, sont chargées de la justice expéditive du
Roi.
Le
Comte de VAUX sollicite un édit pour établir un corps de noblesse en
Corse et ériger le pays en province d'état. En tant que pays frontalier conquis, la
Corse se trouve rattachée au
Ministère de la Guerre.
Le colonel
de SIONVILLE est nommé maréchal de camp, avec mission de parcourir l'
Ile à la tête de quelques compagnies de soldats, afin de parfaire le désarmement et la pacification. Le désarmement est très difficile, et les
Français multiplient les recherches, les perquisitions, les menaces, augmentant ainsi le nombrede suspects, d'accusés et de condamnés à mort. Déjà, de nombreux prisonniers peuplent les souterrains de la forteresse de
Toulon.
Formation de la
Légion Corse, avec pour colonel,
CESARE MATTEU de PETRICONI (elle est mise sur pied à
Tournon, par le
Marquis d'ARCAMBAL), dont neuf compagnies d'infanterie seront incorporées au
Royal Corse, commandé par le colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO.
Le
Comte de VAUX fait sa tournée d'inspection dans toute la
Corse. Il fait publier les
Ordonnances Royales qui désormais remplacent les
Statuti Criminali.
Il crée neuf tribunaux, chargés de les faire observer.
Le cours de la monnaie corse est dévalué et aligné sur celui de la monnaie française: la lire nationale ne vaut plus que quinze sous de
France, et n'aura bientôt plus cours.
Le
Comte de VAUX ordonne de rendre carrossable le chemin de
Bastia à
Corti, ainsi que celui de
Corti à
Aiacciu.
Cette route prendra le nom de
Route Royale, et pour en assurer la sécurité, il fait construire deux fortins, un à
Vivariu et l'autre à
Vizzavona.
Le
Comte de VAUX fait dessiner par
Jean BOURCET de la SAIGNE les plans de la citadelle de
Corti, afin de la désolidariser des maisons des
Castellace et du reste de la ville, laquelle devra se développer à ses pieds.
Septembre:
Importants édits sur la juridiction ecclésiastique, l'exercice et le droit de régale, ainsi que sur l'administration civile des bénéfices vacants. Le but est d'affranchir les évêques de
Corse de la trop étroite tutelle de
Rome, et de les soumettre aux lois communes du clergé de
France.
Installations de neufs tribunaux civils de première instance, à
Bastia,
Aiacciu,
Corti,
Oletta,
Vicu,
Ruglianu,
Sarté,
Cervioni et
Calvi.
Ils sont composés d'un juge nommé par le
Roi, d'un assesseur corse, d'un procureur et d'un greffier.
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI (voir
1747) est lieutenant-colonel d'infanterie attaché à la
Légion Corse.
5 Septembre:
PASQUALE PAOLI arrive à
La Haye.
10 Septembre:
69
Corses arrivent dans les geôles du
Fort Lamalgue à
Toulon.
13 Septembre:
136
Corses arrivent dans les geôles du
Fort Lamalgue à
Toulon. 160 parviennent à s'en échapper, la plupart seront repris les jours suivants.
A
La Haye, le peintre français
SOPHIE CARON peint un portrait de
PASQUALE PAOLI.
17 Septembre:
PASQUALE PAOLI quitte la
Hollande pour l'
Angleterre.
18 Septembre:
PASQUALE PAOLI débarque à
Harwich, en
Angleterre.
19 Septembre:
PASQUALE PAOLI part pour
Londres. Avec lui,
BONFIGLIU GUELFUCCI et
ANTONIU GENTILI. Dés son arrivée dans la capitale anglaise, il reçoit la visite de
JAMES BOSWELL.
25 Septembre:
Sur la place de l'église d'
Oletta,
DON PETRU (ou
BERNARDU)
LECCIA, dont la fiancée
MARIA GENTILE récupèrera le corps bravant l'interdiction des
Français,
FRANCESCU ANTONIU SANTAMARIA,
GHJUVAN DUMENICU CERMOLACCE,
GHJUVANNI et
GHJUVAN CAMILLU GUIDONI, jugés dans le procès
de la
Conspiration d'Oletta, sont torturés et roués vifs.
1er Octobre:
Le
Royal Corse devient la propriété du colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO.
10 Octobre:
JAMES BOSWELL présente
PASQUALE PAOLI à l'écrivain
SAMUEL JOHNSON.
Le
Duc de GRAFTON,
Premier ministre, lui obtient une pension de 1200 livres par an.
CARLU BUONAPARTE part pour l'
Université de Pise afin d'y obtenir son doctorat en
Droit.
Octobre:
232
Corses sont détenus dans les geôles du
Fort Lamalgue et de la
Tour Royale, à
Toulon.
30 Novembre:
CARLU BUONAPARTE est reçu
Docteur en Droit à l'
Université de Pise.
Décembre:
GHJUVAN CARLU SALICETI, retiré en
Casinca, rejoint
Florence où il retrouve
CLEMENTE PAOLI.
11 Décembre:
De retour de l'
Université de Pise,
CARLU BUONAPARTE rentre en
Corse.
A
Bastia il prête serment comme avocat devant le
Conseil Supérieur de la Corse.
20 Décembre:
ANTONIU MARIA de CASTELLI est nommé
Juge Royal au siège de
Calvi.
27 Décembre:
Institution d'une compagnie de maréchaussée, ou gendarmerie, avec à sa tête, un prévôt général et trois lieutenants. Elle est constituée de 14 brigades de 8 exempts, 3 brigadiers, 47 cavaliers et un trompette.
Le
Conseil supérieur de la Corse adresse une supplique au
Roi LOUIS XVI afin d'obtenir l'ouverture à
Bastia d'un établissement composé de 4 classes (humanités, rhétorique, philosophie et langue française).
Décès de
MATTEU d'ANGELIS, l'évêque corse d'
Aleria.
Les campagnes de
1768 et
1769 ont coûté
16 746 816 livres à la
Couronne de France.
Le bilan des pertes humaines s'élève à
10721 militaires tués dont
549 officiers.
L'abbé
CARLU ROSTINI, ex-aumônier au
Royal Corse et ancien directeur de la
Stamperia (voir
1764), se retire à
Cervioni.
DON FRANCESCU COLONNA de GIOVELLINA, de
U Pratu di Ghjuvellina, est nommé inspecteur de la piève de
Caccia par le
Comte de VAUX.
Un recensement est mis en place, afin de déterminer avec précision le nombre, l'âge, la profession et la nationalité des habitants de l'
Ile, la composition des feux et l'importance du cheptel.
On compte sur l'
Ile 57 pièves, 10 juridictions, 26336 feux, soit
130680 âmes, dont 32322 hommes en état de porter les armes.
Bastia compte plus de 5300 habitants.
Les salaires alloués aux
Corses restent toujours inférieurs à ceux des
Français.
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, ancien
Gran'Cancillieru di A Nazione, est nommé par le
Roi, membre du
Conseil Supérieur de la Corse, chargé d'inventorier toutes les archives du gouvernement corse.
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA est nommé capitaine au
Régiment Royal Corse.
PETRU CROCE, de
Calvi, entre comme cadet gentilhomme au
Régiment Royal Corse.
FRANCESCU de GAFFORI est nommé capitaine de dragons à
Tarascon.
JEAN BOURCET de LA SAIGNE, ingénieur géographe (voir
1740) est nommé
Directeur des fortifications en
Corse.
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, de
Bastia, est major au
Régiment Royal Corse.
COSIMU MARIA de CASALTA, de
Bastia, est capitaine d'infanterie de la
Légion Corse.
PIERRE BARRAL (
1742,
1826) officier d'infanterie, ingénieur des
Ponts et Chaussées, est envoyé en
Corse, où il sera nommé
Inspecteur Général des Ponts et Chaussées.
PASQUALE PAOLI, entre
1755 et
1769 a écrit
1779 lettres:
542 depuis
Corti,
133 depuis
Olmeta,
116 depuis
Patrimoniu,
106 depuis
Ruglianu,
13 depuis
Tominu …
A
Londres, publication de la troisième édition, revue et corrigée, de
An Account of Corsica, the journal of a tour to that island and memoirs of Pascal Paoli, suivie d'une carte de la
Corse, dite de
BOSWELL.
A
Londres, parution du manuscrit de
JOHN SYMONDS intitulé
Remarks on the present state of Island of Corsica (voir
1767), dans sa version italienne sous le nom de
Osservazioni di un viaggiatore inglese sopra l'Isola di Corsica, scritte in inglese sul luogo nel 1767 ed ora tradotto in italiano.
Portrait de
PASQUALE PAOLI par le peintre italien
PIETRO GHERARDI, dont la gravure est effectuée par
RICHARD HOUSTON.
Gravure d'un portrait de
PASQUALE PAOLI exécutée par le graveur hollandais
REINIER VINKELS.
Le
Révérend Père Jésuite italien
BETTINELLI, dans une lettre, après plusieurs rencontres, fait une description de
PASQUALE PAOLI et résume objectivement les aspects de son action en
Corse, le comportement de ses compatriotes et les espérances que l'exilé nourrit pour l'avenir.
JAMES BOSWEL fait exposer le portrait grandeur nature de
PASQUALE PAOLI (
Pascal Paoli à la bataille de Ponte Novo), exécuté par
HENRY BENBRIDGE (voir
1768), à la
Society of Free Artists de
Londres.
JACQUES NICOLAS BELLINI (voir
1764), publie à
Paris, chez
Didot, un
Atlas de l'Isle de Corse, composé de 38 planches, inséré dans sa
Description géographique et historique de l'Isle de Corse. La partie historique de
l'ouvrage est empreinte d'un vif parti pris de dénigrement du peuple corse.
Edition de plusieurs autres cartes de la
Corse:
à
Londres, une anonyme,
une de
ABRAHAM ISAAC POLAK, graveur à
La Haye,
une de
MARTINUS de BRUYN, éditeur et libraire à
Amsterdam,
une de
THOMAS JEFFERYS, géographe anglais,
une de
GIOVANNI (ou
GIROLAMO)
LAPIS, graveur italien,
une de
PRUVOST, géographe à
Paris,
une de
L. MONDHARE, éditeur à
Paris,
une de
TOMAS LOPEZ, géographe et éditeur à
Madrid,
une de
VITTORIO BOASSO, graveur à
Turin, et
une de
CLERMONT, géographe à
Paris.
1770:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
Février:
Les hommes du
Régiment de La Marche sont assaillis à
Zuani. Le couvent est brûlé.
5 Février:
Le
Comte de VAUX écrit au
Duc de CHOISEUL, au sujet des
Corses encore armés
: Il me semble nécessaire que vous m'autorisiez à faire démolir leur maison et dévaster les biens de leurs parents. La justice ordinaire est si lente que cette lenteur persuade les peuples qu'ils peuvent commettre des crimes impunément.
10 Février:
L'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON décrète que
toute monnaie corse sera prescrite dans l'Isle.
26 Février:
Par lettres patentes, le collège de
Bastia est érigé en établissement d'enseignement public, et l'une des 4 sections du collège est consacrée, comme prévu (voir
1769), à l'étude de le langue française. L'enseignement est confié aux
Doctrinaires.
JACOBU MASSEI (voir
1766), est lieutenant en garnison en
Alsace, au
Régiment Royal Corse.
CARLU ANTONIU QUESTA, (voir
1769) est sergent au
Régiment Royal Corse.
Mars:
La garnison d'
Appietu manque d'être massacrée par des rebelles, bandits ou séditieux corses.
13 Mars:
Le
Comte de VAUX écrit au
Duc de CHOISEUL, au sujet des
Corses encore armés:
Ils se multiplient chaque jour, ainsi que les vols et les assassinats. La crainte de la justice ordinaire ne remédie à rien, parce que les formes éloignent les punitions; celles qui sont faites trois mois après le délit sont des exemples qui ne produisent pas les mêmes effets que ceux qui suivent de près les crimes commis.
19 Mars:
Le
Comte de VAUX écrit au
Duc de CHOISEUL, au sujet du village d'
Appietu:
Ses habitants, lors du succès de l'armée dans la campagne dernière, témoignaient la plus grand douleur et donnaient des marques de joie quand ils voyaient les blessés. C'est le cas de faire un acte de justice sue ce village par la démolition des maisons et la confiscation des biens des plus coupables.
24 Mars:
Le
Comte de VAUX écrit au cardinal
de Bernis:
L'abbé Francescu Acquaviva excite les paysans de la plus méchante piève de l'île, qui sont presque tous ses parents, à assassiner en différentes occasions un très grand nombre de Français; actuellement il a un neveu qui continue les mêmes désordres. Ledit prêtre est de tous ces hommes le plus méchant, suivant l'opinion de ses compatriotes: il a tous les vices des crapuleux, et même celui de l'ivrognerie, et il n'y a point de crimes dont il ne soit soupçonné. La première cure de sa piève étant devenue vacante par la mort de son principal ennemi, il est vraisemblable qu'il s'occupe à Rome de se la procurer. Pour l'avantage de ses paroissiens, je dois vous supplier d'y mettre les obstacles qui dépendent de votre Eminence.
Déclaration du
Roi:
Le port et la détention d'armes blanches, sauf exceptions limitées, sont punis de mort.
Avril:
Création d'un tribunal civil de première instance à
Bunifaziu. C'est le dixième (voir
1769).
1er Avril:
Signature, à
Versailles, des lettres patentes nommant
LOUIS CHARLES RENE,
Comte de MARBEUF à la succession du gouverneur
NOËL de JOURDA,
Comte de VAUX.
8 Avril:
Seules, cinq familles corses ont été anoblies par les
Génois: les
Cortinco (de
GHJUVANNINELLU CORTINCO), les
Casale (de
PETRU et son fils
GUGLIELMU), les
Cuneo (de
PETRU CUNEO, voir
1765), les
Sorba (de
AGOSTINO PAULO DOMENICO SORBA, voir
1768) et les
de Matra (de
ALERIU FRANCESCU de MATRA, voir
1763).
Un
Edit Royal institue l'
Ordre de la Noblesse Corse. Celle-ci doit être prouvée (depuis plus de 200 ans), avouée (reconnue de notoriété publique) et authentifiée (par les
Nobili Dodeci du
Conseil Supérieur de la Corse).
On distingue quatre catégories:
la
Noblesse Reconnue,
la
Noblesse Accordée,
la
Noblesse Etrangère et
la
Noblesse Obtenue par Grâce.
Les
Buonaparte seront ainsi anoblis.
16 Avril:
Règlement provisoire déterminant la composition, le nombre et le mode électoral des députés des pièves et des provinces des deux futures
Assemblées Générales (Assemblée des Provinces et
Assemblée des Etats de Corse):
69 députés au total (
pour chaque ordre,
Clergé (13 élus plus les 5 évêques),
Noblesse et
Tiers Etat).
Chaque tranche de 1000 feux (4000 âmes environ) aura un député de la
Noblesse (noble ou à défaut notable) et un du
Tiers Etat.
L'Assemblée des Provinces élit ses députés. L'assemblée des pièves comprend le
piuvanu, les nobles, les podestats et les
Padri di U Cumunu.
Celle des provinces est constituée par un ecclésiastique (
piuvanu le plus souvent), un noble et un représentant du tiers état.
21 Avril:
Le
Comte de VAUX écrit au
Duc de CHOISEUL, au sujet des au sujet des
Corses:
Vous jugerez peut-être que les coupables ne pouvant être châtiés dans leurs personnes, il est nécessaire de dévaster leurs maisons et leurs autres biens.
23 Avril:
A
Corti, réunion des représentants des communautés de l'
Ile. Elle prépare la première grande
Assemblée des Etats de Corse, prévue le
15 Septembre.
Cette assemblée n'a aucun pouvoir de décision. Sa seule compétence est la répartition et la perception des impôts, et sa tâche est l'examen des comptes du pays. Il en est terminé des
Cunsulte Naziunali.
A la demande du
Duc de CHOISEUL, le
Comte de MARBEUF, le colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO et le
Général de SIONVILLE rédigent, chacun, un
Mémoire sur l'état physique et moral de la
Corse.
Un
Edit Royal ordonne la mise en place du
Plan Terrier de Corse. C'est un registre contenant le dénombrement, les déclarations des particuliers qui relèvent d'une seigneurie, et le détail des droits, cents et rentes qui y sont dus. Tous les propriétaires doivent se plier aux formalités nécessaires. Tous les biens sans légitimes propriétaires tomberont aux mains du
Roi.
27 Avril:
L'impératrice
CATHERINE de RUSSIE écrit à
PASQUALE PAOLI, à
Londres, une lettre lui témoignant de son amitié. Elle se déclare sensible à
sa grandeur d'âme et à la façon généreuse dont il a défendu sa patrie.
30 Avril:
Arrivée à
Bastia des personnels chargés d'élaborer le
Plan Terrier de Corse. Les cadres s'installent au couvent des
Jésuites.
Les deux principaux responsables sont
TESTEVUIDE, de
Haute-Marne, animateur et contrôleur général, et
BEDIGIS, de
Champagne, exécuteur des plans. Le chef-dessinateur est
JEAN d'AUBIGNY.
7 Mai:
Le
Comte de VAUX, lassé de ne pas être entendu par
Versailles, démissionne de ses fonctions. Le
Comte de MARBEUF lui succède.
23 Mai:
Arrêté ordonnant à tous les
Corses de livrer leurs armes à feu, sous peine de mort, et quiconque ne sera pas muni d'une permission expresse de commandant en chef sera jugé prévôtalement et sans appel.
23 Juin:
Réouverture du collège des
Jésuites à
Bastia (voir
1768).
Les commissaires du
Roi déterminent la
Contribution Provisoire du Pays (
Subvention Territoriale). Elle est fixée aux deux vingtièmes des fruits de la terre (céréales, légumes, huile, vin, châtaignes, lait, fromage…) et du bétail (dix sous par vache, cinq pour une truie, deux pour une chèvre), et payable à chaque trimestre.
C'est l'
Assemblée des Etats de Corse qui en fixe la répartition entre les provinces de l'
Ile.
24 Juin:
Le
Comte de MARBEUF confirme l'
Edit Royal (voir
1769) vouant à la peine de mort tout porteur ou détenteur d'arme à feu et ordonnant
sa pendaison immédiate au premier arbre venu et sans autre forme de procès.
10 Juillet:
Ordonnance Royale complétant l'édit de l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON du
15 Septembre 1768. Désormais, les registres des paroisses devront être paraphés par le juge royal et déposés au greffe du tribunal.
25 Juillet:
De
Bastia, le
Visiteur Apostolique TOMASO STRUZZIERI (voir
1765) quitte la
Corse, après avoir exercé sans succès son ministère et sa fonction de visiteur auprès des
Naziunali, et sans avoir réussi à les ramener dans le sein des
Génois.
1er Août:
Le
Comte de MARBEUF décrète de faire brûler tous les maquis de l'
Ile, afin d'ôter la faciliter de retraite à
une race aussi exécrable, à savoir les
Corses.
6 Août:
BENEDETTO ANDREA DORIA est évêque d'
Aiacciu (voir
1759),
DOMINICO MARIA SAPORITO est évêque de
Mariana-Accia (voir
1747),
l'archidiacre de
Bastia et vicaire général de
Mariana-Accia,
ANGELO ODARDO STEFANINI (voir
1746) est nommé évêque de
Sagone, et
MATTEU FRANCESCU GUASCO (voir
1768), évêque du
Nebbiu.
Un
Français,
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, est nommé évêque d'
Aleria.
1er Septembre:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est nommé
Capitaine de Dragons à la
Légion Corse levée par le
Marquis d'ARCAMBAL, avec rang de lieutenant-colonel.
15 Septembre:
A
Bastia, ouverture de la
Première Assemblée des Etats de Corse. Elle comprend les députés du
Clergé, à savoir, les évêques ou leurs grands vicaires, et les députés des provinces, au nombre de deux (un pour la
Noblesse et un pour le
Tiers Etat) pour 1000 et au-dessous.
Chacune des 13 provinces (
Bastia, le
Nebbiu, le
Capicorsu,
Aleria,
Corti,
Calvi, la
Balagna,
Aiacciu,
Vicu,
Sarté,
Bunifaziu,
Porti Vechju et l'
Istria)
a un ou deux envoyés. Au total, 50 députés ecclésiastiques et 46 des provinces (23 pour la
Noblesse et 23 pour le
Tiers Etat).
Les commissaires du
Roi sont le
Comte de MARBEUF et l'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON, le chancelier (ou greffier) étant
GHJUSEPPU OTTAVIU QUESTA.
La première séance se tient en l'église de
La Cuncezzione. Tous les députés prêtent serment au
Roi de France. Onze séances vont se succéder.
16 Septembre:
Première séance de l'Assemblée des Etats de Corse. Le discours d'ouverture est lu par le
Comte de MARBEUF, à qui est confiée la présidence des débats.
Mise en place des ordres du jour et des délégations. Puis on traite de l'organisation de la justice et de la législature. Les commissaires du
Roi demandent l'abrogation des
Statuti di Corsica.
Les députés corses, avec à leur tête
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, en réclament le maintien. Finalement les
Statuti Civili sont conservés, alors que les
Statuti Criminali sont remplacés par les ordonnances royales, beaucoup plus rigoureuses.
Les
Podestats et les
Padri di U Cumunu sont conservés.
LURENZU GIUBEGA, de
Calvi, est député de la
Noblesse de la
Balagna à l'
Assemblée des Etats de Corse.
SAVIERU GRAZIETTI, de
Vezzani, est député de la
Noblesse de
Corti à l'
Assemblée des Etats de Corse.
DON FRANCESCU COLONNA de GIOVELLINA est élu député de la
Noblesse de la province de
Corti.
GHJUSEPPU MARIA PASSANI, chanoine de l'église collégiale de
Curbara, est député du
Clergé de
Balagna à l'
Assemblée des Etats de Corse.
17 Septembre:
Deuxième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. La rédaction des actes publics pourra continuer à se faire en langue italienne (toscane), jusqu'à ce que la pratique de la langue française devienne générale.
On fixe le montant des émoluments des greffiers, avocats et avoués, des taxes des tribunaux ecclésiastiques. On délibère sur le maintien ou l'abrogation des sentences des tribunaux précédents. La monnaie corse n'aura plus cours.
Elle sera remplacée par la monnaie du
Roi de France, qui reprendra les pièces de cuivre au prix de leur poids, et celles d'argent à la moitié de leur valeur.
18 Septembre:
Troisième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. Il est décidé de la tenue d'un
Registre Général de l'Ile de Corse (Cadastre). Le prix du sel est fixé à quinze deniers de
France la livre.
19 Septembre:
Quatrième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. On y détermine les taxes des douanes des marchandises entrant ou sortant du territoire de la
Corse, des ports francs, des droits d'ancrage et autres taxes (gabelle, papier timbré, enregistrement…). Les routes à construire le seront désormais aux frais de la communauté corse.
Toute terre laissée en friche durant plus de trois ans tombera désormais et de plein droit dans le domaine de la couronne.
21 Septembre:
Cinquième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. On y traite de la
Subvention, qui est l'impôt payé, par ses sujets, au souverain.
Elle est fixée à 120000 livres: 80000 pour le
Diquà et 40000 pour le
Dilà. Chaque province paie, en fonction de son importance:
Bastia, 28000 livres,
Aleria, 12000, le
Capicorsu, 6000, le
Nebbiu, 6400,
Corti, 9200,
Calvi et la
Balagna, 18000,
Aiacciu, 19000,
Vicu, 4000,
Sarté,
Bunifaziu,
Porti Vechju et l'
Istria, 17000. Cet impôt est exigible par quatre quarts par année (un par trimestre).
22 Septembre:
Sixième séance de l'Assemblée des Etats de Corse.
La plantation et la culture des châtaigniers doivent désormais être agréées par l'intendant
Général.
L'élevage des chèvres, trop nombreuses, sera également soumis à son contrôle. Les représentants de la
Nation devront tout mettre en œuvre pour purger le pays des bandits qui infestent et désolent l'
Ile,
par exemple
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, cousin de
CARLU BUONAPARTE, qui bat le territoire de
Pentica à
Vizzavona, pillant et rançonnant tout ce qui circule entre
Aiacciu et
Corti.
Le gouvernement royal projette d'installer à
Bucugnà une colonie de
Grecs d'
Aiacciu, qui, fidèles et loyaux sujets du
Roi, seront garants de la présence française dans ce village insoumis et peu sûr.
23 Septembre:
Septième séance de l'Assemblée des Etats de Corse.
On y désigne les
Nobili Dodeci parmi les députés nobles de l'
Assemblée: huit pour le
Diquà (
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA,
ANTONIU MASSEI, le
DuttoreCARLU GRIMALDI d'ESDRA,
TIBURZIU MURATI,
GHJUVAN BATTISTA GENTILI,
LURENZU GIUBEGA,
ANICETU PIETRI et
PAULU MARIA ROSSI), et quatre pour le
Dilà (
MARCU AURELIU ROSSI,
MARCU COLONNA,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et
ANTONIU GHJUSEPPU (ou
ETIENNE)
DURAZZO FOZZANI).
24 Septembre:
Huitième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. On y détermine le tour de rôle des deux
Nobili Dodeci qui devront résider auprès du commissaire à
Bastia pendant deux mois.
Les députés refusent, à l'unanimité, de recevoir honoraires ou indemnités pour leurs vacations, ne voulant pas grever le budget de l'
Ile.
Toute province devra être délimitée de façon précise, avec la superficie exacte de chaque communauté, le nombre, l'âge, le sexe et la profession de ses habitants. La piève d'
Istria est séparée de la province de
Sarté, et rattachée à celle d'
Aiacciu.
Lors des débats, parmi les contestataires au
Comte de MARBEUF, on peut citer
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, l'abbé
J.M. BRUNI, d'
Olmeta, le chanoine
PASQUALE SUSINI et
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, député du
Niolu.
Un édit du
Comte de MARBEUF décrète que les mères, femmes et filles de ceux qui ont suivi le parti de
PASQUALE PAOLI doivent quitter la
Corse et rejoindre ces derniers en exil sous un mois, sinon, elles seront mises en prison et chassées de l'
Ile.
25 Septembre:
Neuvième séance de l'Assemblée des Etats de Corse.
L'Isulà demande et obtient le statut de ville. Chaque province et chaque piève expriment leurs vœux (uniformisation des poids et mesures, créations d'hôpitaux, de maisons de charité, d'un cimetière à
Aiacciu, d'un collège à
Sarté, demande du rétablissement de l'
Università di Corti …).
Les chapitres et les ordres religieux à leur tour, formulent leurs revendications.
26 Septembre:
Dixième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. Suite des requêtes des provinces. Contestations ou litiges entre pièves au sujet des limites de leurs territoires.
Sarté demande et obtient le statut de ville. Tout livre pernicieux est formellement interdit sur le territoire de
Corse.
On lève une
Milice Nationale (
Milizia Naziunale), aux frais des
Corses, auxquels il en coûtera 16000 lires par an. Chaque piève devra posséder son sceau (
sugellu).
27 Septembre:
Onzième et dernière séance de l'Assemblée des Etats de Corse.
Les députés offrent une médaille commémorative de la
Réunion de la Corse à la France, et désignent trois des leurs pour la présenter au
Roi LOUIS XV, parmi lesquels
LURENZU GIUBEGA,
ANTONIU MASSEI et l'évêque de
Sagone ANGELO ODARDO STEFANINI.
La récolte du corail rouge est désormais interdite aux pêcheurs d'
Aiacciu, sous prétexte que ce corail est de mauvaise qualité. De nombreux corailleurs doivent s'expatrier sur les côtes d'
Afrique ou à
Marseille.
1er Octobre:
Dans le compte rendu financier de la
Corse, en un an, les recettes représentent
295718 livres, et les dépenses
272822 livres.
Le
Comte de NARBONNE est à
Aiacciu, où il s'est constitué un solide parti, avec
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria,
CESARE MATTEU de PETRICONI, colonel de la
Légion Corse, et le colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO. Il remplace le
Comte de MARBEUF chaque fois que celui-ci se rend à
Paris. L'antagonisme entre les deux hommes s'exaspère.
Ouverture du premier théâtre de
Bastia. Il est en bois, et accolé au mur d'enceinte de la citadelle.
CARLU BUONAPARTE devient le substitut occasionnel et officieux de
LURENZU GIUBEGA, procureur du
Roi à
Aiacciu.
Organisation d'un service régulier des postes, avec un bureau centralisateur à
Bastia, et d'autres installés à
Aiacciu,
Corti,
Calvi,
Cervioni,
U Viscuvatu,
Vicu,
Sarté et
Bunifaziu.
GUY ANTONIU ORTICONI, de
Munticellu, est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse et lieutenant dans la compagnie
Colonelle.
A
Corti, construction, au frais du
Roi, d'un canal qui conduit à la fontaine l'eau pour alimenter la population, la garnison et le moulin.
Publication, à
Florence, de la première partie de l'œuvre
Istoria del Regno di Corsica, de
GIOVACCHINO CAMBIAGI, qui comporte en tout
quatre tomes.
A
Livourne, publication des
Lettere italiane sopra la Corsica, sous la fausse indication de
Lausanne, de
RAIMONDO COCCHI, attribuées également à l'abbé
Del TURCO ou à l'abbé
LUCA MAGNANIMA, de
Toscane.
A
Santa Riparata di Balagna, naissance de
AGOSTINU FONDACCI de PAOLI, futur officier au service britannique, puis émigré et pensionné en
Angleterre.
Le
Comte ANTONIU RIVAROLA, fils de
DUMENICU RIVAROLA, épouse
ELENA ZERBI, fille de
GHJUSEPPU BARBAGGI, lequel était le gendre de
CLEMENTE PAOLI.
FRANCESCO MARIA ACCINELLI (voir
1731), dans sa
Storia Veridica Della Corsica, fait une très brève mention de la mort de
SAMPIERU CORSU, en citant
FILIPPO CASONI (voir
1708).
ANTONIU BONACCORSI, docteur en droit civil et canonique, est chanoine de la collégiale de
Calinzana.
Dans le
Capicorsu, la population se répartit ainsi:
Barrettali, 4072 habitants,
Brandu, ?,
Cagnanu, 386,
Canari, 551,
Centuri, 600,
Ersa, 236,
Luri, 995,
Meria, 364,
Morsiglia, 533,
Nonza, 279,
Ogliastru, 148,
Olcani, 157,
Olmeta, 259,
A Petra Curbara, 624,
Pinu, 310,
Ruglianu, 1398,
Siscu, 717 et
Tominu, 501.
Il y a
13 couvents et
154 moines. On compte également : 1111 ânes, 237 bœufs, 224 chevaux, 5264 chèvres, 1828 moutons, 13 mulets et 354 vaches.
Aiacciu compte 3907 habitants,
Bastia, 5286.
La Corse compte entre 117000 et 126000 habitants.
1771:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
29 Janvier:
Des bandits attaquent et dévalisent des soldats français en déplacement.
21 Février:
La filiation de la famille
Baciocchi, d'
Aiacciu, est établie par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse depuis
TOMASU BACIOCCHI (voir
1557).
22 Février:
La filiation de la famille de
MATTEU de BUTTAFUOCO, de
U Viscuvatu, est établie par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse depuis
PAULU BUTTAFUOCO (voir
1674).
Février:
CARLU BUONAPARTE est nommé, par
Versailles, assesseur de la juridiction royale d'
Aiacciu , avec un traitement de
900 livres par an.
23 Mars:
La
Franc Maçonnerie est implantée en
Corse par les militaires du
Régiment de Guyenne qui constituent à
Bastia la loge
Saint Louis.
1er Avril:
Le
Comte de MARBEUF ordonne de brûler les maquis où se cachent des bandits.
Le pape
CLEMENT XIV fait don à
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque du
Nebbiu de la relique de
SAINT FLORENT (voir
484), qui l'amène en
Corse et qui est conduite de
Biguglia à
San Fiurenzu, où elle est installée dans la cathédrale du
Nebbiu,
Santa Maria di l'Assunzione.
9 Avril:
PETRU PAULU CUNEO d'ORNANO et sa famille d'
Aiacciu, sont reconnus nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
FRANCESCO CUNEO (voir
1585).
13 Avril:
La branche de la famille
d'Ornano d'
Aiacciu, issue d'
ALFONSU d'ORNANU, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
20 Avril:
Le gouvernement menace de châtier toute personne qui donnerait du secours aux
bandits, tiendrait des propos séditieux ou correspondrait avec des exilés.
27 Avril:
Un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse établit la filiation de la famille
d'Angelis, de
Nonza, depuis
ANTONIETTU d'ANGELIS vivant au XVIe siècle.
6 Mai:
Edit de Mai: Le
Marquis de MONTEYNARD, secrétaire d'état à la guerre, présente au
Chancelier RENE NICOLAS de MAUPEOU un projet administratif pour la
Corse, qui devient l'
Edit de Mai.
C'est une profonde reforme municipale réglementant la nouvelle organisation des communautés de
Corse. Il vise, entre autres, à donner au seul
Podestat et à deux
Padri di U Cumunu, élus pour deux ans par l'assemblée de la communauté, la charge de l'administration communale.
Des
Inspecteurs de Province sont créés qui représentent l'intendant dans chaque province de
Corse. Les provinces sont, désormais, au nombre de 10:
Bastia (13 pièves), le
Nebbiu, le
Capicorsu,
Aleria,
Corti (8 pièves),
Calvi, la
Balagna,
Vicu,
Aiacciu et
Sarté-Bunifaziu.
L'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON est rappelé à
Paris. Un conseiller à la cour des comptes le remplace,
BARTHELEMY COLLA de PRADINES, qui va devoir mettre sur pied les mesures de l'
Edit de Mai, et organiser les élections.
12 Mai:
Le gouvernement ordonne que les podestats doivent avertir de la conduite des
bandits et des habitants, les commandants des postes voisins, spécifier l'endroit où paissent les troupeaux et le nom de leurs propriétaires. Il est interdit aux bergers d'allumer des feux sur les hauteurs et faire de faire des signaux lorsqu'ils découvrent des gens armés.
Le couvent du
Boziu est ratissé.
30 Mai:
A
Aiacciu, naissance de
LUIGGIA ANTONINI, future aventurière corse.
Juin:
Toute une série d'articles de lois, d'ordonnances royales, d'arrêts du
Conseil d'Etat, vont faire suite à l'
Edit de Mai.
Une
Police des Campagnes est crée, qui contrôle jusqu'au nombre de châtaigniers à planter en dehors des zones de culture.
4 Juin:
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA, avec sa famille de
U Viscuvatu et
Bastia, est reconnu noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
22 Juin:
Après la fusion de deux pièves (
Opinu et
Serra), et la création de celles de
San Fiurenzu, de
Vighjanu et de
Peri, la
Corse compte soixante six pièves.
22 Juin:
La plantation de châtaigniers dans les terrains susceptibles d'être ensemencés en blé ou en prairies, ou plantés de vignes ou d'oliviers est interdite, sous peine d'amende, voire de prison.
L'ancienne colonie grecque de
Paomia (voir
1676), exilée à
Aiacciu où elle est très mal installée, souhaite récupérer ses terres. Son chef,
GIORGIO MARIA STEPHANOPOLI,
Il Capitan Giorgio demande au
Marquis de MONTEYNARD, secrétaire d'état à la guerre, de lui permettre d'installer ses 120 familles à
Carghjese.
Le
Comte de MARBEUF favorise cette requête, et elle est acceptée par le
Marquis de MONTEYNARD.
24 Juin:
Le gouvernement prescrit de pendre, sans aucune forme de procès, les partisans de
PASQUALE PAOLI.
1er Juillet:
Dans le compte rendu financier de la
Corse, les recettes représentent 616487 livres et les dépenses 357083 livres. Le plus gros chiffre des dépenses est constitué par le traitement des fonctionnaires.
12 Juillet:
La famille
Cardi de Sansonetti, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
21 Juillet:
A
Aiacciu, dans la cathédrale, baptême de
NABULIU BUONAPARTE, en même temps que sa sœur
MARIANNA.
Son parrain aurait du être, à la demande de
CARLU BUONAPARTE, le
Comte de MARBEUF, mais celui-ci n'ayant pu se libérer, c'est
LURENZU GIUBEGA, de
Calvi, qui le remplace.
Août:
L'intendant
DANIEL MARC ANTOINE CHARDON quitte la
Corse. Il n'y laisse que des mauvais souvenirs.
MARS ACQUAVIVA, avec une poignée d'hommes, dont le bandit
TAGLIACAPO, débarque dans le
Capicorsu en provenance de
Livourne. Pour survivre, il commet crimes et pillages.
2 Août:
Un édit interdit désormais la plantation des châtaigniers dans l'
Ile.
8 Août:
La famille
da Ponte, d'
Aiacciu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
20 Août:
Déclaration royale qui punit d'une amende de 50 à 100 livres, et en cas de récidive, du carcan et des galères, quiconque possède un stylet ou couteau pointu.
13 Septembre:
CARLU BUONAPARTE, avec sa famille d'
Aiacciu, est déclaré de noblesse prouvée au-delà de 200 ans (depuis
FRANCESCU et
GABRIELE) par le
Conseil Supérieur de la Corse.
23 Septembre:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est breveté lieutenant-colonel d'infanterie.
24 Septembre:
CARLU BUONAPARTE est élu député de la
Noblesse de la province d'
Aiacciu, au détriment de son concurrent
FOZZANI, après l'intervention du
Comte de MARBEUF.
22 Octobre:
Ordonnance royale précisant que les territoires de
Paomia,
Salogna et
Regonda, cédés aux grecs par les
Génois en
1676, sont désormais rattachés au domaine de la couronne.
Le nouvel intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES prend ses fonctions en
Corse. Il est logé, à
Aiacciu, chez
CARLU BUONAPARTE.
28 Octobre:
Un détachement français se rendant à
Aiacciu tombe dans une embuscade à la bouche des
Agriates. Des officiers et des soldats sont tués, d'autres sont faits prisonniers. Les
Corses demandent une rançon de
6000 Louis pour les libérer.
23 Novembre:
Ordre est donné d'organiser de nouvelles élections sur l'
Ile.
3 Décembre:
La famille
Morelli, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant ainsi la filiation depuis
MORELLO MORELLI (voir
1570).
13 Décembre:
La famille
Rossi, d'
Aiacciu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant ainsi la filiation depuis
LAZARU ROSSI.
A
A Venzulà, le jour de la
Santa Lucia, un festin pantagruélique (pas moins de 45 plats) est donné, par l'abbé
PAOLI, auquel participe
Monsieur de GRANDVAL, officier au
Régiment du Berry, et le
pievanu VITERBI, recteur de
A Penta.
24 Décembre:
Nouveau tarif douanier applicable en
Corse. Il se veut favorable aux insulaires, en recherchant à favoriser l'exportation des produits locaux.
La
Légion Corse (voir
1769), tient garnison à
Montauban.
Les familles
Pianelli et
Zerbi sont reconnues nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Tout fabriquant, vendeur ou détenteur de stylet sera puni d'une amende de cinquante à cent lires.
LUCIANU BUONAPARTE (voir
1759) est archidiacre de la cathédrale d'
Aiacciu.
Les ingénieurs proposés au
Plan Terrier commencent par la province du
Capicorsu.
A
Bastia, parution en un petit in-folio, du procès verbal de l'
Assemblée des Etats de Corse, qui s'est tenue en
Septembre 1770.
Décès du curé de
Guagnu,
DUMENICU LECA (
Circinellu), dont le cadavre est retrouvé au fond d'une grotte (à
Santu Saridi di Fiumorbu).
Il serrait dans une main l'arme de son sacerdoce, et dans l'autre celle de son combat: un crucifix et un stylet.
A
Zicavu, naissance de
GHJUVANNI CARLU ABBATUCCI, fils de
GHJACUMU PETRU.
A
Spiluncatu, le chanoine
ANTONIU ABRAINI est nommé prévôt de l'église collégiale
Santa Maria.
A
Bastia, naissance de
SEBASTIANU de CARAFFA, fils de
GHJUVAN BATTISTA (voir
1769).
GHJUVAN SEBASTIANU BUTTAFUOCO est nommé sous-aide major au
Régiment Provincial Corse.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI (voir
1745), est lieutenant-colonel à la
Légion Corse.
PASQUALE de BONAVITA, jeune
Capicorsinu, marin du pape, navigue vers le
Brésil sur une goélette armée pour le compte du
Roi de France. Il y obtiendra ses lettres de
Corsaire du Roi.
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), capture le
Colonel de VIRIEU,
Chevalier de Malte, en visite en
Corse. Sur les conseils de sa victime, il se rend aux
Français, à
Aiacciu, où il est condamné à être déporté en
Amérique, à la grande colère des
Corses.
Début de la construction de la tour de
A Pasciola, à
Vivariu.
Un gisement d'antimoine est découvert près du village de
Granaghjolu (
Ersa).
Publication, à
Paris, chez
Hérissant le fils et
Demonville, des
Tomes 1 et
2 de
l'Histoire des Révolutions de Corse depuis ses premiers habitants jusqu'à nos jours, par l'abbé
de GERMANES, vicaire général de
Rennes.
Publication anonyme, à
Paris, chez
Vincent, des
Anecdotes des Républiques. Une première partie comprend
Gênes et la
Corse. On y trouve une relation fantaisiste de la mort de
SAMPIERU CORSU.
Publication, à
Florence de la deuxième partie de l'œuvre
Istoria del Regno di Corsica, de l'abbé florentin
GIOVACCHINO CAMBIAGI.
Edition d'une carte de la
Corse de
GASPERO PECCHIONI, graveur italien.
La population de l'Ile est de 118942 habitants.
1772:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
14 Janvier:
La famille
de Rocca Serra, de
A Sarra di Scupamena,
Quenza,
Sarté,
Porti Vechju,
Santa Lucia et
Livia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
GHJUVAN PAULU di ROCCA SERRA.
24 Janvier:
La famille
de Varese, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse sur preuves de
1581.
18 Février:
La famille
Bustoro, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
La famille
Morati, de
Muratu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
LURENZU MORATI (voir
1556).
21 Février:
La famille
Colonna-Ceccaldi, de
Calvi, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
MARCANTONIU CECCALDI.
Mars:
A la veille de la prochaine
Assemblée des Etats de Corse, le
Roi donne une nouvelle promotion de nobles corses. Parmi elles, aucune famille de
Corti.
Conformément à l'édit d'
Avril 1770, 44 familles corses ont été déclarées nobles depuis cette date.
A
Favone, des paysans, excédés par les pillages, manquent de faire tuer
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà.
A
Ota, mort dans une embuscade, de
SEBBIU ACQUAVIVA, dit
Marzu di Niolu.
12 Mars:
La branche de la famille
d'Ornano, de
Santa Maria Siché, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis le capitaine
ANTON FRANCESCU d'ORNANU.
La famille
Susini, de
Sarté, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
17 Mars:
Une branche de la famille
Colonna de Cesari Rocca, de
Porti Vechju, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
23 Mars:
Le
Régiment Royal Corse, du colonel
MATTEU de BUTTAFUOCO devient le noyau du
Régiment Provincial de l'île de Corse, dont
FRANCESCU de GAFFORI est colonel.
Avril:
Création d'un tribunal civil à
La Porta d'Ampugnani, ce qui porte à 11 leur nombre dans l'
Ile (voir
1770).
FRANCESCU de GAFFORI rentre en
Corse, où il prend le commandement du
Régiment Provincial de l'île de Corse.
2 Avril:
La famille
Massei, de
Siscu, est reconnue noble, par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
MARCANGHJELU SANTU MASSEI (voir
1588).
10 Avril:
La famille
Frediani, de
A Penta di Casinca, est reconnue noble, par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
27 Avril:
LUIGGI BELGODERE de BAGNAJA, et sa famille de
Bastia, sont reconnus nobles, en établissant la filiation depuis le capitaine
PETRU di BELGUDE (voir
1577),
et la famille
Casabianca est confirmée noble par arrêts du
Conseil Supérieur de la Corse.
La famille
Poggi, de
Bastia, originaire de
San Martinu di Lota, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis le capitaine
GHJACUMU SANTU POGGI (voir
1596).
La famille
de Rocca Serra, de
A Sarra di Scupamena,
Quenza,
Sarté,
Porti Vechju,
Santa Lucia et
Livia, est confirmée noble par un nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
28 Avril:
La famille
de Peretti della Rocca, de
Livia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
NAPOLEONE di LIVIA.
1er Mai:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Deuxième Assemblée des Etats de Corse.
Elle doit se considérer comme permanente jusqu'au mois de
Novembre.
Elle comprend 35 membres immuables, tous religieux, et 69 élus par les provinces (23 ecclésiastiques, 23 nobles ou notables et 23 du tiers état).
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et le
Duttore CARLU GRIMALDI d'ESDRA sont membres de la commission des
Nobili Dodeci (8 pour le
Diquà et 4 pour le
Dilà), lesquels veillent au bon usage des finances publiques et à l'application des lois civiles et criminelles. Après la messe traditionnelle, les questions protocolaires et les prestations de serment occupent cette première journée.
Le chanoine
ANTONIU ABRAINI (voir
1771), est député du
Clergé aux
Etats de Corse.
GHJUSEPPU DAMIANU GIUBEGA, de
Calvi, est député de la
Noblesse de
Balagna aux
Etats de Corse.
ANTONIU FELICE MASSEI, de
Bastia, est député de la
Noblesse de
Bastia aux
Etats de Corse.
LURENZU GIUBEGA est détenteur de la charge de
Greffier en Chef aux
Etats de Corse.
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque du
Nebbiu, est élu député du
Clergé de Corse à la
Cour de Versailles.
2 Mai:
Deuxième séance de l'Assemblée des Etats de Corse:
Les commissaires du
Roi, le
Comte de MARBEUF, président de l'
Assemblée, et l'intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES annoncent que la
Subvention, fixée à 120000 livres lors de la première
Assemblée des Etats de Corse (voir
1770), est portée à 180000 livres pour cette année.
De plus les
Corses devront payer 64000 livres pour le logement des troupes du
Roi en
Corse.
L'
Assemblée, par la voix de son évêque,
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, fait appel, en vain, à la générosité du
Roi pour alléger ses charges.
La famille
Susini, de
Sarté, est à nouveau reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
5 Mai:
Quatrième séance de l'Assemblée des Etats de Corse:
On y demande que la
Corse soit érigée en grand gouvernement, et que le
Secrétaire d'Etat de la Guerre, le
Marquis de MONTEYNARD, en soit nommé
Gouverneur Protecteur. Accord du
Roi.
La famille
Corsi, de
Talasani, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
8 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
Lors de cette séance, on traite de l'administration ecclésiastique et de la question de la
Subvention.
La famille
Caraccioli, de
Morsiglia, originaire de
Naples, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
9 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
Lors de cette séance, on traite de l'instruction publique. Les commissaires du
Roi annoncent le rétablissement de l'
Università di Corti, avec quatre facultés (
Théologie,
Droit,
Médecine et
Art),
et la création de quatre collèges (
Bastia,
Aiacciu,
Cervioni et
Balagna), avec des internats à
Bastia et
Aiacciu.
10 Mai:
La famille
Durazzo Fozzani, dont
GHJUVAN PAULU DURAZZO FOZZANI, fils de
DURAZZU di FUZZA (voir
1716), et dix autres de ses parents (
ANTONIU GHJUSEPPU,
ANTONIU FRANCESCU,
ETIENNE …), est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
10 au 14 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
On y débat, entre autre, du logement des troupes royales, des honoraires notariaux et de la libération des captifs corses d'
Alger et de
Tunis.
12 Mai:
La famille
Leca, de
Montemaio, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
15 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
Lors de cette séance, on traite à nouveau de l'administration ecclésiastique et de la question de la
Subvention.
18 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
Election des
Nobili Dodeci (parmi lesquels
CARLU BUONAPARTE, député de la
Noblesse, et
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI).
19 Mai:
Suite de l'Assemblée des Etats de Corse:
Les commissaires du
Roi annoncent la création de
Juntes et de
Tribunaux Correctionnels: quatre juridictions inquisitoriales, installées à
Castifau (
Caccia),
Orezza,
Guagnu (puis
Mezzana) et
Quenza (puis
Taddà).
Elles sont composées de six commissaires corses choisis par les représentants de la
Nazione.
Leur fonction est principalement de remplir un rôle de
paceri afin de prévenir les querelles et de fixer les conditions du retour des exilés paolistes dans leur communes.
Mais elles sont plutôt chargées d'une justice expéditive et sans recours. Cette mesure, avec d'autres, est l'objet de violentes critiques de la part des autorités corses. Le
Roi ne cédera pas.
20 Mai:
Dernière séance de la première partie de l'Assemblée des Etats de Corse:
Les députés se séparent sans avoir désigné les trois d'entre eux qui doivent se rendre à
Paris faire déférence envers le
Roi, cette démarche étant jugée par eux trop onéreuse au vu des charges de la
Corse (19 députés du
Tiers sur 23 et 8 de la
Noblesse refusent d'être députés à
Versailles).
Le
Roi s'en offusque, et ordonne la tenue d'une nouvelle
Assemblée pour régler cette question.
Le
Comte de NARBONNE est à
Bastia, où il remplace le
Comte de MARBEUF, parti à
Paris afin de recevoir des instructions lui permettant de calmer les esprits.
21 Mai:
FRANCESCU ANTONIU COLONNA-ANFRIANI, fils de
GHJUVANNI IERONIMU (voir
1755), est reconnu noble français par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
22 Mai:
La famille
de Mari est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Les familles
Ortoli, d'
Ulmiccia, et
Pietri, de
Sarté, sont reconnues nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
5 Juin:
La famille
de Rocca Serra, de
A Sarra di Scupamena,
Quenza,
Sarté,
Porti Vechju,
Santa Lucia et
Livia, est à nouveau reconnue noble par un nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
13 Juin:
Un ecclésiastique note dans son journal qu'
on a pu voir jusqu'à cents bandits vers le pont du Golu, à Lagu Benedettu.
15 Juillet:
A
Bastia, nouvelle session de l'
Assemblée des Etats de Corse. Elle se tient dans l'église
San Roccu.
Trois députés sont désignés pour se rendre à
Versailles. Ils apporteront à
LOUIS XV, non pas un cahier de doléances, mais le procès verbal des délibérations.
Août:
Edit Royal établissant une prévôté de quatre juntes. (voir
19 Mai). Ce sont les podestats qui ont le devoir de dénoncer aux juntes tous les
Malviventi de leur communauté. Une maréchaussée, composée d'un prévôt général, de deux officiers et de dix-sept sous-officiers et cavaliers est établie à
Bastia.
4 Août:
Le
Secrétaire d'Etat de la guerre, le
Marquis de MONTEYNARD, est nommé
Gouverneur Protecteur de la Corse, mais il n'y réside pas.
15 Août:
Ordonnance Royale concernant le traitement des fugitifs de
vindette.
17 Août:
PAULU VINCENZU COLONNA d'ISTRIA est formellement reconnu pour parent par le prince
LAURENT COLONNA, grand connétable du
Royaume de Naples.
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA est nommé capitaine au
Régiment Provincial de l'île de Corse.
Lettres Patentes du
Comte de Cinarca à
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA confirmant la filiation depuis
UGO COLONNA.
CARLU ANTONIU QUESTA (voir
1770), est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
15 et 16 Novembre:
A
Bastia, nouvelle et dernière session de l'
Assemblée des Etats de Corse.
Le
Comte de MARBEUF est de retour de
Versailles, avec les trois députés corses. Il préside l'
Assemblée. On donne le règlement définitif, en une vingtaine d'articles, et on fixe la composition des futures
Assemblées des Etats de Corse.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est attaché au
Régiment Provincial de l'île de Corse.
Un
Edit Royal précise le fonctionnement et les attributions des juntes et tribunaux correctionnels, ainsi que de la maréchaussée et de la prévôté.
Parution d'une
Ordonnance du Roy sur la matière des bois et forêts de l'Isle de Corse.
La famille
Pietri, du
Capicorsu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Les familles
Anfriani,
Benielli,
Costa,
Dangelo,
Folacci,
Fozzani,
Morlas et
Santini sont reconnues nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
L'avocat
GHJACUMU MARIA da PONTE, d'
Aiacciu, est nommé
Juge Royal à
Vicu.
Le mécontentement grandit devant l'établissement des quatre juntes. La grogne s'installe, puis les récriminations, les protestations, et éclatent enfin les actes de résistance ou de rébellion.
Le nombre de bandits armés grandit. Ils tendent des embuscades aux troupes françaises. Vingt d'entre eux, du côté de
Bastèrga, font prisonniers le commandant
d'ORNANO, à la tête de trente grenadiers français.
ANGELO ODARDO STEFANINI, l'évêque de
Sagone, devient évêque de
Mariana-Accia. Il succède à
DOMINICO MARIA SAPORITO, décédé (voir
1747).
Les récoltes, de blé notamment, sont très mauvaises en cette année.
Les
Génois restés en
Corse réclament la restitution des biens confisqués par
PASQUALE PAOLI. Le
Comte de MARBEUF leur donne satisfaction: les frères
Doria rentrent en possession de leurs fiefs du
Capicorsu et de leur seigneurie de
San Columbanu, et les
Spinola retrouvent leur maison de
Bastia.
Publication, à
Florence de la troisième et quatrième partie de l'œuvre
Istoria del Regno di Corsica, de l'abbé florentin
GIOVACCHINO CAMBIAGI.
Début de la construction des tours de
Bucugnà,
Vizzavona et
Vivariu, ordonnée par
LOUIS XV, pour abriter la garnison.
A
A Porta d'Ampugnani, naissance de
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI, futur
Comte d'Empire.
A
Calacuccia, fin de la
vindetta (voir
1767). Elle aura provoqué 36 morts.
A
Corti, la garnison française transforme quelques terres incultes en jardins.
A
Aiacciu, la
Confrérie de San Roccu (voir
1600) compte 800 matelots.
1773:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
8 Mars:
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque du
Nebbiu, devient évêque de
Sagone et
FRANCESCO CITTADELLA est nommé évêque du
Nebbiu.
Juin:
Le subdélégué de
Calvi, le juge royal
DUVAL, se plaint de la difficile rentrée des impôts. De nombreux
Corses ne peuvent payer les deux premiers quarts provisionnels de la
Subvention (voir
1770), sans compter le rappel des années échues.
6 Juin:
L'écrivain anglais
JAMES BEATTIE, dans son
Journal de Londres, décrit sa rencontre à
Londres avec
PASQUALE PAOLI.
1er Juillet:
Un recensement des
Grecs à
Aiacciu donne 150 familles pour un total de 428 personnes. Leurs représentants, parmi lesquels
GIORGIO MARIA STEPHANOPOLI, reprennent contact avec l'intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES, afin de récupérer leurs terres de
Paomia (voir
1771).
Août:
Elections des officiers municipaux (
pudesti,
Padri di U Cumunu, greffiers et huissiers), en application l'
Edit de Mai (voir
1771).
L'ensemble des pièves désigne par ailleurs trois députés (un par ordre) qui siègeront à l'
Assemblée des Provinces. De plus, les pièves doivent, au cours de deux jours de session, choisir leurs membres appelés à siéger à l'
Assemblée des Etats de Corse.
L'
Assemblée Provinciale de
Sarté-Bunifaziu, qui compte 2236 feux, a droit à six députés (un député de chaque ordre par millier de feux):
deux du
Clergé (
FRANCESCU ANTONIU QUILICI,
piuvanu de
Porti Vechju, et
MARINU MELA,
piuvanu de
Bunifaziu,
deux de la
Noblesse, et deux du
Tiers Etat.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est lieutenant colonel du
Régiment Provincial de l'île de Corse.
25 Septembre:
Le
Comte de MARBEUF accorde aux
Grecs d'
Aiacciu (voir
1771), l'autorisation de construire 120 maisons sur le site de
Carghjese, près de
Paomia,
comprenant les territoires de
Paomia,
Revinda,
Salogna et
L'Ombriccia di Peru.
Octobre:
On dénombre à ce jour 150 prisonniers corses qui sont enfermés dans le
Fort Lamalgue, à
Toulon.
8 Novembre:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Troisième Assemblée des Etats de Corse.
Elle comprend 69 députés, 23 pour chaque ordre (dont
GHJUVANNI AGOSTINU PIETRI,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, fils de
ROCCU FRANCESCU,
FILIPPU FILIPPI et
GHJUVANNI BATTISTA ROCCASERRA.
Les commissaires du
Roi sont toujours le
Comte de MARBEUF, président de l'Assemblée, et l'
Intendant BARTHELEMY COLLA de PRADINES.
La grande préoccupation des parlementaires corses est toujours le montant et la répartition de la
Contribution, c'est à dire de la masse fiscale. Un aménagement est consenti par les commissaires.
Il est formé un
Comité de 23 membres,
afin de concilier les intérêts du Roi et eux de la Nation. On choisit les 16 commissaires des juntes, et on élit les
Nobili Dodeci parmi lesquels
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA et
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI.
25 au 27 Novembre:
Ces trois séances de l'
Assemblée des Etats de Corse sont, en partie, consacrées à l'instruction civique, avec le rétablissement de
l'
Università di Corti (avec quatre facultés:
Théologie,
Droit,
Médecine et
Arts), et l'ouverture de quatre collèges (
Bastia,
Aiacciu,
Cervioni et
Calvi), deux pensionnats et d'écoles de l'intérieur, dans les chefs-lieux des pièves qui en auront le plus besoin.
Les deux principaux responsables du
Plan Terrier,
TESTEVUIDE et
BEDIGIS (voir
1770) écrivent à l'intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES, pour se plaindre des incessantes attaques de bandits contre leurs géomètres.
L'
Assemblée des Etats de Corse demande, et obtient, du
Trésor Royal, la somme de 12000 francs pour l'assèchement des marais de
San Fiurenzu.
L'
Assemblée des Etats de Corse élit ses trois députés à la
Cour de Versailles,
afin de déposer au pied du trône de LOUIS XV l'hommage et les remerciements de la Nation corse.
Ce sont,
GHJORGHJU FLACH, pour le
Tiers Etat,
SANTU FOLACCI, pour la
Noblesse, et
FRANCESCU CITTADELLA, l'évêque du
Nebbiu, pour le
Clergé.
1er Décembre:
Fin de l'
Assemblée des Etats de Corse, après avoir tenu 19 séances.
20 Décembre:
La famille
Colonna d'Istria, est reconnue noble, depuis
VINCENTELLU d'ISTRIA (voir
1509) par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
La famille
Colonna di Bozzi, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
De très nombreux homicides sont commis depuis quelques mois en
Corse. Tel celui, à
Prunete, de l'abbé
CARLU ROSTINI, ancien aumônier au
Régiment Royal Corse, et ancien directeur de la
Stamperia.
Une petite colonie lorraine, 48 individus (la plupart des fugitifs arrêtés aux frontières du royaume et retenus dans les prisons de
Metz), s'installe à
Puretta, au sud de
Bastia, sur les bords de l'étang de
Biguglia, sur des terres pauvres et malsaines.
Suite à l'abolition de l'
Ordre des Jésuites par le pape
CLEMENT XIV, fermeture définitive du collège des
Jésuites de
Bastia (voir
1770).
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA (voir
1748) est avocat au
Conseil Supérieur de la Corse.
De
1771 à
1773, on dénombre à
L'Isulà 30 naissances, 7 mariages et 15 décès.
Les récoltes, de blé et de châtaignes notamment, sont très mauvaises cette année encore.
Les habitants de
La Marana réclament l'assainissement de
Biguglia et de la zone marécageuse.
Devant l'évidence que le châtaignier rend d'inappréciables services, et qu'il ne peut être aisément remplacé, l'interdiction de planter des châtaigniers (voir
1771) est révoquée.
A
Amsterdam, parution d'une
Histoire Universelle,
Tome 36, d'une
Société de Gens de Lettres, dans laquelle on trouve, entre autre, une
Histoire de l'Isle de Corse.
1774:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
7 Janvier:
Un détachement de
13 soldats du
Provincial Corse tire sur la population civile non armée de
Palasca. Il y a de nombreux blessés.
19 Janvier:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Giubega, de
Calvi, sur preuves de
1567.
Février:
Arrivée en
Corse de
NICODEMU PASQUALINI, de
Castineta di Rustinu, envoyé sur l'
Ile par
CLEMENTE PAOLI.
Il se rend d'abord à
A Croce, puis dans le
Rustinu, en
Balagna, à
Salgetu, dans l'
Ampugnani et en
Tavagna.
5 Février:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Simoni de Petriconi, de
Soriu.
6 Février:
A
Castifaù, un colonel du
Provincial Corse et un capitaine de la
Légion Corse sont pris sous le feu d'une dizaine de
Paolistes. Le capitaine est tué et le colonel fait prisonnier.
17 Février:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de
VINCENTE FILIPPU et
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA et de leur famille de
Bastia.
3 Mars:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de
GHJUVAN BATTISTA CATTANEO et de sa famille, d'
Aiacciu, d'origine génoise et noble.
7 Mars:
Une circulaire ministérielle demande l'élaboration de mémoires donnant la description locale et militaire de l'Isle. Les différents ingénieurs du
Roi sont chargés de ce travail.
11 Mars:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de
COSIMU MARIA de CASALTA et de sa famille de
Bastia, depuis
ANTONE CARLU di CASALTA (voir
1564).
18 Mars:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Questa, de
Calvi, depuis
OTTAVIU QUESTA (voir
1570).
19 Mars:
Apparition en
Corse, de la première loge officielle de
Franc-Maçonnerie, la
Parfaite Union, d'obédience du
Grand Orient. On y trouve quatorze
Maîtres Maçons, dont le
Comte de MARBEUF,
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN, intendant et chirurgien, et
COSTER, procureur général.
Cette loge fondera deux
Ateliers en
Corse, la
Sincère Amitié, à
Corti, à laquelle appartient
FRANCESCU de GAFFORI, et les
Amis Constans, à
Bastia.
Arrivée en
Corse, de
Toscane, de
TESEU di PETRALBA, pour tâter le terrain et le patriotisme corse de quelques hommes dont le colonel
CESARE MATTEU de PETRICONI. Avec
NICODEMU PASQUALINI qui tient, lui, le maquis de
Petralba, et
TOMASU CERVONI, de
Suveria, ils doivent organiser, dans le
Niolu, avec
CESARU d'OREZZA,
GHJUVAN PETRU GIAMPETRI,
PAULU CAPELLINI, de
Suveria,
GUIDONI,
PACE MARIA FALCONETTI,
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà,
SAVERIU VALENTINI et ses six frères, et d'autres, une insurrection générale. Mais le complot, dénoncé sans doute par
GHJUVAN PETRU GIAMPETRI, est vite dévoilé au
Comte de MARBEUF. La répression est féroce.
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, et d'autres, sont emprisonnés à
Toulon.
28 Mars:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Avogari de Gentile, de
Ruglianu.
31 Mars:
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI est capitaine au
Régiment Royal Corse.
Une
Cunsulta, réunie dans le
Capicorsu, sur les hauteurs du
Monte Stellu, mobilise des partisans
Naziunali. Il y est décidé de marcher sur
Corti.
11 Avril:
Arrêts du
Conseil d'Etat: Travaux à l'étang de
Diane pour ramener la salubrité dans les terres de
Mariana (on dénombre plus de 600 morts parmi les militaires français à cause des fièvres et du paludisme) et les rendre cultivables, prise en charge des enfants trouvés (
I Truvatelli) recueillis à l'hospice de
Bastia.
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Cuttoli, de
Curtichjatu.
24 Avril:
Tout navire est tenu de régler un droit d'ancrage proportionnel à son tonnage, dès qu'il touche un port de
Corse. Ce droit est perçu par le
Receveur des Domaines.
L'intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES souligne la cherté actuelle des grains et la difficulté à s'en procurer.
L'arrêté accordant aux
Grecs d'
Aiacciu l'autorisation de construire 120 maisons sur le site de
Carghjese, à trois kilomètres de
Paomia, comprenant les territoires de
Paomia,
Revinda,
Salogna et
L'Ombriccia di Peru (voir
1773), est promulgué).
Le
Français JOUVENNE, en poste à
L'Isulà, informe l'intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES que
les derniers jours de ce mois il y aura une révolte générale de la Corse. Certains nomment même le jour… ce sera le Vendredi Saint… les Corses ne cherchent que l'occasion de retrouver leur prétendue liberté.
29 Avril:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Fabiani, de
Balagna, depuis
GHJUVANNONE FABIANI (voir
1569).
Mai:
Dans le
Niolu, les habitants de
Castirla prennent les armes et s'insurgent.
Le
Comte de MARBEUF fait arrêter
CESARU d'OREZZA. Une soixantaine de chefs de pièves du
Niolu prend alors les armes, soit 400 hommes en tout.
10 Mai:
A
Versailles, décès du
Roi de France LOUIS XV.
Le
Comte de MARBEUF est appelé à la
Cour de Versailles par la mort de
LOUIS XV. Le
Comte de NARBONNE assure l'intérim du gouvernement de l'
Ile.
Il ordonne le désarmement complet, et ses hommes arrêtent, expédient à
Toulon, ou pendent sans discernement et sans jugement tout suspect de posséder une arme. Il fait annoncer que les suspects se présentant spontanément à lui auront la vie sauve et la permission de quitter la
Corse avec un sauf-conduit. Dans le cas contraire, ils seront poursuivis, ainsi que leur famille, jusqu'à la fin de leurs jours.
30 Mai:
ANGELO ODARDO STEFANINI, l'évêque de
Mariana-Accia, célèbre, en l'église
San Ghjuvan Battista à
Bastia, une messe pour le repos de l'âme du
Roi LOUIS XV.
Juin:
Les
Niulinchi se soulèvent. Emmenés par
TOMASU CERVONI,
PAULU CAPELLINI et
u duttore PAULU ANDREANI, ils parcourent les pièves de
Talcini,
Boziu,
Vallerustie et
Rustinu.
Ils attaquent un détachement de soldats français, faisant de nombreux morts.
Le
Comte de NARBONNE et le
Général de SIONVILLE, avec seize bataillons regroupés à
Merusaglia, prennent la route du
Niolu, en passant par la
Scala di Santa Regina, un chemin si propice aux embuscades.
21 au 24 Juin:
Les
Français parviennent à encercler et à prendre une grande partie des insurgés. Douze sont immédiatement jugés, dont onze sont condamnés au supplice de la roue, puis pendus sur-le-champ (
CESARU ACQUAVIVA, dit
Ciccione, 32 ans, agriculteur,
RAIMONDU ACQUAVIVA, 36 ans, de
L'Aquale di Niolu, agriculteur,
ANTONE ALBERTINI, 36 ans, dit
Ricciattu, de
Corscia, berger,
GHJUVANNI ALBERTINI, 48 ans, de
E Lubertacce, agriculteur,
MARCU MARIA ALBERTINI, 17 ans, de
Corscia, agriculteur,
GHJUVAN STEFANU ALBERTINI, 35 ans, de
Corscia,
DON-IGNAZIU GERONIMI, 40 ans, de
Bonamanacce, commune de
Calacuccia, berger,
GHJUSEPPU MARIA LUCIANI, 38 ans, de
Sidossi, commune de
Calacuccia, berger,
DON-IGNAZIU MAESTRACCI, 24 ans, de
Corscia, agriculteur,
GHJUVAN FRANCESCU MATTEI, 40 ans, podestat de
Corscia, et
ANGHJULU ROMANU GIANMARCHI (ou
ANGHJULU ROMANI ?), 26 ans, de
Corscia), berger),
le douzième,
MATTEU MATTEI, 23 ans, de
Corscia, berger, bénéficie d'un sursis.
51 autres
Niulinchi, dont le curé de
Corscia, l'abbé
BENOIST ALBERTINI, sont envoyés à
Bastia, d'où ils seront expédiés à
Toulon, au fort
Lamalgue, pour y mourir de faim ou de maladies.
Le responsable du tribunal ambulant de la maréchaussée et de l'instruction judiciaire à l'encontre des
Niulinchi est
FRANCOIS WALLET de MERVILLE, prévôt général des armées et maréchaussée de la
Corse.
L'exécution sur le terrain est du ressort du
Général de SIONVILLE qui désigne lui-même les branches du châtaignier, situé à
Annunziata, sur la commune de
Corscia, auxquelles sont pendus les condamnés.
NICODEMU PASQUALINI est à
Aleria, où il s'est barricadé dans le fort.
Le
Comte de MARBEUF, avec son artillerie, enserre la redoute. Le
Corse, avec une quinzaine d'hommes, résiste, tient quatre jours, puis disparaît. Il se réfugie dans le
Capicorsu, d'où il finira par s'embarquer pour
Livourne.
Août:
Une discorde désunit les
Grecs de
Corse au sujet du choix de l'emplacement de
Carghjese pour leur installation, car le site est touché par le paludisme.
Août et Septembre:
GHJUVAN CARLU GUIDUCCI (voir
1769), un autre exilé, de
Santa Lucia di Talcini, rentre lui aussi en
Corse, pour provoquer de nouveaux troubles. Le
Comte de MARBEUF réagit très vigoureusement: il fait pendre tous ceux, hommes et femmes, soupçonnés d'avoir été ses complices dans le
Boziu.
Le village de
Poghju Marinacciu est brûlé, et la maison de
GHJUVAN CARLU GUIDUCCI rasée. Ce dernier est arrêté, avec ses amis
PAULU CAPELLINI et
u duttore PAULU ANDREANI, de l'
Ampugnani.
Ils sont déportés à
Toulon, où ils mourront, peu après.
Autour du couvent
San Francescu di Caccia, à
Castifau, affrontements terribles qui font de très nombreuses victimes entre soldats français et des fidèles de
PASQUALE PAOLI (parmi lesquels
ANTONIU GENTILI, de
San Fiurenzu, futur général de la
République) emmenés par les patriotes de
TOMASU CERVONI, eux aussi exilés de
Toscane, lesquels seront jugés et condamnés à mort.
La chasse aux patriotes continue. Dans le
Vallerustie,
PACE MARIA FALCONETTI, de
Loriani di Vallerustie, détrousse les convois militaires et abat leur escorte sans pitié. Sous la promesse d'avoir la vie sauve et la protection de
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, il se rend, avec ses amis, au
Comte de MARBEUF.
Lui aussi est déporté à
Toulon, où il mourra.
Le prêtre
SALVADORE, de
Stopianova, traqué, avec son neveu, par les soldats du
Comte de MARBEUF, se noie en voulant quitter l'
Ile; son neveu est arrêté, emmené à
Bastia, condamné à mort, et exécuté.
Le
Général de SIONVILLE occupe le
Niolu, et y organise une véritable dragonnade. Des maisons sont brûlées, des villages entiers saccagés.
5 Septembre:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Pozzo di Borgo, d'
Aiacciu.
Un arrêt du
Conseil d'Etat révoque l'édit du
2 Août 1771, et reconnaît la nécessité des châtaigniers
comme moyen de subsistance et objet de commerce avantageux.
Octobre:
Après le
Niolu, le
Boziu et le
Vallerustie, le
Général de SIONVILLE s'attaque à la
Balagna.
3 Octobre:
Un groupe de 30
Corses, parmi lesquels
GHJUVAN PAULU QUILICI, de
Spiluncatu, est arrêté par les
Français en
Balagna. Ils sont enfermés dans la prison de la citadelle de
Calvi et déportés à la prison de la
Grosse Tour de
Toulon.
21 Octobre:
188
Corses sont envoyés dans les geôles du
Fort Lamalgue et de la
Tour Royale , à
Toulon.
La famille
de Rocca Serra, de
A Sarra di Scupamena,
Quenza,
Sarté,
Porti Vechju,
Santa Lucia et
Livia, est confirmée noble par un nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
23 Octobre:
213
Corses sont envoyés dans les geôles du
Fort Lamalgue et de la
Tour Royale , à
Toulon.
Novembre:
Après s'être évadé de la forteresse de
Toulon,
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, revient de
Sardaigne, et débarque à
Aiacciu, avec son lieutenant
FRANCESCU de FIORI, et 45 hommes. Il arrête, enlève les gens les plus aisés,
Corses ou
Français, dont il exige une rançon élevée.
600 hommes du
Comte de NARBONNE se lancent à ses trousses, et presque tous ses parents et les bandits de sa troupe sont arrêtés. Isolé, il demande à se rendre, mais ses conditions sont refusées. Après avoir fait embarquer ses enfants pour la
Sardaigne, il prend alors le maquis de
Pentica, sur les crêtes du
Monte d'Oru.
Puis, il s'exile en
Sardaigne, puis en
Toscane, d'où
CLEMENTE PAOLI l'envoie à
Londres, auprès de son frère
PASQUALE.
Le
Général de SIONVILLE s'en prend au
Fiumorbu, dont les habitants ne semblent pas offrir les garanties de fidélité attendues. Il envoie sur place
RAFFAELLE de CASABIANCA (voir
1768) pour y mettre bon ordre.
Celui-ci doit soumettre la région à n'importe quel prix. Il gagne la confiance des rebelles en leur promettant liberté et amnistie, puis il les fait arrêter, enchaîner et égorger.
12 Novembre:
267
Corses sont envoyés dans les geôles du
Fort Lamalgue et de la
Tour Royale, à
Toulon.
29 Novembre:
Une autre branche de la famille
Colonna de Cesari-Rocca, de
Porti Vechju, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse (voir
1772).
Décembre:
Il y a désormais près de 400 prisonniers corses qui croupissent, enterrés vivants, dans les souterrains de la
Tour Royale et du
Fort Lamalgue de
Toulon.
Naissance, à
Zicavu, de
ANTONIU DUMENICU ABBATUCCI, fils de
GHJACUMU PETRU.
L'Intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES est rappelé à
Paris. Il est jugé trop favorable au
Comte de NARBONNE par le
Comte de MARBEUF.
Le Régiment Royal Corse est désormais en garnison à Marseille (voir 1765). .JACOBU MASSEI (voir
1770), en est un des capitaines.
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Gentile, de
Calcatoghju et des familles
Pernici,
Quenza,
Pruno et
Fraticelli.
Le
Duttore CARLU GRIMALDI d'ESDRA est député de la
Noblesse de la province de
Bastia.
Trois membres de la famille
Romei (voir l'assassinat de
GHJUVAN PETRU GAFFORI en
1753),
FILIPPU MARIA,
PASQUINU et
ANTONIU, qui avaient participé à l'embuscade mais qui n'avaient pas tiré, se font reconnaître innocents par le
Conseil d'Etat.
GHJACUMU MARIA da PONTE est nommé procureur du
Roi à
Aiacciu.
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque de
Sagone, rappelle l'ancien recteur de l'
Università di Corti FRANCESCU ANTONIU MARIANI, retiré à
Pérouse, pour le nommer à la direction du
Collège de
Calvi.
A
Bastia, parution de
Origine e discendenza della famiglia Colonna d'Istria, par
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, dans lequel est dressée la généalogie de la
Maison d'Istria.
Un officier du
Régiment de Picardie publie ses
Mémoires d'un Officier du Régiment de Picardie relatant son séjour en
Corse. L'auteur est resté trois ans sur l'
Corse. Ses mémoires débutent par une lettre justificative du
Marquis de CURSAY et une autre du
Marquis FRANCOIS CLAUDE de CHAUVELIN sur les évènements de
1747.
Publication, à
Florence de la quatrième partie de
Istoria del Regno di Corsica, de l'abbé florentin
GIOVACCHINO CAMBIAGI.
En
Amérique, les
Fils de la Liberté, émanation de la maçonnerie américaine, se font appeler
The Brothers of Paoli, et signent leurs documents du sigle
PP.
1775:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
Janvier:
La Corse compte 122000 habitants (
Aiacciu en compte 4000).
Plus de 450
Corses sont détenus dans les geôles du
Fort Lamalgue et de la
Tour Royale, à
Toulon.
FILIPPU ROCCATAGLIATA est le podestat d'
Aiacciu. Il a avec lui les
Padri di U Cumunu
SEBASTIANU COLONNA d'ORNANO et
ANTONIU PADOVANI.
L'Intendant
BARTHELEMY COLLA de PRADINES quitte la
Corse. Il sera remplacé par l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN.
PAULU BATTISTA CATTANEO, procureur à l'
Amirauté de Bastia, assesseur à la
Prévôté Générale, est secrétaire interprète au
Conseil Supérieur de la Corse.
DIMITRIU STEPHANOPOLI de COMNENE, avocat au
Conseil Supérieur de la Corse, récuse l'emplacement de
Carghjese, qu'il juge
pernicieux et inhabitable, en tant que nouveau village pour les
Grecs de
Corse (voir
Août 1774).
Mars:
Une enquête de deux experts, les docteurs
NICOLAS STEPHANOPOLI et
ROULLET, conclut à la parfaite qualité de l'emplacement de
Carghjese.
Avril:
Retour de
Versailles du
Comte de MARBEUF. Il ramène avec lui le nouvel intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN.
6 Avril:
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN prend ses fonctions.
7 Avril:
La famille
Poli, de
Cervioni, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
POLO POLI, originaire de
Nice et fixé en
Corse au XVIème siècle.
26 Avril:
Une ordonnance porte l'effectif du
Régiment Royal Corse à 2 bataillons par l'incorporation des 9 compagnies d'
Infanterie de la
Légion Corse (voir
1771), qui est ainsi dissoute.
Le régiment quitte sa garnison de
Marseille pour s'installer à
Dinan pour assurer la surveillance des côtes atlantiques.
30 Avril:
Les conventions du
Roi sont portées à la connaissance des
Grecs de
Carghjese. 97 familles quittent alors
Aiacciu et ses environs pour s'installer dans leurs nouvelles demeures. Chaque famille reçoit un hectare cultivable; 250 personnes peuplent le nouveau village, qui n'est pas encore terminé.
7 Mai:
Naissance à
Fuzzà de
COLUMBA CARABELLI qui servira de modèle à
PROSPER MERIMEE.
20 Mai:
SIMONE d'ISTRIA, dit
Gallone (voir
1749), d'
Ulmetu, est reconnu noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse. Sa famille, branche des seigneurs féodaux de l'
Istria, prend désormais le nom de
Galloni d'Istria.
A
Munticellu, décès de
FRANCESCU ORTICONI (voir
1710).
25 Mai:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Quatrième Assemblée des Etats de Corse.
Elle est présidée par le
Comte de MARBEUF et l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN, les séances ordinaires étant présidées par les évêques
FRANCESCU MATTEU GUASCO (
Sagone) et
BENEDETTO ANDREA DORIA (
Aiacciu).
Les délibérations de cette assemblée reflètent la profonde rivalité entre le
Comte de MARBEUF et le
Comte de NARBONNE.
On y trouve aussi une espèce de révolte générale contre le
Comte de MARBEUF, à qui on reproche son excès d'autorité. La majorité des députés est gagnée à la cause du
Comte de NARBONNE.
6 Juin:
Septième séance de l'Assemblée des Etats de Corse. On y traite de l'instruction publique, de l'
Università di Corti et des collèges.
9 Juin:
La famille
Pozzo di Borgo, d'
Alata, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
10 Juin:
L'
Assemblée des Etats de Corse décide que la
Subvention sera portée à 186486 livres jusqu'à la fin du
Plan Terrier (120000 pour le
Roi, le reste pour la
Corse).
Cette séance désigne les députés à la cour du nouveau
Roi de France LOUIS XVI:
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, pour le
Clergé,
CESARE MATTEU de PETRICONI, pour la
Noblesse et
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), déjà
Député de la région de
Vicu, ardent paoliste, de retour d'exil d'
Amérique (voir
1771), pour le
Tiers Etat, tous partisans du
Comte de NARBONNE.
13 Juin:
DUMENICU SANTINI, le nouvel évêque du
Nebbiu, propose une circulaire destinée aux officiers municipaux de
Corse, afin de réglementer le paiement de la
Subvention, pour la rendre moins difficile à supporter aux contribuables.
19 Juin:
Cette séance de l'
Assemblée des Etats de Corse porte sur la promotion de l'agriculture et le développement des manufactures dont il n'existe aucune trace en
Corse.
Le sort des prisonniers à
Toulon, le rachat des captifs, le problème des enfants trouvés (
I Truvatelli), sont les sujets également traités.
20 Juin:
Lors de cette séance de l'
Assemblée des Etats de Corse,
Sarté demande une école à deux maîtres pour
Bunifaziu.
Un plan d'éducation, en cinq titres, est présenté à l'assemblée par l'évêque
BENEDETTO ANDREA DORIA.
Il traite de la formation des collèges, de la distribution des classes, des vacances, du programme des études, du principal ou recteur, des professeurs ou régents et des écoliers.
21 Juin:
Un cahier de doléances est présenté par l'assemblée. Il regroupe une vingtaine de demandes faites au
Roi. Le
Comte de MARBEUF, mécontent de la teneur de ce cahier, cherchera à en punir les responsables,
CESARE MATTEU de PETRICONI et
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria.
22 Juin:
A
Bastia, fin de la
Quatrième Assemblée des Etats de Corse, après 24 séances.
Septembre:
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, l'un des trois députés délégués à la cour du
Roi de France LOUIS XVI quitte la
Corse pour
Versailles.
15 Septembre:
La famille
Pozzo di Borgo, d'
Alata, est confirmée noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
21 Septembre:
Le
Comte de MARBEUF tombe gravement malade après une visite effectuée à
Carghjese.
6 et 22 Octobre:
A
Vicu, sont ressenties des secousses sismiques, dont le bruit ressemble à l'explosion d'une mine, et dont la dernière a renversé une maison à
Vicu et une au hameau de
Chigliani (voir
1755).
10 Novembre:
ANTONIU MARIA CASTELLI et sa famille d'
Aiacciu, sont reconnus nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Décembre:
Le
Comte de MARBEUF, guéri, reprend ses fonctions.
10 Décembre:
Déclaration du
Roi prenant des mesures contre l'utilisation des armes à feu pendant les offices.
12 Décembre:
JACQUES TURGOT,
Contrôleur Général des Finances prend une ordonnance d'amnistie facilitant l'installation de tous ceux (repris de justice, déserteurs de l'
Armée Royale, volontaires) désireux de s'installer en
Corse pour former des établissements.
15 Décembre:
La branche de la famille
d'Ornano, d'
Aiacciu, est confirmée noble par un nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse (voir
1771).
MARCU ANTONIU COLONNA-CECCALDI, de
Calvi, est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
Il sera commandant de la place de
Calvi.
CESARE MATTEU de PETRICONI, pour la
Noblesse, et
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), pour le
Tiers Etat, les deux autres députés délégués à la cour du
Roi de France LOUIS XVI quittent à leur tour la
Corse pour
Versailles.
Décès de
GHJUVANNI RAMOLINO, grand-père de
LITIZIA BUONAPARTE.
Le chevalier
PASSANI, de
Curbara, est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
FRANCESCO CITADELLA devient évêque de
Mariana-Accia. Il succède à
ANGELO ODARDO STEFANINI (voir
1772).
Suite au départ de nombreux officiers qui la compose, la loge maçonnique de la
Sincère Amitié, à
Corti, cesse ses activités (voir
1774).
COSIMU MARIA de CASALTA, de
Bastia, quitte la
Légion Corse (voir
1769).
GREGORIU SALVINI, retiré des affaires, fait réparer l'église de
Nesce, où il réside désormais.
Arrivée en
Corse de
JEAN MARCEL CADET, originaire de
Metz, qui y sera nommé
Subdélégué général de l'Intendance, puis
Inspecteur général des Mines.
Fin de la construction de la caserne (
Montlaur) de
Bunifaziu (commencée par les
Génois).
Ruglianu abrite un tribunal royal et le commandant d'un détachement de troupes françaises.
Macinaghju compte 94 magasins et possède une quinzaine de bâtiments de commerce d'une vingtaine de tonneaux chacun, lesquels exportent le meilleur vin cuit de
Corse vers
Livourne. Le port accueille aussi la
Douane, un détachement de troupes dépendant de la garnison de
Ruglianu, et surtout la
Poste et ses navires chargés de toute la correspondance avec le continent.
1776:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
Janvier:
Le mauvais temps prive la
Corse de liaisons maritimes.
Le
Comte de MARBEUF intervient spécialement pour négocier l'alliance entre
CARLU BUONAPARTE, député de la
Noblesse, et
GERONIMU POZZO di BORGO, député du
Tiers-État, quoique gentilhomme.
CARLU BUONAPARTE est toujours assesseur de la juridiction royale d'
Aiacciu.
17 Janvier:
Publication, à
Paris, du
Tome 3 de
l'Histoire des Révolutions de Corse, par l'abbé
de GERMANES, vicaire général de
Rennes. Ce dernier sera pressenti pour être le directeur de l'
Università di Corti.
Les
Grecs d'
Aiacciu (voir
1773), ont enfin terminé la construction des 120 maisons, accordée par le
Comte de MARBEUF, sur le site de
Carghjese. Elles sont toutes de même type, et alignées le long de quatre rues droites et en fer à cheval, avec l'église au milieu.
Février:
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN adresse au comte
CLAUDE LOUIS de SAINT GERMAIN, ministre de la
Guerre, un
Plan sur l'établissement des collèges en Corse, dans lequel est soulevée la question de
la création d'une université dans la ville de Corté.
19 Février:
Reconnaissance de noblesse, par le
Conseil Supérieur de la Corse, de la famille
Tomei, de
Luri.
17 Avril:
Naissance à
A Venzulà, de
FRANCESCU LUIGGI de CASBIANCA, colonel de gendarmerie, maréchal de camp honoraire, chevalier de l'
Ordre de Saint Louis et de la
Légion d'Honneur.
27 Mars:
Reconnaissance de noblesse, par le
ConseilSupérieur de la Corse, de la famille
Avogari de Gentile, de
Nonza.
Le
Comte de MARBEUF est toujours fortement affaibli par sa maladie.
Des bruits d'amnistie générale se confirment.
Juillet:
Trente
Corses s'évadent du
Fort Lamalgue, à
Toulon. Seize d'entre eux sont rattrapés, trois sont tués par les soldats et les habitants du lieu.
25 Août:
LOUIS XVI accueille favorablement les trois députés corses
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES,
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone) et
CESARE MATTEU de PETRICONI.
Ce dernier lui présente le cahier de doléances (63 paragraphes) émis par la
Quatrième Assemblée des Etats de Corse, et dénonce la politique néfaste (en 29 griefs) et le comportement du
Comte de MARBEUF.
Celui-ci doit de n'être pas rappelé à
Paris qu'au soutien de son parent l'abbé
de MARBEUF et au témoignage de deux
Nobili Dodeci. Le
Roi renonce aux 60000 livres que la
Corse lui doit au titre du logement des troupes royales, et ramène, pour une durée de huit ans, la
Subvention à 120000 livres.
L'évêque d'
Aleria JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES insiste auprès du
Roi sur la demande unanime des
Corses concernant l'ouverture de l'
Università di Corti.
10 Septembre:
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN envoie à
Versailles deux paires de bas se soie corse, fabriqués à
Bastia.
30 Septembre:
LOUIS XVI promulgue une totale amnistie pour les exilés de
Toscane, sauf pour les conjurés d'
Oletta (voir
1769), et fait libérer de nombreux prisonniers de la forteresse de
Toulon.
Le territoire d'
Aleria est érigé en vicomté en faveur de
GHJUSEPPU MARIA de CASABIANCA, lieutenant-colonel de dragons.
La famille
Biguglia, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Le
Corse DUMENICU SANTINI devient évêque du
Nebbiu à la place de
FRANCESCU CITTADELLA.
3 Octobre:
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), sur les conseils de
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, et du
Ministre de la Guerre français, le comte
CLAUDE LOUIS de SAINT GERMAIN, est à
Londres auprès de
PASQUALE PAOLI, auquel il plaide, sans le convaincre, le rapprochement de la
Corse et de la
France.
LISANDRU ORDIONI (voir
1758>) est engagé volontaire au
Régiment Royal Corse.
Novembre:
Ouverture des collèges d'
Aiacciu,
Cervioni et
Calvi (dont les créations ont été décidées en
1773).
25 Novembre:
La famille
de Matra, de
Matra, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation ininterrompue depuis
OTTOBRINU di MATRA (voir
1601).
21 Décembre:
La famille
Abbatucci, de
Zicavu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, établissant la filiation depuis
PAULU MARIA ABBATUCCI (voir
1561).
La famille
Costa est confirmée noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Fin de la construction des tours de
Bucugnà,
Vizzavona et
Vivariu (voir
1772).
Monsieur
De la CHAPELLE, médecin des troupes françaises en
Corse (voir
1765), de retour à
Paris, signale l'existence de la source des eaux d'
Orezza, et de ses propriétés.
A
E Muracciole, près de
Vivariu, naissance de
ANTONIU MARIANI, futur baron, chef de division de l'
Administration Centrale du
Déparement du Golu, adjoint aux commissaires de guerre, secrétaire du ministre français dans l'ancienne
Ligurie, et secrétaire du cabinet du
Roi Jérôme de Westphalie.
Tentative de colonisation de
La Paratella, dont les terres sont attribuées à
JEAN VINCENT de SESTRIERES (commandant la place de
L'Isulà), sous le nom de
Marquisat de Murat.
Naissance à
Bastia de
DUMENICU CESARU FRANCESCHETTI, futur général dans l'armée de
MURAT.
Edition, à
Paris, de
Essai sur l'Ile de Corse, par
CHARLES FRANCOIS DUPUY.
La Corse compte 126041 habitants, y compris la troupe et les étrangers résidant sur l'Ile.
1777:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
Janvier:
La famille
Benedetti, d'
Ota, grâce aux actions de
BONAVENTURA BENEDETTI (dit
Venturone), obtient ses lettres patentes d'anoblissement.
FRANCESCU MONTERA, de
Corti, est avocat au
Conseil Supérieur de la Corse.
12 Mars:
Une autre branche de la famille
Colonna de Cesari-Rocca, de
Porti Vechju, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse (voir
1774).
14 Mars:
LOUIS XVI répond au cahier de doléances émis par la
Quatrième Assemblée des Etats de Corse (voir
Juin 1775).
4 Avril:
Le
Comte de MARBEUF n'arrête pas de solliciter de
LOUIS XVI la dotation en fief perpétuel de la région de
Carghjese Paomia, avec le titre de
Marquis.
Mai:
Le
Comte de MARBEUF est de retour en
Corse, après avoir été à
Versailles avec les trois députés délégués corses. Malgré ses adversaires, qui voulaient le faire remplacer par le
Comte de NARBONNE, il est plus fort que jamais. Mais la maladie est là.
Le
Comte de NARBONNE est rappelé en
France, et son parti, en
Corse, est très affaibli.
A
Calinzana, au cours d'une houleuse assemblée villageoise, les chefs de famille réclament le départ de
JEAN VINCENT de SESTRIERES de
La Paratella.
11 Mai:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Cinquième Assemblée des Etats de Corse.
Elle est présidée par le
Comte de MARBEUF (malade, il se montre peu), et par l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN, les séances ordinaires étant présidées par
BENEDETTO ANDREA DORIA, évêque d'
Aiacciu, le greffier de l'assemblée étant
LURENZU GIUBEGA.
60 députés, élus par les provinces y participent (18 du
Clergé, 18 de la
Noblesse et 24 du
Tiers Etat).
Les séances sont houleuses, et
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, s'en prend ouvertement au
Comte de MARBEUF au sujet de la
Subvention.
Un pamphlet antifrançais
La Corsica a'suoi figli (dont l'auteur serait
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI) est distribué.
TIMOTEU BARTOLI, d'
Ochjatana,
pievanu de
Nuvella, est député du
Clergé à la
Cinquième Assemblée des Etats de Corse.
4 Juin:
Les
Etats de la Corse désignent les rédacteurs du projet de
Code Civil Corse. Parmi ceux-ci, le juriste
ANTONIU BONACCORSI, le
Duttore FRANCESCU GIANNETTINI...
21 Juin:
Nouvelle séance de la
Cinquième Assemblée des Etats de Corse. Les députés s'en prennent aux commissaires du
Roi, estimant que ces derniers empêchent de libres délibérations.
23 Juin:
LOUIS XVI, suite au cahier de doléances émis par la
Quatrième Assemblée des Etats de Corse (voir
Juin 1775), et à cause du mécontentement de plus en plus grand du
Comte de MARBEUF, décide d'écarter
CESARE MATTEU de PETRICONI et
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria.
Le député de la province de
Corti,
AUGUSTINU ADRIANI propose qu'
il soit établi une maison d'éducation pour les jeunes filles pauvres, école où celles-ci pourraient, en même temps, s'instruire dans les ouvrages manuels qui pourraient mieux convenir à la capacité et à la disposition de chacun.
30 Juin:
La
Cinquième Assemblée des Etats de Corse donne 6000 livres pour l'assèchement des marais des
Salines, près d'
Aiacciu, et 8000 pour les étangs de
Pagliazza, près de
Calvi.
2 Juillet:
Le
Roi accorde 22000 livres pour une citerne destinée à alimenter la fontaine d'
Aiacciu.
5 Juillet:
CESARE MATTEU de PETRICONI reçoit sa lettre de cachet qui l'expédie à
Toulon, puis, plus tard à
Paris, et
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, reçoit la sienne qui le contraint à résidence à
Cervioni.
13 Juillet:
Fin de la
Cinquième Assemblée des Etats de Corse. Un des
Nobili Dodeci, le député
LUIGGI BELGODERE di BAGNAJA, partisan du
Comte de NARBONNE, prononce un discours que les commissaires jugent séditieux et qu'ils refusent de laisser imprimer. Le député est destitué de ses fonctions. L'assemblée vote un monument commémoratif (une plaque de marbre) au
Comte de MARBEUF.
Elle désigne une
Commission de neuf
Jurisconsultes afin de mettre de l'ordre dans le fouillis de la législation corse (le droit romain, les
Statuti di Corsica, les ordonnances royales, les us et coutumes locaux, les arrêts ou décrets du
Conseil Supérieur…). Les trois députés élus pour aller à la
Cour de France sont
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu, pour le
Clergé,
CARLU BUONAPARTE, député d'
Aiacciu, pour la
Noblesse, et
PAULU CASABIANCA, pour le
Tiers Etat (
per U Populu).
Août:
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA reçoit le titre de
Comte de Cinarca, par lettres patentes du
Roi LOUIS XVI.
Les
Colonna d'Istria seront
Comtes de Cinarca.
Octobre:
L'abbé
de GERMANES, vicaire général de
Rennes, vient inspecter les quatre collèges de l'
Ile (voir
1773. Le rapport qu'il fait est très défavorable.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est nommé lieutenant-colonel titulaire du
Régiment Provincial de l'Isle de Corse.
ANTONIU GENTILI, de
San Fiurenzu, rejoint
PASQUALE PAOLI à
Londres.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1768), est porte-drapeau du
Régiment Royal Corse.
CARLU ANTONIU QUESTA (voir
1772), est lieutenant en second au
Régiment Royal Corse.
Le chevalier
AMBROGHJU de BUTTAFUOCO, capitaine au
Régiment Provincial de l'Isle de Corse, est réformé. Il a 29 ans.
Sur la plaque de marbre à la gloire du
Comte de MARBEUF (construite à
Gênes car aucun ouvrier corse n'a voulu la tailler), est gravé:
A Louis-Charles-René Comte de Marbeuf, Commandeur de l'Ordre de Saint Louis, Lieutenant Général des troupes françaises, Gouverneur de la Corse, Président des Etats, très considéré par la prudence, la justice, l'intelligence, à cause de ses libéralités envers l'île
entière et pour que le souvenir de ses habitants fût plus attesté, tous les ordres de l'île, se félicitant du retour de cet homme éminent qui a si bien mérité de leur pays, ont fait graver sur le marbre, les sentiments d'amour depuis longtemps gravés dans leur cœur.
Adoption, par les évêques de
Corse, du catéchisme rédigé par
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu. Il est rédigé en
Français et en
Italien, et publié à 20000 exemplaires, aux frais du
Roi.
Disette de blé dans l'
Ile.
La famille
Stephanopoli de Comnene est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
A
Paris, parution de
Origine e discendenza della famiglia Colonna d'Istria, par
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, dans lequel est dressée la généalogie de la
Maison d'Istria (voir
1774).
La Corse compte 128390 habitants.
1778:
ETIENNE POGGI est podestat de
Bastia.
Nouvelle année de mauvaises récoltes. Disette de blé dans l'
Ile.
Des bruits courent sur les projets de division d'une grande partie de la
Corse en concessions. De très nombreuses demandes sont parvenues à la
France, depuis celle du
Comte de MARBEUF (voir
1777).
2 Mars:
A
Corti, naissance de
GHJUVANNI TOMASU ARRIGHI de CASANOVA, fils de
GHJACINTU, futur
Duc de Padoue.
4 Mars:
Jour des Cendres. A
Muru, la voûte de l'église de
L'Annunziazione s'effondre sur les fidèles pendant l'office.
60 personnes sont tuées (59 femmes et un vieillard).
Avril:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, lieutenant colonel du
Régiment Provincial, auteur du pamphlet
La Corsica a'suoi figli (dans lequel se trouve violemment critiquée la dictature des deux commissaires du
Roi, le
Comte de MARBEUF et l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN), est chargé d'instruire une affaire de meurtre dans le
Talavu, à
Vuttera.
FRANCESCU MARIOTTI, de
A Venzulà, est lieutenant au
Régiment Provincial Corse.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI (voir
1771), est créé comte en
France par lettres patentes.
29 Avril:
La famille
Giacomini de Porrata, de
Morsiglia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
15 Juin:
Instruction concernant les règles d'attributions des adjudications pour le recouvrement des impôts en nature.
A
Londres,
PASQUALE PAOLI adhère à la
Thatched House Tavern (ou
Lodge of the Nine Muses,
Loge des Neuf Muses), une loge maçonnique anglaise qui réunit les artistes et les membres de la noblesse.
17 Juin:
LOUIS XVI concède
par lettres patentes, en fief perpétuel, comme terres vaines et vagues, les territoires de
Paomia,
Revinda,
Salogna et
La Piana, soit environ 17000 hectares, au
Comte de MARBEUF (voir
Avril 1777).
D'autres concessions, une vingtaine, seront également attribuées, par le
Roi de France: une parcelle voisine de
Paomia à
Monsieur de VALCROISSANT (voir
1764),
Sant'Anghjulu, près d'
Aiacciu, à
GHJORGHJU STEPHANOPOLI,
Santa Ghjulia, près de
Porti Vechju, à
Monsieur de MAIMBOURG, commandant militaire de
Bunifaziu, une concession à
Porti Vechju à
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA (voir
1773), un domaine de
Chjavari à
NICOLAS FLEURY, apothicaire major de la garnison d'
Aiacciu,
Aleria à
GHJUSEPPU MARIA de CASABIANCA,
Biguglia à
MATTEU de BUTTAFUOCO, les îles
Cavallu et
Lavezzi à un dénommé
TRANI, de
Bunifaziu...
22 Juin:
La famille
Negroni de
Ruglianu, est maintenue noble par un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse sous le double nom de
Castagnola Negroni, avec la possibilité pour ses membres de ne porter que le nom de
Negroni ou de
Negrone.
Le
Comte de MARBEUF est en tournée dans l'
Ile.
Etablissement d'une conscription maritime en
Corse, motivée par l'état de guerre entre la
France et l'
Angleterre. De nombreux jeunes refusent l'incorporation et sont embarqués de force.
2 Juillet:
Fondation de la loge maçonnique, la
Sincère Amitié, à
Corti, à laquelle appartient
FRANCESCU de GAFFORI (voir
1774).
17 Juillet:
Le
Roi de France permet aux contumax de la conspiration d'
Oletta, de rentrer en
Corse.
RINUCCIU U Rossu est libéré des galères (voir
1769).
25 Juillet:
Un décret menace de peine de mort immédiate tout contumax, partisan de
PASQUALE PAOLI, pris les armes à la main. Une surveillance rigoureuse est exercée sur leurs familles.
2 Août:
A
L'Isula, la tour de
U Scalu, qui sert de poudrière, est frappée par la foudre. L'explosion est gigantesque et détruit une partie du quartier. On dénombre
6 morts (dont une femme enceinte) et de nombreux blessés.
28 Août:
Les deux commissaires royaux (le
Comte de MARBEUF et l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN) transmettent au
Directeur Général des Finances,
JACQUES NECKER, un projet de recouvrement de l'impôt de la
Subvention territoriale (voir
1770) en une
Subvention en nature de fruits (
Suvvenzione in natura di frutti) et non plus en argent.
C'est le greffier de l'
Assemblée des Etats de Corse,
LURENZU GIUBEGA, qui a cette idée, devant les difficultés qu'il y a à percevoir l'impôt en numéraire.
FRANCESCU de GAFFORI est à la tête du
Régiment Provincial de l'île de Corse.
2 Septembre:
A
Aiacciu, naissance de
LUIGGI BUONAPARTE. Son parrain est le
Comte de MARBEUF, sa marraine,
Madame de BOUCHEPORN.
Le
Comte de MARBEUF, parrain de
LUIGGI BUONAPARTE, le frère de
NABULIU, fait entrer celui-ci à l'
Ecole Militaire de Brienne, sa sœur
ELISA au couvent de
Saint Cyr, et son oncle par alliance
JOSEPH FESCH (fils de
FRANCOIS, un officier suisse avec lequel s'est remariée la mère de
LITIZIA) au séminaire d'
Aix.
Il fait également nommer
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE (voir
1755), cousin de
LITIZIA BUONAPARTE, sous-diacre à
Autun.
Enfin, il donne à
CARLU BUONAPARTE la somme de 6000 livres pour développer une exploitation de pépinière de mûriers en
Corse.
3 Septembre:
De nouvelles terres, d'une superficie égale à peu près au premier lot, sont rattachées à celles du
Comte de MARBEUF, le tout étant érigé en
Marquisat.
7 Décembre:
A
Toulon, libération du curé de
Corscia,
BENOIST ALBERTINI (voir
1774).
15 Décembre:
De
Bastia,
CARLU BUONAPARTE, en route pour
Versailles, amène ses fils
NABULIU et
GHJUSEPPU, et leur petit cousin
FRANCESCU MARIA AURELIU au collège d'
Autun.
28 Décembre:
Arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaissant la noblesse de la famille
Carabelli Fozzano, de
Fuzzà.
FRANCESCU TERAMI, de
Ruglianu, est receveur royal de l'
Enregistrement.
De nombreux
Capicorsini (une centaine) servent dans la marine française.
PETRU FRANCESCHI, sur le
Languedoc, et
GHJUVANNI CARLINI, sur le
Zélé, tous deux d'
Ersa, trouvent la mort lors de combats.
A
Paris, à l'
Imprimerie royale, édition du premier volume du
Code Corse (
Codice Corso), volumineux recueil des édits, déclarations, lettres patentes, arrêts et règlements publiés dans l'
Ile depuis la soumission au
Roi.
Cette décision est prise par les deux commissaires royaux, car la confusion est totale entre les anciennes lois et usages coutumiers, et les édits royaux, récents, qui régissent le pays, et ce malgré la création d'une commission spéciale (voir
1777).
A partir du
Tome IV, l'édition se fera à
Bastia, chez l'éditeur
BATTINI.
Edition d'une carte de la
Corse de
RIGOBERT BONNE, géographe à
Paris.
La Corse compte 130904 habitants.
1779:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
Janvier:
CARLU BUONAPARTE arrive à
Autun, où le neveu du
Comte de MARBEUF,
YVES ALEXANDRE (
1734,
1799), est évêque.
Nouvelle année de mauvaises récoltes. La
Corse étant menacée d'une grande famine,
LOUIS XVI fait envoyer dans l'
Ile un secours de 1821 cantars de blé pour les semences et 2400 cantars de farine.
La répression continue sur l'
Ile:
On déshonore, On emprisonne, On châtie, avec une extrême sévérité, toujours au nom du Roi et avec la plus grande tyrannie.
12 Février:
A
Londres,
PASQUALE PAOLI est élu membre du
Grand Chapitre de l'Arche Royale, dans la
Franc-Maçonnerie.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1760) est cadet au
Régiment Royal Corse.
Avril:
Les charges payables en nature (
Suvvenzione in natura di frutti) sont recueillies par des
Adjudicataires, qui, après avoir revendu le fruit de l'impôt, reversent directement cet argent, souvent après en avoir retiré des bénéfices, au
Trésor.
Ces adjudications sont territoriales, renouvelées tous les trois ans, se font aux enchères et sont soumises à des règles très strictes (voir
15 Juin 1778).
10 Mars:
A
Versailles, les députés
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu, pour le
Clergé,
CARLU BUONAPARTE, pour la
Noblesse, et
PAULU CASABIANCA, pour le
Tiers Etat,
sont introduits auprès de
LOUIS XVI. Ils lui remettent solennellement le cahier de doléances.
15 Mai:
NABULIU BUONAPARTE obtient une bourse du
Roi et est aussitôt admis à l'
Ecole Militaire de
Brienne, où il retrouvera
GHJACUMU de PETRICONI, le frère de
CESARE MATTEU.
25 Mai:
Lorsque
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, député de la
Noblesse, arrive à
Bastia pour participer à la
Sixième Assemblée des Etats de Corse, le
Comte de MARBEUF l'accuse d'avoir subordonné un faux témoin (
GUGLIELMU TASSO) lors de l'instruction de l'affaire de meurtre dans le
Talavu, à
Vuttera (voir
1778).
Malgré le témoignage en sa faveur de
BIANCA de ROSSI, il est arrêté sur ordre du
Conseil Supérieur de la Corse, et enfermé à
Bastia.
26 Mai:
A
Bastia, ouverture de la
Sixième Assemblée des Etats de Corse.
Elle est présidée par le
Marquis de MARBEUF et par l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN.
Les députés,
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu, pour le
Clergé,
CARLU BUONAPARTE, pour la
Noblesse, et
PAULU CASABIANCA, pour le
Tiers Etat,
de retour de la
Cour de France, sont entendus. Ensuite, les commissaires communiquent aux députés les réponses du
Roi à leurs requêtes présentées lors de la précédente assemblée.
TIMOTEU BARTOLI, d'
Ochjatana,
pievanu de
Nuvella, est député du
Clergé à la
Sixième Assemblée des Etats de Corse.
LOUIS XVI accorde 1500 livres pour la réparation de l'hôpital d'
Aiacciu (voir
1581), en très mauvais état, par
LIVIU POZZO di BORGO.
L'impôt du
Deux Vingtièmes est ramené à
Un Vingtième, payable en nature.
Les séances suivantes de la
Sixième Assemblée des Etats de Corse sont consacrées à la juridiction ecclésiastique, laquelle attaque les privilèges du pape.
Les trois députés élus pour aller à la
Cour de France sont
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, pour le
Clergé,
GHJUSEPPU DAMIANU GIUBEGA, pour la
Noblesse, et
PETRU FRANCESCU RIGO, pour le
Tiers Etat.
5 Juin:
Le verdict du procès de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est prononcé: neuf années de galères, et marque infamante au fer rouge. Ce jugement provoque une énorme émotion dans toute la
Corse.
7 Juin:
La
Sixième Assemblée des Etats de Corse demande, en vain, que la sentence du verdict du procès de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI ne soit exécutée qu'après l'arbitrage définitif du
Roi.
Bastia prend le deuil et s'arrête de travailler le jour de la sentence. Le bourreau refuse de marquer
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, qui est embarqué aussitôt pour la forteresse de
Toulon.
La
Sixième Assemblée des Etats de Corse traite du problème du dénuement de la plupart des nobles corses. Elle demande l'autorisation pour tous les aristocrates dans le besoin de pratiquer un métier.
Le
Roiest prié d'accorder sa sollicitude aux nobles corses les plus déshérités.
22 Juin:
JOSEPH FESCH est choisi par la
Sixième Assemblée des Etats de Corse, sur intervention du
Marquis de MARBEUF, pour l'octroi d'une bourse au séminaire d'
Aix en Provence.
23 Juin:
Election des
Nobili Dodeci.
Il y a cette année 22 nouveaux
Truvatelli (voir
1775).
265 au total sont à la charge du
Roi.
242 ont moins de sept ans. La
Sixième Assemblée des Etats de Corse décide d'affecter les garçons à la navigation ou à la terre, les filles seront mises en service ou en apprentissage.
24 Juin:
Fin de la
Sixième Assemblée des Etats de Corse. Le procès verbal est rédigé, il contient 23 requêtes auxquelles
LOUIS XVI doit donner suite.
LOUIS XVI rachète aux
Barbaresques, par l'intermédiaire de la
Confrérie des Trinitaires (les
Pénitents Noirs), 81 captifs corses, 57 hommes et 24 femmes ou enfants. Il lui en coûtera 250000 livres.
5 Août:
PETRU FRANCESCU CATTANEO (voir
1764) entre au service militaire comme cadet gentilhomme au
Régiment de Vermandois.
Edition, à
Berne, d'une
Histoire de l'Isle de Corse, en deux volumes, attribuée à
GUILLAUME THOMAS RAYNAL, mais plutôt certainement écrite par
FRANCOIS RENE-JEAN de POMMEREUL. Ce livre a été écrit avant
1770, mais des adjonctions ont été faites en
1774.
A
Rome, imprimerie
Salomone, édition du premier tome de
Istoria della Corsica da'Tirreni, suoi primi abitatori, fin al secolo XVIII, par
U Duttore GHJUVANNI PAULU LIMPERANI, natif d'
Orezza, professeur de médecine à
Rome.
Le
Ministre des Affaires Etrangères de
LOUIS XVI,
CHARLES GRAVIER,
Comte de VERGENNES, signifie à
Gênes que la cession de la
Corse à la
France consignée dans le
Traité de Versailles (voir
1768) est définitive.
3 Septembre:
LUCIANU BUONAPARTE est agréé comme archidiacre d'
Aiacciu.
4 Septembre:
A
Aiacciu,
LUCIANU BUONAPARTE baptise son neveu et filleul
LUCIANU et sa nièce
ELISA.
Octobre:
Il ne reste plus que 23 prisonniers corses survivants dans les prisons de Toulon; 19 pourront s'en évader.
A
Bastia, publication, d'un
Recueil de jugements rendus par de Merville, Prévôt général de l'Isle de Corse, écrit par
FRANCOIS WALLET de MERVILLE (voir
1774).
DIMITRIU STEPHANOPOLI de COMNENE (voir
1775) est capitaine.
DUMENICU FORCIOLI est administrateur de la ville d'
Aiacciu.
La Corse compte 132329 habitants
1780:
Janvier:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
26 Février:
Le
Directeur Général des Finances JACQUES NECKER abroge l'ordonnance, de son prédécesseur
JACQUES TURGOT (voir
1775), facilitant l'installation de tous ceux, repris de justice, déserteurs ou volontaires, désireux de s'installer en
Corse.
En effet, presque tous quittent l'
Ile une fois la prime acquise.
Une très importante épidémie de charbon décime le bétail corse.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1768) est maréchal de camp.
A
Rome, imprimerie
Salomone, édition du deuxième tome de
Istoria della Corsica, par
U Duttore GHJUVANNI PAULU LIMPERANI, natif d'
Orezza, professeur de médecine à
Rome.
L'ouvrage contient des développements sur l'époque de la domination romaine.
De nombreux
Corses, partisans de
PASQUALE PAOLI, servent dans l'armée anglaise lors de la guerre contre la
France:
FELICE ANTONIU LEONETTI, du
Rustinu, neveu de
PASQUALE PAOLI,
FILIPPU MASSERIA, d'
Aiacciu, et bien d'autres exilés.
La petite colonie lorraine, installée à
Puretta (voir
1773), est décimée par la malaria. Ils ne sont plus que sept, douze étant décédés, les autres ayant regagné le continent.
A
Serra di Fiumorbu, on compte 90 veuves dont les maris sont morts de malaria dans la plaine d'
Aleria.
PETRU FRANCESCU RIGO, le podestat de
Bastia, député du
Tiers Etat, réclame pour sa ville les mêmes droits que ceux accordés aux autres capitales des provinces de
France.
Il propose quinze requêtes à l'approbation du
Roi. Ces souhaits resteront lettres mortes.
La voûte de la grande église du couvent
San Francescu di Caccia, à
Castifau, s'effondre, provoquant la mort de nombreux fidèles.
Naissance de
FILIPPU BIADELLI, futur officier supérieur de cavalerie.
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI, de
Bastia, est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
A
Siscu, les
Saintes Reliques de la chapelle
U Tombulu (voir
1580) transférées dans l'église paroissiale
San Martinu sont placées sous le maître-autel de marbre de cette même église.
A
Londres, Le peintre et miniaturiste anglais
RICHARD COSWAYeffectue un portrait de
PASQUALE PAOLI.
Le
Comte de MARBEUF fait construire un château, avec un jardin planté d'arbres fruitiers, à
Carghjese.
19 Décembre:
La famille
Susini, de
Sarté, est à nouveau reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Edition d'une carte de la
Corse de
JOHN ELLIS (voir
1768).
La Corse compte 134413 habitants.
1781:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA est député du
Tiers Etat de la
Corse.
MATTEU di BUTTAFUOCO est nommé général de brigade.
16 Janvier:
Le
Marquis de MARBEUF écrit aux membres de l'
Assemblée Provinciale d'
Aiacciu au sujet des élections des députés, pour les
inciter à voter des candidats favorables aux
Français.
27 Mars:
LOUIS XVI répond aux 23 requêtes faites par la
Sixième Assemblée des Etats de Corse. Les réponses sont reçues par le
Marquis de MARBEUF, qui les transmettra à la prochaine assemblée.
6 Juin:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Septième Assemblée des Etats de Corse.
Elle est présidée par le
Marquis de MARBEUF et par l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN. Y siègent 35 membres de droit (5 évêques, 10 membres des églises cathédrales, 8 des églises collégiales, 12 des ordres religieux), et 64 députés des provinces (18 ecclésiastiques, 20 nobles et 26 du tiers état).
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA et le curé de
Sarra di Scupamena DON GHJACUMU ROCCASERRA sont députés (du
Tiers Etat et du
Clergé) de la province de
Sarté, à la
Septième Assemblée des Etats de Corse.
CARLU BUONAPARTE est élu, pour la quatrième fois de suite, député de la
Noblesse de la province d'
Aiacciu.
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque de
Sagone, est élu député du
Clergé de Corse à la
Cour de Versailles.
7 Juin:
PETRU FRANCESCU RIGO et
GHJUSEPPU DAMIANU GIUBEGA donnent lecture des réponses du
Roi aux 23 requêtes faites par la
Sixième Assemblée des Etats de Corse
(l'
Università di Corti (il est vaguement question d'un nouveau collège ou d'une université à
Bastia..), école à
Sarté, professeurs à
Bunifaziu, confiscations des biens des exilés…). La plupart des demandes sont insatisfaites.
La
Septième Assemblée des Etats de Corse discute longuement de l'instruction publique, laquelle souffre d'un manque flagrant de crédit.
13 et 15 Juin:
Séances de la
Septième Assemblée des Etats de Corse qui sont consacrées à divers règlements concernant les affaires ecclésiastiques
(droits des
pievani, ordres religieux …).
16 Juin:
Election des
Nobili Dodeci. Parmi ceux-ci
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA et
CARLU BUONAPARTE.
Lors des séances suivantes de la
Septième Assemblée des Etats de Corse, on traite de l'allocation à attribuer au séminaire d'
Aiacciu, on vérifie les comptes du
Trésorier Général, et on désigne les élèves (dix, c'est à dire deux par diocèse) destinés au séminaire d'
Aix en Provence.
Il est également décidé la création de pépinières (de mûriers principalement), une à
Arena di U Viscuvatu, une à
Calvi et une à
Porti Vechju, cette dernière sous la direction de
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA.
Des subventions sont allouées pour chaque pied venu du continent et greffé.
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, déclare que la principale raison de la misère en
Corse est peut-être le défaut de manufacture.
L'abbé
OLIVIERI, député du
Clergé de la province d'
Aiacciu, reçoit une subvention de 200 francs pour son assiduité à suivre les débats de l'
Assemblée.
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA demande qu'un député du
Dilà soit désigné comme député pour se rendre à la cour. Il est proposé à cette fonction.
Discussion sur le rôle et l'utilité des châtaigniers en
Corse.
CARLU ANTONIU QUESTA (voir
1777), est lieutenant au
Régiment Royal Corse.
27 Juin:
Fin de la
Septième Assemblée des Etats de Corse.
Décès de l'évêque de
Mariana-Accia FRANCESCU CITADELLA (voir
1775).
Les trois membres de la famille
Romei (voir
1774) sont réintégrés dans leurs biens.
Juillet:
MATTEU di BUTTAFUOCO est créé
Comte par lettres patentes.
PIERRE JACOTIN, géomètre, arrive en
Corse et participe avec son oncle
TESTEVUIDE (voir
1773) aux levés du
Plan Terrier.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI est nommé sous-lieutenant de grenadiers au
Régiment Royal Corse.
17 Août:
La
France, en guerre contre les
Anglais en
Amérique (depuis
1776), manque d'argent.
PASQUALE PAOLI écrit à son cousin
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI, réfugié en
Toscane depuis la défaite de
Ponte Novu:
Le bruit court que la France demande de l'argent à la République de Gênes et lui propose de reprendre la Corse.
5 Décembre:
MATTEU di BUTTAFUOCO est nommé maréchal de camp.
AMBROGHJU de GENTILE, seigneur de
Brandu,
Siscu et
Petra Curbara, fils de
VIRGHJILIU (voir
1749) est fait
Comte en
France.
La famille
Farinola est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
On déplore 257 enfants abandonnés à
Bastia, principale ville de garnison de la
Corse, et 91 à
Aiacciu.
A
Bastia, construction, dans l'église
San Ghjuvan Battista, d'une chaire à prêcher en marbre polychrome.
A
Sarté, construction, dans l'église
Santa Maria, d'un maître hôtel en marbre polychrome.
Le couvent franciscain
San Francescu de
Vicu (voir
1700) est entièrement terminé.
1782:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
22 Février:
DON FRANCESCU COLONNA de GIOVELLINA est nommé
Commissaire du Roi près de la
Ghjunta de
Caccia.
25 Février:
PIERRE PEINEAU de VERDIER, du diocèse d'
Agen, est évêque de
Mariana-Accia. Il succède à
FRANCESCU CITADELLA, décédé.
23 Mars:
La procédure du
Conseil Supérieur de la Corse concernant le procès de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est cassée.
La sentence (voir
1779) est annulée par le
Conseil du Roi.
L'affaire est renvoyée devant le
Parlement de Provence, à
Aix, où l'accusé sera innocenté.
Avril:
DIMITRIU STEPHANOPOLI de COMNENE, avocat au
Conseil Supérieur de la Corse, revendique ses lettres de noblesse en présentant au
Roi sa généalogie des
Comnène.
Il est reconnu dans la dignité princière en
France par lettres patentes. Il est fait
Comte de Commène. Il part pour la
Grèce recruter des familles désireuses de s'installer à
Carghjese.
Mais les
Turcs, alors maîtres de la
Grèce, le dissuadent fermement d'encourager ses compatriotes à fuir leur patrie.
Mort, par noyade, du prêtre
ANTON GUERINU de FABIANI (voir
1768).
2 Juillet:
Règlements de la loge de la
Parfaite Union à l'
Orient de
Bastia du deuxième jour du cinquième mois de l'an
5782.
Août:
A
Carghjese, le château du
Marquis de MARBEUF est achevé.
Les
Bonifazinchi tentent, en vain, de retrouver leurs îles
(
Lavezzi,
Cavallu,
Maddalena,
Caprera,
Santu Stefanu,
Razzoli et
Spargi) illégitimement occupées par les
Sardes (voir
1767).
Le successeur de
CHARLES EMMANUEL,
VICTOR AMEDEE III, ne cédera pas.
28 Août:
Mort de
GHJULIU MATTEU NATALI (voir
1757), à
Tivoli, dont il est l'évêque.
28 Octobre:
Un décret confirme la confiscation de tous les biens des exilés corses rangés au service de l'
Angleterre dans le conflit qui l'oppose à la
France (voir
1778), et qui rentrent en
Corse.
ANTONIU MARIA COSTANTINI, de
Bunifaziu, est chargé de les mobiliser de nouveau et de les embarquer pour
Malte.
18 Décembre:
A
Calinzana, décès, en odeur de sainteté, du prêtre
Don GHJUVANNI MARCU LUIGI (voir
1712) qui exerça son sacerdoce à
Calinzana, et fût un missionnaire inspiré, sous la houlette du
Saint Père TEUFALU di CORTI. Il est enterré dans l'église
Collégiale, ancienne
San Blaziu (voir
1730). Ses dons surnaturels, ses prophéties et ses miracles ont fait sa renommée.
Le vague projet d'ouverture d'une université à
Bastia (voir
1781) est définitivement enterré.
Travaux de la route de
Bastia à
Aiacciu, via
Corti, et de celle de
Bastia à
San Fiurenzu (voir
1769).
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU est procureur du
Roi, subdélégué de l'intendant de
Corse.
JACOBU MASSEI (voir
1775), est commandant au
Régiment Royal Corse, désormais en garnison à
Strasbourg.
FRANCESCU ORTICONI, de
Munticellu, est visiteur de la
Douane Royale à
L'Isulà.
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA est député aux
Etats de la Corse.
Edition d'une carte de la
Corse de
ANTONIO ZATTA, éditeur à
Venise.
La Corse compte 134520 habitants.
1783:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
4 Février:
Un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaît la noblesse de
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA ainsi que de sa famille, de
Corti.
26 Mars:
Evènement des larmes (ou transpiration) du
Christ de la chapelle de
Santu Petru di U Nebbiu, à
San Gavinu di Tenda.
28 Avril:
Déclaration du
Roi de France relative aux bannis de
Corse et à la rupture de ban.
8 Juillet:
JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN, conseiller correcteur en la
Chambre des Comptes de Paris, est nommé premier président du
Conseil Supérieur de la Corse.
26 Août:
Un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaît la noblesse de
PETRU GHJUVANNI TOMASU BOERIO et de sa famille, de
Bastia, établissant la filiation depuis
DUMENICU BOERIO (voir
1564).
14 Septembre:
Nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaissant la noblesse de la famille
Arrighi de Casanova, de
Corti.
Suite au rapport très défavorable (incompétence des maîtres et leur négligence dans l'exercice de leur fonction) de l'
Abbé de GERMANES,
Vicaire général de
Rennes, venu inspecter les quatre collèges royaux de l'
Ile (voir
1777),
il est ordonné la fermeture des établissements scolaires de
Calvi et
Cervioni, et de dynamiser celui de
Bastia.
Mais le véritable motif est le manque de crédits. Pour maintenir ouvert le collège de
Bastia, il est fait appel à 12 frères des écoles chrétiennes, jeunes pères
Doctrinaires.
Le collège a le fonctionnement suivant: un principal, un préfet des classes, un professeur de théologie dogmatique, un de théologie morale, deux de philosophie, un de rhétorique, un d'humanités, un de grammaire majeure, un de grammaire mineure et deux suppléants.
Après des études à
Rome,
GHJUVAN BATTISTA CERVONI, s'engage dans le
Régiment Royal Corse.
A
Bastia, chez l'éditeur
Battini, publication d'un
Almanacco dell'Isola di Corsica.
L'
Inspecteur Général des Ponts et Chaussées en
Corse,
PIERRE BARRAL, publie à
Paris et à
Londres, un mémoire sur
L'Histoire naturelle de l'Isle de Corse, dans lequel figure une carte de la
Corse.
De la petite colonie lorraine, installée à
Puretta (voir
1773), il ne reste qu'un seul membre, le dénommé
DEMANGE. Les autres se trouvent encore à
Bastia, pour peu de temps.
Edition d'une carte de la
Corse de
JEAN LATTRE, graveur et éditeur à
Paris.
La Corse compte 136518 habitants.
1784:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
En
Balagna, naissance de
ANTOINE GUERIN de FABIANI, fils de
GHJUVAN ANDRIA (voir
1768), futur capitaine à la
Légion Corse. Il sera décoré de la
Fleur de Lys.
Les députés corses élus à la
Septième Assemblée des Etats de Corse sont à la
Cour de France. Ils présentent au
Roi le procès verbal des séances de l'assemblée, auquel ils attendent des réponses.
Mars:
Le
Marquis de MARBEUF est de retour en
Corse, qu'il avait quitté pour se marier.
11 Mars:
Signature d'un
Traité de Paix, à
Bunifaziu, dans lequel l'offensé demande au gouvernement et à tout tribunal compétent de bien vouloir, en considération de la paix intervenue, libérer le coupable du bannissement et de toute autre peine.
Mai et Juin:
Fin des mémoires du colonel
GHJUVANNI LURENZU de PETRICONI.
Edit du
Roi de France accordant de prélever gratuitement, pendant 15 ans, toute l'argile corse nécessaire à la fabrication de poteries, tuiles, vaisselles et briques.
Edit du
Roi de France exceptant de toute imposition pendant 20 ans les terres incultes qui seraient cultivées en chènevières ou linières, et exemptant du droit de sortie de l'
Ile les produits de cette culture.
Edit du
Roi de France exemptant pendant 25 ans de toute imposition et des dîmes ecclésiastiques les marais desséchés et mis en culture, et, exemptant des impositions pendant 15 ans, les terres converties en prairies et les maquis défrichés et mis en culture de grains, vignes et arbres fruitiers.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI, fils de
BIANCA de ROSSI, est nommé colonel commandant au
Régiment Royal Corse en garnison à
Arras (voir
1778).
CARLU BUONAPARTE est suspecté de spéculation au sujet des étangs de
Salines et des
Milelli.
A
Bastia, tentative de fabrication de rubans de soie et d'étoffes de lin par
ROSSI, un
Corse, brigadier des armées du
Roi et colonel en second du
Régiment Royal Corse stationné à
Arras, et
BRUYES, ancien fabriquant de soie à
Marseille, sans succès.
Le
Marquis de MARBEUF fait venir de
Suisse quelques
Maîtres Verriers pour tenter de promouvoir une industrie du verre. Echec également.
Le
Marquis de MARBEUF déplore
le malheur d'une province qui se trouve presque entièrement réduite à périr, faute de subsistance.
La route principale entre
Bastia et
Aiacciu, via
Calvi (voir
1782) est terminée.
Elle n'est carrossable que jusqu'à
Venacu. C'est une route stratégique et non commerciale, puisque, entre
Bastia et
Corti, elle ne dessert ni la
Casinca, ni l'
Ampugnani, ni le
Rustinu.
13 Septembre:
Un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaît la noblesse de
MATTEU de BOCCHECIAMPE, et de sa famille, d'
Oletta.
Novembre:
Les députés corses ont entre les mains les réponses du
Roi aux vœux de la
Septième Assemblée des Etats de Corse.
Il est décidé d'envoyer en
France quatre religieux
Observantins pour y apprendre la langue française afin qu'ils puissent administrer aux
Français qui sont dans l'
Ile les secours spirituels dont ils ont besoin.
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN, dans un nouveau projet de règlement, préconise que les fonctions de gardien de communauté n'échoient pas au dernier ordre de la société.
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, de
Porti Vechju, député à la
Cour de France, descendant en ligne directe de
RINUCCIU della ROCCA, obtient de
LOUIS XVI, le titre de
Comte, et l'autorisation d'accoler définitivement son nom à celui de
Colonna.
L'ingénieur
VIALIS dresse le mémoire concernant la place de
Bastia, qui compte 5967 habitants, et l'ingénieur
LIEGOIS dresse celui concernant la place de
Corti (voir
1774).
Bastia compte 5 couvents: celui des
Missionnaires, celui des
Capucins, celui des
Franciscains, celui des
Récollets et celui des
Servites.
La ville est dotée d'un tribunal et accueille le
Conseil Supérieur de la Corse, la justice royale, le commandant de l'
Ile, l'intendant, la haute administration et les
Etats.
Il y a également une salle de spectacle. La ville est le plus grand port de l'
Ile.
Corti compte 2126 habitants. La ville abrite un hôpital militaire de 124 lits, un couvent franciscain de 26 moines et un monastère de 18
Capucins.
Vérification par les commissaires des comptes de la
Nation Corse. Malgré quelques erreurs ou mauvaises gestions, les commissaires accordent un quitus général.
PETRU FRANCESCU CATTANEO (voir
1779) est sous-lieutenant au
Régiment de Vermandois.
VINCENZU GIUBEGA, de
Calvi, est secrétaire de la
Légation Française de Gênes.
Edition, à
Amsterdam, d'un
Précis de l'Histoire de la Corse, par
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA.
Edition d'une carte de la
Corse de
FRANCOIS SANTINI, éditeur à
Venise.
Un opéra bouffe, composé par
GIOVANNI PAISIELLO, sur un poème de l'aabé italien
JEAN BAPTISTE CASTI (
1724,
1803),
Il Ré Teodoro, est joué à
Versailles, devant la reine
MARIE ANTOINETTE.
FRANCESCU de GAFFORI est nommé général de brigade.
A
A Venzulà, naissance de
PETRU FRANCESCU de CASABIANCA, futur colonel.
La Corse compte 136627 habitants.
1785:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
Janvier:
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque de
Sagone, député à la
Cour de France, rentre en
Corse, avec le cahier des charges et les réponses du
Roi aux requêtes des députés de
Septième Assemblée des Etats de Corse.
24 Février:
A
Montpellier, décès de
CARLU BUONAPARTE, atteint d'un cancer à l'estomac.
23 Mars:
Un édit accorde une prime de 10 sous par plant à toute personne qui introduit du continent 20 plants au moins de citronniers, oliviers, orangers ou mûriers greffés.
Un régime très libéral est établi pour maintenir le châtaignier sans nuire aux cultures.
Fermeture des collèges de
Calvi et de
Cervioni (voir
1783).
Mai:
A
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione, ouverture de la
Huitième Assemblée des Etats de Corse.
Elle est présidée par le
Marquis de MARBEUF et par l'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN.
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, n'assiste pas aux débats pour raison de santé, et se fait remplacer par son vicaire général
PIETRI, le
piuvanu de
Sarté.
En son absence,
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque de
Sagone, préside l'assemblée.
Outre les membres de droit, siègent 22 députés de la
Noblesse et 24 du
Tiers Etat.
Les élections municipales sont suspendues sur l'
Ile.
PAULU MATTEI, de
Centuri, est député du
Tiers Etat aux
Etats de Corse.
CARACCIOLI, de
Morsiglia, est député de la
Noblesse aux
Etats de Corse.
ANTON MARIA de GENTILE, de
Brandu, est député de la
Noblesse aux
Etats de Corse.
GHJUVANNI GHJACUMU de NEGRONI, de
Ruglianu, est député de la
Noblesse aux
Etats de Corse.
27 Mai:
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'évêque de
Sagone, se présente pour rendre compte de sa mission à la
Cour du Roi. Il indique les réponses du
Roi aux diverses questions, une quarantaine, posés par les représentants à la
Septième Assemblée des Etats de Corse.
30 Mai:
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN, nommé intendant à
Pau et
Auch, est remplacé par l'intendant
FRANCOIS NICOLAS de la GUILLAUMYE. Ce dernier se présente à la
Huitième Assemblée des Etats de Corse.
Les députés soulignent la nécessité d'une réforme de la noblesse.
Election des députés à la
Cour, des
Nobili Dodeci et des commissaires des juntes (
Ghjunte).
La famille
Doria est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
2, 3, 7, 8, 10, 11, 17, 27 et 30 Juin:
Suite des séances de la
Huitième Assemblée des Etats de Corse. Diverses requêtes se succèdent lors de ces séances. Elles concernent le
Plan Terrier de la Corse qui s'éternise, le partage des terres communales, l'assèchement des marais, la répartition des églises, les frais du culte, les ponts et chaussées, les délits du monde rural…
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI sort réhabilité de son procès (voir
1782). Il retrouve son grade de lieutenant colonel avec sa solde. Ses détracteurs seront sévèrement condamnés.
3 Juin:
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA reçoit le titre de
Comte Français par lettres parentes de
LOUIS XVI.
2, 3 et 4 Juillet:
Suite des séances de la
Huitième Assemblée des Etats de Corse. On y parle, entre autre, de la pépinière de mûriers d'
Arena di U Viscuvatu,
de la rémunération du personnel administratif et des fonctionnaires, de la route de
Sagone…
5 et 6 Juillet:
Les députés exposent les vœux et doléances à soumettre au
Roi. Ils réclament aussi leurs honoraires, à savoir six livres par vacation aux députés de la
Noblesse, et quatre à ceux du
Tiers Etat.
7 Juillet:
Dernière séance de la
Huitième Assemblée des Etats de Corse. Les députés confirment et déposent le
Cahier de Demandes.
Avec celles du procès-verbal, le nombre de requêtes dépasse la soixantaine.
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu,
GHJACUMU MARIA da PONTE, pour la
Noblesse, et
PAULU MATTEI, de
Centuri, pour le
Tiers Etat,
sont désignés pour être députés en cour.
Août:
L'intendant
CLAUDE FRANCOIS BERTRAND de BOUCHEPORN quitte la
Corse pour
Pau, sa nouvelle affectation.
Fin des travaux concernant le
Plan Terrier de la Corse (voir
1770). Il comprend 17 volumes de commentaires et 32 rouleaux de plans.
La superficie totale de la
Corse est de 8747 kilomètres carrés.
Octobre:
NABULIU BUONAPARTE, après un stage à l'
Ecole Royale Militaire de
Paris, est affecté à
Valence, au
Régiment de La Fère, du
Corps Royal d'artillerie.
Tentative de colonisation de
Galeria, dont le domaine est concédé à
Messieurs de MAUDET et
BRETOUX. Ce sera un échec.
7 Décembre:
Ordonnance d'interdiction de commander un bâtiment, prononcée par
LOUIS XVI, contre
TERAMU TERAMI, de
Ruglianu.
LISANDRU ORDIONI (voir
1776) est sergent-major au
Régiment Royal Corse.
Les ingénieurs
AGUILLON et
SONOLET dressent le mémoire concernant la place de
San Fiurenzu (qui compte 300 habitants), l'ingénieur
O'KENNEDY dresse celui concernant la place de
Vivariu, qui compte 144 feux et 576 habitants (voir
1774).
A
A Venzulasca, naissance de
LISANDRU PETRIGNANI, futur auteur de poésies italiennes et d'un poème héroï-comique,
La Pila Rapita.
Le chef du
Bureau du Commerce à l'Intendance de Corse,
JEAN MARCEL CADET, féru d'histoire naturelle, rédige un
Mémoire sur les jaspes et autres pierres précieuses de l'Isle de Corse.
La Corse compte 138365 habitants.
1786:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
10 Janvier:
A
Valence,
NABULIU BUONAPARTE est nommé lieutenant en second du
Régiment de La Fère, du
Corps Royal d'Artillerie.
15 Février:
HUBERT CASIMIR ROUSSEAU de la FERANDIERE est nommé au poste de commandant d'
Aiacciu.
26 Avril:
De
Valence,
NABULIU BUONAPARTE écrit à
PASQUALE PAOLI, pour son 61
ème anniversaire, et il n'hésite pas à souhaiter la fin du joug français:
Mes compatriotes chargés de chaînes et qui baisent en tremblant la main qui les opprime… Français, non contents de nous avoir ravi tout ce que nous chérissons, vous avez encore corrompu nos mœurs…
12 Mai:
Un arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse supprime les taxes des marchandises circulant entre
Aiacciu et
Marseille.
20 Juin:
L'intendant
FRANCOIS NICOLAS de la GUILLAUMYE est en tournée dans l'
Ile.
L'Intendant
FRANCOIS NICOLAS de la GUILLAUMYE écrit au
Contrôleur Général des Finances CHARLES ALEXANDRE de CALONNE:
les délits champêtres se multiplient; je provoque en vain les officiers municipaux; mes efforts ne produisent aucun effet.
17 Juillet:
Confirmation, par le parlement d'
Aix en Provence, de la sentence décidant de l'innocence de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI.
19 Août:
Levée de l'interdiction de commander un bâtiment, prononcée par
LOUIS XVI, contre
TERAMU TERAMI, de
Ruglianu (voir
1785).
1er Septembre:
NABULIU BUONAPARTE commence sa première permission en
Corse.
19 Septembre:
A
Carghjese, décès du
Marquis de MARBEUF, atteint d'une fièvre tierce.
21 Septembre:
A
Bastia, on fait au
Marquis de MARBEUF de somptueuses funérailles, et son corps est inhumé en l'église
San Ghjuvan Battista.
16 Novembre:
BERNARDINU CATTANEO, frère de
PETRU FRANCESCU (voir
1784) est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
Les deux ingénieurs du
Plan Terrier, TESTEVUIDE et
BEDIGIS, victimes de cabales, sont destitués et emprisonnés. Ils sont remplacés par
JOSEPH BONAVENTURE VUILLIER.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1779) est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI quitte le
Régiment Royal Corse et rentre à l'université de
Pise.
En l'absence du commandant en second, le
Comte du ROSEL de BEAUMANOIR, c'est le général
de SIONVILLE qui assure l'intérim du
Comte de MARBEUF. Il rentre de
Sarté, où il réside, et rejoint
Bastia où il attend le futur
Commandant en chef de laCorse.
Des soldats français situés à
Poghju Mezana tuent le curé
RENOSI. S'en suit une révolte dans tout le village (la famille
Renosi donnera son nom au hameau).
A
Aiacciu,
BERNARDINU DELFINO, habile faussaire, est expulsé de la ville pour y avoir fourni aux bourgeois qui le souhaitaient, afin de se faire reconnaître nobles, de superbes fausses généalogies (pour la somme de 240 livres).
A
Bastia, le couvent des
Franciscains accueille l'hôpital militaire.
La famille
Suzzarelli est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
DAVIA FRANCESCHINI, fille d'un marchand corse, enlevée par les pirates marocains à l'âge de neuf ans, devient impératrice du
Maroc.
L'ingénieur
MILET de MUREAU dresse le mémoire concernant la place de
Bunifaziu, l'ingénieur
FONTALLARD dresse le mémoire de la place de
Porti Vechju qui compte 500 habitants (voir
1774).
Edition d'une carte de la
Corse de
JEAN MARCEL CADET (voir
1785).
Bastia et sa région comptent 36500 habitants,
Aiacciu, 23400,
Sarté, 14500 et
Corti 18000 (voir
1740).
La Corse compte 138851 habitants.
1787:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
1er Janvier:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI retrouve son grade de lieutenant colonel du
Régiment Provincial de l'Isle de Corse avec sa solde.
En dépit du soutien de
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, d'
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA, de
CESARE MATTEU de PETRICONI et de
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, ce n'est pas le
Comte de NARBONNE qui est nommé
Commandant en Chef de la Corse, mais le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN.
22 Février:
Assemblée des Notables du Royaume, à
Versailles où aucun notable corse n'est convoqué. Les
Corses protestent vivement.
Avril:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN débarque à
San Fiurenzu.
Il reçoit tous les corps constitués de la
Corse, clergé, civils et militaires, et se prépare à faire une tournée dans l'
Ile.
NABULIU BUONAPARTE est à
Aiacciu, en permission.
8 Juin:
Nouvel arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse reconnaissant la noblesse de la famille
Arrighi de Casanova, de
Corti (voir
1783).
30 Mai:
A
Bastia, première réunion de l'
Assemblée de Jurisconsultes, de neuf membres (voir
1777). Plusieurs séances occupent les juristes durant des semaines.
18 Juillet:
Fin provisoire des travaux de l'
Assemblée de Jurisconsultes.
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN est à
Aiacciu, où il rencontre le
Comte du ROSEL de BEAUMANOIR et le général
de SIONVILLE.
Les étudiants corses, qui pour la plupart, suivent leurs études à
Pise, se font l'écho de l'influence et du profond malaise engendrés par la réforme religieuse (
Jansénisme) du
Concile de Pistoia.
PIERRE PEINEAU de VERDIER, l'évêque de
Mariana-Accia,
Gallican soupçonné de
Jansénisme, se rend à la nouvelle assemblée des évêques réformateurs toscans à
Florence.
PETRU FRANCESCU RIGO, le podestat de
Bastia, député du
Tiers Etat, renouvelle ses propositions faites en
1780, à savoir, pour sa ville, les mêmes droits que ceux accordés aux autres capitales des provinces de
France.
GHJUVANNI ANDRIA QUESTA, de
Calvi, est sous-lieutenant au
Régiment Royal Corse.
13 Août:
ROMUALDU FIGARELLA et sa famille (et par extension la famille
Figarelli), de
Bastia, sont reconnus noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Le
Président du Conseil Supérieur de la Corse demande que l'on accorde aux
Corses les mêmes salaires que ceux alloués aux
Français de souche.
Un projet de madrague est envisagé à
Campumoru, dans le golfe du
Valincu. En définitive ce projet verra le jour dans le golfe de
Ventilegne, proche de
Bunifaziu.
12 Septembre:
NABULIU BUONAPARTE termine son congé d'une année (voir
1786.
Fermeture du collège de
Bastia (voir
1783).
A
Bastia, chez l'éditeur
Battini, publication d'un
Almanacco dell'Isola di Corsica.
Naissance, à
Bastia, de
SALVATORE VIALE, futur poète et magistrat.
A
Bastia, construction de la
Fontaine des Dauphins.
A
Porti Vechju, on dénombre 411 habitants, dont 198 intra-muros. Il y a 37 propriétaires, dont les sept principales familles ont pour patronymes
Grimaldi,
Balesi,
Pietri,
Roccaserra,
Ettori,
Quenza et
Colonna de Cesari Rocca.
Cervione compte 700 habitants.
Calvi compte 1205 habitants.
Décès de
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI (voir
1769), chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
JACOBU MASSEI (voir
1782), est commandant au
Régiment Royal Corse, en garnison à
Aire.
NABULIU BUONAPARTE commence la rédaction d'une
Histoire de la Liberté Corse
, qui couvre la période des origines au seizième siècle. C'est une histoire de la
Corse écrite sous forme de lettres à l'abbé
GUILLAUME THOMAS RAYNAL.
L'ingénieur
LEGIER du PLAN dresse les mémoires concernant les places d'
Algaiola, de
Calvi et de
L'Isulà (voir
1774).
L'évêché d'
Aiacciu rapporte 12000 livres annuelles à l'évêque
BENEDETTO ANDREA DORIA,
l'évêché d'
Aleria rapporte 18000 livres annuelles à l'évêque
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES,
l'évêché de
Mariana-Accia rapporte 15000 livres annuelles à l'évêque
PIERRE PEINEAU de VERDIER, alors que
l'évêché de
Sagone ne rapporte que 6000 livres annuelles à l'évêque corse
MATTEU FRANCESCU GUASCO, et que
l'évêché du
Nebbiu ne rapporte que 4000 livres annuelles à l'autre évêque corse
DUMENICU SANTINI.
A
Aiacciu, naissance de
ANGHJULU PASQUALE COSTA de BASTELICA, futur sous-préfet de
Sarté.
Il y a en
Corse, 11000 chevaux, 5300 ânes, 16000 bœufs et vaches, 87000 moutons, 12000 chèvres et 32000 porcs.
Parution, à
Paris, du
Voyage en Corse, et vues politiques sur l'amélioration de cette isle, suivi de quelques pièces relatives à cette isle et plusieurs anecdotes sur le caractère et les vertus de ses habitants, par l'abbé
JACQUES MAURICE GAUDIN, vicaire général de l'évêque du
Nebbiu.
Il y a en
Corse 63 couvents habités par 1100 moines.
Les importations l'emportent largement sur les exportations (dans un rapport de cinq contre un).
La flotte insulaire, avec ses 283 bâtiments, ne représente que 4041 tonneaux.
Edition d'une carte de la
Corse de
BEAUBLE, graveur à
Paris.
Edition d'une carte de la
Corse et de la
Sardaigne de
RIGOBERT BONNE (voir
1778).
Dans le
Capicorsu,
Ruglianu compte 1519 habitants,
Ersa 829,
Centuri 633,
Mursiglia 575 et
Tuminu 575.
La Corse compte entre 130000 et 150000 habitants.
1788:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
Janvier:
NABULIU BUONAPARTE sollicite et obtient une nouvelle autorisation de congé (cinq mois),
pour affaires de famille.
3 Janvier:
La famille
Mattei, de
Centuri, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, confirmant la filiation depuis
MULACCIU MATTEI (voir
1327).
PAULU MATTEI, de
Centuri, est fait
Comte de France.
DIMITRIU STEPHANOPOLI de COMNENE (voir
1782) revendique le marquisat de
Carghjese, dont le titre est vacant depuis le décès du
Marquis de MARBEUF (voir
1778).
22 Février:
Sur les cinq députés qui doivent représenter la
Corse à l'
Assemblée des Notables, à la
Cour de France, seuls sont présents à
Versailles
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu, pour le
Clergé,
GHJACUMU MARIA da PONTE, pour la
Noblesse, et
PAULU MATTEI, de
Centuri, pour le
Tiers Etat.
17 Mars:
Par ordonnance, le
Régiment Royal Corse est dissous et scindé en deux bataillons de chasseurs à pied portant les titres
Chasseurs Royaux Corses et
Chasseurs Corses. Le premier est en garnison à
Grenoble, le second à
Tournon, les deux faisant partie de l'
Armée des Alpes.
Avril:
ETIENNE de LOMENIE de BRIENNE,
Ministre des Finances, rend la gestion de la
Corse, que son ministère détenait depuis
1773, au
Ministère de la Guerre.
1er Mai:
CAMILLU MARIA de ROSSI (voir
1742) est nommé lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Royaux Corses.
Son cousin germain
GRAZIU de ROSSI est quant à lui, nommé lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Corses.
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI (voir
1774) est
Major au
Régiment Royal Corse.
8 Mai:
La famille
Monti Rossi, de
Palasca, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse, confirmant la filiation depuis
PETRU PAULU MONTI (voir
1561).
1er Juin:
NABULIU BUONAPARTE rejoint son régiment à
Valence.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI rentre en
Corse (voir
1786). Il est avocat à
La Porta d'Ampugnani.
PAULU BATTISTA CATTANEO (voir
1775) est nommé conseiller surnuméraire du
Conseil Supérieur de la Corse.
8 Août:
Nouvelle convocation de l'
Assemblée des Notables du Royaume, à
Versailles où, une fois encore, les députés corses sont oubliés. Seul,
JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN, premier président du
Conseil Supérieur de la Corse, est appelé à y participer.
PAULU MATTEI n'est pas admis à cette assemblée, de même que
DUMENICU SANTINI. En solidarité,
GHJACUMU MARIA da PONTE ne siègera pas non plus.
10 Octobre:
Trombes d'eau sur
Bastia (un mètre d'eau dans certaines rues).
Tous les fonctionnaires de l'
Ile, qu'ils soient
Corses ou
Français, auront désormais les mêmes émoluments. Les plus hauts fonctionnaires de justice sont, eux, tous
Français, c'est à dire non
Corses.
FRANCESCU de GAFFORI est nommé maréchal de camp.
VINCENTELLU COLONNA d'ISTRIA, fils d'
OTTAVIU, entre aux
Ecoles Militaires.
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI, (voir
1780) passe aux
Chasseurs du Roussillon.
GHJUVANNI ANDRIA QUESTA (voir
1787) est sous-lieutenant au
Bataillon de Chasseurs Corses.
La famille
Battisti, de
Moriani, d'origine de noblesse pisane, obtient une reconnaissance de noblesse en
France.
La famille
Benedetti, de
Vicu, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
Les familles
Boccheciampe,
Casabianca,
Marengo,
Saliveri et
Sansonetti sont reconnues nobles par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
L'ingénieur
VIALIS dresse les mémoires concernant les places de
Bucugnà et d'
Aiacciu, qui compte 5000 habitants.
Fondation, à
Bastia, de l'
Atelier les Amis Constans, (voir
1778).
A
Aiacciu, le collège tenu naguère par les
Jésuites, abrite 5 prêtres séculiers: un recteur et 4 professeurs. Le chapitre compte un archidiacre (
LUCIANU BUONAPARTE) et 18 chanoines. Il y a aussi un couvent de
Capucins et deux oratoires de
Pénitents. Un couvent de
Récollets sert d'hôpital militaire (avec 68 lits). L'hôpital des pauvres compte 30 lits.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1786) passe aux
Chasseurs Corses.
Un projet de salines est déposé, par deux particuliers, à
Pinetu, entre l'étang de
Chjurlinu et la mer. La concession est refusée par l'intendant
FRANCOIS NICOLAS de La GUILLAUMYE.
Décès de
PIERRE PEINEAU de VERDIER, l'évêque de
Mariana-Accia.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI (voir
1778), est nommé maréchal de camp.
Reprise du projet de transplantation dans l'
Ile de 80 familles d'
Acadiens (voir
1768).
A
Turin, l'auteur
VITTORIO ALFIERI dédie sa tragédie
Timoleone à
PASQUALE PAOLI.
Le gouvernement militaire de la Corse est le suivant:
Gouverneur général: Marquis
de MONTEYNARD, ministre de la guerre.
Lieutenant Général: Marquis
de JAUCOUR.
Commandant en chef: Vicomte
ARMAND CHARLES de BARRIN.
Commandant en second: Comte
du ROSEL de BEAUMANOIR.
Intendant: FRANCOIS NICOLAS de la GUILLAUMYE.
Trésorier général des Etats: GAUTIER d'URIN (père).
Secrétaire en chef de l'intendance: Le CHANGEUR.
Place d'
Aiacciu: Commandant, chevalier
de LA FERANDIERE. Major,
de SAINT ANGE.
Place de
Bastia: Lieutenant du
Roi,
ANTOINE-ANNE de BALATHIER de BRAGELONNE. Major,
MASSOT.
Place de
Bunifaziu: Major Commandant,
de MAINBOURG.
Place de
Corti: Lieutenant du
Roi, baron
de L'HOPITAL. Major,
LABESSE.
Place de
L'Isulà: Major Commandant,
HEUILLARD de TURBY.
Place de
San Fiurenzu: Commandant,
de ROCHEMORE.
Place de
Calvi: Commandant, comte
de MAUDET. Major,
de GOMBAULT. Aide Major, chevalier
de SAILLANS.
La composition du Conseil Supérieur de la Corse est la suivante:
Président: JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN.
Second président: BAUDE.
Procureur général: COSTER (père).
Avocats généraux: BAFFIER et
CASTANES.
Membres honoraires: BELLANGER et
GUYOT (père).
Garde des sceaux: DOUSSET.
Conseillers:
LUIGGI BELGODERE di BAGNAJA,
PETRU BOCCHECIAMPE,
MATEU CRISTOFARI,
GHJUSEPPU MARIA MASSESI,
IGNAZIU FRANCESCU MORELLI, tous
Corses, et
BAUDIN,
CHARLIER,
GUYOT,
de LIBERDERIE,
EUSTACHE PATIN de La FIZELIERE et
de ROUSSEL.
1789:
PETRU FRANCESCU RIGO est podestat de
Bastia.
Début du journal écrit par
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI.
L'intendant
FRANCOIS NICOLAS de La GUILLAUMYE quitte la
Corse.
Février:
Les autorités urbaines s'inquiètent du manque de denrées du à la rudesse de l'hiver.
18 Avril:
Par arrêt du
Conseil d'Etat, le
Français JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN (voir
1783) reçoit inféodation perpétuelle du territoire de l'étang d'
Urbinu, dans la juridiction d'
Aleria, avec érection dudit fief en marquisat sous le nom d'
URBIN, et la presqu'île de
Parata, près d'
Aiacciu.
22 Mars:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN reçoit communication d'un document du
Roi pour l'exécution des lettres de convocation aux prochains
Etats Généraux de la Corse. Chacune des onze juridictions est appelée à composer son assemblée comprenant les trois ordres,
Clergé,
Noblesse et
Tiers Etat. La
Corse a droit à envoyer quatre députés aux
Etats Généraux
(un pour le
Clergé, un pour la
Noblesse et deux pour le
Tiers Etat).
14 Avril:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN écrit:
j'espère, sans l'assurer cependant, que tout se passera bien.
15 Avril:
GHJUSEPPU FRANCESCHI, conseiller du
Roi, juge royal, civil, criminel et de police de la ville et juridiction de
Bastia, publie une ordonnance enjoignant les trois ordres de sa juridiction de se réunir le
4 Mai. Les dix juges royaux des autres juridictions de l'
Ile donnent les mêmes instructions, la plupart des réunions étant fixées avant la fin du mois d'
Avril.
Dans les villages et dans les villes commencent à se tenir des assemblées électorales pour élire les représentants aux
Assemblées de juridictions et rédiger les
Cahiers de doléances.
Les assemblées électorales sont agitées dans les communautés et les juridictions.
25 Avril:
Une ordonnance du juge royal de
Bastia fixe au
18 Mai la réunion de l'
Assemblée Générale des Trois Ordres des onze juridictions de
Corse, afin d'élire les quatre députés qui iront à
Versailles.
Décès de
DUMENICU ARRIGHI (voir
1762).
28 Avril:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN écrit:
il est impossible d'exprimer le nombre de cabales et d'intrigues auxquelles donnent lieu les Assemblées électorales.
30 Avril:
A
Bastia surgissent des difficultés au sujet des officiers municipaux, non renouvelés depuis dix ans. Les
Bastiais protestent contre ces deniers car deux-ci prétendent imposer leur loi dans les affaires politiques et économiques de la cité.
1er Mai:
Assemblée des Notables de Bastia: Elle se tient sous la présidence de
GHJUSEPPU FRANCESCHI, juge royal, assisté de son fils
GHUVAN BATTISTA, secrétaire interprète, de
GHUVAN BATTISTA SEATELLI, greffier en chef, et du procureur du
Roi,
SERVAL, lieutenant de l'amirauté. On élit les quatre députés qui représenteront la ville à l'
Assemblée Générale des Trois Ordres. Sont élus:
Monsieur de RAYNAM, commissaire des guerres représentant
JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN, président du
Conseil Supérieur de la Corse, et les avocats
CARLU EMMANUELLE PASQUALINI,
MUSELLI et
IGNAZIU FRANCESCU MORELLI.
Après l'assemblée, des troubles graves éclatent à
Bastia. Des manifestants s'en prennent au podestat
PETRU FRANCESCU RIGO (qui a été institué podestat de
Bastia à vie par le
Marquis de MARBEUF, et fait régner un véritable despotisme), qui est bousculé et giflé.
Son neveu
GAETANU RIGO tue un des agresseurs, mais il est lynché par la foule. Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN fait arrêter les responsables et remet de l'ordre dans la capitale.
9 Mai:
Un édit du
Conseil du Roi accorde des primes à ceux qui introduisent des vivres en
Corse, mais il n'est ni publié ni affiché.
15 Mai:
Le
Marquis de MONTEYNARD fait état des émeutes qui se multiplient sur l'
Ile (
Casinca,
Calvi…) à l'occasion des élections aux
Etats Généraux.
MATTEU de BOCCHECIAMPE, d'
Oletta, capitaine d'infanterie, participe dans la juridiction du
Nebbiu, aux
Assemblées de la Noblesse.
PAULU de ROCCA SERRA, participe aux
Assemblées de la Noblesse de la juridiction de
Bunifaziu.
MATTEU de BUTTAFUOCO,
GHJULIU PETRU de PRUNO et
COSIMU MARIA de CASALTA participent dans la juridiction de
A Porta di Ampugnani, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA et
FRANCESCU GAFFORI participent dans la juridiction de
Corti, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA et
FRANCESCU ZAVIERU FREDIANI participent dans la juridiction d'
Aleria, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJACUMU SANTU et
CASIMIRU de POGGI,
ANTONIU GHJUSEPPU et
IGNAZIU de ZERBI,
LUIGGI de ROSSI,
IGNAZIU FRANCESCU MORELLI,
ANDRIA ANTONIU et
AMBROGHJU MARIA AVOGARI de GENTILE, de
Nonza,
ANDRIA d'ANTONI,
ANGHJULU VINCENTE de BUSTORO,
GHJUVAN BATTISTA,
GHJUSEPPU,
GHJUVAN BATTISTA FRANCESCU,
VINCENTE et
LUIGGI CARDI de SANSONETTI,
GHJUVAN BATTISTA et
VINCENTE FILIPPU de CARAFFA,
GAETANU de VARESE,
GHJUSEPPU MARIA MASSEI, de
Siscu,
ROMUALDU FIGARELLA et
LUIGGI BELGODERE de BAGNAJA
participent dans la juridiction de
Bastia, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJUVANNI d'ANTONI et
PASQUALE de NEGRONI participent dans la juridiction du
Capicorsu, aux
Assemblées de la Noblesse.
FILIPPU da PONTE,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
PETRU PAULU CUNEO d'ORNANO, participent dans la juridiction d'
Aiacciu, aux
Assemblées de la Noblesse.
OTTAVIU QUESTA,
LURENZU GIUBEGA,
CARLU ANTONIU COLONNA-ANFRIANI,
DUMENICU et
SIMONE de FABIANI,
GHJUVAN BATTISTA CATTANEO, participent dans la juridiction de
Calvi, aux
Assemblées de la Noblesse dont
ORSU GHJACUMU de FABIANI est le
Doyen.
FILIPPU ANTONIU PASQUALE BENEDETTI participe dans la juridiction de
Vicu, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJUVANNI BATTISTA, avocat au
Conseil Supérieur de la Corse et
FREDERICU de SUSINI participent dans la juridiction de
Sarté, aux
Assemblées de la Noblesse.
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, de
Sarté, avocat, participe dans la juridiction de
Sarté, aux
Assemblées du Tiers Etat.
18 Mai:
A
Bastia, réunion de l'
Assemblée Générale des Trois Ordres (ou
Etats Généraux de la Corse) des onze juridictions de l'
Ile, sous la présidence de
GHJUSEPPU FRANCESCHI, juge royal,
pour la rédaction des cahiers de doléances et l'élection des quatre députés qui iront à
Versailles.
82 élus siègent, dont 21 pour le
Clergé, 18 pour la
Noblesse et 43 pour le
Tiers Etat.
PAULU BATTISTA CATTANEO est nommé deuxième avocat du
Conseil Supérieur de la Corse.
5 et 6 Juin:
L'
Assemblée du Clergé élit son député:
CARLU ANTONE de PERETTI della ROCCA, de
Livia, vicaire général et official du diocèse d'
Aleria, et son suppléant, l'abbé
GHJUSEPPU MARIA FALCUCCI, de
Ruglianu.
Puis l'
Assemblée du Tiers Etat élit ses deux députés:
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, avocat au
Conseil Supérieur de la Corse, et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, de la juridiction de
Quenza-Porti Vechju, capitaine au
Régiment Provincial Corse, leurs suppléants étant
BARTULUMEU ARENA, de la juridiction de
L'Isulà, et
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, de
Sarté.
Enfin, l'
Assemblée de la Noblesse élit également son député:
MATTEU de BUTTAFUOCO, de
U Viscuvatu, maréchal de camp des armées du
Roi, avec comme suppléant,
FRANCESCU de GAFFORI, de
Corti.
12 Juin:
D'
Auxonne en Bourgogne, lettre de
NABULIU BUONAPARTE à
PASQUALE PAOLI dans laquelle il mêle rêve d'indépendance, haine de la monarchie, et mépris pour le
Generale, qu'il accuse d'avoir abandonné la
Corse:
Général, je naquis quand la Patrie périssait… Vous quittâtes notre Ile, et avec vous disparut l'espérance du bonheur; l'esclavage fut le prix de notre soumission.
Dans un nouveau projet de règlement, il est dit qu'
il est impératif de faire cesser les désordres qui règnent dans les campagnes. Cet objet est de la plus haute importance; il faut renoncer à l'espérance de voir fleurir la Corse s'il est négligé.
L'officier d'artillerie
FELIX de ROMAIN, en garnison à
Bastia, de retour en
Corse après un congé de six mois passé en
Italie, décrit, dans ses
Souvenirs, l'atmosphère qui règne à
Bastia dans cette époque de changements.
Juillet:
Les députés corses, avec leurs suppléants, sont à
Versailles, avec les cahiers des doléances des
Corses.
Arrivés en retard, ils ne participent ni à la séance d'ouverture, ni aux premières séances des
Etats Généraux.
A
Bastia,
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est nommé avocat auprès du
Conseil Supérieur de la Corse.
23 Juillet:
Les députés corses assistent aux séances de l'
Assemblée Nationale Constituante à
Versailles.
28 Juillet:
La famille de
GHJUSEPPU FRANCESCHI, de
Bastia, est reconnue noble par arrêt du
Conseil Supérieur de la Corse.
7 Août:
Le podestat de
Bastia PETRU FRANCESCU RIGO quitte la
Corse pour les eaux thermales de
Lucques, d'où il ne reviendra plus.
Un marchand de
Lyon débarque à
Bastia avec une cargaison de cocardes de couleurs
bianca, celesta e rossa (blanc, bleu ciel et rouge).
14 Août:
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA est élu podestat de
Bastia, et devient le premier maire de la révolution, ses deux
Padri di U Cumunu étant
GHJUSEPPU MARIA PERFETTI et
PAULU MATTEI.
15 au 17 Août:
A
Aiacciu, la population s'en prend à
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque de la ville (un
Génois né à
Ruglianu), qui refuse d'entreprendre la réfection de la cathédrale.
L'évêque est enlevé et doit verser une caution de 4000 livres afin de faire commencer les travaux.
La cocarde tricolore,
Bianca,
Turchina e Rossa, fait son apparition à
Bastia, imposée au
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN, puis à
Aiacciu, où la municipalité est augmentée d'un comité de 36 membres avec une milice bourgeoise, à
Sarté, à
Corti, où sont remplacés tous les officiers municipaux mis en place par le
Roi …
20 Août:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN note avec inquiétude que,
les évènements qui se sont passés en France font raisonner les moindres artisans ou habitants des campagnes: l'impunité des crimes leur en fait espérer autant et ils passent bien vite à l'idée de se venger de leurs ennemis en se flattant de n'avoir aucun châtiment à craindre de la part de la justice.
Du
Capicorsu à
Bunifaziu, la vague révolutionnaire déferle. Paysans et citadins arborent la cocarde tricolore et instituent de nouvelles municipalités.
Généralisation de la
Révolution Municipale, et troubles agraires dans toute l'
Ile.
Septembre:
NABULIU BUONAPARTE est à nouveau en permission en
Corse, à
Aiacciu.
4 Septembre:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN note encore:
le terme de liberté de la nation dont le Roi a été proclamé le restaurateur est entendu ici de la manière la plus ridicule. Le peuple en conçoit qu'il est libre et qu'il peut faire tout ce qu'il veut.
6 Septembre:
LOUIS XVI accorde à
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI la croix de
Saint Louis. Il est colonel général de la garde nationale des pièves de
Talavu,
Bastèrga et
Ornanu.
7 Septembre:
A
Bastia, incidents entre l'
Inspecteur Général des Domaines CHERRIER et la population. Le fonctionnaire doit quitter la
Corse.
16 Septembre:
A la demande de
MATTEU de BUTTAFUOCO, pour organiser la contre-révolution,
FRANCESCU de GAFFORI (son beau-père) rentre dans l'
Ile, pour y seconder le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN, en qualité de commandant militaire en second. Il remplace le général
de SIONVILLE, et part pour à
Aiacciu à la tête d'un régiment et de cinq compagnies.
11 Octobre:
Le podestat de
Bastia GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA écrit à
FRANCESCU de GAFFORI, député suppléant siégeant à
Paris:
nous continuons à jouir ici de la plus parfaite tranquillité…
Plusieurs
Corses, tous gentilshommes francophiles, écrivent à
LA TOUR du PIN, nouveau ministre de la guerre de
LOUIS XVI, afin de lui demander des démentis par rapport aux bruits qui courent d'une rétrocession de l'
Ile à
Gênes. Les signataires sont
PAULU MATTEI,
GHJACUMU MARIA da PONTE,
MATTEU de BUTTAFUOCO,
CARLU ANTONE de PERETTI della ROCCA,
OTTAVIU COLONNA d'ISTRIA,
LURENZU GIUBEGA,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE.
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN informe la
Cour de Versailles que des manifestations revendicatives et subversives apparaissent dan l'
Ile.
Emeutes dans la plaine de
Zicavu, rassemblant les habitants de
Frassetu,
Zicavu,
Quasquara et
Campu, qui s'en prennent aux terres des amis du
Comte de MARBEUF (les
Rossi,
Commène,
Fleuri et autres).
A
Corti, un procès se transforme en émeute, et les juges, déchus, sont remplacés par d'autres, élus par la population.
Constitution de milices et de quelques mouvements insurrectionnels, comme à
Sarté, où le juge royal,
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU, violemment contesté par la population, est chassé de la ville par les
Patrioti.
A
Sarté, décès du général
de SIONVILLE, le commandant militaire en second de la
Corse. Il avait du s'enfermer chez lui sous la menace de la population.
FILIPPU MARTINU COSTA est nommé colonel du
Régiment Provincial Corse.
L'exilé toscan
FILIPPO BUONARROTI débarque en
Corse et participe avec ardeur à l'effervescence politique bastiaise.
26 Octobre:
Les députés
GHJACUMU MARIA da PONTE, pour la
Noblesse, et
PAULU MATTEI, pour le
Tiers Etat, quittent
Versailles (voir
1788) et rentrent en
Corse.
27 Octobre:
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
PALMIERI.
Les
Génois, profitant des troubles qui agitent la
France, raniment leurs vieilles prétentions sur la
Corse. Ils prétendent que l'
Ile a été cédée à titre précaire, et au
Roi de France exclusivement. La
Nation française ne peut donc pas prétendre la moindre suprématie sur elle.
Quatre sénateurs réclament donc pour leur seigneurie la souveraineté de la
Corse.
31 Octobre:
Les
Ajacciens, sous l'impulsion de
NABULIU BUONAPARTE, réagissent vigoureusement, et rédigent un
Manifeste à l'adresse de l'
Assemblée Nationale Constituante demandant que la
Corse soit unie à la
Nation Française désormais libre.
5 Novembre:
A
Bastia, émeutes pour la constitution de la
Garde Nationale.
De violents incidents éclatent entre les soldats du
Régiment du Maine, commandés par le colonel
de RULLY, et les jeunes
Corses affectés à la formation de la nouvelle
Garde Nationale.
Il y a des blessés. C'est l'émeute, la citadelle est prise, le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN est fait prisonnier dans l'église
San Ghjuvan Battista.
De RULLY s'enfuit pour la
France.
NABULIU BUONAPARTE défend la cause révolutionnaire et fait arborer à ses fidèles la cocarde tricolore.
Constitution de la
Garde Nationale:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI,
PETRU PAULU MURATI et
GHJUVAN BATTISTA GUASCO, en sont nommés capitaines.
Le
Comité Patriotique de
Bastia envoie une lettre aux quatre députés corses qui siègent à l'
Assemblée Nationale Constituante, signée par
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI,
PETRU PAULU MURATI et
GHJUVAN BATTISTA GUASCO, pour faire le récit des troubles du
5 Novembre, demander des assurances par rapport aux bruits qui courent d'une rétrocession de l'
Ile à
Gênes, et appliquer en
Corse le droit commun.
6 Novembre:
Une
Ghjunta, junte révolutionnaire, se constitue à
Bastia. Ce
Comité Urbain met en place les structures politico-administratives décidées par l'
Assemblée Nationale Constituante.
Troubles et incidents en
Balagna, à
Santa Riparata, dans le
Nebbiu, à
Venacu, à
Cervioni, à
Carghjese, entre
Corses prorévolutionnaires et antirévolutionnaires.
10 Novembre:
Lettre de
PASQUALE PAOLI à l'abbé
ANTONIU ANDREI dans laquelle il écrit au sujet de son éventuel retour:
La liberté de la Patrie est mon unique but; et je ne souhaiterais rien de plus que de l'assurer sous la protection d'une aussi grande Nation.
24 Novembre:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI,
PETRU PAULU MURATI et
GHJUVAN BATTISTA GUASCO arrivent à
Paris pour remettre la lettre du
Comité Patriotique de
Bastia à
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
30 Novembre:
Le député
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI dépose sur le bureau de l'
Assemblée Nationale Constituante, la lettre du
Comité Patriotique de
Bastia, se terminant ainsi:
nos cahiers et nos doléances vous ont imposé le mandat de demander que la Corse soit déclarée partie intégrante de la monarchie française.
Un décret est aussitôt soumis au vote, et adopté à une immense majorité par l'
Assemblée Nationale Constituante:
L'île de Corse est partie intégrante de l'Empire français, ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français, et, dès ce moment, le Roi est supplié d'y faire parvenir et exécuter tous les décrets de l'Assemblée Nationale.
Le
Comte de MIRABEAU intervient pour demander une totale amnistie en faveur de tous les
Corses:
Ceux des Corses qui, après avoir combattu pour la liberté, se sont expatriés à la suite de la conquête de leur île, et qui, cependant, ne sont coupables d'aucuns délits légaux, auront, dès ce moment, la faculté de rentrer dans leur pays pour y exercer tous les droits des citoyens français, et que le Roi sera supplié de donner sans délai, tous les ordres pour cet objet.
Décembre:
A
Londres,
PASQUALE PAOLI, qui vient d'apprendre le vote de l'
Assemblée Nationale Constituante française concernant l'intégration de la
Corse à la
France, écrit à
ANTONIU GENTILI pour lui demander de remercier tous ceux qui ont été à l'origine de cette résolution.
L'
Assemblée Nationale Constituante, vote une complète réorganisation municipale de tout le territoire de la
France:
En
Corse, les communautés prennent le nom de
Communes, les podestats deviennent les
Maires. Les
Nobili Dodeci disparaissent. Les notables constituent le
Conseil Communal, élu pour deux ans, et renouvelable chaque année par moitié.
La
République de Gênes refuse de reconnaître la validité du décret concernant l'intégration de la
Corse à la
France.
4 Décembre:
LOUIS XVI signe le décret autorisant les exilés corses à regagner leur pays natal.
11 Décembre:
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit aux deux députés de la
Corse à l'
Assemblée Nationale Constituante:
C'est avec un transport de joie bien vive que j'ai appris ce que l'Assemblée nationale Constituante a fait pour ma Patrie. En admettant la Corse parmi les provinces de France, elle a trouvé le moyen infaillible d'attacher les habitants de cette île au gouvernement français; en faisant rentrer dans cette île mes compatriotes expatriés, elle a attaché à la Constitution un nombre considérable d'individus qui la défendront jusqu'à la dernière goutte de leur sang. Les décrets que l'Assemblée Nationale Constituante vient de passer nous rendent enfin la justice qui nous était due, et en effaçant les torts que nous avions reçus par suite d'une aveugle politique ministérielle, font l'éloge le plus beau de l'équité et de la sagesse du corps auguste qui les a dictés…
18 Décembre:
A
Bastia, annonce de l'adoption du
Décret du
30 novembre 1789.
22 Décembre:
La municipalité d'
Aiacciu écrit à l'
Assemblée Nationale Constituante, pour décrire la joie des habitants de la ville de fêter l'appartenance de la
Corse à l'empire français.
23 Décembre:
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à son cousin
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI, magistrat et traducteur d'
Horace en vers italiens:
Retournez vite dans notre Patrie pour faire bénéficier de vos lumières notre Peuple dont l'oppression vient de cesser avec le retour de la liberté… Reprenez maintenant votre verve poétique et chantez qu'en ce jour de régénération du genre humain, je peux vous affirmer que notre pays rompt ses chaînes. L'union libre à la Nation Française n'est pas la servitude, mais la participation de droit.
24 Décembre:
Décès de l'abbé
GREGORIU SALVINI, à
Nesce. Sa tombe est creusée à l'entrée de l'église.
25 Décembre:
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
ANTONIU GENTILI (qui est à
Paris, sur le point de regagner la
Corse:
Quelle que soit la main qui donne la liberté à notre Patrie, je la baise avec toute sincérité de zèle et d'empressement. Nous n'avons eu que trop de guerres et de désastres, et il semble que l'effusion de sang sera dédommagée par la paix et la liberté. Nous ne pouvons rien désirer de plus.
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit:
La constitution anglaise, si elle a quelque défaut, on peut facilement y remédier au jour le jour; les Français voudraient tout faire en une seule fois, et ils n'ont rien fait jusqu'ici qui ne puisse aussitôt se défaire.
27 Décembre:
A
Bastia, et dans toute l'
Ile, on fête solennellement le rattachement de la
Corse à la
France.
FRANCESCU de GAFFORI s'oppose violemment au parti révolutionnaire.
PETRU FRANCESCU CATTANEO (voir
1784) est lieutenant au
Régiment de Vermandois.
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI (voir
1772) est sous-lieutenant.
FRANCESCU SAVIERU GIUBEGA, de
Calvi, est nommé capitaine de la
Garde Nationale.
GHJUVANNI ANDRIA MALASPINA est le premier maire élu de
Belgudé.
Le
Comte de VOLNEY, érudit et philosophe, auteur des
Ruines ou Méditation sur les révolutions des Empires, est nommé
Directeur Général de l'Agriculture en Corse, mais il ne peut, à cause des évènements, remplir cette charge.
A
Bastia, chez l'éditeur
Battini, publication d'un
Almanacco dell'Isola di Corsica.
A
Aiacciu,
NABULIU BUONAPARTE écrit un court essai,
Nouvelle Corse, en 8 pages, sur la révolte du
Niolu et sa répression en
1774.
Un manuscrit anonyme donne une rapide appréciation de la situation de la
Corse, concernant la religion, le gouvernement et les mœurs.
RENAUD de la GRELAYE raconte son
Voyage de Paris en Corse.
L'
Inspecteur Général des Ponts et Chaussées en
Corse,
BARRAL, publie à
Paris et à
Londres, un mémoire sur
L'Histoire naturelle de l'Isle de Corse (voir
1783).
Conformément à l'
Edit d'
Avril 1770, 74 familles corses ont été déclarées nobles depuis cette date (dont 30 de plus depuis
1772).
A
Cervioni, fin de l'exil de
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria (voir
1777).
IGNACE de VERCLOS est nommé évêque de
Mariana-Accia, succédant à
PIERRE PEINEAU de VERDIER, décédé.
En épousant la fille de
GHJUVAN BATTISTA de FABIANI (voir
1752),
GHJUDICE ANTONIU LEONETTI, colonel et futur député à l'
Assemblée Législative Française, fonde la famille
Leonetti de Fabiani.
La colonie grecque de
Carghjese est à nouveau prise à partie par les
Viculesi.
Le château du
Comte de MARBEUF est rasé. Les
Grecs se réfugient à
Aiacciu.
La Corse compte 150458 habitants. Il y a 3000 hommes de troupes français. Il y a 1667 prêtres dans le clergé, soit une densité cinq fois supérieure à la moyenne française (entre autres, 5 évêques, 440 séculiers, 927 à 942 réguliers répartis en 75 couvents… ).
Les pièves sont remplacées par les cantons:
La piève d'
Alisgiani devient le canton de
E Valli d'Alisgiani.
La piève d'
Ampugnani devient le canton de
A Porta.
La piève de
Bevincu devient le canton de
Muratu.
La piève de
Caccia devient le canton de
Castifau.
La piève de
Campuloru devient le canton de
Cervioni.
La piève de
Canale devient le canton de
Lama.
La piève de
Capu Biancu devient le canton de
Ruglianu.
La piève de
Carbini devient le canton de
Livia.
La piève de
Casacconi devient le canton de
Campile.
La piève de
Casinca devient le canton de
U Viscuvatu.
La piève de
Celavu devient le canton de
Bucugnà.
La piève de
Costera devient le canton de
Campitellu.
La piève de
Cruzini devient le canton de
U Salge.
La piève du
Fiumorbu devient le canton de
Prunelli.
La piève du
Golu devient le canton d'
Omessa.
La piève de
Mariana devient le canton de
U Borgu.
La piève de
Mercuriu devient le canton de
Sermanu.
La piève de
Mizzana devient le canton de
Sarrula Carcupinu.
La piève de
Monte Grossu devient le canton de
Calinzana.
La piève de
Moriani devient le canton de
San Niculau.
La piève du
Niolu devient le canton de
Calacuccia.
La piève d'
Orcinu devient le canton de
Sari d'Orcinu.
La piève d'
Orezza devient le canton de
Pedicroce.
La piève d'
Ornanu devient le canton de
Santa Maria Siché.
La piève de
Parasu devient le canton de
Belgudè.
La piève de
Patru devient le canton de
Olmi e'Cappella.
La piève de
Reginu devient le canton de
Algaiola.
La piève du
Rustinu devient le canton de
Merusaglia.
La piève de
Sagru devientle canton de
Brandu.
La piève de
Sampieru devient le canton de
Bastèrga.
La piève de
Sant'Anghjelu devient le canton de
L'Isula.
La piève de
Santa Ghjulia devient le canton de
Nonza.
La piève de
Scupamena devient le canton de
A Serra di Scupamena.
La piève de
Senaca devient le canton de
Luri.
La piève de
Serra devient le canton de
Moita.
La piève de
Sevidentru devient le canton de
Evisa.
La piève de
Sorba devient le canton de
Vezzani.
La piève de
Sorru in Ghjo devient le canton de
Vicu.
La piève de
Sorru in Sù devient le canton de
A Soccia.
La piève de
Taddà devient le canton de
Santa Lucia di Taddà.
La piève du
Talavu devient le canton de
Zicavu.
La piève du
Taravu devient le canton de
Pitretu.
La piève de
Tavignanu devient le canton de
Pedicorti di Gaghju.
La piève de
Tenda devient le canton de
Santu Petru di Tenda.
La piève de
Tuda devient le canton de
Oletta.
La piève de
Vallerustie devient le canton de
San Lurenzu.
La piève de
Vallincu devient le canton de
Ulmetu.
La piève du
Vecchju devient le canton de
Serraghju.
La piève de
Verde devient le canton de
Petra di Verde.
1790:
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, colonel de l'infanterie en retraite, est maire de
Bastia.
Janvier:
CLEMENTE PAOLI, exilé en
Toscane, est de retour à
Bastia. Il a soixante-dix ans. Son accueil est triomphal.
ANTONIU GENTILI et
LUIGGI CIAVALDINI arrivent de
Londres et rentrent en
Corse.
CESARE MATTEU de PETRICONI arrive de
Paris, envoyé par le
Marquis de LA FAYETTE, commandant de la
Garde Nationale, afin d'organiser la
Garde Nationale de
Bastia, du
Nebbiu et du
Capicorsu.
A
Lucciana, une milice nationale se forme en proclamant
PASQUALE PAOLI (toujours à
Londres) comme colonel général.
8 Janvier:
Le
Conseil Supérieur de la Corse enregistre l'inféodation perpétuelle du territoire de l'étang d'
Urbinu, dans la juridiction d'
Aleria, avec érection dudit fief en marquisat sous le nom d'
URBIN, à
JEAN-BAPTISTE GAUTIER d'URBIN (voir
1789).
13 Janvier:
Le
Marquis de MONTEYNARD écrit que
les troubles qui s'élèvent dans cette île me confirment dans cette opinion que j'ai depuis longtemps. Les partisans de Pasquale Paoli se réveillent comme je n'ai cessé de le craindre et de le dire sans cesse…
Lecture à l'
Assemblée Nationale Constituante de la lettre de la municipalité d'
Aiacciu.
18 Janvier:
Un décret de l'
Assemblée Nationale Constituante partage la
France en 83 départements, la
Corse n'en formant qu'un seul, divisé en neuf districts,
Bastia (chef-lieu et seul évêché),
Oletta,
A Porta,
Cervioni,
Corti,
L'Isulà,
Aiacciu,
Taddà et
Vicu, eux-mêmes découpés en 71 pièves ou cantons.
L'ambassadeur de
Gênes en
France,
SPINOLA, revendique la souveraineté génoise sur la
Corse, alléguant que le décret du
30 Novembre 1789 est
contraire au traité en vigueur du 15 Mai 1768, que la Corse n'est qu'un dépôt aux mains du Roi de France et que Gênes garde le droit d'en reprendre possession aux conditions mentionnées aux articles III et IV du Traité de Versailles de 1768.
19 Janvier:
Lettre de
PASQUALE PAOLI à l'abbé
ANTONIU ANDREI dans laquelle il lui confirme
son intention de revenir en Corse, quand son gouvernement sera parfaitement stable, pour y vivre d'une manière retirée, avec les petits moyens financiers dont il disposera.
21 Janvier:
Après lecture du mémoire du doge génois
PALLAVICINI, qui conteste le décret du
30 Novembre 1789, lequel considère la
Corse comme faisant partie intégrante de l'empire français, l'
Assemblée Nationale Constituante décide
qu'il n'y a pas lieu de délibérer sur la réclamation non fondée de la République de Gênes.
NABULIU BUONAPARTE termine son congé en
Corse (voir
1789).
Février:
La
Ghjunta convoque les représentants des diverses pièves afin d'aménager le nouveau cadre institutionnel défini par l'
Assemblée Nationale Constituante.
3 Février:
La
Loi du 3 Février-4 Mars décide que la
Corse ne forme provisoirement qu'un seul département.
12 Février:
Gênes présente un nouveau mémoire considérant comme nulle la décision de l'
Assemblée Nationale Constituante du
30 Novembre 1789.
22 Février:
Sous la présidence de
CESARE MATTEU de PETRICONI, les délégués des six juridictions du
Diquà se réunissent à
Bastia, dans l'église de
La Cuncezzione.
Il est décidé de créer un
Comité Supérieur, de 66 membres, lesquels siègeront pendant neuf mois par tiers remplacé deux fois par mois.
CLEMENTE PAOLI en est élu président, et
GHJUSEPPU BARBAGGI en est membre. Il est également décidé l'envoi d'une déclaration à l'
Assemblée Nationale Constituante.
Le même jour, les délégués des six juridictions du
Diquà écrivent également une lettre à
PASQUALE PAOLI pour lui demander son retour.
Quatre députés sont élus pour se porter à
Londres chez ce dernier: l'abbé
GHJUVAN PETRU BELGODERE de BAGNAJA et
PETRU PAULU MURATI, de
Bastia,
RAFFAELLE de CASABIANCA de
U Viscuvatu, et l'avocat
FRANCESCU PANATTIERI, de
Calvi.
29 Février:
Le
Comte de MONTMAURIN, ministre français des
Affaires Etrangères, répond à
Gênes que malgré le décret de l'
Assemblée Nationale Constituante, la
République de Gênes peut prétendre à récupérer la
Corse, moyennant le remboursement de la somme payée par les
Français en
1768 (35 millions de livres).
Ceci met fin, momentanément, aux prétentions génoises.
FRANCESCU de GAFFORI, accusé de protéger les anciennes idées aristocratiques, est surnommé par les
Corses U Nimicu di a Nazione.
Mars:
Création d'une
Commission d'Organisation et de Contrôle, de quatre membres (
GHJACUMU MARIA da PONTE,
PAULU MATTEI,
DUMENICU SANTINI et
CESARE MATTEU de PETRICONI) chargée d'organiser les prochaines élections municipales, cantonales et départementales.
2 Mars:
Mise en place du
Comité Supérieur. Sa mission est de veiller à l'exécution des décrets de l'
Assemblée Nationale Constituante, de maintenir la tranquillité publique, de recouvrer les impôts et de pacifier certaines parties de l'
Ile en état insurrectionnel (car la scission menace entre le
Nord et le
Sud).
Le
Comité Supérieur vote le retour de
PASQUALE PAOLI, et décide de convoquer pour le
12 Avril, à
Orezza, une
Assemblée Générale.
4 Mars:
Création d'un corps de gendarmerie en
Corse. Il remplace le
Régiment Provincial Corse qui est supprimé.
7 Mars:
GHJUVAN GIROLAMU LEVIE est élu maire d'
Aiacciu. Les officiers municipaux élus sont
MEURON,
VINCENTE GUITERRA,
SEBASTIANU COLONNA d'ORNANO,
STEFANU CONTI,
FRASSETTO,
GHJUSEPPU BUONAPARTE et
TOMASU TAVERA.
14 Mars:
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, déjà maire de
Bastia, est élu
Capu Municipale.
A
Corti, les partisans de
PASQUALE PAOLI et ceux de
FRANCESCU de GAFFORI s'affrontent et élisent chacun leur
Conseil Municipal.
15 Mars:
ANTONIU PASQUINU ABBATUCCI est élu maire de
Zicavu.
22 Mars:
A
Londres,
JAMES BOSWELL organise un banquet d'adieu en l'honneur de
PASQUALE PAOLI avant le départ de celui-ci pour la
France.
A ce banquet assiste le peintre et miniaturiste anglais
RICHARD COSWAY, auteur d'un portrait de
PASQUALE PAOLI (voir
1780).
29 Mars:
PASQUALE PAOLI quitte
Londres pour
Paris. Dans une lettre, il remercie le
Roi d'Angleterre GEORGES III pour son accueil pendant ces années d'exil.
30 Mars:
MATTARANA est élu maire de
Bunifaziu.
3 Avril:
PASQUALE PAOLI est reçu triomphalement à
Paris par le
Marquis de LAFAYETTE et
Maximiliende ROBESPIERRE. Il a à ses côtés les députés envoyés du
Diquà (
GHJUVAN PETRU BELGODERE de BAGNAJA,
PETRU PAULU MURATI ,
RAFFAELLE de CASABIANCA et
FRANCESCU PANATTIERI), mais aussi les délégations venues spécialement du
Dilà (
MARIU PERALDI, d'
Aiacciu,
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, de
Sarté, le chanoine
ANTONIU MULTEDO, de
Vicu), seuls manquent
MATTEU de BUTTAFUOCO et l'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA, de
Livia. Ses paroles sont:
j'ai laissé ma Patrie réduite à l'esclavage, je la retrouve libre. Que pourrais-je désirer d'autre ?
Parution du premier numéro du
Giornale Patriottico di Corsica, hebdomadaire tiré à plusieurs centaines d'exemplaires, et rédigé par l'exilé toscan
FILIPPO BUONARROTI, qui signe ses articles d'un pseudonyme biblique
ABRAMO LEVI SALOMONE.
Le journal, rédigé en Italien, se veut le propagandiste des idées révolutionnaires.
7 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à
JAMES BOSWELL que
les Français méritent d'être libres et, pour certains d'entre eux d'avoir leur nom dans les Vies, de Plutarque.
8 Avril:
PASQUALE PAOLI est présenté au
Roi de France LOUIS XVI par
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
10 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à
GHJUVAN TOMASU ARRIGHI de CASANOVA, colonel de la
Garde Nationale à
Corti, et lui fait le compte rendu de la réception du
Roi de France LOUIS XVI:
J'ai lieu d'être content des Français comme je le fus des Anglais.
12 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit au père
LEONARDU GRIMALDI:
Nous serons libres et heureux si nous le désirons; il faut abandonner l'esprit partisan et intéressé.
12 au 20 Avril:
A
Aiacciu, assemblée des délégués du
Dilà. Assemblée houleuse car on doit y décider l'union ou la session avec le
Diquà.
MARIU PERALDI, d'
Aiacciu est foncièrement hostile à toute entente avec le
Nord, alors que
GHJUSEPPU BUONAPARTE et
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO sont des farouches partisans de l'union, laquelle l'emporte finalement. Quatre délégués sont désignés pour représenter le
Dilà à la prochaine
Assemblée Provinciale Electorale d'
Orezza.
Le
Dilà adhère au
Comité Supérieur.
18 Avril:
Le colonel
de RULLY, commandant du
Régiment du Maine, débarque à
San Fiurenzu pour récupérer son unité, et la ramener sur le continent (voir
Novembre 1789).
Les
Bastiais le reçoivent très mal, et il est abattu de plusieurs coups de fusils.
22 Avril:
Accompagné par
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, et de deux députés du
Comité Supérieur de Bastia (
RAFFAELLE de CASABIANCA et l'avocat
FRANCESCU PANATTIERI),
PASQUALE PAOLI est reçu à l'
Assemblée Nationale Constituante.
Là, il jure obéissance et fidélité au peuple français, au
Roi et aux décrets de l'
Assemblée Nationale Constituante:
Messieurs, ce jour est le plus heureux et le plus beau de ma vie. Le l'ai passée à rechercher la liberté, et j'en vois ici le plus noble spectacle. J'ai quitté ma patrie asservie, je la retrouve libre : je n'ai plus rien à désirer… En retournant dans ma patrie, mes sentiments ne peuvent pas vous être douteux.
Vous avez été généreux pour moi, et jamais je n'ai été esclave. Ma conduite passée, que vous avez honorée de vos suffrages, vous répond de ma conduite future. J'ose dire que ma vie entière a été un serment à la liberté, c'est déjà l'avoir fait à la constitution que vous établissez.
Mais il me reste à le faire à la nation qui m'adopte, et au souverain que je reconnais, c'est la faveur que je demande à l'Auguste Assemblée.
Ni l'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA, ni
MATTEU de BUTTAFUOCO (royalistes acharnés) n'assistent à cette séance.
24 Avril:
A
Porti Vechju, incident entre les soldats du détachement du
Régiment du Limousin, commandés par le lieutenant
DAVERNE du PROILE, et les hommes de la
Garde Nationale.
Les officiers municipaux
GHJUVAN PAULU ROCCASERRA et
ANTONIU CIANFARANI se présentent et sont accueillis par des coups de feu. La population intervient et les soldats et leur officier doivent se retirer à
Bunifaziu.
26 Avril:
PASQUALE PAOLI est reçu par
MAXIMILIEN de ROBESPIERRE à la
Société des Amis de la Constitution.
Celui-ci lui s'adresse à lui en ses termes:
Vous avez défendu le liberté dans un temps où nous n'osions l'espérer, vous avez souffert pour elle, vous triomphez avec elle et votre triomphe est le notre. Unissons-nous pour la conserver toujours.
28 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à
JAMES BOSWELL et lui confirme qu'il est reçu en
France d'une manière aussi généreuse que celle dont il avait bénéficié en
Angleterre.
Mai:
Le
Comité Supérieur décide de recruter pour la
Corse une
Garde Nationale de 200 hommes.
11 Mai:
Le
Roi, à la demande de
PASQUALE PAOLI, désigne, en plus des quatre commissaires de la
Commission d'Organisation et de Contrôle chargés de faire exécuter en
Corse
les décrets de l'
Assemblée Nationale Constituante concernant le pouvoir administratif (
GHJACUMU MARIA da PONTE,
PAULU MATTEI,
DUMENICU SANTINI et
CESARE MATTEU de PETRICONI),
FRANCESCU MATTEU LIMPERANI, l'abbé
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE et
MARTINU di QUENZA.
12 Mai:
A
A Venzulà, les élections municipales dégénèrent: Une
Vindetta de trente ans commence entre les
Viterbi et les
Frediani.
19 Mai:
A
Porti Vechju, incidents entre les familles
Quenza et
Roccaserra. Le calme revient grâce à l'intervention de
MARCU AURELIU PERETTI, et l'aide de 400 de ses parents et amis.
Une délégation corse, conduite par
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI se rend à
Lyon pour participer au serment des gardes nationales du
Sud-Est de la
France. L'accueil des
Lyonnais est enthousiaste.
22 Mai:
A
Paris, devant l'
Assemblée Nationale Constituante,
PASQUALE PAOLI prodigue ses protestations de loyalisme envers la
France.
30 Mai:
Serment fédératif des
Gardes Nationales du
Cortenais: A
Omessa, les pièves confédérées prononcent un serment civique.
12 Juin:
L'
Assemblée Nationale Constituante décide qu'en
Corse, les impôts pourront être, comme par le passé, perçus en nature.
22 Juin:
PASQUALE PAOLI quitte
Paris pour la
Corse, via
Lyon,
Tournon,
Valence,
Aix,
Marseille et
Toulon. Partout, les populations applaudissent celui que les gazettes appellent le
Washington Corse.
26 au 28 Juin:
PASQUALE PAOLI séjourne à
Lyon.
A
Aix en Provence,
PASQUALE PAOLI est rejoint par
GHJUSEPPU BUONATARTE et
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO.
11 Juillet:
PASQUALE PAOLI est à
Marseille, qu'il quitte pour s'embarquer à
Toulon.
12 Juillet:
L'
Assemblée Nationale Constituante vote la
Constitution Civile du Clergé qui prévoit une nouvelle organisation des circonscriptions ecclésiastiques et la désignation des ministres du culte par voie d'élection ou de nomination.
Conformément aux décisions de l'
Assemblée Nationale, la
Corse, comme tous les autres départements, n'a plus qu'un seul évêché, dont le siège est à
Bastia.
14 Juillet:
Parti de
Toulon,
PASQUALE PAOLI arrive en
Corse. A cause du mauvais temps, il débarque en rade de
Santa Maria, au nord de
Macinaghju. De là, il reprend la mer pour
Bastia.
A
Paris, à la
Fête de la Fédération,
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI conduit la délégation corse.
A
Corti, un affrontement entre les partisans du
Roi, qui sont avec les
Suisses cantonnés dans la citadelle avec
FRANCESCU de GAFFORI, et des
Patriotti, patriotes réformateurs, fait des morts et des blessés.
17 Juillet:
PASQUALE PAOLI, accompagné de
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA et des autres députés corses, débarque à
Bastia.
Il y est reçu triomphalement par la population et le maire de la ville
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA. Il décide de résider chez son frère
CLEMENTE.
18 Juillet:
Le
Comité Supérieur de Bastia, au complet, le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN et tous les dirigeants civils et militaires de l'
Ile rendent visite à
PASQUALE PAOLI.
22 Juillet:
Le
Comité Supérieur de Bastia, suite aux évènements de
Corti du
14 Juillet, décide d'envoyer cinq de ses membres dans la ville, avec 500 gardes nationaux, afin d'y rétablir l'ordre.
En outre, il blâme
FRANCESCU de GAFFORI, accusé d'être à l'origine des troubles. Celui-ci, ayant refusé de plus de prêter le serment civique, est arrêté et assigné à résidence dans sa demeure de
U Casinu, en attendant de comparaître devant un tribunal de la
Nation. Il sera exilé, ainsi que
DUMENICU CUTTOLI,
PETRU BOCCHECIAMPE,
GHJUVAN ANDRIA de FABIANI,
ROMUALDU FIGARELLA, de
MATRA,
SANSONETTI et d'autres.
27 Juillet:
Sur l'intervention de
PASQUALE PAOLI,
FRANCESCU de GAFFORI est expulsé de
Corse, et autorisé à s'embarquer pour
Toulon.
PASQUALE PAOLI adresse une lettre circulaire à ses compatriotes.
2 Août:
L'effigie de
MATTEU BUOTTAFUOCO est brûlée à
Aiacciu.
ALPIDIU da PONTE, d'
Aiacciu, est lieutenant de la
Garde Nationale d' Aiacciu.
14 Août:
La
Garde Nationale de Bastia reçoit son drapeau, offert par la municipalité de
Paris à chaque département. Il porte la date de la
Confédération (
Juillet 1790), avec les mots
Liberté, Constitution, Département de la Corse.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI proteste à l'
Assemblée Nationale Constituante contre les rumeurs selon lesquelles
PASQUALE PAOLI veut soumettre la
Corse aux
Anglais.
21 Août:
L'
Assemblée Nationale Constituante décrète l'installation d'un tribunal dans chacun des neufs districts de
Corse:
Bastia,
Oletta,
L'Isulà,
A Porta,
Corti,
Cervioni,
Aiacciu,
Vicu et
Taddà.
2 Septembre:
Le
Comité Supérieur constitué à
Bastia le
22 Février dernier est supprimé.
9 Septembre:
A
Orezza, ouverture de la
Première Assemblée Provinciale Electorale. Elle se tient dans le couvent de
San Francescu.
419 membres, désignés parmi les citoyens du département au cours d'assemblées primaires, y assistent, en présence de
PASQUALE PAOLI. Parmi les représentants du
Dilà on trouve
MARIU PERALDI, d'
Aiacciu,
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, de
Sarté, le chanoine
ANTONIU MULTEDO, de
Vicu et l'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA, de
Livia.
Les délégués sont chargés d'élire le
Conseil Général (ou
Conseil Administratif) du département, les neuf membres du
Directoire du Département et le
Procureur Général Syndic.
Un temps fort de cette
Assemblée est l'arrivée de
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI porteur de l'étendard donné au département par la ville de
Paris le
14 Juillet.
GHJUSEPPU BUONAPARTE est député d'
Aiacciu à l'
Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
13 Septembre:
Suite de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
PASQUALE PAOLI se voit confier le commandement de la
Garde Nationale et la présidence du
Directoire du Département ou
Conseil Général.
BARTULUMEU ARENA est nommé
Procureur Général Syndic et
Secrétaire Général de l'assemblée.
Au cours des séances suivantes de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza, élection des 36 conseillers généraux, vote de félicitations à
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
blâme à
MATTEU de BUTTAFUOCO et à l'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA, ce dernier pour avoir violemment critiqué par écrit les députés du
Tiers Etat et les agissements du
Comité Supérieur de Bastia.
16 Septembre:
Suite de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
L'assemblée, qui a pris acte que la
Corse ne forme qu'un département, décide que le chef lieu en sera
Bastia (au détriment d'
Aiacciu).
18, 19, 20, 21 et 22 Septembre:
Suite de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
On y procède à l'élection des membres de l'administration départementale.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI est élu
Procureur Général,
ANTONIU GENTILI et
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO sont désignés pour apporter à l'
Assemblée Nationale Constituante le procès verbal de l'
Première Assemblée Provinciale Electorale d’Orezza.
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI attaque violemment
BARTULUMEU ARENA en lui demandant des comptes sur ses activités d'adjudicataire de la subvention.
23 Septembre:
PASQUALE PAOLI écrit une lettre pour l'
Assemblée Nationale Constituante dans laquelle il déclare à nouveau la satisfaction des
Corses de faire partie de l'empire français.
FRANCESCU MARIOTTI, de
A Venzulà (voir
1778), émigré royaliste, passe au service de la
République de Gênes.
La
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza propose à
PASQUALE PAOLI de lui élever une statue et de lui verser une rente de 50000 livres. Il refuse et la statue et la rente. La statue est décrétée quand même.
GHJUSEPPU BUONAPARTE propose l'érection d'une pyramide sur laquelle seraient gravés d'un côté les noms de tous ceux qui, depuis
1729, ont combattu pour la cause commune de la liberté, sur le second, les noms des martyres de la liberté et l'indépendance, sur le troisième, l'époque de la régénération, et enfin sur le quatrième côté, les noms des traîtres à la patrie. L'érection de la pyramide est décrétée.
27 Septembre:
Fin de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
30 Septembre:
A
Bastia, première réunion des membres du
Conseil Général. Ils sont 33 présents sur 36. (
PASQUALE PAOLI,
TIBURZIU MURATI et
BONFIGLIU GUELFUCCI, malades, sont absents).
PASQUALE PAOLI est confirmé
Président, le chanoine
IGNAZIU FELCE, vice-président et
FRANCESCU PANATTIERI, secrétaire.
A
Aiacciu, les habitants de l'intérieur occupent avec leurs bêtes le domaine de la
Confina, les communaux, et parfois même les propriétés privées.
Les
Baciocchi et les
Peraldi s'en inquiètent.
1er Octobre:
A
Bastia, suite de la réunion du
Conseil Général.
On élit le
Directoire du
Département, composé de neuf membres dont
BARTULUMEU ARENA,
ANTONIU GENTILI,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO et
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, de
Sarté.
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, le commandant en second de la
Garde Nationale, fait sa tournée. Il arrive à
Aiacciu, via le
Niolu et
Vicu, avec plus de 300 hommes.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1780) est lieutenant général des
Armées du Roi à
Bayonne.
28 Octobre:
A l'
Assemblée Nationale Constituante, le député
MATTEU de BUTTAFUOCO accuse
PASQUALE PAOLI pour sa mauvaise gestion administrative, et d'être un agent de l'
Angleterre.
Novembre:
A
Bastia, suite de la réunion du
Conseil Général.
PASQUALE PAOLI propose de réformer l'administration et l'économie de l'
Ile.
2 Novembre:
Les députés
ANTONIU GENTILI et
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO arrivent à
Paris.
6 Novembre:
Débat sur la
Corse à l'
Assemblée Nationale Constituante.
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO et
ANTONIU GENTILI sont reçus en qualité de délégués de la
Première Assemblée Provinciale Electorale d'Orezza.
Lecture de la lettre de
PASQUALE PAOLI adressée à l'
Assemblée Nationale Constituante après cette
Assemblée.
Le
Comte de MIRABEAU et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI accusent le député, l'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA, avec lettres à l'appui, de vouloir faire rejeter par les ecclésiastiques corses la constitution civile du clergé votée en
Juillet par l'
Assemblée Nationale Constituante.
Le député est dénoncé comme
ennemi de la liberté et partisan de l'aristocratie.
Le député
MATTEU de BUTTAFUOCO est également mis en cause, et est dénoncé comme calomniateur de
PASQUALE PAOLI.
14 Novembre:
A
Bastia, séance de clôture du
Conseil Général de la Corse.
16 Novembre:
L'
Assemblée Nationale Constituante confirme que la
Corse ne formera qu'un seul département, avec
Bastia pour
Chef-lieu.
27 Novembre:
Parution du dernier numéro du
Giornale Patriottico di Corsica, hebdomadaire tiré à plusieurs centaines d'exemplaires, et rédigé par l'exilé toscan
FILIPPO BUONARROTI.
Celui-ci, qui s'est attaqué à
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, l'accusant d'être l'ennemi de l'
Assemblée Nationale Constituante, est la cible de la
Réaction bastiaise.
Le journal aura vécu 32 numéros, soit huit mois.
Les
Constituants ajoutent un décret à la
Constitution Civile du Clergé stipulant que tous les ecclésiastiques réputés fonctionnaires publics devront prêter serment de fidélité à la
Constitution.
C'est le
Serment à la Constitution civile du Clergé.
L'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA refuse, avec dix pour cent des membres du clergé, de se soumettre à la
Loi du Serment.
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, refuse de prêter serment à la révolution française. Il se retire à
Ruglianu.
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, prête serment, tout affirmant la prééminence du spirituel sur le temporel.
IGNACE de VERCLOS, l'évêque de
Mariana-Accia, refuse de se soumettre à la
Loi du Serment, et rentre en
France.
14 Décembre:
Adresse du
Directoire du Département de la Corse à l'
Assemblée Nationale Constituante protestant de son patriotisme.
Suppression du
Conseil Supérieur de la Corse.
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA est commissaire du
Roi près le
Tribunal Criminel de la Corse.
Publication d'un recueil de huit pages sur
Le retour triomphant de Paoli, le vengeur de la liberté, par
BARDIN.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI est commandant de la
23ème Division Militaire en
Corse.
FRANCESCU MARIA VIDAU est sous-lieutenant au
Régiment des Chasseurs des Ardennes.
LUIGGIA ANTONINI (voir
1771) s'embarque sur le brick
La Revanche, déguisée en homme (sous le nom de
LOUIS ANTONINI) pour un voyage d'exploration à
Madagascar.
AGOSTINU GIAFFERI, fils du célèbre
LUIGGI GIAFFERI (voir
1739), général au service des
Bourbons de
Naples, prend sa retraite en
Corse.
306 étudiants corses sont inscrits dans les diverses facultés de l'université de
Rome: 28 en théologie, 149 en droit civil et droit canon, 88 en médecine et chirurgie, 26 en philosophie et art et 15 en langues (philologie).
1791:
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA est maire de
Bastia.
3 Janvier:
A l'
Assemblée Nationale Constituante, lecture de l'adresse du
Directoire du Département de la Corse protestant de son patriotisme.
15 Janvier:
A
Aiacciu, fondation du club patriotique,
La Société des Amis de la Constitution. Cette association compte plus de 400 membres, militaires et civils, et est affiliée aux
Jacobins de Paris.
Son président en est
FILIPPU MASSERIA, d'
Aiacciu, et son secrétaire,
GHJUSEPPU BUONAPARTE.
23 Janvier:
A
Aiacciu, le lieutenant
NABULIU BUONAPARTE écrit une lettre pamphlet contre
MATTEU de BUTTAFUOCO dans laquelle il s'en prend violemment au député. Cette lettre est lue à la
Société des Amis de la Constitution, qui en décide l'impression:
O Lameth! O Robespierre! O Peithyon! O Volney! O Mirabeau! O Barnave! O Bailly! O La Fayette! Voilà l'homme qui ose s'asseoir à côté de vous, tout dégoûtant du sang de ses frères, souillé par des crimes de toute espèce… Il ose se dire représentant de la Nation, lui qui la vendit…
Cette lettre sera imprimée à
Dôle, à cent exemplaires, aux frais de
NABULIU BUONAPARTE, et diffusée en
Corse.
MATTEU de BUTTAFUOCO publie un pamphlet contre
PASQUALE PAOLI sous le titre de
Carattere e condotta politica di Pasquale Paoli, qui condamne sans appel la politique
machiavélique de
PASQUALE PAOLI, qu'il traite de
vieux renard qui a perdu son poil, mais non sa malice.
31 Janvier:
Le congé de
NABULIU BUONAPARTE (voir
1789), prolongé pour raison de santé, se termine. Il rejoint son régiment à
Valence, puis à
Auxonne.
BARTULUMEU ARENA,
Procureur Général Syndic, colonel de la
Garde Nationale, membre du
Directoire du Département pour le district de
L'Isulà, s'emploie à faire entrer en vigueur, en
Corse, les décrets de l'
Assemblée Nationale.
Il impose notamment le serment civique aux membres du clergé.
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu, s'exile à
Gênes.
IGNACE de VERCLOS, l'évêque de
Mariana-Accia, de
France, part à
Rome.
Février:
Le
Vicomte ARMAND CHARLES de BARRIN, lieutenant général du
Roi, quitte la
Corse.
MATTEU de BUTTAFUOCO soumet à l'
Assemblée Nationale un premier projet d'intervention en
Sardaigne. Il n'a aucune audience.
C'est le
Conseil Général qui, désormais, est le pouvoir exécutif de l'
Ile.
21 Février:
Le
Directoire décide qu'il ny aura plus que
60 cantons en
Corse, au lieu des
71 précédents.
28 Février:
Dans les cathédrales d'
Aiacciu et de
Bastia, les membres du
Clergé, non réfractaires (340 sur 379) prêtent serment.
Une grande majorité de religieux, malgré promesses et menaces, refusent de quitter leur couvent (64 sur 68 à
Bastia, 107 sur 113 à
Corti, 46 sur 55 à
L'Isulà).
Mars:
AMBRUGHJU ROSSI (voir
1754) est
Supérieur du couvent des
Capucins de la ville d'
Aiacciu.
A cause du mécontentement que suscite le recrutement obligatoire de la
Garde Nationale, la municipalité de
Bastia, redoutant des troubles, demande l'envoi de commissaires du
Roi.
1er Mars:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est nommé maréchal de camp.
13 Mars:
La contribution mobilière est fixée à 60900 livres pour la
Corse. La contribution foncière est de 223900 livres.
13 Mars:
L'abbé
CARLU ANTONE PERETTI della ROCCA écrit:
Dieu veuille qu'avec la religion catholique on ne perde pas non plus pour toujours la liberté et la patrie…
16 Mars:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI et
VENTURA LECCIA, commissaires députés par le
Directoire du Département, procèdent à l'inventaire des locaux conventuels.
Avril:
Inquiétude et mécontentement à
Bastia, en ce qui concerne la chasse aux aristocrates et la
Constitution civile du clergé, ainsi que les écrits violents de
FILIPPO BUONARROTI.
CARLU ANTONIU QUESTA (voir
1781), est adjudant major au
4èmeBataillon de Chasseurs.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1781), est lieutenant, puis capitaine au
3èmeBataillon des Chasseurs Corses.
1er Mai:
VINCENTE GUITTERA est élu maire d'
Aiacciu.
5 Mai:
IGNACE de VERCLOS, l'évêque de
Mariana-Accia, est de retour à
Bastia. Lors d'une messe qu'il célèbre, il refuse le siège d'évêque constitutionnel.
7 Mai:
Réunion d'une assemblée électorale pour le choix d'un évêque constitutionnel.
8 Mai:
IGNAZIU FRANCESCU GUASCO, l'ancien vicaire de
Mariana-Accia, est nommé, malgré lui,
Evêque Constitutionnel de Corse en remplacement de l'évêque réfractaire
IGNACE de VERCLOS.
9 Mai:
A
Bastia,
IGNAZIU FRANCESCU GUASCO, le seul évêque constitutionnel de
Corse, prête serment.
PASQUALE PAOLI est à
Aiacciu.
Lettre de
GHJUVAN PETRU BELGODERE de BAGNAJA à l'
Assemblée Nationale Constituante.
12 Mai:
IGNACE de VERCLOS, l'évêque de
Mariana-Accia, reçoit l'ordre de quitter la
Corse immédiatement.
Le
Directoire du Département désigne
MARCU AURELIU ROSSI à la présidence du
Tribunal Correctionnel et
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI comme
Dénonciateur Public.
27 Mai:
La
Corse sera représentée par six députés à la prochaine
Assemblée Nationale Constituante.
Le
Régiment du Maine est remplacé (voir
1790) par le
Régiment de Bresse, sous les ordres du commandant
PLESSIS-BELLIERES.
Juin:
La population de
Bastia, ville ou le clergé est nombreux et puissant, ressent beaucoup plus qu'ailleurs les mesures anticléricales de l'
Assemblée Nationale Constituante.
1er Juin:
Les
Bastiais manifestent contre la
Constitution Civile du Clergé.
2 et 3 Juin:
Jour de la
Sant'Erasmu. Emeute contre-révolutionnaire à
Bastia :
Dans l'église
San Ghjuvan Battista, les
Bastiais viennent écouter le sermon de
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU, leur défenseur, un ancien juge royal de
Sarté (voir
1789).
Puis, exaspérée, la population défile aux cris de
Vive le Roi ! Vive la Religion !
Les
Bastiaises, avec à leur tête
FIORA OLIVA, dite
La Colonella, saccagent l'appartement de l'évêque constitutionnel
IGNAZIU FRANCESCU GUASCO.
Puis c'est la loge des
Francs-Maçons des
Amis Constants (voir
1774), qui regroupe essentiellement des roturiers artisans et commerçants, qui est profanée par l'émeute dont les instigateurs sont les prêtres non-jureurs.
Dans la nuit, des hommes en armes, municipalité en tête, occupent la citadelle.
BARTULUMEU ARENA, l'avocat
FRANCESCU PANATTIERI et
FILIPPO BUONARROTI sont pris, et embarqués de force vers l'
Italie
(
La Spezia pour les deux premiers et
Livourne pour le troisième).
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI intervient pour les sauver des colères de la foule. Les membres du
Directoire qui ont pu s'échapper, s'enfuient vers
A Porta d'Ampugnani, d'où ils demandent secours à l'
Assemblée Nationale Constituante.
8 Juin:
BARTULUMEU ARENA et
FRANCESCU PANATTIERI sont de retour à
Bastia.
14 Juin:
A
Corti, dans le couvent de
San Francescu, session extraordinaire du
Conseil Général, présidée par
PASQUALE PAOLI.
On décide de suspendre la municipalité de
Bastia, sauf le maire de la ville
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, qui, souffrant, n'a pas participé aux troubles, et de dérouter les courriers réguliers sur
San Fiurenzu.
Corti devient le nouveau chef-lieu du département, ainsi que le siège de l'unique évêché constitutionnel de la
Corse.
15 Juin:
La ville de
Bastia, pour protester contre cette punition, envoie l'abbé
GHJUVAN PETRU BELGODERE de BAGNAJA à l'
Assemblée Nationale Constituante.
Cette dernière approuve les décisions de
PASQUALE PAOLI.
16 Juin:
De
Corti,
PASQUALE PAOLI et quatre commissaires
(
DON MARTINU QUENZA,
LUIGGI CIAVALDINI,
COSIMU MARIA CASALTA et
AGHJILLIU MURATI) assistés d'une imposante force militaire, décident de se rendre à
Bastia pour y rétablir l'ordre.
A la suite de l'insurrection bastiaise,
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI est emprisonné à
Corti.
17 Juin:
L'évêché constitutionnel de
Corse est transféré de
Corti à
Aiacciu.
18 Juin:
Constitution d'une commission d'enquête diligentée par l'
Assemblée Législative Nationale, qui dépêche dans l'
Ile deux commissaires,
PIERRE LAURENT MONESTIER et l'abbé
ANTONIU ANDREI.
19 Juin:
La municipalité de
Bastia affirme sa loyauté envers le
Directoire du Département, et envoie six délégués à
Corti pour demander à
PASQUALE PAOLI de venir à
Bastia sans la force armée.
22 Juin:
CARLU ANTONE de PERETTI della ROCCA et
MATTEU de BUTTAFUOCO prêtent serment à la
Constitution.
24 Juin:
Le
Conseil Général, malgré la demande de la municipalité de
Bastia, invite
PASQUALE PAOLI à se rendre dans la ville à la tête de 6000 à 7000 gardes nationaux, recrutés dans l'intérieur de l'
Ile.
PASQUALE PAOLI est à
Bastia. Les membres de la municipalité de la ville et son procureur sont désignés à l'
Assemblée Nationale Constituante comme coupables de
lèse nation, et sont arrêtés.
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU s'enfuit en
Sardaigne. La population de
Bastia est désarmée et soumise, par les gardes nationaux, à des brimades, des exactions et des arrestations.
Juillet:
A
Corti, suite de la session extraordinaire du
Conseil Général.
PASQUALE PAOLI décide que toutes les dépenses inhérentes aux derniers troubles de
Bastia, dont la nourriture de la troupe, seront entièrement supportées par la population de la ville.
C'est, pour les gardes nationaux, la
Cucagna di Bastia.
Il transfère officiellement le chef-lieu de
Bastia à
Corti, ainsi que l'évêché.
7 Juillet:
GHJUVANNI LIMPERANI est lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Royaux Corses (voir
1788).
21 Juillet:
Une force publique de 150 gardes nationaux est installée à
Bastia.
24 Juillet:
Le calme revenu, la majorité des 6000 à 7000 gardes nationaux quittent
Bastia. C'est la fin de la
Cucagna di Bastia.
25 Juillet:
GHJUSEPPU ANTONIU BACIOCCHI (voir
1788) est lieutenant-colonel au
Régiment Royal Corse.
27 Juillet:
Le
Conseil Général félicite les membres du
Directoire et
BARTULUMEU ARENA et
FRANCESCU PANATTIERI, défenseurs de l'ordre public, et leur attribue une subvention qu'ils refusent.
FILIPPO BUONARROTI, prié de retourner à
Bastia, accepte le don (400 francs) du
Conseil Général, et rentre de
Livourne.
28 Juillet:
Le
Conseil Général décide que tous les délits relatifs à l'insurrection bastiaise seront jugés devant le tribunal de district de
Corti.
29 Juillet:
A
Corti, fin de la session extraordinaire du
Conseil Général.
14 Août:
GHJUVAN BATTISTA de CARAFFA, le podestat de
Bastia, et ses deux
Padri di U Cumunu,
GHJUSEPPU MARIA PERFETTI et
PAULU MATTEI, sont portés en triomphe à travers les rues de la ville.
15 Août:
PASQUALE PAOLI écrit à
GHJUSEPPU BUONAPARTE au sujet de la lettre écrite par son frère
NABULIU contre
MATTEU de BUTTAFUOCO:
Elle aurait fait plus grande impression si elle avait dit moins et si elle avait montré moins de partialité.
Septembre:
Première vente de biens de la couronne en
Corse. Il y aura 507 acheteurs dans l'
Ile.
5 Septembre:
Un décret supprime toutes les concessions royales accordées dans l'
Ile.
13 Septembre:
Ouverture de la
Deuxième Assemblée Provinciale Electorale, à
Corti, dans l'église des ci-devant
Observantins.
384 électeurs, désignés parmi les citoyens du département au cours d'assemblées primaires des districts, y assistent. Ils doivent élire les six députés corses à la nouvelle
Assemblée Législative Nationale,
et la moitié renouvelable des conseillers régionaux.
PASQUALE PAOLI est élu président de l'assemblée par
340 suffrages sur 346.
14 Septembre:
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, membre du
Directoire du Département et électeur de
Sartè est élu secrétaire de l'assemblée. 3 scrutateurs sont également élus:
MARIU LUIGGI GHJUSEPPE PERALDI,
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA et
GHJUSEPPU SIMONI.
17 Septembre:
FELICE ANTONIU LEONETTI, le neveu de
PASQUALE PAOLI, est élu député par
198 voix sur 375.
18 Septembre:
FRANCESCU MARIA PIETRI est élu député par
203 voix sur 384.
19 Septembre:
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO est élu député par
228 voix sur 378.
20 Septembre:
PETRU-GHJUVANNI TOMASU BOERIO est élu député par
193 voix sur 377.
21 Septembre:
BARTULUMEU ARENA est élu député par
214 voix sur 368.
22 Septembre:
MARIU PERALDI est élu député par
173 voix sur 371.
Les 6 députés élus sont des fidèles de
PASQUALE PAOLI.
Deux députés suppléants sont également élus:
l'avocat
FRANCESCU PANATTIERI, de
Calvi, secrétaire général du
Département, par
225 voix sur 371,
et
HONORE-MARIE-REGNIER du TILLET, électeur de
Bastia, par
242 voix sur 350.
23 Septembre:
Deux jurés élus pour la
Haute Cour d'Orléans sont élus:
GHJACUMU ANTONIU FRANCESCU PASQUALINI, juge au
Tribunal du district de
A Porta et
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI, juge au
Tribunal du district d'
Aiacciu.
24 Septembre:
Elections des membres de l'administration du département (le
Directoire):
GHJUSEPPU BUONAPARTE, président du directoire du district d'
Aiacciu, avec
192 voix sur 349,
et
DUMENICU MARIA MULTEDO, d'
Aiacciu, avec
176 voix sur 349, sont élus.
25 Septembre:
Sont à leur tour élus
BARTOLOMEU BONACCORSI, de
Calinzana, avec
324 voix,
et
GHJUVAN BATTISTA LEONI, de
Palasca, avec
261 voix, tous deux du district de
L'Isula.
27 Septembre:
Egalement élus au
Directoire CARLU FRANCRSCU CARLOTTI, de
Venacu, avrc
187 voix,
et
ANTONIU LUIGGI POLI, de
Cervioni, avec
178 voix.
28 Septembre:
Les membres suivants sont nommés à la pluralité relative:
GHJUVAN DUMENICU SALICETI, d'
Oletta,
ANTONIU ANDRIA FILIPPI, de
U Viscuvatu,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, de
Zicavu,
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, de
Sartè,
MARCANTONIU PITTI-FERRANDI, de
A Petra di Verde,
GHJULIU FRANCESCU MURATI, de
U Borgu,
PASQUALINU GIAMPETRI, de
Gavignanu di Rustinu,
GHJUVAN BERNARDINU ARRIGHI, de
Spiluncatu,
GHJUVANNI QUILICU de CASABIANCA, de
A Casabianca,
PADOVANU GIACOMONI, de
Taddà,
BARTOLOMEU ARRIGHI, de
Corti,
PETRU ANTONIU BALESTRINI, d'
Algaiola, et
GHJUVAN FRANCESCU SABIANI, de
Zicavu.
29 Septembre:
Plusieurs membres proposent d'établir le chef-lieu du département à
Corti, et l'évêché à
Aiacciu, et de partager les autres établissements publics entre les différents districts
du département.
163 voix se prononcent pour
Corti chef-lieu, et
162 pour
Aiacciu siège de l'évêché.
30 Septembre:
Clôture de la
Deuxième Assemblée Provinciale Electorale, à
Corti.
Les anciens députés
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA rentrent en
Corse.
Le premier retrouve son poste de
Procureur Général Syndic, le second est promu colonel de la
Gendarmerie du Département.
5 Octobre:
Les étangs d'
Urbinu,
Siglione,
Graduagine,
Palu,
Foce d'Aleria,
Sulinzara, et leurs dépendances, sont achetés par
GHJUVAN BATTISTA BATTESTI.
15 Octobre:
Retour en congé de
NABULIU BUONAPARTE en
Corse. Il demande à son parent
ANTONIU ROSSI, maréchal de camp à
Bastia (voir
1788), une place d'adjudant major dans l'un des bataillons de la
Garde Nationale en cours de formation.
L'administration départementale s'installe à
Bastia.
Décès de
LUCIANU BUONAPARTE, grand-oncle de
NABULIU, archidiacre d'
Aiacciu.
31 Octobre:
Le
Régiment Provincial de l'Isle de Corse est officiellement dissous (voir
1790).
De
Paris,
FRANCESCU de GAFFORI se réfugie en
Toscane.
1er Novembre:
Les quatre professeurs du collège d'
Aiacciu écrivent au ministre de l'
Intérieur, indignés de ne pas avoir été payé depuis
29 mois.
6 Novembre:
STEFANU SANSONETTI est nommé lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Corses (voir
1788).
11 Novembre:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, en prison depuis les troubles de
Bastia, est élu maire de la ville. Il est libéré peu après.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1788) est lieutenant au
3ème Bataillon d'Infanterie Légère.
29 Novembre:
PASQUALE PAOLI écrit à
BONFIGLIU GUELFUCCI:
J'estime nécessaire une secousse pour assurer la Constitution et savoir à qui nous pouvons nous fier et de qui nous avons à craindre…
Décembre:
Les six nouveaux députés corses sont à
Paris.
13 Décembre:
A
U Viscuvatu, à l'occasion de la
Santa Lucia, repas pantagruélique entre officiers français et notables corses, dont dix curés, sept
Récollets ou
Capucins, quatre séculiers: 15 plats sont servis.
GHJUVANNI CARLU MARIOTTI, natif de
A Venzulà, frère de
FRANCESCU (voir
1790), émigre en
Toscane, entre, comme volontaire, au service de l'armée des
Princes de Livourne et devient lieutenant au
Régiment Corse de Gênes.
A
Bastia, fermeture du couvent de
San Ghjuseppu. Quatorze
Servites de Marie y officient. L'église est également fermée.
A
Bastia, le couvent
San Francescu, devenu bien national, est acquis officiellement par l'armée qui en fait un hôpital militaire..
CARLU ANTONIU QUESTA est capitaine au
27ème Régiment d'Infanterie.
GHJUVANNI ANDRIA QUESTA (voir
1788) est sous-lieutenant au
4èmeBataillon de Chasseurs, puis lieutenant au
Régiment Lorraine Infanterie.
Les
Francs-Maçons de la
Parfaite Union (voir
1774), accusés, par le clergé, d'être des partisans de l'incrédulité et de la libre pensée, cessent leurs activités.
La
Convention réhabilite les deux ingénieurs du
Plan Terrier TESTEVUIDE et
BEDIGIS, (voir
1786).
Les dix cantons qui ont la plus grande superficie relative de terrains plantés en oliviers sont ceux de
San Martinu, de
Bastia, de
L'Isulà, de
U Viscuvatu, de
Ruglianu, de
Cervioni, de
Brandu, de
Peru, de
San Niculaiu et de
Campile.
L' évêque de
Sagone,
MATTEU FRANCESCU GUASCO, doit quitter la
Corse, chassé par la fureur jacobine.
FRANCESCU PERALDI, d'
Aiacciu, est colonel de la
Garde Nationale du canton de
Bastèrga.
A
Valle di Rustinu a lieu le dernier baptême au baptistère de
Santa Maria di Riscamone.
PASQUALE PAOLI est le parrain d'un enfant baptisé
LUIGGI.
Décès de
GHJUSEPPU MARIA MASSESI, ancien
Gran'Cancillieru di A Nazione (voir
1769).
Naissance de
EMMANUELE FONDACCI de PAOLI, fils de
AGOSTINU FONDACCI de PAOLI, de
Santa Riparata di Balagna (voir
1770). Il est le petit-neveu de
PASQUALE PAOLI.
JEAN MARCEL CADET (voir
1786) écrit un
Mémoire sur les bois de Corse.
A
Bastia, chez
Battini, édition de la
Collection des Décrets et Lois, pour faire suite au
Code Corse, publiée par ordre du
Directoire du Département.
Quelques familles émigrent sur le continent italien pour fuir la révolution:
Buttafuoco,
Gaffori,
Boccheciampe,
Fabiani,
Figarelli,
Sansonetti,
Rigo,
Casalta,
Rossi,
Mariotti,
Baciocchi,
Adorno…
71 personnes sont officiellement comptées comme ayant émigré en
Corse, dont neuf ecclésiastiques
(13 à
Aiacciu,
31 à
Corti,
11 à
A Porta,
5 à
L'Isula,
3 à
Cervioni,
1 à
Taddà et
7 à
Bastia). Leurs biens sont confisqués.
Edition d'une carte de la
Corse de
FRANZ JOHANN JOSEPH von REILLY, géographe et éditeur d'art à
Vienne.
1792:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI est maire de
Bastia.
1er Janvier:
NABULIU BUONAPARTE est nommé adjudant major de la
Garde Nationale d'
Aiacciu.
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
ANTONIU ANDREI:
Cuore in fronte e strada dritta ! (
le cœur haut, marche droit !).
10 Janvier:
ANTONIU FILIPPU de CASALTA, dit
DARIUS, est commandant d'un bataillon de
Volontaires Nationaux.
Le
Comte de VOLNEY (voir
1789) est en
Corse, où il rencontre
NABULIU BUONAPARTE.
19 Février:
Désordre et confusion à
L'Isulà. La maison de famille du maire
FRANCESCU ARENA est brûlée par les
Paolistes.
A
Aiacciu, la fermeture du couvent des
Franciscains est mal acceptée par la population.
PASQUALE PAOLI est à
Munticellu, où il se repose (victime de sciatique et de mots de reins).
13 Mars:
Décret fixant le chef-lieu du département à
Corti et le siège épiscopal à
Aiacciu.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI réclame la présence de
PASQUALE PAOLI au
Directoire de
Corti.
La population du canton saccage le couvent
San Francescu di Caccia, à
Castifau. Les
Franciscains abandonnent le couvent.
28 Mars au 1er Avril:
A
Aiacciu, élections houleuses:
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA, frère de
PETRU PAULU, membre de l'administration départementale, est élu colonel de la
Garde Nationale d'
Aiacciu-Taddà, et
NABULIU BUONAPARTE, lieutenant-colonel adjoint.
Leurs rivaux étaient
MATTEU POZZO di BORGO, et
GHJUVANNI PERALDI, tous deux frères des députés de l'
Assemblée Législative Nationale.
Les trois délégués du département chargés de procéder à ces élections plus ou moins influencées, sont
GRIMALDI,
PETRU PAULU di QUENZA, le frère du candidat, et
TIBURZIU MURATI.
Ce dernier, peu sur pour
NABULIU BUONAPARTE, est enlevé par
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà.
MATTEU POZZO di BORGO est frappé par ses adversaires. Ainsi commence l'irréductible haine entre les familles
Buonaparte et
Pozzo di Borgo.
PASQUALE PAOLI, de
Munticellu, écrit à
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA:
L'ami Saliceti a les meilleures intentions, mais il ne connaît pas le caractère de notre peuple… Je n'ai pas d'inimité contre
lui parce que je l'aime comme un fils… mais il devrait prendre garde à ne plus couvrir les actions de ces jeunes gens qui n'ont pas la plus petite expérience de la politique…
Je crois qu'il nous convient peu de nous mêler de ces histoires…
1er Avril:
Les deux commissaires,
PIERRE LAURENT MONESTIER et l'abbé
ANTONIU ANDREI, rendent public le rapport qu'ils ont effectué sur la situation administrative de l'
Ile:
à peine avons nous mouillé à Saint-Florent, que nous fûmes assaillis de plaintes, toutes dirigées contre le Directoire du département…
Partout on taxait les administrateurs de conduite oppressive, de gouvernement vexatoire, d'infraction aux décrets, de malversation des deniers, d'accaparement de toutes les places et de tous les emplois pour leurs parents et leurs créatures et ces accusations étaient accompagnées de faits circonstanciés qui paraissaient capables de leur donner quelque vraisemblance…
Il règne dans cette île un fanatisme de parenté qui lie tellement tous les membres d'une famille que les affections et les actions d'un seul individu deviennent solidaires et communes à tous. D'où il arrive que, aussitôt qu'un homme est placé, ilse permet tout pour tenter de placer aussitôt toute sa parenté.
2 Avril:
A
Aiacciu, le deuxième bataillon des
Gardes Nationaux, celui de
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA et
NABULIU BUONAPARTE, passe en revue devant le colonel
CHARLES FRANCOIS de MAILLARD, le commandant du
42ème Régiment de Ligne, et commandant de la place d'
Aiacciu.
NABULIU BUONAPARTE prend le commandement du bataillon,
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA étant dénué de toute compétence militaire.
4 Avril:
Loi relative à l'habillement des bataillons des
Gardes Nationales Volontaires.
8 Avril:
Pâques sanglantes d'Aiacciu: une rixe entre jeunes et un lieutenant de la milice dégénère.
ROCCASERRA, un jeune officier de la
Garde Nationale, est tué. L'antipathie qui règne entre les habitants et les soldats est exacerbée. De plus des problèmes religieux partagent les militaires partisans des prêtres constitutionnels, et
les civils, partisans, pour la plupart, des prêtres traditionnels et les réfractaires.
9 Avril:
A
Aiacciu, à la citadelle, la
Garde Nationale intervient au canon et à la mitraille.
L'abbé
SANTU PERALDI, neveu du député
MARIU PERALDI, une femme (
CATALINA MORANDO) et une enfant de treize ans (
CONSTANZA BOCOGNANO) sont tués par les
Gardes Nationaux.
De nombreux femmes et enfants sont blessés.
NABULIU BUONAPARTE (qui se serait trouvé en danger de mort, et aurait été sauvé par sa parente
MARIANNA TERNANO) finit par imposer le calme en signant un accord avec la municipalité.
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA et
NABULIU BUONAPARTE, rendus responsables des événements d'
Aiacciu, sont convoqués à
Corti
par
PASQUALE PAOLI, lequel, après les avoir sérieusement réprimandés, fait muter leur bataillon à
Corti.
Le colonel
CHARLES FRANCOIS de MAILLARD, commandant de la place d'
Aiacciu, fait au ministère un rapport défavorable à
NABULIU BUONAPARTE.
12 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA:
Les Gardes Nationales, si elles avaient été bien organisées, nous n'en aurions rien à craindre; mais ils ont voulu en faire un corps de Prétoriens… ces bataillons volent l'argent, et les désordres qu'ils commettent sont imputés à la Nation, alors que pour la plus grande part ils ne sont que le rebut du pays…
14 Avril:
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, nommé maréchal de camp, laisse le commandement de la gendarmerie du département à
FELICE ANTONIU LEONETTI.
26 Avril:
PASQUALE PAOLI écrit à la
Convention:
Je m'éloignerai sans murmure du pays natal qui a honoré ma vie et mon nom…
7 Mai:
PASQUALE PAOLI est à
Corti pour reprendre la direction des affaires du département.
Le
Comte de VOLNEY achète un domaine de 7 hectares à
La Confina, près d'
Aiacciu, qu'il compte cultiver. Il essaie vainement d'acclimater certaines cultures tropicales (coton, canne à sucre, indigo, café).
8 Mai:
NABULIU BUONAPARTE s'embarque pour
Bastia. De là il rentre en
France pour se justifier des accusations portées contre lui lors des événements d'
Aiacciu.
Le projet d'invasion de la
Sardaigne est repris (voir
1791) et présenté à la tribune de l'
Assemblée Législative Nationale par
ANTONIU MARIA COSTANTINI, député extraordinaire de
Bunifaziu, et appuyé par
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
20 ou 28 Mai:
NABULIU BUONAPARTE est à
Paris. Il loge au même hôtel que les députés
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
MARIU PERALDI et
FELICE ANTONIU LEONETTI.
Si le premier se montre conciliant,
MARIU PERALDI, par contre, rend
NABULIU BUONAPARTE responsable de la mort de son neveu, et promet de porter plainte contre lui.
NABULIU BUONAPARTE demande de l'aide à son ami
BARTULUMEU ARENA, très écouté dans les ministères.
NABULIU BUONAPARTE écrit à son frère
GHJUSEPPU au sujet de
PASQUALE PAOLI:
Tiens-toi fort avec le général Paoli. Il peut tout et est tout. Il sera tout dans l'avenir que personne au monde ne peut prévoir.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1791), est fait chevalier de l'
Ordre de Saint Louis et est nommé adjudant major du
1er Bataillon des Volontaires Nationaux Corses.
10 Juillet:
Après l'intervention de
BARTULUMEU ARENA,
NABULIU BUONAPARTE est muté au
4ème Régiment d'Infanterie avec le grade de capitaine, à condition de renoncer au commandement du
Bataillon des Gardes Nationaux de
Corse, ce qu'il accepte.
7 Août:
ANGE LOUIS SALICETI est lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Royaux Corses (voir
1788).
JACOBU MASSEI (voir
1787) est lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Corses (voir
1788).
14 Août:
Promulgation du
Serment de Liberté et d'Egalité et de Fidélité à la Nation .
11 Septembre:
PASQUALE PAOLI est nommé lieutenant général de la
23ème Région Militaire.
Il est chargé de préparer l'attaque contre la
Sardaigne, décidée par le
Conseil Exécutif de l'Assemblée Législative Nationale.
Ce projet a été présenté à la tribune par
ANTONIU MARIA COSTANTINI, député extraordinaire de
Bunifaziu, et appuyé par
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
Après la fin de la session législative, les députés corses rentrent sur l'
Ile, sauf
BARTULUMEU ARENA qui reste à
Paris.
12 au 23 Septembre:
A
Corti,
Troisième Assemblée Provinciale Electorale pour désigner les six députés à la future
Assemblée Législative Nationale (la
Convention)
et, à la demande de
PASQUALE PAOLI (élu président de l'
Assemblée par 396 voix, bien qu'il soit absent car malade), renouveler toute l'administration du département.
C'est
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, élu vice-président (avec 251 voix), qui dirige les débats. GHJUVAN ANDRIA MUSELLI est élu secrétaire (avec 160 voix),
ANGHJULU MARIA CHIAPPE (190 voix),
BARTOLOMEU BONACCORSI (133 voix)
et
ANTONIU LUIGGI POLI (180 voix) sont élus scrutateurs.
17 Septembre:
Election du
Premier Député, obtiennent au premier tour(399 électeurs):
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, 297 voix,
GHJUVAN BATTISTA TORTAROLI, 97 voix,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, 1 voix,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 1 voix,
GHJEPPE MARIA GUASCO, 1 voix,
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI, 1 voix, et
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, 1 voix.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, de
U Salgetu,
Montagnard est donc élu
Premier Député.
Election du
Second Député, obtiennent au premier tour (403 électeurs):
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, 209 voix,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, 192 voix, et
GHJUVAN BATTISTA TORTAROLI, 1 voix, 3 suffrages sont perdus.
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, de
Sartè,
Girondin est donc élu
Second Député.
18 Septembre:
Election du
Troisième Député, obtiennent au premier tour (407 électeurs):
FRANCESCU PANATTIERI, 185 voix,
LUCE de CASABIANCA, 157 voix,
LOUIS BENEDETTI, 56 voix,
PASQUALE BERTOLACCI, 1 voix, TRANQUIL (?), 1 voix, et 7 suffrages nuls.
La majorité absolue n'étant pas obtenue, il faut un second tour (398 électeurs), obtiennent:
LUCE de CASABIANCA, 216 voix,
FRANCESCU PANATTIERI, 174 voix,
LOUIS BENEDETTI, 2 voix
et
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI, 1 voix, 5 suffrages sont perdus.
LUCE de CASABIANCA, de
U Viscuvatu,
Girondin), est donc élu
Troisième Député.
19 Septembre:
Election du
Quatrième Député, obtiennent au premier tour (398 électeurs):
ANTONIU FRANCESCU ANDREI, 148 voix,
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, 79 voix,
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, 77 voix,
GHJUSEPPU BUONAPARTE, 64 voix,
GHJUSEPPU SIMONI, 24 voix,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 4 voix, et
DON GHJULIU MARTINETTI, 1 voix, 1 suffrage est perdu.
La majorité absolue n'étant pas obtenue, il faut un second tour (387 électeurs), obtiennent:
ANTONIU FRANCESCU ANDREI, 254 voix,
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, 119 voix, et
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, 13 voix, 1 suffrage est perdu.
L'abbé
ANTONIU FRANCESCU ANDREI, de
Moïta Girondin), est donc élu
Quatrième Député.
20 Septembre:
Election du
Cinquième Député, obtiennent au premier tour (396 électeurs):
GHJUVAN BATTISTA BOZI, 356 voix,
GHJUVAN BATTISTA TORTAROLI, 6 voix,
ANTONIU MULTEDO, 5 voix,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 2 voix,
FILIPPU MASSERIA, 2 voix,
AUGUSTIN MEURON, 2 voix,
PETRU ANTONE CASELLA, 1 voix,
CONSTANTIN FRANCOIS de VOLNEY, 1 voix, et
MARIUS FOLACCI, 10 suffrages sont inutiles.
GHJUVAN BATTISTA BOZI, de
Furiani,
Girondin), est donc élu
Cinquième Député.
21 Septembre:
Election du
Sixième Député, obtiennent au premier tour (391 électeurs):
ANTONIU MULTEDO, 132 voix,
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 110 voix,
FILIPPU MASSERIA, 92 voix,
GHJUVANNI TOMASU CASALE, 52 voix,
TIBURZIU MURATI, 1 voix et
DUMNICU BOZI, 1 voix, 3 suffrages sont perdus.
La majorité absolue n'étant pas obtenue, il faut un second tour (410 électeurs), obtiennent:
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 155 voix,
ANTONIU MULTEDO, 151 voix,
FILIPPU MASSERIA, 102 voix, et
PASQUALE BERTOLACCI, 2 voix.
La majorité absolue n'étant toujours pas obtenue, il faut un troisième tour. Seuls les deux premiers peuvent concourir.
21 Septembre:
Election du
Sixième Député, obtiennent au troisième tour (394 électeurs):
ANTONIU MULTEDO, 210 voix et
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, 178 voix.
LOUIS BENEDETTI obtient 2 voix et
FILIPPU MASSERIA, 1 voix, 3 suffrages sont perdus.
Le chanoine
ANTONIU MULTEDO, de
Vicu,
Girondin), est donc élu
Sixième Député.
Elections des deux députés suppléants:
Premier député suppléant (324 électeurs), obtiennent:
GHJUVANNI ARRIGHI, 229 voix, élu,
DUMENICU FRANCESCU POLETTI, 87 voix,
GHJUSEPPU MARIA FALCUCCI, 3 voix,
AMBROGHJU MARIA FRANCESCHETTI,
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE, 1 voix,
GHJUVAN BATTISTA TORTAROLI, 1 voix, et
MELIN ?, 1 voix.
22 Septembre:
Election du deuxième député suppléant (374 électeurs), obtiennent:
AMBROGHJU MARIA FRANCESCHETTI, 199 voix, élu,
GHJUSEPPU MARIA FALCUCCI, 116 voix,
PETRU PIANO, 46 voix,
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE, 5 voix,
DON GHJULIU MARTINETTI, 2 voix, et
DUMENICU FRANCESCU POLETTI, 1 voix, 5 suffrages sont perdus.
GHJUSEPPU BUONAPARTE n'est pas élu, à la demande de
PASQUALE PAOLI, il en est de même pour
FILIPPU MASSERIA,
FRANCESCU PANATTIERI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA.
1er Octobre:
Le plan d'attaque contre la
Sardaigne est au point. C'est le général
ANSELME et l'amiral
TRUGUET qui sont chargés de réaliser l'opération.
Quatre bataillons de
Volontaires Corses sont créés. Mal armés, ils feront partie de l'expédition.
10 Octobre:
NABULIU BUONAPARTE, réintégré dans son
4ème Régiment d'Infanterie avec le grade de capitaine, part pour la
Corse.
BARTULUMEU ARENA est nommé
Commissaire de la République pour l'expédition de
Sardaigne.
Il est chargé, avec
MARIU PERALDI, d'organiser, en
Provence d'abord, avec les 6000 volontaires provençaux qui tiennent garnison à
Marseille, puis en
Corse, la flotte et le corps de débarquement.
15 ou 18 Octobre:
NABULIU BUONAPARTE est de retour, en congé, dans l'
Ile.
FILIPPO BUONARROTI est nommé commissaire provisoire du pouvoir exécutif près le tribunal du district de
Corti.
29 Octobre:
L'escadre française de l'amiral
TRUGUET quitte
Toulon.
Novembre:
Discorde de chefs en ce qui concerne la préparation et le commandement de l'expédition de
Sardaigne. La flotte française est inactive entre
Gênes et
La Spezia.
15 Novembre:
L'escadre française, arrive à
Aiacciu pour embarquer les 1800
Gardes Nationaux Corses, commandés par
RAFFAELLE de CASABIANCA, alors maréchal de camp, qui doivent prendre part aux opérations.
FILIPPOBUONARROTI est du voyage.
18 Novembre:
Bagarres ent re des marins de l'escadre et les volontaires corses. Quatre
Corses sont pendus par les marins. Les marins seront désormais consignés à bord.
16 Décembre:
400 délégués sont réunis pour renouveler le corps administratif du département.
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, soutenu par
PASQUALE PAOLI, est nommé
Procureur Général Syndic de la Corse, en remplacement de
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
PASQUALE PAOLI prend clairement ses distances avec les partisans corses de la
Révolution.
BARTULUMEU ARENA et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, et d'autres, engagent contre lui une campagne de dénigrement, qui sera reliée à
Paris par le parti de la
Montagne.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1791) est muté à la
28ème Division de Gendarmerie en
Corse.
CAMILLU de ROSSI (voir
1788), ainsi que son cousin germain
DON GRAZIU, sont nommés maréchaux de camp.
ANTONIU LUIGGI POLI, de
Cervioni, est capitaine des
Volontaires Nationaux.
GHJUVANNI ANDRIA QUESTA (voir
1791) est capitaine au
Régiment Lorraine Infanterie.
PETRU CROCE (voir
1769) est capitaine commandant d'une compagnie franche, à
Calvi.
Décès d'
ANTONIU LEONARDU BELGODERE de BAGNAJA, capitaine et ancien commissaire de la
Ghjunte de
Caccia.
PETRU FRANCESCU CATTANEO (voir
1784) est capitaine au
Régiment de Vermandois.
ANTONIU DUMENICU ABBATUCCI, fils de
GHJACUMU PIETRU, est capitaine de la
Garde Nationale de
Zicavu.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est sous-lieutenant au
22ème Régiment de Cavalerie.
GHJUVAN ANDRIA de FABIANI (voir
1768) est fait chevalier de l'
Ordre de Saint Louis.
A
Bastia, décès de
GHJUSEPPU BARBAGGI, ancien directeur de la
Zecca (voir
1767).
ANGHJULU PETRU MORONI (voir
1762) est procureur syndic du district de
A Porta.
FRANCESCU d'ORTOLI, de
Sarté, est capitaine des
Gardes Nationaux d'
Aiacciu.
ALPIDIU da PONTE, d'
Aiacciu, participe à la campagne de
Sardaigne.
Le collège d'
Aiacciu accueille 114 élèves de 9 à 22 ans:
44 (de 9 à 16 ans) en classe de
grammaire inférieure (professeur
AGOSTINU SANTAMARIA),
32 (de 9 à 18 ans) en classe de
grammaire supérieure (professeur
GHJUSEPPE CASALE),
23 (de 9 à 22 ans) en classe d'
humanités (professeur
BATTISTA RECCO), et
15 (de 13 à 21 ans) en classe de
réthorique (professeur
CUNEO d'ORNANO).
A
Bastia, chez l'éditeur
Battini, édition du quinzième et dernier volume du
Code Corse (
Codice Corso), volumineux recueil des édits, déclarations, lettres patentes, arrêts et règlements publiés dans l'
Ile depuis la soumission au
Roi (voir
1778).
Dans la nouvelle édition de ses
Œuvres, Prècis du siècle de LOUIS XV,
VOLTAIRE consacre tout un chapitre (
Chapitre XL, pages 485 à 503) à la
Corse.
Au sujet de la
Bataille de Ponte Nuovo:
Leur arme principale était leur courage. Ce courage fut si grand que dans un des combats, vers une rivière nommée le Golo, ils se firent un rempart de leurs morts, pour avoir le temps de charger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire; leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour raffermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres.
1793:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI est maire de
Bastia.
2 Janvier:
L'amiral
TRUGUET demande à
PASQUALE PAOLI d'utiliser ses quatre bataillons de
Gardes Corses pour faire une diversion au nord de la
Sardaigne, sur la
Maddalena. Celui-ci n'en fournit que deux, sous les ordres de
NABULIU BUONAPARTE et de
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA, avec une compagnie de ligne et la gendarmerie, le tout sous le commandement de
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, et concentré sur
Bunifaziu.
8 Janvier:
La phalange des
Marseillais (6000 en tout) destinée aux opérations de
Sardaigne quitte
Villefranche pour
Aiacciu.
De son côté, l'escadre française quitte
Aiacciu pour la
Sardaigne.
12 Janvier:
Les
Marseillais, avec
GHJUSEPPU et
BARTOLOMEU ARENA, sont en vue des côtes d'
Aiacciu.
La troupe, importunée par le mauvais temps, se disjoint pour rallier
San Fiurenzu,
Calvi et
Bastia.
20 Janvier:
Le député
ANGHJULU MARIA CHIAPPE, dans une lettre à ses électeurs, les met en garde contre le danger que représente pour la
Corse leur mauvaise volonté à acquitter leurs impôts.
23 Janvier:
Les
Français de l'amiral
TRUGUET, après avoir pris
San Pietro et
Sant Antioco, sont devant
Cagliari, où la résistance est farouche.
25 Janvier:
Les volontaires marseillais (dont 1500 d'entre eux se sont volatilisés dans la nature) sont à
Aiacciu. Plus bandits que soldats, ils terrorisent la ville. Déjà, à
Bastia, ils ont été chassés de la ville par les hommes de
GHJUVAN PASQUINU PIETRI, de
Rustinu, (du
Regimentu di a Morte).
NABULIU BUONAPARTE est en
Corse, à
Bunifaziu (il loge dans la maison
Passano), et il vient de prendre son poste de lieutenant-colonel adjoint de la
Garde Nationale.
Pressé par son ami
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, il prépare l'expédition sur
Santo Stefano et
La Maddalena (positions stratégiques pour la conquête de la
Sardaigne).
PASQUALE PAOLI, en désaccord avec cette expédition de
Sardaigne, en temps que lieutenant général de la
23ème Région Militaire confie le commandement des opérations à
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est sous-lieutenant au
22ème Régiment de Cavalerie.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est agent militaire auprès de
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
NABULIU BUONAPARTE, avec son bataillon de 800 hommes et le colonel
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA, est prêt pour le départ.
1er Février:
La
Convention déclare la guerre à l'
Angleterre.
La
Convention décide l'envoi en
Corse de trois commissaires investis de pouvoirs illimités.
Publication du rapport
CLAVIERE contre l'
Administration Publique en
Corse.
5 Février:
La
Convention désigne les trois
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL pour rétablir l'ordre en
Corse.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI fait supprimer les bataillons des
Volontaires Corses. Ils seront remplacés par quatre bataillons d'
Infanterie Légère,
qui porteront le numéro qui suit le dernier bataillon de Chasseurs.
12 Février:
Les trois
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL quittent
Paris pour la
Corse.
13 Février:
L'amiral
TRUGUET passe à l'action. Il débarque près de
Cagliari 4000 hommes commandés par
RAFFAELLE de CASABIANCA.
L'opération tourne au désastre, sans que les
Sardes y soient pour quelque chose.
JACOBU MASSEI (voir
1792), est nommé général de brigade au
4ème Bataillon de Chasseurs Corses. Il fait les campagnes de l'
Armée des Alpes.
18 Février:
L'amiral
TRUGUET, rembarque son corps expéditionnaire, et, avec son escadre, fait voile vers
Golfe Juan.
19 Février:
A
Bunifaziu, embarquement des troupes corses, commandées par
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, pour
Santo Stefano et
Spargi.
Les deux petites îles sont promptement occupées, et
NABULIU BUONAPARTE y installe son artillerie qu'il dirige sur
La Maddalena. Du côté sarde, c'est l'artilleur
DOMENICO MILLELIRI qui canonne avec précision les navires français, dont la corvette
La Fauvette.
22 Février:
Le
Comité de Défense Générale se demande s'il ne serait pas préférable de sacrifier délibérément la
Corse, qui coûte cher et ne semble pas être d'un grand intérêt stratégique. Il adresse au
Comte de VOLNEY un questionnaire qui est une véritable enquête.
24 Février:
Echec de l'expédition française contre la
Sardaigne: Une mutinerie (ou un ordre secret de
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA ?) à bord de
La Fauvette, contraint les
Français à relâcher dans le port de
Santa Manza.
L'expédition est terminée.
NABULIU BUONAPARTE, déçu, dépité et honteux, sollicite du ministère de la défense une autre mission
pour effacer cette tâche de déshonneur.
Dans une lettre adressée au
Club Patriotique de Toulon, et inspirée par
LUCIANU BUONAPARTE,
BARTULUMEU ARENA accuse
PASQUALE PAOLI de favoriser, par une incurie délibérément voulue, les menées des
ennemis de la liberté, et lui impute l'échec de l'expédition de
Sardaigne.
Mars:
Le
Comte de VOLNEY quitte la
Corse.
3 Mars:
Les trois
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL arrivent à
Toulon.
7 Mars:
Le
Conseil Général du Département de la Corse se déclare, à l'unanimité, convaincu de l'innocence de
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA dans l'affaire de mutinerie à bord de
La Fauvette.
8 Mars:
ANGE LOUIS SALICETI est lieutenant-colonel, commandant le bataillon des
Chasseurs Royaux Corses (voir
1788).
14 Mars:
NABULIU BUONAPARTE écrit à
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA pour l'assurer de son amitié.
Le consul anglais de
Livourne informe
PASQUALE PAOLI que le
Roi d'Angleterre GEORGES III est prêt à placer la
Corse sous sa protection.
PASQUALE PAOLI, vieilli, est de plus en plus contesté par
BARTULUMEU ARENA.
LUCIANU BUONAPARTE, le frère de
NABULIU, ne le ménage pas plus que
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, en les dénonçant tous les deux au
Club Patriotique Toulonnais comme
les ressorts principaux de la conspiration contre le peuple.
PAULU POMPEI,
AGOSTINU MASSONI,
GHJUSEPPU DAMIANU GIUBEGA et
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, tous ennemis de
PASQUALE PAOLI, renchérissent.
Trois forces sont dès lors en présence sur l'
Ile:
les fidèles à
PASQUALE PAOLI, les plus nombreux, avec la majorité de la population; à droite, agissant dans l'ombre de ce dernier (tel
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO),
les contre-révolutionnaires, ceux du parti de
FRANCESCU de GAFFORI et
MATTEU de BUTTAFUOCO;
à gauche les
Jacobins, actifs principalement dans les villes avec
FILIPPO BUONARROTI à
Bastia et
BARTULUMEU ARENA à
L'Isulà, en liaison avec
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI à
Paris, lequel siège sur les bancs des
Montagnards.
Les
Marseillais accusent
PASQUALE PAOLI à la tribune de la
Convention.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI en fait de même.
15 Mars:
Les
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL ayant demandéent à
PASQUALE PAOLI de venir se justifier à
Toulon, celui-ci, prétextant son grand âge et ses infirmités, refuse.
Le
Conseil Général de la Corse et le
Directoire écrivent à la
Convention pour protester du dévouement de
PASQUALE PAOLI et le protéger des accusations menées contre lui.
20 Mars:
A la tribune de la
Convention, le
Comte de VOLNEY fulmine contre
ce pays où il n'existe aucune liberté politique et civile, où les élections se font toutes en armes, stylets et pistolets, où les voix s'y mendient, s'y achètent, s'y calculent comme une denrée… et où il n'y a même pas d'allumettes !
Depuis trois ans, il existe un système de mystère par lequel les députations, de concert avec le Directoire du département, nous ont caché l'état intérieur de l'île de peur que si ces abus étaient divulgués, la Corse ne fût décriée et que la France ne se dégoûtât de sa possession;
or les effets de ce système ont été de concentrer les places et les traitements dans les mains de quelques chefs et de leur parenté et d'attirer du trésor français un argent immense et mal employé.
De plus, il s'en prend violemment à
PASQUALE PAOLI,
, ce despote qui n'aime ni la France, ni la République, qui, depuis sa dernière maladie, n'est plus qu'un fantôme, un prête-nom de quelques intrigants, prétendus patriotes et ambitieux qui veulent lui succéder.
Avant de conclure sur
un peuple uniquement capable de recevoir, mais non de se donner un bon gouvernement.
2 Avril:
A la
Convention,
PASQUALE PAOLI est accusé de livrer la
Corse aux
Anglais.
Il est accusé par le député du
Var ESCUDIER d'être
un traître et un tyran.
Sur proposition des députés
JOSEPH CAMBON,
JEAN PAUL MARAT et
BERTRAND BARERE de VIEUZAC, un décret prononce sa
Translation à la barre de la
Convention, ainsi que pour
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO.
5 Avril:
Après avoir débarqué à
San Fiurenzu, les trois
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL, arrivent à
Bastia pour, officiellement,
mettre les ports de Corse en sécurité.
Ils doivent examiner l'état des fortifications de la
Corse, mais aussi les comptes du département. En réalité, ils sont là pour faire exécuter l'arrêt de la
Convention contre
PASQUALE PAOLI.
En
Corse, les graves accusations portées contre
PASQUALE PAOLI suscitent un sentiment de colère et de violence, que l'arrivée des
Commissaires de la République ne fait qu'aggraver.
11 Avril:
Les
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL, écrivent à la
Convention pour rendre compte de leur arrivée et des mesures qu'ils ont prises.
14 Avril:
PASQUALE PAOLI reçoit
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI à
Corti. Ce dernier lui demande de ne pas entrer en rébellion ouverte et se rendre à
Bastia. Il temporise.
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI (voir
1789) est lieutenant.
17 Avril:
PASQUALE PAOLI est déchu de son commandement au profit de
RAFFAELLE de CASABIANCA, qui est nommé
Général de Division.
Les
Commissaires de la République reçoivent l'ordre d'arrêter
PASQUALE PAOLI et
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO.
A
Aiacciu, création d'un
Club des Amis de PASQUALE PAOLI, qui s'en prend à
NABULIU BUONAPARTE et aux ennemis de
PASQUALE PAOLI.
A
Aiacciu, se forme la
Société des Vrais et Incorruptibles Amis du Peuple, de la Liberté et de l'Egalité, qui reste fidèle à
PASQUALE PAOLI.
A
Bastia, la
Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, présidée par
FRANCESCU MARIA AURELIU de VARESE, adresse, au contraire, une lettre de solidarité aux
Clubs de Provence.
PASQUALE PAOLI écrit à la
Convention:
…Certes je ne suis pas un ingrat, mais je ne suis pas un parjure…
24 Avril:
Les trois
Commissaires de la République,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL font leur rapport à la
Convention.
La
Corse est alors en état d'insurrection. Les
Paolistes et
Antipaolistes s'affrontent.
Incidents entre
Corses et troupes françaises à
Calvi,
L'Isulà,
Corti.
Le courrier postal est bloqué à
Bunifaziu et
Aiacciu …
A
Aiacciu, le colonel
COLONNA di LECA s'enferme avec la
Garde Nationale dans la citadelle et tient en respect la garnison française, à
Bunifaziu, le lieutenant-colonel
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA se fait livrer la place, à
Cervioni, le général
RAFFAELLE de CASABIANCA est arrêté.
Mai:
NABULIU BUONAPARTE, ravi de la disgrâce de
PASQUALE PAOLI, et en même temps de celle de ses ennemis
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
MARIU PERALDI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, s'insurge officiellement contre le décret du
2 Avril.
Il demande la suspension du décret en ce qui concerne l'arrestation de
PASQUALE PAOLI.
A
Aiacciu, on se méfie des
Buonaparte, partisans d'
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et adversaires de
PASQUALE PAOLI.
La lutte est ouverte entre les deux hommes (
NABULIU BUONAPARTE et
PASQUALE PAOLI) et entre leurs partisans. On accuse
NABULIU BUONAPARTE de vouloir s'emparer de la citadelle, en chasser la garnison
paoliste, et rendre la ville à la révolution. La population veut lui faire un mauvais sort.
3 Mai:
NABULIU BUONAPARTE, averti du danger, quitte
Aiacciu pour se rendre à
Bastia.
Arrivé à
Corti, il demande à rencontrer
PASQUALE PAOLI. Ce dernier le reçoit
avec la plus grande sévérité.
NABULIU BUONAPARTE, apprenant que le
Directoire du district, aux ordres de
PASQUALE PAOLI, a lancé un mandat d'arrêt contre lui, repart pour
Aiacciu, avec, à ses trousses,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
MARIU PERALDI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA.
4 Mai:
NABULIU BUONAPARTE, avec son ami
ANGHJULU SANTU BONELLI, le fils d'
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu, est à
Bucugnà.
Il passe la nuit au hameau de
Pughjola, chez un de ses parents,
FELICE TUSOLI.
5 Mai:
NABULIU BUONAPARTE est à
Corsacci, où il doit rencontrer
SANTU RICCI et
VIZZAVONA.
Les
MORELLI, partisans de
PASQUALE PAOLI informés, le mettent en état d'arrestation. Il est délivré par des partisans. Il parvient à s'enfuir, avec
SANTU RICCI, fait halte à
Tavera, chez
MANCINI, puis à
Auccià, chez le maire du village,
POGGIOLI.
6 Mai:
NABULIU BUONAPARTE est à
Aiacciu, chez son parent, l'ancien maire de la ville,
GHJUVAN GIROLAMU LEVIE.
8 Mai:
Informés, les gendarmes recherchent, sans succès,
NABULIU BUONAPARTE chez
GHJUVAN GIROLAMU LEVIE.
9 Mai:
NABULIU BUONAPARTE s'embarque sur la gondole du patron
UCCIANI, et quitte
Aiacciu.
10 Mai:
NABULIU BUONAPARTE débarque à
Macinaghju. De là il rejoint
Bastia.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI rend compte à la
Convention de la situation dans l'
Ile.
11 Mai:
NABULIU BUONAPARTE est à
Bastia, chez le maire
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI.
Des troubles éclatent en
Balagna et à
Cervioni. On pille et on brûle les demeures des protégés des adversaires de
PASQUALE PAOLI.
A
Aiacciu, les biens des
Buonaparte sont saccagés.
14 Mai:
La situation en
Corse est dramatique. Les députés de la
Convention décident de dissoudre le
Conseil Général et le
Directoire du Département, ainsi que les quatre bataillons de volontaires nationaux (de
NABULIU BUONAPARTE et de
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA).
FELICE ANTONIU LEONETTI, colonel de la gendarmerie, est destitué. Une commission provisoire, composée de neuf membres (un par district) devient le nouvel exécutif de la
Corse.
Le
Conseil Général réagit et convoque une assemblée des conseils communaux,
afin d'aviser aux moyens les plus propres pour préserver la Corse de l'anarchie et des désordres dont elle est menacée.
Les autorités françaises, pour calmer les esprits, relèvent
RAFFAELLE de CASBIANCA de ses fonctions.
23 Mai:
NABULIU BUONAPARTE embarque pour
Aiacciu, avec
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, et une flottille (la corvette
La Belette et le brick
Hasard) avec 400 hommes et de l'artillerie. Ils ont décidé de prendre la ville.
Décret de la
Convention relatif aux troubles de
Corse.
Adresse de la
Convention Nationale aux citoyens corses.
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI et
UGU FRANCESCU PERETTI, délégués de
PASQUALE PAOLI, sont à
Aiacciu pour procéder à l'arrestation de
NABULIU BUONAPARTE et des membres de sa famille.
SAINT MARTIN, nouveau commandant de la
23ème Région Militaire, arrive en
Corse, en remplacement de
RAFFAELLE de CASBIANCA.
3000 hommes sont envoyés sur l'
Ile, avec deux
Commissaires de la République.
25 Mai:
LITIZIA BUONAPARTE, avec ses filles
PAULINA et
ELISA, et l'abbé
JOSEPH FESCH, se réfugient dans leur maison des
Milelli.
26 au 29 Mai:
Cunsulta Straudinaria di Corti, présidée par
FRANCESCU GRIMALDI, doyen d'âge.
1009 délégués, et 3000 patriotes, renouvellent leur confiance à
PASQUALE PAOLI au
Conseil Général et au
Directoire du Département.
Le mot d'ordre de ce dernier est le suivant:
Tremate Oppressori. La Liberta o la Morte.
PASQUALE PAOLI exprime sa fidélité à la
République, mais les
Commissaires conventionnels (
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
JOSEPH DELCHER et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL) sont destitués, et
NABULIU BUONAPARTE et
BARTULUMEU ARENA déclarés
traîtres à la patrie.
NABULIU BUONAPARTE et sa famille sont voués à
une perpétuelle exécration et infamie.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI,
ANTONIU MULTEDO et
RAFFAELLE de CASABIANCA, sont déchus de leur mandat de député.
30 Mai:
La flottille de
NABULIU BUONAPARTE arrive à
Aiacciu. Il s'installe dans la tour de
Capitellu, où il est assiégé par les
Corses.
La
Convention reçoit
ANTONIU MARIA COSTANTINI, député extraordinaire de la
Corse, qui l'informe et justifie les décisions de la
Cunsulta Straudinaria di Corti, qui sont un plaidoyer en faveur de
PASQUALE PAOLI.
Les
Français ne contrôlent plus que
Bastia,
San Fiurenzu et
Calvi.
1er Juin:
A
Aiacciu, deux tentatives de négociations échouent, à
Campu di l'Oru et aux
Sanguinarii. La ville,
paoliste avec
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI,
UGU FRANCESCU PERETTI et
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, manifeste son hostilité aux hommes de la
Convention.
LITIZIA BUONAPARTE, avec ses filles
PAULINE et
ELISA, et l'abbé
JOSEPH FESCH, rejoignent
NABULIU BUONAPARTE dans la tour de
Capitellu.
2 Juin:
NABULIU BUONAPARTE et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, devant cette impasse, décident de se retirer à
Calvi, puis de là rejoindre
Toulon, afin de mettre au point une opération mieux préparée.
D'
Aiacciu,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL écrivent à la
Convention que la
Souveraineté Nationale est méconnue dans l'
Ile.
3 Juin:
La flottille de
NABULIU BUONAPARTE, avec sa famille, quitte
Aiacciu et met le cap sur
Calvi.
FELICE ANTONIU LEONETTI, avec 2000 hommes, attaque
Calvi. Il est repoussé par les troupes de la
Convention.
BARTULUMEU ARENA s'illustre dans la défense de la ville.
4 Juin:
De
Calvi,
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL, dans une lettre à la
Convention, rendent compte de la conduite courageuse des habitants de
Calvi.
A
Calvi,
NABULIU BUONAPARTE et sa famille sont logés chez
LURENZU GIUBEGA.
6 Juin:
Décret de la
Convention concernant l'arrestation de
PASQUALE PAOLI et de
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, cassant le décret du
2 Avril, décidant ainsi de surseoir à l'application de la mesure. La
Convention prend pour motif les mouvements des flottes britannique et espagnole en
Méditerranée.
11 Juin:
NABULIU BUONAPARTE et sa famille quittent
Calvi pour
Toulon.
L'
Assemblée Nationale Constituante désigne deux nouveaux commissaires
FILIPPO BUONARROTI et
GHJUSEPPU BUONAPARTE, chargés d'une réorganisation administrative de l'
Ile suivant un découpage en
deux départements.
ANTONIU GENTILI, de
San Fiurenzu, est nommé lieutenant de la
Garde Nationale dans le
Nebbiu.
13 Juin:
NABULIU BUONAPARTE et sa famille sont à
Toulon. Ils sont accueillis par
GHJUVANNI BATTISTA CERVONI.
LITIZIA BUONAPARTE et ses enfants demeurent à
La Valette, puis à
Méounes, en attendant leur départ pour
Marseille.
FILIPPO BUONARROTI remet son projet de bi-départementalisation de la
Corse,
en vue de détruire l'autorité monstrueuse de Paoli, et de hâter les progrès de l'esprit public dans l'Ile.
21 Juin:
Les
Commissaires Conventionnels ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
JOSEPH DELCHER quittent la
Corse. Seul
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL reste dans l'
Ile.
22 Juin:
Les députés corses sont reçus par le
Comité de Salut Public qui leur fait part de ses décisions visant à combattre la contre-révolution dans l'
Ile.
1er Juillet:
Un décret, en dix articles, de la
Convention annule les décisions prises lors de la
Cunsulta Straudinaria di Corti, confirme les mesures prises par ses
Commissaires en
Corse, et
prescrit la division de la Corse en deux départements, le
Golu et le
Liamone (dans son article 8).
11 Juillet:
Une députation,
SAMUEL ETIENNE MEURON, entrepreneur de travaux publics à
Aiacciu, et
GHJUSEPPU BUONAPARTE, tous deux députés de la
Corse, dénonce
PASQUALE PAOLI.
NABULIU BUONAPARTE est à
Montélimar où il dirige un convoi de poudre.
17 Juillet:
La
Convention déclare nulle la
Cunsulta Straudinaria di Corti, considère
PASQUALE PAOLI hors la loi et traître à la République, et met en accusation
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO et d'autres
(
PASQUALE de NEGRONI,
UGU FRANCESCU PERETTI et
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI commissaires du
Département de Corse à
Aiacciu,
FRANCESCU PANATTIERI,
NICOLU GIORGI,
GATTAJOLI,
ANTONIU FELICE FERRANDI,
GIACOMONI,
PETRU ORDIONI,
FILIPPU ANTONIU de BENEDETTI,
MICHIELI,
ERMINIU MANFREDI,
ORSU ANTONIU ANZIANI,
GHJUSEPPU FRANCESCHI,
JAVELLI,
MATTEU FILIPPI,
VIGGIANI,
FILIPPU MARIA COTTONI,
BASILIU CAMPANA,
ANTONIU ANTONJ,
GHJUVAN ANDRIA MUSELLI et
BALLESTRINI, tous membres du
Directoire et du
Conseil Général du département de Corse,
COLONNA di LECA et
GUITERA, maire d'
Aiacciu). Elle ordonne de placer la
Corse à l'abri d'un coup de main des puissances coalisées. Des soldats de l'
Armée d'Italie sont envoyés sur l'
Ile.
PASQUALE PAOLI gouverne la
Corse de l'intérieur, tandis que les villes côtières restent fidèles à la
République.
Plusieurs familles quittent
PASQUALE PAOLI et se rangent aux côtés des
Républicains: les
Pompei,
Casabianca,
Arrighi,
Casalta,
Galeazzini,
Giubega,
Abbatucci,
Cervoni,
Sebastiani et
Gentili.
25 Juillet:
NABULIU BUONAPARTE est en
Avignon pour y chasser les occupants, les fédéralistes marseillais.
10 Août:
La
Corse, en révolte ouverte, n'envoie pas de représentants à la
Fête de l'Unité sur la place de la
Bastille, à
Paris.
11 Août:
La Convention décrète la division de la Corse en deux départements :
Le
Golu, qui comprend le
Diquà, avec
Bastia pour chef-lieu, et les districts de
Calvi et
Corti, et
39 cantons,
et le
Liamone, qui comprend le
Dilà, avec
Aiacciu pour chef-lieu, et les districts de
Sarté et
Vicu, et
21 cantons.
Il y a désormais en
Corse 60 cantons (ex-pièves).
25 Août:
Premiers contacts de
PASQUALE PAOLI avec les
Anglais: il écrit à
SAMUEL HOOD, le vice-amiral de la flotte britannique en
Méditerranée, afin de placer la
Corse sous la protection du
Roi d'Angleterre GEORGES III.
28 Août:
NABULIU BUONAPARTE écrit
Le souper de Beaucaire.
1er Septembre:
PASQUALE PAOLI s'adresse à
GEORGES III, le
Roi d'Angleterre:
J'implore au nom de mes compatriotes l'appui de vos armes.
Il s'adresse également au
Premier Ministre,
WILLIAM PITT, à nouveau à
SAMUEL HOOD, et au ministre anglais à
Gênes, les assurant que
la liberté de sa patrie a toujours été son unique préoccupation, l'objet de ses travaux et la règle de sa conduite publique.
10 Septembre:
Dans une lettre au
Ministre de la Guerre,
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL écrit:
On n'est pas Corse, sans être d'une famille, et par conséquent attaché à un parti. Celui qui n'en voudrait servir aucun serait suspect à tous…
15 Septembre:
Trois navires de guerre anglais sont devant
Bastia.
16 Septembre:
NABULIU BUONAPARTE est affecté à
Toulon, en qualité de chef de bataillon. Il doit participer à la reconquête de la ville que ses notables viennent de livrer aux
Anglais.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est adjudant général chef de bataillon au siège de
Toulon. Il y est blessé.
19 Septembre:
Les navires de guerre anglais canonnent la tour de
La Mortella, près de
San Fiurenzu.
23 Septembre:
PASQUALE PAOLI est à
Petralba, puis à
Muratu (pour organiser l'arrivée des
Anglais en
Corse ?).
30 Septembre:
Les
Anglais bombardent
San Fiurenzu (plus de mille coups de canons en cinq heures). La ville résiste.
3 Octobre:
Macinaghju tombe aux mains des
Anglo-Corses.
La colonie grecque de
Carghjese doit à nouveau affronter la colère des montagnards corses. Les
Grecs se réfugient à
Aiacciu.
8 ou 21 Octobre:
Bataille de Biguglia: Six morts dans les rangs
paolistes (
Anglo-Corses) et 200 chez les
Républicains, aux dire de l'abbé
GHJUVAN FRANCESCU GRIMALDI, de
Petralba. Ces derniers abandonnent le village.
DARIUS de CASALTA reçoit dix blessures par coups de feu.
15 Novembre:
Bataille de
Ferringule: Tout le village est brûlé par les hommes du
Commissaire conventionnel JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL.
19 Novembre:
Le
Commissaire JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL est à
Nonza.
20 Novembre:
Le
Commissaire JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL est à
Centuri.
22 Novembre:
Le
Commissaire JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL est à
Ruglianu.
A
Bastia, exhumation de la dépouille du général
LOUIS de BOISSIEUX (voir
1739), inhumée dans l'église
San Ghjuvan Battista. Son tombeau est détruit.
FRANCESCU MARIOTTI , de
A Venzulà, est capitaine au service de la
République de Gênes.
Décembre:
Les négociations entre
PASQUALE PAOLI et les
Anglais n'en finissent pas. Ces derniers exigent une soumission complète à
GEORGES III, le
Roi d'Angleterre, et
PASQUALE PAOLI ne demande qu'une protection de nation à nation.
17 Décembre:
NABULIU BUONAPARTE libère
Toulon des
Anglais.
20 Décembre:
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est nommé chef de brigade.
22 Décembre:
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI propose à la
Convention d'élever
NABULIU BUONAPARTE au grade de général de brigade.
Le
Comité d'Instruction Publique décrète qu'un instituteur de langue française sera envoyé dans chaque commune de
Corse:
Le fédéralisme et la superstition parlent Breton, l'émigration parle Allemand, la contre-révolution parle Italien. Brisons ces instruments de dommage et d'erreur. Les instituteurs devront, tous les jours de décade, donner lecture au peuple des Lois de la République…
BERNARDINU CATTANEO (voir
1786) est capitaine au
Régiment Royal Corse.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1792) est capitaine et détaché à l'
Armée d'Italie.
GHJUSEPPU GALLONI d'ISTRIA, capitaine des
Grenadiers au
Régiment Provincial Corse, est assassiné à
Ulmetu.
CARLU ANTONIU QUESTA (voir
1791), est chef du
1er Bataillon du 27ème Régiment d'Infanterie.
ANGHJULU PETRU MORONI (voir
1792) est quartier-maître au
18ème Bataillon d'Infanterie Légère.
A
Paris, chez
Buisson, parution de
Mémoires secrets et critiques des cours, des gouvernements et des mœurs des principaux états de l'Italie, du philosophe
GUISEPPE GORANI, de
Milan, dans lesquelles l'auteur fait l'éloge de la révolution paolienne.
MATTEU de BUTTAFUOCO émigre en
Italie.
Diffusion à
Paris d'une gravure de
PASQUALE PAOLI, exécutée par
B.L. HENRIQUEZ, à partir du portrait exécuté par le peintre anglais
MARTIN DROLLING.
Le bastiais
GHJUSEPPU BONAVITA est général de brigade.
Le bastiais
LUCE de CASABIANCA est nommé capitaine de frégate dans la marine française.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI, est lieutenant général de la
23ème Division Militaire en
Corse.
CAMILLU de ROSSI est nommé général de division d'infanterie.
Décès de
GHJUVAN QUILICU de CASABIANCA.
Edition d'une carte de la
Corse de
JOSEPH FOSS DESSIOU, hydrographe à
Londres.
1794:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI est maire de
Bastia.
A
Merusaglia, décès de
CLEMENTE PAOLI. Il aura droit a des funérailles officielles à
Corti.
2 Janvier:
Deux officiers anglais,
COOK et
NEPRON, envoyés par
SAMUEL HOOD, débarquent à
L'Isulà, et gagnent
Muratu, pour rencontrer
PASQUALE PAOLI.
3 Janvier:
Le
Conseil Général de la Corse invite le peuple à s'insurger contre la
France républicaine.
Le
Conseil Général de la Corse devient
U Cunsigliu Generale di U Guvernu Corsu.
4 Janvier: PASQUALE PAOLI écrit en
Anglais à
SAMUEL HOOD: La
Corse se place sous la protection de
GEORGES III,
Roi d'Angleterre.
7 Janvier:
De
Hyères,
SAMUEL HOOD suggère qu'une convention soit signée entre
Sir GILBERT ELLIOT, commissaire plénipotentiaire du gouvernement anglais, et
PASQUALE PAOLI, en attendant l'acte définitif de transfert de souveraineté de la
Corse à
GEORGES III.
A
Corti, obsèques de
CLEMENTE PAOLI.
14 Janvier:
Sir GILBERT ELLIOT, et deux autres officiers anglais, le lieutenant colonel
JOHN MOORE et
KOCHLER, débarquent à
L'Isulà.
16 Janvier:
Sir GILBERT ELLIOT,
JOHN MOORE et
KOCHLER sont reçus par
PASQUALE PAOLI à
Muratu. En quelques jours, l'accord est trouvé: L'
Angleterre va prendre possession de l'
Ile.
21 Janvier:
Sir GILBERT ELLIOT quitte la
Corse.
27 Janvier:
Une flotte anglaise de quarante navires de guerre se présente devant
L'Isulà. Mais elle est dispersée par la tempête.
6 Février:
La flotte anglaise se présente devant
San Fiurenzu.
GHJUVAN BATTISTA FRANCESCHI est adjudant de place à
San Fiurenzu.
7 Février:
SAMUEL HOOD écrit à la
Municipalité d'
Aiacciu.
8 Février:
La tour de
La Mortella, commandée par
ANTONIU GENTILI est prise par les
Anglais.
17 Février:
Les
Anglais, avec le général
AGHJILLIU MURATI, occupent
San Fiurenzu.
19 Février:
San Fiurenzu est évacué par les troupes républicaines de
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL qui se replient sur
Bastia.
ANTONIU GENTILI est nommé général de brigade.
L'amiral anglais
HORATIO NELSON débarque à
Lavasina, et ses soldats de marine prennent
Miomu.
A
San Fiurenzu, occupé par les
Anglo-Corses,
PASQUALE PAOLI organise l'investissement de
Bastia.
AGHJILLIU MURATI et
VINCENTELLU COLONNA d'ISTRIA enserrent la ville côtés est et sud.
21 Février:
Les troupes des officiers
JOHN MOORE et
DUNDAS se dirigent sur
Bastia. La ville est défendue par six forts et une citadelle avec vingt embrasures. Il y a 62 canons, des mortiers et une garnison de 4500 hommes.
23 Février:
Les
Anglais sont devant les
Français à
Bastia. Mais à la suite d'un désaccord entre
JOHN MOORE et
DUNDAS, les
Anglais tergiversent.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1792), est arrêté pour royalisme.
Mars:
NABULIU BUONAPARTE est nommé général de brigade.
7 Mars:
Une flotte française, commandée par l'amiral
PIERRE MARTIN, avec quinze vaisseaux et
5000 hommes de troupes, doit tenter un débarquement en
Corse.
Elle est en vue des côtes de l'
Ile, mais elle est repérée par les
Anglais.
13 Mars:
Contrairement au but de sa mission, l'amiral
PIERRE MARTIN se prépare à combattre l'escadre anglaise, bien supérieure à la sienne.
Il céde sans doute à la nécessité, car plusieurs de ses bâtiments ont reçu des avaries considérables, et trois d'entre eux ne l'ont pas encore rallié.
Le combat dure deux jours sans engagement général. Le
Ça-Ira et le
Censeur restent aux
Anglais après une honorable résistance.
La flotte regagne
Toulon avec 11 vaisseaux.
18 Mars:
A
Bastia, la disette des vivres se fait sentir.
21 Mars:
Le bataillon des
Chasseurs Royaux Corses (voir
1788) devient le noyau de la
3ème Demi-Brigade d'Infanterie Légère de l'
Armée du Rhin.
14 Avril:
Plus de 1000 soldats, avec 250 marins de l'escadre de l'amiral
HORATIO NELSON débarqués à
Miomu, et commandés par le colonel
VILETTES, prennent position au nord-est de
Bastia et commencent à bombarder la ville.
A
Zicavu, la famille
Abbatucci, essaie de résister aux
Anglo-Corses.
PASQUALE PAOLI est à
Furiani.
Nouveau désaccord entre les
Anglais. Les amiraux
SAMUEL HOOD et
d'AUBANT ne s'entendent pas sur la stratégie à employer pour prendre
Bastia.
Le commissaire
JEAN-PAUL LACOMBE SAINT MICHEL et le commandant des troupes françaises de
Bastia, sous prétexte d'aller chercher des secours, quittent la
Corse pour
Capraia et
Gênes, abandonnant la ville au maire
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI et
ANTONIU GENTILI, nommé par la même occasion général de division à la défense de la ville, bombardée depuis dix jours.
21 et 22 Avril:
Echange de lettres entre
SAMUEL HOOD et
Sir GILBERT ELLIOT, et
PASQUALE PAOLI. Les
Anglais doivent faire procéder à une consultation populaire,
car sa Majesté Georges III est décidée à ne rien conclure sans le libre et général consentement du peuple corse.
Fin Avril:
Une flottille de huit vaisseaux français s'apprête à appareiller de
Port la Montagne (
Toulon) pour se porter au secours des
Républicains de
Corse. Elle est commandée par l'amiral
PIERRE MARTIN et emmène avec elle
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
GHJUSEPPU BUONAPARTE.
Mais elle reçoit l'ordre de ne pas affronter la flotte anglaise beaucoup plus nombreuse et mieux armée.
1er Mai:
Manifeste de
PASQUALE PAOLI à ses compatriotes (
Il Generale de Paoli ai suoi compatriotti) dans lequel il annonce ses projets d'union de la
Corse et de l'
Angleterre.
8 Mai:
L'amiral
SAMUEL HOOD essaie de parlementer avec
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, le maire de
Bastia et
ANTONIU GENTILI, mais ces derniers refusent de le recevoir.
Les bombardements continuent de plus belle.
9 Mai:
De
Corti, lettre du
Conseil Général de la Corse à toutes les municipalités et les paroisses de l'
Ile pour organiser des élections pour le premier dimanche de
Juin. Elle est signée de
BALLESTRINI, substitut du
Procureur Général Syndic,
PETRU ORDIONI,
ANTONIU MARIA SUZZARELLI,
ANTONJ,
ERMINIU MANFREDI,
NICOLU GIORGI, le prêtre
MATTEU FILIPPI,
MICHIELI,
BASILIU CAMPANA,
FILIPPU MARIA COTTONI, vice-président, et
GHJUVAN ANDRIA MUSELLI, secrétaire général.
Les
Anglais reçoivent le renfort du général
STUART.
DARIUS de CASALTA (voir
1792) est chef de brigade, et participe à la défense de
Bastia contre les
Anglais.
19 Mai:
La famine, la maladie et les pertes humaines (203 tués et 540 blessés) ont raison de la résistance bastiaise, et un conseil de civils et de militaires, présidé par
ANTONIU GENTILI décide d'entamer les négociations en vue d'une capitulation.
21 Mai:
Les
Anglais prennent
Bastia.
24 Mai:
La reddition de
Bastia est signée par, du côté républicain,
GHJUSEPPU FRANCESCHI et
CONTAND, adjudants généraux,
MONTI, président de l'administration départementale, et
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, maire de la ville, et du côté anglais,
ARTHUR UNGLESTALD et
LOODOL YOUNG.
25 Mai:
Bastia se rend avec les honneurs de la guerre. Le bombardement de la ville a duré 40jours et 40 nuits. Les
Anglo-Corses ne rentreront à
Bastia qu'après le départ des
Républicains pour éviter des massacres. Les prisonniers restent à bord des frégates. La ville est affranchie du pillage.
Ayant appris la chute de
Bastia, la flotte française de l'amiral
MARTIN fait demi-tour et vient s'abriter à
Golfe Juan, où elle restera bloquée par les
Anglais.
La bataille et le siège de
Bastia sont décrits (texte et croquis) par le lieutenant
GHJACUMU MELLINI.
30 Mai:
Les quatre professeurs du collège d'
Aiacciu écrivent à nouveau au ministre de l'
Intérieur, indignés de ne toujours pas avoir été payé (voir
1790).
7 Juin:
Les troupes du siège de
Bastia sont dirigées sur
Calvi, seule ville encore tenue par les
Républicains de
RAFFAELLE de CASABIANCA.
9 Juin:
Début du siège de
Calvi.
10 au 21 Juin:
Cunsulta Generale di Corti, présidée par
PASQUALE PAOLI.
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO et
GHJUVAN ANDRIA MUSELLI en sont les secrétaires.
15 Juin:
L'assemblée approuve l'action de
PASQUALE PAOLI et se prononce pour la rupture avec la France.
Elle décrète unanimement que tout lien politique et social qui les avait auparavant réunis à la France sera rompu. Elle révoque formellement tous les pouvoirs et commissions donnés autrefois pour représenter le peuple corse en France et auprès de la Convention, et toute autre autorité passée ou présente et de quelque nature que ce soit.
19 Juin:
Constitution du Royaume de Corse (anglo-corse):
La
Cunsulta Generale vote une
Constitution Monarchique, (en 12 titres et 75 articles) écrite par
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, avec
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, de
Sarté,
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU, de
Calvi,
SIMONI,
PASQUALE BERTOLACCI, de
Bastia, et les ecclésiastiques
FRANCESCU ANTONIU MARIANI, de
Curbara,
BONFIGLIU GUELFUCCI, de
Belgudé,
GHJUVAN FRANCESCU GRIMALDI, de
Petralba, et
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI,
qui fait de la
Corse une nation indépendante sous la protection de l'
Angleterre:
·
Le pouvoir législatif est exprimé par le
Roi (*) et les représentants du peuple corse légalement élus en
Parlement.
·
Le
Parlement a le droit de décréter tous les actes qui sont destinés à avoir force de loi, après qu'ils aient été approuvés par le
Roi.
·
Le
Roi a le droit de dissolution ou de prorogation du
Parlement. Il lui appartient la direction des affaires militaires, le pouvoir de faire la guerre ou de conclure des traités. Mais en aucun cas, il ne pourra aliéner l'unité, l'indivisibilité ou l'indépendance de la
Corse, ni y porter un préjudice en quelque manière que ce soit.
·
Le
Roi nomme aux emplois, en ne pouvant accorder ceux de la justice et de l'administration ordinaire qu'à des
Corses.
·
Le
Roi est tenu de garantir la liberté individuelle et celle de la presse, ainsi que la même protection du commerce et de la navigation que celle qu'il accorde à ses autres sujets.
·
Le
Roi est représenté par un
Vice-Roi.
·
Les députés sont élus au scrutin censitaire (ne peuvent voter que ceux qui acquittent le électoral (**), nécessaire pour être élu ou électeur).
·
La durée de la législature est fixée à deux ans.
·
La religion catholique, apostolique et romaine est la seule nationale en
Corse. Tous les autres cultes y sont tolérés et personne ne peut importuner qui que ce soit en raison de la différence des croyances.
·
La bannière corse sera à
Tête de maure avec les armes du
Roi.
(*)
GEORGES III de BRUNSWICK,
Roi d'Angleterre.
(**) C'est à dire qu'il faut posséder au moins 6000 francs de biens.
CASIMIRU POGGI est président de l'
Administration municipale de
Bastia.
Outre
PASQUALE PAOLI,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO et
GHJUVAN ANDRIA MUSELLI, cette
Constitution du Royaume de Corse est adoptée à l'unanimité par
ERMINIU MANFREDI,
ANTONIU BIANCHI,
MATTEU FILIPPI,
FILIPPU MARIA COTTONI,
GHJUVAN BATTISTA QUILICHINI,
GHJUSEPPU MARIA COLONNA BOZZJ,
MATTEU MUCCHIELLI,
ANTONIU ANDRIA FILIPPI,
GHJULIU FRANCESCU MURATI,
LUCA OTTAVIU ALESSANDRINI,
ANGHJULU MATTEU MARCANTONJ, l'
abbate
MARCU SANTU GAFFAIOLI,
PETRU PAULU IMBRICO,
ANDRIA COLONNA CECCALDI et
FRANCESCU FRANCESCHETTI, tous
Membri di U Guvernu,
ANTONIU MARTINU CALENDINI,
aggiuntu, et les députés suivants:
Pour la communauté d'
Abrecciani,
SALVADORE NATALI,
pour la communauté d'
Acquatella e Penta,
PETRU PAULU INNOCENZI,
pour la communauté d'
Aiacciu,
GHJUVANNI GIROLAMU LEVIE et
GHJUSEPPU MARIU PERALDI,
pour la communauté d'
Aïti,
GHJACUMU FATTACINI,
pour la communauté d'
Alandu,
GHJUVANNI ANDRIA DEFENDINI,
pour la communauté d'
Algaiola,
PETRU ANTONIU BALESTRINO,
membru di U Guvernu,
pour la communauté d'
Altaghje',
GHJULIU CESARE PANZANI,
pour la communauté d'
Altiani,
ORSU GHJUVANNI PAOLI,
pour la communauté d'
Alzi,
PETRU LUIGGI MARCANTONJ,
pour la communauté d'
Ambiegna,
FERDINANDU GENTILI da BRANDO,
pour la communauté d'
Ampriani,
CARLU GHJUSEPPU NEGRONI,
pour la communauté d'
Antisanti,
SANTU ALTIBELLI,
pour la communauté d'
Appietu,
GHJUSEPPU ANTONIU CAPARELLI,
pour la communauté d'
Arbiddali,
SIMONE GHJUVANNI GIUSTINIANI,
pour la communauté d'
Arbitru,
PAULU LUIGGI ORSINI,
pour la communauté d'
Arburi,
DUMENICU MARIA LEGA,
pour la communauté d'
Aregnu,
FRANCESCU NEGRETTI,
pour la communauté d'
Arghjusta e Muricciu,
GHJUVANNI PAULU ETTORE,
pour la communauté d'
Arru,
GERONIMU POZZO di BORGO,
pour la communauté d'
Ascu,
GHJUSEPPU GUIDONI,
pour la communauté d'
Auccià,
MARCU ANGHJULU MARIAGGI,
pour la communauté d'
Auddé,
GHJACUMU MARIA DESANTI,
pour la communauté d'
Avalica,
GHJUVANNI MARIA ANTONIOTTI,
pour la communauté d'
Avapessa,
DON CARLU SPADARI,
pour la communauté d'
Azilonu e Ampaza,
GHJACUMU SEBASTIANU FOATA,
pour la communauté d'
Azzana,
GHJUVAN BATTISTA CIRATI,
pour la communauté de
Balogna,
DUMENICU ANTONIU VERSINI,
pour la communauté de
Barbaghju,
FRANCESCU MARIA ANTONJ,
pour la communauté de
Barrettali,
CONSTANTINU ALTIERI,
pour la communauté de
Bastèrga,
MARIUS FOLACCI,
pour la communauté de
Bastia,
PASQUALE BERTOLACCI et
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU,
pour la communauté de
Belgudé,
GHJUVANNI PETRU MORTINI,
pour la communauté de
Belvidé,
GHJUVAN MARIA PIETRI,
pour la communauté de
Bigornu,
QUILICU ANTONIU SAMMARCELLI,
pour la communauté de
Bisinchi,
DUMENICU MARIA BATTESTI,
pour la communauté de
Bucugnà,
FELICE ANTONIU MANNEI,
pour la communauté de
Bunifaziu,
ANTONIU MARIA SUZZARELI,
membru di Guvernu, et
TOMASSU ANDRIA CELANI,
pour la communauté de
Biguglia,
PETRU AGOSTINU LUIZI,
pour la communauté de
U Borgu,
CARLU FRANCESCU MURATI,
pour la communauté de
Brandu,
AMBROGHJU MARIA FRANCESCHETTI,
pour la communauté de
Brusticu,
ANGHJULU PAULU ALFONSI,
pour la communauté de
Bustanicu,
GHJUVAN BENEDETTU ANDREI,
pour la communauté de
Cagnanu,
DON GHJUSEPPU ANTONORSI,
pour la communauté de
Calacuccia,
GHJUSEPPU MARIA GENTILI,
pour la communauté de
Calcatoghju,
LUIGGI ANTONIU BORGOMANO,
pour la communauté de
Calinzana,
GHJUSEPPU MARIA MARINI,
pour la communauté de
Calvese,
PAULU FRANCESCU FARELLACCI,
pour la communauté de
Calvi,
GHJUVAN BATTISTA SIVORI,
pour la communauté de
Cambia,
PASQUALE EMMANUELLI,
pour la communauté d'
A Campana,
BASILIU CAMPANA,
pour la communauté de
Campi,
ANTON GHJACUMU BRANDIZJ,
pour la communauté de
Campile,
DIONISIU GAVINI,
pour la communauté de
Campitellu,
ORSU MARIA BAGNOLI,
pour la communauté de
Campu,
GHJUVAN ANTONIU CIPRIANI,
pour la communauté de
Campuvechju,
FELICE GIORGI,
pour la communauté de
Canale di Verde,
PETRU SAVERIU de CASALTA,
pour la communauté de
Canari,
VINCENZU ALESSANDRINI,
pour la communauté de
Canavaghja,
SAVERIU RAFFALLI,
pour la communauté de
Cannelle,
GHJUVAN DUMENICU VINCENTI,
pour la communauté de
Carbuccia,
GHJULIU ORAZIU de CARBUCCIA,
pour la communauté de
Cardu,
PETRU FRANCESCU SAMATEI,
pour la communauté de
Carghjese,
GHJUVANNI STEPHANOPOLI,
pour la communauté de
Carghjaca,
ANTON LELIU ROCCASERRA,
pour la communauté de
Carpinetu,
VALERIU CHIPPONI,
pour la communauté de
Carticasi,
STEFANU TERRAMORSI,
pour la communauté d'
A Casabianca,
FRANCESCU MARIA CASABIANCA,
pour la communauté de
Casaglio',
SAVERIU MURATI,
pour la communauté de
Casalabriva,
GHJUVAN ANTONIU MORI,
pour la communauté d'
A Casalta,
GHJUVAN BENEDETTU de CASALTA,
pour la communauté de
Casamacciuli,
ORSU LEONE SANTINI,
pour la communauté d'
A Casanova,
PETRU SINIBALDI,
pour la communauté d'
E Casevechje,
PETRU CASANOVA,
pour la communauté de
Cassanu,
BATTISTA ORSATELLI,
pour la communauté d'
U Castellà di Casinca,
PETRU MASCHETTI,
pour la communauté d'
U Castellà di Mercuriu,
FRANCESCU ANTONIU SANTINI,
pour la communauté de
Castifau,
FRANCESCU ANTONIU VINCENTELLI,
pour la communauté de
Castiglione,
DUMENICU SANTONI,
pour la communauté de
Castineta,
SILVESTRU TOMMASI,
pour la communauté de
Castirla,
PAULU LUIGGI TADDEI,
pour la communauté d'
I Cateri,
GHJUVANNI CASANOVA COSTA,
pour la communauté de
Cavru,
CARLU MARIA PERALDI,
pour la communauté de
Centuri,
ANTONIU PADOVANI,
pour la communauté de
Cervioni,
ANTON LUIGGI ASTOLFI,
pour la communauté de
Chjatra,
GHJUSEPPU MARIA FELICI,
pour la communauté de
Ciamanaccia,
ANTONIU FRANCISI,
pour la communauté de
Coghja,
MATTEU PERINI,
pour la communauté de
Conca,
LUIGGI di QUENZA,
pour la communauté de
Currà,
IGNAZIU PERALDI,
pour la communauté de
Curbara,
GHJUVAN PETRU SAVELLI,
pour la communauté de
Corscia,
ORSU PETRU MAESTRACCI,
pour la communauté de
Corti,
GHJACUMU FRANCESCU MAESTRACCI,
pour la communauté de
Costa,
GHJACUMU MARIA COSTA SAVELLI,
pour la communauté de
Cuzzà,
GHJACINTU RENUCCI,
pour la communauté d'
E Cristinacce,
DUMENICU VERSINI,
pour la communauté d'
A Croce,
FRANCESCU ANDREANI,
pour la communauté d'
A Crucighja,
GHJUVAN ORSU GIAFFERI,
pour la communauté de
Cuttuli e Curtichjatu,
PETRU PAULU CUTTOLI,
pour la communauté d'
Eccica e Suareddà,
GHJUVAN BATTISTA FLORI,
pour la communauté d'
Erbaghjolu,
DON GHJUSEPPU ANDREI,
pour la communauté d'
Erone,
PETR'ANGHJULU ROCCHI,
pour la communauté d'
Evisa,
SAVERIU ANTONIU COLONNA CECCALDI,
pour la communauté d'
U Favalellu,
GHJULIU ORSATELLI,
pour la communauté de
Felce,
ANGHJULU BERNENI,
pour la communauté de
Ferringule,
ANGHJULU FILIPPU DONATI,
pour la communauté de
Ficaghja,
GHJULIU PAULU VINCIGUERRA,
pour la communauté de
Figari,
DON GHJACUMU PERETTI,
pour la communauté de
Foci,
ANTONIU FRANCESCU ORTOLI,
pour la communauté de
Frassetu,
GHJUVAN MARIA MUZZI,
pour la communauté de
Frassu,
TOMMASU CAPOROSSI,
pour la communauté de
Fughjichja,
GERMANU TRISTANI,
pour la communauté d'
U Fulgetu,
GHJUVANNI FILIPPI,
pour la communauté de
Furciolu,
PAULU BATTISTA FORCIOLI,
pour la communauté de
Furiani,
GHJUSEPPU MARIA BERTONCINI,
pour la communauté de
Fuzzà,
BERNARDINU BERNARDINI FOZZANO,
pour la communauté de
Gatti di Vivariu,
FRANCESCU COSTA,
pour la communauté de
Gavignanu,
PASQUALINU GIAMPIETRI,
pour la communauté de
Ghisoni,
ANTON MATTEU MUCCHIELLI,
pour la communauté de
Ghjucatoghju,
ANGHJULU SANTU FREDIANI,
pour la communauté de
Ghjuncaghju,
DURENZIU TERRAMORSI,
pour la communauté de
Ghjunchetu,
GHJUVAN FRANCESCU GIORGI,
pour la communauté de
Granaccia,
STEFANU LEANDRI,
pour la communauté de
Grossa,
GHJUSEPPU ANTONIU TOMMASI,
pour la communauté de
Grussettu,
ANTONIU LEONARDI,
pour la communauté de
Guargualé,
GHJACUMU SANTU CASABIANCA,
pour la communauté de
Guttera e Ghjuvicacci,
ANTONIU BOZZI,
pour la communauté de
L'Isulà,
DUMENICU ANTONIU MATTEI,
pour la communauté de
L'Isulàcciu di Fiumorbu,
ANTON DUMENICU BARTOLI,
pour la communauté de
L'Isulàcciu e Tagliu,
GHJUVAN FREDERICU FILIPPI,
pour la communauté de
Lama,
FABIANU BERTOLA,
pour la communauté de
Lanu,
BASILIU SALVARELLI,
pour la communauté de
Lavatoghju,
DUMENICU ANTONIU SUZZONI,
pour la communauté de
Lecci,
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA,
pour la communauté de
Lentu,
ANGHJULU FILIPPU MASSONI,
pour la communauté de
Letia,
ANTONIU ARRIGHI,
pour la communauté de
Linguizzetta,
GHJULIU ANTONIU PIETRINI,
pour la communauté de
Livesi,
DEZIU GUIDERDONI,
pour la communauté de
Livia,
ROCCU FRANCESCU PERETTI,
pour la communauté de
Lopigna,
PAULU FELICE FERRI PISANI,
pour la communauté de
Loretu di Casinca,
CARLU VINCENTE VINCIGUERRA,
pour la communauté de
Loretu di Taddà,
GHJUSEPPU MARIA SERRA,
pour la communauté de
Lozzi e Acquale,
FRANCESCU ROSSI,
pour la communauté d'
E Lubertacce,
SIMONE ALBERTINI,
pour la communauté de
Lucciana,
ANGHJULU MARIOTTI,
pour la communauté d'
U Lucu,
DUMENICU GIACOBBI,
pour la communauté d'
U Lucu di Nazza,
GHJUVAN LURENZU NATALI,
pour la communauté de
Lumiu,
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI,
pour la communauté de
Luri,
FRANCESCU VECCHINI,
pour la communauté de
Marignana,
ANTONIU FRANCESCU VERSINI,
pour la communauté de
Matra,
GHJUVAN BATTISTA MARSILJ,
pour la communauté de
Mazzola,
CARLU MARIA MAZZOLA,
pour la communauté de
Mela,
ANTON PADUVANU GIACOMONI,
pour la communauté de
Meria,
ANGHJULU FRANCESCU MARCHINI,
pour la communauté de
Merusaglia,
LISANDRU ANGELI,
pour la communauté de
Maca e Croci,
SAVERIU FRANCHI,
pour la communauté de
Moita,
LUDOVICU SANTU GAFFAJOLI,
pour la communauté de
Moltifau,
NICOLU GIORGI,
membru di U Guvernu,
pour la communauté de
Monte,
ANTONIU POGGI,
pour la communauté de
Montemaio,
CARLU ANTONIU COLONNA-ANFRIANI,
pour la communauté de
Morsiglia,
DUMENICU STELLA,
pour la communauté de
U Mucale,
DARIU DARJ,
pour la communauté d'
A Munacia d'Orezza,
GHJUVAN FRANCESCU GALEAZZI,
pour la communauté d'
U Munticellu,
ORSU GHJACUMU de FABIANI,
pour la communauté d'
E Muracciole,
ANTONIU SANTU MURACCIOLE,
pour la communauté de
Muratu,
RAFFAELLU MURATI,
pour la communauté de
Muru,
PAULU OBERTI,
pour la communauté de
Murzu,
FRANCESCU ANTONIU CRISTINACCE,
pour la communauté de
Musuleu,
GHJUVANNI RENUCCI,
pour la communauté de
Nesce,
GHJUVAN SILVESTRU SOAVI,
pour la communauté de
Nucariu,
LUIGGI CIAVALDINI,
pour la communauté de
Nuceta,
MIGHELE MICHELI,
pour la communauté de
Nonza,
SILVESTRU ANGELI,
pour la communauté d'
A Nuvale,
PETRU ANTONIU MATTEI,
pour la communauté d'
Ocagnanu,
IGNAZIU TOMASSI,
pour la communauté d'
Occi,
GHJUVAN BATTISTA GIULIANI,
pour la communauté d'
Ochjatana,
ANTON FRANCESCU TOMASINI,
pour la communauté d'
Ogliastru,
GHJORGHJU SALICETI,
pour la communauté d'
Olcani,
PETRU GIORGETTI,
pour la communauté d'
Oletta,
GHJUVAN GHJACUMU SALICETI,
pour la communauté d'
Olmeta di Capicorsu,
ANTON GHJACUMU PIETRI,
pour la communauté d'
Olmeta di Tuda,
LURENZU LUIGGI CAMPOCASSO,
pour la communauté d'
Olmi e'Cappella,
MATTEU CAGNONI,
pour la communauté de
L'Olmu,
AMBROGHJU BUTTAFUOCO,
pour la communauté d'
Omessa,
GHJUVAN AGOSTINU SANTINI,
pour la communauté d'
Ornasu,
MATTEU PIETRI,
pour la communauté d'
Ornetu,
Carbonaccia e Velone,
GHJUVAN CESARU BORGHETTI,
pour la communauté de
L'Ortale,
CARLU DAVIDI,
pour la communauté d'
Ortiporiu,
ANDRIA GUERINI,
pour la communauté d'
Ortu,
ANTONIU FRANCESCU MASSIMI,
pour la communauté d'
Ota,
FILIPPU ANTONIU PASQUALE de BENEDETTI,
pour la communauté de
Palasca,
GHJUVAN BATTISTA LEONI,
pour la communauté de
Palleca,
DEZIU BARTOLI,
pour la communauté de
Pancheraccia,
GHJACUMU FRANCESCU TRISTANI,
pour la communauté d'
A Parata,
ORSU ANTONIU ANZIANI,
pour la communauté de
Pastricciola,
BRANDIZIU PAOLI,
pour la communauté de
Pastureccia di Pedicroce,
BARTOLOMEU CAMPANA,
pour la communauté de
Pastureccia di Rustinu,
ANTON GHJACUMU VALENTINI,
pour la communauté de
Patrimoniu,
DON GHJUSEPPU LEANDRI,
pour la communauté de
Pedicorti,
GHJUVANNI SANTU SEMIDEI,
pour la communauté de
Pedicorti di Gaghju,
CARLU FILIPPU MARCHIONI,
pour la communauté de
Pedicroce,
CARLU FRANCESCU PIETRI,
pour la communauté de
Pedigrisgiu,
ORSU ANDRIA COLONNA,
pour la communauté de
Ped'Orezza,
GHJUVANNI FRANCESCU GIAFFERI,
pour la communauté d'
A Penta di Casinca,
FRANCESCU ZAVIERU FREDIANI,
pour la communauté d'
I Perelli,
ANTON MARTINU EMMANUELLI,
pour la communauté d'
I Peri,
BATTISTA PERI,
pour la communauté de
Peru,
ANGHJULU SANTU TADDEI,
pour la communauté d'
A Petra di Verde,
MARCANTONIU PITTI-FERRANDI,
amministratore generale,
pour la communauté d'
A Petra Curbara,
ANTON GHJACUMU LAZARINI,
pour la communauté de
Petralba,
DUMENICU FRANCHI,
pour la communauté de
Petra Serena,
LUC'ANTONIU GABRIELLI,
pour la communauté de
Petretu é Bicchisgià,
PAULU FRANCESCU d'ISTRIA,
pour la communauté d'
U Petrosu,
ANTON FILIPPU TRISTANI,
pour la communauté d'
A Piana,
GHJUVAN ANDRIA ALESSANDRI,
pour la communauté de
Pianellu,
CARLU MATTEU MANENTI,
pour la communauté de
Pianu,
GHJACUMU FRANCESCU AGOSTINI,
pour la communauté d'
I Piazzali,
PETRU BONIFACJ,
pour la communauté d'
E Piazzole,
PETRU ANTONIU RISTORI della RIVENTOSA,
pour la communauté d'
U Pighjolu,
GHJUVAN ANTONIU PINELLI,
pour la communauté de
Pigna,
CARLU FRANCESCU FRANCESCHINI,
pour la communauté de
Pinu,
ANTONIU TOMASSI,
pour la communauté de
Pila é Canali,
COSMU COLONNA d'ORNANO,
pour la communauté de
Pioghjula,
LISANDRU FRANCESCHI,
pour la communauté de
Piupeta,
FILIPPU FRANCESCU MUZJ,
pour la communauté d'
U Poghju di Santa Maria,
PAULU EMILIU CONTRI,
pour la communauté d'
U Poghju di Taddà,
ANTONIU QUILICHINU QUILICHINI,
pour la communauté d'
U Poghju di Tavagna,
PAULU LUIGGI VITTINI,
pour la communauté d'
U Poghju di Venacu,
FRANCESCU MARIA GUGLIELMI,
pour la communauté d'
U Poghju d'Oletta,
GHJUSEPPE ANTONIU PIAZZA,
pour la communauté d'
U Polverosu,
GHJUVAN TOMASSU GIUDICI,
pour la communauté de
Porri,
PETRU FILIPPU PAPILJ,
pour la communauté d'
A Porta,
ANTON GUERINU VITTINI,
pour la communauté de
Portivechju,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
pour la communauté d'
U Pratu di Ghjuvellina,
DON FRANCESCU COLONNA,
pour la communauté d'
I Prunelli di Casacconi,
GHJACUMU ANTONIU FILIPPI,
pour la communauté d'
I Prunelli di Fiumorbu,
PAULU DUMENICU SUSINI,
pour la communauté d'
U Prunu,
GHJULIU PETRU PRUNO,
pour la communauté de
Quasquara,
GHJUVAN ANTONIU QUILICI,
pour la communauté de
Quenza,
DON MARTINU di QUENZA,
pour la communauté d'
U Quarcitellu,
GHJUVAN ANDRIA FERRANDI,
pour la communauté de
Rapaghju,
GHJUVAN VALERIU CRISTOFARI,
pour la communauté de
Rapale,
GHJUVAN GHJUSEPPU CASABIANCA,
pour la communauté de
Rebbia,
GHJUSEPPU FILIPPU ORSINI,
pour la communauté de
Rennu,
NATALE ANDREANI,
pour la communauté d'
A Riventosa,
ANTON FRANCESCU CASANOVA,
pour la communauté de
Ruglianu,
PASQUALE de NEGRONI,
pour la communauté de
Rusazia,
GHJUVAN PETRU PINELLI,
pour la communauté de
Rusiu,
CARLU GHJUSEPPU SAROCCHI,
pour la communauté de
Ruspigliani,
GHJUVAN GHJACUMU GUERINI,
pour la communauté de
Rutali,
CARLU DUMENICU PASQUALETTI,
pour la communauté d'
U Salice,
GHJUVAN SIMONE PAOLI,
pour la communauté de
Sampolu,
PETRU PAULU CASANOVA,
pour la communauté de
San Cosmu é Damianu,
ANTONIU FRANCESCU MICHELI,
pour la communauté de
San Fiurenzu,
PANCRAZIU LEANDRI,
pour la communauté de
San Gavinu d'Ampugnani,
ANTON PAULU PETRUCCI,
pour la communauté de
San Gavinu di Carbini,
GHJACUMU SANTU PIETRI,
pour la communauté de
San Gavinu di Tenda,
PETRU BEVERAGGI,
pour la communauté de
San Ghjuvanni di Moriani,
EUGENIU GIORDANI,
pour la communauté de
San Ghjulianu,
LUIGGI FRANCESCU BISCARI,
pour la communauté de
San Lurenzu,
PLACIDU MORACCHINI,
pour la communauté de
San Martinu di Lota,
FILIPPU GRAZIANI,
pour la communauté de
San Niculaiu,
PAULU FRANCESCU RAGGI,
pour la communauté de
Sant'Andria di Taddà,
GHJUVAN TOMASSU COSCIOLI,
pour la communauté de
Sant'Andria di U Cotone,
FRANCESCU MARIA AGOSTINI,
pour la communauté de
Sant'Andria d'Orcinu,
DON GHJUVANNI AGOSTINU GRAZIANI,
pour la communauté de
Sant'Antuninu,
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI,
pour la communauté de
Santa Lucia di Mercuriu,
GHJUSEPPU MARIA GUIDICCI,
pour la communauté de
Santa Lucia di Moriani,
ANGHJULU RAFFINI,
pour la communauté de
Santa Lucia di Taddà,
GHJACUMU FRANCESCU GIACOMONI,
pour la communauté de
Santa Maria di Lota,
FRANCESCU FIGARELLA,
pour la communauté de
Santa Maria é Siché,
GHJUSEPPU SANTA MARIA,
pour la communauté de
Santa Maria Ficaniedda,
GHJULIU FRANCESCU PIETRI,
pour la communauté de
Santa Riparata di Balagna,
PASQUALE FONDACCI de PAOLI,
pour la communauté de
Santa Riparata di Moriani,
CLEMENTE SEMIDEI,
pour la communauté de
Santu Petru di Tenda,
BALDASSARU de PETRICONI,
pour la communauté de
Santu Petru di Venacu,
PETRU ORDIONI,
amministratore generale,
pour la communauté de
Sari di Portivechju,
ROCCU FRANCESCU COLONNA de CESARI ROCCA,
pour la communauté de
Sari d'Orcinu,
ANGHJULU ANTONIU STEFANINI,
pour la communauté d'
A Sarra di Scupamena,
LISANDRU SERRA,
pour la communauté de
Sarrula e Carcupinu,
FRANCESCU PANATTIERI,
pour la communauté de
Sarté,
GHJUVAN BATTISTA de SUSINI,
pour la communauté de
Scata,
FRANCESCU PETRIGNANI,
pour la communauté de
Scolca,
ANGHJULU SANTU CIAVATTI,
pour la communauté de
Seraghju,
MATTEU STEFANI,
pour la communauté de
Sermanu,
PAULU IGNAZIU de ZERBI,
pour la communauté d'
U Silvarecciu,
ANTONIU de CASALTA,
pour la communauté de
Siscu,
GHJUVAN TOMMASU TOMASINI et
ANGHJULU NUNZI,
pour la communauté d'
A Soccia,
ANTON DUMENICU de FRANCHI,
pour la communauté de
Sorbu,
CARLU GHJUSEPPU DESIDERI,
pour la communauté de
Spiluncatu,
GHJUSEPPU MARIA MALASPINA,
pour la communauté d'
A Stazzona,
GHJUVAN FRANCESCU RAFFALLI,
pour la communauté de
Suddacaro',
ANTONIU PANGRANI,
pour la communauté d'
U Sulaghju,
PASQUINU ACHILLI,
pour la communauté de
Surbuddà,
BERNARDINU COMITI,
pour la communauté de
Suveria,
TOMASU CERVONI,
pour la communauté de
Talasani,
ANGHJULU LUIGGI MARIA CORSI,
pour la communauté de
Tallone,
GHJUVAN FELICE TADDEI,
pour la communauté de
Tarranu,
GHJUVAN PETRU RAFFINI,
pour la communauté de
Tassu,
ANTONIU TASSO,
pour la communauté de
Tavacu,
PETRU PAULU CUNEO d'ORNANO,
pour la communauté de
Tavera,
ANTON SANTU TAVERA,
pour la communauté de
Tivulaghju di Pruprià,
GHJUVAN BATTISTA BUTTAFUOCO,
pour la communauté de
Tocchisi,
CLEMENTE CALENDINI,
pour la communauté de
Tolla,
NATALE COSTA,
pour la communauté de
Tominu,
GHJUVAN MARIA MARINI,
pour la communauté de
Torgia é Cardu,
IGNAZIU d'ORNANO,
pour la communauté d'
Ulmetu,
GHJUVANNI PERETTI,
pour la communauté d'
Ulmiccia,
SAVERIU ORTOLI,
pour la communauté d'
Upulasca,
GHJUVAN BATTISTA CIACCALDI,
pour la communauté d'
Urtaca,
ANTON GHJUSEPPU BONAVITA,
pour la communauté de
Vallecalle,
DUMENICU MARIA LIMAROLA,
pour la communauté d'
E Valle di Campulori,
LUIGGI SANTOLINI,
pour la communauté de
Valle di Rustinu,
GHJUVANNI GIOVANNONI,
pour la communauté d'
A Valle d'Orezza,
FILIPPU INNOCENZJ,
pour la communauté d'
E Valli d'Alisgiani,
BARTOLOMEU DIONISJ,
pour la communauté de
Valli di Mezana,
ANTONIU MARIA LECA,
pour la communauté d'
A Venzulasca,
STEFANU PETRIGNANI,
pour la communauté de
Verdese,
GHJUVAN NATALE GIANETTI,
pour la communauté de
Vezzani,
ORSU SANTU BONELLI,
pour la communauté de
Vicinatu,
PAULU SANTU PASQUALINI,
pour la communauté de
Vicu,
ANTONIU VERSINI,
pour la communauté de
Vignale,
DON GHJUVANNI BONETTI,
pour la communauté de
Vighjaneddu,
FRANCESCU MARIA BINETTI,
pour la communauté d'
E Ville di Parasu,
ANTONIU VINCENZU SALADINI,
pour la communauté d'
E Ville di Petrubugna,
PETRU PAULU MURATI,
pour la communauté de
Vintisari,
DUMENICU FRANCESCU TIBERJ,
pour la communauté d'
U Viscuvatu,
GHJUVAN SEBASTIANU de BUTTAFUOCO,
pour la communauté d'
A Vulpaiola,
BERNARDU CACCIAGUERRA,
pour la communauté de
Zalana,
DON PARSIU TRISTANI,
pour la communauté de
Zevacu,
PETRU PAULU MURATI,
pour la communauté de
Zicavu,
GHJUVAN FRANCESCU SABIANI,
pour la communauté de
Ziddara,
IGNAZIU PASQUINI,
pour la communauté de
Ziglia,
FRANCESCU PERETTI,
pour la communauté de
Ziglia e Tivulaghju,
MARCU MARIA QUILICHINI,
pour la communauté de
Zirubia,
SEBASTIANU PERETTI,
pour la communauté de
Zonza,
GHJULIU ANTONIU GIUDICELLI,
pour la communauté de
Zoza,
MARCU MARIA PIETRI, et
pour la communauté de
Zuani,
FELICE ANTONIU LEPIDI.
20 Juin:
Organisation administrative du territoire, divisé en juridictions et pièves qui doivent envoyer deux membres à la chambre du
Parlement.
21 Juin:
Désignation de quatre membres pour présenter au
Roi de Grande Bretagne une
Adresse d'allégeance: Les envoyés corses seront
GHJUVANNI FRANCESCU GALEAZZI,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI et
FRANCESCU MARIA PIETRI, de
Sarté.
Sir GILBERT ELLIOT envoie à
Londres BALDASSARU de PETRICONI, qu'il élève au grade de lieutenant-colonel et de son aide de camp, pour faire part au
Roi de Grande Bretagne du vote des
Corses.
La
Cunsulta propose de décerner à
PASQUALE PAOLI le titre de
Fundatore e Ristauratore di A Nationale Liberta, et qu'un buste en son honneur soit érigé dans la salle des sessions du
Parlement.
14 Juillet:
Encerclement de
Calvi. Le commandant de la place est le général
RAFFAELLE de CASABIANCA, avec lui, le vieux
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI, qui l'a rejoint avec ses deux jeunes fils
ANTONIU DUMENICU et
SAN SEVERINU, et leurs partisans, tous arrivant de
Zicavu.
Devant la redoute de
Mozzelu, l'amiral
HORATIO NELSON, à bord de l'
Agamemnon, est blessé et perd un œil.
14 Août:
Calvi, en partie détruite et après une résistance désespérée, se rend aux
Anglo-Corses.
Les
Républicains du général
RAFFAELLE de CASABIANCA sont embarqués pour la
France.
Parmi eux, le
Calvais NICULAU FLACH.
15 Août:
Deux équipages de corailleurs corses (soit 15 pêcheurs) sont surpris sur les bancs de corail près des côtes algériennes et sont emprisonnés à
Bône par les troupes du
Dey d'Alger.
21 Août:
150 corailleurs corses sont à nouveau capturés et emmenés dans les bagnes algériens.
Le bataillon des
Chasseurs Corses (voir
1788) devient le noyau de la
4ème Demi-Brigade d'InfanterieLégère de l'
Armée du Rhin.
7 Septembre:
Etablissement et signature d'un traité de paix à
Bunifaziu.
9 Septembre:
Le général
PORTLAND, remplaçant de
DUNDAS, annonce à
Sir GILBERT ELLIOT, de retour en
Corse que
GEORGES III désire qu'il soit
Vice-Roi de Corse.
JACOBU MASSEI (voir
1793) quitte l'armée pour raisons de santé.
Le pape
PIE VI rappelle aux
Anglais que la
Corse est une possession vaticane revendiquée pae le
Saint-Siège.
4 Octobre:
Proclamation du
Vice-Roi de Corse ELLIOT.
7 Octobre:
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, promoteur de la nouvelle
Constitution du Royaume Anglo-Corse, est nommé président du
Conseil d'Etat.
PASQUALE PAOLI, qui pouvait logiquement prétendre au titre de
Vice-Roi de Corse, est délibérément écarté du pouvoir.
17 Octobre:
Le
Roi GEORGES III reçoit les députés corses envoyés par la
Cunsulta generale di Corti.
Il attribue à
PASQUALE PAOLI une rente viagère de 2000 livres sterling, envisage son retrait des affaires et son rappel à
Londres.
Novembre:
Sir GILBERT ELLIOT est officiellement proclamé
Vice-Roi de Corse.
Décembre:
Les résultats des élections donnent une très forte majorité aux
Paolistes.
23 Décembre:
Sur son lit de mort, l'évêque constitutionnel
IGNAZIU FRANCESCU GUASCO se rétracte publiquement.
Le député
BERTRAND BARERE de VIEUZAC dépose devant le
Comité de Salut Public un
Rapport sur les Idiomes dans lequel, au même titre que le bas breton, le basque ou les langues allemandes, l'italien de
Corse est villipendé
pour avoir perpétué le règne du fanatisme et de la superstition et comme pouvant favoriser les ennemis de la France.
Il conclut par:
cassons ces instruments de dommage et d'erreurs.
Porti Vechju est une bourgade de 1644 habitants.
BERNARDINU CATTANEO (voir
1793) émigre en
Italie et recrute pour l'
Armée des Princes à
Gênes.
A
Gênes, décès de
BENEDETTO ANDREA DORIA, l'évêque d'
Aiacciu. Il aura été le dernier évêque de l'évêché.
LUDOVICU BELGODERE de BAGNAJA, assesseur au
Siège Royal de
Calvi, est
Conseiller d'Etat anglo-corse.
GHJUVANNI ANDRIA QUESTA (voir
1792), émigré, passe au service de la
Hollande.
LEONETTU CIPRIANI, de
Centuri, surnommé l'
Homme de Fer, s'expatrie aux
Antilles, puis en
Amérique du Sud, avec ses trois frères,
SANTU,
MARCU et
DUMENICU. Ils y feront fortune.
PETRU GIUDICELLI, juge de paix du canton de
Tenda, est député de la piève de
Giussani au
Parlement Anglo-Corse.
FRANCESCU MARIA d'ORNANO (voir
1790) est guillotiné à
Paris.
ANGHJULU PETRU MORONI (voir
1793) est capitaine au
18ème Bataillon d'Infanterie Légère.
Décès de
FELICE ANTONIU LEONETTI, neveu de
PASQUALE PAOLI. Il laisse une fille
DIONISIA, âgée de deux ans, dont le tuteur est
PASQUALE PAOLI.
ALPIDIU da PONTE (voir
1792) participe à la campagne d'
Italie.
Nouvelle édition de la carte de la
Corse de
THOMAS JEFFERYS (voir
1769), géographe anglais.
JEAN MARCEL CADET (voir
1791) résume la composition des deux départements de la
Corse:
60 cantons (39 dans le Golu et 21 dans le Liamone), 74327 hommes et 78015 femmes, soit en tout, 152342 habitants.
Aiacciu compte 4701 habitants.
1795:
CASIMIRU POGGI est président de l'
Administration Municipale de
Bastia.
9 Février:
Première Session du Parlement Anglo-Corse. Elle se tient à
Bastia, en l'église de
La Cuncezzione.
PASQUALE PAOLI, retiré à
U Munticellu, n'y assiste pas. Il y est tout de même élu
Président du Conseil d'Etat (mais il refuse cet honneur) par les députés
Paolistes.
AGOSTINU GIAFFERI, fils du célèbre
LUIGGI GIAFFERI (voir
1790), ancien général au service du
Roi de Naples, est élu vice-président.
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
FRANCESCU PANATTIERI et
PAULU FELICE FERRI PISANI font leur discours en présence du
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT.
On inaugure un buste de
PASQUALE PAOLI.
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, d'
Aiacciu,
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA, de
Porti Vechju,
GHJUVAN FRANCESCU GALEAZZI, de
Penta di Casinca,
ANTONIU ANDRIA FILIPPI, de
U Viscuvatu,
FRANCESCU PERALDI, d'
Aiacciu, et
GHJUSEPPU SAVELLI, de
Sant'Antoninu, sont nommés
Conseillers d'Etat, et l'
Anglais FREDERIC NORTH et
GHJUSEPPU MARIA PIETRI, de
Sarté,
Secrétaires d'Etat. Ce parlement consacre son temps de législature à des textes de lois et de règlements administratifs.
21 Février:
Promulgation de la
Promesse de Soumission aux Lois de la République.
1er Mars:
Une escadre française d'une quinzaine de vaisseaux, destinée à la reconquête de la
Corse, quitte
Toulon, avec 3000 hommes affectés à un débarquement prévu près de
L'Isulà. l'expédition est préparée, entre autre, par
NABULIU BUONAPARTE et son frère
GHJUSEPPU.
2 Mars:
Promulgation d'un décret créant plusieurs
Commissions Extraordinaires, ayant pour fonction de se transporter en tous lieux où il est nécessaire, pour procéder à l'information des délits. Elles n'ont que des pouvoirs d'instruction.
13 et 14 Mars:
Combat naval entre une unité anglaise de l'amiral
HOTHAM, le
Berwick, et des frégates françaises, au large du
Capicorsu. Une première victoire française est suivie, le lendemain, de la perte de deux vaisseaux, le
CaIra et le
Sans-Culotte. L'escadre française quitte alors les lieux pour rejoindre l'
Italie.
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI (voir
1793) est capitaine.
A
Paris, approbation définitive des plans concernant le
Plan Terrier de la Corse (voir
1785).
Il y a 150658 habitants en Corse.
31 Mars:
A
Bastia, suite de la
Première Session du Parlement Anglo-Corse. Les présents sont si rares que le quorum n'est pas toujours atteint.
Mouvements de révolte dans le
Rustinu et dans le
Sartinese, à l'occasion de la récolte des impôts.
La vente du sel, au prix public de deux sous la livre, ne peut désormais se faire que dans les magasins officiels des villes de
Bastia,
Macinaghju,
San Fiurenzu,
L'Isulà,
Algaiola,
Calvi,
Carghjese,
Aiacciu,
Prupià et
Porti Vechju.
Avril:
Les districts, établis par la
Convention, sont supprimés.
Le parlement vote des lois relatives à la constitution des municipalités (élections, nombre de membres des conseils municipaux, attributions des pouvoirs…).
Calvi est instituée en piève.
U Pitretu et
Bicchisgià, de la piève d'
Istria, sont séparées et forment deux communes.
GHJUVAN PAULU de ROCCASERRA est autorisé à aménager des salines à
Porti Vechju.
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT forme quatre bataillons de milices corses dont le commandement est confié à
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA,
GHJUVAN PASQUINU PIETRI,
FREDIANI et
VINCENTELLU COLONNA d'ISTRIA.
Des soldats corses rentrent au service du
Roi GEORGES III. Il y a ainsi une
Gendarmerie Royale Anglo-Corse (
1794-
1796), composée de 4 compagnies de 50 hommes, placée sous les ordres d'officiers corses,
des
Compagnies Franches Corses (
1796-1810), milices de compagnies indépendantes commandées par des officiers corses,
des
Bataillons Royaux Anglo-corses (
1794-
1796), commandés par des officiers corses sous les ordres du général
CHARLES STUART,
le
Royal Corsican Rangers (
1799-1802, puis
1804-1817)
le
Smith's Corsica Régiment,
le
Corsica Light Dragoons,
la
French Artillery Independant Company, une compagnie d'ingénieurs et d'artificiers ....
GHJUVANNI BATTISTA PASQUALINI, (voir
1788) est adjudant major, puis capitaine commandant au
2ème Bataillon Anglo-Corse.
FRANCESCU MARIA VIDAU, (voir
1790) est capitaine au
2ème Bataillon Anglo-Corse.
Mai:
PASQUALE PAOLI est à
Bastia où il rencontre le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT.
Il lui fait part de son désaccord et de son intention de quitter la
Corse.
18 Mai:
Décret instaurant la confiscation des biens de tous les
Corsesqui ont suivi les
Français sur le continent. De plus ces derniers sont condamnés à l'exil perpétuel et à la peine de mort s'ils osent rentrer en
Corse sans l'autorisation du
Roi de Grande Bretagne.
Création, en
Corse, d'un
Jury (institution d'origine anglaise), dont le rôle principal est d'organiser et de réglementer la justice.
23 Juin:
A la clôture de la session du
Parlement Anglo-Corse, le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT fait une tournée dans le
Dilà,
dans le but d'étudier la construction d'un bassin de radoub à Aiacciu. Il part de
Bastia, par
Penta di Casinca,
Loretu et
Rustinu, où il rencontre à nouveau
PASQUALE PAOLI.
ANTONIU GENTILI est en poste à
Nice où il fait la chasse aux
Barbets, c'est à dire aux éléments contre-révolutionnaires.
25 Juin:
Les quatre professeurs du collège d'
Aiacciu écrivent à nouveau au ministre de l'
Intérieur, indignés de ne pas avoir été payé depuis 5 ans (voir
1794)! Ils ne seront jamais payés...
26 Juin:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT arrive à
Aiacciu.
28 Juin:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT est à
Cavru.
2 Juillet:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT est à
Bunifaziu.
7 Juillet:
A
San Fiurenzu, apparition de navires de guerre républicains. Les navires
Anglo-Corses sortent et en brûlent un. Ils récupèrent des survivants, qui sont faits prisonniers.
10 Juillet:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT est à
Sarté.
14 Juillet:
A
Aiacciu, au cours d'une réception à l'hôtel de ville offerte au
Vice-Roi par la
Municipalité, le buste de
PASQUALE PAOLI est endommagé par ses adversaires.
20 Juillet:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT est à
Vicu, puis à
Carghjese.
Août:
NABULIU BUONAPARTE est affecté au bureau topographique de
Comité de Salut Public.
Lors du séjour à
Aiacciu du
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT, des troubles éclatent dans la région de
Bucugnà et à
Mezzana, à l'occasion de la récolte des impôts.
A leur origine,
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà. Ces troubles s'ajoutent à ceux du
Rustinu, du
Nebbiu, du
Capicorsu, de
Balagna…
Ces révoltes renforcent
PASQUALE PAOLI dans ses projets de reprendre le pouvoir. Il est demandé la démission de
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO par les habitants du
Niolu et de l'
Ampugnani.
2 Août:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT écrit à son épouse:
Le général Paoli met une confusion du diable et n'est pas loin de semer un désordre total...
6 Août:
Les
Chasseurs Corses deviennent le noyau de la
4ème Brigade Légère.
16 Août:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOTécrit à son ministre le
Duc de PORTLAND, qu'il faut rappeler
PASQUALE PAOLI en
Angleterre.
17 Août:
PASQUALE PAOLI, au sujet de
Sir GILBERT ELLIOT, écrit qu'
il ne voit et ne sent que ce que lui font voir et sentir les gens qui ont intérêt à le tromper...
28 Août:
Le Moniteur, journal officiel du gouvernement français, écrit:
L'île de Corse est en insurrection contre les Anglais qui y sont abhorrés. On assure que les choses sont dans un état désespéré pour les usurpateurs. Paoli veut, dit-on, laver son opprobre dans le sang anglais. A la tête d'insurgés, il a dû s'emparer de Bastia, de Calvi et marcher sur Saint-Florent...
Des
Anglais du plus haut grade, le général
STUART, le lieutenant colonel
JOHN MOORE, adversaires du
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT, sont prêts à s'allier avec
PASQUALE PAOLI.
Nouveaux incidents contre les
Anglo-Corses à
Bucugnà,
Tavera et
A Mezzana.
12 Septembre:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT se plaint de
l'opposition ouverte du gouvernement qui a maintenant jeté le masque...
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT décide de précipiter le départ de
PASQUALE PAOLI.
17 Septembre:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT fait savoir à
PASQUALE PAOLI que le
Roi d'Angleterre GEORGES III le rappelle auprès de lui à
Londres. Celui-ci s'incline, et accepte de partir.
22 Septembre:
NABULIU BUONAPARTE écrit une longue lettre au chanoine
ANTONIU MULTEDO, de
Vicu, au sujet de la campagne d'
Italie et de son intention de libérer la
Corse des
Anglais.
Octobre:
NABULIU BUONAPARTE est nommé général en chef de l'
Armée de l'Intérieur.
Forte multiplication des troubles agraires et anti-fiscaux en divers points de l'
Ile.
8 Octobre:
De
Merusaglia,
PASQUALE PAOLI écrit à
PETRU ORDIONI, pour l'informer de son intention de se rendre à
Londres.
14 Octobre:
PASQUALE PAOLI fait route pour
Londres. Son bateau, parti de
San Fiurenzu, fait voile sur
Livourne. Il a soixante-dix ans. En même temps que lui, son ami, le lieutenant colonel
JOHN MOORE, est obligé de quitter la
Corse.
Les conseillers d'Etat
GHUVAN FRANCESCU GALEAZZI, de
Penta di Casinca, et
ANTONIU ANDRIA FILIPPI, de
U Viscuvatu, en désaccord avec le départ de
PASQUALE PAOLI, donnent leur démission.
30 Octobre:
Le
Parlement de Corse prend des décisions en matière de l'exercice de l'épiscopat en
Corse, les renferme dans 22 articles et les fait parvenir, à
Rome, au pape
PIE VI.
PETRU ANTONE CASELLA est élu président de la municipalité de la ville de
Bastia.
LISANDRU ORDIONI (voir
1785) est sous-lieutenant à la
3ème Demi-brigade d'Infanterie du
Régiment Royal Corse.
25 Novembre:
A
Corti,
Deuxième Session du Parlement Anglo-Corse. Cette assemblée, malgré le minimum de présents, légifère avec le plus grand soin. Elle vote une loi qui autorise la force publique
à s'introduire à toute heure dans le domicile des particuliers et à y procéder à toutes les perquisitions nécessaires.
Insurrection des habitants du
Boziu à l'occasion de la récolte des impôts.
4 Décembre:
Décret du
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT, prévoyant la réouverture de l'
Universita di Corti sous l'égide d'
Oxford et de
Cambridge, ainsi que la création de deux écoles à
Aiacciu et
Bastia.
19 Décembre:
Décret instituant une
Cour Martiale, dont sont justiciables les auteurs de tous les délits contre l'
Etat (rébellion, attroupements, etc.).
22 Décembre:
Fin de la
Deuxième Session du Parlement Anglo-Corse.
Le
Jury (voir
Mai) est suspendu, car estimé lent et inefficace.
24 Décembre:
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est nommé général de brigade.
FRANCESCU de GAFFORI rentre définitivement en
Corse, et se retire à
Corti.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est nommé général de brigade à l'
Armée d'Italie.
Les
Franciscains réoccupent le couvent de
San Francescu di Caccia, à
Castifau (voir
1792).
A
Turin, décès du
Comte ANTONIU RIVAROLA, confident de
PASQUALE PAOLI.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1793) est chef d'escadron.
ANTONIU FRANCESCU de ROSSI (voir
1793, est retraité et se retire à
Tournon.
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI est chef de bataillon à l'
Armée d'Italie.
FRANCESCU SAVIERU GIUBEGA (voir
1789) est nommé adjoint de
BARTOLOMEU ARENA.
GHJUVANNI BATTISTA SALVINI, de
Nesce, est capitaine de la
Garde Nationale de Corse.
GHJUVANNI PETRU SAVELLI est nommé président de la
Juridiction Royale de Balagna siégeant à
Algaiola.
A
Aiacciu, naissance de
JEAN COURANT, futur général de brigade.
DON GRAZIU de ROSSI est nommé maréchal de camp.
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT écrit à propos des
Corses:
Je crois que ce peuple est une énigme dont personne ne peut être sur de posséder la clef...
Edition d'une carte de la
Corse, anonyme.
1796:
PETRU ANTONE CASELLA est président de la municipalité de la ville de
Bastia.
10 Janvier:
ANTONIU PERALDI est maire d'
Aiacciu.
GHJUVAN BATTISTA RECCO et
DUMENICU ROBAGLIA sont élus
Padri di U Cumunu,
VINCENZU CASALUNGA,
Prucuratore,
GHJACUMU MARIA da PONTE,
GHJUVANNI BACIOCCHI,
FRANCESCU POZZO di BORGO et
PETRU CARBONE,
cunsiglieri, et
GHJUVANNI ROSSI,
censore.
19 Janvier:
A
Aiacciu, arrivée d'une felouque espagnole, ramenant des marins corses captifs d'
Alger, rachetés par le gouvernement
Anglo-Corse, et rapatriés par
ANTONIU PERALDI.
Rixe à
Aiacciu entre des soldats anglais et des marchands de bœufs corses.
Insurrection des habitants du
Celavu, à
Bucugnà entre autre, avec à leur tête les officiers municipaux corses de la vallée de
La Gravona, à l'occasion de la récolte des impôts.
30 Janvier:
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI est nommé commissaire à l'
Armée d'Italie.
Février:
FREDERIC NORTH, secrétaire d'état du
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT, destitue les conseillers de
La Gravona, et ordonne de procéder à de nouvelles élections municipales.
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, n'est pas étranger à cette agitation. Ses deux fils
ANGHJULU SANTU et
FRANCESCU, désapprouvent autant que leur père le rapprochement entre
Paolistes et
Anglais. Ils quittent l'
Ile pour rejoindre les rangs des
Républicains, aux côtés de
NABULIU BUONAPARTE.
9 Février:
A
Corti, décès de
FRANCESCU de GAFFORI.
LUCIANU BUONAPARTE est nommé commissaire des
Armées du Nord.
10 Février:
Etablissement et signature d'un traité de paix à
Bunifaziu.
2 Mars:
NABULIU BUONAPARTE est nommé général en chef de l'
Armée d'Italie.
26 Mars:
NABULIU BUONAPARTE est à
Nice, où il prépare son départ pour l'
Italie.
De retour en
Corse,
ANGHJULU SANTU (lieutenant colonel dans l'
Armée d'Italie) et
FRANCESCU (capitaine au service de la
République)
BONELLI annoncent le prochain départ des
Anglais, et entrent en lutte ouverte contre ces derniers. Ils immobilisent, dans leur cantonnement de
Bucugnà, trois compagnies de gendarmerie, fortes de 300 hommes, et commandées par les capitaines
CASABIANCA,
GIULIOLO et
VITTINI.
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT envoie la troupe du
Major LOGAN avec un détachement de
Corti (200 hommes du
51ème Régiment et 50 gendarmes) et fait proclamer la loi martiale à
Bucugnà. Mais force reste aux frères
BONELLI, et les capitaines
CASABIANCA,
GIULIOLO et
VITTINI sont tués.
SANTU CAMPI, d'
Aiacciu, descendant de
NICOLLO CAMPI (voir
1477) participe à la reconquête de la
Corse par les
Français.
FILIPPO BUONARROTI fait part au gouvernement français de l'aide des patriotes piémontais aux troupes de l'armée d'
Italie de
NABULIU BUONAPARTE.
GHJUVANNI FRANCESCU COLONNA de GIOVELLINA, de
U Pratu di Ghjuvellina, est capitaine au
2ème Bataillon Royal Anglo-Corse.
Avril:
Les habitants de
A Mezzana et de
Basterga, après la révolte de
Bucugnà, conduits par les frères
BONELLI, entraînent les populations d'autres cantons dans leur lutte contre les
Anglais.
3 Avril:
Etablissement et signature d'un traité de paix à
Bunifaziu.
11 Avril:
Naufrage, dans le golfe de
San Fiurenzu du
Ca Ira, vaisseau de 80 canons (ex
La Couronne).
12 Avril:
En
Italie, victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Montenotte.
13 Avril:
En
Italie, victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Millesimo.
GAMBINI, de
Corti, un
Républicain convaincu,
SANTINI, d'
Omessa,
FRANZINI, de
A Croce, et
PONTICACCIA, de
A Campana, ces trois derniers tous médecins, soulèvent les habitants du
Boziu, et regroupent 700 hommes à
Bistugliu, près de
Corti, coupant ainsi toutes communications entre
Aiacciu et
Bastia.
JACOBU MASSEI (voir
1794) est admis à la retraite.
Après de longues négociations entre les
Anglais et le
Dey d'Alger, Les 200 corailleurs corses emprisonnés dans les bagnes algériens sont enfin libérés (voir
1794).
20 Mai:
Les
Anglais réagissent: 600 à 700 hommes du bataillon
Dillon et 1300 soldats du
Royal Etranger débarquent à
Aiacciu, et se dirigent vers
Bucugnà.
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT quitte
Bastia, rejoint
Corti avec sa troupe, et se porte à la rencontre des troupes parties d'
Aiacciu.
10 Mai:
Victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Lodi.
15 Mai:
NABULIU BUONAPARTE entre à
Milan.
22 Mai:
2000
Anglais prennent les insurgés de
Bucugnà en tenaille.
26 Mai:
NABULIU BUONAPARTE est à
Borghetto.
ANGHJULU MARIA BONELLI, dit
Zampaglinu di Bucugnà, est mortellement blessé (ou assassiné) au cours des combats dans la forêt de
Vizzavona.
Les habitants de
Bucugnà, désemparés par la mort de leur chef, fuient le village. Mais l'insurrection a gagné toute la
Corse.
A
Bistugliu, plusieurs centaines de
Corses se préparent à marcher sur
Corti,
Francardu et
Ponte A'a Leccia.
Bastia est menacé. A leur tête le député de
Campile DIONISIU GAVINI.
3 Juin:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT accorde l'amnistie totale aux
Bucugnanesi, et demande à parlementer avec les insurgés de
Bistugliu. 5000 hommes sont envoyés dans le village par toutes les pièves du
Diquà et du
Dilà.
Le
Vice-Roi capitule, annonce qu'il fera remise à la fois de la taxe sur le sel et de l'impôt foncier, et accepte quasiment toutes les conditions des rebelles corses, y compris le renvoi de
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO, le président du
Conseil d'Etat.
3 Juin:
NABULIU BUONAPARTE est à
Vérone.
4 Juin:
NABULIU BUONAPARTE entreprend le siège de
Mantoue.
23 Juin:
NABULIU BUONAPARTE est à
Bologne; il signe un armistice avec le pape
PIE VI.
27 Juin:
NABULIU BUONAPARTE est à
Livourne. Avec lui, dans l'
Armée d'Italie,
GHJUVAN BATTISTA CERVONI,
DARIUS de CASALTA,
ANTONIU GENTILI,
RAFFAELLE de CASABIANCA et
PASQUALE ANTONIU FIORELLA, tous généraux de division, les adjudants généraux
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI et
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, les adjoints
BARTOLOMEU ARRIGHI et
GHJACUMU de PETRICONI, tous pensent à chasser les
Anglais de
Corse…
Dans la région d'
Aiacciu, à
Mezzavia et à
Stilettu, plus de 500
Républicains affrontent la garnison anglaise de la citadelle, assistée d'un régiment de mercenaires allemands.
FREDERIC NORTH intervient et règle là encore par une conciliation qui ressemble beaucoup plus à une capitulation.
6 Juillet:
NABULIU BUONAPARTE écrit au
Directoire :
Depuis quelques mois, les patriotes de la Corse sont en insurrection contre les Anglais… Je leur enverrai des réfugiés corses, des armes et des munitions...
10 Juillet:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT, après avoir occupé les îles d'
Elbe et de
Capraia, s'apprête à investir
Livourne, occupée par les troupes françaises.
De plus en plus, des groupes de patriotes corses, quittent les continents italien ou français, débarquent sur l'
Ile, et s'y infiltrent: en
Castagniccia,
Fiume di Alisgiani,
Prunete, dans le
Fiumorbu (tels
FRANCESCHI et
PANTACINI), le
Celavu, à
Bucugnà (où ils rejoignent les frères
BONELLI), dans
La Rocca (tels
ROCCASERRA et
SUSINI), à
Vicu (tel
SUBRINI), où en
Balagna…
NABULIU BUONAPARTE envoie à
Livourne les généraux
DARIUS de CASALTA et
ANTONIU GENTILI, pour préparer le débarquement en
Corse.
Août:
L'
Espagne étant sur le point de déclarer la guerre à la
Grande Bretagne, le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT reçoit l'ordre, de son ministre le
Duc de PORTLAND, de transférer vers
Gibraltar l'un des régiments anglais essentiel à la défense de la
Corse.
3 Août:
Victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Lonato.
5 Août:
Victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Castiglione.
31 Août:
Le
Roi d'Angleterre GEORGES III donne l'ordre d'évacuer la
Corse. Il offre aux
Corses pro-Anglais un asile au
Canada, aux
Bahamas ou dans d'autres de ses possessions américaines.
4 Septembre:
Victoire de
NABULIU BUONAPARTE sur les
Autrichiens à
Roveredo.
5 Septembre:
NABULIU BUONAPARTE bat les
Autrichiens à
Primolano et à
Bassano.
29 Septembre:
Le
Vice-Roi de Corse Sir GILBERT ELLIOT ayant reçu l'ordre d'évacuer la
Corse, se prépare, aussi discrètement que possible, à abandonner l'
Ile.
Octobre:
Effondrement du plancher du
Palazzu di Corti. Il y a des morts et plus de 100 blessés.
Les
Anglais se regroupent dans les ports de
Calvi,
Aiacciu,
Bastia et
San Fiurenzu, afin d'embarquer hommes, troupes et matériel.
A l'annonce de l'évacuation de la
Corse par les
Anglais, les habitants de
Bastia forment un comité qui fait procéder à la libération de tous les patriotes, et qui envoie en
Italie une délégation chargée de renouveler au général
NABULIU BUONAPARTE le serment de fidélité à la
République.
LUIGGI BENEDETTI est nommé par les
Anglais président provisoire de la municipalité de
Bastia.
15 Octobre:
Des commissaires, envoyés sur l'
Ile par la
République, font la déclaration suivante:
La France veut tout oublier. Un voile est jeté sur le passé. L'erreur est pardonnée.
Les commissaires du gouvernement sont chargés de vous l'annoncer. C'est en exécution des ordres du Directoire exécutif, et au nom de la République Française qu'ils déclarent comme suit:
une amnistie générale est accordée pour tous les délits politiques qui ont été commis dans l'Ile de Corse.
Nul ne sera, en conséquence, recherché, inquiété ou poursuivi à raison de sa conduite, relativement a ce qui s'est passé, soit avant l'occupation de l'Ile par les Anglais, soit depuis, jusqu'au moment actuel.
Sont compris dans l'amnistie, non seulement tous ceux qui auront été employés au service de l'Angleterre, mais ceux mêmes qui, avant l'occupation anglaise, ont été obligés de s'expatrier à la suite des décrets de proscription.
La délégation bastiaise, accompagnée de celle de la
Casinca et de plusieurs autres pièves, est à
Livourne, où elle est immédiatement suivie de celle des autres principales villes de
Corse.
16 Octobre:
Le général
ANTONIU GENTILI, le commandant du corps expéditionnaire, décide qu'il est temps d'attaquer les
Anglais en
Corse.
17 Octobre:
DARIUS de CASALTA et sa gendarmerie, embarqués la veille à
Livourne, débarquent à
Macinaghju. Ils se dirigent vers
Bastia, que les
Anglais sont en train de quitter.
NABULIU BUONAPARTE écrit au général
ANTONIU GENTILI pour faire exclure de l'amnistie les députés
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
PASQUALE BERTOLACCI,
MARIU PERALDI,
GHJUVAN BATTISTA TARTAROLI,
DIMITRIU STEPHANOPOLI de COMNENE,
MATTEU FILIPPI et
BALLESTRINI, et les commandants des troupes qui ont portés les armes contre la
République.
LUIGGI BENEDETTI, président provisoire de la municipalité de
Bastia, et son conseil
pro-Anglais, se rendent aux
Français.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, un des deux commissaires à l'
Armée d'Italie est envoyé sur l'
Ile comme
Commissaire Général Extraordinaire pour rétablir l'ordre.
Avec lui, le général
ANTONIU GENTILI, en tant que chef militaire.
DARIUS de CASALTA presse les
Anglais de quitter
Bastia, malgré la présence redoutable de trois vaisseaux de ligne, commandés par l'amiral
NELSON, devant la ville.
19 ou 20 Octobre:
Les navires anglais quittent
Bastia, avec à bord de l'un d'eux,
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, et
IGNACE de VERCLOS, l'évêque de
Mariana-Accia.
23 Octobre:
Les
Anglais quittent
Aiacciu. Aussitôt,
FRANCESCU BONELLI occupe la ville, à la tête de plusieurs centaines d'hommes. Il envoie aussitôt le capitaine
BARBONE prendre
Bunifaziu.
A
Corti, c'est
PETRU-GHJUVANNI TOMASU BOERIO qui chasse les
Anglais.
27 Octobre:
Depuis
Modène,
NABULIU BUONAPARTE écrit à
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI pour lui demander d'arrêter
FRANCESCU PANATTIERI, et annonce au
Directoire que la
Corse est restituée à la
République.
28 Octobre:
A
Livourne, Le général
ANTONIU GENTILI, commandant du corps expéditionnaire, retenu par des vents contraires, s'embarque pour l'
Ile avec les derniers volontaires corses.
Seule
San Fiurenzu est encore occupée par les
Anglais. L'arrivée des troupes républicaines du général
ANTONIU et de
DARIUS de CASALTA précipite leur départ.
Novembre:
Les
Français occupent à nouveau la
Corse.
6 Novembre:
Défaite de
NABULIU BUONAPARTE à
Bassano.
15 Novembre:
Sir GILBERT ELLIOT renonce officiellement, de l'île d'
Elbe où il est retiré, à son titre de
Vice-Roi de Corse.
17 Novembre:
Victoire de
NABULIU BUONAPARTE au
Pont d'Arcole.
NABULIU BUONAPARTE envoie en
Corse ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, son frère
GHJUSEPPU et
ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO, pour y restaurer l'ordre républicain.
Le lieutenant général
ANTONIU GENTILI, commandant en chef de l'expédition des troupes de la
République en
Corse, nomme le chef de bataillon
FRANCESCU BONELLI commandant de la place d'
Aiacciu, le commandant
ROCCASERRA, à la place et district de
Sarté,
AMBROSI à
San Fiurenzu,
COLLE à
Corti,
SAVARY à
Calvi, et le capitaine
SUBRINI à
Bunifaziu.
RAFFAELLE de CASABIANCA commande le département du
Liamone, à
Aiacciu.
23 Novembre:
ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO, ministre de la
France auprès du
Grand Duc de Toscane, est nommé
Commissaire Général Extraordinaire en
Corse.
Il succède à ce poste à
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
GHJUSEPPU BUONAPARTE rentre à
Aiacciu.
20 Décembre:
Mort du
Général de division GHJUVANNI CARLU ABBATUCCI (voir
1771), général de brigade à l'
Armée du Rhin et de Moselle, tué au siège de
Huningue, en
Alsace.
12 ou 22 Décembre:
ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO, le nouveau
Commissaire Général Extraordinaire en
Corse prend officiellement son poste. Il débarque à
Erbalunga. Il est assisté sur le plan militaire par
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI.
GHJACUMU PETRU ABBATUCCI est nommé général de division. Il quitte le service actif, mais accepte un commandement à
Aix en Provence.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1795) est chef d'escadron et officie en
Corse.
FRANCESCU SAVIERU GIUBEGA (voir
1795) est nommé
Inspecteur des Vivres.
Le général de brigade
GHJACUMU de PETRICONI(voir
1779) est tué au siège de
Vérone.
GHJUSEPPU MARIA SALVINI, de
Ucciglioni, hameau de
Santa Riparata di Balagna, est membre de l'administration du département du
Golu.
Les habitants de
Merusaglia et de
Pastureccia vident les maisons de
PASQUALE PAOLI pour soustraire à l'ennemi français documents et objets précieux.
Nouvelles attaques contre la colonie grecque de
Carghjese.
Mariage de
COLUMBA CARABELLI (voir
1775) avec
ANTONIU BARTOLI.
ALPIDIU da PONTE (voir
1794) participe à la campagne d'
Italie en tant que lieutenant adjoint aux adjudants généraux du
52ème Régiment de Ligne.
D'
Italie,
NABULIU BUONAPARTE écrit à son frère
GHJUSEPPU:
Je me suis décidé à modifier mon nom et je te conseille de faire de même. Je m'appellerai désormais Napoléon Bonaparte. Prière de t'y conformer en m'adressant tes lettres et de faire part de ma décision à toute la famille. Nous sommes citoyens français, et je veux que le nom que j'écrirai dans le livre de l'histoire soit un nom français...
PIERRE JACOTIN (voir
1781) quitte la
Corse. Il sera nommé
Directeur du Corps des Ingénieurs Géographes.
Fermeture définitive du couvent de
San Francescu di Caccia, à
Castifau (voir
1795). De nombreux
Franciscains sont enterrés sous l'autel.
1797:
Janvier:
Troubles à
Calinzana. Le bruit court que les
Français vont abandonner la
Corse, et que les
Anglais reviennent avec
PASQUALE PAOLI.
Le général
ANTONIU GENTILI, nommé commandant militaire de la
Corse, fait part à
AMBROSI, président du comité d'
Algaiola, de sa ferme intention de réprimer le mouvement séditieux de
Balagna.
5 Janvier:
ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO met en place le tribunal civil, composé de 5 membres, sous la direction de
PAULU POMPEI, et organise le
Golu, le département du nord, avec une administration centrale composée également de 5 membres, sous l'autorité de
PAULU POMPEI.
FRANCESCU RAFFAELLI, de
Tralonca, après avoir été procureur, est nommé accusateur public du
Tribunal civil du Département du Golu.
12 Janvier:
Victoire de
NAPOLEON BONAPARTE à
Rivoli.
Le général
ANTONIU GENTILI quitte la
Corse.
15 Février:
L'organisation administrative du
Département du Liamone est à son tour en place, avec à sa tête
ANTONIU GHJUVANNI PIETRI, de
Sarté.
1er Février:
NAPOLEON BONAPARTE est à
Bologne.
Troubles à
Bucugnà, et dans de nombreuses communes du
Celavu, ainsi qu'à
Livia et à
Tavera, où la municipalité refuse de se plier aux ordres de
RAFFAELLE de CASABIANCA.
10 Mars:
NAPOLEON BONAPARTE est à
Bassano, où il établit son quartier général.
18 Mars:
A
Porti Vechju, troubles contre-révolutionnaires, menés, selon le commissaire
GHJUVAN PAULU ROCCASERRA, par les
Paolistes PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA et son fils
ROCCU,
ROCCU di QUENZA, et les
Peretti.
Le chef de bataillon
ROCCASERRA se rend à
Porti Vechju pour arrêter les factieux, dont
UGU FRANCESCU PERETTI et
AMBROGHJU BUTTAFUOCO.
Naissance de
PASQUALE LEONI de PAOLI, fils de
PETRU LEONI de PAOLI. Il est l'arrière-petit-neveu de
PASQUALE PAOLI.
Elections des représentants à l'assemblée primaire, des présidents des assemblées cantonales, des juges de paix, des présidents des conseils municipaux et des conseillers.
Le problème du culte se pose à nouveau: le serment est exigé de tous les ecclésiastiques. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas s'y soumettre. Ils sont emprisonnés ou forcés de s'expatrier.
DUMENICU SANTINI, l'évêque du
Nebbiu, et
MATTEU FRANCESCU GUASCO, l'ex-évêque de
Sagone sont partis,
JEAN JOSEPH MARIE de GUERNES, l'évêque français d'
Aleria, a suivi les
Anglais.
28 Mars:
Le
Commissaire Général Extraordinaire en
Corse,
ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO, sa mission terminée, quitte
Bastia pour rejoindre
Turin.
Son adjoint militaire
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI est de retour en
Italie et est nommé commandant de l'opération d'occupation de la
Toscane.
Les entraves à la liberté du culte, l'incapacité et les exactions des agents de la nouvelle administration républicaine provoquent un mécontentement général.
Avril:
PAULU POMPEI est le représentant du
Département du Golu au
Conseil des Anciens.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI et
GHJUSEPPU ARENA sont élus au
Conseil des Cinq Cents.
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA est élu
Préfet du Département du Golu.
9 Avril:
NAPOLEON BONAPARTE propose au
Directoire de choisir une cinquantaine d'enfants corses et de les répartir dans les différentes maisons d' éducation de
Paris,
pour que la corse soit irrévocablement attachée à la République.
Il recommande de
n'employer dans les places à la disposition de gouvernement aucun Corse.
11 Avril:
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit à
ANTONIU PADOVANI que la paix ne lui paraît pas lointaine et que la
Patrie pourra jouir de sa liberté.
Les cinq membres élus de l'administration centrale du
Département du Golu sont
GHJACINTU ARRIGHI de CASANOVA,
FRANCESCU OTTAVIANU RENUCCI,
PAULU FELICE GRAZIANI,
GHJUSEPPU SALVINI et
GHJUVANNI TOMASU CASALE.
GHJUVANNI MARIA CITTADELLA est le représentant du
Département du Liamone au
Conseil des Anciens.
JOSEPH BONAPARTE est élu au
Conseil des Cinq Cents.
FRANCESCU ANTONIU CECCALDI est élu
Préfet du Département du Liamone.
Les cinq membres élus de l'administration centrale du
Département du Liamone sont
FRANCESCU ANTONIU CECCALDI,
ANTONIU GHJUVANNI PIETRI, de
Sarté, secrétaire,
LECA,
PANDOLFI et
PAULU EMILIU CONTI.
PIANELLI, d'
Ulmetu, est un des légistes du département.
Vicu est une des sous-préfectures du
Département du Liamone.
24 Avril:
Entrée en fonction de la nouvelle et définitive administration des deux
Départements.
Le général
ANTONIU GENTILI et son état-major rejoignent
NAPPLEON BONAPARTE en
Italie.
NAPOLEON BONAPARTE désigne le général
VAUBOIS, en remplacement de
ANTONIU GENTILI, comme commandant militaire en chef en
Corse.
Mai:
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
GHUVAN FRANCESCU GALEAZZI,
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI et
FRANCESCU MARIA PIETRI sont déclarés proscrits.
2 Mai:
NAPOLEON BONAPARTE déclare la guerre au
Sénat de Venise.
11 Juin:
Incidents dans l'église de
San Roccu, à
Aiacciu.
Le
maresciallu DON GRAZIU de ROSSI (voir
1795), l'écrivain
AMBRUGHJU ROSSI et une cinquantaine de suspects sont arrêtés.
14 Juin:
A
Aiacciu, toutes les personnes arrêtées le
11 Juin sont relâchées sous cautions, sauf
DON GRAZIU de ROSSI.
On ne trouve, dans le canton d'
Aiacciu que cinq prêtres fidèles aux
Lois de la République, contre 16
Réfractaires et 24
Rétractés.
30 Juin:
Il est décidé de mettre en place des écoles primaires cantonales dans les deux départements de l'
Ile.
3 Juillet:
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit à
ANTONIU PADOVANI qu'il craint des représailles sur sa sœur
MARIA CHJARA (il lui conseille de rentrer dans un couvent), sur la maison de ses neveux (
DIONISIA,
EMMANUELE et
PASQUALE, dit
Petrinu), et qu'il espère que ses propres écrits seront épargnés.
Le ministre de la Marine décide que les jeunes
Corses doivent d'abord servir sur les navires militaires de
Toulon, avant de pouvoir s'embarquer pour pêcher le corail.
Août:
NAPOLEON BONAPARTE manifeste son intention de conquérir l'
Egypte.
Arrivée à
Aiacciu (au
Scudu) de
LITIZIA BONAPARTE, mère de
NAPOLEON, avec sa fille
ELISA et son mari
FELICE BACIOCCHI, le nouveau commandant de la place.
Le général
ANTONIU GENTILI est envoyé en mission en
Adriatique.
14 Août:
NAPOLEON BONAPARTE donne pour instructions au général
ELIE LAFONT, gouverneur militaire du
Département du Liamone:
Laissez-leur leur religion, leurs prêtres, leurs cloches, pourvu qu'ils soient bons citoyens et qu'ils aiment les Français…
FRANCESCU MARIOTTI, de
A Venzulà (voir
1793), est chef de bataillon au service de la
République de Gênes.
Septembre:
Epidémie de charbon (ou de peste) à
U Sulaghju. Une importante partie de la population est décimée.
FRANCESCU OTTAVIANU RENUCCI est envoyé sur place en temps que membre de l'administration centrale, avec des médicaments, des tentes et 200 hommes de troupe. Le mal emporte plus de 100 habitants sur les 400 que compte le village.
5 Septembre:
Promulgation du
Serment de Haine à la Royauté et à l'Anarchie.
13 Septembre:
NAPOLEON BONAPARTE recommande de maintenir la division de la
Corse en deux départements
parce qu'il en naît une certaine rivalité qu'il est de bonne politique de laisser subsister.
14 Septembre:
Au col de
San Ghjorghju (entre
Cavru et
Grussettu), un groupe de conjurés, se réclamant de l'
Union des Catholiques Républicains, revendique une totale liberté de culte.
On les dit partisans des
Anglais, et débarqués en
Corse pour soulever les paysans et s'emparer d'
Aiacciu.
17 Septembre:
Au moulin de
Stilettu, aux portes d'
Aiacciu, nouveau grand rassemblement de l'
Union des Catholiques Républicains.
Un camp de 200 à 300 hommes armés est constitué. Un appel au
Populu di Liamone est lancé sous le signe de
Liberté et Droits de l'Homme.
11 Octobre:
L'insurrection menace. Proclamation de l'état de siège. La chasse aux conjurés et aux suspects susceptibles d'entretenir des sentiments hostiles au régime commence. Le général
ELIE LAFONT évite l'affrontement sanglant. La clémence des juges fait le reste. Les conjurés (parmi lesquels
CARLU ANDRIA POZZO di BORGO,
PAULU FELICE FERRI PISANI,
CARLU ANTONIU CAMPO,
ANTONIU PERALDI et son fils
MARIU PERALDI) sont condamnés à des peines légères. L'équipée de
Stilettu (appelée
Camp de Stiletto) est terminée.
Le mécontentement perdure. Les mesures fiscales sont considérées comme des extorsions arbitraires. Les mesures administratives ont des effets désastreux.
Le favoritisme est partout. Les mesures pour entraver la liberté du culte sont multipliées.
La révolte vient du
Département du Golu. Un foule de personnes, venues de
Moriani, de
Tavagna, de
Casinca,
d'
Orezza, de
Casacconi, et de
l'
Ampugnani, sur l'initiative du curé de
I Prunelli di Casacconi CARLU PETRU de CASALTA, réunies en une
Cunsulta au couvent de
Sant'Antoniu di A Casabianca, appellent à la révolte, sous prétexte de la religion.
Ils portent sur leur chapeau, en signe distinctif, une petite croix blanche,
a Crucetta, qui donne le nom à cette révolte. A leur tête, un vieil homme, ancien général au service du
Roi de Naples,
AGOSTINU GIAFFERI, fils du célèbre
LUIGGI GIAFFERI (voir
1795).
17 Octobre:
NAPOLEON BONAPARTE signe le traité de
Campo Formio.
21 Octobre:
NAPOLEON BONAPARTE recommande au général
DARIUS de CASALTA de prendre
toutes les mesures pour rétablir la tranquillité publique.
Novembre:
GHJUVANNI QUILICU BENEDETTI est élu président de la municipalité de
Bastia.
26 Novembre:
NAPOLEON BONAPARTE est nommé commandant en chef et plénipotentiaire de la délégation française au congrès de
Rastadt.
5 Décembre:
NAPOLEON BONAPARTE est de retour à
Paris.
11 Décembre:
Devant les risques d'insurrection, les administrateurs du
Département du Liamone, et le chef militaire du département, le général
ELIE LAFONT, décrètent l'état de siège.
14 Décembre:
Fin de la République de Gênes. Le droit de souveraineté qu'elle n'a cessé de revendiquer sur la Corse disparaît avec elle.
22 Décembre:
Au couvent de
Sant'Antoniu di A Casabianca, les membres de
A Crucetta désignent un comité d'action, le
Comité de Saint Antoine (avec à sa tête
AGOSTINU GIAFFERI et formé par
DIONISIU GAVINI, de
Campile,
CARLU PETRU de CASALTA,
della PIETRA,
ANGHJULU RAFFALI,
CASALI,
FERRANDI,
GIOVANONNI,
FONDACCI, de
Santa Riparata, l'abbé
SAVELLI, de
Curbara, les frères
SAVELLI, d'
Aregnu…), et déclenchent les hostilités.
25 Décembre:
NAPOLEON BONAPARTE est élu membre de l'
Académie des Sciences de l'
Institut de France, en remplacement de
LAZARE CARNOT, en disgrâce.
27 Décembre:
A
Casamozza, une centaine d'insurgés de
A Crucetta attaquent un détachement d'une soixantaine de soldats républicains, et font de nombreux tués, blessés ou prisonniers.
Une offensive en règle est menée sur
U Viscuvatu. Elle échoue, mais les forces de l'ordre doivent se réfugier dans leurs casernements. D'autres attaques ont lieu à
Monte,
Lagu Benedettu,
Ferlaghja…
Le
Calvais HENRI FLACH est lieutenant, puis capitaine à l'
Armée d'Italie. Il est nommé en
Corse comme adjoint à l'
Etat-Major de la
23ème Division Militaire.
LISANDRU ORDIONI (voir
1795) est adjudant major du
Régiment Royal Corse.
PETRU GIUDICELLI (voir
1794) doit fuir en
Italie afin d'éviter les persécutions républicaines.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1794), libéré, passe à la
11ème Division Légère, à
Bastia.
Retour en
Corse de l'ex-évêque de
Sagone MATTEU FRANCESCU GUASCO.
Portrait de
PASQUALE PAOLI exécuté par le peintre anglais
Sir THOMAS LAWRENCE, et commandé par la poétesse anglaise
HARRIET LEE.
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI se retire à
Florence, où il traduira les
Poésies d'Horace.
1798:
GHJUVANNI QUILICU BENEDETTI est président de la municipalité de la ville de
Bastia.
11 Janvier:
Plan d'invasion de l'
Angleterre par
NAPOLEON BONAPARTE.
La révolte des insurgés de
A Crucetta prend de l'ampleur. Seuls, le
Capicorsu et le
Nebbiu ne suivent pas. Le
Fiumorbu, isolé par la peste, ne rejoint pas le mouvement.
Bastia attend…
12 Janvier:
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est nommé à l'
Armée d'Angleterre comme général de division.
L'administration centrale du
Département du Golu décide d'agir contre les insurgés de
A Crucetta.
Le général
ANTONIU GENTILI est rappelé en
Corse.
Le général
VAUBOIS, commandant en chef de la
43ème Région militaire en
Corse, ense pouvoir transiger.
Par contre, le général
DARIUS de CASALTA prend position, avec ses troupes, sur le pont de
Lagu Benedettu, près de l'embouchure du
Golu.
LUCIEN BONAPARTE, qui est à
Bastia en qualité de commissaire ordinateur pour les deux départements de la
Corse, n'est pas d'accord avec la position du général
VAUBOIS.
Il désigne le général
DARIUS de CASALTA, avec
BARTULUMEU ARENA pour réprimer l'insurrection.
25 Janvier:
Le
Directoire alloue une forte indemnité aux
Corses émigrés qui sont restés fidèles à la
République
(les
Buonaparte en sont bénéficiaires).
31 Janvier:
Les troupes du général
VAUBOIS se rendent en
Castagniccia, qui s'agite.
1er Février:
NAPOLEON BONAPARTE lance un violent manifeste sur la
conduite perfide du pape PIE VI, et ordonne de faire mouvement sur les
Etats de l'Eglise.
DARIUS de CASALTA prend le couvent de
Sant'Antoniu di A Casabianca, fait prisonnier
AGOSTINU GIAFFERI, et s'installe à
A Porta di Ampugnani.
BARTULUMEU ARENA, chargé, lui, de pacifier
Caccia et
Ghjuvellina, est attaqué par les insurgés de
A Crucetta de
Caccia, et doit se retirer en
Balagna, à
Calvi.
8 Février:
BARTULUMEU ARENA fait incendier les principales maisons de
Balagna (celle des
Fondacci, à
Santa Riparata, celle des
Savelli (le
Castel de Guido, voir
1758) à
Aregnu, celle des
Pavellino, celle de l'abbé
SAVELLI, à
Curbara…).
En peu de temps, le mouvement est brisé. Devant
U Borgu et
Muratu, tout est terminé.
Les maisons des meneurs de
A Crucetta des villages de
Casacconi,
Rustinu,
Ampugnani,
Orezza, et de 23 autres pièves, sont mises à sac. Leurs propriétaires sont obligés de prendre le maquis, et de s'exiler.
AGOSTINUGIAFFERI, arrêté chez lui à
A Porta, est emprisonné à
Bastia.
CARLU PETRU de CASALTA est mortellement blessé.
DIONISIU GAVINI s'enfuit sur l'île d'
Elbe.
16 Février:
DUMENICU BOZI est élu président de la municipalité de la ville de
Bastia.
21 Février:
A
Bastia, place
San Niculaiu,
AGOSTINU GIAFFERI, le chef de
A Crucetta, est fusillé, après avoir refusé qu'on lui bande les yeux.
26 Février:
A
Castineta, naissance de
LISANDRU AMBROSI, futur poète satirique dialectal et improvisateur.
Mars et Avril:
LUCIEN BONAPARTE est élu, pour le
Département du Liamone, membre du
Conseil des Cinq Cents.
BARTULUMEU ARENA l'est également, pour le
Département du Golu, après un litige avec
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI.
NAPOLEON BONAPARTE, au
Directoire, suggère l'abandon du plan d'invasion de l'
Angleterre pour favoriser une conquête de l'
Egypte.
Décès du général
ANTONIU GENTILI des suites d'une maladie contractée sur le continent.
Mai:
PAULU LUIGGI STEFANINI est élu président de la municipalité de la ville de
Bastia. Il remplace
DUMENICU BOZI, relevé de ses fonctions.
9 Mai:
NAPOLEON BONAPARTE est à
Toulon, où il prépare le départ de la flotte pour l'
Egypte.
19 Mai:
NAPOLEON BONAPARTE quitte
Toulon, avec la flotte française, pour l'
Egypte.
La flotte de
NAPOLEON BONAPARTE, partie de
Toulon, longe les côtes du
Capicorsu, et fait route vers l'
Egypte. Une flottille, venant d'
Aiacciu, la rejoint.
Le général
VAUBOIS, commandant en chef de la
43ème Région militaire en
Corse, part également pour l'
Egypte.
Il est embarqué, à
Bastia lors d'une courte escale, par le général
ALEXANDRE BERTHIER. Il est remplacé en
Corse, par le général de division
AMBERT.
26 Mai:
NAPOLEON BONAPARTE écrit au général
AMBERT afin qu'il fasse libérer des prisonniers génois capturés par trois navires barbaresques mouillés dans la rade de
Bastia.
1er Juin:
Deux experts,
LEVIE et
UCCIANI, estiment les pertes éprouvées par la famille de
LETICIA BONAPARTE, pendant l'occupation anglaise, à 124800 francs.
18 Juin:
TOMASU TAVERA est élu président de la municipalité de la ville d'
Aiacciu.
19 Juin:
Le conseil municipal d'
Aiacciu prend un arrêté qui invite les habitants à rester chez eux, pendant que 100 hommes patrouillent en ville, pour mettre fin aux rixes et aux actes de violence, qui s'élèvent de plus en plus chaque jour en ville.
Juillet:
A
Aiacciu, le pain blanc coûte six sols la livre, le noir, trois sols, et le pain français, six sols et demi. Le poids du pain doit être de un marc (deux cents cinquante grammes).
2 Juillet:
NAPOLEON BONAPARTE débarque à
Alexandrie.
21 Juillet:
NAPOLEON BONAPARTE gagne la bataille des
Pyramides et entre au
Caire.
13 Août:
FRANCESCU MARIA LEVIE est élu président de la municipalité de la ville d'
Aiacciu.
Septembre:
Incidents lors du recouvrement des impôts, créés par l'indignation des plus malheureux qui n'ont rien à donner aux percepteurs.
FRANCESCU SAVIERU GIUBEGA (voir
1796) est nommé agent spécial des
Contributions et Finances à la suite de l'armée française à
Rome.
ALPIDIU da PONTE (voir
1796) est nommé chef de bataillon.
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI (voir
1795) est chef d'escadron.
Octobre:
GHJUVAN BATTISTA RISTORI della RIVENTOSA est élu à son tour président de la municipalité de la ville de
Bastia. Il remplace
PAULU LUIGGI STEFANINI.
Des écoles centrales sont crées dans les chefs-lieux des deux départements de l'
Ile: A
Bastia, on nomme les professeurs qui enseigneront dans l'ancien collège des
Jésuites.
FRANCESCU CIAVATTI est professeur de grammaire générale, deux continentaux donnent des cours de français et de dessin.
FRANCESCU OTTAVIANU RENUCCI est nommé bibliothécaire et professeur de droit public, et l'avocat
SIMONI enseigne les mathématiques.
Pendant la campagne d'
Egypte, mort de
ANTONIU DUMENICU ABBATUCCI, capitaine de cavalerie et chef de bataillon.
VINCENTE AVOGARI de GENTILE (voir
1796) est chef d'escadron à la
24ème Légion de Gendarmerie à
Nîmes.
Le désarmement de la population continue à s'effectuer dans les deux départements corses, avec les plus grandes difficultés.
LUCIEN et
JOSEPH BONAPARTE sont à
Paris.
A
Aiacciu, le commissaire
COSTA, et les administrateurs
PIETRI,
LECA et
PANDOLFI, suspects de
Bonapartisme, aux yeux du
Directoire, à majorité réactionnaire, sont arrêtés et remplacés par
MAESTRONI,
RISTERUCCI et
GRIMALDI.
Dans le
Département du Golu, le serment de haine à la monarchie et à l'anarchie exigé des prêtres provoque un sentiment de malaise. Nombreux sont ceux qui jurent, par contre, ceux qui refusent ne peuvent plus exercer leur culte.
NAPOLEON BONAPARTE obtient du
Directoire une indemnité de 97500 francs destinée à sa mère pour la dédommager de la perte de ses biens durant l'occupation anglaise.
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI est adjudant général et chef de brigade de l'
Armée d'Italie, et chef du
Département Général de la Guerre de la
République Cisalpine.
A
Aboukir, mort, au cours du combat naval, du général
LUCE de CASABIANCA (voir
1793) et de son fils
GHJUCANTE, âgé de onze ans. Il fait sauter son navire,
L'Orient, plutôt que de se rendre.
Des
Corses combattent dans les rangs des
Anglais, dans le corps des
Corsicans Rangers.
FRANCESCU PANATTIERI y trouve la mort.
LISANDRU ORDIONI (voir
1797) est nommé chef de bataillon, puis chef de brigade du
Régiment Royal Corse.
ANGHJULU PETRU MORONI (voir
1794) est nommé chef de bataillon au
18ème Bataillon d'Infanterie Légère.
BEPPU LIMPERANI, consul de
France à
Venise, apporte dans l'église
San Pancrazu, à
U Castellà di Casinca, les reliques du
Saint, martyrisé à
Rome en
303.
LUCU ANTONIU FREDIANI, de
A Venzulà,est nommé chef du parquet.
1799:
GHJUVAN BATTISTA RISTORI della RIVENTOSA est président de la municipalité de
Bastia.
Janvier:
La garnison de
Bastia est misérable, elle manque de tout (vivres, vêtements, chaussures), et n'est plus payée depuis des mois. Elle se mutine. Le maire parvient à ramener le calme, en promettant d'intervenir pour faire droit à leurs requêtes.
Février:
Préparation d'une nouvelle opération en
Sardaigne (voir
1793). La concentration des forces se fait à
Aiacciu et à
Bastia. Le général en chef du corps expéditionnaire est
FELICE BACIOCCHI, et ses adjoints sont
GHJUVAN BATTISTA CERVONI,
DARIUS de CASALTA, le général
AMBERT, commandant en chef de la
43ème Région militaire,
ANTONIU COSTANTINI et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI.
Mars, Avril et Mai:
Aux élections pour le
Conseil des Cinq Cents, la loi n'accorde aucun élu au
Département du Liamone.
Dans le
Département du Golu, c'est
IGNAZIU GHJUSEPPU LEPIDI, de
Tallone, commissaire de guerre, qui est élu, son second,
PASQUALE BOERIO, de
Corti, commissaire ordinateur, beau-frère de
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, obtient en contrepartie un poste éminent dans l'armée.
16 Avril:
NAPOLEON BONAPARTE est vainqueur de la bataille du
Mont Tabor.
A
Porti Vechju,
PIPPINU ETTORI et
GHJUVAN BATTISTA PIETRI, anciens administrateurs de la cité du temps du gouvernement
Anglo-Corse, sont élus à la tête de la municipalité. Election qui déplait fortement au commissaire
GHJUVAN PAULU ROCCASERRA, qui la conteste, affirmant qu'elle a été truquée par ses adversaires
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA,
GHJUSEPPU ORLANDI,
PARTINU PIETRI et
GRIMALDI, tous membres du
Parti Aristocratique.
GHJUVANNI CARLU MARIOTTI, natif de
A Venzulà, (voir
1791), est chef de brigade, en
Toscane, au
Régiment Corse de Gênes.
Un mouvement contre-révolutionnaire se décide à agir. Un comité d'organisation de la révolte est créé. Il est composé de
GHJUVAN BATTISTA di QUENZA, avec son fils
ROCCU,
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA, le fils de
PETRU PAULU, exilé à
Florence,
BERNARDINU BERNARDINI FOZZANO, de
Fuzzà,
ANTONIU d'ORNANO,
BATTESTI, du
Fiumorbu,
CARLU VINCENTE VINCIGUERRA, de
Casinca,
FERRANDI,
MARIU PERALDI,
AMBROSINI,
ANTONIU FRANCISI…
ORAZIU FRANCESCU SEBASTIANI (voir
1798) est chef de brigade.
12 Juin:
Après le siège de
Saint Jean d'Acre,
NAPOLEON BONAPARTE est au
Caire.
14 Juin:
Délibération de la municipalité d'
Aiacciu invitant toutes les personnes exilées ou arrêtées par le gouvernement
Anglo-Corse, et qui croient prétendre à des indemnités, à se faire connaître.
26 Juin:
PETRU ANTONE CASELLA est élu président de la municipalité de la ville de
Bastia.
1er Juillet:
Le général
ELIE LAFONT, chef militaire du
Département du Liamone, inquiet et alarmé par les bruits de révolte dans son département, signifie au conseil municipal d'
Aiacciu que la ville et le département sont en état de siège.
ANTONIU TAGLIAFICO est élu président de la municipalité de la ville d'
Aiacciu.
25 Juillet:
NAPOLEON BONAPARTE est vainqueur à
Aboukir.
Août:
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA est choisi par les contre-révolutionnaires pour mener le combat contre les
Républicains.
3 Août:
Par décret,
J.de BOCCHECIAMPE, d'
Oletta, est nommé maréchal de camp au service du
Roi FERDINAND des Deux Siciles et baron avec érection de terres.
La révolte gronde partout, en
Balagna, en
Casinca, dans le
Fiumorbu, à
Porti Vechju, dans
l'
Istria,
l'
Ornanu, le
Celavu, le
Taravu,
La Rocca…
22 Août:
NAPOLEON BONAPARTE annonce son retour en
France.
GHJUVAN BATTISTA de CESARI, de
Casalabriva, maréchal de camp au service de
Naples, reçoit, en remerciement de son dévouement exemplaire à la cause des
Bourbons, une terre érigée pour lui en baronnie, par décret du
Roi FERDINAND des Deux Siciles.
4 Septembre:
Le conseil municipal de
Bastia vote un emprunt de 300000 francs, à titre d'impôt anticipé, et réparti sur l'ensemble de la population bastiaise, pour soulager l'indigence des soldats de sa garnison.
29 Septembre:
NAPOLEON BONAPARTE arrive à
Aiacciu, à bord de la frégate
Muiron. Avec lui les généraux
ALEXANDRE BERTHIER,
JOACHIM MURAT et
JEAN LANNES.
C'est le pilote du port
ROCCU DONZELLA qui guide sa flotte dans le port, à cause du mauvais temps. Il est reçu triomphalement par le général
ELIE LAFONT, chef militaire du
Département du Liamone, toutes les autorités civiles et militaires, et la population, parmi laquelle sa nourrice
CAMILLA ILARI.
NAPOLEON BONAPARTE offre un crucifix à sa mère, qui en fait don à la ville d'
Aiacciu (il sera installé plus tard dans la
Chapelle Impériale).
2 et 3 Octobre:
NAPOLEON BONAPARTE est aux
Milelli, avec les généraux
JOACHIM MURAT et
JEAN LANNES, et une partie de sa suite.
9 Octobre:
NAPOLEON BONAPARTE quitte
Aiacciu.
On ne le reverra plus jamais en Corse.
23 Octobre:
LUCIEN BONAPARTE, député du
Département du Liamone, est élu président du
Conseil des Cinq Cents.
Dans le
Dilà, les divisions locales entre
Républicains et
contre-révolutionnaires s'aggravent.
A
Porti Vechju, les
Prepotenti, ou
Signori, se divisent pour se regrouper en partis (ou en clans) autour de leur chef de file. Une vingtaine de familles républicaines fait bloc avec les
Roccaserra, contre les réactionnaires que sont les
Pietri, qui sont autant, les
Colonna de Cesari Rocca, dix à quinze familles, et les
Quenza, autant. Les
Ettori se partagent équitablement entre tous ces clans. Quant aux
Pastori, ils suivent généralement le parti de leur patron.
Novembre:
Le général
ELIE LAFONT, gouverneur militaire du
Département du Liamone, réagit violemment contre la ville de
Porti Vechju, devenue le foyer d'une agitation incessante. La ville est condamnée à une très forte amende en nature, qu'elle ne peut régler.
A
Aleria, un fort groupe d'émigrés corses contre-révolutionnaires débarque. Ils sont envoyés par le consul de
Russie à
Livourne.
Du
Fiumorbu, ils font route sur
Porti Vechju.
10 Novembre:
NAPOLEON BONAPARTE est
Premier Consul.
22 Novembre:
A
Bastia, le général
AMBERT, commandant en chef de la
43ème Région militaire, fait fusiller les deux frères
SANTOLINI et un prêtre de
Lugu di Nazza, des émigrés pris en flagrant délit de fuite vers la
Sardaigne.
De plus, il envoie deux divisions à
Porti Vechju avec ordre de mettre à sac la ville si ses habitants résistent ou acceptent le renfort des insurgés du
Fiumorbu.
FRANCESCU MARIOTTI, de
A Venzulà (voir
1797), est chef de brigade au service de la
République de Gênes.
Décembre:
La préparation d'une nouvelle opération en
Sardaigne continue à
Aiacciu.
2 Décembre:
Promulgation de la
Promesse de Fidélité à la Constitution de l'An VII.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est élevé au titre de
Baron d'Empire.
PETRU FRANCESCU CATTANEO (voir
1792) est chef de bataillon au
Régiment de Vermandois.
LISANDRU ORDIONI (voir
1798) est lieutenant-colonel au
Régiment Royal Corse.
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI à
Florence, dans laquelle il écrit qu'il faut faire la paix dans l'
Ile, et qu'il craint que l'on tente encore une autre insurrection, style
A Crucetta (voir
1797), laquelle risquerait d'être fatale aux
Corses.
GHJUVANNI BATTISTA FRANCESCHI est général de brigade.
IGNACIU de CARAFFA, fils de
GHJUVAN BATTISTA (voir
1790), est capitaine dans l'armée française.
MIGHELE ANGHJULU d'ORNANO, d'
Aiacciu, est député de la
Corse au
Corps Législatif.
A
Calvi, décès de l'ancien recteur de l'
Università di Corti,
FRANCESCU ANTONIU MARIANI.
Un navire de guerre français porte le nom de
Casabianca, en l'honneur de
LUCE de CASABIANCA.
A
Larache, décès de l'impératrice du
Maroc DAVIA FRANCESCHINI (voir
1786).
Le
Comte RAFFAELLE de CASABIANCA est élu
Sénateur de la Corse.
1800:
Janvier:
GHJUVAN BATTISTA CERVONI est envoyé en
Corse par
NAPOLEON BONAPARTE comme commandant de la
23ème Région Militaire à
Bastia.
Il est désigné pour conduire une nouvelle opération en
Sardaigne. Avec lui,
FELICE BACIOCCHI est chargé de lever en
Corse six bataillons et de les concentrer à
Bastia et
Aiacciu.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI participe aux préparatifs en temps que commissaire militaire.
14 Janvier:
IGNAZIU AGOSTINI est président de l'administration municipale de
Bastia.
31 Janvier:
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI à
Florence, dans laquelle il réaffirme qu'une autre imprudente insurrection ruinerait l'
Ile:
Ses habitants seraient envoyés peupler Cayenne.
Mars:
Des émigrés corses de
Toscane débarquent dans l'
Ile. Ils sont soutenus par
CALAMAI, le consul à
Gênes du nouveau
Tsar de Russie PAUL 1er.
Parmi eux le comte
PETRU PAULU COLONNA de CESARI ROCCA,
MARIU PERALDI,
MATTEU de BUTTAFUOCO et
GHJUVANNI ANTONIU FREDIANU VIDAU, le commandant de la place de
Calvi sous les
Anglais.
18 Mars:
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit à l'abbé
POLETTI, à
Rome, qu'il est normal qu'il soit exclu de l'amnistie, et ne se plaint pas de
NAPOLEON BONAPARTE.
1er Avril:
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, est nommé
Préfet du Département du Liamone.
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI, à
Florence, dans laquelle il commente l'insurrection de
A Crucetta (voir
1797).
6 Avril:
GHJUVANNI GERONIMU LEVIE est élu président de la municipalité de la ville d'
Aiacciu.
10 Avril:
Combat, à
Muru, entre les émigrés corses et quelques
Républicains. Ces derniers sont battus.
GHJUVAN BATTISTA CERVONI et
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI, avec le général
AMBERT, se rendent alors dans la plaine de
Tavagna et dispersent les émigrés.
En répression, les pièves de
Tavagna et de
Moriani sont dévastées. Il y a près de 500 tués ou prisonniers.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI ordonne de brûler le couvent de
Peru Casevechje.
16 Avril:
Fondation de la bibliothèque d'
Aiacciu. Elle comporte plus de 12000 volumes.
25 Avril:
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI à
Florence, dans laquelle il désapprouve les insurrections en
Corse.
De
Londres,
PASQUALE PAOLI écrit à
ANTONIU PADOVANI ses appréhensions et ses espérances en
NAPOLEON BONAPARTE qui ne peut maltraiter ses compatriotes alors qu'il est libéral avec les
Français.
26 Avril:
Les émigrés corses sont dans
Belgudé qu'ils mettent à feu et à sang.
27 Avril:
Les
Républicains de
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI sont à
Belgudé et
Palasca. Ils mettent les émigrés en fuite et ces derniers se retirent à
Livourne.
Les pièves de
Belgudé et
Palasca sont ruinées. Sept hommes ont été pendus par les fuyards.
En
Corse, comme dans toute la
France, les administrations centrales collégiales des département, nommées par le
Directoire, sont remplacées par des services préfectoraux, qui sont pratiquement tous à la dévotion du
Premier Consul.
FRANCESCU MARIOTTI, de
A Venzulà (voir
1797), rentre au service de la
France, en qualité de chef de brigade, adjudant général.
1er Mai (11 Floréal an VII):
A
Aiacciu, installation et prestation de serment de
GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, le nouveau
Préfet du Département du Liamone. Les citoyens
GHJUVANNI ROSSI,
PAULU EMILIU CONTI,
LECA,
BARTOLI,
PANDOLFI,
RAMOLINO et
D'AMICO signent la procédure de mise en place.
A
Muru, 3 jeunes villageois, jugés par le tribunal du général
AMBERT, sont pendus par les gardes mobiles stationnés à
Santa Roparata di Balagna. En leur mémoire, la route d'accès au village sera baptisée
Carrughju di i tré di Muru.
BARTOLI est sous-préfet de
Sarté et
ROSSI celui de
Vicu.
D'AMICO est nommé secrétaire général provisoire. Il est remplacé peu après par
ROSSI, sous-préfet de
Vicu, auquel succède
GHJUVANNI BATTISTA de SUSINI.
11 Mai:
Les pièves de
La Rocca sont en révolte. Les
Républicains partis d'
Aiacciu les ont dévastées.
Dans le
Sud, l'insurrection grandit:
Zonza,
San Gavinu,
Carbini,
Quenza,
Porti Vechju sont en rébellion. Sous la direction de
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA, fils de
PETRU PAULU, il est décidé d'attaquer
Sarté, et de lui imposer la
Régence du Règne de Corse, avec pour légitime souverain, le récent
Tsar de Russie.
15 Mai:
De
Londres, lettre de
PASQUALE PAOLI à
GHJUSEPPU OTTAVIANU NOBILI SAVELLI à
Florence, dans laquelle il signale qu'en
Angleterre, si l'on regrette d'avoir abandonné la
Corse, on dit qu'elle est ingouvernable et peu importante.
8 Juin (19 Prairial an VII):
ANTONIU GHJUVANNI PIETRI, de
Sarté, est nommé
Préfet du Département du Golu et
PAULU LUIGGI STEFANINI, secrétaire général.
21 Juin:
PETRU GIOVELLINA est maire de
Bastia.
Les révoltés de
La Rocca poursuivent leurs actions dans
l'
Istria,
l'
Ornanu, le
Talavu,
Basterga et
Celavu, comme si la
Russie en garantissait le soutien…
Devant l'ampleur de la révolte,
NAPOLEON BONAPARTE annule l'expédition de
Sardaigne.
6 Juillet:
L'imprimeur bastiais
ETIENNE BATINI voit un de ses ouvrages (
Allocuzione fatta da Buonaparte primo Console della Republica francese ai Parocchi di Milano li 5 Giugno 1800) interdit d'édition.
6 Octobre:
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA et ses partisans quittent
Quenza.
8 Octobre:
ROCCU COLONNA de CESARI ROCCA et
BERNARDINU POLI, de
Sari di Porti Vechju, avec les insurgés de
La Rocca marchent sur
Sarté, défendue par
ETIENNE DURAZZO-FOZZANI.
9 Octobre:
Les insurgés sont sur les hauteurs de la ville, qui est peu et mal défendue.
15 Octobre:
Sarté propose sa capitulation. L'arrivée de troupes républicaines, en provenance de
Pruprià remet tout en cause.
16 Octobre:
Les insurgés quittent
Sarté à la nuit. Une dépêche de
CALAMAI, leur promettant des renforts, est à l'origine de leur départ. En fait, l'annulation de l'expédition de
Sardaigne a rassuré le
Tsar de Russie, qui estime ne plus avoir besoin de soutenir l'action contre révolutionnaire en
Corse.
La paix semble revenir entre les
Corses.
Novembre:
GHJUVAN BATTISTA CERVONI quitte la
Corse pour prendre le commandement de la
8ème Division, à
Marseille.
11 Novembre:
NAPOLEON BONAPARTE ordonne
de réduire pour la Corse, les frais de perception des droits d'enregistrement, de diminuer le nombre des employés et de diminuer leurs appointements de moitié et à cet effet, n'employer que des gens du pays.
ANGHJULU MATTEU PICCIONI (voir
1797), est nommé adjudant major de la place de
Corti.
13 Décembre (22 Frimaire An IX):
L'application de la
Constitution de l'An VIII dans les départements du
Golu et du
Liamone est suspendue:
Un décret, en six articles, du
Corps Législatif suspend l'empire de la
Constitution en
Corse, jusqu'à la paix maritime:
La Corse est déclarée hors de l'autorité constitutionnelle.
Un
Conseiller d'Etat, nommé administrateur général, devra assumer ses pouvoirs, énormes, dans les domaines administratifs, de la
Justice, des
Finances, de la
Guerre et de la
Marine.
15 Décembre:
NAPOLEON BONAPARTE renvoie en
Corse ANDRE FRANCOIS MIOT de MELITO (voir
1797), comme
Administrateur Général, avec pour instruction de proclamer la
mise hors la constitution de la Corse:
Vous commencerez par instituer votre tribunal extraordinaire et vous ferez exécuter tous ceux qui seraient détenus dans les prisons d'Aiacciu comme voleurs, assassins ou provocateur à la rébellion.
Le général
JOACHIM MURAT épouse
CAROLINE BONAPARTE, la sœur de
NAPOLEON.
Fondation, par
FRANCESCU OTTAVIANU RENUCCI, de la bibliothèque de
Bastia. Elle comporte 3000 volumes environ. Elle est logée dans l'une des salles du
Palazzu, couvent des
Jésuites.
Fondation, par
LUCIEN BONAPARTE,
Ministre de l'intérieur, de la bibliothèque d'
Aiacciu.
La ville d'
Aiacciu compte 6570 habitants, celle de
Bastia, 11336,
Bunifaziu, 3185,
Porti Vechju, 1028,
Sarté, 3200,
Carbini, 1336…
A
Paris, chez
Valade, parution de
L'Etat de la Corse pendant la Révolution française, par
JEAN MARCEL CADET (voir
1794).
Décès de
VINCENZU GIUBEGA, de
Calvi (voir
1784), avocat, secrétaire de la
Légation française de Gênes, vicaire général de l'évêque de
Sagone, et poète en langue italienne, auteur de
Poesie Postume et de diverses autres œuvres poétiques (
Ad Amore…).
A
Londres,
PASQUALE PAOLI est membre de la loge maçonnique aristocratique
Prince of Wales n°259, très fermée, qui groupe des personnalités de qualité.
ANTONIU CRISTUFARU SALICETI est nommé
Ambassadeur à
Lucques. Il fait annexer
Gênes à la
France.
Le
Calvais HENRI FLACH (voir
1797) est réformé de l'
Armée d'Italie. Il s'engage dans la
Légion Corse de
Naples.
FRANCESCU FORCIOLI, consul général, devient le tuteur d'
ISABELLA BUONAPARTE, fille unique de l'oncle de
NAPOLEON.
Edition d'une carte de la
Corse de
L. STOCKDALE, éditeur à
Londres.