Orsu Ghjuvanni Caporossi

Cronica di A CORSICA







Les premières invasions de la Corse par les Maures ou Mores (de Mauritanie) ou Sarrasins (d’Arabie) ou Barbaresques (du Maghreb) ont lieu en 704. Puis leurs incursions deviennent de plus en plus habituelles, foudroyantes et redoutées. A la différence des envahisseurs germains, qui sont venus en Corse avec l'intention de s'y incruster, les Sarrasins ne font qu'y passer.

En 759, devant ces invasions permanentes, les Corses font transporter sur le continent leurs plus précieuses reliques, par exemple celles de Sainte Julie, à Brescia en Italie, par les moines du monastère de La Gorgona, île de l’archipel toscan situé au large de la Corse.

En 771, la légende attribue au mythique prince romain Ugo Colonna, qui aurait été envoyé en Corse par le pape Etienne III, l’expulsion des Maures de Corse, après trente année de lutte.

En 806, les Maures sont à nouveau sur l’Ile. Ils en sont chassés par la flotte de Pépin, fils de Charlemagne et Roi d’Italie.

En 807, la Corse est défendue contre une nouvelle agression des Maures venus d’Espagne, par le connétable Burchard, envoyé par Charlemagne. La bataille navale a lieu aux alentours de Porti Vechju, et coûte treize navires et des milliers ( ?) de morts aux envahisseurs.

En 809, l’annaliste de Saint Bertin écrit que les Maures, partis d’Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes. Cette cité pourrait être Aleria.

En 825, l’empereur d’Occident Louis 1er le Pieux envoie en Corse son fils Lothaire, puis en 828 , le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l’Ile, pourchasse les Maures jusqu’en Afrique. C’est lui qui fondera Bunifaziu en 830.

Les invasions sarrasines continueront tout de même jusqu’en 1014, où leur Roi Mogehid sera battu par les flottes réunies de Pise et de Gênes.

Sur la Corse et les Corses, la marque des Maures sera durable: on la trouve dans la langue, dans le chant, dans quelques noms de lieu (Campu Moru...). Restera aussi le drapeau de la Corse qui, comme celui d’Aragon présente la tête du Maure, noire, de profil, symbolisant l'ennemi vaincu.




D'après Laurent Bianchi